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sur 3067 notes
Après Thérèse Raquin, Zola décide d'écrire une série de romans racontant l'histoire d'une famille (fictive), les Rougon-Macquart, sous le Second Empire, c'est-à-dire sous le règne de Napoléon III (qui a débuté en 1852). le premier roman de la série, la Fortune des Rougon, paraît en 1871, soit un an après la fin du Second Empire.
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Des personnages complexes et étudiés, un environnement bien connu et bien décrit... du Zola comme je l'aime. Des moments de descriptions qui nous emportent, mais aussi une enchaînement événements intéressants et haletants. Un regard vrai sur la société, la sienne mais aussi la notre. Il nous dévoile un paysage d'émotion et de caractère très large, tout cela parfaitement étudié. Beaucoup de mépris, de corruption, des hommes infâmes, des femmes méprisables... Mais parfois un peu de tendresse, avec ces jeunes Silvère et Miette.

Pas forcément LE coup de coeur, mais une si belle lecture...
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J'ai essayé d'aborder Émile Zola avec la même fraicheur, la même innocence que j'essaye de faire pour toutes mes lectures. Je gomme les aprioris mais là, très rapidement, La Fortune des Rougon s'est profilé comme le grand classique auquel on peut s'attendre. J'entends par là que le style d'Émile Zola est riche (on peut dire chargé) et que la quête du réalisme et de l'exhaustivité est très palpable dans La Fortune des Rougon!

Documenté, foisonnant, La Fortune des Rougon, c'est aussi la pierre fondatrice de la saga. Chromant pose les thématiques essentielles à Émile Zola comme la politique (il traite ailleurs un passage très intéressant des changements de régime en France), l'atavisme et une incroyable dénonciation sociale ou plutôt humaine. Surtout, il pose la naissance quasi biblique de la famille des Rougon-Macquart.

Je dois le dire, je m'attendais à une structure de récit très linéaire (classique) mais La Fortune des Rougon suit un plan original complexe et je n'en ai pas bien saisi le but sinon à donner du rythme. Dans ce roman, il y a 2 grosses parties qui s'entremêlent astucieusement car elles reposent sur une dualité!

La partie qui concerne la généalogie de la famille, son historique, je l'ai trouvé un peu lourde (le classique qu'on s'imagine), lourde mais cependant nécessaire à l'édification des caractères héréditaires des Rougon et des Macquart!
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/la-fort..
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Désireux de découvrir et cerner l'auteur passionnant qu'est Zola et ainsi avoir un aperçu d'ensemble d'une oeuvre colossale que constituent Les Rougons-Macquart, je me lançais alors le défi de lire les vingts tome. J'ai donc naturellement commencé par le premier, bien que l'idée de commencer par les plus illustres m'ait traversé l'esprit. Ce livre se veut avant tout introductif, il pose les bases de l'ô complexe généalogie intrinsèque à l''Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire", en commençant par l'ancêtre Adélaïde Fouque. L'Argent et le vice sont deux composantes prédominantes de ce roman, à base d'héritages, partages ou redevances. Bien que le paysage historique soit admirablement et précisément retranscrits par Zola ( par sa méthode d'élaboration des romans même), je trouve que cela peut rebuter parfois, il vaut mieux avoir des bases d'histoires concernant la période concernée. En résumé, et ce constat peut être appliqué à la plupart des romans de cet ensemble, la lecture est bénéfique sur de nombreux points, à condition d'être prêt à suivre les innombrables ramifications généalogiques ainsi que les multiples références historiques.
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Roman extraordinaire qui inaugure la série des Rougon-Macquart. On rencontre Adélaïde, dite tante Dide, l'aïeule minée par des crises nerveuses, ses enfants Pierre, qui donnerait tout pour le pouvoir, Antoine et Ursule. En parallèle, on suit l'histoire de Silvère Mouret et de sa jeune amoureuse Marie, dite Miette, qui se mêlent aux insurgés et dont l'histoire se termine tragiquement. On découvre les deux branches de la familles, une ayant un appétit féroce du pouvoir et l'autre souffrant de folie et faisant partie de la classe ouvrière.
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¨Premier tome d'une série de 20 romans. J'admire le talent qu'à l'auteur a nous plonger dans le réalisme de la fin des années 1800. J'ai passé un moment très agréable avec cette famille. le début d'une grande histoire épopée.
Lien : http://leschroniquesdemilie...
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Publié en 1871, La Fortune des Rougon jette les bases de l'immense fresque sociale Les Rougon-Macquart qui compte pas moins de 20 volumes. Fidèle à la devise d'Apelle inscrite sur le mur de son cabinet de travail, Nulla dies sine linea, Zola, en forcené de travail, publiera un volume chaque année jusqu'en 1893.

Dans ce premier tome, l'action se déroule à Plassans, petite ville fictive du sud-est de la France, où les républicains mènent une insurrection en réponse au coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte.
C'est un roman foisonnant dans lequel Zola fait de nombreux sauts dans le temps et où interviennent une foultitude de personnages, rendant parfois la lecture assez ardue. Cependant, on arrive à distinguer 4 thèmes principaux.

Le naturalisme :

Né du courant réaliste, le naturalisme veut parvenir en littérature à une rigueur toute scientifique en se basant sur la documentation et l'observation. L'écrivain s'attache à faire ressortir les conditions physiologiques et l'influence des milieux et des circonstances (sociales, éducatives, politiques...) qui selon lui déterminent l'individu.
A la suite des Goncourt, Zola, d'abord influencé par Taine puis surtout par les travaux scientifiques de Claude Benard sur la médecine expérimentale et du docteur Lucas sur l'hérédité, s'engage dès 1867 sur les voies du naturalisme. Pour lui, le romancier naturaliste est un expérimentateur dont la méthode consiste à vérifier les lois dégagées par l'observation.

C'est ce qu'il s'engage à faire avec les Rougon-Macquart en étudiant la destinée d'une dynastie familiale sur quatre générations dans les milieux où ses membres, porteurs de tares héréditaires, évoluent . D'ailleurs, l'un de ses personnages, le docteur Pascal, présent dans le premier et dernier tome de la série, est l'un des dignes représentants de cette médecine expérimentale : "Pascal l'écoutait en souriant; il examinait avec curiosité ses gestes, les jeux ardents de sa physionomie, comme s'il eût étudié un sujet, disséqué un enthousiasme, pour voir ce qu'il y a au fond de cette fièvre généreuse." (page 212)
Grand admirateur De Balzac, Zola est hanté par le projet de combler le chapitre négligé dans la Comédie humaine, celui du Peuple, et en particulier le milieu ouvrier, qu'il s'attache à décrire dans sa vérité quotidienne.

Un roman des origines :

La Fortune des Rougon est donc le point de départ de cette grande fresque sociale avec Adélaïde Fouque, dite Tante Dide, dont sont issus tous les personnages de la série et qui inaugure la fatalité biologique de l'hérédité.
Tante Dide, dont le père est mort fou, souffre en effet de troubles nerveux. Elle a un premier fils d'un mariage avec le paysan Rougon, Pierre, personnage rusé, sournois et surtout ambitieux.
Peu après la mort de son mari, elle s'amourache de "ce gueux de Macquart", un contrebandier brutal, ivrogne et fainéant, dont elle a deux enfants illégitimes, Antoine et Ursule, surnommés les louveteaux par les gens du quartier et élevés avec le fils légitime.
Celui-ci, que la malhonnêteté n'étouffe pas, spolie ses demi-frère et soeur de la fortune de leur mère. Il se débarasse de la fille en la mariant au chapelier Mouret qui part s'installer à Marseille, et du fils en lui promettant de le racheter du tirage au sort qui l'envoie au service militaire pendant plusieurs années.
Il se marie ensuite avec Félicité Puech, fille d'un marchand d'huile dont il reprend le commerce. Son rêve de devenir bourgeois est longtemps contrarié par une série de malchance.
Il a cinq enfants avec Félicité, 3 fils et 2 filles. Félicité donne une éducation soignée à ses 3 fils, en les envoyant au collège contre l'avis de leur père.
Eugène, gros garçon doté des qualités morales et intellectuelles de la mère, nourrit de hautes ambitions politiques. Avocat, il végète pendant 15 ans en province avant de partir pour la capitale.
Aristide, le plus jeune et le préféré de sa mère, petit, la mine chafouine, aime l'argent comme son frère aime le pouvoir. Oisif et jouisseur, il vit aux crochets de ses parents qui le marient à Angèle Sicardot, une femme dépensière.
Pascal, lui, fait mentir les lois de l'hérédité. C'est un homme droit et modeste. Médecin, il soigne gratuitement le peuple au grand dam de ses parents.

Du côté des Macquart, Antoine, revenu de l'armée, se marie avec Joséphine (Fine) Gavaudan, femme courageuse et travailleuse mais trop portée sur l'anisette. Naissent Lisa, qui est emmenée très jeune à Paris par sa patronne, Gervaise, boîteuse avec un visage de poupée, aussi travailleuse que sa mère et qui a deux enfants avec Lantier, à 14 et 18 ans, et Jean, d'une nature sérieuse et peu intélligente, choisissant de rester au foyer pour soutenir sa mère et sa soeur en butte à la violence de Macquart. En effet, Antoine, qui tient de son père pour la brutalité et l'ivrognerie, ne pense qu'à satisfaire sa paresse en soutirant l'argent durement gagné à sa femme et ses enfants. Cependant, Fine meurt en 1850, et Gervaise et Jean l'abandonnent à son triste sort.
Ursule, créature fantasque, a les mêmes troubles nerveux que sa mère Adélaïde. Elle meurt en 39 d'une phtisie, laissant 3 enfants : Hélène, mariée à un employé, François, qui épousera sa cousine Marthe (la fille de Pierre et Félicité Rougon) et le jeune Silvère, recueilli à 6 ans par sa grand-mère Fouque. C'est d'ailleurs le jeune Silvère qui lui donnera le surnom affectueux de Tante Dide.

Une idylle bucolique :

Au milieu de cette faune avide de pouvoir et de jouissances, deux coeurs purs et généreux.
Silvère et Miette sont orphelins et voisins. Miette est la fille d'un forçat condamné pour meurtre, et de ce fait en butte à la méchanceté et la médisance des autres. Silvère est un garçon droit et bienveillant, nourri aux idéaux de la prose républicaine.
Zola dépeint ce couple d'amoureux platoniques en des tableaux tendres et charmants : le couple apparaît enveloppé dans la grande pelisse rouge de Miette lors du premier chapitre; les reflets de l'eau du puits mitoyen renvoient leur image lors de leurs conversations quotidiennes, seul moyen pour eux de communiquer en cachette. Ils vont ensuite se rencontrer sur l'aire de St Mittre à la nuit tombée, puis au retour des beaux jours, dans de grandes promenades à travers la campagne.
Silvère et Miette apportent une note de fraîcheur et d'innocence bienvenue.
Même si Zola, par de subtiles allusions, fait planer des menaces sur leur bonheur futur. Car Miette et Silvère ont la générosité et l'idéalisme de leur jeunesse : ils ont en effet rejoint les rangs des insurgés pour faire triompher la République du coup d'état de Napoléon !

Un témoignage historique :

Rappelons qu'Emile Zola a 11 ans en 1851 quand éclate le coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, et qu'il vit avec sa mère à Aix-en-Provence. Devenu adulte, il collabore à la fin du Second Empire au journal La Tribune, quotidien républicain qui mène une violente opposition contre le régime en place. A son habitude, Zola rassemble une abondante documentation; ici, il s'inspire du mouvement insurrectionnel qui s'est déroulé à Logres en 1851 en se basant sur trois sources : l'ouvrage publié en 1853 par le journaliste royaliste lorguais Hippolyte Maquan qui fut pris en otage par les insurgés, et deux enquêtes faites quelques années plus tard par deux républicains, Noël Blache et son Histoire de l'insurrection du Var en décembre 1851 paru en 1869, et surtout Eugène Ténot avec La Province en décembre 1851. Étude historique sur le coup d'État. publié en 1868.
Le génie de Zola, c'est qu'à aucun moment, on ne ressent le poids de cette documentation tant la plume de l'écrivain sait se faire épique ou dramatique ou tout simplement réaliste. Certaines scènes dépeintes dans le livre sont saisissantes ! Par exemple, l'épisode du premier chapitre avec la description des insurgés qui battent la campagne !
On sent que les sympathies de Zola vont au camp républicain. Il prend plaisir à ridiculiser le camp des conservateurs en des scènes où la veulerie le dispute à l'opportunisme, l'hypocrisie à la la jalousie, la manipulation à l'étroitesse d'esprit.
C'est grâce au coup d'état de Louis-Napoléon et à l'intelligence de sa femme que Pierre Rougon conquiert ses galons de bourgeois en se posant comme le sauveur de l'ordre !

C'est également à l'occasion de cet événement historique que nous assistons à la dernière opposition entre Pierre et son demi-frère Antoine, l'un dans le camp bonapartiste, l'autre dans le camp républicain, qu'ils ont choisi chacun par opportunisme et non par conviction....
L'ascension des Rougon s'achève ainsi dans le sang, qu'ils font couler lors d'une mise en scène digne d'un Machiavel !
Pour conclure, j'ai beaucoup aimé ce roman peu connu de Zola qui a le mérite de poser les bases des volumes suivants. L'auteur excelle dans la peinture des scènes de la vie quotidienne et l'expression des sentiments de ses personnages ! Il n'a pas son pareil pour faire ressortir la noirceur d'âme de chacun ou au contraire la générosité...
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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Un livre très intéressant qui explique la généalogie et les personnalités de chaque membre de les deux familles avec pour leitmotiv : l'alcoolisme, l'argent et la quête de renommée.
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Zola est probablement l'un des auteurs que je préfère chez les naturalistes du XIX ème siècle. Cet ouvrage est le premier d'une longue série intitulé Les Rougon-Macquart et qui comprend au total 20 romans. Comparable à La comédie humaine De Balzac, cette réalisation est d'une grandeur étonnante et qui qui a acquis une certaine renommée. La Fortune des Rougon est en quelque sorte le pilier de la série puisque Zola y pose les bases et nous représente l'arbre généalogique de ceux qui vont devenir les personnages principaux des romans suivants. L'histoire se déroule dans la ville de Plassans (ville imaginaire bien qu'ayant les traits de celle d'Aix-en-Provence qui était si chère à l'auteur). Tout a débuté avec le mariage d'Adélaïde Fouque avec un jardinier du nom de Rougon puis de ses secondes noces, suite au décès prématuré de son premier mari avec le braconnier Macquart. En ayant ainsi justifié, pour ainsi dire, le titre de sa saga, Zola commence à nous présenter les générations futures.
J'aime beaucoup l'écriture de Zola car je la trouve fluide et agréable à lire. Je me suis d'ailleurs donné pour objectif de lire toute la saga des Rougon-Macquart mais je suis encore loin d'y arriver, trouvant sans cesse des livres merveilleux à lire...
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La fortune des Rougon relate l'histoire de la famille des Rougon-Macquart puis ses actions lors du coup d'état du Second Empire. On y suit plusieurs personnages de bords politiques, statuts sociaux et motivations différents. C'est le premier roman des Rougon-Macquart qui permet de donner du contexte au reste des romans de la série.

J'ai lu La fortune des Rougon des années après Thérèse Raquin, étudié au collège, dont j'ai gardé un mauvais souvenir. J'ai lu la version éditée au format numérique par « Ebooks libres et gratuit » sur kindle.

Le style de Zola est incroyablement travaillé, tous les mots sont recherchés pour être le plus justes possible ce qui rend la lecture facile et renforce l'impression dramatique du roman.

Au début, la structure du livre m'a perturbée car les premiers chapitres se déroulent à l'époque du coup d'état puis pendant plus de la moitié du livre on fait un bond en arrière pour retracer l'histoire de la famille des Rougon-Macquart sur les 60 années précédentes. C'est intriguant car on tente de retrouver les filiations de Miette et Silvère au fil des chapitres.

Zola nous peint des personnages et leurs sentiments criants de vérité. Ici, pas de romanesque ou de héros omniscient qui se place du bon côté de l'histoire. Les membres de la famille sont imparfaits, parfois égoïstes, souvent lâches, certains pleins de vices. On vit l'histoire avec eux, depuis leurs points de vue. Je regrette seulement des longues descriptions qui rendent le rythme un peu lent.

En conclusion, avec talent Emile Zola nous offre une véritable fresque sociale de l'époque. C'était une lecture agréable et intéressante qui m'a donnée envie de lire les autres romans de la série !
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