J'ai terminé ce roman depuis quelques jours et mon esprit fermente à l'idée d'écrire une deux millième et quelque note qui ait un brin d'allure, une acuité vicieuse sinon, un pesant d'or.
Difficile retour s'il en est un, après une lecture jouissive et l'impression d'avoir vécu avec
Zola, un pan de vie à
Paris.
Ce roman est d'un tel réalisme que mon cerveau imaginait les décors et quasiment les odeurs. Et que dire des robes et costumes, si bien décrits, avec des détails si fins, que les pages des catalogues défilent sous mes yeux.
« Les toilettes ont certainement une odeur propre; la soie, le satin, le velours, les dentelles, avaient marié leurs arômes légers à ceux des chevelures et des épaules ambrées;…»
Aristide Rougon, devenu Saccard est un enfant de la meute des Rougon, fils de Pierre et Félicité. Il flaire la bonne affaire, la curée, lors des spéculations véreuses et effrénées du Second Empire. Il réalise alors une immense fortune et s'offre une femme qui sera sa poupée
parisienne, sa chair fraîche. Renée, au cheveux blonds comme l'or, qui aime le faste et le luxe, se détraquera au contact des manigances et du tempérament sans scrupule de son mari. Renée est une victime de son époux et de son époque de folie et de honte.
Renée, s'offre une relation intime avec son beau-fils Maxime, « le sang appauvri de Saccard.»
Cette relation immorale la chamboule et en même temps, trompe son ennui. La transgression de l'interdit l'allume comme la spéculation attise son mari.
Et que dire de Sidonie, la soeur d'Aristide, cette femme entremetteuse et homme d'affaires en même temps, pâle et vague, habillée de noir, louche et venimeuse comme un serpent. Je l'ai trouvé fascinante…
Un très bon tome que j'ai lu avec langueur, au rythme d'un déshabillage progressif, profitant du spectacle merveilleux de l'illusion et de la réalité, du luxe et de la fête. Avec un ultime cotillon pour conquérir
Paris!