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4,36

sur 4787 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dommage que l'auteur ait voulu traiter trois périodes : elle semble s'essouffler sur le long terme. Alors que certaines parties du roman sont plaisantes à découvrir, d'autres peinent à sortir des clichés habituels et n'apportent rien de nouveau.

Un adjectif à la mode que je ne supporte plus et que l'auteur utilise volontiers dans ses romans : "improbable" ... Quant à l'horreur absolue (est-ce bien une Normalienne qui écrit ?) : "pour ne pas que"....
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Naïma cherche. Quoi ? Un pays. le sien, la France. Celui de son père, l'Algérie, dont il est parti en 1962 et dont il dit ne pas se souvenir. Alors il se tait. Et par obligation professionnelle, elle s'y rend. Trouve t-elle ? Oui, la force (la nécessité ?) de lâcher une chimère, de perdre une fausse identité. Et encore, que perd-elle ? Pas grand chose. Mais grâce à elle, sa grand-mère retrouve un bout de sa vie d'avant, par photos interposées.
Par cette quête, le roman m'a fait penser à la BD Les Mohamed, autour des hommes qui ont quitté leur pays du Maghreb sans plus jamais y retourner, créant un manque dans la génération suivante et chez eux aussi.
Le roman est somme toute assez classique, avec toutefois des petites piques dans la narration, qui rappelle au lecteur qu'il lit une histoire incomplète, entourée de beaucoup de silence et que tout ne lui sera pas révélé. de plus, il aborde un sujet qui reste encore tabou : la guerre d'Algérie et ce que chacun a fait (un peu comme pendant la Seconde Guerre Mondiale) et sa conséquence en France, avec l'arrivée de très nombreux Algériens, avec ou sans famille et parqués comme des animaux dans des camps puis des cités.
Un pan d'histoire française mais aussi familiale douloureuse, mais que Naïma se refusera à porter, refusant de croire que cette tristesse et cette douleur sont héréditaires et inéluctables. Elle prendra la décision d'aller de l'avant. Sans oublier, mais sans se laisser plomber.
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Pour cette rentrée littéraire 2017, Alice Zeniter nous propose un très beau roman sur la recherche d'identité et de ses racines. Plus de cinquante ans après la fin de la guerre d'Algérie et des accords d'Évian, c'est avec un roman que l'auteure a choisi de raconter l'histoire des harkis et de leurs familles, ces Français musulmans qui ont choisi la France plutôt que l'Algérie.

Trois générations, trois personnages, Ali, Hamid et Naïma.
Naïma, la narratrice conte l'histoire de sa famille, la famille Zekkar. Cela commence par son grand-père, Ali, producteur d'huile d'olive, notable de son village en Kabylie. Sa vie en Algérie dans les années 40 et 50, la guerre d'indépendance, son dilemme et son engagement aux cotés des Français, le côté des perdants. Et puis : la fuite, le bateau, Alger-Marseille, les centres d'accueil, le camp de transit de Rivesaltes, l'installation en HLM en Normandie. Son changement de statut, de notable à simple ouvrier illettré, « Je suis devenu jayah. C'est comme cela qu'on désigne l'animal qui s'est éloigné du troupeau et l'émigré qui a coupé les liens avec la communauté. Jayah, c'est la brebis galeuse. Celui qui n'a plus rien à apporter au groupe, qu'il s'agisse de la famille, du clan ou du village. Jayah, c'est un statut honteux, une déchéance, une catastrophe. C'est ce que ressent Ali. La France est un monde-piège dans lequel il s'est perdu. ».
Elle raconte le combat d'Hamid, son père, fils ainé d'Ali, qui ressent la honte de son père et fera tout pour se détacher de sa famille et de son passé.
Naïma relate aussi ses difficultés en tant que personne issue de la troisième génération. le sang algérien qui coule dans ses veines, son éducation française. le poids du passé que sa famille a tout fait pour oublier, sa vie de femme moderne et occidentale.

« L'art de perdre » est une grande fresque familiale qui nous entraine de l'Algérie coloniale à la France d'aujourd'hui. Mais derrière cette histoire, Alice Zeniter nous parle des difficultés de l'intégration. Elle rend un hommage aux harkis et pose des questions sur leurs engagements et leurs répercussions.
Déjà primé par le Prix Littéraire le Monde. Ce roman est aussi présent dans les sélections pour le Prix Goncourt, le Prix Femina et le Grand Prix du Roman de l'Académie française. Un roman à lire !
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Alice Zeniter signe un livre fort sur la famille, la quête d'identité, sur l'exil et la perte de son pays.

Nous suivons trois générations : d'abord, Ali le patriarche, l'ancien combattant de 39-45, qui est obligé de fuir l'Algérie quand vient l'indépendance, un harki.
Puis, c'est au tour de Hamid, l'aîné d'Ali, de nous embarquer en France, dans la campagne normande, entre les barres HLM construites à la va-vite, c'est la rupture avec la génération précédente, le racisme, la place à prendre. Enfin, Naïma, la fille d'Hamid, jeune française indépendante, ignorante de son passé algérien, inquiète par la tension post-attentats, par la défiance vis-à-vis des musulmans, des arabes, et à qui on renvoie en pleine face ses origines maghrébines, alors qu'elle-même ne les connait pas. Dans sa quête de ses origines, de son héritage, elle va dénouer l'histoire de sa famille et partir en Algérie.

Alors, ce roman est très, TRÈS intéressant. Une période noire, tabou de l'histoire française, entre lâcheté et indépendance, les harkis, les camps de réfugiés… Je ne savais rien de tout cela, sauf le peu que j'en ai appris dans les livres d'histoire (comme vous, j'imagine) et les vaincus souvent redorent leur blason.
La force d'Alice Zeniter réside dans la première partie, où elle met le lecteur à la place d'Ali, plein de doutes, d'hésitation. La position des harkis est très bien expliquée et éclaire ces pauvres hommes, déclarés traitres à leur patrie, alors qu'entre la peste et le choléra, ils ont choisi ce qu'ils pensaient être le moins pire.

Voilà ce qui m'a plu dans le livre. Ensuite, j'ai eu du mal. Il y a des longueurs, beaucoup de longueurs. Parfois je lisais en diagonale sans avoir (malheureusement) le sentiment de rater quelque chose. La partie d'Hamid est morne, ennuyeuse, elle manque de rythme. Elle m'a perdue. Après, cela a été très difficile de revenir et de s'intéresser à Naïma et de la suivre dans sa quête d'identité.
Sans oublier l'écriture et le style qui n'aident pas. Cela n'a pas été une lecture aisée. Les phrases sont alambiquées, avec plein de fioritures, avec des sujets à la fin de la phrase après d'innombrables virgules. À se donner du style, à vouloir faire compliqué (voire intellectuel), on perd le fil, le lecteur et la force des émotions.

Une déception donc. Même si cela reste un témoignage fort.
Lien : https://brontedivine.com/201..
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***
Naïma est une jeune femme de 30 ans, qui travaille dans une galerie d'art contemporain, et qui, sur la demande de son patron, va devoir traverser la méditerranée pour se rendre en Algérie. Rien d'extraordinaire dans ce voyage, si ce n'est que Naïma est petite fille de harki et que le silence qui entoure l'histoire de sa famille blesse chacun de ses membres de manière plus ou moins profonde. Malgré ses peurs et ses réticences, Naïma va partir a la découverte de ce pays, de ses racines et affronter tous les non dits qui font d'elle une petite fille en perpétuel questionnement...
Alice Zeniter est une auteur qui possède une très belle plume. J'avais déjà pu m'en apercevoir dans ses précédents romans, mais l'histoire qu'elle nous raconte dans ce dernier livre est une nouvelle preuve évidente. le sujet n'est pas simple, mais elle s'y frotte avec justesse. On s'embarque avec cette famille d'une Algérie en plein recherche d'indépendance à cette France qui a tellement de mal à accepter les gens différents. On est touché par Hamid et Ali, on est désolé d'apercevoir comment la grande Histoire impacte douloureusement la plus petite...
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Nominé pour le Prix Goncourt et le Prix Renaudot, lauréat du Prix du Journal le Monde et du Prix des librairies de Nancy et des journalistes … N'en jetez plus ! L'art de perdre d'Alice Zeniter est le roman de cette rentrée littéraire, celui qui est dans tous les esprits. Un énième roman sur la Guerre d'Algérie au sein de cette rentrée des lettres, un énième roman sur la quête des racines et la recherche de son identité. LE livre de la rentrée littéraire ? Lettres it be vous donne son avis.


# La bande-annonce

L'Algérie dont est originaire sa famille n'a longtemps été pour Naïma qu'une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ?

Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu'elle ait pu lui demander pourquoi l'Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l'été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus depuis longtemps de l'Algérie de son enfance.

Comment faire resurgir un pays du silence ?

Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l'Algérie, des générations successives d'une famille prisonnière d'un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d'être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.

// « de la vie d'Ali, elle n'a connu qu'un silence dont elle n'a jamais pensé qu'il constituait un manque mais qui lui apparaît maintenant comme un trou à l'intérieur de son corps. » //


# L'avis de Lettres it be


Après Sombre Dimanche (prix du Livre Inter en 2013) et Juste avant l'oubli (prix Renaudot des lycéens en 2015), Alice Zeniter fait son grand retour dans les librairies, cette fois avec L'art de perdre publié chez Flammarion. Jusqu'à présent, celle qui fut professeur de lettres en Hongrie nous avait habitués à des romans où le « moi » était assez présent, quoique plus ou moins discrètement tapi dans l'ombre. L'art de perdre n'échappe pas à cette introspection récurrente dans l'oeuvre d'Alice Zeniter mais aussi, et de façon parfois regrettable, dans le roman français contemporain, comme nous le disions déjà dans la chronique pour le livre Les Peaux rouges d'Emmanuel Brault.

Le roman se découpe en trois parties distinctes, trois parties qui auraient tout à fait pu faire l'objet de trois tomes d'un même triptyque. L'auteure née à Alençon en 1986 ayant fait le choix de tout regrouper dans un seul et même ouvrage. La première partie ouvre la voie à un grand roman. le rythme, une plume alerte quoique très sobre, un contexte bien posé sur les cimes de cette intouchable montagne kabyle, un premier chapitre coup de poing. Tout y est. Mais c'est malheureusement plus tard que le bât commence à blesser.

La suite de la critique sur le blog de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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J'ai commencé la lecture lundi et dès que je peux, je me remets dedans.
Je suis happée par l'histoire de Naïma qui finalement, est peu présente. En effet, cette jeune femme est vite mise de côté pour nous raconter l'histoire de sa famille, et en particulier de son grand-père et de son père, dans une Algérie encore française qui hésite entre obtenir son indépendance et la loyauté envers la France pour qui elle a en grande partie combattu.
Lecture terminée hier soir! J'ai beaucoup aimé ce roman: l'auteur fait revivre l'Algérie française, puis à partir de 1962, l'Indépendance et donc le choix difficile qui s'impose: rester en Algérie ou partir en France, pas particulièrement accueillante... Camps de réfugiés, villages "vacances", banlieues tristes, voilà ce qui attend Ali et sa famille. Naïma va grandir loin de cette Algérie taboue, dont personne ne lui parle et qu'elle va finalement découvrir lorsqu'elle sera obligée d'y aller pour son travail de galeriste.
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