Voici un court récit qui retrace le parcours de l'auteur, depuis sa naissance jusqu'à sa vie actuelle. Je n'en ai pas compris l'objectif : j'ai lu des récits-témoignages qui visent à démontrer la cruauté des soignants dans le monde compliqué de la psychiatrie ("Quatre ans dans l'enfer des fous", de Cervetto, ou encore "La mémoire saisie d'un tu" de Berezné), j'ai lu des récits exorcistes qui n'ont d'autres buts que la recherche d'un mieux-être et d'un approfondissement limpide de leur introspection. Mais
Elène Ebère, même si elle a traversé de sales moments, a l'air de s'être construite et d'être, à peu près, en paix avec elle-même. Son coup de gueule de la fin (en gros, laissez-moi vivre et exercer le métier que je veux faire sans me coller cette étiquette de psychotique sur le front) est-il le seul objectif du livre ?
Je n'ai pas accroché, j'avoue, du tout : outre l'aspect littéraire qui n'y est pas, il m'a manqué la profondeur de la détresse, des analyses tangibles de sa situation (comment en est-elle arrivée là ? Il me semble qu'elle n'a pas poussé assez loin l'expertise ;-) ), je n'ai lu que des bribes, et même si je conçois tout à fait que tout ne s'explique pas et que les désordres psychologiques arrivent au même titre que les désordres corporels, j'aurais souhaité plus de profondeurs, c'est-à-dire moins de faits consignés (ses plus que nombreuses tentatives de suicide qui sont listées comme si c'était un catalogue, sans aucun sentiment : preuve qu'elle a pris un sacré recul !) et plus de recherche éthologique. voilà !