Le sang des cerisiers

C'est un récit plein de mystère et de danger dans le Japon des samouraïs. le temps d'une année, d'un printemps à l'autre, le vaste domaine d'un seigneur est menacé en son coeur même par des guerriers si cruels qu'ils n'hésitent pas à enlever et à assassiner des enfants pour asseoir leur autorité. le bailli et son maître d'armes auront bien du mal à découvrir la vérité et à repérer les responsables de cette situation des plus menaçantes.

Peu attirée par les récits de bataille quels qu'en soient le lieu et la période historique, j'ai cependant suivi avec grand intérêt cette enquête et cette tentative pour sauver un territoire des envahisseurs et des traîtres qui le menaçaient.
J'ai apprécié tout particulièrement l'amitié indéfectible entre les deux héros, le maître et le seigneur, la participation tour à tour effrayée, menaçante puis efficace et décisive des pauvres gens dont les enfants disparaissaient.
J'ai été enchantée par le fait que la nature dont les saisons rythment le récit prenne une telle importance dans le déroulement de l'histoire.
Autant les batailles qui animent le texte sont rapides, intenses, précises dans leur narration, autant le lien des hommes avec l'environnement est évoqué avec une régularité apaisante .
Tout au long du récit, chaque chapitre s'ouvre sur un haïku, ce bref poème si plein d'intensité. le bruit et la fureur des combats, l'atmosphère constante d'intrigues, de menaces et de mort pendant cette année dangereuse, tout ici est magnifié par la maîtrise des gestes, des mouvements, des corps, dans la tentative constante de transformer le quotidien en oeuvre d'art.
J'ai été charmée en fin de compte par ce récit d'un autre temps, d' une autre civilisation que je ne connais pas très bien mais les notes, discrètes, glissées en bas de page pour expliquer certains mots japonais intraduisibles m'ont bien aidée dans la représentation des différentes scènes évoquées. L'amour de l'auteur et ses connaissances pour ce Japon historique se découvrent et se ressentent à chaque page grâce à quoi cette lecture aura été pour moi aussi agréable que dépaysante.
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Plus qu'une histoire de samouraïs, de combat, d'énigme à résoudre, j'ai trouvé dans cette lecture une histoire d'amitié entre deux hommes. Une profonde amitié entre le seigneur et son maître d'armes. Il y a des enlèvements d'enfants énigmatiques, il y a des combats entre deux clans, il y a des trahisons pour la conquête du pouvoir sur le domaine du seigneur, il y a le souvenir d'un amour passé, il y a tout cela mais plus encore l'amitié indéfectible entre ces deux hommes, une amitié presque sans mot, inconditionnelle, qui n'a point besoin de fioritures ni d'artifices.
Ce qui par ailleurs a accompagné ma lecture, c'est la sensation de retenue tant dans le style de l'écriture que dans l'histoire. Quand un combat s'approche, le maître d'armes fait le calme en lui en s'imaginant près de la rivière. Les scènes de combat sont multiples mais les coups sont précis et rapides! Point d'acharnement. Quand l'amour du passé resurgit, il attendra la fin des combats. Quand un sacrifice doit avoir lieu, il se fait hors de notre regard (bon, tant mieux!!!!). Cette retenue n'est-elle pas celle de l'auteur qui est grand amateur de philosophie et art de vivre du Japon?
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