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4,36

sur 4787 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Trahison » le mot domine, emplit l'ensemble de cette saga familiale.


Trahison des harkis envers le peuple d'Algérie selon ses libérateurs, trahison envers les harkis par la France qu'ils ont servie et qui, pourtant, les a si mal accueillis.


Mais alors que défilent les 600 pages de « L'Art de perdre », on se rend compte que jamais l'auteur ne cherche à comprendre les fondements même de cette double trahison.
Pourquoi des algériens firent le choix d'aller se battre en Europe durant la seconde Guerre mondiale ? Furent-ils enrôlés de force, cherchèrent-ils un statut, une solde ? Crurent-ils, en toute bonne foi, immuable la présence déjà centenaire de la France sur leur sol ? Voulurent-ils participer en toute conscience à la lutte contre le nazisme ?
On ne le saura pas.
Pourquoi les supplétifs de Tunisie et du Maroc, pays également sous domination française ne rencontrèrent pas les mêmes problèmes ?
Pourquoi la France enferma-t-elle dans des camps, ceux qui l'avaient servie ?

Tout le reste n'est que littérature.

Je ne dis pas que celle-ci soit inintéressante… Quoique souvent elle aurait mérité, selon moi, plus de concision mais les raisons qui sous-tendent ce drame me semblent éludées au profit de la mise en avant de représentation de la violence ou de la discrimination qui, au fond, ne sont pas strictement inhérentes à ce conflit.

En de multiples épisodes, l'histoire vécue par Ali et sa famille pourrait être celle de ma famille, d'origine maltaise et qui fit le choix de la France en Tunisie. Trahison de la France comme de la Tunisie, menaces sur les personnes et les biens, spoliation et vols, mauvais accueil en France, logements exigus en barre d'HLM sordides, discrimination …
Ma famille aussi eut l'art de perdre sans être d'origine algérienne et comme celle d'Ali, il aura fallu trois générations pour qu'elle surmonte cette double trahison, sans la même violence physique abjecte mais avec la même cruauté morale.

Un roman marquant et qui soulève une multitude de questionnements sur ceux que l'histoire, la politique et la religion ne cesseront jamais de sacrifier à on ne sait quelles chimères étatiques.
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J'aurais aimé vous écrire que j'ai beaucoup aimé mais ce n'est pas le cas. J'ai été un peu déçue car je m'attendais à être touchée par ce livre. Et en fait, je me suis pas mal ennuyée dans la première et surtout dans la dernière partie.
L'Histoire avec un grand H est bien sûr passionnante, j'avais hâte d'en savoir plus sur les harkis, sur ce tiraillement qu'on peut ressentir entre deux cultures. Mais l'histoire de cette famille ne m'a pas passionnée.
La première partie qui raconte la vie du grand père Ali en Algérie fut intéressante à lire mais le style trop "simpliste" et léger fait que les personnages ne m'ont pas touchés. Cela dit, j'en sais plus sur ces massacres et cette guerre.
J'ai beaucoup aimé la seconde partie : l'histoire du fils d'Ali, Hamid , la fuite en France , l'installation dans des bidonvilles, le déplacement en Normandie... les conditions de vie révoltantes , la difficulté de savoir si on a bien fait de partir, la culpabilité, le renoncement...
Et puis arrive la troisième génération avec Naïma, la fille d'Hamid. Cette partie m'a déçue et beaucoup ennuyée. je m'attendais à ce que l'auteure développe plus ce sentiment d'être entre deux cultures, ni algérienne, ni française. Donc je suis arrivée difficilement à la fin du roman. J'ai même déjà oublié la fin ...
Prix Goncourt des lycéens : m'est avis que beaucoup de jeunes vont peut-être s'ennuyer à lire ce gros livre même s'il est facile à lire ?!




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Mon avis sur ce livre est mitigé. Je l'ai trouvé enrichissant au niveau culturel et historique, notamment pour comprendre ce qui s'est passé pendant le colonialisme entrée la France et l'Algérie. J'ai appris beaucoup de choses car je ne connaissais pas du tout le sujet. A travers l'histoire des personnages et des difficultés qu'ils rencontrent on se rend compte des différences de coutumes, de mode de vie entre les deux pays. On réalise combien la guerre d'Algérie a laissé un lourd héritage pour les générations qui ont succédé, notamment au niveau identitaire.
Mon avis est mitigé sur le livre car la première partie est très voir trop longue, et beaucoup de termes m'ont échappé. J'ai failli décroché durant cette première partie et c'est dommage car les deux autres parties du livre sont vraiment bien.
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A la fin de cette saga familiale malaxée par l'histoire coloniale franco-algérienne, je suis perplexe.
Je ne peux pas dire que je n'ai pas parfois vibré, et c'est ce que j'attends en plongeant dans un livre.
Par ailleurs, baby-boomer issu de la bourgeoisie catho provinciale où la "sale guerre" n'était pas un sujet de discussion, ayant pourtant pour beau-frère un kabyle, je ne peux pas non plus dire que je ne me suis pas senti concerné. Et je suis désormais mieux informé sur les tiraillements, voire les drames qu'ont dû vivre toutes les familles algériennes à cause de leur relation à l'Europe, et à la France en particulier. Des drames ayant des causes et des conséquences politico-sociales qui interfèrent avec les destinées des individus, ça s'appelle les histoires dans L Histoire et c'est la vraie vie. Ce roman est utile, donc.
Qui plus est, je me sens raccord avec sa tonalité un peu amère qui déplore les silences, oui, raccord avec le message final, ce sentiment de la perte comme issue inéluctable que chacun, que même un peuple peut décider d'accepter avec l'envie d'avancer. Décider de ne pas fermer la porte vers les demain à cause des hier . Même si on les garde en mémoire, ces hier qu'on a osé regarder en face !...
Mais...

Comment dire ?
Passées les deux ou trois dizaines de pages nécessaires pour mémoriser les noms des protagonistes et les situer dans l'échelle des filiations, j'ai d'abord apprécié de plus en plus le style souple et mesuré de Zeniter. Dans les épisodes ayant trait au conflit générationnel, surtout après l'installation de la famille d'Ali en Normandie et la réussite scolaire d'Hamid, j'ai même trouvé le ton assez juste, repérant au fil des pages quelques métaphores percutantes, efficaces.
Mais à partir de la rencontre Hamid-Clarisse, j'ai commencé à trouver les personnages un peu désincarnés, voire stéréotypés. Et dans la dernière partie, le voyage de Naïma n'a pas boosté mon enthousiasme autant que je l'escomptais, même si ça m'a intéressé de découvrir les différences de mentalité entre kabyles et algérois. Pendant que Naïma déambulait dans Alger, honte à moi peut-être, je me suis presque ennuyé, au point de commencer à repérer des maladresses de style...

Au total, je dirai que ce roman, qui pour moi s'essouffle un peu dans sa deuxième moitié disons, est quand même une belle lecture. Elle donne à chacun la possibilité d'entrer dans l'histoire coloniale complexe qui lie la France à l'Algérie, documentée avec objectivité et pondération.
Mais il lui manque un peu de "peps" pour être un choc inoubliable.
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Je referme ce livre un peu déçue, sans m'être vraiment attachée aux personnages…
J'ai apprécié ce récit historique très intéressant et ce formidable travail d'enquête qui m'ont beaucoup appris sur la condition des Harkis et l'histoire de l'Algérie.
Bizarrement l'émotion m'a retrouvée lorsque la famille d'Hamid arrive dans l'HLM de Flers !
Je me suis remémoré les logements de mes amies dans les barres de la cité, mon étonnement d'enfant devant leur ameublement étrange, et tout prend un autre sens avec les mots d'Alice Zeniter : les efforts pour meubler « comme il faut », le souci de bien faire sans rien connaitre de ce mobilier nouveau…
L'auteure écrit magnifiquement le sens des objets dans le déracinement, ceux qu'on a emportés, ceux qu'on a laissés, et la place des objets venus d'ailleurs dans un intérieur de Formica qui les rejette…
Une analyse pleine de finesse qui fait tout le talent de l'auteure !
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Lecture très agréable. Pas le genre de roman qui m'attire habituellement mais j'ai voulu tenter voyant tous les prix décernés à ce livre.

A travers les questions de cette jeune femme sur l'histoire de sa famille on y découvre la vie de 3 générations :

Le grand-père, Algérien qui décide de venir s'installer en France au moment de l'indépendance de l'Algérie abandonnant tout alors qu'il avait tout construit la bas.

Le fils, qui grandit en France dans l'espoir de vivre la même vie que tous les autres jeunes de son âge.

Et la petite fille, jeune femme maghrébine qui ne connaît rien de l'Algérie, à toujours vécu en France et veut connaître l'histoire de ses ancêtres.

Une belle façon d'apprendre sur la guerre d'Algérie et les nombreuses cicatrices que celle-ci a pu laisser dans les esprits et les coeurs de ces Harkis.
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On suit le grand-père Ali, sa réussite dans l'olive, les menaces du FLN et l'espoir déçu que les français ne le lâcheront pas, puis le fils Hamid, l'exil en France, les camps, l'élévation du statut social et enfin sa fille Naïma, historienne à la recherche du passé familial.

J'ai modérément accroché à l'histoire, aux longues phrases opaques, aux recherches wikipédiennes de Naïma.

Par contre j'ai bien aimé les retrouvailles de Naïma avec ses racines kabyles, chez les 'terros'.
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Influencé peut-être par le bandeau du Prix Goncourt des lycéens, je ne me suis pas entièrement départi de l'opinion selon laquelle ce roman proposait avant tout un travail de vulgarisation historique, en racontant la vie d'une famille de harkis (même si, on l'apprendra, ce mot est approximatif) sur trois générations, de la Kabylie à Paris en passant par divers lieux de relégation sociale.

J'ai ainsi lu une petite histoire prenant le soin, un peu méticuleux, de s'inscrire dans la grande (l'Histoire) sans commettre de faux pas. C'est sérieux, parfois fin, et un beau produit qui a, semble-t-il, atteint son grand et fervent public de lecteurs lycéens de tout âge...
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Histoire de 3 générations de la famille d'un harki « malgré lui », plus par non-choix que par choix. Intéressant d'un point de vue historique et humain (c'est, pour une fois, le point de vue des Algériens), plus documentaire que roman, un peu long. C'est seulement vers la fin, avec le voyage de Naïma, que j'ai été émue.
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Une fresque historique et familiale ambitieuse qui ne m'a pas vraiment séduite.
Il m'a été difficile d'entrer dans l'histoire en raison d'un style alambiqué parfois distant et un peu trop documentaire, et de personnages qui semblent lointains.
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