Lecture en demi-teinte.
J'ai apprécié le côté "histoire dans
L Histoire".
Mon beau-père est pied-noir, et il me parle très souvent de son enfance en Algérie, et du déchirement qu'il a connu lors du départ précipité de sa famille pour la France lors des évènements liés à l'indépendance. J'ai très souvent pensé à lui durant ma lecture.
Je trouve que l'auteure a bien su retranscrire la douleur liée au déracinement, à la perte de repères, aux difficultés d'intégration, à la recherche d' (une nouvelle ?) identité.
J'ai trouvé le personnage de Hamid (enfant puis adolescent) très intéressant. Ce petit garçon qui doit montrer l'exemple à ses frères et soeurs en toutes circonstances, faire l'interprète pour ses parents, aider les voisins, collègues et amis de la famille dans toutes leurs démarches administratives...et surtout, surtout, toujours faire mieux que les autres à l'école afin de trouver une meilleure place que celle occupée par ses parents dans une société dans laquelle ils ne savent pas de quelle manière évoluer, et une culture dont ils ne maitrisent pas les codes.
Quel courage et quelle abnégation pour un enfant de cet âge.
La question de l'héritage familial est également omniprésente, et très prenante : comment faire pour avancer dans la vie lorsque l'on sent peser sur son dos le poids d'un héritage familial lié à une histoire que l'on ne connaît pas, et dont personne ne souhaite vous parler ?
Naïma va entreprendre (contrainte et forcée dans un premier temps) une véritable quête qui lui permettra de trouver certaines réponses aux questions qu'elle se pose, et l'aidera à "trouver sa place" dans sa recherche identitaire.
En revanche, et de manière plus globale, j'ai été très peu touchée par la vie de la famille Zekkar.
Le seul moment qui m'a presque arraché une larme : c'est celui des retrouvailles de Naïma avec sa famille lors de son voyage en Algérie. Au regard de la thématique choisie par l'auteur, je m'attendais à être un peu plus "saisie" par cette lecture.
Je n'ai pas apprécié la manière dont on passe d'une partie à une autre. Sans transition, j'ai eu l'impression que l'auteure jetait le protagoniste principal (Ali tout d'abord, puis Hamid dans un second temps) après l'avoir vidé de sa substance, après avoir tiré de lui tout ce qu'il pouvait apporter pour le déroulé de l'histoire.
De la même manière, j'ai trouvé les personnages trop nombreux et difficiles à identifier au regard du rôle qui leur était attribué pour certains.
A l'inverse, j'aurai aimé en apprendre un peu plus sur les frères et soeurs d'Hamid, ainsi que sur les soeurs de Naïma.
Pour finir : le recours perpétuel à l'ellipse narrative a fini par me lasser.
Cela n'entrave pas la compréhension globale de l'histoire, mais le choix de l'auteure de "passer sous silence" certaines périodes ou évènements à répétition m'a dérangé.