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Critiques de Saki (53)
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L'insupportable Bassington : Suivi de quatr..

Francesca Bassington habite une maison cossue dans Blue Street W. Elle est très fière de son intérieur et notamment de son salon richement décoré de porcelaine de Saxe, de tapis persans, de services à thé de Worcester, d'un meuble Boulle et surtout d'un Van der Meulen ayant appartenu à son père. Cette pièce reflète parfaitement la personnalité de Francesca : “Francesca elle-même, si on l'avait brusquement priée de décrire son âme, aurait probablement décrit son salon. Non parce qu'elle aurait considéré que le salon avait marqué son empreinte sur l'âme, et qu'on pouvait donc grâce à l'examen approfondi du premier, découvrir les traits dominants de la seconde, et même deviner ses replis secrets, mais bien parce qu'elle aurait obscurément reconnu que son salon était son âme.” Le problème c'est que la maison de Blue Street n'appartient pas à Francesca, elle lui a été léguée par une vieille amie, Sophie Chetrof qui souhaitait l'offrir à sa fille Emeline lorsque celle-ci se marierait. La seule solution pour que Francesca puisse conserver sa précieuse maison est que son fils, Comus, épouse Emeline Chetrof. Mais Comus Bassington est un personnage difficile à manipuler.



Hector Hugh Munro dit Saki (”échanson” en farsi) eut une carrière littéraire fort courte. Né dans la colonie anglaise de Birmanie en 1870, il rentra en Angleterre à l'âge de deux ans. Il voyagea, à partir de 1900, dans les Balkans, en Pologne, en Russie et à Paris. A partir de 1908, il commença sa carrière d'écrivain notamment avec des recueils de nouvelles comme “Reginald” ou “Les chroniques de Russie”. Il s'engagea dès 1914 dans l'armée et mourut en France en 1916.



“L'insupportable Bassington” fut écrit en 1912 et c'est une démonstration des deux facettes de la personnalité de Saki : l'humour et la noirceur. La victime de l'humour cruel de Saki et de Francesca Bassington, c'est Comus. Le pauvre garçon a le défaut de la frivolité, de l'amour du jeu et de la féroce gaieté. “Son physique correspondait exactement à son étrange nom païen. Ses grands yeux gris-vert semblaient toujours étinceler d'une malice diabolique et d'une joie orgiaque ; ses lèvres arquées auraient pu appartenir à quelque faune au rire pervers et on s'attendait presque à voir des embryons de cornes se dessiner dans ses cheveux noirs lissés, et brillants.” Sa mère aime trop son confort, ses précieux objets, pour le laisser vivre à sa guise. Elle a besoin qu'il s'établisse, qu'il se marie pour lui assurer son avenir. Elle échafaude des plans afin d'y arriver mais Comus est un être fantasque. Par exemple, afin de lier Comus à Emeline Chetrof, Francesca demande à son fils de prendre soin du petit frère de celle-ci, Lancelot, admis dans la même école. Mais Comus ne trouve rien de mieux que de battre à coups de canne ce jeune bizut ! Autant dire que les projets de mariage de sa mère tombent à l'eau…



Mais le roman de Saki a une face plus sombre. Francesca Bassington souhaite que son fils parte assez loin et a du mal à supporter autant d'énergie. “Je l'aime beaucoup, évidemment, mais je supporte très bien la séparation.” Après plusieurs tentatives pour le marier, son voeu se réalise. Francesca oblige Comus à prendre un poste de secrétaire en Afrique. A partir du départ de Comus, le ton change. De l'ironie des premiers chapitres, on passe aux regrets. La jeune femme courtisée par Comus, a épousé un prétendant plus solide mais elle le regrette dès son voyage de noces. La mère de Comus se sent finalement bien seule et son petit monde s'effrite petit à petit. L'amertume emplit son salon jusqu'à la cruelle conclusion.



“L'insupportable Bassington” était la première oeuvre de Saki que je lisais mais ce n'est pas la dernière. J'ai beaucoup apprécié son humour féroce sur ses différents personnages. Les travers de la haute bourgeoisie et de l'aristocratie édouardienne sont épinglés de manière incisive et pince-sans-rire. A noter que les éditions Pavillons Poche ont complété le roman de quatre nouvelles, genre dans lequel Saki était passé maître.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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L'omelette byzantine

Si vous pensez que les vieux livres sont ennuyeux, tristes ou trop sérieux, la lecture de "L’omelette byzantine" vous fera peut-être changer d’avis. Ce livre est un recueil de nouvelles satiriques, ravageuses, spirituelles, burlesques, loufoques, voire étranges. Saki, nom de plume d’un écrivain édouardien dont je n’avais jamais entendu parler, est connu pour ses brillantes nouvelles. Elles sont toutes très courtes, de quelques pages seulement, mais cela ne les empêche pas d’être abouties et captivantes. Bien que très variées, on y retrouve des thèmes et des personnages récurrents par exemple Reginald et Clovis, deux jeunes gens qui passent leur temps à se mettre dans le pétrin ou à aider les autres à s’y mettre. Nombre des nouvelles relèvent de l’humour satirique, Saki s’amusant à ridiculiser ses compatriotes aisés ou aristocrates, à se moquer de leur hypocrisie sous le vernis de la respectabilité. C’est un humour qui ne provient pas de malentendus comiques ou de scènes amusantes, mais qui réside plutôt dans l’ironie des répliques, dans la précision désopilante des descriptions, dans les analogies alambiquées, élégantes ou originales par exemple : « Latimer Springfield était un jeune homme sans gaieté, à l’air un peu vieillot, et qui s’était lancé dans la politique un peu comme d’autres prennent le demi-deuil. » Saki maitrise parfaitement le sarcasme, il observe et décrit avec netteté ses personnages, détaille leurs travers ou leurs défauts pour les lier à son récit caustique. Je m’attendais moins cependant au côté macabre de certaines nouvelles, un penchant que l’humour noir et grinçant de Saki ne fait qu’accentuer comme dans « L’habit ne fait pas le salut ». J’ai été également surpris de trouver des nouvelles relevant de l’imaginaire (« L’âme de Laploshka », « Laura ») ou d’autres pleines d’étrangeté, à la limite du fantastique, oscillant entre horreur et humour et pour lesquelles je ne savais guère si je devais sourire ou frissonner. « La musique sur la colline » par exemple imagine le dieu grec Pan errant dans les forêts autour d’une propriété de campagne anglaise et, ce faisant, confère à ces lieux tranquilles et paisibles une menace fantastique. Dans un autre recueil se trouve même une effrayante histoire de loup-garou intitulée « Gabriel-Ernest ». La présence de sauvagerie en liberté à proximité de la société civilisée ne m’a pas troublé ou déçu. Bien au contraire, elle apporte un contrepoint intéressant et peut-être même salutaire aux badinages et à l’esprit de salon.

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La dimension fantastique, tome 2

Ce second opus de La dimension fantastique convainc moins que le premier... la faute, sans doute, au nombre plus réduit de nouvelles : forcément, quand il y en a peu, l'équilibre entre les bonnes et les plus bof est vite rompu.



… L'avantage, c'est que ça permet de parler en détail de chacune sans se retrouver avec un roman-fleuve en lieu et place de critique.



« L'élixir de longue vie », qui ouvre le recueil, commence plutôt pas mal : bienvenue en Italie, dans un palais, en pleine orgie, pendant que le père du héros se meurt. Ambiance ! Cette nouvelle est sans doute la plus horrifique de toutes, pas à cause de gore ni de violence ni de fantômes tapis dans les coins, mais bien parce que l'être humain est capable du pire par égoïsme. Le problème, c'est que tout ça est un peu longuet, sans parler de la fin en Espagne, qui part en délire complet.



L'intrigue de « Gottfried Wolfgang » a beau être classique et prévisible, la nouvelle n'en reste pas moins sympathique et sans temps mort, avec un cadre original (la révolution) mis au service de l'histoire mais non son sujet. Le texte est court et va à l'essentiel, ce qui, après la nouvelle précédente, fait d'autant plus de bien.



« Sredni Vashtar », ah ! Sredni Vashtar ! Si l'un des textes devait vous convaincre de craquer pour cette anthologie, c'est bien celui-là. Lui non plus n'est pas très long, mais c'est un petit bijou d'ambiance ; une plongée au cœur de l'enfance, où sont préservés intacts l'injustice des adultes, l'imagination galopante et une certaine cruauté innocente, aussi. Sans oublier la plume enchanteresse de Saki. Bref, Sredni Vashtar est encore et toujours un coup de cœur.



« La chambre perdue » est une autre bonne pioche, même si là encore, on en devine sans mal les tenants et aboutissants. C'est plutôt la façon dont l'auteur plonge son héros dans l'horreur qui est intéressante, via une métamorphose rudement bien orchestrée. Les interactions entre les protagonistes, en revanche, manquent singulièrement de naturel, mais dans l'ensemble, le texte est plutôt plaisant.



« Les filles de la nuit » : « tout ça pour ça ». Certes, en tant que collectionneur de poupées, il est toujours sympathique de tomber sur des personnages partageant la même passion. Encore que les poupées du Modeleur sont particulièrement effrayantes et plongent sans difficulté la nouvelle entière dans une atmosphère de malaise. Mais là encore, c'est long, très looooong pour une conclusion que l'on devine dès le début. Ajoutez à ça un personnage principal à peine plus sympathique que l'antagoniste, et l'on n'a qu'une envie : en voir le bout, mais pas pour de bonnes raisons.



« Hier, c'était Lundi » est un petit bijou d'absurde. En conséquence, son déroulement est souvent déroutant et le lecteur n'a guère plus de repères qu'Harry Wright. Par contre, niveau originalité, la nouvelle est tout simplement imbattable ! Aussi, même si l'on ne comprend pas toutes les explications tarabiscotées sur le pourquoi du comment, se laisse-t-on séduire sans mal. La plume de Theodore Sturgeon est légère et malicieuse ; le texte se savoure comme un petit bonbon qui pique : il n'est pas agréable sous tous ses aspects, mais son goût s'avère inimitable.



En résumé, ce second volume de La dimension fantastique n'est pas dénué d'intérêt, même si tous les textes sont loin de se valoir. Contrairement au précédent, il arrive donc qu'on s'y ennuie... cependant, avec deux histoires valant franchement le coup d'être découverte et deux autres sympathiques, qu'importent les moins bonnes ? Comme souvent avec les anthologies, finalement.
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Le cheval impossible

39 nouvelles (très courtes donc) pour un livre de 300 pages

Un livre choisi juste pour son titre  - au mot « cheval » je suis capable défaire des kilomètres au petit trot.



Avis mitigé au final - le cheval impossible étant la première nouvelle, très réussie - le reste m’a paru un peu tristounet ensuite ...



Je disais donc que la première est un petit chef d’œuvre d’humour anglais : les Mullet essaient de vendre leur canasson Nessus depuis trois ans et le jour où ils ont enfin trouvé un pigeon pour acheter cette bête caractérielle et meurtrière...l’infortuné Mr Péricarde, celui ci demande la fille de Mrs  Mullet en mariage ! Or Mrs Mullet a 6 filles à marier et un bon prétendant ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval !

Comment lui faire épouser Jessie et garder le futur mari vivant jusqu’au mariage ?



La deuxième nouvelle est également très drôle : une bonne famille anglaise est prise au piège d'un kleptomane....la maîtresse de maison m’a bien fait rire avec son sens de l’improvisation ...



Les anglais en prennent pour leur grade avec leur clubs, leurs « empires », leur manoirs inconfortables et les disputes d’une certaine classe sociale à la fois oisive, mais moins riche que les apparences qu’elles veulent bien donner...

Les femmes ne sont pas laissées pour compte non plus : la chute de la nouvelle « Excepté Mrs Pentherby » est tout simplement hilarante, l’auteur réussit à rendre cette femme absolument insupportable jusqu’au revirement final : le lecteur se fait balader en tout impunité...

De même la nouvelle « Hermann l’irascible », qui met en scène le droit de vote des femmes et le rôle des suffragettes en Angleterre, est un bijou d’ambiguïté : l’auteur est il misogyne ou à contraire plaide-t-il pour le droit de vote des femmes ? tout et son contraire est dit dans cette nouvelle qui m’a fait penser à Jonathan Swift et sa « Modeste proposition »  : plaider l’implaidable fait-il avancer la plaidoirie ?

Vous n’avez pas suivi ...c’est fait exprès ...



Au final la moitié des nouvelles m’a vraiment plu et l’autre moitié m’a paru fade et un peu vieillotte. Une bonne moyenne ?
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La fenêtre ouverte

Il y a peu de choses que les Français envient aux Britanniques mais il y a au moins Saki qui est producteur d' un humour que nous n'avons pas. C'est fait de petites méchancetés du quotidien, de comportements excentriques, de rivalités sociales mettant en jeu de vieilles ladies, d'enfants pervers ou victimes et d'animaux instrumentalisés. Chez Saki on retrouve aussi un objet disparu de la littérature : la campagne avec ses habitants, sa faune et sa flore. Toutes ces nouvelles se savourent avec délice comme un bon pot de marmelade.
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Sredni Vasthar

Etoiles Notabénistes : ******



Sredni Vasthar

Traduction : Gérard Joulié pour l'Edition "Nouvelles - Edition Intégrale" - Editions de l'Age d'Homme dont cette nouvelle est extraite



ISBN : Inconnu. Pour l'édition L'Age d'Homme : 9782825117453



Beaucoup d'entre nous - ce fut mon cas - lurent pour la première fois cette nouvelle dans une anthologie de récits fantastiques présentés, en ce qui concerne mon exemplaire, dans "Le Livre de Poche", sous le label "Alfred Hitchcock présente" - "Le Livre Poche" a édité, sous cette présentation, trois recueils de nouvelles d'épouvante ou encore insolites (dont "Histoire Epouvantables" et "Histoires A Ne Pas Lire La Nuit") que je vous recommande car ils sont, et de loin, bien supérieurs à ce que devait faire Pocket bien plus tard. Rassurez-vous, vous trouverez par-ci, par-là, dans cette rubrique, nombre de fiches relatives aux textes les plus marquants (à mon sens) desdites anthologies auxquelles je conserve toute ma tendresse. (Et en plus, je SAIS où je les ai rangées, c'est-y-pas beau, ça ? )



Pourtant, quand on cherche à l'analyser, "Sredni Vasthar" apparaît, un peu à l'image du "Qu'Etait-Ce ?" de Fitz-James O'Brien, dominé par cette ambiguïté qui laisse au final la porte ouverte aussi bien au réalisme qu'à l'épouvante pure. Alors que, au contraire, l'autre nouvelle de Saki que je connaisse et qui appartient au genre fantastique, "La Musique sur la Colline", est, sans aucun doute possible, un récit d'horreur. (Nous en parlerons plus tard.)



Au centre de l'intrigue de "Sredni Vasthar", un trio inégal : Mrs de Ropp, une femme d'un certain âge, aigrie et sadique, qui aime à torturer moralement un pupille dont elle n'a accepté la garde que parce que tout le monde pense, la Faculté en tête, qu'il ne dépassera pas ses dix/douze ans ; Conradin, le pupille en question, un jeune garçon d'autant plus délicat et fragile que son entourage et ses médecins passent leur temps à le lui enfoncer dans le crâne, petit personnage introverti qui, profondément malheureux au sein d'un monde sur lequel règne Mrs de Ropp, n'a pour autre solution que de trouver refuge dans l'imaginaire et le rêve ; et enfin un furet de belle taille que, pour faire plaisir à l'enfant (en prenant soin que leur maîtresse ne s'en aperçoive, les membres du personnel de Mrs de Ropp se montrent bien souvent compatissants envers l'enfant livré au sadisme moral et mental de sa tante), lui a apporté le jardinier.



Installé dans la resserre qui sert plus ou moins d'atelier de jeux extérieur à Conradin (ce que Mrs de Ropp tolère en général, probablement heureuse de ne pas avoir alors l'enfant dans les pattes), dans une cage certes mais pourvue d'une paillasse moelleuse, et ponctuellement nourri, voire caressé par Conradin, auquel il s'est habitué, le furet, que l'enfant finit par baptiser "Sredni Vasthar", nom exotique et digne du dieu qu'il imagine voir incarné sous la fourrure de l'animal, a pour co-locataire, mais dans l'autre coin de la resserre et soigneusement hors de portée de ses redoutables mâchoires, une poule de Houdan un peu vieille, c'est vrai, mais fort aimable, à laquelle Conradin porte également une certaine affection même si, bien sûr, cette poule n'est pas aussi intéressante que Sredni Vasthar.



Se réfugiant dans ses rêves à chaque coup de griffe ou de dents de sa tutrice - vous n'avez qu'à imaginer combien il a pu et continue à en recevoir - Conradin qui, on le comprendra sans peine, nourrit une haine croissante pour Mrs de Ropp, ne se sent vraiment à l'abri que dans la resserre. Là, il rêve, lèche ses plaies - et imagine, entre autres, un hymne à la grandeur du dieu Sredni Vasthar. Mais tout commence en fait par une rage de dents qui fait souffrir Mrs de Ropp pendant trois jours - bien fait ! - et que Conradin se persuade lui avoir infligée par la prière journalière d'action de grâces qu'il adresse chaque soir à son dieu.



Evidemment, arrive le moment où Mrs de Ropp, remise de ses maux de dents, remarque l'intérêt manifesté par Conradin envers la resserre. Elle en conclut, en bonne sadique, qu'il trouve à s'y rendre une source de bonheur et, du coup, elle en fait l'inspection. La malheureuse poule de Houdan tombant immédiatement sous ses yeux, elle ne voit pas Sredni Vasthar, lequel se tient, rappelons-le, dans un coin plus écarté et plus sombre. Dans un état proche de la jouissance pure, elle fait enlever le pauvre gallinacé et le vendre illico, profitant du goûter pour annoncer, en fanfare et sans préparation aucune, la nouvelle à Conradin.



Lequel blêmit peut-être un peu - ce qui inquiète vaguement sa tutrice, laquelle ne voudrait pas se voir accusée de mauvais traitements à enfants - et serre les lèvres mais ne dit pas un mot. Simplement, sa supplication journalière à son dieu bien-aimé croît en intensité : "Sredni Vasthar, exauce ma prière ..." L'enfant ne précise jamais ce qu'est ce vœu qu'il tient tant à voir exaucer par son idole mais on devine facilement sa nature ...



Les visites de Conradin se poursuivant à la resserre, Mrs Van Ropp en conclut qu'elle a raté quelque chose. Et hop ! nouvelle inspection en perspective. Après avoir fouillé de fond en comble la chambre de son pupille et déniché une clef en laquelle elle voit celle de l'énigme, elle se rend, toute seule car elle ignore tout du danger qui l'y attend, à la resserre, bien décidée, cette fois-ci, à faire place nette. Il pleut, il vente, il fait froid et Conradin, posté à la seule fenêtre du rez-de-chaussée qui lui permet de conserver un œil sur la remise, attend, attend ... Il sait, bien sûr, que Sredni Vasthar n'est qu'un furet et que Mrs Van Ropp va encore triompher mais, durant ces minutes qui s'éternisent de manière anormale, devant cette porte laissée ouverte qui ne cesse de battre et de battre, avec un petit air moqueur, dans le vent, l'Espoir renaît en lui ...



La fin, d'une fluidité parfaite et d'une ironie grinçante, vous laisse le choix, lecteurs : ou Sredni Vasthar était bel et bien un dieu, de Vengeance et de Colère, ou bien ce n'était qu'un furet, un peu plus grand, plus long et plus malin que les autres, c'est tout.



Pour moi, inutile de vous préciser, je l'espère, que ce bon Sredni Vasthar est toujours comme je le voyais alors que j'avais quatorez / quinze ans : un dieu. Un dieu, aux dents longues et meurtrières, aux griffes bien affûtées et sans pitié, qui protège les enfants maltraités des sadiques.



Bonne lecture et que Sredni Vasthar, dans Sa Grande & Redoutable Puissance, vous accompagne durant toute votre lecture - et veille à tout jamais sur vos rêves, surtout si, il y a de cela plus ou moins longtemps, vous avez connu, sous une forme ou sous une autre, ce qui fut longtemps le lot de Conradin ... ;o)
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L'omelette byzantine

L'indifférence ou la méchanceté se nichent partout chez Saki, mais c'est encore plus amusant quand elle se dissimule sous un fard convenable pour la société. Saki se fait un malin plaisir de tordre la situation afin de mieux les découvrir et les faire se découvrir entre eux, comme dans un jeu d'imitation, "Un rien de réalisme" !. Une ironie mordante mais si généreuse, un rien bon enfant. Voir "Les jouets pacifiques" ou l'histoire de ce Groby Lington, qui prend successivement les traits et les attitudes d'un perroquet, d'un singe, puis d'une tortue.



"– Avez-vous écrit pour remercier les Froplinson de ce qu'ils nous ont envoyé ? demanda Egbert

– Non, dt Janetta, avec un rien lassitude et d'agacement dans la voix. J'ai écrit onze lettres aujourd'hui exprimant ma surprise et ma gratitude pour toute une série de cadeaux charmants, mais je n'ai pas écrit aux Froplinson.

– Il faudra que quelqu'un leur écrive, dit Egbert

– Je n'en disconviens pas, mais je ne crois pas que ce quelqu'un doive être moi, dit Janetta. J'écrirais volontiers une lettre de récriminations ou de cruelle moquerie ; à vrai dire, je le ferais même avec plaisir, mais je suis parvenue au terme de mes possibilités d'exprimer une amabilité servile. Onze lettres aujourd'hui et neuf hier, toutes empreintes du même esprit de gratitude extasiée ; vous ne pouvez vraiment pas compter que je m'asseye pour en rédiger une autre. Il y a des moments où l'inspiration vous manque."
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Beasts and Super-Beasts

Saki fait partie de ces auteurs injustement méconnus. Mais peut-être qu'une conjonction d'éléments vont aider à sa redécouverte.

Tout d'abord, cela fera 100 ans qu'il est décédé en novembre 2016, lors de combats à Beaumont-Hamel.

Ensuite, cet auteur pourrait bénéficier du succès de Downton Abbey. En effet, ce conteur brillant et cynique, qui se situe quelque part entre Guy de Maupassant et Osacr WIlde, s'est fait une spécialité des chroniques acerbes sur l'aristocratie anglaise. En quelques pages, il croque des situations cocasses et jouissives, se moquant de cette bonne société représentée dans la série de Julian Fellowes.

Il pointe avec esprit l'hypocrisie constante, les petites bassesses, la jalousie permanente... le tout emballé dans un emballage de bonnes manières et de convenance. Ses nouvelles les plus célèbres mettaient d'ailleurs en scène Clovis ou Reginald, de jeunes fils de bonnes familles promenant leur dandysme avec juste ce qu'il faut de recul et de mépris pour provoquer des réactions détonanntes.

Cela nous vaut de courts récits excédant rarement les 10 pages portés par un humour féroce et un (mauvais) esprit so british.
Lien : http://chroniqueseclectiques..
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La fenêtre ouverte

Véritable inconnu sur nos vertes contrées, Hector Hugh Munro, ou Saki de son pseudonyme, est un auteur anglais ayant pourtant un véritable don pour l'humour absurde littéraire.



Imprégnant de son enfance passée son style et ses histoires, il dévoile ,via de très courtes histoires de quatre pages, une vision légère du monde qui l'entoure. Avec toujours cette thématique de l'enfant, du rapport des bourgeois aux classes populaires, il offre ici une trentaine de nouvelles à l'humour savamment maîtrisé et savoureux. À l'image de son personnage préféré, Clovis, présent dans une grande partie de son œuvre, Saki illustre ce point de vue impassible face aux évènements burlesques qui jalonnent sa vie.



D'un jeune garçon vénérant un furet jusqu'à un chat qui parle, ce recueil est une Fenêtre Ouverte vers son univers rempli de dandys hypocrites.



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L'insupportable Bassington : Suivi de quatr..

L’insupportable Bassington en question est le fils de Francesca, dame de la bonne société, « qui si on l’avait priée de décrire son âme, aurait dépeint son salon ». Sa mère est oisive et désargentée, essaie de s’en sortir financièrement tant bien que mal tout en sauvegardant les apparences, et son fils est une charge et une source d’inquiétudes. Elle n’envisage qu’une seule solution pour s’en débarrasser, un riche mariage, mais Cosmus, même s’il est beau garçon, ne se caractérise ni par son intelligence, manifeste d’une façon ostentatoire son égoïsme et son manque d’égards pour les autres. Difficile donc d’amener une demoiselle qui a le choix à le prendre comme mari.



On retrouve dans ce roman l’humour décapant et vache de Saki. Néanmoins à mon sens, il donne le meilleur de lui dans la nouvelle, la brièveté de cette dernière lui convient infiniment mieux. L’intrigue est en effet laborieuse, les rebondissements facilement prévisibles. Même si l’auteur arrive à écrire des paragraphes éblouissants de drôlerie et de méchanceté sur tel ou tel personnage, il peine à construire de véritables caractères, avec des aspects complexes contradictoires et dépeindre les sentiments et surtout leur évolution.

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L'omelette byzantine

Un recueil de nouvelles très courtes à l'humour so british, drôles, cyniques, se déroulant dans le grand monde, et qui dérapent inévitablement. J'adore
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La fenêtre ouverte

J'aime l'auteur Saki et ses contes dont le sujet est la méchanceté de certains enfants.

La fenètre ouverte est, je crois, le 'short story' le plus connu de Saki.

Titre original: The open window



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La dimension fantastique, tome 2

6 nouvelles d'histoires fantastiques écrits par les plus grands : Honoré de Balzac, Pétrus Borel, Saki, Fitz James O'Brien, Jean-Louis Bouquet et Théodore Sturgeon
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L'insupportable Bassington : Suivi de quatr..

Francesca Bassington vit dans une agréable maison à Blue Street. Le seul problème c’est que cette maison lui a été léguée par une vieille amie jusqu’à ce que la nièce de cette dernière, Emeline , se marie. Francesca voit en en son fils Comus le futur époux d’Emeline ce qui lui permettrait de conserver son confort. Mais Comus va faire tomber à l’eau les plans de sa mère...



Ce livre est un vrai régal. L’auteur a écrit ce livre en 1912, un siècle plus tard je le découvre, mais mieux vaut tard que jamais…



Saki dépeint à coups de canifs habiles et bien aiguisés la haute société Anglaise. C’est acéré, vif et succulent (rien que ça)! Francesca Bassington apparait bien plus attachée à ses bibelots qu’à son fils. Pas de relation mère-fils baignant dans de la tendresse ou dans de l’amour. Elle n’a qu’une idée en tête son confort ce qui l’oblige à trouver pour Comus une riche héritière. Son fils Comus, joyeux, fantasque et imprévisible, aime la vie et porte tout à la dérision avec humour.



Le roman prend un autre tournant abandonnant toute forme d’humour quand Comus part à l’étranger.

La suite sur :

http://fibromaman.blogspot.com/2010/08/saki-linsupportable-bassington_22.html


Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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La dimension fantastique, tome 2

Un recueil de six nouvelles fantastiques. Le détail. J'avais déjà lu "l'élixir de longue vie" de Balzac qui d'après moi n'est pas le meilleur texte de l'auteur. La variante sur le personnage de Don Juan est cependant intéressante et l'écriture touche comme toujours au sublime. Un peu trop d'horreur surajoutée toutefois. "Gottfield Wolfgang" de Petrus Borel est une nouvelle courte où l'histoire fonctionne bien mais comme souvent dans les textes courts on en aurait voulu davantage. J'ai quand même bien aimé. "Sredni Vashtar" de Saki est également assez court. L'histoire est originale et assez touchante mais là encore il manque un petit quelque chose. "La chambre perdue" est beaucoup plus long et moyennement convaincant car un peu opaque. Dommage car il y a de l'idée. "Les filles de la nuit" a une intrigue intéressante mais là encore c'est trop brouillon et opaque. "Hier était lundi" de Théodore Sturgeon est ma nouvelle préférée du recueil. De dimension métaphysique et philosophique, ce récit est une petite merveille subversive qui ressemble à un rêve (du genre cauchemar). En résumé un recueil de qualité moyenne mais pas désagréable. Dispensable je pense.
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La dimension fantastique, tome 2

Contrairement à quelques-uns ici (nous ne sommes pas nombreux et gardons bien nos distances à cause de la covid.) je ne trouve pas que ce recueil 2 soit moins bien que le 1er car - outre le fait qu'il contient une présentation des auteurs (qui m'étaient inconnus, à part Balzac) il contient 2 nouvelles que j'ai trouvé meilleures que celles du tome 1 : celle de Balzac et celle de Jean-Louis Bouquet.

Ce sont 2 nouvelles "faustiennes", c'est-à-dire qu'il y est question du Diable et d'un pacte, conscient, volontaire ou pas, avec lui. Et ça, j'adore !

(dans l'ordre des nouvelles)

J'avais, de Balzac, bien apprécié la Peau de Chagrin, court roman, et j'ai eu plaisir à retrouver une veine proche dans l’Élixir de Longue Vie qui va, à mon avis, beaucoup plus loin que le genre fantastique (dont les définitions d'ailleurs varient..) : c'est un récit puissant et complètement iconoclaste, impie, athée, anti-religieux.. mettant quand même en scène (je ne pense pas divulgâcher) un personnage qui, lors de ses propres funérailles, ne fait rien de moins que de tuer le prêtre qui officie..! A vous de découvrir les autres phénomènes dérangeants, troublants, sortis de l'esprit d'Honoré de..

J'ai trouvé la nouvelle de Pétrus Borel, Wietfried Wolfgang, assez intéressante et bien écrite... jusque sa chute, que je trouve totalement ratée (à moins que je ne la comprenne pas ?).

La nouvelle de Sehvi Vashtar n'est pas selon moi une nouvelle mauvaise mais ne relève pas, à mon avis, du genre fantastique.. mais plutôt du récit psychologique.

La Chambre Perdue, inspirée je pense par un cauchemar, bien que bien écrite, m'a semblé d'un intérêt tout relatif.

Venons-en au chef-d’œuvre, selon moi, de ce recueil : les Filles de la Nuit. Bien que sa "compréhension" m'échappe en majeure partie (mais je n'ai pas "compris" non plus grand chose aux Champs de Maldoror de Lautréamont..et pourtant j'ai adoré), je sens que cette nouvelle mériterait plusieurs relectures qui m'en révéleraient les richesses, les dimensions symboliques, qui sont multiples. Je rêverais d'une adaptation cinéma : avec le numérique aujourd'hui, on devrait pouvoir s'approcher d'une mise en images correctes des étrangetés décrites dans ce récit aux multiples interprétations..

Enfin Hier c'était Lundi est pas mal du tout dans le genre troublant et c'est presque une bravoure que d'avoir ainsi mis en mots les sensations et pensées temporelles bizarres que nous pouvons avoir.

Je vais me plonger bientôt avec curiosité dans le tome 3..
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L'insupportable Bassington : Suivi de quatr..

Je viens de terminer la lecture du roman "L'insupportable Bassington" de Saki (1870 - 1916), suivi de quatre nouvelles, 261 pages chez Pavillons Poche, Robert Laffont. La quatrième de couverture annonce un humour désopilant que j'ai surtout trouvé présent dans les deux premiers chapitres où on découvre Francesca Bassington, qui, si on la priait de décrire son âme, décrirait son salon, et son fils Comus, qui se révèle un enfant terrible et un écolier plus que turbulent. Quand son fils atteint l'âge adulte, Francesca aimerait le voir épouser un beau parti, Elaine de Frey, que courtise aussi Courtenay Youghal, un ami de Comus Bassington qui veut faire carrière dans la politique. Le rythme du roman devient plus lent, beaucoup moins drôle et souvent peu rythmé, avant une troisième partie où on sombre progressivement dans la noirceur, bien loin de l'humour du début. Les quatre nouvelles qui suivent le roman ne font que quelques pages chacune, avec un certain art de la chute, beaucoup de dialogues et le goût de la caricature mondaine. J'ai toutefois trouvé plus de talent à Saki en tant que nouvelliste qu'en tant que romancier : la peinture de la relation entre la mère et le fils est magistrale, les premiers et les derniers chapitres de "L'insupportable Bassington" sont magnifiques, mais entre les deux, la plupart des scènes d'où les deux personnages principaux sont absents font la satire d'une époque disparue en nous éloignant du thème principal, qui domine le reste du roman et le rend assez pesant en comparaison de ces moments où le personnage éponyme (à moins que ce ne soit sa mère ?) entre en scène.
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Reginald : Suivi de Reginald en Russie

j'ai découvert Saki dans les pages d'une anthologie de récits d'épouvante de Jacques Stenberg, sans trop y prêter attention. je devais avoir 15 ans. C'est bien plus tard que je suis tombé sur ce recueil. Surpris de croiser à nouveau cet auteur, j'ai acheté ce recueil juste pour voir. Bien m'en a pris. Entre Maupassant et Oscar Wilde, Saki s'impose comme un conteur formidable, qui dresse un portrait féroce et jouissif de la société anglaise au tournant du XXième siècle. Redécouvrez cet auteur injustement méconnu, il le mérite!
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La dimension fantastique, tome 2

tome 2 de la Dimension fantastique, avec cette fois 6 nouvelles ( oui 6 seulement car il y en a une beaucoup plus longue que les autres..) : l'élixir de longue vie - Balzac; Gottfried Wolfgang - P. Borel; Sredni Vashtar - Saki; la chambre perdue - J Fitz o' Brien; Les filles de la nuit- JL Bouquet; Hier c'était lundi - T. Sturgeon



Cliquer sur le lien ci-dessous pour un avis détaillé sur chacune d'entre elles.





un tome globalement moins bon que le premier, la plupart des histoires m'ont indifférée, mais je retiens Sredni Vashtar, la chambre perdue et Hier C'était lundi, avec un bon 5/5 pour cette dernière)
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Le cheval impossible

Héritières des suffragettes, amoureux du genre humain, laissez tomber vos nobles pensées pendant le temps de cette lecture, afin de profiter pleinement de la misanthropie mordante et de toute la drôlerie de Saki.



Auteur britannique né en 1870, qui perdit très tôt sa mère et fut élevé par deux tantes, Saki en conçut apparemment une image des femmes très influencée par l’éducation reçue de ces deux femmes acariâtres et prises dans des disputes constantes.



« La main qui balance le berceau balance aussi le monde, mais comme le ferait un volcan. Une femme pourra endurer beaucoup d’inconfort, se sacrifier et se passer de tout jusqu'à l’héroïsme, mais le seul luxe qui lui soit indispensable, ce sont les disputes. Partout, si transitoire que soit l’événement, elle ne renoncera jamais à ses querelles féminines, pas plus qu’un Français ne renoncerait à mitonner sa soupe dans le désert des régions arctiques. » (Excepté Mrs. Pentherby)



Tout ceci n’enlève rien à son humour corrosif, bien au contraire. Une quarantaine de récits courts, de trois à dix pages environ, forment ce cheval impossible, et Saki nous y plonge avec cynisme et sans pitié dans l’atmosphère de la haute société de l’Angleterre Edouardienne.



Parmi les perles qui m’ont arraché un éclat de rire sonore (ceux qui me connaissent apprécieront), je retiens surtout … le cheval impossible [un cheval impossible finalement vendu au meilleur prétendant de la fille de la famille au risque de tuer celui-ci et d’anéantir ainsi les perspectives cette alliance prometteuse], … la louve [un homme qui prétend maitriser des forces occultes, la Magie Sibérienne, tourné en ridicule lors d’un diner mondain] … et bien sûr Louis [un adorable loulou de Pomeranie qui sert d’alibi à Mme Strudwarden, pour ne pas céder d’un pouce sur toutes les propositions de son époux qui ne lui conviennent pas, donnant à celui-ci des envies de meurtre canin].



« -Ecoute-moi, dit Strudwarden, cette éternelle question de Louis devient un problème ridicule. On ne peut rien faire, rien prévoir sans encourir un quelconque veto imposé par le confort ou les caprices de cet animal. Si tu étais un prêtre au service de quelque fétiche africain, tu n’arriverais pas à établir un code d’interdiction plus compliqué. Je crois que tu demanderais au gouvernement de repousser les élections législatives si tu pensais que le confort de Louis devait en souffrir si peu que ce soit. »
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