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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Banana Yoshimoto fait partie de ces écrivains japonais qui nous décalent un peu de la réalité. On retrouve cette ambiance dans Kitchen. Ainsi que dans bon nombre de romans contemporains japonais. Je viens de lire "L'appel du pied" de Risa Wataya et « Des os de corail, des yeux de perle » de Natsuki Ikezawa. On retrouve ce même décalage concernant le quotidien. C'est difficile à décrire. Mais j'ai l'impression que le quotidien est comme suspendu, éthéré. L'instant présent, dans la tâche la plus anodine ou la plus triviale, est allongé, investi d'une importance particulière, et aboutit souvent à un questionnement existentiel. La mort est omniprésente dans ce livre comme dans le recueil d'Ikezawa. La vie et la mort sont les deux facettes de l'existence. Puisque dans les deux livres, il y a vie après la mort. La question du suicide, trame centrale dans le roman de Yoshimoto est presque naturelle et se présente comme une alternative quand on perd le contrôle de sa vie. C'est ce qui m'intéresse dans ce genre de récit. Au-delà de l'intrigue, qui, d'ailleurs ici se tient très bien, c'est ce questionnement que l'on trouve de manière plus ou moins apparent ou en filigrane dans la plupart des romans japonais. Peut-être l'influence du Shinto ? Les esprits sont omniprésents. Les éléments naturels, la mer, la forêt… sont comme habités. Les morts sont parmi les vivants. La scène finale où Kazami et Otohiko font un feu de camp sur la plage est éloquente. Tout se rejoint.
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Un très beau roman de cette grande auteure.

Banana Yoshimoto arrive à nous plonger en quelques minutes dans un univers hors du temps : les personnages se rencontrent, l'été passe, et nous, nous sommes transportés dans un univers atemporel, les observant. Elle utilise pour cela tout ce qui fait son talent : une narratrice qui pense beaucoup (à la vie, à la mort, aux relations avec les autres personnages...), une base surnaturelle, des personnages extravagants, l'omniprésence d'une épée de Damoclès, une puissante relation entre des personnages qui viennent presque tout juste de se rencontrer, le tout parsemé d'une écriture prenante.
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Oh ! quelle jolie découverte !
Après quelques recherches net, j'apprends que cette auteur s'est fait connaître en 1987, avec « kitchen » (que je vais m'empresser d'acheter) ; la même année est paru « la ballade de l'impossible ». Impossible en effet de ne pas faire de lien entre cette « banana » et son compatriote haruki murakami !!!! J'y ai retrouvé tout ce qui me transcende : le mystère de l'autre, la symbolique très particulière des éléments naturels (pas de chat chez banana, mais les mêmes rideaux de pluie que chez murakami, les mêmes cerisiers en fleurs, les mêmes « effets » saisonniers (l'été) sur les personnages…) Il y a tout ce monde écrit, et il y a tout ce monde de l'inter ligne, du non-dit, du deviné, quelque chose qui échappe à la compréhension directe du lecteur mais qui parle à sa conscience (dans le sens : monde du ressenti, de l'émotion…)
Si le style est donc très proche de celui de murakami (sauf dans les dialogues où elle est loin d'égaler son confrère !!!), les thèmes abordés sont différents, mais comme chez Murakami qui explore dans chaque roman le thème du double, il semblerait que cette jeune auteure soit portée elle aussi par de solides récurrences (j'ai lu le résumé de Kitchen et il y a déjà des ressemblances avec celui-ci) : le deuil (avec la fille qui perd son petit ami), la sexualité « déviante » (dans celui-ci, Sui couche avec son père, puis avec son frère). Comme chez Murakami, les personnages ressentent des émotions parfois contradictoires mais profondément humaines (Kazami trouve qu'il se dégage un profond malaise de Sui mais ne peut s'empêcher d'être attirée par elle) ; il y a là aussi des « manèges à 3 », des sortes de liens entre les personnages qui ont des difficultés à se sortir du cercle (Kazami est au centre de la relation entre Saki et Otohiko (jumeaux) et Sui (la demi-soeur) : ce drôle de trio gravite autour de Kazami, lié à elle par le suicide de son petit ami, qui était en fait le traducteur du père des 3 enfants (ça, c'est l'intrigue principale, le noyau : les traducteurs de la 98ème nouvelle du père se suicident les uns après les autres. En vérité, si cela sous tend le texte, ce n'est qu'un prétexte, que l'excuse du lien entre les personnages… Mais l'intérêt de la nouvelle traduite est minime, même si à la fin du roman, un nouvel élément vient apporter un éclairage différent sur l'ensemble de l'histoire).
Bref ! L'auteure aborde aussi l'ambigüité des sentiments et leur normalité ( !) et, contrairement à Murakami, il y a une vraie fin !!!!! sans questions qui nous pourchassent ;-)
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C'est le roman de Banana Yoshimoto que j'aime le moins : la jeunesse de la narratrice ( encore et toujours des jeunes dans ce qu'elle écrit ) m'a par moments irritée , par moments rendue nostalgique : le début de la vie adulte est si rempli de promesses, d'ouvertures, d'énergie et de liberté : tout est possible, l'être ne mesure pas encore l'étendue de sa névrose potentielle, qui ne se révèle que lorsque des habitudes seront prises, avec les obligations que l'on accumule immanquablement au fil d'une vie.
Donc été d'une adulte en début de vie, suicides et deuils, thèmes habituels de B. Y., traités dans ce roman avec plus d'emphase sur l'inconfort que dans ses autres livres, dont la poésie plus forte m'avait rendu la lecture agréable.
J'ai quand m^me bien apprécié la carrure de roseau du personnage principal Elle parait se faire engloutir dans une histoire dont elle ne sortira pas indemne, cependant, sa souplesse et sa malléabilité, dont la tendance à se faire influencer laisse présager le pire au premier abord, cachent une ferme sagesse, très loin du cartésianisme, une sagesse de l'ordre de l'intuition, de l'onde de fontaine qui coule en son coeur : non seulement elle plie sans se casser, mais elle change en douceur et avec délicatesse son monde, sans rien en laisser paraitre, comme une fleur change son environnement par son simple parfum
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Ce court roman nous raconte l'été de quatre jeunes gens japonais. Kazami, la petite amie du dernier traducteur de la 98ème nouvelle, retrouve par hasard les enfants de l'auteur, Otohiko et Saki. Elle rencontre également Sui, leur demi-soeur, fille illégitime et personnage principal de la dernière nouvelle. le récit dure le temps d'un été ensoleillé, qui finit par s'échapper inexorablement. La fin tragique semble inexorable elle aussi. Pourtant, malgré la noirceur des sujets abordés – l'inceste, le suicide, la dépression – le ton n'est jamais grave et le propos toujours empreint d'une douceur de vivre mais aussi de nostalgie mêlée au fatalisme.
Dans la vie de ses personnages comme de ses lecteurs, l'auteur offre une parenthèse dans le quotidien.
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