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EAN : 9782850882449
306 pages
Citadelles et Mazenod (24/10/2007)
5/5   4 notes
Résumé :
Vasari définit les grotesques comme un genre de peintures libres et cocasses, inventé dans l'Antiquité pour orner des surfaces murales. Il a pour principaux motifs des rinceaux végétaux, des candélabres, des figures humaines, mythologiques, animales ou hybrides - insolites ou fantastiques- disposés sans aucune logique apparente, narrative ou spatiale. Le Moyen Age a privilégié les hybrides monstrueux et les drôleries alors que le Quattrocento a cherché à se réappro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les grotesques sont des peintures « libres et cocasses » (selon Vasari) inventées dans l'antiquité pour orner des surfaces murales. Les principaux motifs sont des végétaux, des candélabres mais aussi et surtout des figures mythologiques, animales, hybrides et des figures humaines, souvent très saisissantes. Chaque époque ultérieure a privilégié un style particulier : au moyen-âge les hybrides monstrueux et les drôleries, au quattrocento les formes ornementales inspirées de l'antiquité, à Raphaël et son atelier la décoration des monuments profanes et religieux, au XIX siècle l'apparition dans les arts appliqués (marqueteries, céramiques, tissus et mobiliers).
*
Une fois ceci précisé pourquoi s'intéresser à cet aspect particulier, à un art pouvant sembler mineur ? Ma réponse sera, par la force des choses, très personnelle. J'ai découvert assez tardivement la profusion de ces grotesques en visitant Florence et suis tombé en admiration (voire amoureux) de cette multiplicité d'oeuvres, ensuite croisées de nouveau dans diverses villes, Rome étant sans doute la plus marquante. Ce qui me fascine dans cet art est :
- La très grande beauté de ces motifs. C'est, tout simplement, superbe. Se promener au coeur de cette profusion est un enchantement.
- La richesse offerte est exceptionnelle. Il est possible de passer des heures devant un mur ou de visiter un lieu 10 fois et de découvrir encore un détail qui avait échappé, un trait singulier et saisissant. Par certains aspects cela fait penser sur ce plan à l'art des enlumineurs, sur un autre à des peintres comme Gustave Moreau dont les toiles fourmillent de détails et de symboliques.
- Les grotesques représentent vraiment une époque donnée et « connotent » un lieu. C'est intéressant sur le plan culturel mais donne aussi une « âme ».
- Cet art, en apparence secondaire et décoratif, complète parfaitement les peintures et sculptures plus reconnues et forment un contrepoint d'une certaine façon nécessaire.
- La liberté des artistes est saisissante et ces oeuvres nous proposent en général un esprit subtil, un regard singulier. Elles donnent à penser et à ressentir.
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Le livre d'Alessandra Zamperini est un ouvrage idéal pour découvrir les grotesques ou pour mieux les connaître. En effet le choix d'une présentation chronologique permet vraiment de saisir l'esprit des différentes périodes, contrairement à ce que donnerait une approche par thématiques par exemple. de la même façon la très riche (et somptueuse) iconographie alterne plans larges permettant de découvrir des lieux et de saisir le rendu global et des zooms sur des « détails » afin de rendre un hommage mérité à la subtilité de ces oeuvres multiples, à la fois similaires sur les thématiques et incroyablement diverses par ailleurs. le texte permet d'ajouter divers sens et connaissances à une approche esthétique et « affective » pour parvenir à une émotion bien plus générale, esthétique mais aussi culturelle et intellectuelle. Sa lecture est riche et aisée.
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Ce livre n'apportera rien à qui veut collectionner les visites rapides et superficielles de lieux mais devrait passionner qui aime aller au-delà d'un vague ressenti. Léonard de Vinci écrivait : « Les détails font la perfection, et la perfection n'est pas un détail ». Je l'approuve et tant les grotesques eux-mêmes que ce livre en sont une magistrale illustration. Je vous souhaite une belle découverte.
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En histoire de la peinture, nous appelons « grotesques » un vocabulaire décoratif composé de motifs bizarres, emplis de fantaisie, voire hybrides, donc monstrueux. Des sirènes, des centaures, des griffons, des hydres, des satyres, des hommes-végétaux, des femmes-fleurs, si ce ne n'est des mascarons, des hermès ou des termes féminins.
Vers 1480, les artistes (dont Raphaël) découvrent à Rome la Domus Aurea de l'empereur Néron. Construite entre 65 et 68, sur le mont Palatin, cette gigantesque demeure a été ensevelie sous des mètres de terre. Si bien que quand elle est fortuitement redécouverte par un jeune Romain, elle ressemble à une grotte. Ses peintures murales et leurs motifs seront nommés « grotesques » pour cette raison. le lieu est ouvert à la visite. Plusieurs artistes vinrent y chercher l'inspiration : Bernardo Buontalenti, Luca Signorelli, Pinturicchio, Raphaël, Giovanni da Udine, Jules Romain, Perino del Vaga, Marco Marchetti, Cesare Baglioni, pour ne citer que ceux-là. La diffusion de ces motifs, hors d'Italie, se fera par le biais des gravures dans différents ouvrages.
Pourtant, une question continue de diviser les historiens d'art. Les grotesques dont l'iconographie est bien connue, sont-elles chargées de symbolique ou simplement ornementales ?
Un volume édité par Citadelles & Mazenod présente toujours les mêmes qualités : grand format, typographie aérée, iconographie de qualité (ces détails !!!). Et le texte est à la hauteur de l'objet : Alessandra Zamperini, historienne de l'art et professeur à l'université de Vérone, nous relate l'histoire des grotesques du Moyen Age (Giotto) aux décors du XIX° siècle. Par ailleurs, ce sont les derniers avatars de ces motifs qui vont faire prendre à l'adjectif son acception péjorative et devient synonyme de ridicule, extravagant, bizarre.
« Grotesque ? Vous avez dit : Grotesque ? » Non !
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