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Corto Maltese, tome 8 : La Maison dorée de Sa..

Encore un tome qui alterne géopolitique, aventure, exotisme, cynisme, mort et amitié. Et sans doute bien davantage de concepts "Prattiens". On y retrouve aussi plusieurs personnages incontournables de la mythologie de Corto Maltese. Raspoutine, Venexiana Stevenson... mais aussi des personnages historiques réels, comme Enver Pasha.



L'action se déroule en 1921 et emmène le lecteur de Rhodes à l'Anatolie, aux confins des territoires kurdes, en bordure de l'URSS. Pratt aborde plusieurs questions cruciales comme celle d'une nation kurde, d'un état islamique, d'un pantouranisme... Donc, plus largement Pratt aborde les nationalismes. Sujet fort souvent traité par l'auteur, mais rarement avec une telle intensité et un tel goût de la dérision et du cynisme. Il faut dire que la présence de Raspoutine y est pour beaucoup. Il a même tendance à voler la vedette à Corto.



Le tout est emballé dans 145 planches découpées le plus souvent en 10-12 cases (où malheureusement les dialogues phagocytent pas mal l'espace) qui apportent énormément de contenu et de matière à réflexion. Le tout est émaillé de moments de gaudriole, de danses échevelées et de drogue, car que serait un épisode de Corto Maltese sans ces épisodes oniriques où plus rien ne semble plus avoir le moindre sens? Et n'est-on pas à deux encablures du territoire des Hashashiyyin, la secte islamique ismaélienne des Nizârites qui prospéra entre les XI et XIII siècles? D'ailleurs, la maison dorée du titre désigne à la fois une prison physique et celle mentale que se construisent les victimes d'assuétudes.
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Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la me..

Corto Maltese est synonyme d'aventure avec un grand A ! le personnage né de l'imagination d'Hugo Pratt me faisait de l'oeil depuis des années et je me suis enfin décidé à découvrir les aventures de cet aventurier célèbre.



A la veille de la Première Guerre mondiale, nous faisons la connaissance du capitaine Corto Maltese et de l'intriguant Raspoutine. Les deux hommes sont à la solde, pour un temps, du mystérieux chef d'une bande de pirates que l'on surnomme "Le Moine". Il réside avec ses hommes dans une île cachée du nom d'Escondida dans les parages de la Nouvelle-Poméranie (aujourd'hui la Papouasie-Nouvelle-Guinée). Ses trésors sont à l'abri et ses hommes prêts à attaquer les navires de guerre japonais ou anglais qui s'aventurent dans les parages. Les nouveaux arrivants sur l'île, Corto et Raspoutine ont recueilli à leur bord, deux jeunes personnes, Caïn et Pandora Groovesnore. Ces derniers ne se doutent pas qu'ils vont perturber la quiétude du "Moine" et faire ressurgir ses démons...



Des dessins prenants et des couleurs superbes. Un récit très plaisant avec de nombreux personnages. J'ai beaucoup aimé Tarao, le maori et Cranio, le mélanésien qui expliquent leur culture et l'histoire de leur peuple. Une histoire dans l'Histoire où le scénario est excellent et l'histoire bien ficelée. le personnage de Corto Maltese, bien que ténébreux au début, se dévoile petit à petit que le récit avance. Un très bon premier tome rempli d'action, de personnages complexes, d'exotisme et bien sûr d'aventure ! On prend énormément de plaisir à écumer les mythiques mers du sud avec Corto et ses amis.
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Corto Maltese, tome 11 : Les helvétiques

Ah, Hugo Pratt! Peut-on parler de génie à son propos? Et bien oui, parlons-en. Génie graphique avant tout, mais aussi scénaristique. Hugo Pratt est un génie de la B.D. Je ne suis pas loin de penser qu'il est LE génie de la B.D. Mais ceci, évidemment, est une opinion personnelle qui n'engage que moi. Hugo Pratt, de multiples manières, a accompagné ma vie. Et je l'en remercie.
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Corto Maltese, tome 15 : Le Jour de Tarowean

Peut-on reprocher à Juan Diaz Canales de continuer Corto Maltese? C'est tout le problème des droits sur les séries de B.D. Le personnage n'appartient pas à l'auteur. Hergé, pas si bête, s'en était inquiété de son vivant. Depuis sa disparition, il n'y a plus de Tintin, et il n'y en aura jamais. Hugo Pratt, comme beaucoup d'autres, devait s'en foutre. Résultat, revoici Corto Maltese, pris en charge par deux espagnols extrêmement talentueux. Mais Hugo Pratt est mort. Deux italiens ne s'y seraient pas risqué (je déconne). Après, c'est juste une question éditoriale. Tant que je gagne, je continue à jouer. Laissons Hugo Pratt et son oeuvre en paix.
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Corto Maltese, tome 11 : Les helvétiques

Le 11e volume des aventures de Corto Maltese semble être un prolongement fantasmagorique de ses précédentes aventures en Irlande (Les Celtiques) comme à Venise (Fables de Venise).



Ici, notre héros se retrouve en Suisse pour être catapulté dans un univers médiéval, à la fois romantique et biblique, où se croisent des chevaliers, des roses et des calices, un gorille, la mort et le diable.



Dire que tout cela est parti d'un rendez-vous entre Corto et son vieil ami Steiner, les deux hommes qui retrouveront Herman Hesse (auteur entre autres du "Le Loup des Steppes"), sorte de clin d'oeil d'Hugo Pratt aux variations complexes de la nature humaine.



L'ensemble du volume est clairement ésotérique, et ne pourra que plaire encore plus aux amateurs (et aux initiés) du symbolisme.



Un très bel épisode - comme toujours - des aventures de Corto Maltese.
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Corto Maltese, tome 16 : Nocturnes berlinois

Corto Maltese est un personnage mythique de la BD espagnole. Le marin traîne ses guêtres à travers ce monde du début du XXe siècle depuis le premier opus Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la mer salée réalisé en 1975.

Hugo Pratt, l’auteur originel est mort en 1995, laissant son héros orphelin. Le personnage a été reprise depuis 2015 par Juan Díaz Canales (le scénariste de Blacksad, une référence!) et par Ruben Pellejero au dessin.

Première fois que je lis un Corto Maltese post Hugo Pratt. Première impression, brute avant même de me lancer dans la lecture, la couleur ça fait bizarre. J’étais habitué au noir et blanc pour les aventures de ce héros iconique. Mais, cette première étape franchie, on se plonge sans trop de difficulté dans l’intrigue.

Berlin 1924, Alors que la ville connaît l’effervescence des années 1920, avec la montée de l’extrême droite et de l’extrême gauche, de l’antisémitisme, mais aussi les spectacles délicieusement décadents, le marin enquête sur la mort de son ami Steiner et recherche son assassin. Il n’est pas le seul sur la piste. Corto met alors le pieds dans une (plusieurs!) machinations orchestrées par des sociétés secrètes, elles mêmes liées à des partis politiques.

Ses pérégrinations vont le mener à Prague où l’occultisme et la magie font bon ménages avec ce mystère qui s’épaissit. Il rencontre une jeune femme Lise qui semble l’aider, mais le souhaite-t-elle vraiment ? Et cette carte d’un jeu de tarot ésotérique que tout le monde convoite comme un trésor ?

Les pièces du puzzle finissent par se reconstituer de façon plus ou moins opaque.

Niveau scénario, on se laisse embarquer par l’ambiance de l’époque et ce mélange de mystère, de nonchalance, d’humour, de suspense, de magie qui fait la spécificité de cette série. C’est un peu trouble, on ne comprend pas toujours tout sur le moment, comme dans un roman noir où l’atmosphère prime sur l’histoire, ou comme dans les albums déjà scénarisés par Pratt lui-même.

Le personnage de Corto Maltese est plutôt réussi, mélange d’ironie, de distance, d’honneur, de séduction, de soif de liberté et de justice.

Les autres protagonistes sont plus superficiels et moins travaillés et ne retiennent que peu notre attention, même Lise est difficile à cerner. Il faut dire que le nombre de planches, environ 70 est peu pour un Corto Maltese. Tout va donc très vite. C’est à la fois un défaut (le manque de profondeur des personnages) et une qualité, le récit est très dynamique.

Niveau dessin, les codes de Corto Maltese sont plutôt bien respectés, sauf la couleur. J’ai retrouvé des planches admirables, pages 15 à 18 par exemples avec cette manifestation dans Berlin, sous les parapluies (superbe!), mais d’autres un peu plus faibles (pages 31 et 32 par exemple) avec cet intermède champêtre sans saveur.

En règle générale, toutefois, l’atmosphère de mystères, de secrets, de complots, de (légère) magie est très bien rendue, mais la couleur ne me semble pas rendre justice à ces dessins, elle n’apporte rien, au contraire.

Cet opus est quand même une belle surprise et une réussite. Sans être un coup de cœur magistral, il ressort de la lecture, un plaisir évident.
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Corto Maltese, tome 10 : Tango

Ce 10e volume des aventures de Corto Maltese est assez déroutant : Tango est clairement un polar en plein Argentine entre les latifundias et les anciens "outlaws" nord-américains. La violence y est plus que jamais présente, ce volume est véritablement sanglant à force de règlements de compte !



Entre tous ces morts violentes, Corto cherche la fille d'une amie assassinée pour avoir mis le nez dans des affaires politico-financières de grande ampleur. Les mafias communautaires rôdent et Corto est en quête (comme toujours) mais il doit chercher ici à sauver l'orphelin sans la veuve.



Hugo Pratt fait balader son héros dans des cadres souvent nocturnes avec pour symboliques ces deux croissants de lune qui suivent et parlent à Corto dans ses rêves. Un tango sensuel (pléonasme) nous est offert, mais sublimé par les cases sans paroles d'Hugo Pratt où se croisent les visages des partenaires de danse de Corto.



Mais une beauté sans nom marque le lecteur avec l'apparition tout en jeu de cartes d'Esmeralda, une autre amie de Corto qui va l'aider à retrouver la petite fille qu'il cherche (et que le lecteur ne verra jamais !). Seule Esmeralda, impériale beauté, reste ancrée dans l'esprit du lecteur...



Quand celle-ci demande à Corto s'il n'a jamais aimé, on aurait préféré qu'il dise oui en la regardant intensément... Votre serviteur l'aurait fait sans hésiter ! ;)



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Corto Maltese, tome 14 : Equatoria

Personnellement, je n'ai pas envie de bouder mon plaisir. Diaz Canales et Pellejero font un super boulot pour un deuxième tome consacré à Corto Maltese. D'un côté, j'entends dire, "ce sont des pros, ils ont une check-list et ils la remplissent". J'en suis bien conscient. On retrouve les incontournables des aventures de Corto Maltese, les balises mises en place par Pratt.



Exotisme, aphorismes, femmes mystérieuses, déterminisme, mais aussi libre arbitre, dialogues mouchetés, cases vides de texte, un peu de magie ou d'onirisme, de l'érudition façon National Geographic, des têtes connues, un peu de géo-politique... et le tout dans des proportions idéales, façon Homme de Vitruve... Ainsi Henri de Monfreid, ou Ida Treat, reporter pour Vu. Cela dit, Aïda n'est pas vraiment Ida Treat... Sur elle, de nombreux éléments historiques ne coïncident pas du tout. Alors, inspiration ou erreur historique... Peu importe. L'évocation est belle.



J'ai eu un peu de mal à entrer dans la BD. Corto cherche un artefact, mais on ne sait pas pourquoi. Toujours aussi peu disert, le beau marin se laisse porter au gré des interdictions (qu'il brave) et des rencontres (qu'il suscite). On va donc longer Malte (avec une très belle évocation de l'île en profil féminin allongé), faire escale à Constantinople, carguer les voiles vers la Mer Rouge, faire escale à Zanzibar, s'enfoncer dans la jungle en lorgnant vers Equatoria, que l'on peut situer au Sud Soudan, à la recherche de la tombe d'Emin Pasha (né Isaak Schnitzer), personnage ayant réellement existé. Les auteurs évoquent alors la révolte du Mahdi de 1881. La tombe (et le reste de territoire) d'Emin Pasha se situe au Congo. Cette surabondance de connexions historiques est peut-être un peu too much, cela dit. Comme s'il s'agissait de se montrer trop bons élèves...



Cela dit, ne pas savoir ce qui anime Corto, c'est très cohérent avec l'habitude de Pratt, qui en disait assez peu sur ce qui faisait avancer son héros. Là encore, je trouve l'hommage à Pratt assez correct. Chez Pratt, et c'est respecté ici, le voyage est plus important que la destination. D'ailleurs, au terme du voyage, Corto revient bredouille sans son artefact, mais le reçoit d'une tierce personne croisée plus tôt dans le récit. Il a appris à ne pas brusquer les aléas de l'existence. Et il ne s'en porte que mieux.



La question n'est donc plus de savoir si Pratt aurait, ou pas, pu écrire un tel tome. On ne le saura jamais. Pratt aimait surprendre le lecteur avec de l'inattendu. Et si l'inattendu était justement qu'il n'y ait rien d'inattendu... La question principale est de savoir si j'ai pris du plaisir aux aventures de Corto. Et la réponse est évidente.
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