Funérailles célestes est basé sur une histoire vraie. En 1994, alors que l'auteure,
Xinran, anime une émission de radio consacrée à la vie des
chinoises, on lui suggère de s'intéresser à une femme revenue en Chine après avoir passée une trentaine d'années au Tibet. Après avoir recueillie pendant deux jours le récit de cette femme,
Xinran décide de dévoiler à la face du monde ce récit poignant. A partir de notes journalistiques, l'auteure nous livre en 2004, un roman avec pour fil conducteur une histoire d'amour déchirante mettant en lumière le rite, pour ma part méconnu, des
funérailles célestes.
En 1950, la Chine appelle à la libération du Tibet. le gouvernement chinois communiste souhaite intégrer cette région à la République populaire de Chine nouvellement formée. L'année suivante, le Tibet devient une région de la Chine, elle est placée sous la dépendance de Pékin. En 1959, les tibétains se soulèvent. C'est dans ce contexte tendu que Kejun, jeune chinois fraîchement diplômé, décide de mettre au service de l'armée ses qualités de médecin. Quand elle apprend sa mort, Wen, sa femme, décide, elle aussi, de s'enrôler dans l'armée afin de découvrir les circonstances de la mort de Kejun tout en gardant l'espoir, pendant de nombreuses années, de le retrouver sain et sauf dans les hautes montagnes tibétaines.
Le coeur du roman se centre autour de la vie nomade que Wen va expérimenter auprès d'une famille tibétaine. C'est le choc de culture, la nostalgie, l'attachement à la nature, l'importance des rites, la spiritualité, la religion que Wen découvre. Chine et Tibet: des régions très proches mais totalement différents. Des visages similaires mais tout de même différents. C'est une autre conception de la religion, des morts, de la nature, de la vie qui saute au yeux de Wen.
Funérailles célestes peut être considéré comme un roman initiatique en ce sens. Après 30 ans passée dans les hautes montagnes du Tibet, Wen rentre en Chine totalement différente de la femme qu'elle a laissé en 1958.
Mais ce roman est avant tout une quête, une quête d'un amour perdu. C'est cet amour, ce total abandon de l'être aimé qui pousse Wen à aller de l'avant et à ne pas perdre espoir. C'est l'une des plus belles histoires d'amour que j'ai pu lire, un amour touchant, poignant, sacrificiel, où les deux êtres ne font plus qu'un.
Comme son titre l'indique, ce roman est un prétexte pour nous parler des rites funéraires traditionnels du Tibet que l'on appelle
funérailles célestes. Les cadavres sont découpés, démembrés, et offerts aux vautours. Acte profondément spirituel où le corps lié à la terre rejoint le ciel, l'au delà pour la réincarnation. le corps retourne à la nature pour ensuite renaitre. Coutume qui pour nous, occidentaux, peut paraître barbare, dégoutante mais pour le moins logique.
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