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sur 3027 notes
Je viens de le relire, 17 ans après ma première lecture ado. Quelle plume!! Si à l'époque la politique m'avait ennuyée et les descriptions me semblaient souvent longues, cette fois j'ai apprécié pleinement ma lecture. le côté historique est passionnant (j'ai du faire quelques recherches pour me remettre à jour) mais c'est surtout la galerie de personnages qui m'a accrochée. Zola n'a pas son pareil pour décrire les vices et defauts de ses personnages, et bien peu trouvent grâce à nos yeux de lecteurs. En dehors de Silvère, de Miette, de Pascal ils sont pour la plupart pathétiques, mesquins, égoïstes, méchants. On les déteste et on est fasciné à la fois par ce qu'ils sont prêts à faire pour la gloire et la fortune. Une très bonne relecture qui me motive à enfin lire toute la saga des Rougon Macquart.
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"La Fortune des Rougon" tient une place à part dans la bibliographie d'Emile Zola: c'est le tout premier volume de sa saga des Rougon-Macquart, le roman des origines, celui qui contient en germe toutes les obsessions de l'écrivain et presque toutes les clefs pour comprendre (et aimer) les romans mais surtout les personnages à venir!
Il tient aussi une place à part dans mon coeur de lectrice... Des quelques vingt romans que compte la fresque, ce grand frère est le dernier qu'il m'ait été donnée de lire et de rencontrer -est-ce surprenant quand la tribu compte des titres aussi fameux que "Germinal, "L'Assommoir"?- et cette dernière rencontre est l'une des plus belles à mon sens.
Cela tient peut-être à mon gout pour les généalogies, pour les secrets de famille littéraires... mais pas seulement. "La Fortune des Rougon", ce sont des personnages, du panache,un rien de romantisme aussi (attendez avant de me traiter d'hérétique!) . C'est enfin un grand souffle romanesque qui galope sur sept chapitres à la construction rigoureuse.
Le roman s'ouvre sur la peinture de Plassans et de son cimetière qui se métamorphose lentement en terrain vague... Un cimetière dès le premier chapitre... C'est audacieux, c'est attirant... Un cimetière en premier chapitre du premier volume d'une vaste construction romanesque... C'est assez génial quand on y pense... Au coeur de ce lieu atypique, inquiétant, une nuit deux enfants viennent à la rencontre l'un de l'autre: Miette, la presque orpheline et Silvère (je ne sais si il y a parmi les lecteurs de Zola des amateurs de la merveilleuses bande dessinée "Sambre" de Yslaire, mais l'entrevue de ces deux amoureux au cimetière m'a furieusement rappelé Bernard et Julie dans le premier tome de la série. Coïncidence? Après tout, Yslaire est un amoureux de la littérature du XIX°siècle...) Ils s'aiment sans calculs et simplement, avec l'authenticité de leur pré-adolescence et ne se doutent pas des remous qui les attendent. La jeune fille doit se résoudre à dire au-revoir à son ami qui s'apprête à partir avec les républicains qui ont maille à partir avec le régime politique en place. Nous sommes en 1851.
Le chapitre suivant nous convie à visiter Plassans et ses trois quartiers dont on comprend qu'ils ont chacun leur population: le centre pour le peuple et les institutions, les alentours de Saint Marc pour les conservateurs et la nouvelle ville pour la bourgeoisie et surtout nous présente les membres de la famille de Silvère: les Rougon qui descendent de la vieille Fouque et de son époux et la branche illégitime de la famille, produit d'Adélaide Fouque et de son amant Macquart, crapule notoire.
La suite du roman s'attache aux pas des membres de cette famille: des Rougon parvenus au faîte de la fortune à coups de mariages et de travail aux Macquart déchus avant même d'avoir vécu.
Du côté des premiers, c'est la peinture de l'ambition et des tensions politiques de l'époque, de l'amour de l'argent aussi qui les contraindra à briser les seconds, les parents pauvres de la famille, à en tirer profit et qui les poussera sur le devant de la scène politique. Bonapartistes, républicains... le clan se divisera et Plassans deviendra le symbole des conflits qui secouerons la France jusqu'à l'avènement de l'Empire par les armes et le sang. Il n'y a pas de place pour les sentiments dans ce roman... Il faut avoir des nerfs d'acier et le coeur sec pour arriver... ou la sagesse d'un Pascal qui ne partage pas les appétits d'un Aristide et d'un Eugène... L'Histoire passera, implacable sur Plassans et heureux ceux qui auront su miser sur le bon cheval. L'Histoire passera et au passage, on y sacrifiera deux enfants idéalistes et purs. Après tout, les Rougon-Macquart ont bien d'autres chats à fouetter que les amours enfantines: ils ont Paris et le reste à conquérir....
Un roman de sang et de poudre, beau et tragique, d'une ironie mordante aussi. Un très grand Zola qui cache en lui l'ambition, le fracas et la grandeur de ceux qui suivront.

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Cette année, j'ai décidé de lire toute la saga des Rougon Macquart (en tout cas de commencer), par ordre de publication. Un petit challenge personnel qui me tient à coeur car j'aime beaucoup l'écriture de Zola.

La Fortune des Rougon, premier tome sur vingt publiés, relate l'origine de la famille que nous allons ensuite suivre sur plusieurs générations.

L'intrigue est très politique puisque nous assistons au coup d'Etat qui mettra fin à la IIe République et verra l'avénement du Second Empire, dirigé par le fameux Napoléon Bonaparte.
Les Rougon se servent en effet de l'instabilité politique du pays et des divisions entre citoyens pour accéder au pouvoir et à la richesse.
Ces données historiques sont intéressantes même si la politique n'est pas forcèment ma tasse de thé dans une oeuvre fictionnelle.

Les personnages dépeints par Zola sont pour la plupart détestables ou au mieux méprisables, à quelques exceptions près. L'envie et la cupidité sont présentés dans toute leur laideur.
Les descriptions réalistes sont très évocatrices et transportent le lecteur au XIXe siècle, un voyage dans le temps passionnant.
L'écriture est belle, rythmée, malgré quelques longueurs descriptives.

Pas le meilleur Zola que j'ai découvert mais une oeuvre qui ne manque pas d'intérêt et qui présente au lecteur l'ambition de l'auteur à travers sa fresque romanesque: développer l'intrigue familiale sur plusieurs générations pour illustrer le pouvoir déterministe de la génétique.
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Cet épais roman de Zola tente de mettre en scène l'origine de tous les personnages de la série romanesque, en la personne des ancêtres qui feront porter aux descendants leur fatalité génétique. c'est la vision globale de la race imaginée par Zola, avec ses branches saines, ses branches malsaines ou carrément pourries. On trouvera donc l'origine des trois "gagneurs" de l'oeuvre, Aristide l'homme d'argent, Eugène le politicien, et Pascal le héros de la science qui fera la clôture de l'ensemble, au tome 20, et aura le dernier mot en engendrant un enfant miraculeux, sorte de messie génétique ("Le Docteur Pascal"). Par ailleurs, le récit minutieux du Coup d'état de 1851 vu de la province (Plassans, Aix), et une belle histoire d'amour entre deux jeunes gens, fournissent le cadre politique et sentimental des débuts de la saga. La lourde insistance de l'auteur sur la couleur rouge nous signale que la belle jeune fille sera la victime du sacrifice humain par lequel le Second Empire se fonde. Bien sûr, elle incarne la République assassinée. de bons gros symboles donc, maintes fois répétés au cas où on ne les remarquerait pas, un bon gros roman qui ne manque pas de belles pages qu'on extraira sans peine de cet ensemble pesant et enfantin.
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Longtemps délaissés, les Classiques reviennent dans mes lectures, alors autant commencer par le premier tome!
J'aime définitivement les sagas familiales avec en toile de fond la marche de l'Histoire (beaucoup plus que les romances classiques, argh....).
Je souligne le talent de Zola pour la qualité de ses descriptions, jamais ennuyeuses, toujours enrichissantes de la fresque, bravo Monsieur.

Spoiler: je déplore la disparition de personnages attachants, mais c'est ce qui a dû faire le succès du feuilleton, il semblerait que G.R.R Martin l'ait lui aussi compris.

On l'aura compris, réconciliée avec les grands noms de la littérature, je continuerai par le second tome, La Curée.
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J'ai toujours aimé Zola, et j'ai décidé cette année de me lancer dans la grande aventure : j'ai prévu de lire (ou relire pour certains volumes) toute la fresque sociale des Rougon-Macquart, dans l'ordre chronologique. J'ai déjà lu Nana, Germinal, Au bonheur des dames et La Bête humaine, mais c'était il y a fort longtemps ; ce sera donc avec grand plaisir que je les ressortirai de ma bibliothèque pour redécouvrir ces oeuvres en temps voulu.
Je viens donc de terminer le premier volume, pilier de cette fresque monumentale. Certes, ce n'est peut-être pas le roman le plus populaire de Zola, mais il est essentiel puisqu'il s'agit de la genèse des Rougon-Macquart. Malgré l'aspect politique de ce roman (que j'ai trouvé au final très instructif), j'ai tout de même très vite été prise par l'histoire, qui se déroule dans la ville fictive de Plassans, quelque part en Provence, au lendemain du coup d'État d'où naîtra le Second Empire.
Cette ville vit encore comme au Moyen Âge en plein XIXe siècle, coupée du monde, et s'enferme à double tour entre ses remparts chaque nuit.
C'est là que naît la famille des Rougon-Macquart, avec pour parent commun Adélaïde Fouque, la mère de Pierre Rougon, l'un des personnages principaux de ce volume, mais aussi celle d'Antoine et d'Ursule Macquart, enfants « bâtards » qu'elle a eu avec Macquart après la mort de son mari, Rougon. Adélaïde est la grand-mère d'Eugène, de Pascal, d'Aristide, de Sidonie et de Marthe (les enfants du couple Pierre Rougon et Félicité Puech (cette femme est un personnage extraordinaire, soi dit-en passant !)), mais également de Silvère, fils d'Ursule et du chapelier Mouret. Nous rencontrerons tous ces personnages plus tard, dans les 19 romans suivants.
Jalousie, complots, cupidité, vengeance, trahison, violence, fourberie et surtout quête du pouvoir et de l'argent... on ne s'ennuie jamais avec cette famille. Dans toute cette noirceur, heureusement quelques personnages viennent éclairer le tableau : les jeunes amoureux Silvère et Miette d'abord, mais aussi le Docteur Pascal, qu'on aperçoit seulement de temps en temps, et puis la vieille Adélaïde, qui, malgré ses défauts, n'est pas mauvaise et m'a particulièrement touchée.
J'ai adoré certains passages, notamment les moments d'intime innocence entre Silvère et Miette, la beauté de l'écriture de Zola qui nous parle de ces instants de pur bonheur au coeur de la campagne provençale, décrite avec tant de subtilité et de précision... Ces passages sont tout simplement sublimes.
J'ai hâte de lire le volume suivant, La Curée !
Lien : http://excalibri.blogspot.fr..
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Premier de la grande peinture sociale en 20 volumes de Zola, La fortune des Rougon se situe à Plassans, ville de province, au moment du coup d'État de décembre 1851. A travers l'histoire d'amour de Miette et Silvère, Zola fait graviter et nous présente le passé, le présent et les personnages qui vont faire les Rougon-Macquart (et Mouret d'ailleurs...)
Dès à présent, E.Zola nous plonge dans cette famille multiple et dans ses personnages beaux et terribles. Une vision sans filtre, dure de l'époque qui est fascinante.
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« La Fortune des Rougon », est le premier volume de l'oeuvre magistrale d'Emile Zola, les Rougon Macquart, qui en compte vingt.
Publié en 1871, il dépeint les amours de Miette et Silvère, sur fond de coup d'État du prince Louis Napoléon Bonaparte (Napoléon III), le 2 décembre 1851, vu d'une ville de Provence, Plassans, inventée par l'auteur sur le modèle de la ville de son enfance, Aix en Provence.
Une période troublée qui ne peut que créer le terreau propice au développement des ambitions démesurées : deux branches rivales d'une même famille, les Rougon et les Macquart, s'affrontent. Les premiers, bonapartistes et calculateurs, finiront par profiter du coup d'état s'emparer du pouvoir politique à Plassans, les seconds, libéraux, plus par pauvreté et rancoeur que par conviction...
C'est aussi l'occasion pour Emile Zola d'esquisser la généalogie en trois branches issues d'Adélaïde Fouque des familles dont on suivra l'évolution des différents membres au fil des romans :
les Rougon, la branche où prédomine l'appât du gain et l'appétit du pouvoir,
les Mouret, la branche où la fragilité mentale de l'aïeule réapparaît comme une tare familiale ;
les Macquart, la branche la plus fragile, chez qui se retrouve la folie d'Adélaïde mêlée à l'ivrognerie et à la violence de son amant.
« La fortune des Rougon » n'est probablement pas le plus connu des romans d'Emile Zola. Il reste cependant à lire en premier dans la série, même si l'on prend ensuite les autres « dans le désordre ». Pour ma part, après avoir lu difficilement comme beaucoup « L'assommoir » et « Germinal » en parcours scolaire, c'est celui qui m'a fait redécouvrir la richesse du style si particulier de Zola.
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Direction la France du 19e siècle avec le coup d'état de 1851 qui va marquer le début des aventures de la famille Rougon-Macquart. Opinion politique, secret, trahison, mensonge, pouvoir etc...J'ai aimé suivre cette première avancée qui démarre de Plassans et qui voit poser les pierres qui vont édifier la future génération. J'ai adoré suivre Miette et Silvère et surtout sa relation avec sa grand-mère, j'ai aimé ces fils invisibles qui se tissent d'une petite action, d'un seul choix et qui finalement vont déterminer toute la suite de leur vie. J'ai aimé les explications de cette famille, l'exploration de chaque membre et pourquoi. Ce qui m'a peiné en revanche c'est les descriptions politiques et le décor trop long pour moi.
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C'est le début.
Le début d'un challenge avec une amie.
Mais aussi le début d'une dynastie...
« La fortune des Rougon » est le premier tome de la grande saga familiale d'Emile Zola !
Commencé plusieurs fois, il me fallait de la motivation pour tenter une nouvelle fois cette saga classique de 20 tomes (quand même xD) et c'est une amie qui est venue me sauver !

Je veux déjà vous annoncer que vous n'aurez pas d'analyse littéraire. Simplement les appréciations d'une lectrice.

Et je dois dire que c'était un tome assez fascinant, qui met parfaitement en place ce à quoi on pense quand on dit « Zola ».
On sent dès le début la volonté scientifique de Zola d'analyser l'hérédité à travers ses personnages et cette grande famille des Rougon-Macquart-Mouret... Etc. xD Sans trop de lourdeur on le sent plusieurs fois revenir dans le roman par petites touches nécessaires !
Les personnages sont des sujets de tests analysés, je ne les sens pas comme des personnes à qui se comparer, à apprécier ou à détester, cette relation est super intéressante et inclut vraiment les lecteurs.

J'ai aussi beaucoup aimé la construction du roman, autour d'une insurrection, et qui fait découvrir chaque personnage et son nom jusqu'à ce moment précis, tout converge vers là ça crée une tension quand on apprend à connaître davantage de personnages et ça augmente la tension de cette insurrection.
Le seul point gênant là-dedans c'est un peu le manque de dates ! Avec les allers-retours on se perd un peu xD

En bref c'est un début assez fascinant que propose Zola et que j'ai hâte de continuer... Et apparemment le tome le plus violent de la saga en la personne de « La Curée » xD
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