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sur 387 notes
Séquence humour et roman noir dans l'Amérique profonde, je découvre Charles Williams grâce à Babélio et ses lecteurs.
Un récit vu par les yeux du jeune Billy, sept ans et fils de "Pop", un arnaqueur patenté qui décide d'aller voir son frère "Sagamore" à la campagne dans sa ferme, un arnaqueur qui lui va se révéler carrément "hors concours"...
Donc pour résumer, des flics crétins, des arnaqueurs malins et retors, une femme fatale (et son bikini de diamants), un zeste de prohibition et une histoire complètement déjantée, mi- sérieuse et souvent un peu "barrée".
A sept ans on voit les choses d'une façon plutôt innocente, ce qui va ajouter pas mal de décalages savoureux côté narration, j'avoue que j'ai souvent bien rigolé, il faut dire que cela a parfois un peu des faux airs de "Shérif fait moi peur", le genre d'histoire où il y a des meurtres, mais de façon anecdotique vu que l'essentiel est ailleurs dans cette comédie dont la seule ambition est de nous amuser, objectif atteint, cela se lit tout seul.
Pour conclure il s'agit d'une bonne récréation, un bon moment de lecture sans prise de tête.
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Histoire de se refaire une santé, de remettre les compteurs à zéro et se faire oublier, autant que faire se peut, des combines hippiques, Pop décide d'emmener Billy, son gamin âgé de 7 ans, chez son frère Sagamore Noonan. Car, comme dit Pop, « les fermes, c'est fortifiant ». Mais, on ne peut pas dire que Sagamore soit réellement un fermier. En douce, il fabrique de l'alcool de contrebande et tanne des peaux de bêtes pour couvrir les odeurs. Bien malin pour qui a le shérif, suspicieux et habitué aux plans foireux de Sagamore, et ses deux acolytes sur le dos. Avec lui vit oncle Finley qui passe ses journées à construire un bateau en vue de la prochaine grande montée des eaux qui devrait, selon lui, engloutir tout le pays. Avec tout ce monde autour de lui, Billy est certain de passer un super été d'autant que peu après débarquent le docteur Severance et sa nièce, Miss Harrington, qui souffre d'anémie. Ces deux-là cherchent un petit coin de terrain calme et isolé, loin du tumulte de la ville, pour soi-disant se reposer...

Bourré d'humour, de situations aussi grotesques que déjantées ou d'événements improbables, ce roman à l'imagination débordante, nous emmène au fin fond de l'Amérique, chez oncle Sagamore, un expert en magouilles en tous genres. Pop et le jeune Billy vont en voir de toutes les couleurs à ses côtés et ne risquent pas de s'ennuyer à la ferme d'autant que les va-et-vient incessants ne vont pas les laisser de tout repos. Que ce soit Miss Harrington, soi-disant malade, et son bikini de diamants, le shérif qui cherche à coincer Sagamore depuis des années ou encore Finley, l'ancien prédicateur un brin fêlé. L'intérêt de ce roman réside dans le fait que Billy est le narrateur. Aussi, c'est lui qui décrit les situations, qui essaie de les analyser de ses yeux d'enfant. Un enfant naïf qui croit dur comme fer aux mensonges des adultes manipulateurs. Nul doute que beaucoup de choses lui échappent ! Truculent, incisif, au langage argotique, ce roman de Charles Williams nous fait passer un séjour fortifiant à la ferme !

À noter que ce roman a été adapté au cinéma par Gérard Pirès avec Lino Ventura, Jean Yann et Mireille Darc.
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Ayant cite ce livre dans mon precedant billet, je me devais de lui consacrer quelques lignes.

C'est le compte-rendu des mefaits d'un bouseux picaresque qui, avec son frere venu le visiter, roule les autorites du lieu, prenant un malin plaisir a les ridiculiser. Avec beaucoup de panache et une verve qui coule a flots. C'est d'un burlesque desopilant.

En plus ca a un cote charmant parce que c'est raconte par un enfant de 7 ans. Tres degourdi l'enfant, pas bete pour un sou, tres eveille, rien ne lui echappe, mais evidemment s'il voit et rapporte le comment, il ne comprend pas le pourquoi des actions. Qu'a cela ne tienne, pour le lecteur les manigances sont clarissimes et son plaisir est double par les etonnements et les emerveillements de l'enfant.

Du cote du bouseux arrive un malfrat cachant une charmante danseuse de music-hall qui se baigne vetue d'un minime bikini de diamants (voir le titre original). D'autres gangsters vont vite arriver a sa recherche et ca va mitrailler tres serieusement. Des macchabees partout. Mais la jeune danseuse, a-t-elle ete atteinte? C'est la que notre cul-terreux (pas du tout plouc, malgre le titre choisi par Marcel Duhamel, son insigne traducteur) va afficher son genie: il va organiser des recherches a l'echelle du comte, en fait attirer toute sa population masculine vers une enorme kermesse qui va lui rapporter gros.

Comment tout ca va finir? Je vais spolier: magnifiquement pour le gosse. Pour tous les autres, flics ou bouseux, danseuses ou gangsters, vous n'avez qu'a lire le livre si vous voulez le savoir.

Et vous feriez bien de le lire, parce que derriere cette franche partie de rigolade, Williams infiltre la situation de misere des campagnes americaines pendant la grande depression americaine des annees 30, stimulant des tentatives de s'en sortir pas toujours “tres catholiques", et la corruption generalisee des administrations et de la police. Il est vrai que d'autres ont developpe cela avant lui et meme mieux que lui. Mais en faire le sujet d'une farce? Je crois qu'il n'y a que lui qui ait ose. Et qui en ait produit une telle reussite dans son genre.

Je dirai meme plus: vous feriez bien de le lire dans la vieille traduction de Marcel Duhamel, celle au titre ringard de Fantasia chez les ploucs, vieille mais immortelle; il explose, le Duhamel!
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Oubliez le titre ringard et sa photo vieillotte... Meuuuuuhhhh ! Imaginez plutôt à la place une superbe danseuse se déhanchant en bikini serti de diamants ! Oh la vache…

Après m'être délecté il y a quelques mois de «La Fille des collines » et de « La Fille des marais », bénéficiant d'une nouvelle traduction intégrale datant de 2011 de « Bye Bye bayou », j'ai de nouveau craqué pour un roman de Charles Williams, a priori le plus connu, « Fantasia chez les ploucs ».

Publié en 1956 sous le titre original anglais de « The Diamond Bikini », je constate encore une fois que la traduction française « Fantasia chez les ploucs » bénéficie d'un titre qui dessert le livre. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Franchement, un « bikini serti de diamants » avec une belle nana en couverture ferait davantage fantasmer le lecteur, surtout s'il s'avère être masculin (je ne vous parle même pas des lecteurs dont le prénom commence par H), qu'une grosse vache devant la ferme des ploucs.

Plus sérieusement, « Fantasia chez les ploucs » est un roman noir américain dont la particularité reste que le narrateur est un jeune garçon de sept huit ans nommé Billy, donnant un point de vue naïf et candide que j'avais déjà rencontré dans « Les Marécages » de Lansdale.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Billy a hérité d'une sacrée famille de combinards. Son père, Sam Pop est « conseiller en placements hippiques ». Traduisez, il voyage de champs de course en champs de course à travers le Texas et d'autres états du sud pour arnaquer les fans de course hippique.

Justement à cours d'oseille, Pop, débarque avec Billy et leur chien Sig Fride dans la ferme de Sagamore Noonan, l'oncle de Billy pour se refaire quelque peu. de son coté, Sagamore Noonan est soupçonné par le shérif de distiller et de commercialiser de l'alcool de contrebande. Et pour terminer, l'autre oncle Finley, prédicateur redoutable, est le plus cinglé de tous et passe son temps à construire un bateau de fortune avec des planches récupérées pour parer aux prochaines montées des eaux qui engloutiront les terres et les hommes des Etats-Unis. Quel beau tableau de famille !

Cerise sur le gateau, quelque temps après l'arrivée de Billy, le Docteur Severance et sa nièce, Miss Harrington, atteinte d'anémie très grave, débarquent dans leur somptueuse roulotte et décident de louer à Noonan un lopin de terre donnant sur le lac…

Qui dit lac dit… baignade dit… maillot de bain dit… bikini en diamants !

Je ne dévoilerai pas la suite de l'histoire plutôt déjantée et drôle mais vous pouvez imaginer qui déclenchera une sacrée pagaille dans la ferme des Noonan...

Contrairement aux précédents ouvrages de Williams écrits avec une finesse incroyable, le vocabulaire est volontairement ras de bitume et bourré d'argot. Les scènes avec le Shérif et ses adjoints sont absolument hilarantes et pleines d'humour.

Concernant le récit, l'histoire est bon enfant et se laisse racontée par le gosse avec plaisir. Néanmoins, j'ai constaté que le milieu du roman s'avérait très poussif et surtout la fin trop simpliste et pas assez travaillée au regard des efforts déployés avec succès par l'auteur en seconde partie de roman.

Si vous recherchez une lecture divertissante et délirante, n'hésitez pas avec cette histoire invraisemblable venue du sud des Etats-Unis. Pour les autres, je ne peux que vous conseiller les deux histoires sur les filles des collines et des marais, pouvant être lues dans un ordre quelconque. le premier (la fille des collines) reste mon préféré (5/5) par son caractère atypique tandis que le second relève plus d'un polar noir attendu (4,5/5).
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Les éditions Gallmeister continuent d'exhumer des pépites oubliées de la littérature américaine, et nous offrent l'occasion de redécouvrir des chefs-d'oeuvre au charme suranné mais intact. Paru en 1956, sous le titre original « The Diamond Bikini », traduit sous le titre « Fantasia chez les ploucs », le roman iconique de Charles Williams bénéficie d'une nouvelle traduction de l'excellente Laura Derajinski, et d'un titre plus conforme au titre originel, « Le bikini de diamants ».

Ce roman tient une place particulière dans l'oeuvre de Charles Williams. Une oeuvre essentiellement consacrée aux romans noirs, dans laquelle on retrouve notamment les remarquables « Calme plat » et « Hot Spot », qui furent adaptés au cinéma. Porté à l'écran sous le titre de « Fantasia chez les ploucs », « Le bikini de diamants » nous est narré par Billy, un enfant de sept ans et évoque davantage un monument de drôlerie qu'un roman noir.

Toujours en vadrouille avec son paternel, conseiller en placements hippiques, Billy va, le temps d'un été, s'installer chez son oncle Sagamore Noonan. Un fermier haut en couleur, qui tanne du cuir pour masquer l'odeur de son activité prohibée de distillation de bourbon. Son épouse Bessie vient de lever les voiles pour une durée indéterminée, et l'oncle Finley, aussi sourd qu'illuminé, continue inlassablement de clouer des planches pour construire la nouvelle arche de Noé.

Si Sagamore s'adonne joyeusement à son passe-temps favori qui consiste à faire tourner en bourrique le shérif et ses hommes, c'est l'arrivée de Choo-Choo Caroline, strip-teaseuse pourchassée par des gangsters, qui rendra les vacances de Billy inoubliables. La plantureuse jeune femme, s'installe en compagnie du « docteur » Severance sur la propriété de Sagamore.

« Mlle Harrington a agité sa cigarette vers lui.
- Salut, vieux, elle a dit. Rentrez donc votre langue. Vous êtes en train de mouiller votre chemise. »

Caroline n'a pas sa langue dans sa poche et ne se gêne pas pour se moquer des hommes qui la reluquent avec un peu trop d'entrain. Elle noue en revanche une relation teintée de tendresse avec le jeune narrateur, à qui elle entreprend d'apprendre à nager dans le lac situé sur la propriété.

L'été magique de Billy se corse lorsque Caroline disparaît, seulement vêtue de son bikini de diamants. L'oncle Sagamore organise une chasse à l'homme (ou à la strip-teaseuse en l'occurrence) démesurée et orchestre une fête foraine pour accueillir les milliers de participants qui se sont portés volontaire pour voler au secours de la jeune femme en péril.

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L'originalité du « Bikini de diamants » tient évidemment à l'âge de son narrateur. L'intrigue nous est contée à hauteur d'un enfant de sept ans, qui croit que son oncle est vraiment un tanneur de cuir, ignore tout de son activité illicite de distillation de bourbon et porte un regard innocent sur la beauté spectaculaire de la délicieuse Choo-choo Caroline.

En confiant la narration à Billy, Charles Williams délaisse les tropes du roman noir « hard boiled », et nous propose une intrigue facétieuse et décalée, dont la drôlerie est tout simplement irrésistible.

« Je sais pas pourquoi mais un homme a beau essayer de toutes ses forces, il risque pas d'être au mieux de ses performances si sa femme déblatère vingt-quatre heures sur vingt-quatre sur son foutu calcul biliaire. »

Les oncles Sagamore et Finley, le père de Billy qu'il appelle affectueusement Pop ainsi que le shérif et ses adjoints peu dégourdis évoquent un cirque joyeux qui tourne en roue libre. Lorsqu'une fête foraine s'installe sur la propriété de Sagamore, Billy évolue dans un monde étrange qui suggère une forme de rêve enfantin, où il n'est jamais l'heure d'aller se coucher.

Le tour de force de l'auteur est de nous proposer un double niveau de lecture, le regard porté par Billy sur la succession d'événements qui viennent pimenter l'été de ses sept ans, et l'intrigue « noire » que reconstruit le lecteur en lisant entre les lignes. le plaisir ressenti à la lecture du roman tient d'ailleurs en grande partie à cette reconstruction constante d'une réalité que ne fait qu'entrevoir le jeune narrateur.

« Le bikini de diamants » est pourtant plus ambitieux que la farce drolatique qu'il évoque au premier abord. Malgré son innocence et sa jeunesse, Billy est sans doute le personnage le plus raisonnable d'une intrigue truculente. Comme si par une troublante inversion de paradigme, les adultes, roués tel Sagamore, malins tel Pop ou fous tel Finley, incarnaient une faune bigarrée, tout droit sortie de l'Âge de pierre, tandis que Billy incarne une forme de mesure et d'honnêteté qui font cruellement défaut à ses aïeux. Derrière un roman noir en forme de farce, se dissimule une critique acerbe de ces adultes dont le seul horizon semble être l'appât du gain ainsi qu'une attirance incontrôlable pour une jeune beauté très légèrement vêtue.

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Les histoires de rednecks sont quasiment un genre à part entière dans la culture américaine, que ce soit en littérature, au cinéma ou à la télé. C'est un registre que j'apprécie beaucoup et qui a donné lieu à de très bons romans noirs. En effet, de « 1275 âmes » de Thompson à « La bouffe est chouette à Fatchakulla » de Crabb en passant par les romans de Crumley, les réussites sont nombreuses. Même si je suis friande de ce registre, je n'avais pas encore lu « Fantasia chez les ploucs » de Charles Williams, pourtant un des grands classiques du genre. Lacune que j'ai enfin comblée avec un grand plaisir.

« Fantasia chez les ploucs » est un bijou du polar redneck humoristique, vraiment le haut du panier. C'est inventif, bien écrit et surtout très drôle. Une des bonnes idées de l'auteur est de raconter l'histoire du point de vue du gamin qui porte sur les choses un regard naïf et innocent. Voir les Noonan à travers le regard du petit Billy renforce la sympathie à leur égard tout en créant une connivence avec le lecteur. En effet, le lecteur n'est pas dupe et on sait bien que ceux que Billy voit comme de braves paysans sont d'invétérés magouilleurs. Et d'ailleurs, quels personnages ces Noonan ! Ce sont des escrocs certes mais ils ne sont jamais animés de méchanceté, ils sont sacrément sympathiques, à tel point qu'on a envie qu'ils s'en sortent. Et ils hissent la magouille à un tel niveau que ça en devient du grand art. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et constituent une réjouissante galerie, de l'adorable Billy à l'incendiaire Caroline Tchou Tchou en passant par le shériff et ses adjoints, totalement dépassés par les événements, ils sont tous formidables.
Il n'y a pas que le décalage amené par le regard du gamin qui fait de « Fantasia chez les ploucs » un sommet de drôlerie. Williams concocte une intrigue, d'ailleurs impossible à résumer, qui enchaîne les passages hilarants en un crescendo parfaitement maîtrisé qui culmine dans la seconde moitié du roman où une chasse à l'homme, ou plutôt à la femme, atteint des sommets de dinguerie.
En plus des personnages irrésistibles, de l'histoire complètement folle, le roman est très agréable à lire grâce à un style qui coule tout seul et des dialogues aux petites oignons. Au passage, je salue la traduction de Marcel « série noire » Duhamel qui est formidable.

« Fantasia chez les ploucs » procure un énorme plaisir de lecture. On rigole souvent, on sourit tout le temps. Un vrai bonheur !

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Billy, sept ans suit son père Pop dans son périple de paris sur les champs de courses de chevaux, fuyant les services sociaux qui veulent placer le gamin...En chemin vers la Californie, Pop a la bonne idée d'aller voir son frère Sagamore au Texas,, un paysan bougon qui se méfie des institutions gouvernementales, en tout premier lieu du shérif...Sitôt arrivé, Billy est fasciné par cet oncle rebelle qui semble tout faire pour cultiver son champ de mais mais semble plus préoccupé par le tannage de peaux de vaches, qui dégagent une puanteur incroyable autour de la maison. Quand arrive un drôle de couple - un médecin en costume à rayure et panama et une jeune fille qui se promène en bikini de diamants, les choses se corsent d'autant plus que d'autres hommes, ceux-là munis de mitraillettes, débarquent en pleine cambrousse.

Une très bonne surprise qui m'a bien fait rire dans cette comédie policière mettant en scène des vieux briscards, l'oncle qui n'est jamais à court de tours pendables, avec un humour noir qui ridiculise la police, un récit fait avec la narration naïve du gamin de sept ans qui essaye de comprendre ce qui se passe...Une plongée dans le monde rural loufoque mais très intelligent avec le personnage de l'oncle qui a toujours un coup d'avance et se moque du shérif, toujours au bord de la dépression quand il entend le nom de cet oncle qu'il essaye de coincer depuis des décennies.
Une lecture très drôle et loufoque grâce à une galerie de portraits hauts en coeur et une intrigue très bien pensée.
Une lecture réjouissante.
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Une partie de plaisir chez les bouseux!

C'est un babéliote qui m'a conseillé de lire Charles Williams et comme j'ai trouvé ce bouquin au fin fond de ma PAL (monumentale), j'ai décidé de commencer avec celui-ci.

Et quel plaisir dans cette lecture! Une histoire totalement déjantée, racontée par un enfant de sept ans pas trop déluré...contrairement à son père mais surtout à son oncle!

Un vocabulaire riche, truffé d'argot (merci mon dico), un écriture fluide et bourrée d'humour. Tout ce que j'aime!
Ce qui m'a étonnée, c'est que ce livre date de 1956 et qu'il fait partie de la littérature jeunesse malgré ce vocabulaire et cet humour assez décalé, quand on sait ce que l'Amérique pouvait, et peut encore, être puritaine malgré tout ce qu'il s'y passe et tout ce qu'on peut y trouver!
Je trouve en tous cas que ça n'a pas pris une ride!
J'ai trouvé aussi quelques similitudes avec les livres de Tom Sharpe, côté burlesque et déjanté!

Je ne sais si tous les livres de cet auteur sont du même acabit mais si c'est le cas, nul doute qu'il tiendra désormais une place de choix dans ma bibliothèque! Je ne devrais pas trop tarder à m'en faire une idée...


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Né au Texas à San Angelo en 1909, Charles Williams ne se consacre à l'écriture qu'à partir des années 1950 ("La Fille de la Colline" et "L'Ange du Foyer"). Il est l'auteur d'une bonne vingtaine de romans noirs, dont le truculent "Fantasia chez les Ploucs" (en V.O., The Diamond Bikini), édité chez Gallimard en 1957 dans la collection Série Noire.

L'histoire ? Une fantastique chasse à l'homme ; une confusion indescriptible avec ruée de volontaires pour empocher une prime de 500 dollars à celui qui mettra la main (oh!) sur Caroline Tchou-Tchou, ravissante strip-teaseuse s'étant enfuie presque nue (oui, oui!) dans les marais ; un roublard -l'oncle Sagamore- soupçonné de produire de l'alcool de contrebande sur fond malodorant de tannage de peaux de vache ; un gosse -Billy- qui raconte avec ses mots d'enfant l'histoire à laquelle il est mêlé ; un shérif qui tente -avec ses 2 acolytes incompétents mais obéissants- de coffrer le producteur d'alcool ; et une fin … pour le moins surprenante.

L'ouvrage est servi par une panoplie de personnages haut en couleurs : Billy, 7 ans, venu prendre l'air à la ferme de son oncle ; Sam, le papa de Billy, fana de courses de chevaux et bookmakeur à son heure ; Gimerson, éleveur de cochons à ses heures ; Sagamore, l'oncle de Billy, trafiquant d'alcool notoire et réel héros de Fantasia chez les Ploucs ; Finley, ancien prédicateur marron et sourd comme un pot, toujours occupé à voler les planches du voisinage pour construire son arche de Noé ; le shérif et ses acolytes -Booger et Otis- qui tentent de coincer l'oncle Sagamore pour production d'alcool de contrebande et qui s'essaient à maintenir l'ordre ; le docteur Severance qui souhaite manifestement que le shérif ne soit pas mis au courant de ses combines ; Miss Harrington, danseuse de strip-tease, plus connue sous le nom de scène de Caroline Tchou-Tchou, recherchée par le FBI, par la police de 23 États et par tout plein de gangsters pour être le seul témoin à charge de la plus grosse affaire de meurtre jamais connue à la Nouvelle-Orléans, jeune femme aguichante « protégée » par Severance, dotée d'un liseron tatoué, avec de petites feuilles bleues, grimpant sur un de ses seins, portant avec beaucoup de grâce un nouveau modèle de bikini orné de diamants (d'où le titre original de l'ouvrage) ; Siegfried, le chien de Billy et d'autres personnages plus secondaires.

"Fantasia chez les Ploucs" fait partie des romans « terriens » de Williams : il contient donc les arnaques, les pièges à gogos, les doubles ou triples jeux habituels dans ces romans. L'ouvrage, particulièrement noir, cynique et désabusé, met en scène des braves gars un peu perdus mais aux prises avec une société qui ne leur fait pas de cadeaux (en gros, il y a d'un côté des fermiers qui triment mais qui crèvent la faim et de l'autre côté des fonctionnaires qui se la coulent douce mais qui encaissent le fric). Situations hilarantes, humour, franche rigolade, intrigue, peinture sans complaisance du milieu social et de l'époque, style clair, familier (trop d'argot?) et incisif, voilà la marque de fabrique de l'auteur. Un polar déjanté à souhait. Je mets cinq étoiles et recommande.
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Titre : le bikini de diamants
Auteur : Charles Williams
Editeur : Gallmeister
Année : 1956
Résumé : Sagamore Noonan est un fermier soupçonné de contrebande d'alcool depuis de nombreuses années. Tout le comté désire sa chute et plus particulièrement le shérif local excédé par la ruse et le caractère retors du vieil homme qui ne s'est jamais laissé prendre. Son neveu, le petit Billy, passe des vacances paisibles à la ferme jusqu'à ce que Choo-choo Caroline vienne installer sa caravane près du marais. La strip-teaseuse au bikini de diamants, poursuivie par une horde de gangsters, va malencontreusement mettre la région à feu et à sang.
Mon humble avis : Bienvenue chez les ploucs. Bienvenue chez les pecnos, les pécores, les bouseux. Bienvenue dans une région reculée des USA où la seule évocation du nom de Sagamore Noonan fait trembler les honnêtes gens. Adapté au cinéma par Gérard Pirès en 1971 sous le titre fantasia chez les ploucs ce titre est considéré par beaucoup comme la pièce maîtresse de l'oeuvre de Charles Williams. Pour votre humble serviteur il s'agissait d'une première lecture d'un bouquin de Williams et autant vous le confier en préambule : je me suis régalé. le bikini de diamants est une oeuvre légère et drôle, un bouquin qui ne se prend pas au sérieux mais qui recèle de véritables trésors d'inventivité et de situations rocambolesques. Les personnages de Williams sont tous plus roublards les uns que les autres et l'idée de faire du narrateur un très jeune garçon naïf confine au génie. Evidemment nous ne sommes pas dans un roman noir réaliste mais plutôt dans une parodie toujours sur le fil, un texte délirant avec une mention particulière pour ce sacré Sagamore Noonan. Quel personnage ! Quel génie de l'entourloupe ! Je ne vous en dirais pas plus pour ne pas dévoiler le coeur du roman mais sachez qu'il s'agit d'un opportuniste, maître de la cachotterie et génie de la manipulation. le bikini de diamants est un roman court qui se lit d'une traite, un texte agréable qui sans attendre des sommets parvient à plonger le lecteur dans une Amérique pauvre où l'avidité et la bêtise sont érigés en vertus premières. C'est drôle, simple et mené de main de maître par un auteur dont la seule ambition est de divertir son lecteur. Williams y parvient parfaitement et je peux comprendre que ce bikini de diamants soit devenu, au fil du temps, un roman culte.
J'achète ? : Oui parce qu'il s'agit d'un roman drôle, inventif et jubilatoire. Nous ne sommes pas ici dans un roman noir classique mais plutôt dans une fable comique aux accents réalistes. Chouette lecture à n'en pas douter et puis si tu gardes un souvenir ému de la série shérif fais moi peur tu ne pourras qu'apprécier !
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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