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4,02

sur 174 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Au niveau de l'histoire, on se situe en France, dans un monde où les royautés existent toujours. le livre nous fait suivre l'histoire de la princesse du Japon, une des grandes puissances du monde.

L'autre particularité de cet univers est la présence de créatures magiques qui cohabitent plus ou moins bien avec les humains.

Entre querelles diplomatiques et quête de liberté, la princesse va ouvrir les yeux sur la réalité d'un monde dont elle n'avait jamais envisagé l'existence.

Il y a plein de personnages super intéressants dans ce livre. J'ai vraiment hâte de voir comment les membres de la royauté vont évoluer pour garder leur pouvoir.

Dans son périple, la princesse va rencontrer de nombreux personnages. On a envie de les suivre et de les découvrir. Et on sent que certains vont avoir un plus grand rôle dans les tomes suivants.

Ce début de saga a été une très bonne surprise qui ouvre la porte sur une histoire prometteuse pleine de rebondissements et d'émotions.

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Tout d'abord minou je vais m'excuser d'avoir mis de côté le rayon YA sans raison valable et si j'tiens autant à faire mon mea culpa c'est parce que tout ce que j'ai pu lire comme essais en socio ou en philo en matière de progressisme, vient tout juste de m'péter à la gueule.

Ce premier tome d'une fucking série prometteuse est clairement rassurant en ce qui concerne l'avenir de la littérature et j'ai pas encore eu cette claque d'avancées sociales - hormis en SF dernièrement avec l'Espace d'un an de Becky Chambers - au rayon adulte (et encore moins en littérature française).

Tout ça pour dire que j'ai passé l'un de mes meilleurs moments de lecture de l'année à dévorer ce roman. C'est une uchronie se déroulant au XVIIIe siècle à Paris, où la France est devenue une surpuissance européenne, et où le Japon est très présent en tant qu'allié. Les humains s'opposent aux fées, autant haïes que repoussées à se retrancher dans les égouts d'un Paris aveuglé par un roi et un dauphin représentant tout ce qui existe de plus abject en matière de pouvoir et de propagande.

La société des fées permet à l'autrice d'instaurer ses idées concernant le genre, le consentement, l'adoption (de la même manière que Becky Chambers), n'utilisant la violence que lorsqu'on doit se défendre et où l'idée de meurtre n'est pas permis. Autre point à souligner, la richesse de la langue ; le texte varie tant sur les descriptions d'un paris urban Fantasy pré-Révolution, des dialogues aux nombreuses punchlines, de japonais, de celte et de spiritualité qui s'accordent parfaitement avec tout le reste.

Franchement j'ai beau essayer de me creuser le crâne pour trouver un aspect négatif histoire de tempérer mais j'arrive même pas à en trouver un. Et cette fin minou CETTE FIN ! J'en chialerai tellement j'ai été touché par la psychologie de chaque personnage et l'intelligence et la bienveillance avec laquelle ce livre a été écrit. 

C'est un sans faute en ce qui me concerne.

Juré. Craché.

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Le commentaire de Martine :
Dans ce premier tome de la saga La dernière geste, on se retrouve dans un récit où nous allons suivre une princesse japonaise qui se retrouve piégée à Paris, dans un monde peuplé de fées, que demander de mieux.
Nekohaima Yuri, la princesse japonaise, est promise au dauphin du royaume de France qui rêve pourtant d'une autre vie. La princesse est une jeune femme ancrée dans les traditions japonaises rigides, elle va devoir apprendre à vivre dans un nouveau mode de vie qui est totalement différent de ce qu'elle connaît. Ce personnage est assez intéressant, elle représente une jeune femme courageuse, elle choisit de prendre un autre chemin que celui qu'on lui avait promis.
Le monde que nous connaissons n'existe pas, nous sommes dans un monde gouverné d'une main ferme et peu permissive par la triade, composée du Royaume de France, de l'Empire du Japon et du sultanat Ottoman. On y retrouve aussi Keltia, le pays des fées et autres créatures magiques, ils doivent vivre comme des parias, des rejetés.
Ce que j'ai aimé dans ce tome de la saga, c'est un récit futuriste qui se marie au steampunk, où trois grands royaumes se partagent la gouvernance de ce monde. Un roman avec certaines commodités du monde moderne comme les voitures, le train et la réalité virtuelle, enfin, je veux souligner que leur seul moyen pour voyager rapidement, ce sont les rails, le chemin de fer. C'est un univers riche, fantastique, on se laisse guider dans une aventure marquante. Vous avez plusieurs personnages intéressants, j'ai bien aimé les Fourmis qui travaillent sur le chemin de fer et les Rats qui vivent dans les égouts, tandis que Yuri qui est le personnage principal que nous allons suivre dans sa quête de liberté.
Dans l'ombre de Paris, on s'installe dans un voyage, dans le temps, dans l'imaginaire, Morgan of Gencoe a une plume fluide et agréable à lire. C'est une entrée remarquable dans la saga, quand on offre au lecteur un monde intéressant, des personnages attachants et sympathiques, en offrant un équilibre entre action et découvertes, cultures et traditions. J'ai hâte de poursuivre mon voyage, je vous le recommande.
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Une intrigue intéressante. L'autrice pose bien les bases de son univers et nous happe rapidement. Les personnages sont complexes et attachants. En plus d'avoir une plume agréable et poétique, l'autrice aborde intelligemment des thèmes très actuelles de notre société comme la place des femmes, la sexualité et le consentement.
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Je ne remercierai jamais assez la personne qui m'a offert ce livre car, même si je ne connaissais ni l'auteur, ni les livres de Morgan of Glencoe, j'adore ce premier tome !!
Il est vrai qu'au début, je n'arrivais pas trop à me situer dans le temps, ou même à comprendre toutes les spécificités de chacun des personnages. Mais au fur et à mesure de la lecture, je suis tombée amoureuse de tous ces personnages, qu'ils soient humains ou fées, comme des Selkies, un Spectral, des Aelings, des Feux-follets, des Sylphes, un Barde.... J'ai été totalement happée par ce livre et je vais lire la suite très vite !
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Vous allez vous dire que cela est impossible à lire sur le blog mais j'ai eu un méga coup de coeur pour un roman qui mêle le steampunk (jusque-là, rien d'étonnant), l'uchronie (jusque-là, on est bien aussi) et aussi la dystopie (prenez votre petit sachet en papier et respirer leeeentement). Pauline a adoré une intrigue incluant une dystopie ! Pour les personnes qui sont un peu perdues, je vais faire un bref point « définition ». Une uchronie est un genre de la fiction qui se base sur le principe de réécrire l'Histoire en modifiant quelques points. Par exemple, on peut trouver des intrigues qui partent du principe qu'Hitler a gagné la seconde guerre mondiale. le steampunk s'installe dans des intrigues principalement dominées par la première révolution industrielle. La dystopie est, au contraire de l'utopie, marquée par un monde imaginaire où il est difficile de vivre. On a un superbe mélange dans cette intrigue. Morgan Of Glencoe est vraiment ultra intéressante en tant qu'auteure : elle mélange avec brio les cultures, elle brasse un monde qui semble s'opposer mais qu'elle construit à merveille.

Le monde est vraiment intéressant. On est dans une France qui est une sorte de super puissance. La monarchie est installée. Ainsi, on va ainsi avoir le droit de rencontrer le roi, sa cour et tout ce qui va avec le package de la royauté. Une autre grande puissance va aussi émerger dans l'intrigue : le Japon. La touche nippone ajoutée est vraiment très agréable et apporte quelque chose de novateur. Mais d'un autre côté, pour venir casser ce décor qui peut s'apparenter au XVème/XVIème/XVIIème siècle, on va planter le décor en 1995 et proposer des technologies très poussées dans cet univers. On va retrouver cette idée de population riche et population pauvre. La population riche va savoir utiliser ces technologies innovantes qui vont révolutionner la vie et la population pauvre va subir ce manque de technologie et va en être privée. Cela permet de découvrir un univers très original qui m'a tout de suite happée.

Les personnages sont aussi très sympathiques. On progresse dans une histoire qui nous propose de découvrir un monde de fées inspiré par les légendes et mythes celtes. J'ai beaucoup apprécié le fait de trouver des légendes et des mythes celtes dans cette histoire ! On ajoute une nouvelle touche d'originalité à ces décors qui me plaisait déjà énormément. On ne se contente pas de fées du style Clochette ou la marraine la bonne fée. On est vraiment dans un monde où on peut avoir des créatures bienveillantes mais aussi malveillantes. On va proposer aussi de croiser le chemin d'humains. La princesse Yuri Nekohaima est une jeune femme séparée de son père par des milliers de kilomètres : l'une au Japon, l'autre en France. Un jour, Yuri est demandée auprès de son père, vivant en France. Elle n'a pas d'autre choix que de le rejoindre. Elle va traverser ces milliers de kilomètres à bord de l'Orient Express, train qui a ses propres règles dont sa commandante est intransigeante.

Yuri va se retrouver dans une situation très délicate : entre sa liberté et son père. En effet, son père lui annonce qu'elle va épouser le Prince de France. Elle entre dans un monde de faux semblants, de trahison et d'hypocrisie. Un jour, elle va avoir la possibilité de choisir et de quitter ce monde qu'elle exècre tant pour pouvoir vivre sa vie comme elle l'entend. L'intrigue démarre ainsi et Yuri va vite se révéler être un personnage fascinant que j'ai grandement apprécié. Sans être parfaite, Yuri va se montrer pleine de courage et d'intelligence. Elle sait se montrer dure mais aussi être équilibrée dans ses réactions. Je l'ai beaucoup appréciée. Dès qu'elle sort de son cocon de protocole, de cultures et de traditions, la chenille se transforme en papillon et vient illuminer l'intrigue.

Au-delà de la fresque qui se dessine, on est vraiment dans la création d'un monde dans sa totalité. On va se retrouver avec des personnages de différents bords : des pauvres, des riches, des nobles, des rebelles. Il est difficile de parler de tous les personnages tant je veux vous laisser la surprise mais on va vraiment avoir un sacré panel qui se dessine au fur et à mesure de ces deux tomes. Ils apportent de l'épaisseur à l'intrigue. Ils vont évoluer et se développer dans les deux tomes mais principalement dans le deuxième tome.

On termine le premier tome sur un cliffhanger de fou. J'ai eu la chance de pouvoir embrayer sur le deuxième tome tout de suite. Pourtant, j'ai mis du temps à me lancer dans l'aventure. J'en conviens bien : les couvertures sont magnifiques mais j'ai eu du mal à me mettre dans ma lecture tant j'avais peur de plonger dans un univers qui ne me convient pas. Grand bien me fasse, je me suis complètement plantée.

On a un équilibre entre action et découvertes des cultures, des traditions dans un monde qui ressemble au notre mais qui est bien différent. Dans cette uchronie, j'ai apprécié découvrir des personnages variés et colorés qui apportent une épaisseur certaine à l'intrigue. Yuri est un personnage remarquable que j'ai beaucoup apprécié pour ce qu'elle dégage : elle a ce calme qui est probablement dû à son éducation au Japon mais aussi cette intelligence et ce courage qu'elle a trouvé dans son voyage incroyable.

Si on parlait un peu de la plume ? QUELLE BEAUTE. Naos signe une auteure formidable dont la plume n'a d'égal que son imaginaire. J'ai été transportée par l'histoire, par les mots mais aussi par les émotions. Quelle beauté. Morgan of Glencoe nous dessine une fresque sociale qui s'approche de la nôtre en proposant une belle interrogation sur la place de la femme dans une société imaginée mais qui nous rappelle, par touches, la nôtre. Je suis vraiment sous le charme de la plume et de cet univers qui va mélanger les genres, les cultures, les styles. Bravo pour ce cadre formidable, pour ce monde original et coloré dans lequel on évolue avec des personnages travaillés à la perfection. Tout est maîtrisé et équilibré. Bravo !
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Premier roman de la série La Dernière Geste, d'abord paru en auto-édition sous le titre Si loin du soleil puis réédité par ActuSF sous le label Naos, Dans l'ombre de Paris est une réussite et un bon coup de coeur pour moi. La première fois que j'ai vu la couverture, qui est magnifique et tout à fait représentative de l'histoire (vous en cernerez les détails après l'avoir lue), j'avais peur que ce soit un récit trop ancré dans la culture japonaise, avec des samouraïs, etc., ce qui ne m'attirait pas des masses (curieusement j'aime bien regarder des films sur ce sujet et lire des mangas, mais quand il s'agit de romans ça ne me donne pas envie). Mais une collègue l'a lu et me l'a fortement conseillé, donc j'ai tenté le coup et cela a été une excellente surprise.

L'univers dans lequel se déroule l'intrigue est le nôtre, mais en différent.
Première différence qui change radicalement notre univers : il s'agit entre autres d'une uchronie, puisque la France est devenue le royaume le plus puissant du Monde, ayant rattaché à elle quasiment toute l'Europe. La monarchie française est toujours en vigueur : il y a toujours un Roi de France, une cour avec ses nobles, etc. le fait de voir les personnages vivre selon d'anciennes coutumes donne l'impression, de prime abord, d'être à l'époque de la Renaissance ou des Lumières. Mais la technologie est bien avancée, du moins pour les riches : eau courante, électricité, casques de réalité virtuelle, etc. (les pauvres, eux, n'ont pas le luxe de profiter de ces avancées). Cette technologie vient contrebalancer l'effet médiéval, sans pour autant nous le faire sortir de la tête. En même temps, je lis une histoire avec un roi de France, je ne peux m'empêcher de penser aux XVII-XVIIIe siècles (par exemple) bien que l'intrigue se déroule au XXe (1995). Ce mélange entre coutumes d'anciennes époques et technologie plus actuelle rend l'univers plutôt original.
Autre différence tout aussi importante : les fées existent. Attention, pas les jolies petites fées des contes, mais celles des légendes celtes (après tout l'auteur est Bretonne et vit près de la forêt de Brocéliande), c'est-à-dire des créatures fantastiques qui peuvent être très dangereuses (comme les selkies, par exemple). Elles sont donc craintes par les humains qui les ont chassées de leurs terres et les capturent pour en faire des esclaves. Seuls les keltiens (étant donné qu'ils parlent anglais, je dirais qu'on peut les rattacher à des pays anglophones comme l'Irlande) vivent en paix avec les fées.

Le Japon est une autre grande puissance de ce Monde, et notre héroïne est la fille de l'ambassadeur japonais. La princesse Yuri Nekohaima vit au japon depuis des années, loin de son père resté en France. Un jour elle reçoit une lettre de son père lui ordonnant de venir le rejoindre, ordre que Yuri exécute sans se plaindre, comme on le lui a appris. À bord de l'Orient-Express, un immense train indépendant (il n'est régit par aucune loi des différents royaumes, mais a ses propres règles que tous ceux qui y montent doivent respecter), la princesse, accompagnée de sa garde personnelle, fait la rencontre d'êtres (humains et fées) qui la prennent au dépourvu de part leurs convictions. Et lorsqu'elle arrive en France pour découvrir qu'elle devra épouser le Prince, héritier du trône, ce qui ferait d'elle la Dauphine de France, elle se sent profondément trahie. Obligée de suivre de coutumes nouvelles, de jouer le jeu de l'hypocrisie au milieu de tous ces nobles qui n'attendent d'elle qu'un faux-pas, Yuri se sent de plus en plus entravée. Un soir, quelqu'un lui propose un choix : épouser le Prince et continuer sa vie enfermée dans une cage dorée, ou s'enfuir et obtenir enfin la liberté de devenir qui elle veut. Bien sûr, on se doute tout de suite du choix qu'elle va faire...

À travers Yuri, jeune femme de vingt ans, nous découvrons les coutumes japonaises et la place des femmes dans cette société à l'esprit si étriqué. Que ce soit au Japon ou en France, les hommes sont considérés comme des êtres forts faits pour diriger, tandis que les femmes ne sont que des créatures faibles, incapables de susciter la crainte (pour eux l'idée qu'une femme puisse être un assassin professionnel est totalement inconcevable). Yuri a dû apprendre à se servir des moyens qu'on lui accordait pour montrer sa valeur : être belle, intelligente (mais pas trop) et apprendre différentes langues. On lui a appris à être docile, soumise à l'autorité, tout en étant capable de réflexion, à ne faire confiance à personne et ne jamais montrer ses émotions. Mais au fond d'elle, Yuri n'en peut plus de se cacher derrière ce masque de neutralité et rêve de liberté. Alors quand vient le moment de faire son choix, elle se lâche enfin et fait tout pour obtenir ce qu'elle souhaite. Yuri est un personnage que j'ai trouvé très intéressant. J'ai vu certains avis dire qu'elle est un peu trop distante et que du coup on a du mal à s'y attacher. Alors oui, elle est distante, mais ça fait partie de son éducation, tout comme son petit côté précieux. Et c'est ça qui est intéressant : malgré cette éducation si ancrée en elle (elle va souvent s'indigner face au comportement des autres, dont elle n'a pas l'habitude), elle parvient à faire ressortir son caractère enfoui, révélant ainsi une personne qui sait s'amuser, capable de compassion et d'une ouverture d'esprit étonnante pour une personne de sa condition. Je n'en dis pas trop, tout de même, mais voilà : elle mérite qu'on lui laisse sa chance.
Deux autres personnages féminins, qui mettent également en avant ces clivages homme/femme : la Capitaine Trente-Chêne, qui dirige l'Orient-Express, ancienne noble qui a décidé de tout plaquer pour vivre son rêve (l'aventure, le voyage) ; et HA-17, une créature hybride (mi-humaine, mi-fée) créée en laboratoire et considérée comme un objet, utilisée dans la garde de la princesse et qui prouve sa valeur même si les hommes refusent de le voir.
Parmi les humains, un autre personnage m'a bien plu : le coordinateur des rebelles, le fameux Sir Edward Longway, keltien. Un homme qui a tout perdu, obligé de vivre dans l'ombre sans jamais sortir à l'air libre (les rebelles, appelés les Rats, vivent dans les égouts, où ils ont aménagé un véritable foyer), entièrement consacré à sa cause. Car les pauvres sont mécontents, la révolte menace, même si elle est encore loin d'éclater. Il manque encore quelque chose, une lumière pour les éclairer, un soleil pour les guider... Sir Edward, donc, un homme mélancolique mais aussi très optimiste qui va aider Yuri à s'émanciper, à se découvrir elle-même.
Et on garde le meilleur pour la fin : mon personnage préféré dans cette histoire, Bran, la Selkie. Une créature au caractère bien prononcé, grognon, sauvage, magnifique. Les Selkies représentent la liberté, l'absence de possessivité, la tolérance vis-à-vis de la différence : elles n'ont pas de genre prédéterminé (il y a bien physiquement une différence de sexe, mais se fichent du genre), elles sont, c'est tout. Si elles aiment, peu importe que ce soit mâle ou femelle, peu importe l'espèce : elles aiment, c'est tout. Bran est une créature très attachante, à la fois très franche (elle dit les choses telles qu'elles sont, telles qu'elle les pense), sauvage (attention à ne pas l'insulter !) et innocente (elle rougit facilement quand on aborde des sujets plus personnels). Elle est censée avoir la vingtaine, mais ressemble plus à une ado, autant physiquement que dans son caractère. Et en même temps elle peut se montrer d'une maturité surprenante.
Celui que j'ai le moins apprécié, je pense, c'est le prince héritier Louis-Philippe : plus hypocrite que lui, tu meurs. Il dit aimer Yuri, mais ça apparaît d'avantage comme un désir de possession que comme de l'amour, et va tout faire pour la récupérer. Il se fait passer auprès du peuple comme un être aimant et empli de compassion, mais il déteste les pauvres et se sent supérieur à tout le monde.
Ah ! En fait il y en a bien un que j'ai détesté plus que le Prince, mais je ne peux pas parler de lui sans révéler des éléments importants de l'intrigue, donc vous verrez par vous-même.

Morgan of Glencoe a créé une panoplie de personnages intéressants et complexes : on s'attache à certains, on en déteste d'autres. L'histoire qu'elle développe ici est vraiment prenante, je ne me suis pas ennuyée un seul instant. J'ai adoré découvrir la vie à bord de l'Orient-Express, ainsi que celle au milieu des Gens de l'Égout, deux lieux qui apprennent la tolérance face à la différence, l'ouverture d'esprit. J'ai détesté cette société sexiste qui pense une femme trop stupide et trop faible pour faire ses propres choix. J'ai haïe cette société raciste qui traite les êtres différents comme des animaux et des esclaves incapables d'intelligence. J'ai d'ailleurs aimé cette insertion de l'univers légendaire celte au sein de cette société humaine très monarchique, j'ai aimé découvrir ces différentes espèces de créatures fantastiques, toutes aussi surprenantes les unes que les autres.
Suivre Yuri dans cette aventure a été pour moi un excellent moment de lecture, et ce jusqu'à la fin. Malgré la fin, qu'on sent venir, petit à petit, avec crainte et tristesse. Au fil du récit, que nous suivons à travers différents points de vue (à travers le regard d'un peu tout le monde, en fait, le narrateur étant omniscient), on voit le drame arriver. Un dénouement détaillé, bien mené, qui poursuit inexorablement sa course vers... Quoi donc ? À vous de le découvrir...

En bref...
Morgan of Glencoe est à la fois écrivaine, chanteuse, harpiste et compositrice de musique celtique. Cet univers celte qui fait partie de sa vie, elle le développe dans son premier roman publié en le mêlant à un univers uchronique plus terre-à-terre où les monarchies, et les injustices qui les accompagnent, sont toujours en place au XXe siècle. Dans l'ombre de Paris est un mélange de genres (fantasy, uchronie, steampunk) tout à fait réussi, écrit par une plume agréable, fluide et musicale. Les personnages, certains attachants, d'autres détestables, sont traités en toute complexité : ils ne sont pas parfaits, ont des doutes et des convictions, des qualités et des défauts. Intrigues politiques, aventure et quêtes d'identité sont au rendez-vous pour nous plonger dans une histoire des plus intéressantes, bien qu'au schéma quelque peu classique, au sein d'un univers particulièrement original. Un excellent premier tome qui pose des bases solides pour la suite que j'attends avec impatience !
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L'auteur, Morgan Of Glencoe, nous présente ici un monde dans lequel existe un dangereux clivage entre les humains et les fées, des êtres dotés de pouvoirs surnaturels. Ces dernières, malgré leurs capacités, sont traitées comme des esclaves, des rébus de la société, capturées ou élevées dans le but de servir leur maître corps et âme.

Vous l'aurez donc compris, le merveilleux n'a pas sa place dans cet univers où seuls les jeux de pouvoirs sont au centre des préoccupations. Yuri, notre jeune princesse, va l'apprendre à ses dépens car la réalité est loin de ressembler à ce qui lui a été imposé depuis sa naissance. Les fées sont-elles vraiment des bêtes sans âmes, doivent-elles rester à la place qui leur est réservée ?
Toutes ses convictions vont voler en éclats, tout ce en quoi elle croyait va être remis en question et la laisser amère.

À la lecture de la quatrième de couverture on ne se doute pas un seul instant du côté tragique de l'histoire. L'auteur ne va pas nous raconter un joli conte pour enfants, certains chapitres sont forts en émotion et nous ramènent à une triste réalité. Morgan a réussi à me mettre la larme à l'oeil plus d'une fois.

Au-delà du récit, il n'est pas seulement question de l'égalité entre les hommes et les femmes ou entre les différents peuples, l'auteur nous parle plutôt d'équité. Chaque personne est différente et mérite d'être traitée, non pas comme toutes les autres, mais de manière individuelle et équitable. J'aime le message que l'auteur nous transmet ici, sans blabla moralisateur. le lecteur est libre de son cheminement et de sa réflexion.

Les personnages centraux ont été travaillés avec soin mais il est très étonnant de pouvoir s'attacher aussi facilement aux autres. L'auteur a ce don de donner envie au lecteur de s'attarder sur eux. Les personnages au grand coeur ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Il vous faudra apprendre à les connaître et à les voir évoluer pour les cerner véritablement.
Il y a des durs au coeur tendre, de grands sensibles mais aussi des traîtres.

En ce qui concerne Yuri, elle est le stéréotype même de la princesse fidèle à son rang. Toute sa vie et sa façon de se comporter sont régies par des convenances strictes. C'est une jeune femme forte et sacrément hautaine, elle va évoluer au fil des chapitres et pourtant, cet apprentissage la rendra tantôt attachante, tantôt exaspérante.

L'auteur a su parfaitement orchestrer tout ce petit monde sans perdre le lecteur en cours de route. L'univers est également bien détaillé ni trop, ni trop peu. L'intrigue qui est placée dans un présent alternatif change des décors habituels. L'histoire de France ainsi modifiée offre une vision complètement différente. L'ordre économique et politique mondial est différent mais ce Paris a su conserver de nombreux vestiges qui vous seront familiers.

Au final, j'ai adoré cette lecture. En plus d'être captivant, ce livre a été écrit par une plume délicate. le style de Morgan Of Glencoe n'en reste pas moins vif et émouvant. Je n'ai qu'une chose à dire : Foncez !!!


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Et si vous arrêtiez de suivre la voie que l'on a tracée pour vous ?

UN ROMAN D'APPRENTISSAGE FÉMININ ORIGINAL

Le roman se présente dans la collection Young Adult des éditions ActuSF : Naos, et pour cause ! Il va être question ici de l'évolution d'un personnage féminin, celui de la Princesse Yuri.

Yuri est une jeune aristocrate japonaise élevée dans le but d'être mariée à un riche prétendant dans un monde qui ne comprend plus que quatre pays : La France (et tout le reste de l'europe), le Japon et Badgad formant une Triade politique. Keltia, le royaume des fées a été écarté du pouvoir 20 ans auparavant à la suite d'un attentat perpétré par les fées pour faire valoir leurs droits.

Yuri ne sait pas cuisiner, coudre, se battre, mais elle a appris à regarder et apprendre, connaît les règles de l'étiquette, quelles tenues porter pour quelle occasion, et surtout la géopolitique de son univers.

Sa fuite face au mariage imposé par son père, va lui faire découvrir le mode de vie des basses classes sociales et surtout celui des renégats à travers les Rats, peuple souterrain magique et criminel de Paris, mené par Lord Longway. Elle va apprendre à se débrouiller seule, à ouvrir son esprit jusque là conformiste envers la société qui l'entoure, et se faire une amie réelle en la personne de Bran, une fée combattante et barde, chose impossible à la Cour Impériale empreinte de faux-semblants.

A travers Yuri, c'est tout le système patriarcal et pétri de contraintes de l'aristocratie qui nous est montré, avec l'imposition d'un mari, la retenue imposée aux femmes et leur aspect décoratif. le personnage le plus représentatif de cette injustice est celui de Gabrielle de France, la Reine, qui subit les violences conjugales de son mari au vu et su de tous.

A l'opposé, les basses classes et surtout l'univers des fées est proposé comme une alternative libératoire, même si elle ne se fait pas sans heurts.

Morgan of Glencoe sait rendre originale cette héroïne car contrairement à un roman d'apprentissage classique, la jeune fille n'évolue pas en tombant amoureuse, mais en prenant sa vie en main. La fin du roman, très inattendue conduit à ce résultat.

KELTIA : UN ROYAUME SYMBOLE DE LIBERTÉ

Keltia, peuple de fées, bardes et autres créatures magiques, basé originellement en Ecosse, n'a plus sa place dans l'univers politique auprès des autres pays. Cela nous est annoncé dès le départ dans le premier chapitre, avec la rencontre de Bran et Yuri dans les arènes combattantes. Les fées sont considérées comme des animaux féroces, indignes d'avoir des qualités humaines.

Au fil des pages, on découvre peu à peu les raisons qui ont poussés les autres pays à lui tourner le dos : principalement parce que Keltia bouleversait l'ordre établi. A travers ce pays imaginaire, l'auteure apporte de nombreux questionnements intéressants sur notre propre société sur trois aspects principaux :

Au niveau politique, les nobles de Keltia sont désignés par le peuple et non par un droit héréditaire. C'est une charge qui incombe aux meilleurs d'entre eux. Nous en avons l'exemple avec Sir Longway, responsable des Rats qui veille sur eux comme un père dans cette micro-société keltienne.

Au niveau personnel et amoureux, l'homosexualité pour les humains de Keltia est naturelle et respectée. Lors des mariages, le plus jeune prend le nom du plus mature dans le couple et ils peuvent adopter des enfants, ce qui n'est pas le cas dans les trois autres pays où l'homosexualité est vue comme une maladie.

Au niveau de l'identité, les fées n'ont pas vraiment de genre. C'est ce que Bran explique à Yuri concernant son petit frère/soeur ainsi qu'elle-même. L'auteure ouvre ici un questionnement sur l'identité sexuelle et le genre dans notre propre société.

Et surtout, au niveau sociétal, les fées sont égales entre elles, ce qui remet en question le système de hiérarchisation imposé par les autres pays, le statut imposé aux femmes … et fragilise leurs valeurs.

On sent que Morgan of Glencoe a pris beaucoup de plaisir à créer l'univers de Keltia au vu des questionnements qu'il suscite, mais aussi à travers le langage des fées (anglais plus ou moins déformé) et la personnalité forte de ses personnages.

UN ROMAN STEAMPUNK ?

L'univers est complexe et ressemble plutôt à une uchronie mêlant futurisme sur des accessoires, XVIIIème siècle dans son fonctionnement politique, et magie avec l'univers de Keltia.

Toutefois, on note quelques éléments steampunk dont principalement le train des Fourmis, une entité indépendante des quatre pays, qui sillonne cet univers et recueille quiconque (humain ou fée) veut en faire partie s'il travaille dur et adhère aux valeurs du train. Son capitaine est d'ailleurs une femme noble ayant fui un mariage arrangé, écho du futur de Yuri.

En conclusion : Si vous souhaitez lire un roman d'apprentissage uchronique centré sur un personnage féminin fort et empreint de questionnements sur notre société, ce récit est fait pour vous. Et en plus, il y a des fées badass dedans !
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Dans ce roman, on y trouve tout pour en faire un bon livre, de l'action en veux-tu en voilà, mais juste ce qu'il faut avec des passages fabuleux, un passage « plus calme » pour apprendre à mieux découvrir nos personnages, une petite dose de magie pour faire rêver et des critiques sociétales juste ce qu'il faut pour que ça parle à la fois dans l'histoire mais aussi dans notre réalité 😉
Ce premier roman / tome est une pure pépite et j'espère pouvoir lire la suite prochainement (on me dit dans l'oreillette que le 2 est en finition, le 3 en cours d'écriture et qu'on nous chuchote, qu'il y aurait 5 tomes 😮 )
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