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3,67

sur 269 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Titre : Green river
Souvenir de lecture
Auteur : Tim Willocks
Année : 1995
Editeur : Sonatine
Résumé : Green River est un pénitencier de sécurité maximal situé au Texas. Un enfer où survivent près de trois milles âmes damnées entre tensions raciales, violence et règlements de compte. Ray Klein, affecté à l'infirmerie en tant qu'ex-mèdecin y purge sa peine en attendant sa libération prochaine. Lorsqu'une émeute éclate, Ray doit faire face à un déchainement de violence inouïe et tenter de survivre dans ce chaos indescriptible.
Mon humble avis : Tim Willocks est un auteur à part. Aussi à l'aise dans des épopées moyenâgeuses haletantes ( la religion ) que dans d'âpres polars tels que ce Green River ou l'excellent Bad city blues. Si l'on excepte les douze enfants de Paris, sorte de terminator raté au beau milieu de la nuit de la Saint Barthélémy, l'oeuvre de cet auteur britannique est aussi éclectique que brillante. C'est le cas de ce Green River, polar d'une violence et d'une tension rare mais aussi dénonciation implacable du système carcéral américain. Willocks n'est clairement pas un poète ni un styliste : son écriture est directe et simple, elle plonge son lecteur au coeur de l'horreur, de la cruauté extrême. Ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, les scènes de sexe sont sales, la torture y est omniprésente et aucun détail n'est épargné au lecteur. On est ici dans le nauséabond, le cradingue et certaines situations sont à la limite du supportable. Ceci étant dit et fort heureusement ce roman ne se limite pas à cette violence gratuite et Willocks fait preuve d'un vrai savoir-faire pour dépeindre la tension qui règne derrière les barreaux de cette prison mais également pour brosser une série de personnages que l'on est pas près d'oublier. Glauque, parfois outrancier voir caricatural ce Green River est, à mon humble avis, l'un de ces romans dont on ne ressort pas indemne, un bouquin que j'ai adoré mais que beaucoup de lecteurs trouveront trop dur, trop âpre voir trop simpliste. Si le thème est balisé, le traitement de Willocks fait de cette oeuvre un objet littéraire haletant, empreint d'une tension rare. C'est ce que je retiendrais de cette lecture au-delà de la violence et de la rudesse de son propos. Green River est un bon roman, de ceux qui marquent. Un texte sans concession par un auteur hors-norme. God save Mr Willocks.
J'achète ? : Si tu es adepte de new romance ou de romans à l'eau de rose tu peux passer ton chemin. Si le nom d'Edward Bunker t'évoque des heures de lectures passionnées ou si tu as le coeur bien accroché, je te recommande chaudement cette oeuvre dure, violente et définitivement marquante.
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Green River, prison du Texas, où plus de 2800 détenus sont répartis selon les communautés auxquelles ils appartiennent bloc A : latinos et blancs, bloc B : les noirs, C : noirs et latinos, et D : exclusivement les Blancs. A la tête de l'institution pénitentiaire Hobbes, le directeur, froid, calculateur. Dans ce lieu confiné les rôles et surtout les zones de pouvoir sont âprement défendues, entre le blanc Nev Agry et sa garde rapprochée, les noirs avec Reuben Wilson, un jeune boxeur et d'autres détenus notamment le géant schizophrène Henry Abbott, impressionnant de force, électron libre et imprévisible.
Dans ce jeu de pouvoir, le docteur Ray Klein, incarcéré pour un viol qu'il conteste, joue la neutralité, assurant ses services à l'infirmerie; il se tient à carreau attendant la décision de la Commission qui doit rendre son avis sur sa demande de remise en liberté et espère revoir Juliet Devlin, la psy qui visite régulièrement les détenus. le Doc est encore un des rares à être considéré comme intermédiaire entre les différents communautés et, à ce titre, respecté.
Quand une émeute dirigée par Nev Agry contre le le bloc B éclate, Ray Klein va se trouver plongé dans un cataclysme de violence dans lequel il devra mettre en oeuvre les moyens pour défendre et protéger les plus faibles et sauver sa peau.

C'est à un déluge de violence que nous convie Tim Willocks. Dans cet univers carcéral où les tensions sont extrêmes, un évènement va faire basculer le fragile équilibre en véritable tsunami destructeur : à une vision organique (convoquant tous les fluides humains sang, sperme, excréments pour exprimer ce chaos) où testostérone rime avec une violence crue et quelquefois outrancière, Tim Willocks oppose, pour la contrebalancer, des réflexions métaphysiquo-philosophiques pour donner à cette situation d'extrême tension, une infime possibilité de rédemption ou du moins un sens à un déluge de violence maximale.
C'est l'intérêt de ce roman qui oppose chaos et rédemption, révélant la profondeur de l'âme humaine plongée dans des conditions d'extrêmes tensions paroxystiques.
J'ai toutefois un bémol sur ce roman : j'ai trouvé les réflexions philosophiques notamment alourdies par des maladresses de traduction, qui ont beaucoup gêné ma lecture, mais cela reste une lecture forte avec des personnalités hors du commun, une lecture quelquefois difficile, à ne pas mettre entre toutes les mains.

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Voici un roman étouffant qui se déroule dans l'univers carcéral: un pénitencier du Texas où sont mélangés prisonniers de droit commun et psychopathes dangereux; un été caniculaire, où la prison vitrée devient poudrière, bien aidée en cela par le directeur qui tente une expérience risquée après avoir essuyé échec sur échec dans ses tentatives de faire émerger un nouveau modèle carcéral. Voici le cadre qui vous attends dans L'odeur de la haine.
Une tension de tout instant, dans laquelle évolue le Dr Klein, personnage principal dans l'attente de sa libération en conditionnelle.
Peu de répit dans cette lecture: on y assiste à des viols, meurtres, émeutes raciales qui font penser à des scènes de guerre. Heureusement, l'infirmerie donne quelques instants de répit dans cette lecture que j'ai trouvé par moment éprouvante. Ce qui en soit est le signe d'un certain talent...
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Nauséabond et d'une violence bestiale, on plonge dans l'enfer de cette prison de haute-sécurité texane, pris au piège dans cette déferlante de fureur et où la perversité côtoie la folie mais où, malgré tout, l'humanité a toujours sa place même si elle paraît infime. D'ailleurs, la plus grande folie ne vient pas toujours de ceux auxquels on pourrait penser !

Beaucoup de scènes choquantes par la gratuité de la violence déployée et un langage vulgaire dont la crudité pourraient déstabiliser ou faire arrêter la lecture face à cet ensemble insoutenable... Mais rien n'y fait, on lit ce roman d'une traite, essoufflé à la fin par cette course haletante contre la mort dont l'on sort pantelant mais conscient d'avoir lu quelque chose de grand, qui marque les esprits et vous prend aux tripes.

La critique complète sur mon blog
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Quelle bonne idée de la part de Sonatine d'avoir ressorti des cartons ce livre de Willocks. Intitulé « l'odeur de la haine » et rebaptisé « Green River » pour sa ressortie, voici le deuxième roman de Tim Willocks (1995). L'auteur est revenu à la mode ces dernières années avec la parution de « La Religion » : un fabuleux roman historique sur fond de guerre de croisade narrant avec une précision diabolique le siège de Malte en 1565(sans aucun parti pris dans la mesure ou le personnage principal alterne en permanence entre les deux camps) : épique, violent, furieux je pourrais en dire beaucoup plus mais je me cantonnerais à seulement de le recommander vivement tout comme la majorité des écrits de cet homme (ses polars lugubres, limite gothiques sont excellents également). Et pour en finir avec la Religion, j'adresse un message clair aux Editions Sonatine : j'attends de pied ferme la traduction et parution des deux suites des aventures de Tannhauser (trafiquant d'armes et d'opium !!) !!!!

Revenons à notre rivière verte… Roman carcéral par excellence peuplé de taulards impitoyables, sanguinaires et fêlés du ciboulot. Certes le huis clos et de surcroit dans une taule est un sujet, une déclinaison énormément traitée, vue et revue, lue et relue mais celle-ci sort vraiment de l'ordinaire.

Comme d'habitude il y a un petit groupe de méchants « gentils » taulards dans le lot et parmi eux on retrouve le médecin Klein emprisonné depuis quelques années déjà et sur le point de sortir ainsi que la jeune psychiatre de la prison Devlin enfermée parmi ses brutes par hasard. Malheureusement une émeute éclate juste avant sa libération et vous imaginez bien que les dernières heures du « doc » vont être plus compliquées et laborieuses que prévues au sein de la prison de haute sécurité la plus ancienne et dure du Texas…

Sur le papier je dois reconnaître que le pitch peut paraître tout à fait classique, usé jusqu'à la corde et c'est vrai !! Seulement Willocks, de profession psychiatre insuffle tellement de profondeur et de psychologie à ses multiples personnages que le roman en devient réellement passionnant de bout en bout.

Entre le docteur Klein tiraillé entre survie et aide de son prochain, Abott le fou furieux mystique qui entend des voix plus ou moins divines, Angry le patron blanc des truands qui s'auto érige en véritable homme d'affaire à la tête d'un business extrêmement lucratif et qui n'a plus rien à perdre (quelques millions de dollars par an de CA !!!) de magazines de cul, dope et autres saloperies indispensables à cette population bien particulière et Wilson : la champion de boxe piégé par la mafia et condamné à moisir à Green River pour un crime qu'il n'a pas commis ; et j'en passe mais ca n'est pas triste !!

Le roman est parsemé d'injures plus ou moins raciste, raciales et les dialogues sont souvent crus et très vulgaires (pour plus de réalisme se justifierait sans doute l'auteur). Une fois l'émeute démarrée blancs et noirs s'entretueront avec joie, latinos et juifs également, bref la guerre sera totale et seuls les plus féroces ou les plus malins auront une chance de survie… Mais le plus fou et psychotique des personnages est sans doute ailleurs…

Pour une découverte en profondeur de l'univers carcéral américain je recommande vivement Green River mais gare aux âmes sensibles : le livre est dur et sans concession, la logique de domination raciale et sexuelle est permanente et peut dégouter plus d'un lecteur. Moi j'ai adoré…

Lien : http://madamedub.com/WordPre..
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Avec les éditions Sonatine c'est tout l'un ou tout l'autre, réussite comme avec "Seul le silence" ou déception avec par exemple les romans de Steve Mosby.
Ici c'est la réussite, totale et forte, plus qu'un thriller c'est un excellent roman sur l'univers glauque et violent de la prison. Publié une première fois en 1995 sous un autre titre L'odeur de la haine.

Bienvenue à Green River, le neuvième cercle de l'enfer, un pénitencier du Texas (ça ne pouvait pas se passer ailleurs !) tout de pierre et d'acier, une prison où il ne fait jamais nuit, où sont enfermés plusieurs centaines d'hommes blanc, noirs, latinos, coupables ou innocents, tous à la fois victimes et tortionnaires.
Même l'infirmerie est un lieu d'agressions, de tortures, de viols, un lieu où sévit la haine et le meurtre.
Le maître des lieux : John Campbell Hobbes, fou à lier et sadique mais directeur de la prison, son ingénieuse idée, la dernière qui a germé dans sa cervelle malade : faire éclater une émeute, faire s'entretuer tous ces hommes, provoquer le chaos.
Les héros maintenant : Ray Klein chirurgien condamné pour viol et qui travaille à l'infirmerie, il vient d'obtenir sa liberté conditionnelle, Coley l'infirmier enfermé ici depuis 30 ans, Juliette Devlin psychiatre qui va se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
Lorsque l'émeute éclate la prison est plongée dans un bain de feu et de sang, les condamnés n'ont rien à perdre (certains sont condamnés à trois peines de prison à vie consécutives....) les haines raciales se réveillent, la folie est partout jusque dans les égouts. On pense au film Les évadés mais en plus violent et plus noir !
Le roman de Willocks est une réussite, c'est peu dire que le portrait qu'il trace des prisons est terrifiant, c'est d'une violence inouïe mais pas gratuite, il ne nous laisse pas une minute de répit, ses personnages sont superbement fouillés et certains vous resteront longtemps en mémoire.
Willocks est psychiatre et manifestement les théories sur l'enfermement et les travers du système carcéral n'ont pas de secret pour lui. Un grand roman sur le monde de la prison. Je me promet de lire son second roman traduit : La Religion
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Ce livre nous plonge dans l'univers carcéral des États-Unis. Green River est un pénitencier au Texas. Une prison où les rivalités entre communautés Noirs, Latinos et Blancs sont présentes.
Dans cette prison, Ray Klein, ancien chirurgien, travaille à l'infirmerie et purge sa peine. Il vient d'apprendre qu'il sera libéré le lendemain lorsque qu'une émeute éclate dans la prison. Ray Klein veut attendre tranquillement au fond de sa cellule que tout se calme mais les évènements en ont choisi autrement car certains émeutiers veulent attaquer l'infirmerie pour tuer les « Pédés » (c'est à dire les malades atteints du sida)...
C'est un roman très noir, violent, rien n'est épargné au lecteur.
(...)
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Gare aux frêles, les pudiques, livre teinté de quelques scènes tordues, loin d'être soporifiques ! Si l'on retrouve T-Bag en le personnage de Grauerholz ainsi que la matière grise de Frank Morris en le personnage de Klein, là s'arrêtent les comparaisons de prison avec « Green River » de Tim Willocks, où races, clans et cliques tonnent et détonnent en révolte, en mutinerie; odeur de la colère, soulèvement de la lie, où casse, désordre et VIH portent ombrage mais donnent corps au récit. Là où le sang a jailli, l'amour, aussi improbable soit-il, naquit.
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Lecture éprouvante, un univers très dur, .. au point que je ne pouvais pas lire plus de 15, 20 pages à la fois.
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Cry me a green river

Oubliez d'abord les images bucoliques du titre de Creedence Clearwater Revival…La Green River de ce livre est un cloaque dans lequel vont barboter les protagonistes du roman.

Je dois dire que c'est l'appréciation flatteuse de James Ellroy ("Le plus grand roman jamais écrit sur la prison") qui m'a incité à la lecture, même si j'étais un peu méfiant quand même (ce slogan a déjà servi pour "La Bête contre les murs" d'Edward Bunker).

J'ai adoré.

On retrouve pourtant les ingrédients traditionnels attendus d'une vision du monde carcéral : la violence animale, le racisme, les moments d'amitié, les rapports de force…
L'histoire se déroule au pénitencier de Green River, au Texas. Son directeur John Hobbes, ayant échoué dans son rêve de prison modèle, perd la raison et choisit d'entraîner les détenus avec lui dans le chaos en créant les conditions d'une émeute.

Dans le déferlement de violence qui submerge la prison, quelques âmes survivent qui vont être prises dans le maelström destructeur : Ray Klein, médecin condamné pour viol, Earl Coley son adjoint à l'infirmerie, Ruben Wilson, un ex-boxeur éminence morale de la communauté noire, Juliette Devlin, une psychiatre de passage qui réalise une étude sur le monde carcéral...Ils vont courir, se battre, nouer des alliances, baiser et fermer les oreilles et les yeux pour survivre et rester humains.

Roman irritant et formidable. L'écriture relativement conventionnelle du début cède la place à un style cru (très), sec, à l'emporte pièce au fur et à mesure que l'émeute transforme ce champ clos en enfer. Certains passages qui feraient décrocher ailleurs car peu vraisemblables ou répétitifs, donnent au contraire toute sa force à ce roman en le transformant en un ouvrage quasi hypnotique et surréaliste.

Ce n'est pas la 1ère fois qu'une oeuvre traite de la violence dans les prisons, mais c'est sans doute une des rares fois où le manque de repères, la juxtaposition de moments de pure folie meurtrière et d'éclairs d'humanité crée une ambiance aussi cauchemardesque, comme détachée du réel.

L'analyse des motivations des différents personnages est assez poussée et sans jamais tomber dans la victimisation, l'auteur n'oublie pas ce que ces comportements doivent à l'environnement. Car cette prison tentaculaire est à la fois le décor d'un huis clos dramatique, mais aussi un des acteurs de la déshumanisation, du système pervers qui exacerbe la violence envers celui qui est différent, qui est plus faible….

Certaines scènes sont remarquables : quand un jeune caïd pleure face à la maladie qui l'humilie avec un corps qui l'abandonne, quand des innocents acceptent leur sort avec une terrible dignité, quand, même les "héros" laissent parler leur face sombre, quand un travesti perdu dans ses identités découvre la trahison ultime…

Un livre coup de poing, si on accepte de se laisser embarquer.
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