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4,2

sur 691 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman est un véritable coup de maître. L'histoire est remarquablement bien menée et l'auteur mène parfaitement en parallèle le passé des personnages et leur ancrage dans le présent . Les personnages, tous torturés par le poids des actes passés, sont particulièrement bien travaillés. Les émotions que les personnages créent chez le lecteur évoluent au fur et à mesure du roman. Un final en apothéose parachève ce roman à lire absolument.
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115...2019..
Victor del Arbol..
Toutes les vagues de l'océan..
Pas facile de parler des livres de Victor...il s'y passe tellent de choses et les sentiments et les émotions changent au fil de l'histoire...
de 1933 à nos jours....A la mort de sa soeur, l'avocat Gonzalo Gil décide de poursuivre les recherches qu'elle avait en cours...il va se retrouver sur les traces de son père ce héros qu'il a à peine connu et qu'il idolâtre....Quels sinistres secrets va-t-il découvrir? Va-t'il trouver une réponse à ses cauchemars qui le hantent..des héros surs de leur bon droit car du bon côté...d'autres assoiffés de pouvoir..des besoins de vengeance et des besoins d'amour...
.
...j'ai bien aimé ce livre bien que j'ai eu du mal à trouver des circonstances atténuantes à ces sinistres personnages qu'ils soient du bon ou du mauvais côté de la barrière....
.toujours ce fond historique et dramatique des pires périodes de l'histoire cher à Victor del Arbol....
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Comme souvent, Victor del Arbol aime placer ses personnages au coeur des chaos de l'histoire. Cette fois-ci, il n'a pas lésiné sur les moyens.
Le roman commence au début des années 2000 à Barcelone. Un enfant est assassiné. Il était le fils de Laura, une brillante journaliste reconvertie dans la police pour se transformer en justicière, dont on apprend le suicide quelques pages plus loin alors qu'elle est accusée d'avoir assassiné le meurtrier de son enfant, un sinistre mafieux russe. Lorsqu'il apprend la mort de sa soeur, Gonzalo Gil n'est pas plus affecté que cela. Il a rompu depuis longtemps les liens avec celle qui a tout fait pour détruire l'image de héros de son père entretenue par sa mère et qui lui a reproché d'avoir épousé la fille d'un richissime avocat véreux. Et pourtant, lorsqu'ils étaient enfants, sa soeur aînée l'a toujours protégé...
C'est peut être en souvenir de ces années que le fade avocat va mener l'enquête interrompue par la mort de Laura. Ou peut-être pour montrer qu'il le fils de ce père valeureux qu'il a peu connu.
70 ans plus tôt, Elias, le géniteur de Gonzalo, part en URSS pour proposer ses compétences d'ingénieur. Pour une broutille (le paranoïaque Staline ne rigole pas), il est déporté, avec 6 000 autres personnes, à Nazino, lieu de sinistre mémoire surnommée « l'île de la mort » ou encore « l'île des cannibales » où 4 000 exilés périrent en peu de temps. Il y fit la rencontre d'Igor Stern, un personnage à la cruauté effrayante qui le poursuivit jusqu'à son énigmatique disparition en 1967. Il trouve aussi l'amour sous les traits d'Irina, une femme chirurgienne d'une grande beauté flanquée d'une petite fille prénommée Anna. Pour ne pas déflorer l'intrigue, je tais la suite des « aventures » d'Elias, un type trop humain, avec toutes les passions bonnes et mauvaises que ce terme induit, pour être considéré comme un modèle. Loin de là.
Avec un grand talent de conteur, Victor del Arbol nous balade dans les époques à la rencontre de personnages forts dont il aime fouiller la personnalité forcément complexe. Il souligne combien les idéaux sont illusoires et à quel point leur perversion, inévitable, conduit au totalitarisme. Comme le soulignait Kroupskaïa, la femme de Lénine, ce ne sont pas les idées qui nous trahissent mais les hommes qui les mettent en pratique. J'ajoute : les héros ne sont pas toujours ceux que l'on croit.

EXTRAITS
- L'enfant flottait, à plat ventre, comme une étoile de mer, et les gouttes de pluie, par millions, effaçaient son corps qui coulait doucement.
- Cette patrie était merveilleuse. On pouvait violer, tuer, voler, du moment qu'on avait l'esprit politique. Mais écrire un mot pouvait être pire que tout. Une blague sur la mère de Staline était comparable à un viol. Dix ans de réclusion. Les mots étaient à cette époque étrange un océan des tessons de bouteille sur lesquels quelques hommes marchaient pieds nus. le plus sûr, c'était le silence. Mais des naïfs et des idiots les utilisaient encore malgré les risques.
- La politique et la guerre n'entendaient rien aux idéaux, ni aux gestes héroïques. Tout était mort, souffrances infligées selon le bon plaisir de ceux qui organisaient ces tueries selon des calculs qui échappaient complètement aux soldats dans les tranchées et aux civils des villes martyres.

Lien : http://papivore.net/litterat..
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Deux mois, deux mois que j'ai cette critique en tête et que je ne me lance pas. Mais voilà, je suis prête. Allez-y, lisez ce livre, il en vaut la peine. Les histoires, imbriquées des personnages, leur personnalité, noire parfois, attachante, repoussante parfois. Les guerres en Russie et en Espagne au début du 20ème siècle, avec en toile de fond une histoire halletante et sombre, voilà les ingrédients de ce livre qui va vous marquer. Bonne lecture :-)
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Gonzalo Gil, petit avocat vivant sous l'égide de son puissant beau-père, trompé par sa femme, éloigné – bien que vivant sous le même toit – de son fils, menait une existence plutôt banale, plutôt triste jusqu'au jour où un inspecteur l'informe du suicide de sa soeur, qu'il ne voyait plus depuis des années, et de l'accusation de meurtre qui pèse sur elle. Elle aurait vengé la mort de son fils en assassinant le mafieux russe responsable.

Certes, ce livre est publié dans la collection Actes noirs ; certes, il a reçu le Grand prix de littérature policière 2015 ; certes, la couverture est noire. Mais ce n'est pas un polar classique avec un inspecteur qui mène une enquête et qui cherche un tueur. Certes, il y a deux morts liées à un meurtre pour l'un, à un suicide pour l'autre, mais c'est bien plus qu'un polar. C'est avant tout le prétexte à une incroyable fresque historique qui traverse 70 ans d'Histoire.

Parallèlement aux recherches, aux questions et aux doutes de Gonzalo, on revit l'Histoire aux côtés d'Elias Gil, son père. Dans les années 1930, Elias, la vingtaine, est un jeune ingénieur espagnol plein d'enthousiasme et de confiance envers le régime communiste. Toutefois, pour quelques doutes exprimés dans ses lettres à son père, il est déporté à Nazino avec plus de 6 000 personnes. Nazino où ils furent abandonnés sans nourriture et sans outils. Nazino ou « l'île des cannibales ». Nazino ou l'enfer sur Terre. Nazino dont je n'avais jamais entendu parler. Entre la cruauté sans limite d'Igor et l'amour désespéré d'Irina, Nazino marque à jamais ceux qui y sont envoyés et transforme les caractères. le destin d'Elias, d'Irina, d'Igor et de leurs descendants aurait sans doute été différent sans Nazino.
Le rythme ne faiblit pas. Après Nazino, c'est le régime de Franco et la guerre civile espagnole, c'est l'Occupation française par les nazis.

Les personnages sont denses et travaillés : ils ont tous de multiples facettes. Il n'y a pas de bonnes et de mauvaises personnes (même s'il y a évidemment des actions que l'on désapprouve avec nos yeux détachés). Les protagonistes de Toutes les vagues de l'océan ont été jetés dans les vagues de l'Histoire et ont été contraint de faire des choix dans des conditions extrêmes pour ne pas être totalement broyés. Certains se battent pour ne pas se laisser envahir par leur part d'ombre, toujours grandissante face aux horreurs dont ils ont été témoins. Ceux qui furent adulés sous un régime deviennent les pestiférés du suivant, les criminels peuvent devenir les héros du jour, celui qui était victime devient bourreau, rien n'est définitivement acquis.

Victor del Arbol tisse sa toile et, en même temps que Gonzalo, le lecteur découvre le passé familial, les rancoeurs, les secrets enfouis, les hontes trop longtemps tues, les pièces du puzzle qui, lentement, se mettent en place.

Toutes les vagues de l'océan est un ouvrage incroyable et terrible. Tout en entremêlant les destins de tous ses protagonistes, Victor del Arbol prend son lecteur et le jette au milieu des guerres, des idéologies et des résistances qui ont marqué le XXe siècle. 600 pages d'une écriture magistrale pour revivre ce siècle dans toute son atrocité.
Un très gros coup de coeur que je ne peux que conseiller chaleureusement.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Quelle magnifique livre ! Fascinant, dense, écrit avec justesse dans une langue sauvage et brute. le genre policier n'étant que le prétexte pour nous narrer l'histoire de plusieurs familles ennemies, différentes et tellement semblables à la fois. Il est question de la guerre d'Espagne, des camps en URSS, de vengeances et de quêtes, de la noirceur de l'âme humaine. Un livre magistral qui hériterait d'une sixième étoile si je pouvais le faire. Mon coup de coeur 2015.
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Tout commence par la disparition de Laura, femme flic tourmentée qui se suicide. Son frère Gonzalo, se penche alors sur cette soeur perdue de vue et remonte le temps.
Cette histoire, qui nous promène de 1930 à nos jours est construite comme un puzzle. Pièce après pièce tout se met en place. On traverse presque un siècle. le guerre d'Espagne, l'arrivée des communistes en Russie, la seconde guerre mondiale........Ces évènements terribles qui ont bouleversé le monde ont piétiné des millions d'êtres humains. Une partie de ceux qui peuplent ce récit, Elias, Igor, Anna, Esperenza ou Alcazar sont à l'image de ces années sombres, ils sont à la fois victimes et terriblement coupables, la face noire finit par l'emporter chez chacun, au mépris de tout. Ils sacrifient tout, femme, enfants, futur, vies humaines. La victime devient pire que le bourreau, tellement pire que même les souffrances subies ne peuvent excuser ni justifier leurs actes. On s'engouffre à chaque découvertes dans la plus vile bassesse des hommes. L'effet est d'autant plus violent que rien dans le début du livre ne laisse présager d'une telle déchéance morale, alors que l'on est est en totale empathie avec le héros. Chacun au fil des pages va se dévoiler un peu plus noir qu'à la page d'avant. Un excellent roman, bien écrit, bien construit. Une belle découverte.
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"La première goutte qui tombe est celle qui commence à briser la pierre". Et avec Victor del Arbòl, la première lettre est celle qui vous emporte dans une écriture authentique, dans un thème oh combien cher à son coeur, L Histoire avec un grand H.
Le périple qui nous est proposé est une saga, qui pourrait être magnifique si elle ne nous laissait pas autant le goût amer d'une réalité violente.
Qui sont nos héros ? Sur quoi se base L Histoire ? Quelle est la mémoire qui gagne le droit de se graver dans le marbre ?
De quoi nous parle t-on dans ce roman ? D'un engagement corps et âme pour des idées, celle du communisme en temps de guerre d'Espagne, et de la descente aux enfers qui peut l'accompagner si l'on vous fait déchanter aux confins de la mort. Elias est un espagnol parti dans la grande Russie pour mettre sa beauté et son savoir au service du Grand Soviet. le voyage entamé avec ses amis lui révèlera des faces sombres, dont il aurait mieux fallu ne pas parler haut et fort. Il en paiera le prix le plus cher.
L'amour à toute sa place dans ce champ d'horreur et de bataille, puisque lui seul peut relever les hommes et les femmes ayant tout perdu, jusqu'à l'espoir. Esperanza aime follement Elias, jusqu'à tout quitter pour lui, jusqu'à se perdre dans un amour sans fond.

Cette histoire est riche et dure, elle est belle et violente, elle est simplement inoubliable.
Prix SNCF du polar 2018, 680 pages de pour plaisir
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Gonzalo, avocat sans envergure qui a grandit dans l'ombre d'un père au profil héroïque, se voit arriver à un tournant de sa vie. Sa soeur vient de se suicider après s'être opposée à la mafia russe.
Afin de comprendre ce qui l'a poussée à ce geste, il remonte le fil de son enquête, et nous remontons le fil de l'Histoire.

Gonzalo est un homme plutôt fade en apparence, fait de silence et de non-dit. Mais sa soif de réponses le transforme au fil du récit en un homme déterminé.
Elias est un homme à qui on a refusé de garder son humanité. Il a été détruit psychologiquement et abîmé physiquement. Sa vie ne sera que lutte pour des idéaux, bien souvent au prix de sa conscience. Héros ou bourreau, L Histoire ou les hommes jugeront.
Esperanza est aveuglée par son amour pour son mari. Elle se refuse à voir la part d'ombre en lui, elle l'idéalise et ne laisse aux yeux de son fils que l'image du héros.
Chaque personnage est complexe, avec une vie parsemée d'horreurs qui auront forgé leurs caractères.

Avec ce roman, on ne peut croire en la justice humaine. L'homme a toujours été bien pire qu'un loup pour l'homme, carrément un véritable monstre, une bête assoiffée de sang et de pouvoir.
Qu'un lieu tel que Nazino ait pu exister semble impossible. Et pourtant...
Victor del Arbol montre comment une victime peut devenir bourreau, et vice versa. Qu'aucun homme n'est entièrement bon ou mauvais, et que ceux qui s'en sortent le mieux sont souvent de véritables salauds, que même l'âme la plus pure peut être pervertie.

Avec ce roman nous nous questionnés sur les vies détruites au nom d' idéaux. Chaque fois, derrière des idées de changements, se cachent des hommes qui ne cherchent que pouvoir et richesse et manipulent sans scrupule.

"Toutes les vagues de l'océan" est une épopée qui fait frémir en retraçant quelques unes des pires heures de notre histoire récente. Des années 30 à nos jours, à travers l'Europe, les massacres n'ont pas manqué.
Sa lecture est loin d'être légère car on n'a que trop conscience de la réalité derrière la fiction. Mais c'est tellement bien écrit, les personnages sont tellement complets, changeants, étonnants, humains en fait que l'on ne peut fermer le livre sans savoir ce qu'il advient d'eux.
A découvrir.
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Ce roman est à la fois une histoire extraordinaire et un livre d'Histoire sur une période assez longue mais qui dévoile surtout ce qui se cache vraiment derrière les extrémismes, qu'ils soient de droite ou de gauche. On y voit ce que l'on peut faire d'un être humain qui, au départ, à des idées et des illusions saines et sincères concernant le Socialisme/Communisme. On y voit comment l'homme peut être un monstre, en devenir un et en former d'autres. Bref, cela est noir mais passionnant et le roman en lui-même est une histoire également haletante. le rythme est soutenu, les rebondissements nombreux jusqu'à la fin. de "l'idéal" communiste au Franquisme en passant par Hitler et Mussolini, on est plongé dans des mondes plus monstrueux les uns que les autres (sans que le roman n'exagère par rapport à la réalité a priori) et on peut même faire des rapprochements avec notre époque actuelle... Bref, un livre à lire absolument tant pour le côté roman que pour le côté historique, même si celui-ci est prépondérant, ce qui est essentiel.
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