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3,84

sur 798 notes
Je ne suis pas une grande spécialiste de la littérature espagnole, mais pour le peu que j'ai pu en lire ce sont des romans qui me marquent.

Ce roman est aussi tranchant et acéré que la lame du katana que peut porter le samouraï.
Un thriller psychologique sans concession : a la fois par son histoire mais également par ses personnages.

Ce roman est extrêmement bien travaillé et l'auteur grâce a des allers retours entre présent et passé emmène le lecteur sur différents chemins.

A travers ce thriller, l'auteur nous immerge également dans un roman historique.
Mais quelque soit la nation - nos histoires sont toutes empruntes de période peu glorieuse - parfois mise dans l'ombre par nos gouvernements respectifs.
Ici, l'auteur nous emmène directement sous la période Franquiste et sous les exactions et la violence de l'époque.

C'est aussi une histoire de vengeance ou la violence est encore très présente. L'auteur pose la question incidieuse : " sommes nous responsables des exactions commises par nos ancêtres ?".

Un sacré roman, avec une atmosphère un peu feutrée, un peu poétique, malgré l'extrême violence.

Un roman que j'ai dévoré, fortement apprécié et dont je sors avec une certaine sentiment de nostalgie.
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Pourquoi tant de haine ? Et pourquoi se transmet-elle de génération en génération, au lieu de disparaître enterrée en même temps que ses protagonistes initiaux ?
Sans répondre à ces questions, « La tristesse du samouraï » livre une histoire dans laquelle la fameuse haine susvisée fait partie de l'héritage familial, et semble ne pouvoir s'éteindre qu'avec l'anéantissement d'un des deux clans rivaux, voire des deux, dans une sorte d'apocalypse expiatoire qui paraît inévitable après une telle accumulation de violence, de torture et de folie meurtrière.
En l'occurrence, le « péché originel » a été commis par Isabel Mola en 1941, dans un coin perdu d'Estrémadure en Espagne. Femme adultère, elle commandite avec son amant l'assassinat de son mari violent et phalangiste. L'opération échoue, et il en coûtera très cher à Isabel et à tous ceux qui, volontairement ou non, se trouvent mêlés à cette histoire qui se joue sur le plan tant privé que politique. Car cette petite histoire s'inscrit dans la Grande, celle de la guerre civile espagnole, et celle de la tentative de coup d'Etat en 1981. En effet, alors qu'on aurait pu croire l'affaire enterrée sous la chape de la dictature, elle ressurgit « accidentellement » 40 ans plus tard. Et on comprend alors que pendant toutes ces années, les protagonistes ont cherché à se détruire les uns les autres, sans hésiter à reporter leur soif de vengeance et de pouvoir sur les générations suivantes, qui, loin d'apaiser les rancoeurs, poursuivront l'escalade.

C'est très noir et très violent, terriblement malsain, à la limite du nauséeux. Les hommes de cette histoire ont manifestement un problème avec les femmes. Manipulations à tout-va, allers-retours présent/passé, l'intrigue est très touffue (j'ai failli plusieurs fois prendre des notes tellement je m'y perdais) et pas toujours très vraisemblable (qu'est-ce que c'est que ces épisodes en Russie en 1944 ? est-ce bien crédible? était-ce bien nécessaire?). Mieux vaut aussi avoir quelques notions d'histoire espagnole contemporaine, parce que les événements auxquels il est fait allusion ne sont guère développés. le style n'apporte rien, et aucun des personnages (à peine les victimes) ne suscite l'empathie. Quant au titre, j'ai trouvé assez saugrenu ce « fil rouge » du katana et des histoires de samouraïs, qui ne cadre pas du tout avec le contexte. Trop artificiel. le reste est trop glauque, trop sombre, trop dur, trop...excessif.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Personne n'est jamais complètement innocent...d'une certaine façon les enfants paient pour les crimes commis par les parents.
Ce roman espagnol d'une incroyable cruauté est parfaitement monté délivrant petit à petit les rouages d'une implacable mécanique se déroulant
sur plus de 40 ans.
En passant d'une époque à une autre sur cette période nous assistons, dans une violence latente ou explosive, à la genèse, la maturation et aux achevements désastreux des destins croisés et entremêlés de tous les protagonistes, englués dans un passé familial, social et politique qui finit par les submerger.
Implacablement, obnubilés et aveuglés par le pouvoir et les haines recuites dans le maelström originel des années du franquisme et de la seconde guerre mondiale, supportant le poids de leurs passé et destin, ils exerceront leurs vengeances quelles qu'en soient les conséquences pour eux ou leur proches, et iront au bout d'une manipulation ou d'un sacrifice, sans états d'âmes, tel le samouraï habité par sa mission.
A propos de samouraï, le titre quasi poétique du roman à une explication et un intérêt très particuliers, pleinement dévoilés sur la fin.

Tout est minutieusement calibré, la mécanique du roman s'engraine et s'enchaîne avec évidence et sans temps morts, forçant le respect.
Un grand roman servit par une très belle plume, morbide, malsain, poisseux, sadique, d'une cruauté rarement tutoyée à ce point (et notamment envers des enfants), et donc à déconseiller aux âmes trop sensibles.

Je vais me précipiter vers d'autres romans de del Arbol, en espérant retrouver la même qualité d'intrigue et d'écriture.
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ENFIN ! J'ai enfin lu La tristesse du samouraï ! Affolée par des critiques emballantes j'avais jeté mon dévolu sur lui dès sa parution l'année passée, d'autant que le bouquin état pensionnaire de la bibliothèque qui est facilement à 2 minutes de chez moi. Sauf que voilà, je n'étais pas la seule à être prête à me damner pour le lire, aussi, malgré une veille acharnée, il m'a été impossible de faire main basse sur l'ouvrage en question. Ne relâchant pas mes efforts, je l'offre à ma maman, qui finit par me le refiler ... au moment où il sort en poche (bon, voilà). Qui plus est, j'avais bien besoin de me changer les idées après la déception Läckberg.

Et c'est réussi, avec ce chouette polar espagnol qui a pour cadre Barcelone sur une période qui va de la Guerre civile aux années 1980. Ce qu'il y a de bien avec la Guerre civile, c'est qu'elle constitue un vivier apparemment inépuisable de la littérature espagnole contemporaine, avec son lot de violences (psychologique et odieuse, dans L'invitation), de secrets de famille et de trahisons (comme dans THE fresque, le coeur glacé ou Calligraphie des Rêves), d'exils (le bouleversant Rêves oubliés).

La famille Mola a tout en apparence pour être heureuse dans l'Espagne de l'après-guerre civile : une mère de famille superbe et aimante, un père cacique du Parti à l'ascension fulgurante, deux jeunes fils. En apparence oui, mais le père est un odieux sadique, la mère infidèle complote dans son dos, et le plus jeune fils entretient une passion malsaine pour la culture samouraï. Quarante ans plus tard, Maria est une jeune avocate dont la carrière vient d'être propulsée par un procès retentissant, dans lequel elle est parvenue à faire condamner un inspecteur de police pour des exactions commises sur un citoyen lambda. Sauf que le citoyen est un indic de la police, et que la fille de l'inspecteur a été enlevée. Maria est convoquée par les services secrets, qui lui donnent une photo d'Isabel Mola, en affirmant qu'il existe un lien entre les deux femmes ...

Dans ce polar historique qui montre encore une fois que la vengeance est un plat qui se déguste glacé, del Arbol tisse avec brio les fils complexes du passé et du présent, entremêlés entre deux familles sur quatre générations. Tout ou presque est ici réussi : on trouve tant des qualités d'écriture, que des personnages consistants ou une intrigue hallucinante de suspense. Au travers de ces deux femmes violentées, bafouées et manipulées, c'est un tableau brutal et sans concession de l'Espagne que dresse del Arbol, au rythme d'incessantes allées et venues dans les couloirs de la violente histoire espagnole, où l'on comprend que la Guerre d'Espagne est un passé qui ne passe décidément pas et hante encore la société contemporaine, dans ses peurs et dans ses fantasmes.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Victor del Arbol, c'est le gars super gentil qui vous raconte comment il écrit ses livres avec un sourire ravageur. J'avais rencontré cet auteur à un salon du polar il y a quelques années déjà, mais une fois de plus, mon côté dispersé a pris le dessus et ce n'est que maintenant que j'ai achevé la lecture de ce livre, ma foi, fort sympathique.
C'est une histoire dense, chargée d'histoire, de haine, de vengeance que va nous raconter cet auteur espagnol et dont la lecture ne laisse pas indifférent.
J'ai eu de la peine à rentrer dans l'histoire au début de ma lecture, mais très vite, grâce entre autres à la plume de l'auteur, je me suis laissé entrainer dans cet écheveau où le passé est clairement la clef.
On découvre peu à peu les différents protagonistes qui sont mêlés à cette histoire, sans forcément comprendre ce qui les lie réellement.
Nous sommes dans les années quatre-vingt, et Maria Bengoechea , brillante avocate est interrogée par la police. Elle semble être suspecte mais de quoi l'accuse-t-on exactement ?
Et quel est le lien avec cette jeune femme ambitieuse et ce qui s'est passé quarante années auparavant, en pleine guerre d'Espagne ?
Et c'est quoi ce titre ? Alors que presque toute l'histoire va se dérouler en Espagne, pourquoi parle-t-on de samouraï ?
Evidemment, c'est en avançant dans ma lecture que j'ai eu les réponses à toutes ces questions, à ma grande satisfaction.




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On dit parfois, voire souvent que les Etats-Unis ont du mal à sortir du traumatisme crée par la guerre du Viêt-Nam, que la France n'est pas complètement sortie de sa période colonialiste ... Voilà plusieurs romans espagnols que je lis et il faut bien avouer que la période Franquiste et ses effets a été pour le moins marquante et apparaît soit en filigrane soit de façon prégnante dans pas mal d'ouvrages de littérature Espagnole.

L'histoire commence en 1941. Guilermo et Isabel Mola, un couple de la haute bourgeoisie, ont deux fils, Fernando et Andrès, un enfant solitaire et « spécial » qui ne vit que par la philosophie Samouraï. Marcello Alcalà, un jeune instituteur impécunieux devient le précepteur d'Andrès et se trouve impliqué malgré-lui dans une tentative d'attentat manqué contre Guilermo, phalangiste haut placé. Isabel veut fuir avec son fils, mais est reprise et assassinée.
Publio, assistant mielleux et très ambitieux de Guilermo navigue en eaux troubles dans ce contexte.
En 1976, Maria une jeune avocate apprend le cancer de son père, Gabriel, le forgeron de San Lorenzo qui a forgé un katana (Sabre de Samouraï) pour Andrès. Elle se lance sur une affaire qui sera retentissante et lui apportera gloire et notoriété. Elle fait condamner un policier véreux, César Alcalà qui a laissé pour mort un indic : Ramoneda. Dans la fièvre de la victoire, on oublie que la fille de César Alcalà a disparu.

Tout ce petit monde va se croiser, se rencontrer, s'affronter. On pourrait traduire le sens de cette histoire avec trois mots : Vengeance, pouvoir et manipulation.
Il y a finalement relativement peu de personnages dans ce roman mais leurs destins, comme ceux de leur descendance sont tellement entrecroisés qu'il faut parfois prendre des notes pour s'y retrouver. D'autant que l'auteur impose un style particulier, mêlant de nombreux retours en arrière dans le récit, à des révélations impliquant des fausses pistes et une description fidèle des situations historiques.

Que dire d'un livre dont il faut attendre d'avoir lu 200 pages pour enfin s'y retrouver et finalement accrocher ? Ce livre est passionnant et compliqué. Il ne faut pas le conseiller a quelqu'un qui voudrait découvrir ce genre de littérature. En revanche il est à recommander fortement à tous ceux qui aiment les bonnes histoires et la littérature impliquante.
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Roman se déroulant sur plusieurs époques en Espagne et en particulier à Barcelone entre les années 1941 juste après la guerre d'Espagne et 1981 autour d'une tentative de coup d'état de l'après franquisme : 40 années où on sent toujours la braise couver après l'incendie ravageur qu'a représenté la prise de pouvoir de Franco et de ses hommes, les haines se poursuivent et se transmettent à travers les générations avec comme toujours quelques personnages plus malveillants tirant au final les ficelles du jeu.

Tout commence sur un quai de gare à Merida en 1941 où Isabel Mola accompagnée de son plus jeune fils attend le train qui l'emmènera à Lisbonne loin de son mari, un phalangiste autoritaire mais cette si belle femme ne prendra pas le train et sera exécutée froidement dans une carrière , Andrés, le garçon rejoint son père , appâté par un katana , sabre japonais baptisé La Tristesse du Samouraï , lui qui est fasciné par la culture japonaise .

Tout finit ( mais on le sait depuis le prologue du roman ) par la mort de Maria, une avocate dont l'histoire familiale est également mêlée au drame initial .

La tragédie peut se poursuivre, elle est à plusieurs niveaux , jonglant avec les époques et les différentes générations et Victor del Arbol a l'art d'entrainer son lecteur sur de fausses pistes , chacun des personnages étant à la fois manipulateur et manipulé .

Terrible constat !
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Tout commence sur un quai de gare, durant l'hiver 1941, en Espagne. Isabel, épouse d'un phalangiste proche de Franco, est arrêtée alors qu'elle s'apprêtait à fuir au Portugal. Et se termine quarante ans plus tard, par la mort d'une brillante avocate, Maria, rongée par une tumeur au cerveau, quelques jours après le coup d'Etat avorté de février 1981. Quel est le lien entre ces deux événements ? Car il y en forcément un… mais je ne vous en dirais pas plus. A vous de lire, de creuser, de découvrir et je vous garantis que vous ne serez pas déçus.

Victor del Arbol va nous entraîner en seulement 350 pages, ce qui est remarquable, dans l'histoire de l'Espagne sur près de quarante ans. Une Espagne des années de plomb, celle de Franco, de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'à la tentative de putsch du 23 février 1981.

Mais l'aspect historique n'est qu'un prétexte, ce qui est important à l'auteur est l'histoire de trois familles, trois générations toutes liées à un drame initial par un écheveau de fils complexes, arachnéens. L'ouragan qui couve va pouvoir se déchaîner au fil du temps et des lieux, de la fin de la guerre civile espagnole aux premières années balbutiantes de l'après Franco, de l'Estrémadure aux quartiers chics de Barcelone, d'un village perdu des Pyrénées aux plages cossues de la Costa Brava. Les protagonistes de cette histoire dans l'Histoire se retrouvent ballottés, écartelés, victimes et bourreaux dans une même danse macabre, mortuaire et mortifère.
Enfin et surtout, La Tristesse du samouraï emprunte à l'Hagakure, le livre "sacré" des samouraïs. Honneur, famille, vengeance, sens du sacrifice, courage, allégeance, toutes les valeurs du bushido traversent ce roman, le transpercent de part en part.

C'est un livre beau et triste, profondément mélancolique, violent dans la force des sentiments qu'il évoque, qu'il invoque. Funèbre aussi : les vivants et les morts ne cessent de se télescoper, marionnettes entre les mains d'un manipulateur fou et malsain. Bien au-delà du polar, une véritable tragédie shakespearienne !
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Mérida, Espagne décembre 1941, Isabel Molla, l'épouse d'un lieutenant du caudillo Francisco Franco est retrouvée morte d'une balle dans la tête dans un terrain vague au sortir de la ville. Barcelone, mai 1981, dans une chambre d'hôpital sans âme, Maria attend, le cerveau rongé par une tumeur maligne. Entre ces deux dates l'histoire de la dictature franquiste qui, comme toutes dictatures, instille le poison violent de l'idéologie morbide de la raison du plus fort. Tuer avec la certitude d'avoir raison, tuer pour le bien du pays, tuer pour un avenir meilleur.

Femmes et enfants sacrifiés et emprisonnés par les maillons d'une chaine de douleur, le secret dans une famille est un poison lent. Comment un pays peut-il sortir d'une dictature ? Peut-on pardonner aux salauds d'hier ? Quarante ans de fascisme c'est long.

Une saga familiale dans l'Espagne du XXe siècle, mensonges, haines, secrets, mais aussi assassinats politiques, psychopathe en liberté, espion violent, et flic opiniâtre.

Victor del Árbol mélange avec grâce tous les éléments de la tragédie, de la fresque historique et du thriller venimeux.

De la guerre civile de 1936 au putsch raté de 1981, « La tristesse du Samouraï », sorti en 2012 chez Actes Sud, nous embarque dans la terrible histoire espagnole, et le chroniqueur stupéfait se demande comment a-t-il pu passer à côté d'une telle pépite. A lire toutes affaires cessantes.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un roman noir, très noir...
Un voyage époustouflant dans l'Espagne d'après guerre jusqu'à la tentative du coup d'Etat de 1981..."les larmes de l'Histoire".
Une tragédie universelle sur la folie des Hommes.
Du grand art, Victor del Arbol est un grand maître!
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