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EAN : 9782020995344
245 pages
Seuil (04/06/2009)
4.5/5   5 notes
Résumé :
" Abel est nomade, berger, Caïn, sédentaire, cultivateur. Le berger symbolise la veille, sa fonction est un constant exercice de vigilance : il est éveillé et il voit. Nomade, il est sans racines, il n'est jamais indigène mais toujours de passage. "

Ainsi s'ouvre le livre de Pascal Wick, né en 1941, devenu berger par amour de la nature et goût de la solitude. Rien ne l'y prédestinait. Détenteur d'un PhD en économie, il a d'abord été exploitant agrico... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un livre magnifique qui régalera tout amoureux de la nature et plus particulièrement du pastoralisme.
Très bien écrit, ce récit nous embarque dans "le petit camion" si cher à Pascal.
Le berger est un veilleur, qui voue sa vie à prendre soin d'animaux qui ne lui appartiennent pas et dont il dépend autant que ces animaux dépendent de lui.
Conduire le troupeau, savoir ce dont il a besoin chaque jour, travailler en symbiose avec les brebis, les chiens, tout en cohabitant avec les prédateurs. Lier des liens forts avec quelques personnes. Être nulle part chez soi et se sentir invité privilégier partout.
Ce livre est une véritable philosophie de la vie.
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Le journal d'un berger, homme de coeur, cultivé, plein de bon sens et connecté au vivant, qui va à l'essentiel avec en toile de fond de merveilleuses contrées.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Enfant, je pensais qu’un animal vivant avait plus de valeur que n’importe quel objet. Adolescent,
j’ai eu la chance de côtoyer et de voir vivre au quotidien des humains qui ne manquaient pas de
moyens financiers. Je me sentais l’égal de ces adolescents issus de familles fortunées. D’abord
intuitivement, puis de façon réfléchie, je niais à l’argent le pouvoir d’élever qui que ce soit
au-dessus de ses semblables, d’inspirer le respect ou de susciter l’estime. Aux alentours de ma
quinzième année, plusieurs fois invité par la famille Rothschild à faire du ski avec David dans les
stations huppées de Suisse, d’Autriche et d’Italie, j’ai compris que l’argent ne serait pas un critère
de choix au cours de ma vie. Depuis, j’ai toujours ressenti plus de satisfaction à faire avec moins
plutôt qu’avec plus. Pour moi, l’élégance est dans l’économie du geste, des moyens et des besoins.
Qu’il faille travailler pour gagner le gîte et le couvert, élever ses enfants, voilà qui me convient et
me suffit. Je pense en effet que, si le gîte et le couvert nous sont assurés d’office et de droit, par
héritage ou par avantage acquis, nous nous isolons de la vie, de cette vie multiforme dont nous
faisons partie. Chaque individu, quelle que soit l’espèce à laquelle il appartient, doit dépenser de
l’énergie pour contrôler des ressources et vivre. C’est en oeuvrant pour contrôler ces ressources dont
nous avons besoin pour assurer notre quotidien que nous faisons partie du tout. Dans cette relation,
il n’y a pas de place pour le superflu.
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Les cloches scellent la cohésion du troupeau. Une cloche pour la brebis qui sait mener le troupeau, une cloche pour la brebis qui traîne et risque de se perdre, une cloche pour la brebis familière qui vient lorsque le berger l’appelle et saura entraîner le reste du troupeau là où le berger veut le mener. Certaines brebis savent porter une cloche : elles en apprécient le port et en sont fières. D’autres, au contraire, ne le supportent pas. La leur laisser, c’est les faire dépérir. Tant qu’elles auront cette cloche autour du cou, elles n’auront plus de tranquillité. Son bruit les rend folles.
Rien qu’à l’écoute du rythme des sons des cloches je sais ce que font les bêtes, comment elles vont, si elles sont paisibles et heureuses ou au contraire insatisfaites et nerveuses. La nuit, lorsque le prédateur vient pour tuer, le rythme affolé des cloches me réveille et me donne une chance de repousser l’agresseur. Le soir, au coucher du soleil, lorsque chaque bête broute paisiblement sans se déplacer, lorsque tout le troupeau est étalé sur plusieurs hectares, c’est encore un autre rythme, un rythme doux à l’oreille du berger, qui sait que les bêtes dont il a la garde s’en mettent plein la panse.
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L’USDA ne nous a toujours pas communiqué la date à laquelle nous aurons le droit d’entrer sur leur pâturage, leur domaine, leur propriété même, quoi qu’ils disent. Maintenant que le troupeau a commencé sa progression vers la montagne,pas question de faire marche arrière. Mais encore faut-il qu’au bout de la vallée nous puissions accéder au pâturage. Avec mille huit cents bêtes, il n’y a pas beaucoup d’endroits où nous puissions passer quelques jours en attendant que les fonctionnaires décident de nous autoriser à accéder au pâturage. Ils ont un système des plus sophistiqués et des plus coûteux pour décider du moment où le troupeau peut commencer à pâturer sans causer d’érosion excessive ni nuire à la végétation. Ce système utilise un modèle qui exige toute une série de mesures précises dans le temps, des balises, des passages réguliers en avion au cours de l’hiver pour mesurer l’épaisseur de l’enneigement, des mesures de la vitesse du passage de l’eau de l’état solide à l’état liquide, et du pouvoir de rétention en eau du sol. Toutes ces données sont traitées sur ordinateur et, tel jour à telle heure, le feu vert est donné et nous pouvons commencer à pâturer le domaine du Service des forêts de l’UDSA (ministère américain de l’agriculture).
En fait, en examinant le stade végétatif de trois ou quatre plantes à différentes altitudes, on peut déterminer de façon aussi précise qu’avec le modèle du Service des forêts l’état du pâturage et la date à laquelle le troupeau pourra commencer à y pâturer. Cette méthode a le désavantage pour l’Administration d’être excessivement simple et économique.
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