Quelle jolie plume et quelle belle maturité pour cette jeune auteure de mon coin de pays. J'avais entamé ce livre avec la ferme intention de rester très objective sur le fond comme sur la forme. Nous en avions parlé entre collègues et je souhaitais y apporter mon lot d'arguments et mon regard critique.
En vain.
Camille Zufferey m'a bien eue !
Dès les premières pages, je me suis laissée embarquer par ses mots pétillants, dansant sur un rythme tantôt langoureux, tantôt charmant, nostalgique, énergique ou joyeux. Les chapitres s'enchaînent et s'assemblent comme une symphonie tendre, fougueuse ou mélancolique.
La musique est le fil rouge de ce roman comme elle est le lien qui se tisse, qui se tend entre les êtres quand les mots ne peuvent exprimer l'indicible, quand le flot d'émotions ne peut se partager, quand la différence éloigne, pèse, effraie.
La musique est comme le sang dans les veines, comme l'amour, comme la vie.
Vive. Puissante. Omniprésente.
Camille Zufferey a vingt ans, seulement.
Pourtant elle porte déjà en elle le poids de la générosité, l'expérience de la sagesse, le jaillissement de l'art brut, la majesté des montagnes qui l'ont vue naître, la bienveillance de l'être qui sait aimer. Et cela transparait dans ce petit livre lumineux, remuant, émouvant et profondément humain.
Quel beau premier roman ! J'espère qu'il y en aura d'autres.