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3,65

sur 271 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman plus noir que noir qui nous fait basculer dans la violence, la drogue, la prostitution et la vie de ceux qui sont laissés pour compte blancs ou noirs.
En un mot, l'Amérique misérable, celle qui n'a pas bénéficié du boom économique.

On n'y rencontre pas une once d'humanité sauf parfois dans les réflexions d'une enfant.
Pike a bourlingué toute se vie, ayant exercé différents métiers qui avaient souvent rapport avec la mort violente. Il revient dans la ville de sa jeunesse,Il est accompagné par un tout jeune homme dont le seul rêve est d'être boxeur. Tous deux travaillent à la remise en état de vieilles maisons et s' épaulent pour chasser leurs vieux démons.
À peine de retour, une femme vient avec une étrange fillette en lui demandant d'en prendre soin car sa mère est morte soi-disant d'une overdose. .Cette enfant est sa petite-fille Wendy dont la mère est décédée.
Pike ne croit pas à la thèse de la mort de sa fille par overdose et mène une enquête au cours de laquelle il rencontrera de nombreux problèmes suscités par un ex flic véreux, pourri jusqu'à la moëlle.
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Wahou! C'est dur, sombre, violent, dur, sombre, violent, dur,... Désolée mais je n'ai pas vu la moindre once d'espoir dans cette lecture. du coup j'ai mis trèèèèssss longtemps à lire ce livre. C'est tellement lourd que j'avais besoin de respiration, de prendre l'air, de voir que la clarté existe.
Cette lecture est prenante et ne laisse pas indifférent. On peut aimer ou détester, mais pas d'indifférence. Je suis dans le clan de ceux qui aime. Mais si vous voulez vous détendre, passez votre chemin.
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Benjamin Whitmer est né en 1972 et a grandi dans le sud de l'Ohio et au nord de l'État de New York. Il a publié des articles et des récits dans divers magazines et anthologies avant que ne soit publié en 2010 son premier roman, Pike, (2012 pour la traduction française). Il vit aujourd'hui avec sa femme et ses deux enfants dans le Colorado, où il passe la plus grande partie de son temps libre en quête d'histoires locales, à hanter les librairies, les bureaux de tabac et les stands de tir des mauvais quartiers de Denver.
Douglas Pike, ancien truand rangé, est de retour dans sa ville natale des Appalaches proche de Cincinnati. Il vit de petits boulots avec son jeune comparse Rory, par ailleurs boxeur en devenir. Lorsque sa fille Sarah disparue de longue date, meurt d'une overdose, Pike se retrouve en charge de sa petite-fille de douze ans, Wendy. Pike et la gamine commencent à s'apprivoiser lorsqu'un flic brutal et véreux, Derrick Kreiger, entre dans le jeu. Tandis que Douglas Pike et Rory cherchent à en apprendre davantage sur la mort de Sarah, Derrick nettoie autour de lui les traces le reliant à la morte.
Le roman de Benjamin Whitmer est paru dans la collection « Noire » de Gallmeister mais pour l'occasion ils auraient pu en créer une nouvelle, « Noire de chez noire ». Car attention lecteur de polars, si tu t'aventures dans ce bouquin, tu entres en Enfer. Mauviettes et âmes sensibles passez votre chemin.
Si l'intrigue proprement dite n'est pas exceptionnelle, comme le prouve le rapide résumé ci-dessus, le roman dégage des vapeurs délétères qui mettent mal à l'aise. Ici des enfants d'alcooliques sont violés par des junkies, des crimes sont commis sans états d'âme et le lecteur est entraîné dans un marécage fait de sang, de sperme et de vomi, territoire d'une fange de population où même la police a sombré depuis bien longtemps.
Des chapitres très courts qui accélèrent le rythme de la narration, des détails horribles (« La lame accroche, déchire, arrache la chair en ouvrant une béance qui le décapite presque complètement ») et des scènes très dures, la violence est omniprésente. Benjamin Whitmer a trouvé un ton original qui marie action statique et violence permanente, car la froideur des acteurs de ces scènes épouvantables crée une sensation étrange à la longue. Comme un film au ralenti. Aucun des personnages du roman n'est propre, tous utilisent la force, no one is innocent, les cadavres jonchent le sol et la caravane passe.
Un roman très noir, très dur et très impressionnant. Un premier roman qui nous oblige à garder un oeil sur les prochaines parutions de cet écrivain nouvellement né.
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Un western au milieu des camés du 21e siècle : bienvenue dans l'univers de Pike, là où le sable du désert a été remplacé par la neige fondue et noire.

Ca picole sec, les armes à feu sont le prolongement naturel des mains, et la libido n'est jamais loin. Les personnages sont sales et se fichent de tout.

Ca se termine en apothéose comme tout bon western qui se respect, celui qui a dégainé le premier a gagné.

Une image de l'Amérique loin de l'image idyllique véhiculée par les médias.

C'est noir, c'est dur, c'est la vie.

L'image que je retiendrai :

Celle des maisons toutes de guingois dans les quartiers résidentiels pauvres.
Lien : http://alexmotamots.wordpres..
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Et paf !
Du noir de chez noir, de cette couleur (mais en est-elle vraiment une ?) qui nous fait scruter avec toujours plus d'attention la toile pour essayer de déceler une nuance, un reflet qui déjouerait cette impression d'absolu. Non. Il n'y a pas d'espoir dans cette petite ville des Appalaches, en tous cas pas dans les quartiers que fréquentent les personnages de ce très beau roman.
La violence omniprésente est corollaire de l'ostracisation de toute une catégorie de la population américaine (toxicomanes, sdf, classe populaires, personnes de couleur), et Benjamin Whitmer ne ferme pas les yeux. Nous non plus comme nous ne pouvons lâcher Pike dans sa quête de vérité, sans se leurrer sur une possible justice ou plus ou moins happy end.
On vous aura prévenu : il n'y a rien à gagner ici. Mais l'auteur parvient a redonner une noblesse à tous ces laissés pour compte, et Pike le premier, paladin promu du royaume des gueux.
Très très fort.
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Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un roman des éditions Gallmeister, estampillé "littérature des grands espaces américains". Pourtant je savais que cette fois-ci, je ne retrouverais pas l'air vivifiant de la nature, les charmes des rivières où il est bon de pêcher la truite. L'histoire se déroule en ville, durant les années Reagan en plein hiver, où la neige fondue se mêle à la boue et à la crasse. Côté paysages, de magnifiques rues sinistres, des squats de junkies, des entrepôts désaffectés et des motels miteux.

Pike est un ancien truand. Il se retrouve du jour au lendemain avec sa petite fille qu'il n'a jamais connu sur les bras. Sarah, sa mère vient de mourir d'une overdose. Accompagné d'un jeune paumé, Rory, ils vont en savoir plus sur les circonstance de sa mort. Ils devront s'armer de courage mais aussi et surtout d'une sacrée paire de c...., de leur flingue chargé au max. Ils n'hésiteront à employer la manière forte, à cogner celui qui ne veut pas cracher le morceau, pour apprendre la vérité. Une descente dans les bas fonds des quartiers pauvres de Cincinnati, le milieu des putes et des dealers que le lecteur n'est pas prêt d'oublier. Autant vous dire que c'est glauque, irrespirable et plutôt triste. Rajoutez à cela, un flic corrompu, ignoble et violent, bien décidé à faire taire ceux qui osent interférer dans son trafic de stupéfiants.

Pour son premier roman, Benjamin Whitmer frappe fort avec des personnages en souffrance, des scènes de baston où le sang gicle et se mélange au vomi et à la sueur. Les dialogues sont percutants, laissent un goût d'amertume, de regrets, de désillusions et de non-dits.

Une lueur d'espoir ? Oui quand même, mais une toute petite comme celle d'une faible bougie qui s'apprête à s'éteindre.

Les références à Jim Thompson et David Goodis (sur la 4ème de couverture) ne sont pas usurpées. Un superbe roman noir sévèrement burné qui laisse des traces chez le lecteur.
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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Roman noir, très noir. On est chez les junkies, les prostituées et les ratés de la vie, dans les bas-fonds de Cincinnati. La police y est corrompue à souhait et la violence régit les rapports humains.

Sarah, une droguée prostituée, est morte dans des conditions effroyables. Pike, son père, est un ancien dur, devenu honnête avec l'âge. Il soupçonne le flic local, justicier autoproclamé, raciste, dealer et maquereau notoire, d'être responsable de cette mort. Il doi faire parler tous ceux qui savent quelque chose, pour la venger.

L'histoire vaut surtout par la description de la déchéance des personnages: tous ont eu des rêves, des espoirs. Tous ont fini avec la poisse, la misère, la souffrance. Il ne leur reste plus que la brutalité, la sauvagerie.. mais parfois, la carapace a des fissures et quelques atomes d'humanité et d'amour s'en échappent. C'est dans ces moments là que l'auteur, Whitmer, devient intéressant car ses personnages ne sont plus seulement de vilains acteurs de série noire, mais des hommes.
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Pike
Benjamin Whitmer, traduit par Jacques Mailhos
Editions Gallmeister, 2012

Etats-Unis, quelque part en hiver dans un hiver sinistre. Pike est un drôle de bonhomme, peu causant, revenu de l'enfer de la défonce et de l'alcoolisme. Dans sa petite ville natale, ce dur à cuire vieillissant a pris sous son aile Rory, un jeune paumé qui rêve de devenir boxeur. Ils vivent de travaux de chantier : rénovation et construction.
Un jour débarque une junkie qui largue une gamine de douze ans : sa mère est morte et la fillette n'aurait plus comme famille que Pike, son grand-père. La vie de celui-ci va alors connaître de sérieuses embardées.
La gamine est stupéfiante. Méfiante comme une souris des villes, forte comme un blizzard d'hiver, fragile comme une fleur de printemps, amoureuse totale de littérature.
Whitmer pourrait se contenter de la séquence apprivoisement des deux héros, avec Rory dans le rôle du poil à gratter.
Mais un autre personnage se déploie alors. Derrick, flic cinglé échappé de Cincinnati, alcoolique, drogué, violent, se met sur le chemin des deux premiers et de la fillette. Il connaissait bien Sarah, la fille de Pike, camée notoire. Trop bien pour le repos de Pike qui veut comprendre comment et pourquoi sa fille, qu'il a à peine connue, est morte après avoir vécu comme elle l'a fait, lui laissant de surcroit le cadeau imprévu de cette petite fille inattendue.[...]
La suite sur mon blog
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Noir, c'est noir !
Un des livres les plus noirs que j'ai lu.

Pike, ancien truand, tente, tant bien que mal, de se racheter une conduite. Quand sa fille, perdue de vue depuis longtemps, est retrouvée morte, ses vieux démons le rattrapent et il se lance éperdument à la recherche de l'assassin.

Benjamin Whitmer plante l'essentiel du décor dans les bas-fonds de Cincinnati. Ca sent la misère, la crasse, le sang, la sueur et la merde. On a l'impression que le mot glauque a été inventé pour ce roman.
Les personnages ne sont guère plus reluisants. Un ramassis de paumés et pervers en tout genre : dealers, junkies, flics véreux, proxénètes, prostituées et délinquants de tout poil. Quand tu penses que certains ont touché le fond, il y en a qui creusent encore.
La violence est présente à toutes les pages et l'horreur la suit de près. Il pleut des balles, des cadavres et du sang.

L'écriture au scalpel de Whitmer est très visuelle et, comme à son habitude, ne nous épargne rien. Une bonne dose de cynisme et des descriptions bien senties, à vous faire vomir votre quatre-heures. C'est âpre et sordide. On ne peut pas faire plus sombre.
Bref, aucune lueur d'espoir à l'horizon. Rien, que dalle !

Un livre d'une noirceur infinie. Poisseux, brutal et sinistre. Une lecture qui m'a laissée un peu sonnée, mais que je vous recommande si vous n'êtes pas en pleine déprime.

Noir, c'est noir, et il n'y a vraiment plus d'espoir !
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On m'a parlé de ce livre comme d'un quasi classique de la littérature américaine. Grâce à une excellente traduction, on profite pleinement du style de Benjamin Whitmer. J'ai adoré les dialogues rythmés, crus et percutants. L'atmosphère de certains passages m'a beaucoup rappelé les comics de SinCity : des scènes violentes et des découvertes sordides qui choquent à peine les personnages. D'ailleurs les personnages sont tous plus immoraux les uns que les autres et, franchement, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. En dépit de la dureté des personnages et de la misère crasse des mauvais coins de Cincinnati, Benjamin Whitmer sait user de poésie pour détailler les paysages sauvages qui ceinturent la ville.

C'est sans doute pour ça que Pike a toute sa place au catalogue de Gallmeister. Il se lit avec plaisir et rapidité malgré (ou peut-être grâce à) sa noirceur et sa cruauté. C'est un roman fort, le destin tragique de ses personnages ne laisse pas indifférent ; un roman qu'on garde en mémoire.
Lien : https://lespagesdesam.wordpr..
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