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3,53

sur 525 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Paris, 1572, ça pue la saleté, la merde et les entrailles. Ça pue aussi le huguenot, ce mécréant qui se croie supérieur et que les catholiques haïssent plus que tout. Pas grave, la Saint Barthélemy c'est pour aujourd'hui...

Matthias Tannhauser est de retour et vous allez vite voir qu'il n'est pas content. C'est pas grave, nous, on est bien content de revoir sa trogne.

Il n'est pas content donc, car sa femme enceinte en visite à Paris a été enlevée. Et ça Matthias, il ne va pas le pardonner. Et ils vont prendre cher ceux qui se mettront en travers de sa route. Parce que quand tu mords Tannhauser, il fait un malheur !

Après un dantesque et époustouflant "La Religion", Tim Willocks nous conte la suite des aventures de Matthias Tannheuser dans un nouvel opus apocalyptique au cœur de Paris. Un Paris de cauchemar avec des habitants crades, des rues souillées et emplis de souillons. Un Paris dégoulinant de sang et croupissant sous les cadavres en putréfaction.

Mais comment se renouveler après un premier volume qui frappait (c'est le cas de le dire) aussi fort ?

Ce second opus malgré des qualités évidentes n'est pas du même acabit.
L'histoire de la Saint-Barthélemy telle qu'elle nous est contée ici est moins opulente et riche que le siège de Malte du livre précédent.
L'envie d'en proposer un pavé de 1000 pages devient dès lors une opération risquée. Surtout que le choix de Willocks a été de délaisser l'aspect politique au détriment du massacre. Inévitablement, l'auteur enchaîne les longueurs et les répétitions. De plus, 1000 pages de massacre, ça peut vite faire beaucoup.
Cette dernière affirmation est évidemment exagérée à escient par votre chroniqueur, Tim Willocks ayant une large palette d'émotions à faire passer. Et plus d'un tour dans son sac à malices.

1) Ce livre, c'est avant tout une magnifique histoire d'amour qui va faire vibrer chaque parcelle de votre corps. Vous serez vite subjugués par ce lien indéfectible qui unit Matthias à Carla, sa femme. Deux êtres aux caractères et tempéraments diamétralement opposés mais aux âmes inexorablement mêlées.

2) Mais ce n'est pas tout, au delà de la violence extrême, c'est bien le rapport à l'enfant, le questionnement sur la maternité et la paternité qui sont au centre du livre.
La difficulté de donner naissance à un enfant (physiquement ou métaphoriquement), de l'élever, de lui donner une direction, une voie, un chemin. Que ce soit pour un jour ou pour la vie.
La paternité n'est-elle que biologique ou se développe-t-elle intuitivement ? Comment se positionner en modèle ? Avec quelle légitimité ? Oui, ce livre est loin d'être aussi bourrin qu'il en a l'air et son titre n'est pas anodin. L'est-il jamais quand il est judicieusement choisi ?

3) Les personnages principaux (et il y en a beaucoup !) sont admirablement croqués. A commencer par Tannheuser évidemment, cette espèce de guerrier aux talents multiples, icône fascinante d'un monde en perdition, un vengeur quasi-indestructible et à la rage meurtrière. L'autre personnage effarant créé par Willocks est Grymonde dît l'Infante, sorte de Quasimodo au QI et à l'intelligence développés dont la puissance fait rugir les pages où il figure. Et évidemment, tous autres enfants du titre couvés par Matthias et dont chacun est un joyau de la couronne apposé sur le crâne de Willocks.
Pour le reste du casting, on se perdra plus dans la multitude de personnages secondaires mais vu les durées de vie de beaucoup d'entre eux, ce n'est pas bien grave.

On pourra donc reprocher à Tim Willocks son manque d'ambition au niveau de la trame et une répétition des scènes gores à outrance. Oui mais voilà, le bonhomme est talentueux et même ses répétitions valent leur pesant d'or. C'est répétitif mais c'est viscéral, charnel, organique.
Il puise son écriture dans le sang, tel un encrier mortel, pour alimenter sa verve et faire bourgeonner les sensations qu'il plante en nous tout le long de son récit.

Et pourtant, dans ce bruit, ce tumulte, cette fureur émerge de la sagesse, du bon sens, de la pensée philosophique et pacifique. La patte Willocks. Cet homme a un talent fou.

"C'est un mauvais jour, dit Tannhauser, mais il passera, comme le font tous les jours, bons ou mauvais. Et même dans un mauvais jour, on peut trouver de bons moments, en cherchant bien."

"- Pourtant les saisons tournent.
- Ah, elles tournent ! Comme le font les étoiles, comme une roue sans s'arrêter. Elles ne connaissent ni mois, ni années, ni commencement, ni fin, parce qu'il n'y a pas de fin. Il n'y a que ce qui vient après. Combien de temps dure un rêve ? Ou un souvenir ? Ou une étreinte ? Et si on ne peut pas répondre à ça, comment pourrons-nous dire combien de temps dure une vie ? Sans parler de la Vie Elle-même ?"
3.5/5

Lien : http://cestcontagieux.com/20..
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Nous sommes cette fois en plein massacre de la Saint Barthélemy. Les guerres de religion qui divisent la France entre catholiques et protestants durent déjà depuis dix ans.
Le 22 août 1572, alors qu'une chaleur caniculaire règne sur Paris, l'amiral de Coligny, chef des Huguenots, est assassiné. C'est alors le signal, et dès le 24 août la population parisienne va se livrer à une sanglante tuerie contre les protestants.

Quelques jours auparavant, le 18 août, la fille de Catherine de Médicis, Marguerite de Valois épousait le futur Henri IV. Carla était invitée à y jouer de la musique avec une amie huguenote. Concert symbolique qui sera finalement annulé. Une menace de mort pèse sur elle.
Mattias Tannhauser débarque quelques jours plus tard à Paris pour retrouver Clara qui est sur le point d'accoucher. Il ne connait ni la ville ni l'endroit où se trouve sa femme. Dès le début, après un aperçu sur Paris depuis les hauteurs de Notre-Dame, il se présente au Louvre, au coeur des intrigues du pouvoir. Il rencontre entre autres le duc de Retz auquel il conseille de couper les têtes de tous les dirigeants protestants. Et lui-même va prendre une part très active au massacre...

Comme dans "La Religion", l'absurdité de ces guerres religieuses est illustrée, dénoncée dès le début par la constatation que personne ne sait exactement pourquoi il se bat. Il faudrait pour cela des connaissances en théologie que peu possèdent. Ce sont donc des scènes d'une cruauté et d'une sauvagerie parfois assez insoutenables qui se succèdent. On peut parfois penser que Willocks en rajoute mais malheureusement le fond historique est réel. On peut se souvenir des scènes épouvantables décrites dans les "Tragiques" d'Agrippa d'Aubigné à propos de cette période.
A travers toutes les péripéties et les rencontres de nos personnages, toute une série d'enfants déjà plus ou moins grandis et capables de tuer, vont les accompagner. Ces enfants, dont le nombre douze est certainement symbolique (il est difficile d'en faire le décompte exact) sont à la fois victimes et acteurs du drame, issus de tous les milieux, souvent confrontés dès le plus jeune âge à des destins d'adultes. Seul celui de Matthias et Clara personnifiera l'innocence.

Le tableau que nous peint Tim Willocks est terrifiant mais la précision de la reconstitution de Paris de l'époque, les descriptions très détaillées de la vie quotidienne, des scènes de meurtres, nous le rend très proche et très vivant. La forme rappelle le roman feuilleton avec beaucoup d'action et de rebondissements, ce qui peut donner l'impression parfois de longueurs. Il est malgré tout moins réussi que le premier volume : multiplicité des intrigues et des personnages parfois difficiles à suivre, redondance des scènes violentes. Tannhauser apparait sous un jour très sombre, répandant des litres de sang sur son passage. Âmes sensibles s'abstenir. Et un bon conseil : constituer un glossaire des personnages peut s'avérer précieux.
Malgré ces quelques réserves, l'oeuvre est puissante et ne nous laisse pas indemnes.
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Une fois inscrite au challenge pavés 2016/2017, j'ai extrait de ma PAL les ouvrages qui répondaient à la définition : 500 pages minimum. Parmi eux "les douze enfants de Paris", en attente d'être lu depuis 2014. Livre acheté après avoir lu, dans "Lire", si ma mémoire est bonne,un extrait.
J'ignorais que ce livre se trouvait être le deuxième tome d'une trilogie. Faute d'avoir lu le premier j'ai donc parcouru un certain nombre de critiques babélio ce qui m'a permis d'avoir quelques informations sur "la Religion". Je ne suis donc pas en mesure de comparer les deux ouvrages contrairement aux autres lecteurs qui ont majoritairement une préférence pour le premier ouvrage.

Je ne résumerai pas les 937 pages, cela a déjà été très bien accompli dans les précédentes critiques.
J'ai un avis mitigé sur ce livre : je l'ai apprécié pour la qualité de l'écriture, les connaissances historiques, le caractère des principaux protagonistes. J'ai cependant vite été saturée par les descriptions sans doute trop réalistes des différents meurtres, assassinats, et tueries. Si dans le cadre des études secondaires (tout au moins pour ma génération) le massacre de la Saint Barthélémy -l'une des pages les plus sombres de notre histoire - était au programme cela était sans description trop réaliste mais avec une ou deux reproductions . Dans ce roman nous avons non seulement la réalité historique du massacre mais également - et en surnombre - les meurtres , assassinats et tueries diverses dont Mathias est le seul auteur. Il m'a semblé que son comportement s'apparente un peu à celui d'un psychopathe.

Si j'ai quelques réserves sur le personnage de Mathias - sans doute par méconnaissance de son passé faute d'avoir lu "la Religion" - en revanche j'ai apprécié les caractères intéressants des autres personnages : Carla, l'épouse, Alice, Grymonde, le roi des voleurs, les enfants aux vies désordonnées et chaotiques, Grégoire défiguré par un bec de lièvre hideux, Estelle la fille au rat, Agnès et Marie les souris, et ceux en danger du fait de leur religion, Pascale fille d imprimeur, Juste le rescapé de la tuerie de sa fratrie, sans oublier ni la petite Amparo ni les deux compagnons à quatre pattes Clémentine et Lucifer.

En conclusion je ne regrette pas la lecture de ce "pavé" malgré le trop grand nombre de scènes insoutenables. Il m'a fait réviser une période noire de notre histoire tout en me contant différentes histoires de vie où malgré le contexte historique l'amour reste présent.

PS : le troisième tome ne semble pas être encore paru en français ?


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Je me suis lancé avec avidité dans cette suite de "La Religion" que m'avait dédicacé Tim Willocks au salon Polars du Sud, à Toulouse, il y a deux / trois ans. A l'époque, j'errais dans les allées, à la recherche de nouveaux auteurs, et je m'étais fait rapidement convaincre par d'autres visiteurs qui m'avaient dit le plus grand bien de l'auteur et de ce livre. Rencontre sympa, auteur simple, et une lecture choc.

Les quelques 600 premières pages environ sont dans la même veine que le premier tome de la saga (censée en comporter 3, si j'ai bien lu) avec comme principe, audacieux, celui de projet les héros pendant le massacre de la St Barthélémy. Bon, au bout d'un moment, au milieu des assassinats, décrits dans les détails, j'ai eu besoin d'aller lire quelques sites sur la St Barthélémy pour voir de quoi il retournait, mes années de collège et de lycée remontant à quelques décennies. Cette plongée historique m'a un peu "rassuré" sur la véracité de l'écrit. Il était, ma foi (!), un peu "normal" que Mattias tue à tour de bras, en veux-tu, en voilà, par dessus, par dessous, à la hache, à l'épée, à l'arc, à l'arbalète, et j'en oublie. Dans ces 600 premières pages, donc, les meurtres sont pleinement intégrés dans l'intrigue, donc ça passe.

Les 300 dernières pages sont un peu plus longuettes. L'intrigue se délite, les tourtereaux se sont retrouvés, mais ça continue à tomber ferme. Je n'ai pas fait le total, mais Mattias doit tuer plus d'une centaine de gugus dans le livre. Belle santé, si j'ose dire.

Sur la fin, on voit que l'auteur veut simplifier un peu, donc quelques personnages secondaires décèdent, brutalement bien sur, ou sont "oubliés" comme Antoinette dans Notre-Dame.

Au final, je pense que c'est le livre le plus violent que j'ai jamais lu. C'est supportable, car bien écrit, avec une belle recherche historique, mais le livre aurait gagné en puissance avec moins de meurtres et plus d'histoire(s).

Je pense que je lirai le troisième tome quand il sortira.
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J'ai lu le début du roman avec beaucoup d'enthousiaste!
Il me rappelait deux romans que j'adore :" Les piliers de la Terre" de Ken Follett et "Notre-Dame de Paris" de Victor Hugo mais dans une ambiance plus sombre, plus glauque.
Les meurtres sont sanglants et sont décrits de façon très précise. Loin de me dégoûter, j'ai apprécié cette manière de dépeindre la nuit de la Saint Barthélemy sans censure. L'ambiance y est parfaitement retranscrite. le lecteur se promène entre les rues du vieux Paris dans la saleté et la souffrance.
Mais cette violence est adoucie par l'histoire d'amour entre Carla et le chevalier Tannhauser. Un peu d'amour dans ce monde de brutes pour réchauffer les coeurs !! le périple sanguinolent du chevalier a finalement pour but de retrouver sa belle tout en se vengeant des comploteurs. La Saint Barthélémy n'est pour lui qu'une raison secondaire pour faire couleur le sang.

Arrivée autour de la 700° pages, j'ai commencé à me lasser de toute cette violence. Certaines bagarres ne servent pas au récit et ajoutent de la longueur au texte qui aurait pu, à mon sens, être raccourci d'au moins 300 pages. J'ai fini les derniers chapitres en diagonale sans en perdre le sens du récit.
Néanmoins, j'ai fini par me noyer dans la masse des personnages secondaires. Qui est qui ? Il n'est pas déjà mort celui-là? Et lui ? d'où sort-il ? Oulalala...

Finalement, c'est un roman qui m'a marqué malgré quelques longueurs. Il ne dépassera pas la qualité des "Pilliers de la Terre" mais il se défend. Je pense tenter "La Religion" très prochainement !
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N'ayant pas lu "La Religion" mais je vais y remédier très vite, promis, j'ai au début eu un peu de mal a comprendre les relations tissées entre Carla et Mathias mais cela ne m'a pas génée longtemps. Honnêtement j'ai beaucoup apprécié la reconstitution de Paris au XVI eme siècle, mais j'ai trouvé l'histoire un peu maigre: Mathias cherche Carla dans Paris ravagé par les massacres de la Saint Barthélémy, enlèvement dans le cadre d'un complot à la fois politique et personnel mais qui reste, en tous cas pour moi, passablement nébuleux pour sa partie vengeance personelle. Et pour retrouver son épouse, Mathias tue tout le monde et ce, le plus salement et douloureusement possible. Je comprends pourquoi on a comparé ce roman aux romans d'Alexandre Dumas, le côté rebondissements, course contre la montre, l'ambiance historique ... mais c'est quand même assez "gore" pour un roman historique. En deux mots un très chouette roman d'aventures, clairement pas destiné aux âmes sensibles et qui pêche parfois par un côté "redondant", ben oui au bout de 900 pages et de je ne sais combien de dizaines de combats de rue remporté par Mathias, c'est un peu répétitif
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Ouvrage intéressant pour qui aime L Histoire et les récits mêlant aventures, amours, complots.
L'aspect positif du livre c'est la création d'une ambiance (le récit se passe au moment de la Saint-Barthélémy), les événements sont vus à travers le regard de différents personnages.
L'aspect négatif serait que le récit "tire en longueur" par moment.
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Très bon deux premiers tiers, mais ensuite ça se gâte : massacres, re-massacres, re-re-massacres, etc.
J'ai beaucoup aimé la description de l'accouchement dans la cour des miracles sur fond de saint-Barthélémy. J'ai tremblé. C'est long un accouchement, mais quand, en plus, on risque d'être éviscérée avant la fin...
Au début, j'ai apprécié aussi l'exactitude de la description de la situation politique. Catherine de Médicis est une Politique qui voulait maintenir la tolérance entre les religions. Bon, tuer les chefs protestants fanatiques dans Paris, ville fanatiquement catholique n'était pas une bonne idée. L'assassinat des chefs catholiques fanatiques à Blois sera mieux organisé. Henri IV réussira à faire respecter l'Xème traité de tolérance : l'édit de Nantes.
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Dans la digne lignée de Religion... avec cependant quelques longueurs ; notamment dans les combats et batailles. Cela ralenti un peu le rythme de lecture et l'on aimerait s'attarder plus sur les personnages.
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Mathias Tannhauser, chevalier de Malte, doit retrouver sa femme à Paris. 23 août 1572, nuit de la St Barthélémy, la ville est en proie au fanatisme, à la violence et à la parano. S'en suit une course folle dans Paris car Mathias doit sauver celle qu'il aime et qui est mêlée, malgré elle, à un complot. Une fresque romancée de l'histoire de France décrite avec un souffle épique et si réaliste, qu'il plonge le lecteur dans l'horreur. A la limite du soutenable ! M.B.
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