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4,2

sur 691 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Magistral.
Je ne suis pas une fan des polars mais j'aime en lire l'été( lecture facile et haletante sur la plage ).
Il y a un mois j'ai chercher des bons polars pour mon été en sélectionnant les prix et meilleures critiques ( merci aux lecteurs de Babélio et aux internautes ) et suis "tombée" sur ce roman d'un auteur inconnu pour moi.

Bien plus qu'un polar, c'est un grand livre, une histoire magnifique bouleversante qui nous transport sur près de 700 pages dans toutes les abjections humaines.
L'enquête qui s'ouvre en 2002 à Barcelone n'est que prétexte à remonter le cours de l'histoire du XXe siècle porteur d'utopies et de guerres: de la la révolutions communiste en URSS, à la guerre espagnole, à la seconde guerre mondiale...de spéculation immobilière à la mafia russe.
C'est une fresque admirable, riche , captivante et bouleversante. Rien n'est dévoilé jusqu'aux dernières pages , tous les personnages liés à cette incroyable histoire familiale sont attachants et pensés avec psychologie et intelligence.
J'ai adoré ce roman du début à la fin , j'ai appris l'existante de Nazino , j'ai été terrifié et ai pleuré avec Elias en Sibérie, j'ai été révolté par les trahisons au sein de la résistance , j'ai enquêté avec Gonzalo et Alcazar.....
A lire , à relire, à conseiller , .....un chef d'oeuvre de roman noir.
j'ai très envie de découvrir d'autre romans de Victor del Arbol.


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Un millón de Gotas
Traduction : Claude Bleton

ISBN : 9782330072810

Non, je n'écrirai pas qu'il s'agit là du chef-d'oeuvre de son auteur car ce serait réduire une oeuvre plus que prometteuse dans le genre polar à trois romans, tous remarquables à divers titres. Je me contenterai de dire que "Toutes Les Vagues de l'Océan" est sans doute le plus achevé des trois. Víctor del Árbol, après avoir sacrifié aux mânes du fascisme espagnol dans "La Tristesse du Samouraï", étape semble-t-il indispensable pour tout auteur espagnol actuel (il faut dire que Franco a vécu très longtemps et que la parole ne commença à se libérer en Espagne que timidement et à la fin des années soixante-dix), revient à nouveau à la terrible Guerre civile qui ensanglanta son pays mais cette fois-ci en nous décrivant l'autre côté du décor : celui des "Rouges", des Républicains - ceux que, rappelons-le encore, une Europe complètement obsédée par le fascisme (mais elle avait alors de bonnes raisons de l'être) ne cessa d'encenser jusqu'à la fin (et que nos "vovos" actuels encensent encore sans avoir la moindre idée de ce dont ils parlent ...)

L'habitué des romans de l'auteur catalan est désormais rompu à sa technique qui fait alterner présent et passé tout en laissant entendre très clairement que tous les deux sont liés. Tout commence donc dans le présent, par le suicide de Laura Gil, officier de police à Barcelone. Un suicide sans mystère. Après avoir mis tout en ordre dans ses affaires, la jeune femme, qui se trouvait en congé de maladie, n'a été victime ni d'un tueur de flics en maraude, ni d'un règlement de comptes : elle a choisi librement de se donner la mort. La nouvelle en est évidemment communiquée à son jeune frère, Gilberto, avec qui elle était très liée bien qu'elle se fût éloignée plus ou moins de lui et de leur mère après son adolescence. Avec leur mère, on peut même parler de rupture puisque la jeune Laura avait osé écrire un article rien moins qu'élogieux sur son père, Elías, revenu, après bien des tourments, d'URSS et transformé, de par son passé héroïque, en légende vivante pour tous ceux qui avaient lutté contre Franco.

La mort d'un proche, surtout s'il fait partie de nos parents ou encore de notre fratrie, ramène à la surface bien des souvenirs. Il y a les doux, les lumineux, les ensoleillés ... et puis les autres. Gilberto se rappelle toujours comment sa soeur le mettait à l'abri dans le puits, au fond du jardin, certaines nuits que leur père rentrait ivre et bagarreur, hors de lui-même, tel un Mr Hyde insoupçonné jailli d'un tout aussi ignoré Dr Jekyll ... Oui, Laura a toujours protégé Gilberto. Mais de quoi ? Et lui ? Comment a-t-il fait pour ne pas protéger sa soeur de son addiction à la cocaïne, de sa dépression et enfin de ses envies suicidaires ? Là où Laura a toujours répondu "Présente", Gilberto se dit qu'il a toujours failli. Mais il se rend compte aussi qu'il ignorait beaucoup de choses ... Beaucoup trop.

C'est là que, par la magie des retours en arrière et de son sens certain de l'Histoire de son pays, del Árbol prend en main l'histoire du jeune Elías Gil, membre déjà du Parti communiste espagnol et expédié en URSS pour se perfectionner, auprès des camarades soviétiques, dans son métier d'ingénieur. Tout d'abord, c'est l'enthousiasme, l'exubérance, le Bonheur quasi paradisiaque ; accompagné de trois camarades dont un Anglais, Michael, un Ecossais, Martin (tous deux formant un couple homosexuel) et d'un Français, Claude, méridional et enjoué, il travaille d'arrache-pied et s'extasie au point presque d'en pleurer. Dans ce Pays de la Liberté qu'est pour eux l'URSS de Staline, les quatre étudiants n'hésitent pas à s'exprimer franchement. Mais comme, pour se faire remarquer d'un pouvoir paranoïaque, il suffit ici d'un seul mot déclaré suspect par les autorités alors qu'il ne contient en lui rien de subversif, les jeunes gens se retrouvent bientôt mis en examen (à la soviétique) et enfin déportés (à la soviétique), vers la Sibérie. Dans le train, les déportés politiques sont terrorisés par les Droits communs, sur lesquels règne un certain Igor Stern, lequel ne tarde pas à s'opposer à Elías (celui-ci en sortira avec un oeil crevé) et à "enrôler" dans ses troupes Michael et Martin. Pendant ce temps-là, le train roule, roule toujours et Elías fait la connaissance d'Irina, jadis médecin-chirurgien à Kiev, et de sa fille, la petite Anna.

Le "terminus", si l'on peut dire, c'est ce que l'on appellera plus tard "l'Île de l'Horreur", la petite île de Nazino, où les déportés, pas plus que leurs gardiens, ne découvrent ni baraquements, ni aucun outil pour les construire. Evidemment, le gouvernement stalinien est conscient que cette déportation n'est qu'une forme d'abandon épouvantable, capable d'inspirer à ceux qui la subissent les actes les plus ignobles, dont le cannibalisme. (Nicolas Werth a écrit un livre sur ce sujet, dont nous ferons la fiche cette année sans doute : il s'agit de "L'ïle aux Cannibales"). Et c'est ici que nous nous arrêterons dans les souvenirs d'Elías, notre propos n'étant pas en effet de vous gâcher votre lecture.

De pareilles épreuves, sans parler de celles qu'il subira ensuite, forgent évidemment le caractère de l'homme qui y survit. Mais cet Elías Gil qui a quitté son pays en rêvant d'une URSS digne des délires utopistes d'un Jean-Jacques est-il vraiment semblable en tout à celui qui y revient ? Pour les gens de gauche, il est un héros de la Cause, un camarade qui n'a jamais trahi. Pour les autorités, encore teintées de franquisme, il reste un opposant redoutable dont il faut se méfier. En revanche, pour certains particuliers, comme le commissaire Alcázar, fils d'un ami proche de l'Elías de jadis qui lui a sauvé la mise en URSS en lui donnant l'occasion de quitter clandestinement le pays, ou encore pour Esperanza, sa femme, ramenée d'URSS où elle s'appelait Katarina, et qui lui a donné ses deux enfants, il est ...

Qu'est-il ? Ou plutôt qu'était-il car il est mort, il y a plusieurs années, une nuit, dans des circonstances mystérieuses et brutales.

C'est ce que Gilberto va découvrir, en dépit d'Alcázar, qui sait que cela ne lui apportera que souffrance, en dépit aussi de sa mère qui tient à ce que perdure la "légende" pour laquelle elle a accepté de vivre et de survivre et qui, pour cette légende, a sacrifié au moins sa fille.

Au-delà une intrigue envoûtante, "Toutes les Vagues de l'Océan" a le mérite de remettre les aiguilles à l'heure et de démontrer ce que trop de gens, surtout en France, s'acharnent à nier : c'est-à-dire que le plus grand ennemi du Parti communiste espagnol et des "brigades internationales" qui se précipitèrent au secours des Républicains s'opposant aux Nationalistes et à Franco, ne fut pas ce dernier, bien au contraire, mais Staline en personne, bien résolu à faire exploser l'une après l'autre les diverses composantes du mouvement, notamment le POUM, qui comprenait essentiellement des anarchistes libertaires, ou, à tout le moins, à les faire se dresser l'une contre l'autre pour que les malheureux communistes espagnols n'eussent aucune chance de vaincre le Caudillo. Certes, la droite espagnole était elle aussi divisée mais Franco parvint à éliminer peut à peu ses opposants, à fédérer son mouvement et, avec l'aide logistique d'Hitler et de Mussolini, à mettre à genoux les Républicains. Fort de ses propres forces armées, l'URSS aurait pu certainement soutenir ceux-ci bien plus efficacement qu'elle ne le fit. Mais Staline avait parlé. Celui qui avait souhaité un temps se faire séminariste avait dit la messe orthodoxe et donna, sans état d'âme, le coup de grâce à un Parti communiste ibérique qu'il n'avait cessé d'affaiblir sur tous les plans, en commençant par l'intérieur.

Une fois encore, je préviens l'amateur de textes courts : "Toutes les Vagues de l'Océan" compte 680 pages, touffues et solidement argumentées. L'Histoire y enlace avec passion une intrigue complexe et mieux vaut sans doute s'y connaître un tout petit peu sur le sujet de la Guerre civile espagnole avant de décider de se lancer dans cette lecture de bout en bout passionnante. C'est sanglant, insidieux, noirissime, captivant et cela se double d'un hommage légitime à tous ceux, gardes comme déportés, qui périrent à Nazino, sur place ou en tentant de s'échapper de ce piège épouvantable. Les personnages sont difficilement oubliables et leur fureur, leur rage, leur colère ainsi que leur humanité tout comme la façon qu'ont certains d'eux de renoncer à cette humanité pour sauver leur peau, la tristesse et le désespoir de tous (car si l'on oublie une seule fois sa part d'humanité sur le long chemin de la Vie, on s'en trouve à jamais handicapé et cela, quel que soit le degré du cynisme derrière lequel on cherche à se réfugier) font très longuement résonner leur voix au plus profond du coeur du lecteur.

Un grand roman, qui dépasse le genre polar autant que le genre historique, un hybride flamboyant et sincère qu'il faut lire, non pour juger mais pour se demander, par exemple, ce que nous aurions fait, nous, pour survivre à Nazino. Vivre ou mourir à Nazino, "Toutes les Gouttes de l'Océan" pourrait très bien se résumer à cela. ;o)
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Excellent. L'auteur arrive à raconter la petite histoire dans la grande. Tout en ne perdant pas le fil de son intrigue policière. Et ça c'est remarquable.
Une fresque dantesque donc, et des personnages hors norme. Je ne connaissais pas l'ïle de Nazino.
A noter la traduction absolument impeccable.
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Lorsque Gonzalo Gil apprend que sa soeur s'est donné la mort dans des circonstances tragiques, des secrets de famille ressurgissent. C'est alors pour lui l'occasion de découvrir l'homme qu'était son père, de l'enfer du goulag des années 1930 à la Barcelone affairiste contemporaine.
  Résumer un livre de Victor del Arbol, c'est comme essayer de remonter le courant d'un torrent. C'est dévoilé trop de choses, c'est le dévoyer. Vous parlez de ses personnages...oui,mais lesquels ? Là aussi l'exercice est périlleux.
Car le style de Victor est fait de petite touche. Une peinture pointilliste qui peu à peu dévoile l'histoire, les histoires. Celles qui s'imbrique les unes dans les autres et qui finissent par former une fabuleuse  cohérence. L'auteur livre des fragments d'existence, des bribes de souvenir.
Chez Victor del Arbol, les personnages sont plus importants que l'histoire elle même. Chacun d'eux à une vie propre. Une vie même avant le début du roman. Et ils trouveront leur place dans le roman de façon tellement naturelle. Et là aussi chaque vie va s'entremêler pour enfin former un accord homogène. Aucun n'est ni tout blanc, ni tout noir.
Ainsi petite touche par petite touche, l'auteur nous entraîne dans une histoire dense et haletante, entre guerre civile espagnole, seconde guerre mondiale, stalinisme et franquisme. Il ne se pose pas en juge mais en témoin . Et ses mots ( Victor me confier qu'il écrivait à la main avec un simple stylo plume) forment  une exceptionnelle tragédie noire d'une force et d'une beauté saisissante.
Vous l'aurez compris, je suis totalement sous e charme de sa plume.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Spécialiste des sagas familiales s'étalant sur plusieurs générations avec des imbrications multiples sous fond de faits historiques marquants, Victor del Arbol nous livre ici son meilleurs ouvrage sur les 4 que j'ai lu jusqu'à présent. C'est je pense le plus équilibré, le plus maîtrisé. Équilibre entre l'intérêt historique et les nombreuses intrigues qui jalonnent les pans de vies, étalés sur plusieurs époques, des différents protagonistes. Maîtrise dans l'avancée du récit grâce à une construction impeccable, nourrissant les débats, suscitant la curiosité du lecteur, et un final et les explications à la hauteur des attentes. J'ai tout de même un petit regret: le titre du roman. En espagnol '' Un millon de gotas" traduit ''Toutes les vagues de l'océan'', même si le titre français est beau, intrinsèquement, il représente beaucoup moins bien le contenu du roman, et le titre espagnol était, ma foi, très joli, en plus de bien coller à cette belle histoire. En point d'orgue je ne peux m'empêcher de citer ce magnifique extrait du poème qui réapparaît régulièrement au fil du récit: " La première goutte qui tombe est celle qui commence à briser la pierre."
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Tout a été dit par d'autres et bien dit je viens de découvrir cet auteur et de dévorer ce livre qui mérite d'être au Panthéon des auteurs de livres dits policiers, bien sûr c'est beaucoup plus que ça c'est une oeuvre de mémoire qui nous rappelle des temps terribles de l'histoire, mais c'est aussi une plongée dans la noirceur humaine qui pose question sur le bien et le mal, la vengeance, la haine, le souvenir bref un grand livre pour un grand écrivain
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Bien qu étant qualifiée de "roman policier", cette fresque dantesque mériterait de figurer dans une catégorie supérieure. C'est un véritable roman historique, bien documenté. l'enquête menée par Gil n'est, à mon sens, qu'un prétexte. Elle va ouvrir les portes de son histoire familiale à partir de la figure mythique de son père Elias parti en Russie et qui a connu l enfer du goulag. Malgré cet épisode, il ira ensuite servir la révolution russe avant de nous plonger dans les affres de la révolution espagnole et plus largement dans l histoire de l Europe.
Nous allons le suivre dans la violence, dans le mal absolu et dans tout ce qu'il y a de plus abject chez l humanoïde... Un roman noir, fort, très fort, réaliste, bouleversant qui va me marquer pour longtemps et qui suscite bon nombre de réflexions sur l histoire et sa retranscription, sur la condition humaine, sur la résilience, sur la guerre et sur les pions que nous sommes dans les mains des dirigeants, sur les paradoxes de l homme capable du pire et du meilleur, sur la complexité des sentiments....
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Il y a de ces romans dont on sort un peu groggy , sonné par une histoire où les émotions sont à leur comble , où l'on se fiche de savoir s'il s'agit d'une polar , d'un thriller ou d'un roman historique pourvu que le plaisir de lecture soit satisfait . Où l'on communie avec les personnages dans leurs souffrances , leurs joies et leurs peines .
« Toutes les vagues de l'océan «  est de ceux-là. Il vous prend aux tripes et vous ne laisse aucun répit , aucune échappatoire qui soit satisfaisante jusqu'à la fin .
C'est une histoire de famille : celle des Gil . Une famille damnée . Cela commence par le père , Elias , ce jeune communiste enthousiaste qui part découvrir dans les années trente l'URSS pour être ensuite déporté dans un goulag soviétique , camp de concentration qui ne dit pas son nom , sur l'île de Nazino dite "l'île des cannibales ", en Sibérie . Un endroit inhospitalier où sa route va croiser celle d'Igor Stern , un bandit sanguinaire , qui règne sur le camp sans partage en terrorisant la population et en tuant celui qui se met en travers de sa route . Elias y perdra un oeil et sa fierté au passage mais il survivra , quitte à sacrifier sa compagne , Irina , et sa petite fille , Anna . Un acte qui marquera au fer rouge toute sa vie et qui conditionnera ses futurs actes .
Cela continue par son fils , Gonzalo , qui vit une vie bien tranquille dans son petit cabinet d'avocat de Barcelone au début des années 2000 , entouré de sa femme , Lola , et de ses deux enfants . Lola est la fille d'un riche avocat , Agustin Gonzalez , qui a fait fortune en conseillant les plus fortunés mais qui est peu regardant sur leur honnêteté . Il a su se tisser un réseau sous le régime franquiste au plus haut niveau comme dans la police .
L'inspecteur Alcazar est l'un de ces policiers corrompus , aux ordres comme l'était son père d'Agustin , mais pas sans état d' âme .
Cette vie tranquille et confortable va basculer , le jour où sa soeur aînée , Laura , est retrouvée morte , suicidée .Elle était rentrée quelques années plus tôt dans la police , sous les ordres d'Alcazar et avait démarré une enquête secrète sur les rapports occultes entre la mafia russe " la Matriochka" et le milieu des affaires espagnols dont l'un des dignes représentants en Catalogne n'est d'autre que Agustin Gonzalez. Des recherches qui vont lui coûter cher : l'assassinat de son fils Roberto par l'homme de main Zinoviev.
Gonzalo va décider de reprendre l'enquête en mémoire de sa soeur quitte à se mettre lui et sa famille en danger . Il va devoir exhumer les souvenirs de sa famille , fouiller dans le passé de ses proches et...pas sur que ce qu'il découvre le réjouisse vraiment ..
Victor del Albol signe donc un magnifique roman qui marque les esprits et vous fait découvrir des personnages de chair et de sentiments plus vrais que nature comme si la fiction dépassait la réalité . L'auteur , comme un véritable historien , met en lumière cette période sombre de l'ère Staline : ces déportations massives de milliers d'êtres humains vers les terres hostiles de Sibérie , malheureuse préfiguration des futurs camps de concentration nazis . C'est dur et révoltant mais cela fait partie de l'Histoire . Comme un devoir de mémoire et un rappel nécessaire à nos générations actuelles , qui n'ont pas connues la guerre et ces atrocités , qu'il faut toujours rester vigilant .
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Victor del Arbol fait partie de ces auteurs dont les qualités littéraires ne se démentent pas, roman après roman. En 2012, il signait La tristesse du samouraï où il séparait un fils d'une mère, assassinée. Dans cette même veine, sombre et noire, l'auteur publiait La Maison des chagrins, en 2013.

Avec Toutes les vagues de l'océan, le lecteur a entre ses mains, une oeuvre encore très ambitieuse nous offrant une immense fresque familiale dans un XXème siècle souvent secoué.Victor del Arbol semble prendre un malin plaisir de nous emmener dans les camps staliniens en Sibérie, dans les combats de la Guerre d'Espagne, dans la seconde guerre mondiale… On comprend vite à quel point la moindre parole joue sur l'avenir d'une famille, sur plusieurs générations !



Le ton est donné rapidement, dès les premières pages. Nous sommes en 2001, à quelques encablures de Barcelone. Un jeune garçon est volontairement noyé. Sympathique, n'est-ce pas ? Mais pourquoi ?



Cet événement va obliger Gonzalo Gil, père de famille et avocat, à ouvrir un album de famille, chargé de deuils, de douleurs et de non-dits. En effet, ce garçon était son neveu et la soeur de Gonzalo se suicide, ne supportant pas le décès de son fils. Les époques et les personnages vont venir se télescoper sur fond d'industries mafieuses et prostitution enfantine.

Que les personnages, jamais négligés, sont denses et travaillés au contexte familial et social particulièrement complexe et documenté ! Victor del Arbol a un sens de la psychologie particulièrement fin et une écriture particulièrement puissante et foisonnante de détails tous essentiels dans la remise en question de l'image paternelle.

Ancien policier et historien de formation, Victor del Arbol reste fidèle à lui-même et à cette littérature espagnole de qualité qui se nourrit son histoire, parfois sombre et dramatique. C'est sans crainte qu'il faut aborder ces 600 pages.
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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Un ouvrage passionnant qui entraîne le lecteur dans un univers impitoyable assis sur le parcours de personnages ballotés entre deux mondes totalitaires: la Russie stalinienne et l'Espagne franquiste. Qui est réellement Elias Gil ? Quel est l'homme qui se cache derrière une image idéalisée et qui a disparu sans laisser de trace ? Quel "héritage" laisse-t-il à ses proches et à ceux qui ont souffert à ses côtés ?
Grace à un style fluide mais percutant, Victor DEL ARBOL décrit des personnages attachants à la personnalité complexe qui transportent le lecteur dans un parcours historique aux rebondissements multiples. La cruauté des univers totalitaires formant le cadre de ce roman en rend toute la violence, toute la réalité de systèmes que l'on voudrait savoir disparus à jamais.
Les personnages principaux de cet ouvrage oscillent entre les sentiments ambivalents que sont l'amour et la haine.Avec pour seul dénominateur commun: la fascination qui en découlent. On se laisse prendre au jeu des ressentis issus du "jeu" de l'auteur. A tel point qu'il est difficile de refermer ce livre avant d'être parvenu à la fin.
Il importe toutefois de préciser que je trouve le terme de "polar" qui lui est associé comme un peu déplacé. le terme de "suspense" me semblant plus approprié. Dans tous les cas, pour les amateurs du genre, il s'agit d'un ouvrage qu'il faut avoir lu.
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