J'ai toujours aimé
Zola, et j'ai décidé cette année de me lancer dans la grande aventure : j'ai prévu de lire (ou relire pour certains volumes) toute la fresque sociale des Rougon-Macquart, dans l'ordre chronologique. J'ai déjà lu Nana,
Germinal,
Au bonheur des dames et La Bête humaine, mais c'était il y a fort longtemps ; ce sera donc avec grand plaisir que je les ressortirai de ma bibliothèque pour redécouvrir ces oeuvres en temps voulu.
Je viens donc de terminer le premier volume, pilier de cette fresque monumentale. Certes, ce n'est peut-être pas le roman le plus populaire de
Zola, mais il est essentiel puisqu'il s'agit de la genèse des Rougon-Macquart. Malgré l'aspect politique de ce roman (que j'ai trouvé au final très instructif), j'ai tout de même très vite été prise par l'histoire, qui se déroule dans la ville fictive de Plassans, quelque part en Provence, au lendemain du coup d'État d'où naîtra le Second Empire.
Cette ville vit encore comme au Moyen Âge en plein XIXe siècle, coupée du monde, et s'enferme à double tour entre ses remparts chaque nuit.
C'est là que naît la famille des Rougon-Macquart, avec pour parent commun Adélaïde Fouque, la mère de Pierre Rougon, l'un des personnages principaux de ce volume, mais aussi celle d'Antoine et d'Ursule Macquart, enfants « bâtards » qu'elle a eu avec Macquart après la mort de son mari, Rougon. Adélaïde est la grand-mère d'Eugène, de Pascal, d'Aristide, de Sidonie et de Marthe (les enfants du couple Pierre Rougon et Félicité Puech (cette femme est un personnage extraordinaire, soi dit-en passant !)), mais également de Silvère, fils d'Ursule et du chapelier Mouret. Nous rencontrerons tous ces personnages plus tard, dans les 19 romans suivants.
Jalousie, complots, cupidité, vengeance, trahison, violence, fourberie et surtout quête du pouvoir et de l'argent... on ne s'ennuie jamais avec cette famille. Dans toute cette noirceur, heureusement quelques personnages viennent éclairer le tableau : les jeunes amoureux Silvère et Miette d'abord, mais aussi le Docteur Pascal, qu'on aperçoit seulement de temps en temps, et puis la vieille Adélaïde, qui, malgré ses défauts, n'est pas mauvaise et m'a particulièrement touchée.
J'ai adoré certains passages, notamment les moments d'intime innocence entre Silvère et Miette, la beauté de l'écriture de
Zola qui nous parle de ces instants de pur bonheur au coeur de la campagne provençale, décrite avec tant de subtilité et de précision... Ces passages sont tout simplement sublimes.
J'ai hâte de lire le volume suivant, La Curée !
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