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sur 727 notes
Fermer un Virginia Woolf après le dernier mot laisse un sentiment mélangé d'émerveillement sublime (et quel travail remarquable de traduction) et de supplice achevé. Soulagé, enfin de terminer ce court roman, dont l'essence est difficile à saisir, et à la fois encore sous le charme de ses instants captés dans cet infini du temps qui passe.

Ici l'infini c'est cette île et au loin le phare. La famille et des amis sont réunis dans cette grande maison, sous le houlette de Mrs et Mr Ramsey. Et celle qui tente de capturer l'instant, de la sublimer c'est Lilly Briscoe et sa toile plantée dans le jardin.

Les personnages ont des pensées, et le lecteur vogue des une aux autres, sautant de la mélancolie à la joie, de l'humour à la nostalgie, des envies aux regrets.

C'est compliqué, la lecture est certes belle mais fastidieuse. Il ne se passe quasiment rien : une journée où l'on a évoqué la possibilité d'aller au phare, une ellipse de quelques années et de nouveau une journée où l'on embraque enfin pour le phare.

Bref, un sentiment mitigé au sortir de cette promenade.
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J'ai essayé de le lire mais je n'ai pas dépassé les 10 pages. L'écriture m'est absolument insupportable. Dommage car elle a pas mal d'amateurs et je sens que je rate quelque chose.
Mais pas grave non plus...
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Je poursuis ma découverte de l'univers de Virginia Woolf. le thème principal de "La promenade au phare" est la fuite du temps, avec en filigrane, les relations ambivalentes. le roman date de 1927. Il s'agit de son cinquième roman, entre" Mrs Dalloway" (1925) et "Orlando" (1928). L'oeuvre est composée en trois parties d'inégale longueur (La fenêtre 150 - le temps passe 22 - le phare 80 pages). le lieu est une maison de campagne sur l'île de Skye. le couple Ramsay, ses enfants et ses invités projettent une visite au phare. le lecteur est le témoins des pensées des protagonistes. Il entre dans l'intimité des désirs de Mrs Ramsay, de sa souffrance devant l'écoulement du temps. La vie lui semble hostile. Pour exister, elle fait le don de soi en apportant son aide aux nécessiteux. le soir, chaque protagoniste se retrouve autour d'un boeuf en daube. Il y a M Ramsay, professeur et écrivain qui ne parvient plus à communiquer avec sa femme. Charles Tansley son étudiant est à la recherche d'une reconnaissance sociale. Lily Briscoe, jeune artiste, attirée par la beauté de Mrs Ramsay. le vieil Augustus Carmichaël qui regarde tout cela avec mépris et Mr Bankes, le mieux équilibré de la bande.
Pour finir, il n'y aura pas de visite au phare. Seulement dans la troisième partie du roman. Entre temps, nous apprenons que Mrs Ramsay et de deux ses enfants sont morts. Durant dix ans, la maison de campagne est abandonnée, aux intempéries, à Chronos. Mr Ramsay, avec ses deux plus jeunes enfants iront au phare dans la dernière partie du roman.
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Après Orlando , tentative infructueuse pour aborder l'oeuvre de V.W, la Promenade au phare s'est avérée cette fois la porte d'entré idoine.
Avec l'impression immédiate d'un univers familier pour moi, celui de Proust évidemment. Meme présence souveraine de la phrase, même obsession de cerner au plus juste les affects et leur circulation dans la communauté. Meme attention à l'inscription fusionnelle des personnages avec les éléments naturels qui les entoure, avec chez V.W cet art funambule de faire cohabiter dans une même séquence la dimension prosaïque et triviale des pratiques du quotidien et l'abstraction nécessaire à l'examen des âmes. Reste qu'à la différence de Proust ou la phrase sinueuse, fluide presque alanguie permet d'atteindre au plus près l'essence des êtres et des choses, la phrase pourtant riche de V.W , par trop heurtée, syncopée, tourmentée et parfois encombrée, n'atteint pas toujours la profondeur attendue comme une pluie d'orage qui ruisselle en surface et n'imprègne qu'imparfaitement la terre prête a l'accueillir.
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Les Ramsay séjournent dans leur résidence secondaire en Ecosse avec leur huit enfants et quelques invités. Un soir, Mrs Ramsay promet à James, son plus jeune fils, une promenade au phare le elndemeain, s'il fait beau. Mais Mr Ramsay leur certifie que le temps ne se prêtera pas à cette excursion.
Tout commence ainsi et chaque personnage de l'histoire donne l'impression d'avoir un lien, même ténu, avec le phare et cette promesse de promenade.
Mes Ramsay, perdue au milieu de ses problèmes domestiques, semble ne pas avoir beaucoup de temps pour penser à elle. le fameux "stream of consciousness" nous révèle ses réflexions, qui concernent toujours les autres: ses huit enfants, son époux, ses invités. Elle semble être une bonne mère, toujours inquiète du bien-être de ses enfants et essayant de leur forger les plus beaux souvenirs possibles afin qu'ils affrontent l'âge adulte avec tout le courage que grandir et vieillir nécessite. Elle s'inquiète aussi d'un ami de son mari, veuf sans enfant, qu'elle trouve trop seul. Elle joue donc un peu à la marieuse, essayaynt d'assortir au mieux les célibataires parmi ses invités.

Mr Ramsay, l'époux, universitaire renommé, semble ne pas savoir comment vivre en dehors de ses réflexions et s'en remet pour tout à la compétence et à la patience de sa femme.

Mrs Ramsay me rappelle beaucoup Mrs Dalloway, malgré leur vies très différentes. Toutes deux réflechissent à leur vie et Mrs Ramsay profite de ses inquiétudes concernant ses enfants et son mari pour tenter de s'interroger sur elle-même. Cette femme qui est, comme précisé plus haut, bien trop occupée pour être égoïste, donne l'impression de tenter de rémédier à cela en pensant beaucoup aux autres, en ayant toujours un petit geste pour prouver aux autres qu'elle s'inquiète d'eux. de cette façon, Mrs Ramsay se sent vivre, de la même façon que Clarissa Dalloway se sentait vivante en préparant sa fête.
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Je me découvre un amour infini pour ces romans hors du temps, ces récits au ralenti, qui m'horripilaient tant il y a quelques années. On suit chaque réflexion, chaque émotion de Mme Ramsay mais également quelques passages dans la tête de ses invités et ses enfants.
Un roman assez déstabilisant puisque la première partie nous berce tranquillement dans le quotidien doux et calme de la maison d'été des Ramsay, alors que la deuxième partie nous fait faire un saut dans le temps où, à l'inverse des deux autres parties, les émotions ne semblent pas avoir une grande part. On finit ensuite avec un retour au rythme calme du début, mais agencé à des émotions beaucoup plus prenantes et même envahissantes.

On sort difficilement du récit lorsqu'on réussit à s'y plonger entièrement. Un court roman avec pourtant un bagage intense d'émotions et de réflexions.
Woolf maîtrisait toutefois beaucoup mieux l'écriture de personnages féminins que ces personnages masculins qui, pour moi, tombaient un peu à plat. Peut-être un retour du balancier en ayant, pour une fois, des personnages féminins riches et nuancés, alors que les hommes sont un peu ridicules et unidimensionnels ...? C'est ce que je choisis de croire.
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On retrouve ici une maison de vacances, où Virginia Woolf nous laisse imaginer les êtres qui y vivaient. Pensées ou conversations, excursions vers le phare, des livres, des tenues de soirée ou d'intérieur, une procession d'ombrelles ; une époque qu'elle tente de cristalliser en contenant l'essentiel dans des moments manqués. Les événements marquants s'accumulent tous dans une tornade, parfois entre parenthèse, dans un deuxième chapitre : le temps passe.

De son côté, Woolf est à l'instar du personnage qui peint, à l'affût d'un endroit et d'un moment pour créer, de l'écrin adéquat pour reconstituer des moments au peigne fin, à partir de ses souvenirs. C'est fait d'une magnifique façon, impressionnant de justesse et de maîtrise. On retrouve les questionnements de l'auteur qu'elle développera plus tard dans Une chambre à soi. L'acte de créer paraît l'objet immanent du livre, tout comme une vie mâtinée de joies intense, de tristesse et de folie.
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Je pense que c'est le livre que j'ai mis le plus de temps à lire de toute ma carrière de lectrice. Ce livre raconte les vacances au bord de mer d'une famille et de leurs amis. Tout les personnages sont décrits finement au niveau psychologique. Tout le récit est fait de subtulité, d'introspection, d'observations des personnages. ...
Lien : http://patacaisse.wordpress...
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J'ai voulu relire Virginia Woolf 1882- 1941, célèbre écrivain britannique que j'avais appréciée dans le temps. Elle a un grand talent, et une écriture unique et envoutante mais le charme n'a pas opéré. Je me suis ennuyée.

Dans Voyage au Phare, une famille est en vacances au bord de la mer et accueille différents invités. Virginia Woolf va littéralement entrer dans la tête de ses personnages et nous décrire chaque petite pensée, chaque petit mouvement de pensée ou d'émotion que ses personnages vivent tout au long d'une journée. A commencer par ce moment fatal où Mr Ramsay annonce que non, ils ne pourront pas aller au Phare le lendemain, la météo ne le permettant pas.

Ce n'est pas tant le fait de suivre les hauts et bas des pensées de chacun qui m'a ennuyé que de ne pas en comprendre la finalité. En fermant le livre, je me suis demandée quel était le sens de cette histoire finalement : Suis-je passée à côté du message principal (la vie est faite de ces petits moments, de ces petites pensées discontinues, et pas toujours charitables d'ailleurs, qui nous passent par la tête) ou n'y avait-il pas de message ?
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« Vers le Phare » présente au lecteur, transcendé par l'écriture, tout un monde de lumière et de rêverie; le roman anime son intériorité faisant advenir des sensations toutes personnelles ; il met en branle sa pensée d'un ailleurs réel ou fantasmé ; il ouvre à sa mémoire cet univers de nature, d'amitiés, d'enfance, d'odeurs et de sonorités oubliées. Mais l'intérêt de ce livre ne réside pas uniquement de ce qu'il y reconnait de lui-même, aussi de ce qu'il apprend de l'autre. C'est une société révolue, incompréhensible, empreinte d'idéologie victorienne, soumise au diktat du paraitre qui lui est également donné de découvrir. L'écriture chatoyante et légère de Virginia Woolf génère incontestablement une émotion esthétique unique. Il y a un charme et une finesse des portraits doublés d'une solide composition du récit. Rien n'est péremptoire ici et lire ce texte c'est se laisser emporter au fil des mots, des échos et des images vers un sens en perpétuel devenir. Il existe indéniablement avec cet ouvrage un plaisir sensuel qui n'est pas réductible à la seule histoire racontée. le roman lu, compris, ne meurt pas à la dernière page. A nouveau parcouru, il renait à lui-même et redevient ce qu'il a été.


La mer semble se faire entendre tout au long. « Vers le Phare », sans histoire véritable, se présente sous la forme d'un triptyque. Il n'est pas une évocation de l'enfance à forte dimension autobiographique. Il n'est pas seulement le portrait de la mère et du père de l'auteure. Les pensées, les émotions, les désirs et les frustrations des personnages constituent la matière véritable et colorée de ces pages. le premier volet baigne dans la chaude lumière d'un soir de septembre. Les Ramsay, leurs huit enfants et quelques amis à la veille de la grande guerre séjournent sur une ile au large de l'Écosse. Des touches légères, fugitives paraissent composer le tableau : Mrs Ramsay est installée à sa fenêtre, une promesse de promenade au phare est faite au jeune fils, Mr Ramsay passe et repasse, un convive survient, un couple se forme et un autre pas, le diner rassemble la maisonnée. le court panneau central a lui au contraire la couleur très sombre d'une nuit de tempête et de cauchemars. le délabrement de la maison désertée dix années durant semble y figurer le processus de destruction du monde et de bouleversement de la famille. Il est l'évocation impersonnelle de la fuite du temps. le dernier volet enfin est éclairé par la lumière crue d'un matin tout neuf. La paix est revenue, la maison est remise en état, les plaies lentement se referment et sous le soleil l'expédition au phare peut être entreprise.


Dans le roman, le personnage Lily Briscoe, portraitiste, permet au texte d'acquérir une intéressante dimension réflexive. Son tableau constitue en effet la discrète métaphore de l'oeuvre littéraire. La forme du roman de Virginia Woolf emprunte incontestablement au domaine pictural moderne les principes de son élaboration et de sa composition. L'artiste, pas plus que l'écrivain, ne cherche à peindre des portraits ressemblants, elle ne conçoit pas son art comme réaliste (l'excellente présentation de Françoise Pellan permet de mesurer les décalages de la fiction d'avec la réalité autobiographique de l'auteure). Elles rejettent toutes les deux le principe d'imitation comme principe esthétique fondamental et elles donnent la primauté aux valeurs formelles de l'oeuvre. Virginia Woolf ainsi, par un long travail d'écriture, tente d'équilibrer les masses, l'ombre et la lumière, de mettre esthétiquement en correspondance les différents éléments du texte. Les portraits subtils, nuancés, contrastés de Mrs et Mr Ramsay s'établissent par découpes et constructions successives (cubistes ?). Les fractures du texte ne correspondent d'ailleurs pas forcément avec les ruptures spatiales ou temporaires ; certaines scènes s'étirent sur plusieurs sections qui ne se suivent pas toujours ; les points de vue narratifs ainsi varient. Cependant, l'exposé reste toujours fluide et élastique. Une scène discrètement fond dans une autre non située ; un niveau temporel glisse ailleurs sans heurt. Au fil de discours intérieurs, complétés par quelques rares gestes et paroles des uns ou des autres, les personnages se composent. L'auteure cherche à introduire la Littérature dans son travail, son roman si fragmenté, pense-t-elle, prendrait sans cela le risque de voir l'image d'ensemble indéchiffrée (en 1911, sur son tableau « le Portugais », Braque n'inscrit-il pas au pochoir des mots et des lettres ?). Ainsi, les citations et les références littéraires permettent à Virginia Woolf d'objectiver les deux personnages que sont Mr et Mrs Ramsay, elles permettent aussi de mettre en évidence la dissymétrie de leurs relations (les vers d'Alfred Tennyson déclamés par Mr Ramsay sont l'allégorie, et de ses problèmes épistémologiques, et de la responsabilité supposée de son épouse ; le conte de Grimm lu par Mrs Ramsay quant à lui est le miroir de sa culpabilité). La première ébauche de Lily Briscoe reflète la dysharmonie de l'oeuvre en cours et c'est seuls les changements de perspective et l'équilibre des masses qui permettent de représenter le couple. Il en est de même pour Virginia Woolf qui de cette façon parvient à recomposer le tableau du passé et à poser la touche définitive : « j'ai eu ma vision ».
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