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4,25

sur 3613 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La magie des mots de Stefan Zweig nous offre une histoire à la fin particulièrement triste.

La Confusion des sentiments décrit la difficulté de vivre librement sa sexualité avant la Seconde guerre mondiale.

Le héros, qui est aussi le narrateur, nous raconte sa rencontre marquante durant ses années estudiantines avec un professeur de littérature anglaise. Ce ponte d'université a été pour le jeune adolescent un guide, un mentor, un père, un ami et aussi un amour. Tout ce mélange de sentiments associé à un refus pour l'étudiant de voir la vérité explique cette confusion. La relation qui s'établie entre Roland, le narrateur, et le professeur fait penser à celle qu'avait, dans la Grèce antique, les philosophes et leurs disciples.

J'ai éprouvé beaucoup de tristesse à la fin du livre, quand le professeur lève le voile sur sa vie et ses sentiments. La description de son enfer à cacher l'attirance qu'il a pour les personnes du même sexe. Je pense que c'est Zweig qui se substitue au professeur pour rapporter, dans ce final, ce que certains de ses contemporains homosexuels peuvent vivre et subir.

C'est un beau roman.
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Avec La Confusion des sentiments, Stefan Zweig s'empare de nouveau avec intelligence et délicatesse de l'âme humaine et de ses souffrances... le jeune Roland, étudiant désoeuvré, profite de sa vie à Berlin où, oisif, il délaisse ses études pour s'abandonner aux beuveries avec ses camarades et aux conquêtes féminines sans lendemain. Son père, bien décidé à le remettre dans le droit chemin, l'envoie à l'université d'une petite ville de province - après la vie trépidante de Berlin - c'est la déconvenue et la déception pour le jeune homme. Sa rencontre avec un professeur énigmatique, fantasque, passionné, pédagogue et totalement investi dans la transmission de son savoir va bouleverser la vie du jeune Roland. La relation entre les deux hommes se fait plus intimiste, le jeune homme trouvant dans le vieil homme un modèle d'idéalisme et de connaissances, le vieux professeur trouvant une intelligence et une sensibilité particulière à la hauteur de ses attentes...Mais cette relation est jalonnée de moments d'exaltations mutuelles et d'épisodes où le professeur, sarcastique, bat froid et déstabilise son jeune émule. Pendant l'absence du vieil homme parti en voyage, sa jeune femme lui confiera le secret qui a rongé la vie du professeur.

Avec un style toujours magnifique Stefan Zweig nous invite dans les questionnements de ce jeune homme qui subit les sautes d'humeur de son mentor, l'admirant, le vénérant mais souvent surpris par ses sautes d'humeur, ses reproches et quelquefois sa détestation. Entre attirance et répulsion, le jeune homme, peu sûr de lui, ne comprend pas l'attitude du vieil homme...
La Confusion des sentiments est une belle étude du glissement des sentiments et surtout de la lutte d'un homme pour refréner son homosexualité dans une société conformiste et dans un milieu exclusivement masculin où la jeunesse peut être tentatrice et réveiller les instincts longtemps combattus et étouffés.
Un roman très humain, sensible et toujours contemporain.
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On reconnaît la virtuosité de Stefan Zweig dans ce volume qui, s'il est petit par la taille (seulement 126 pages), a par ailleurs tout d'un grand... Quelle richesse dans les émotions décrites ! Quand certains auteurs peinent à nous faire entrer dans leur univers et y parviennent seulement après parfois une centaine de pages, ici on est immédiatement accroché !
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J'adore le titre ! Intriguant, il m'a immédiatement donné envie de lire le livre ! de plus, je trouve la couverture très jolie, assez sobre et simple, j'aime beaucoup.

Nous suivons Roland, un professeur de philologie qui le jour de son soixantième anniversaire revient sur sa jeunesse et sur sa période d'étudiant, où il pensait plus à courir les jeunes filles qu'à son avenir, jusqu'à ce que son père l'envoie à Berlin où une rencontre avec un professeur va changer le cours de sa vie.

Stefan Zweig nous envoûte avec son écriture à la fois forte et fragile. Il va droit au but, sans passer par quatre chemins et ça m'a beaucoup plu ! En à peine plus de cent pages, il parvient à mener une histoire originale - voir très originale si on la replace à l'époque où elle a été écrite - , avec une facilité et une aisance incroyable, sans égarer son lecteur. Son style est plein de douceur et de délicatesse, agréable, avec une pointe d'élégance, comment ne pas succomber ?

Ses personnages si différents les un des autres, mais tellement similaires grâce à cette fameuse « confusion des sentiments ». Comme différencier le désir, l'admiration, l'amour ? C'est ce que nous fera comprendre Roland, son Maître et l'épouse de celui-ci, à travers ce récit traitant d'un sujet que l'on croise peu dans les livres : l'homosexualité.

C'est une excellente découverte et je relirai du Stefan Zweig sans hésitation !
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"On a vu souvent rejaillir le feu de l'ancien volcan qu'on croyait trop vieux, il est parait-il des terres brûlées donnant plus de blé qu'un meilleur avril..."

"La confusion des sentiments" c'est à la fois la beauté et la douleur d'un amour qui ne peut se dire et resurgit au moment où on ne l'attend plus. le texte, magnifique, de Stefan Zweig n'a perdu ni de sa finesse ni de sa pertinence car, malgré des progrès, il reste encore du chemin à parcourir pour permettre à chacun de suivre librement son coeur. Et ne plus se rendre compte au crépuscule de sa vie qu'on est peut-être passé à côté de celle-ci...
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Déjà beaucoup d'avis postés sur cette longue et belle nouvelle de Stefan Zweig sous titrée "Notes intimes du professeur R de D" éditée en 1927. Je rejoints tout ce qui a déjà dit. C'est une oeuvre sincère, pleine de pudeur et de sensibilité. le poids du non-dit structure cette nouvelle, les rapports ambigus, la psychologie de chacun des personnages (le jeune Roland, le professeur et son épouse) imprègnent totalement l'intrigue allant jusque dans le registre du Fantastique (le passage de la montée des marches en pleine nuit du professeur venant retrouver le jeune Roland dans sa chambre et les sombres propos qui lui tient est assez significatif). Tout au long de cette nouvelle, Stefan Zweig efface les points de repère, dissimule les éléments de compréhension pour sur la fin défaire l'étreinte et nous offrir la vérité simple, celle qui va permettre de nous rapprocher tout à fait, nous lecteurs, des divers personnages et du dénouement doux-amer de cette très belle nouvelle.
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Un étudiant est pris d'admiration pour son professeur. Il va devenir son intime, logeant au-dessus de chez lui, dînant à sa table avec sa femme.
Cette admiration est cependant contrariée par les sautes d'humeur de son maître à penser. Parfois, il ne comprend pas l'origine de la froideur que lui témoigne cet homme.
Alors que l'étudiant décide de partir, le professeur se confie à lui. Il sera marqué à jamais par le récit que lui délivre alors son mentor.
D'une grande délicatesse, ce texte reproduit avec sensibilité tous les sentiments et tourments que tout un chacun peut ressentir : admiration, colère, dévouement, etc.
Un roman d'apprentissage hors du commun, surtout pour l'époque
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Lorsqu'il rencontre pour la 1ère fois ce professeur, Roland tombe en admiration, en extase devant cet homme passionné, enflammé.
Le professeur, quant à lui, est subjugué par ce jeune homme de 19 ans, sa jeunesse, l'image qu'il lui renvoie de lui-même, sa beauté.
Sa femme, bien que moins présente, est un personnage très intéressant qui reste mystérieux, mais au travers duquel passe une quantité de sentiments : protection, compassion, soumission, acceptation et révolte.

La confusion des sentiments ... Ce titre est présent tout au long de ce livre à travers ces trois personnages.

Jusqu'où peut aller l'admiration d'un professeur ? Jusqu'où peut aller la dévotion d'un étudiant ? Jusqu'où s'arrête la passion et commence annihilation ?

Quel écrivain audacieux que ce Zweig ! Aborder de tels sujets, l'homosexualité, la bisexualité, le transfert, la force de pouvoir du savoir et de quelle manière !
Rappelons que nous sommes en 1927 et Zweig traite de ces sujets avec pudeur et naturel mais toujours sur le fil de l'émotion et du tabou transgressé.

La passion est encore une fois au coeur de son oeuvre et est source de conflits intérieurs, de dualité entre maîtrise de soi et lâcher prise.
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[Lu en juillet 2012]

Stefan Zweig est un auteur que j'ai toujours apprécié pour sa grande capacité à mettre en évidence les sentiments les plus profonds, parfois les plus coupables, de l'Homme face à une situation donnée, et ceci dans tous ses ouvrages que j'ai lus - que ce soit dans le joueur d'échecs, Vingt-quatre heures de la vie d'une femme ou Un soupçon légitime -.

La confusion des sentiments ne déroge pas à la règle en revenant sur la relation plus qu'ambiguë qui se crée entre un élève de dix-neuf ans, Roland, et son maître, spécialiste du théâtre élisabéthain. Naît d'abord entre eux une admiration mutuelle et amicale, puis très vite une passion secrète mais que les intéressés ne s'avouent pas, enfin un amour dévoilé avec difficulté en raison de son caractère homosexuel, considéré comme immoral. En raison de cette homosexualité, les thèmes du secret et de la dualité (imposés par les convenances qui obligent à avoir une vie de couple "normale") sont omniprésents, montrant le goût de l'auteur pour la psychanalyse. C'est ce qui rend à mon sens ce récit passionnant puisqu'il nous entraîne dans les méandres de deux personnalités complexes voire torturées, aux réactions et aux sentiments amoureux parfaitement décrits (étonnement, plaisir, égarement, culpabilité...), le tout qui plus est dans un style toujours aussi mesuré et élégant.

Après mon quatrième ouvrage de Stefan Zweig, je suis toujours aussi intéressée et touchée par ce qu'il a écrit, autant grâce à sa finesse d'analyse psychologique que grâce à son écriture toute en subtilité.
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Ce roman fut tout aussi convaincant que mes précédentes lectures de cet auteur. Des les premières pages, j'ai été au côté du narrateur qui nous partage le souvenir intime d'une aventure de jeunesse qui sera finalement celle d'une vie.

Le style de Zweig est particulièrement juste et précis. J'ai rapidement plongé dans les méandres d'une passion intime qui n'en porte pas le nom. Sans fioritures, tout en finesse. 

J'ai aimé la naïveté de ce jeune homme, cet amour inconditionnel qu'il porte à son professeur mais qu'il cache derrière une admiration quasi divine.

Cette lecture m'a fait prendre conscience à quel point l'homosexualité pouvait être un fardeau terrible dans une époque où ces relations étaient inavouables.

Un livre émouvant, profond, qui mérite d'être lu.
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