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Critiques de Ayerdhal (328)
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Rainbow Warriors

La première chose qu'un lecteur se dit en ouvrant Rainbow Warriors tient du genre "Mais qu'est-ce que c'est que cet O.V.N.I. ?" Il faut dire qu'une armée composée presque exclusivement de membres LGBT, payée par une flopée de richissimes stars, dirigée par un général américain à la retraite forcée, le tout dans le but de renverser une dictature africaine pour imposer un gouvernent de transition dirigé par un ex-secrétaire de l'ONU.... La seconde chose que le lecteur se dit est donc 'l'auteur n'a pas peur des sujets prompts à la catastrophe.'

Et bien malgré ces inquiétudes, l'auteur s'en tire très bien. Le roman a l'intelligence de ne pas s'arrêter au coup d'état mais de poser ensuite la question difficile: 'Peut-on tenir un pays qu'on a conquis par la force, même s'il ne s'agit que de tenir pendant la période nécessaire à l'organisation d'un régime démocratique? "

C'est gentiment barré, plein d'humour et de questions difficiles sous-jacentes, généralement plus sur les soucis géopolitiques que sur l'orientation sexuelle, d'ailleurs. Bien sûr, le livre a ses défauts, mais tant pis: le rythme, l'écriture, le culot des personnages principaux qui s'en trouvent vraiment attachants, le tout incite à dévorer les pages avec enthousiasme et curiosité et à ne plus le reposer jusqu'à ce que la dernière cartouche soit tirée.
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Rainbow Warriors

Très surprenant. Magnifiquement riche et réussi, une fois la prémisse acceptée.



Publié en avril 2013, trois ans après « Résurgences » et neuf ans après « Transparences », « Rainbow Warriors » ajoute une nouvelle dimension surprenante à la palette déjà bien fournie, entre science-fiction et thriller, d’Ayerdhal.



D’emblée, le propos, tel que présenté par la quatrième de couverture ou par les brèves parues de ci de là, peut laisser légèrement incrédule : pour envahir et remodeler une dictature africaine particulièrement cruelle et corrompue, réputée notamment pour ses lois spécialement iniques en matière d’orientations sexuelles, et en faire ainsi un « exemple » à la face du monde, un informel mouvement clandestin à grande échelle, conduit par un ex-secrétaire général des Nations Unies très progressiste et droit-de-l’hommiste, abondamment financé par un club de milliardaires plus ou moins atypiques, recrute un brillant général américain en retraite et un staff d’une centaine de militaires professionnels, pour encadrer une armée (enfin, plutôt une division ou une très grosse brigade, donc) de 10 000 volontaires… lesbiennes, gays, bis et trans (LGBT).



Je dois donc avouer que, plein de curiosité, je m’attendais, les préjugés (littéraires ou autres) étant ce qu’ils sont, à un roman usant abondamment de la farce comme procédé, quelque part entre « M.A.S.H. » et « Priscilla folle du désert ». Colossale erreur de ma part ! Si l’humour est éminemment présent (notamment dans de nombreux très savoureux dialogues « sur le terrain » entre ces militaires d’un genre en apparence particulier), ces 500 pages d’une grande densité de récit et de réflexion livrent en réalité un techno-thriller politique de très grande qualité…



Techno-thriller en effet, sans aucun doute, tant le réalisme des intrications militaires, politiques, tactiques et humaines n’a rien à envier à des praticiens chevronnés spécialistes du genre tels Larry Bond (son emblématique « Red Phoenix », ou son « Tempête rouge » co-écrit avec Tom Clancy, bien avant que celui-ci ne se mue en prêcheur conservateur) ou Harold Coyle (dont le « Team Yankee » reste un modèle du genre). Mais bien au-delà des technicités impeccables ici mises en œuvre, cette dimension de « Rainbow Warriors » frappe par la profondeur et l’intelligence de sa mise en scène de l’imagination et de la motivation au combat, et de son influence sur les résultats atteignables, sujet que des théoriciens militaires contemporains pointus comme l’Israélien Naveh, ou les Américains rédacteurs du surprenant « Warfighting » de l’US Marine Corps, sont bien loin d’avoir épuisé… Sujet qui résonne aussi bien entendu avec la « trilogie magique » compétence / confiance / signification que les théoriciens les moins conventionnels du management actuel s’échinent à approcher dans un contexte capitaliste qui y est – en réalité – impropre. Et qu’une cause telle celle inventée ici par Ayerdhal permet justement de déployer dans sa plénitude, sans idéalisme mal placé.



Livre politique, de manière encore plus essentielle, par toutes les questions qu’il agence avec habileté dans la trame de l’aventure : motivations philanthropiques d’ultra-riches atypiques et ultima ratio de leur engagement, complexité des motivations et absence d’innocence des « maîtres des réseaux » informatiques et électroniques, conflits d’intérêts entre visées théoriquement démocratiques des nations et appétits financiers des acteurs économiques, qui de nos jours n’ont à se dissimuler que bien faiblement (avec à leur disposition toutes les ressources des puissants storytellings destinés aux opinions publiques), différence profonde, qualitative, technique et humaine entre conquérir le pouvoir et le faire vivre, surtout dignement et en cohérence avec les visées affichées (éternelle question ayant fait chuter à terme, dans l’histoire, nombre de vainqueurs militaires, qu’ils aient été impérialistes ou révolutionnaires…). Une richesse et une force thématiques qui ne quitteront pas le lecteur, de la première à la dernière page…



On peut, on doit aussi noter au passage qu’en tant que roman « sur » les LGBT (même si je considère qu’il ne s’agit pas du véritable propos ici), « Rainbow Warriors » se positionne largement, en termes de sensibilité et de finesse, aux côtés de ces petits monuments que sont, en SF, le « China Mountain Zhang » de Maureen McHugh et le « Slow River » de Nicola Griffith.



Une réussite indéniable, donc, même si elle peut, nettement, surprendre le lecteur, car cette galerie de personnages occidentaux et africains, singulièrement profonde et humaine, et le récit à la fois très détaillé et très fluide de leurs péripéties, demande de la vigilance pour être pleinement appréciée, et mobilise beaucoup de ressources disponibles en questionnement intime, philosophique et politique, sous son vernis initial de légèreté farceuse. Un grand roman, qui pourrait faire curieusement date, à mon humble avis.

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Demain, une oasis

Il vivait à Genève, diplômé de médecine, mais travaillant derrière un bureau à l'Organisation Mondiale d'Expansion Spatiale. Son travail ne le rend pas heureux, mais enfin, il n'est pas à plaindre, il a un gros salaire. Il aurait pu vivre ainsi jusqu'à la fin de ses jours. Mais une nuit tout bascule : il se fait enlever, enfermer, bourrer de somnifères. Quand il se réveille, il est au milieu du désert africain. Ses mystérieux agresseurs lui confient alors la responsabilité médicale d'un village dans lequel ils l'abandonnent.



Le narrateur n'a pas de nom, il l'a perdu lors du kidnapping et se fait désormais appeler l'Interne. On découvre le monde par ses yeux et le constat est terrifiant : dans ce futur non daté, mais néanmoins assez proche, les pays riches, après s'être développés sur le dos des plus pauvres, avoir pollué la planète et réchauffé le climat, n'ont d'yeux que pour l'espace. le tiers-monde, laissé pour compte, crève de faim.

En dehors de la course à l'espace, le futur vu par Ayerdhal, c'est aujourd'hui, mais en pire. le texte date de 1992, mais il n'a malheureusement pas pris une ride.



D'un côté les riches, de l'autre les pauvres, on pourrait craindre le pamphlet moralisateur manichéen mais tout n'est pas si simple. Même si le capitalisme sauvage est désigné comme le grand fléau de ce temps, on ne peut pas dire que ceux qui luttent contre soient des anges pour autant. La fin (faim ?) justifient-elles n'importe quels moyens ? L'évolution du narrateur est très intéressante à cet égard.



L'aspect SF de l'histoire est assez effacé finalement, l'accent étant mis sur l'humain. On sent que l'auteur a écrit ce roman avec le coeur. le monde est dépeint avec beaucoup de cynisme et de dûreté. L'espoir n'y est pas totalement mort mais cela ne tient qu'à un fil. Certains passages sont insoutenables et prennent aux tripes. Les personnages sont bien écrits, complexes et leur évolution est crédible.



Avant d'entamer cette lecture, je ne connaissait pas Ayerdhal. Cette histoire riche en émotions m'a donné envie de découvrir le reste de sa bibliographie.
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Bastards

Alexander Byrd est un jeune écrivain new-yorkais qui a connu un certain succès avec ses premiers romans. Il a même reçu le prix Pulitzer pour son quatrième et dernier en date. Malheureusement, cette reconnaissance qu'il a reçu pour son travail lui a un peu coupé les ailes de l'inspiration et il ne parvient pas à commencer le prochain. Ce n'est autre que Colum McCann, qu'il rencontre un jour à Central Park, qui l'aiguille sur un sujet possible. En effet, depuis quelques temps, une vieille dame semble se débarrasser de voyous avec une facilité déconcertante, malgré son très grand âge. Toujours accompagnée d'un chat selon les témoignages, elle a été baptisée Cat-Oldie par les médias. Intrigué, Alexander part alors à sa recherche. Mais ce qu'il va trouver dépasse de loin tout ce qu'il a pu imaginer...



Voici donc le troisième roman que je lis du sieur Ayerdhal. Après L'Histrion et Demain, une oasis, deux romans de début de carrière du romancier français. S'ils appartiennent plus à la veine science-fictive (car Ayerdhal a marqué de son empreinte la SF française des années 90), ce Bastards relève plutôt du Thriller. Et c'est le tout dernier en date d'une bibliographie déjà bien fournie.



Qu'en est-il alors de ce roman au titre si singulier ? Tout d'abord qu'il part sur les chapeaux de roue ! En quelques courts chapitres, Ayerdhal accroche son lecteur de façon remarquable. Tout de suite, on a envie de savoir ce qui va se passer la page suivante et l'on se surprend à faire défiler les chapitres à une vitesse folle. En plus, on rencontre plein de gens connus (même si je ne les ai pas tous lus), comme Colum McCann (déjà cité), Jerome Charyn, Norman Spinrad... Ce dernier étant un ami personnel du romancier français, on se doute qu'il a dû lui demander la permission de lui faire jouer un rôle relativement important dans l'intrigue (pas majeur non plus, mais quand même), mais pour les deux autres, je ne sais pas.



Ensuite, il y a quelques scènes érotiques comme rarement j'en ai lu dans un roman. Elle sont explicites, certes, mais vraiment superbes. Je ne dirais pas qu'il faut acheter ce roman pour ces petits plaisirs-là, mais pas loin.



Enfin, il y a l'écriture d'Ayerdhal, toujours aussi bien trouvée. Pour faire simple, c'est remarquablement bien écrit. Le style est ciselé, les personnages toujours bien campés.



Cependant, une fois qu'on a passé les deux-cents premières pages, et qu'on en sait un peu plus sur les tenants et les aboutissants de l'histoire, l'attention a tendance à retomber un peu. Je ne dirais pas que je me suis ennuyé, loin de là, mais les rebondissements m'ont semblé alors un peu trop tirés par les cheveux. Je dois bien avouer que je n'ai pas trop accroché aux révélations qui nous sont données à un moment du récit (dont je ne dirai pas un mot). En plus, certains passages avec du name droping dedans m'ont paru arriver comme un cheveu sur la soupe, un peu trop artificiel.



Je dois dire que l'intérêt de ce roman remonte fortement sur la fin. Les cent dernières pages reprennent le rythme imposé au début et la lecture s'en trouve facilitée. La toute fin est un véritable feu d'artifice qui rend les réserves exprimées au-dessus obsolètes. C'est tant mieux parce que je ne voudrais pas que vous pensiez ce Bastards être un mauvais roman. Bien au contraire ! Mais je ne peux pas trop en dire si je ne veux pas vous gâcher l'effet de surprise. A vous à présent de vous faire votre propre opinion. Lisez Bastards et revenez par ici, qu'on puisse en discuter tranquillement.



A signaler aussi qu'Ayerdhal rend hommage à sa compagne, Sara Doke, en la citant en fin d'ouvrage. Mais je vous laisse découvrir comment...



Au final, malgré ses longueurs, Bastards est un super roman qui fera passer au lecteur de vrais bons moments de lecture !
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Transparences

En commençant ce roman je n'avait aucune idée de ce que c'était (il traînait sur les étagères de mon copains), et je l'ai donc lu sans en attendre grand chose.



J'ai adoré le plus grosse partie du livre : j'aime comment un soupçon de fantastique se mèle en réel et pour moi qui ne suis pas fan de film d'espionage ou de complots interplanétaires je me suis surprise à me prendre vraiment au jeu.



Le roman se met en place comme un policier pépère façon enquête derrière un bureau et les choses évoluent de bien des façon. J'ai eu l'impression de voir une succession ou un savant mélange légèrement distillé de policier, de thriller, de fantastique façon super héros, de roman d'espionage, d'avolutions psychologique et de jeu politique. Tous bien dosés et réussi, s'enchaînant bien et agréablement. Le personnage principal est plutôt interessant et assez original, les personnages secondaires sont un peu bateau mais font marcher l'ambiance du roman. Quand à Ann, je ne vous le dirai pas ;).



Par contre, il y a pour moi un gros coup de mou dans le dernier quart du roman où on a l'impression d'avoir tous les éléments en main et d'être tauraudés en long en large et en travers par les états d'âme du héros. Qui ne sont pas inintéressants mais le tout traîne en longueur.



J'ai également été assez peu convaincue par l'épilogue, un peu trop convenu. Cependant ça ne va clkairement pas jusqu'à gacher le reste de l'histoire.



Le style est globalement agréavble à lire. Certains passages sont clairement beau, le style travaillé et crée des ambiances variées. Ce livre n'est pas super facile à lire et demande un peu d'attention, surtout parce que le style est par moment un peu alambiqué avec des informations importantes pas si martelées que ça... pour notre grand plaisir !
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Le Chant du Drille

Je n'ecrirai pas grand chose car je n'ai pas du tout aimé.

Non pas que ce soit mauvais, je pense que l'écriture est de qualité, mais trop de thèmes que je n'affectionne pas dans la science-fiction. J'ai eu beaucoup de mal à rester concentrée sur les détails politiques et je ne suis pas sûre d'avoir compris tous les tenants du complot.
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Etoiles mourantes

Les auteurs ont dû se mettre à deux pour écrire ce roman. Et moi pov' lecteur, j'étais bien seul pour en lire la totalité.



Futur très éloigné, l'humanité a essaimé un peu partout dans l'univers, grâce à la découverte d'une race alien étrange : les AnimauxVilles. Des êtres gigantesques entre le vaisseau, la ville dotés d'une conscience, d'une intelligence et de la parole. Avec eux la technologie a pu se développer et générer des dissensions entre les humains. Voilà donc l'humanité divisée en branches, parties chacune de leur côté. Mais l'apparition d'une double supernova risque de changer la donne.

Voici le résumé de 250 pages !



Un livre ardu, les tenants, l'histoire n'étant donné que peu à peu. On est un peu perdu devant cette foisonnante imagination, des humanités très différentes de ce que l'on connait. Jamais lu un truc d'aussi original, profondément autre.

Mais originalité ne rime pas toujours avec plaisir de lecture. Chaque branche de l'humanité nous est longuement présenté avant d'attaquer le coeur du sujet, à la moitié du roman. On passe de l'ethnographie à la hard SF, de la technique à la relation mère fille, du pouvoir à l'anarchie .

L'impression de lire un fix up, peut être le syndrome de l'écriture à quatre mains. Parfois l'histoire nous prend avec elle, d'autrefois non. Trop long à se mettre en place, trop ardu, j'ai souvent posé ce roman pour lire autre chose de plus captivant.

Arrivé à la moitié, j'avais déjà oublié les histoires des uns et des autres, les pages se font de plus en plus lourdes à tourner. Et la décision d'arrêter la torture se fait.

Le seul truc que je sais : pas pour moi.
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Bastards

On pourrait penser à un polar mâtiné d'éléments fantastiques au début de la lecture, mais l'auteur ne nous donne pas vraiment le temps de prendre du recul pour s'intéresser au genre : on est immédiatement plongé dans l'action, et les événements s'enchaînent sans qu'on ait le temps de reprendre son souffle. Par de savantes touches au préalable partielles, puis de plus en plus présentes, l'auteur distille son fantastique par le biais de chats qui semblent se multiplier à mesure que de nouveaux personnages apparaissent. Il y a un moment où nous sommes un peu perdus entre tous ces protagonistes, mais on reprend vite pied et l'histoire mystérieuse titille bien trop notre curiosité pour que l'on abandonne en si bon chemin. Arrivé au milieu du livre, on a le sentiment d'être proche de la fin et pourtant rien de va plus : l'action rebondit sans effort ni artifice d'aucune sorte et l'histoire bascule tout à fait dans le fantastique teinté de mythologie égyptienne bien menée et bien vue.

C'est un peu comme si l'on quittait avec le héros la réalité trop banale de notre quotidien pour se plonger tout à fait dans une autre réalité, celle des portes "Houdini" comme les appelle Alexander.



J'avoue que l'auteur m'a parfois un peu perdue au milieu de l'intrigue un peu trop teintée de nouvelles technologies pour moi, et je pense n'avoir pas compris toutes les allusions mythologiques, n'étant pas une experte ès mythologie égyptienne, mais l'ensemble reste tellement plaisant et sans temps mort, l'histoire est tellement touffue et riche, que je garde un très bon souvenir de cette lecture enrichissante, puisqu'elle m'a poussée à me renseigner un peu plus sur certains thèmes qui m'étaient trop méconnus.

Seul bémol, le trop grand nombre de personnages et l'action rondement menée empêchent le développement des différents protagonistes qu'on aurait aimé mieux connaître. C'est presque toute une saga réduite à un seul roman et, arrivé au terme de l'histoire, on ressent un peu de frustration de n'avoir pas pu rester plus longtemps à explorer les histoires des uns et des autres, les secrets et mystères qui demeurent encore, et bien sûr continuer la route qu'emprunte chacun… Peut-être que toute cette histoire méritait plusieurs tomes ! Et pourtant, dieu sait que je n'aime pas les histoires qui sont délibérément étalée sur des tomes et des tomes. Mais pour le coup, c'est un peu comme si Harry Potter était racontée en 500 pages ! (la comparaison avec le célèbre sorcier s'arrête bien entendue là, n'y voyez pas d'autres points communs, il n'y en a pas).



Pour terminer sur une note plus positive, il n'en reste pas moins que ce roman est riche d'une grande originalité qui le propulse vers le haut et qui me fera lire, bien entendu, d'autres romans du grand Ayerdhal !
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L'Histrion

Ce livre de 1993 s’ouvre par un hommage de l’auteur à Frank Herbert décédé en 1986 . Et l’ouvrage illustre bien cette admiration d’Ayerdal pour le maître de « Dune » .Il nous introduit dans un univers similaire où s’affrontent pouvoirs planétaires, empires galactiques, Eglises , communautés de femmes télépathes, Androïdes , voyageurs spatiaux . Genesis super cerveau planétaire introduit dans ce jeu politico-militaire un joker ,l’Histrion dont la fonction est de semer le désordre .Pour cela il choisit un être exceptionnel : Ailin/e un sexomorphe (iel peut changer de sexe à volonté mais non pas sans douleur) dont l’origine (humain/non humain) reste mystérieuse et le comportement plutôt anarchisant . Ayerdhal ne manque pas d’imagination mais un trop plein de créativité l’amène à condenser trop de matière en trop peu de pages et le lecteur est un peu perdu dans ce foisonnement de noms, d’entités et de personnages. L’action est un peu noyée elle aussi dans les débats et discussions cosmopolitiques . A noter tout de même l’importance de la question du genre qui anticipe sur certains débats actuels.
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Chroniques d'un rêve enclavé

Pas vraiment surprenant, pas non plus passionnant, il m'a manqué quelque chose pour être convaincue, et là de suite je ne sais pas trop quoi.



Tout m'a semblé trop simpliste, trop facile peut-être même. Je doute que dans notre réalité, ceci puisse "marcher".

Et puis je me méfie des beaux "parleurs", donc ici le personnage "Parleur" ne m'a pas vraiment parlé...

Un comble !

Bref, pas mal, sans plus.
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Cybione

Voici un très bon polar à la sauce science-fiction paru en 1992 et qui n’a pas pris une ride malgré l’avancée incroyable des nouvelles technologies. Le rythme est soutenu, l’action endiablée, le style à la San Antonio, sans chichi, les personnages caricaturaux certes mais c’est comme plonger dans l'univers des vieux polars cinématographiques et c'est délicieux. Je découvre l’auteur, Ayerdhal (un Français), et j’avoue, je me plongerai à nouveau dans ses écrits. 4 étoiles pour cet ouvrage, méritées ! un très agréable moment de lecture.
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Demain, une oasis

Ayerdhal est de la trempe de ces auteurs qui vous marquent au fer rouge. Sa plume est douée d'une vie propre, destinée à vous toucher en plein coeur, à fourailler dans vos émotions pour en extraire les plus brutes, celles qui sont profondément enfouies, et s'extirpent dans un soulèvement inattendu.



Ayerdhal ne m'a pas étonnée, je savais déjà par ses Chroniques d'un rêve enclavé qu'il pouvait me remuer, et je m'étais mise en condition, si tant est que l'on puisse se préparer à une nouvelle rossée émotionnelle ^_^

Et pourtant, il m'a encore cueillie à la racine !



Ne lisez surtout pas le synopsis, ne vous conditionnez pas à l'avance ! Vivez le choc en même temps que le héros de cette histoire, lui qui n'était absolument pas préparé à se faire kidnapper du jour au lendemain... C'est de la commotion éprouvée que l'impact recherché viendra. Et ensuite, après le temps des questions sans réponse, arrivera celui de l'âpre réalité révélée. L'absence de choix faisant naître une vérité qui s'imposera à lui, impitoyable et dérangeante. Celle que l'on préférerait refouler par commodité, mais qui exige une rançon pour peu qu'il nous reste un soupçon d'altruisme.



Dans le désert, à l'arrière d'une jeep vrombissante d'une révolte contenue, les questions assoiffent tout autant que l'aridité de l'environnement. C'est Ayerdhal qui est au volant, ne l'oubliez pas.

Les soubresauts du terrain accidenté ne sont rien comparés à la secousse émotionnelle ressentie lors des haltes, lorsque la poussière retombe et que la misère nous explose en plein visage.



Dans cette étendue de sable abandonnée de tous, Ayerdhal nous rappelle nos priorités, si jamais le monde de demain devait s'écarter de la bonne piste à suivre.

Aux côtés de ravisseurs employant des méthodes de terroristes humanitaires, qui n'épargnent pas leurs détenus, mais les confrontent à la dure réalité, Ayerdhal nous ballotte dans les dunes, révélant derrière la fenêtre du quatre-quatre ce que pourrait réserver un avenir laissant une partie du monde à l'abandon.

Un futur où l'ambition spatiale, coûteuse et égocentrique, se ferait au détriment des plus démunis.



Sous son blindage frappé du sceau de "thriller de science-fiction", ce récit embarque tout sur son passage, tant il est prenant et réussi. Et au détour de l'erg traversé, ses roues soulèvent des messages profondément humanistes, comme une tempête de sable laisserait ses grains s'infiltrer dans les petits interstices de nos esprits confinés par le confort et l'indifférence.

Une humanité qui exsude au point de se demander si l'auteur ne mêlait pas sa sueur et son sang à l'encre avec laquelle il écrivait ses romans.



Je réalise véritablement que lire un roman d'Ayerdhal, c'est comme partir sur une terre rocailleuse en nous délestant en chemin de l'indifférence crasse qui menace de nous coller à la peau. Cette lecture laisse le souvenir d'un baptême de sable asséchant les consciences léthargiques qui oublieraient un peu trop aisément que l'espoir d'une oasis doit appartenir à tous.
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Demain, une oasis

(...)Il s'agit certes d'un roman de Science fiction, mais ne soyons pas plus aveugle que tous les jours, cette détresse, cette pauvreté, cette vie sacrifiée, elle est là en Afrique. Tous les jours pour mieux vivre, on range la situation dramatique de certains habitants dans un petit coin de notre cerveau. On ferme bien la porte à double tour et on jette la clé.



Ayerdhal ouvre toutes les portes fermées et ça fait mal. Il ne fait pas que dénoncer une situation, il le fait bien et avec des mots percutants. Jamais on ne pense à remettre en cause la plume de l'auteur, on l'oublie tant elle est efficace et au service de son sujet.(...)
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Rainbow Warriors

Une lecture fort réjouissante, bien que je me sois demandée tout du long s'il fallait prendre les choses au premier ou au second degré...



Au second degré sans aucun doute, le début si improbable qu'on pourrait en hurler : une centaine de personnalités influentes et très diverses, plus ou moins identifiables (Gorbatchev, Jean-Paul Gaultier, Angelina Jolie et les personnes plus cultivées que moi sauront sans doute nommer le mafieux russe, la vedette rock...) s'allient secrètement pour changer la face du monde. Leur objectif : une révolution mondiale, contre les dictatures et pour les droits de l'homme. Le moyen choisi : monter un coup d'état contre une des pires dictatures africaines, à l'aide de 10 000 volontaires issus d'une des principales minorités de la planète : les lesbiennes, gay, bi et transexuels....



Au premier degré (même si c'est très drôle et fourmillant de dialogues improbables), la description de cette armée atypique qui se joue des normes : instructeurs jouant sur l'auto-dérision pour ne pas manquer de respect à leurs troupes, inventeur fou mettant au point un uniforme couleur paon... Le récit change ensuite subtilement de tonalité : la dérision s'efface peu à peu, au profit d'un roman d'action foncé sur une solide analyse politique.



Le tout est idéaliste, plein d'espoir, mais dénonce tous les travers de notre monde, du post-colonialisme au refus de la différence, sans compromission ni manichéisme. A lire !
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Demain, une oasis

Médecin de formation et fonctionnaire planqué dans une grande administration de Genève promouvant la conquête spatiale, un homme est kidnappé et se retrouve quelques jours plus tard dans un camp au beau milieu du désert, très certainement en Afrique. Là, ses ravisseurs lui expliquent qu'il doit aider la population locale s'il veut survivre. Dans un premier temps, il ne pense qu'à une chose : s'évader...



A la fin du vingt-et-unième siècle (ou au tout début du suivant, ce n'est pas vraiment explicité), les pays occidentaux connaissent un nouveau boom économique grâce à l'essor spatial : stations orbitales de type Lagrange, exploitation minière d'astéroïdes, colonisation du système solaire par l'espèce humaine, etc. Le gros problème de cette société du futur décrite par petites touches par l'auteur, c'est que si les pays occidentaux connaissent un regain de croissance et de confort matériel, c'est loin d'être le cas de tout le monde sur la planète. Un peu comme maintenant, me direz-vous. Oui, exactement, mais peut-être de manière exacerbée. Le grand questionnement de ce roman, c'est justement de se demander pourquoi les pays riches vont coloniser et, pourquoi pas, terraformer des planètes aujourd'hui hostiles à l'homme, comme Mars, ou même Vénus, alors que la Terre elle-même connait des lieux inhospitaliers, parce que recouverts de déserts, et où les gens meurent de faim. Pourquoi donc aller dépenser des milliards pour une entreprise qui, au final, ne bénéficiera qu'à une toute petite partie de l'espèce humaine ? Cette réflexion transposée dans un monde futur plus que probable n'est que le reflet, à peine déformé, de ce qui se passe actuellement sur le globe, en 2014. Mais n'est-ce pas la le propre de toute bonne oeuvre de Science-Fiction ? Parce que même si ce livre est présenté par le nouvel éditeur du romancier (Ayerdhal est très fidèle aux éditions Au diable vauvert depuis ce roman-ci, justement) comme un thriller (ce qu'il est, par bien des aspects), c'est avant tout un roman de Science-Fiction, et un très bon.



Au final, c'est peu de dire que j'ai beaucoup aimé ce roman, très court et très bien écrit. Les événements s’enchaînent avec une efficacité effrayante (un peu trop vite, peut-être ; parfois certains événements manquent quand même de matière pour être crédible, mais peu importe). Quand on a ouvert ce roman, on ne peut le lâcher et le dévorer d'une traite. Un livre d'un humanisme sincère (sans naïveté je pense) qui fait du bien en ces temps où dominent le cynisme et le chacun pour soi...



Un roman qui a remporté le Grand Prix de l'Imaginaire en 1993, tout à fait mérité à mon humble avis.



A.C. de Haenne
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Transparences

Un bon mélange de fantastique, thriller et critique de la société. J'ai adoré.
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La Bohême et l'Ivraie

Un peu de mal au début (il faut se familiariser avec le vocabulaire de l'auteur) mais une très bonne surprise au fil de la lecture. Ayerdhal est décidément allergique au pouvoir et tant mieux !
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Demain, une oasis

On m’a offert ce livre et j’ai eu un immense plaisir à le parcourir. Ce fut la découverte non seulement d’un auteur, mais d’un univers auquel il me tardait chaque fois de revenir. Un médecin se fait kidnapper et se réveille dans le désert africain entouré d’un groupuscule de médecins humanitaires anarchistes. Ses ravisseurs, aux méthodes terroristes, ont pour tête dirigeante une dénommée Dziiva. Pourquoi ce kidnapping? Un moyen de pression et de vengeance sur les nantis de l’Occident. Par l’entremise de ses deux protagonistes (Dziiya et le kidnappé), deux mondes s’opposeront : les pays industrialisés (sous la forme futuriste du monde spatial) et le tiers-monde (désert africain). À mon sens, la force de ce roman repose sur la richesse des dialogues philosophiques entre ces deux personnages qui sont autant de représentations de la privation de liberté, du libre choix, de la conscience humanitaire et de l’altruisme.



Dziiva, la plus revendicatrice des deux, critiquera le gouffre économique causé par la spatialisation. L’aide et la conscience humanitaires qui se seront éteintes par le même phénomène. Elle décrira avec un impressionnant doigté la spirale hiérarchique de l’altruisme. À commencer par « charité bien ordonnée commence par soi-même »… Elle cherchera à inverser les priorités pour d’abord nourrir les affamés, soigner les malades et loger les sans-abri. Mais elle ne manquera pas de rappeler que cette initiative impliquerait d’enrayer l’égoïsme, la quête de privilèges, la notion de profit ou de puissance. C’est donc un roman fort en réflexions sur le monde industrialisé.



Le titre tire son origine de la démarche sous-jacente à toute cette entreprise : terraformer le désert, c’est-à-dire transformer son environnement naturel afin de le rendre habitable. Même si j’arrivais à en déduire le sens, ce mot m’était alors inconnu. Après quelques recherches, j’ai lu quelque part que la « terraformation » est un terme de science-fiction qui a été popularisé par l’auteur américain Jack Williamson. Forts de cette information, vous vous demanderez sans doute si notre kidnappé, fraîchement débarqué dans ce désert africain, arrivera à reconnaître les failles de son système qui privilégie les plus nantis au profit des pauvres… Pour le savoir, il faut le lire…



On dit d’Ayerdhal qu’il est un homme engagé, et je n’ai aucun mal à le croire. Chaque grain de ce désert est l’empreinte vivante de ses idéologies. Je remercie l’acteur de ce présent qui m’a amenée à découvrir un auteur remarquable, riche de profondeur humaine et d’imagination…


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Star Ouest

Très antho avec des textes très variés par des auteurs connus et reconnus aevc un coup de coeur pour "Cahen Crépuscule " de Yaël-July Nahon et sa belle nouvelle, ciselée, forte avec des personnages étonnants et attachants. Texte avec énormément d'humour. On passe de rebondissements en rebondissements. Texte résolument FEMINISTE !
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Rainbow Warriors

Un ancien secrétaire général des Nations Unies décide de secouer le monde. Il va pour cela monter une opération de grande envergure visant à renverser le gouvernement corrompu et intolérant d'un pays africain. Avec l'aide d'idéalistes, il réunit une armée privée de LGBT : Lesbian, Gay, Bi et Trans. Il est temps que l'homme apprenne la tolérance, même si pour cela il faut forcer les choses...



Vous l'aurez compris en prenant connaissance du postulat de départ, ce livre est là pour dénoncer et nous faire réagir. On voit vite la thématique de base, l'égalité quel que soit son orientation sexuelle. Mais le livre est loin d’être centré sur ce thème, on y parle de l'économie mondiale, de la corruption, de la main-mise des puissants sur le destin des masses, et bien d'autres choses.



« En matière de finances internationales, la Banque mondiale, le FMI et Goldman Sachs, pour ne citer qu'eux, ne sont pas moins immoraux que les petits tyrans et leurs acolytes. »



Ayerdhal sait mettre le doigt là ou ça fait mal. Dans cette période économiquement chahutée où notre degré de tolérance envers les exactions des politiques est mis à mal, il nous rappelle que la nature humaine est souvent absurde. On tape facilement sur les minorités mais on hésite à "bousculer" les puissants...



Pour en revenir au livre lui-même, aborder autant de thèmes d'actualités aurait rapidement pu devenir ennuyeux mais l'auteur arrive à nous accrocher grâce à une histoire habile et attachante .

Côté personnages, il y a de quoi faire. Peut-être même trop ? Il y en a beaucoup, ce qui permet d’éclater les points de vue mais rend parfois l'ensemble un peu confus. J'ai particulièrement aimé les personnages atypique que sont Pilar, Andréa et Jean No.



Pour conclure, Rainbow warriors est un livre au suspens habilement dosé et à l'impertinence acide. Rajoutez-y une pincée d'humour et vous obtiendrez un thriller efficace.



Note : 7,5/10
Lien : http://www.les-mondes-imagin..
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