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4,08

sur 1307 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Wilson est un magicien en son genre et Spin est une sorte d'aboutissement de son Art.
Un chef-d'oeuvre à la fois profondément ambitieux et foncièrement attachant. Un synthèse de ses précédents écrits, puissance 10.
Wilson est un humaniste et son roman transpire de cette humanité. Quel autre auteur peut si simplement parler de sentiments humains et tout autant de sciences du futur ?
Ce roman, merveilleusement bien écrit, est tout à la fois : moderne et nostalgique, mêlant Grand Histoire et histoires familiales, croyances et sciences, amour et rationalité.
Wilson a un profond respect de la planète et de ses habitants dans leur diversité et il utilise cet amour pour construire une trame de haute volée, profondément originale et touchante.
Une vraie réflexion sur la valeur d'une vie humaine face à l'immensité du cosmos. Mais une réflexion accessible qui permet de penser que ce roman peut être mis entre toutes les mains (spécialistes de SF ou non).
Incontournable, indispensable, inoubliable.
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Ce que j'ai ressenti: …Incontestablement, une lecture fascinante!

Imaginez vous ne plus pouvoir tourner la tête vers le ciel, ne plus être ébloui par la beauté d'une nuit étoilée. Etre privé de la chaleur du soleil, de la douce lumière lunaire, de la multitude d'étoiles éclatantes…

Nous avions toutefois perdu quelque chose de plus subtil que quelques lumières dans le ciel. Nous avions perdu l'impression de connaître avec certitude notre place dans l'univers. La Terre est ronde, la lune tourne autour, la Terre elle même orbite autour du Soleil: les gens n'en savaient en général pas davantage sur le plan cosmologique, et je doute que lus d'une personne sur cent y repensait après le lycée. Mais cela les a déconcertés qu'on les en ait privés.

C'est ainsi que commence le roman de Robert Charles Wilson, et avec lequel il génère une escalade d'éléments scientifiques, biologiques et même psychologiques pour nous faire monter en pression vers l'extinction de la planète Terre. Cet auteur nous offre non seulement un livre de science fiction remarquable, mais une histoire pleine d'humanisme. C'est ce double effet qui me donne envie de dire que c'est peut être le livre le plus merveilleux que j'ai lu.

Si dans Julian, j'avais déploré le manque de SF, là, on peut dire qu'il y en avait bien au delà de mes attentes. Entre le Spin et son mystère, la terraformation de la planète Mars et cet univers comme terrain de jeux des machines autoréplicantes, je me suis bien régalée! Totalement dépaysée, c'est vraiment l'effet que j'en attendais, tout ce que j'espérais en ouvrant ce genre! J'ai trouvé que l'auteur allait loin dans ses raisonnements, qu'il ne se contentait pas de cacher les étoiles, mais de faire jouer tout l'aspect politique en y incluant une interaction avec le Temps, et faire du néant un nouvel espace à conquérir.

« L'étoile mortelle mère de toute vie était passée dans une sénescence sanglante et nous tuerait sans conscience. »

Ce livre est d'une rare beauté, un brin poétique, un soupçon philosophique… J'adore cet auteur, sa façon de nous emmener à penser différemment, à s'élever vers des réflexions profondes, à voir plus haut que le bout de son nez. On se sent minuscule face à l'immensité de l'univers, mais avec ce livre on approche d'un peu plus près les secrets du cosmos.Et quelle sensation euphorisante, mais aussi apaisante…Qu'importe nos agissements, nous ne restons que poussières face à l'Infini, il sera encore là que nous, humains avec son petit système solaire, auront disparu. Il reste l'acteur principal, l'Hypothétique souverain éternel, et c'est pour cela qu'il est aussi bon de regarder une nuit étoilée, juste parce que, en tant d'années humaines, il est toujours là, immuable, tour à tour effrayant ou rassurant, au dessus de nous, nous fixant de ses milliards yeux étincelants.

« Nous sommes aussi éphémères que des gouttes de pluie. Nous tombons tous, et nous atterrissons tous quelque part. »

Suivre donc ce trio de personnages, c'est se plonger dans l'humain, ses peurs, ses failles ,ses croyances. C'est approcher au plus près nos propres sensations si jamais la fin du monde était là à quelques poignées d'heures. Je me suis retrouvée en Jason pour cette soif de connaissance (bien que je sois très loin d'être aussi intelligente ou influente que lui), en Diane aussi pour cette recherche de Foi et l'amour sans faille qu'elle voue à son mari ,et en Tyler pour son amitié indéfectible. C'est dire la force de ses personnages, le talent de l'auteur à nous faire ressentir les émotions humaines.

« J'imagine qu'on a tous quelque chose qu'on craint de laisser filer. »

En bref, une histoire hors du commun, hors norme, hors du temps, mais ô combien passionnante, enivrante, fascinante! Un plaisir de lecture exquis et grandiose! J'ai adoooooooooooooré et je compte vite me replonger dans cet univers, puisque la trilogie est posée sur ma table de chevet!!!!!

« Un bon bouquin vaut presque un ami. »

Lien : https://fairystelphique.word..
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Quel bonheur ce Spin!
Contemplatif, intimiste, et en même temps titanesque et grandiose.
à mes yeux c'est la définition même du "sense of wonder" : évoquer beaucoup de choses sans en faire trop. Offrir des visions marquantes à l'aide de petites touches subtiles.
J'ai lu les critiques ci-dessous et je ne peux que comprendre qu'on le trouve un peu long, un peu lent. Mais c'est tellement rare dans ce registre parfois un hystérique de la SF. Wilson prend le temps de dépeindre ses personnages comme l'auraient fait des écrivains du XIXe siècle. Les ambiances sont très travaillées, par de petits détails évocateurs.
Et tout ceci sert un scénario puissant, que Wilson affronte jusqu'au bout, sans renoncer à nous livrer des réponses, qui dépassent l'entendement.
Un monument de la science-fiction selon moi, le genre d'ouvrage qui lui donne ses lettres de noblesse.
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Bienvenue dans "le torrent furieux du temps extraterrestre."

Robert Charles Wilson nous entraine dans le tourbillon de la Vie : de l'émerveillement plein les mirettes; un feu d'artifice pour vos neurones; le tout porté par des personnages complexes.

Un voyage à travers le temps et l'espace dont vous ne reviendrait pas indemne.

Lorsque l'on demande aux lecteurs de Spin de résumer le roman en quelques mots, les étoiles, les hypothétiques, le temps reviennent.
Pour moi, Spin est une image, une scène, celle de la randonnée à vélo un jour d'été, les trois gamins sur leurs vélos tentant de gravir et de descendre une colline. Tout y est : la différence de statut social entre Tyler et les jumeaux, les liens qui les unissent, la psychologie des personnages. Avant la SF, c'est un magnifique récit de vie de l'enfance à l'âge adulte.

On débute tranquillement sa lecture en l'an 4 x 109 ap. J.-C., un monde qui ressemble étrangement au notre, si ce n'est un contexte géopolitique différent. Comment est ce possible ?
Puis retour en arrière, aujourd'hui. L'événement nous est raconté dès les premières pages, les étoiles ont disparu. A l'extérieur, le temps s'écoule normalement tandis que sur Terre, le temps est ralenti dans des proportions inimaginables : "un million de leurs siècles pour chacune de nos années.".

Spin va vous emporter dans un monde pré-apocalyptique, le quotidien va devoir composer avec la disparition des étoiles. Mais d'une fin imminente attendue, proche, il apparait que le spin pourrait être aussi une planche de salut pour l'humanité, ou du moins se révélait moins dévastateur que les premiers jours le laissaient supposer. Certains reprennent le cours de leurs vies, mais le chaos risque de pointer le bout de son nez. Wilson nous sort la parabole de la grenouille : Lâchez une grenouille dans de l'eau bouillante, elle en sortira aussitôt d'un bond. Placez-la dans une casserole d'eau tiède que vous mettez à chauffer à feu doux, et la grenouille mourra avant de se rendre compte du problème.

Spin, c'est aussi de la SF. de la SF de haut vol, celle du sense of wonder, celle que peu d'auteurs n'auraient osé imaginer. Wilson s'empare des idées ayant bercé de nombreux lecteurs, les assemblent et produit un roman qui rend réaliste l'ensemble, tangible. Splendide. Je ne vous en dit pas plus sur les thématiques pour ne pas vous dévoiler l'émerveillement face à la prouesse de la construction du récit. La force, ou le défaut de ce roman, est d'explorer ce questionnement via ces personnages. Wilson attaque son sujet en le contournant, jamais frontalement, ce qui pourrait déplaire à certains lecteurs.

Car Spin, c'est surtout l'histoire de trois copains d'enfance : Jason, d'une intelligence hors du commun qui va tenter de comprendre l'incompréhensible, sa soeur jumelle Diane, tout aussi intelligente mais avec l'émotion en plus qui va se réfugier dans les nouvelles religions et Tyler l'ami fidèle, un peu détaché, "glissant dans la vie". Trois personnages archétypaux, mais loin d'être caricaturaux.
Ces trois enfants vont découvrir un soir d'automne, allongées sur la Grande Pelouse de la Grande Maison, la disparition des étoiles. Trois destins pris dans la tourmente de l'hypothétique événement.
Comment vivre face à une catastrophe annoncée, celle de l'explosion du soleil, emportant avec lui le système solaire et ce qui s'y trouve ? Comprendre, Aider, Se voiler la face ?

Spin est aussi une fulgurance dans le style, tous s'emboite merveilleusement. Les titres des chapitres donnent le ton. Que dire de ce jardinage céleste en lieu est place du concept de terraformation; Atteindre l'âge adulte dans l'eau bouillante; le temps désarticulé; le tic-tac d'horloges coûteuses; Euphorie désespérée.

Je n'aime pas dire d'un roman que c'est un chef d'oeuvre, une notion bien trop personnel et arbitraire. Spin me place donc dans une situation difficile. Alors, comme beaucoup, je dirai simplement que Spin est sûrement un des plus grand livres de ces 25 dernières années.

Une fin ouverte laissant libre l'imagination du lecteur.

Spin est cependant une trilogie, ou comme le dit Robert Charles Wilson, un one shot suivi de deux romans. A la lecture des autres textes, je ne peux lui donner tort. L'intrigue des suites se situe dans le même monde que celui des Hypothétiques, mais les personnages différent. Axis est celui qui m'a le moins convaincu, Vortex renoue avec la complexité, le romancier se jouant du lecteur via le temps, un roman assez priestien et dickien.
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Rendez-nous les étoiles !

Une nuit d'hiver, les jumeaux Diane et Jason, en compagnie de leur ami Tyler assistent à l'extinction des étoiles. Pas d'explosions ni de grands effets visuels mais un unique clignotement et la voûte céleste devient une éternelle obscurité.
Il faudra quelques années aux scientifiques pour comprendre le phénomène et encore plus pour en mesurer les enjeux.
Des enjeux incluant la survie de l'humanité et auxquels Jason, Diana et Tyler vont devoir contribuer.

Une belle écriture, des concepts scientifiques bien expliqués et illustrés, des personnages humains très attachants, un bon rythme, autant d'atouts pour un roman de SF qui m'a transportée. Impossible de lâcher les 600 et quelques pages.
Je l'ai dévoré.
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Livre très prenant sur le plan humain, les personnages principaux véhiculant une amitié forte avec ses vicissitudes. La plupart de l'histoire consiste en une belle recherche de soi dans un monde qui part en vrille en raison d'un phénomène externe et inexpliqué.

Vous constatez que je ne parle de SF qu'au deuxième paragraphe. Elle est bien présente et initiatrice de situations étranges et décalées auxquelles l'humanité doit faire face. Un peu comme si l'auteur avait joué avec les réglages de la science et décidé que les lois allaient se plier à ses souhaits pour créer des situations intéressantes (humaines et temporelles, notamment).

L'avancée de la situation "SF" est très lente et n'offre pas souvent de révélations. le lecteur se retrouve un peu coincé et à peine émerveillé. Seules les dernières pages ouvrent sur beaucoup de possibles et il va falloir lire la suite pour creuser tout cela.

Il y a d'énormes points très positifs que je vais évoquer sans rien gâcher : une nouvelle situation de départ pour les terriens, une présence externe invisible, à quelques artefacts près, des tentatives humaines, un jeu temporel, biologique, cosmique.

Le tout est distillé en douceur, ce qui laisse une impression de grande finesse par rapport à un space opera ou un planet opera classique. Il y a néanmoins un grand décalage entre le temps humain et celui du livre : que de décennies pour n'apprendre que très peu ! Ce que reproduit à la perfection le livre.

J'ai été surpris par les situations de chaos et les réactions de la population, décrites d'une manière assez distante, ce qui leur donne un côté automatique et cliché plutôt surprenants (pillages, suicides, etc.) C'est peut-être ce qu'il se serait produit dans la réalité - et je n'en suis pas du tout certain -, mais encore aurait-il fallu l'amener et le justifier.

En synthèse une très bonne lecture et une très forte envie de passer à la suite, les personnages étant fort attachants (notamment le narrateur, puisque c'est un roman à la première personne) et le mystère demandant des explications. Les critiques sont moins bonnes mais je vais devoir me faire une idée : il semblerait que l'imaginaire reprenne le dessus là où c'était l'humain qui dominait.
Lien : https://www.patricedefreminv..
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Une nuit les étoiles disparaisse. On comprend en fait qu'elles sont toujours là, mais qu'une étrange membrane enveloppe la Terre et la coupe du reste de l'univers. Qui est à la manoeuvre? Dans quel but?
Je n'avait jamais rien lu de Robert Charles Wilson jusque-là et j'ai été estomaquée par la qualité de son écriture, son attachement à nous faire connaitre l'intimité de ses personnages et le temps long dans lequel il sait s'inscrire. La SF est un genre qui parfois délaisse les à-côtés (la psychologie profonde, les sentiments dans leur complexité, la contemplation pure). Dans Spin c'est toute cela qui est valorisé. Et cette histoire nous embarque, lentement mais sûrement. Et quelle imagination... Un roman qui laisse en vous des images indélébiles. Je dois aussi admettre que j'ai mis beaucoup de temps pour lire Spin, c'est une lecture exigeante, mais qui m'a marquée. Superbe.
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Un soir les étoiles disparaissent... Enfin le pense-t-on d'abord car on comprend bientôt que c'est le ciel qui nous les cache : la Terre est entourée d'une gigantesque membrane, qui rend invisible aux yeux des hommes tout ce qui se trouve au-dehors...
Spin est un drôle d'objet. Assurément magnifique et précieux. Il est rare que dans la science-fiction on prenne autant son temps, Wilson semble disposer de l'éternité, alors il dépeint tout, les gestes et les pensées de ses personnages, ces petits détails dans le décor qu'on remarque à peine mais qui donnent le ton à une scène. C'est un gigantesque tableau qui est brossé avec passion et poésie. Les personnages acquièrent une profondeur rarement vue dans la SF et l'intrigue est distillée par bribes, parfois elle disparait pour mieux revenir. le plus étonnant c'est qu'on ne s'ennuie jamais. Et puis les visions offertes nous transportent loin dans l'imaginaire immense de Wilson. Spin est une oeuvre à lire absolument.
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Un livre captivant. Dès le début, on est tout de suite plongé dans l'ambiance et on est embarqué dans 600 pages de science-fiction peu commune. On suit donc le destin de notre Terre après l'événement du Spin à travers le point de vue de Tyler. de son enfance à 30 ans plus tard, avec ses amis Jason et Diane. le récit se concentre sur les changements de notre monde, au niveau religieux, politique, scientifique... tout se déroule et se démêle lentement pour tenter d'élucider le mystère du Spin, distinguer le comment du pourquoi et se rassurer du destin de l'humanité.

L'auteur nous révèle petit à petit son talent, l'aura du mystère qui entoure l'intrigue est présente du début à la fin, et malgré quelques passages un peu plus longs, le style et la maîtrise de l'auteur dans son histoire nous captive réellement.
La mise en forme du récit permet aussi de ne pas s'ennuyer, on suit le personnage principal à travers différente temporalité, d'abord dans son enfance puis parallèlement ensuite : 30 ans plus tard et un peu plus loin dans le futur.
Tout se regroupe à la fin, les récits se rejoignent pour répondre à l'intrigue, intrigue qui ne déçoit pas et rétablit un peu le côté science-fiction qui s'était un peu évaporé dans les dernières pages.

Si on peut reprocher au livre d'être lent, d'avoir une partie de science-fiction assez peu développée (en 600 pages de livres), on ne peut dénier l'originalité du récit, le talent et la maîtrise de l'auteur dans le développement et les relations de ses personnages et le déroulement du récit.
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Ce ne sont que des mômes quand les étoiles disparaissent un soir d'octobre, subitement, sans même un signe avant-coureur. Tyler Dupree, Diane et Jason Lawton ont assisté à l'événement, prenant tout à coup conscience que quelque chose d'irrémédiable venait de se produire, que leur vie, le reste de leur vie allait s'en trouver chamboulée. Qu'elle n'aurait pas été la même sans le Spin. C'est ainsi qu'on a baptisé le phénomène, ce filtre, cette barrière, cette membrane coupant la planète du reste de l'univers où le temps s'écoule vertigineusement plus vite, le faisant vieillir au point de laisser l'humanité dans l'expectative d'une fin du monde annoncée. A moins que le Spin ne soit justement là pour la sauver, quand bien même l'intention des Hypothétiques à qui on l'a imputé sans rien savoir d'eux, reste irrémédiablement floue.

En 2007, lorsque je conseillais le livre dans la librairie où je travaillais, je disais ceci : « vous pouvez y aller c'est le meilleur livre de science-fiction des dix dernières années. » Sans mentir, sans pousser à la vente. Ce livre là, j'ai même convaincu des personnes réfractaires au genre de le lire, et quelques-uns sont revenus me signaler combien ils l'avaient apprécié. La force de Spin est là, dans son accessibilité, dans une narration n'excluant jamais personne, malgré les concepts scientifique abordés ici ou là. La raison est simple en définitive et elle tient en un seul mot : l'humanité. L'humanité dont fait preuve Robert Charles Wilson et qui se reflète à travers ses personnages, leurs aspirations, leurs préoccupations les plus communes jusqu'à leurs craintes existentielles, mais aussi dans les liens qui les unissent, les font s'éloigner, se rapprocher. Confrontés à l'impensable, tiraillés dans leurs certitudes et dans leurs croyances, ils s'évertuent à vivre malgré tout sous le prisme d'une réalité peut-être illusoire.

Il y a cela et bien plus encore dans Spin. Car Robert Charles Wilson, fort de cette accessibilité, va aussi loin, très loin dans l'innovation créatrice. Certes, en lisant le résumé de l'histoire, on ne peut que penser à celui du Voile de l'espace de Robert Reed, mais l'ensemble des aspects scientifiques abordés dans Spin m'ont paru vraiment originales au point de servir l'histoire à un degré incroyable. Qu'il s'agisse de la membrane Spin à proprement parler, du temps favorisant le vieillissement de l'univers et confrontant l'humanité à une fin du monde anticipée, de la possibilité inhérente au phénomène de terraformer Mars, de récolter les fruits de celle-ci à travers la rencontre d'un Troisième type (!), des répliquants, ces organismes capables de se reproduire, de s'étendre, de communiquer entre eux et de ramener des informations issus des confins de l'univers, il y a à travers l'ensemble de ces éléments une bien belle matière à raconter une histoire riche, prenante, passionnante. Et touchante aussi car Robert Charles Wilson ne s'écarte jamais de ses personnages, il en fait le matériau vivant autour desquels tout s'articule. Bien que le récit courre sur des décennies, et bien plus encore selon de quel côté de la membrane on se situe, il ne déborde jamais de son cadre, ne s'autorise aucune pirouette, aucune facilité, ne laisse aucune zone d'ombre si ce n'est sur la nature même des Hypothétiques. Concernant ce dernier point, rien d'étonnant. Les deux volumes qui suivent, Axis et Vortex, devraient apporter des éléments de réponse. On y reviendra sous peu.

Relire un livre que l'on a particulièrement apprécié implique une possible déception. Il n'en est rien avec Spin. L'émerveillement est toujours là, jusqu'au bout, jusque dans les présomptions et l'expectative quant à ce qu'on va trouver de l'autre côté, aux confins des étoiles... Depuis 2007, rien n'a chang...ah si tout de même : je ne vends plus de livres, je les prête. Et je peux maintenant dire que Spin est le meilleur livre de science-fiction des... quinze dernières années. Là encore, sans mentir.
Lien : http://www.bibliomanu.blogsp..
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