Schwarz Ragnarök, tome 1

Scharz Ragnarok... Petit titre seinen des éditions kurokawa prévue en quatre tomes. Un premier volume qui nous plonge dans le credo de la dark fantasy et parce que dark fantasy oblige se sent obligé de nous offrir toutes les deux pages, des jeux de massacres totalement gratuit afin de captiver son lectorat.

Et oui, car il ne suffit de signer une ambiance lourde et pesante façon Berserk ou de jouer avec une intrigue tordue, non , il faut du sang et des larmes, surtout beaucoup de sang et peu de larmes avec aussi un peu de rire tellement le massacre en devient presque risible. le scénario qui se tient sur un petit bout de papier trouvé par terre nous conte la triste épopée d'un pseudo-templier façon armoire à glace qui doit escorter sa soeur jusqu'à un autel de sacrifice. Pourquoi ? Parce que le "mal" est là ! Et que si il n'y a pas de sacrifices, alors le Mal tuera tout sur son passage. D'ailleurs, je ne plaisante pas, le mal s'appelle vraiment le Mal. Nous avons affaire à une imagination totalement débordante...

Je ne suis pas tendre avec Schwarz Ragnarok . Ce premier volume s'enfonce dans les bas-fonds de la médiocrité. Ce qui m'a un peu énerve, c'est ce jeu du massacre gratuit qui compose le manga. On ne sait pas si nous sommes dans une tragédie ou, au contraire, dans un show télévisé particulièrement malsain dans lequel on se vautre dans la violence. Certes, il faut présenter les enjeux de ce titre, la menace du Mal mais ce premier volume est loin d'être subtil et se contente de multiplier les accès de violence grossière à tel point qu'on se retrouvé dénué d'empathie pour ces pauvres victimes d'humains réduites en état de chair à pâté.

Mais là ou le bât blesse et qui rend cette violence encore plus risible, c'est le bestiaire. Ce sont des mains...des mains d'encre (qui incarneraient une partie du gros monstre forcément) mais qui surgissent n'importe où, écrasent et aspirent la vitalité des hommes, femmes, enfants et animaux. Un bestiaire pas forcément travaillé et assez répétitif. Je ne parle pas des scènes de combats qui sont elles-aussi plutôt risible. Notre "templier" possède des mains d'ébène forgés à partir de la même substance que le Mal et qui lui permet donc de rivaliser au corps-à-corps. Pas d'épée donc mais le tranchant de la main est tout aussi efficace.... Mouais, pourquoi pas, concédons que le combat final de ce premier volume demeure le plus intéressant.

Au niveau des personnages, la psychologie est bien évidemment réduite. le héros de l'histoire Gram est un héros ténébreux et tourmenté qui va devoir faire un choix. Derrière son apparence d'armoire à glace, Gram est avant tout quelqu'un de protecteur et de profondément attaché à sa soeur. Nous avons l'image d'Épinal du héros tiraillé entre le sacrifice nécessaire et l'amour fraternel. Sa soeur, Thrasilla, quand à elle, est l'incarnation de la douce (et pulpeuse) jeune femme qui accepte son sacrifice pour l'amour de l'humanité. Les personnages ne sont pas inintéressants mais ils demeurent convenus. Quelques personnages secondaires sont plutôt bien écrits comme la jeune femme borgne profondément mutilée par les traumatismes d'un sacrifice précédent ou encore le mentor de Gram qui demeure plus troublant derrière son intégrité. C'est regrettable que Yuki Imada , qui signe à ce jour son premier manga, ne prend pas davantage le temps de poser son intrigue, d'affiner les personnages et de mieux soigner la menace représenté par l'entité monstrueuse. A contrario, le mangaka préfère se la jouer bourrin plutôt que de poser une véritable ambiance.

Rien de surprenant au niveau du dessin, le mangaka joue énormément avec un style agressif, démesuré propre à rendre certaines scènes intenses. C'est plutôt pas mal sur certaines séquences, notamment celle du sacrifice qui suscite une sorte de folie chez les hommes. C'est plutôt grossier quand au design du monstre qui se résume à n'être qu'un espèce de gros "blop" .

Malgré le peu d'intérêt que j'ai eu pour ce premier tome, il faut préciser que Scharz Ragnarok est une petite série seinen en quatre tomes et, de ce fait, on peut encore lui laisser le bénéfice du doute , notamment en raison de l'épilogue de ce premier volet qui fait basculer ce titre vers une nouvelle direction.

Ce premier tome de Schwarz Ragnarok est assez bourrin pour le meilleur et pour le pire. La violence visuelle éclipse toute subtilités, notamment au niveau de son univers de dark fantasy qui aurait gagné à être davantage soigné et réfléchie. Ce premier volume est dérisoire, toutefois, il demeure une porte ouverte vers des tomes suivants qui, espérons-le, seront plus abouties.

Tous les 10 ans, un sacrifice humain doit être offert pour apaiser l'incarnation du Mal. Sans cela, ses ombres maléfiques sortent de terre, tuent et détruisent tout sans distinction. Cette fois, l'heureuse élue est Thrasilla. Cette jeune femme est malheureusement la soeur de Gram, un Paladin reconnu. Son rôle est de détruire les "mains" du Mal autant que possible et de ramener la sacrifiée à l'autel.

Thrasilla est informée de son destin par la bouche de son frère, mais elle garde un aplomb et une prestance. Elle accepte cette destinée qui est ici un honneur pour elle et sa famille.

Ce premier tome met en place l'univers et l'histoire autour du Mal. Être l'offrande est un privilège et on le ressent bien dès les premières pages. C'est un acte héroïque qui permet de sauver le reste de l'humanité. Il est mis en lumière à quel point sa protection est importante jusqu'à son arrivée à l'autel du sacrifice. Si les émanations du Mal la tuent avant, l'humanité est perdue.

L'élue doit répondre à des exigences et c'est pour cette raison que son chemin est semé d'embûches. Si on arrive à ressentir cette importance du sacrifice, il nous est également montré à quel point le frère et la soeur ont une relation puissante. Ils s'aiment profondément, mais pour chacun le devoir est plus important. Il y a une raison et une conscience aigüe de ce rôle primordial.

Schwarz Ragnarök est un manga prenant, servi par un coup de crayon singulier. Si ce style graphique peut parfois donner une impression brouillonne, on s'habitue plutôt bien à celui-ci. Cela donne des effets, et les cases sont dynamiques. Elles ne nous laissent pas le temps de souffler, surtout que la menace est permanente pour nos deux héros.

Mais en plus du Mal, il y a d'autres secrets qui vont surgir et vont pousser Gram à faire des choix. le tout est poussé par une réflexion concernant le sacrifice pour le bien commun et la volonté de vivre et faire survivre un proche. Peut-on se permettre d'être égoïste dans ces conditions ? de nombreuses questions sont ainsi soulevées, à voir maintenant si on en aura les réponses.
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Je remercie les Éditions Kurokawa pour l'envoi de cette lecture. Wow, j'ai clairement été surpris par la découverte de ce manga. Une histoire qui nous accroche de par sa thématique, dès les premières pages !

Gram est un guerrier. Il vit dans un monde où tous les dix ans, dix mois et dix jours, une éclipse a lieu, où le mal se réveille. le seul moyen pour le calmer et avoir de nouveau dix ans de paix, est d'assouvir sa soif de sang. C'est de lui offrir un sacrifice humain.

Malheureusement, pour Gram, c'est sa soeur qui a été choisis. Pour autant, il ne s'y oppose pas. Après tout, cela est pour le bien de l'humanité. Si elle ne le fait pas, personne d'autre ne pourra être sacrifié à sa place et le monde sombrera.

Pourtant, une révélation va remettre tout cela en question. Gram va devoir faire face à un choix. Doit-il laisser sa soeur mourir, pour le bien de l'humanité entière ou doit-il la sauver ?

C'est ce que j'ai beaucoup aimé dans ce manga. le questionnement auquel on fait face. D'un point de vue objectif, on se dit qu'il est évident qu'il faut sacrifier la fille pour sauver toutes ces vies humaines. Mais cela me rappelle la fameuse expérience du train. Soit il va tout droit et tue vingt personnes, soit tu actionnes le levier, il va à droite et en tue trois, mais qui sont des proches. Lorsque le subjectif intervient dans la décision, même si sauver un maximum de personnes est le meilleur des choix à faire, il n'est pas si évident !

De plus, l'histoire du monde est bien introduite. le personnage de Gram est intrigant et on a envie d'en savoir un peu plus sur lui. En plus, on a le droit à la fin de ce premier tome à une jolie scène d'action, pour notre plus grand plaisir !

En bref, un premier tome qui m'a laissé une très bonne impression. le fond est intéressant, l'histoire est prenante et les personnages nous intriguent. de plus, c'est une petite saga courte en quatre tomes. J'ai hâte de voir ce que tout cela donnera par la suite !
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