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Citations de Abdellah Taïa (265)


Chère Malika,
Là-bas, tout au fond du noir, le monde est beau enfin, n’est-ce pas ?
Ne réponds pas à cette question, s’il te plaît. Ne dis rien, plus rien. Reste où tu es, comme tu es, effrontée jusqu’au bout, les yeux durs, indifférente à tous, à moi surtout, dictatrice assumée.
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Et il a fait cette proposition :
« Tu veux qu'on monte sur la lune ? Tu veux ? On la coupera en deux. Une moitié pour toi, une moitié pour moi. »
J'ai compris qu'il m'initiait à sa langue intérieure, à sa façon d'utiliser les mots, de les attacher les uns aux autres, de les réinventer, de les prononcer avec un souffle nouveau.
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(...) ville du chaos qui m'allait comme un gant. Le Caire. Al-Qahira. Un hammam de 20 millions d'habitants. Un monstre humain. Une fleur bleue, jolie, poussiéreuse. Un désert inspirant, étouffant.
(...)
Ce n'était pas parce que j'aimais sincèrement et pour toujours les hommes qu'il pouvait se permettre de me confondre avec l'autre sexe. De détruire ainsi mon identité, mon histoire.
(...)
Paris, ma ville d'adoption depuis sept ans, où je me cherchais et réinventais sans cesse
(...)
Je suis un rapide. Je n'aime pas attendre. Je crois au coup de foudre. J'ai besoin de savoir tout, tout de suite.
Comment sortir de l'amour ? De sa folie ? Comment contrôler cette machine des sentiments qui me guide à mon insu ?
(...)
Avec toi, je redevenais arabe et je dépassais en même temps cette condition.
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Je devrais me sentir femme. Je ne sens rien.
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La littérature et la vie réelle sont à jamais unies pour moi, l'une ne peut exister sans l'autre. La vie sans les mots des livres me semble impossible à vivre.
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C’est quoi un homme expérimenté ? C’est celui qui a perdu la peur, les doutes, les hésitations et les plaisirs des premières fois ? Celui qui a arpenté un chemin au point de le connaître par cœur ? Celui qui est capable de fermer les yeux et de le traverser sans accident, sans erreur de parcours, et de contourner précipices, virages, glissements, égarements ? Non, merci, pas pour moi. Je préfère de loin préserver mon ignorance et ma soif de l’inconnu.
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Le monde sera à toi si tu veux faire partie du monde. Tout t'appartient, tout est à toi.
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L'homme ne connait pas son zob, cette extrémité qui le dépasse, le démange, le dérange. C'est u être à part le zob.
p. 46 éd. du Seuil, 2003.
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J'ai trois sorciers. Un, juif, à Paris pour les dépannages.Un deuxième, berbère, à Gennevilliers. Un troisième, marocain, à Azilal, dans les montagnes de l'Atlas : c'est mon préféré, celui qui me comprend le mieux, qui me laisse tout lui raconter, même les détails les plus crus, les plus sordides. Le seul problème avec lui, c'est qu'il habite loin de paris, au fin fond de Maroc.
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Le péché, c’est…c’est…c’est ne pas aimer la vie…C’est fuir la vie… C’est fuir, abandonner une famille…Fuir…
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Ma mère m'avait vendue. Elle avait, depuis le jour de ma naissance passe un accord avec eux. Elle disait qu’on allait devenir riches, très riches. Elle a été gentille, elle m’a expliqué, elle m’a prise pour une idiote, une simplette. Il fallait accepter l’accord. Il était trop tard pour renoncer. Il fallait me sacrifier.

J’avais peur. J’ai cessé d’aimer ma mère. Je suis partie.
Je suis libre.
Je passe une maison à l’autre. Je fais la bonne. Je fais l’esclave. Je fais la putain.

Les autres, ils croient m’acheter en faisant de moi ce qu’ils veulent. Des ordres. Des insultes. Des mauvais regards. Des crachats. Des coups. Du sperme.

J’ai décidé: je fuls pour être lbre. Rester libre. Malgré les autres. Malgré la possession. Je pense à Hlima et je lutte. Je me dévergonde pour ne plus étre pure. J'espère qu'alnsi souillée, sale, ils ne voudront plus de moi. Ils renonceront. Ils finiront par m'oublier. lIs passeront à une autre.

J’attends. Je ne change pas de direction. Je ne fais que fuir. Depuis toute petite je suis sur les routes. Dans l’errance.
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Tu étais à moi. Un étranger encore. Un corps puissant par lequel j’allais sauver ma peau, fuir la pauvreté. m’épanouir ailleurs. connaître un autre monde. celui que je voyais à la télévision. Avoir de L’argent. Devenir riche.
C’est sans doute le plus beau moment de toute ma vie. Non seulement je vivais le rêve mais, en plus, par la perte définitive de l’innocence je préparais l'avenir.
Je te faisais à toi ce que je voyais les femmes autour de moi faire. Comme elles, j’étais impitoyable, en cet instant si près de ton sexe, L’occasion était là : pouvoir, vengeance et assurance matérielle pour le reste de ma vie. Inutile de jouer au pur: cela ne menait nulle part. Par le mal. la sorcellerie, il fallait te retenir. T’emprisonner. Inscrire en toi mon programme. Te donner l’ordre de revenir.
Tu es à moi. Tu es à moi. Tu es à moi. Chuchoter dans tes oreilles ma voix qui habite désormais ton prénom. Ton très beau prénom. Emmanuel. Emmanuel Emmanuel. Tu ne savais rien de tout cela, n'est-ce pas ? Aujourd hui je le révèle et je te quitte.
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Mais je n'y arrive plus. Je n'en peux plus. Car mon corps m'appartient , il n'appartient ni à mon père, ni à mon mari, ni à mon entourage, ni aux yeux des hommes dans la rue et encore moins à l'Etat.
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J'ai moi aussi décidé de vivre mes amour librement et je suis parti. Mais, si nos maisons d'exil sont plus sures, leurs murs sont nus. Ici, nos rêves sont à l'abri mais n'abritent plus aucun souvenir.
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Les enfants ne s’appartiennent jamais, chez nous. Ils appartiennent à leurs parents et à leurs grands-parents. Qui peuvent faire d’eux ce qu’ils veulent. Les battre. Les exploiter. Les violer. Les insulter. Les marier avec qui ils veulent. Les faire divorcer. Je savais tout cela bien avant de te rencontrer, Allal. Mais te voir si petit devant tes parents, paralysé devant tes parents, un enfant encore devant tes parents, ça a été plus qu’un choc. La fin de l’innocence. La disparition de la dernière trace d’innocence en moi.
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J’ai découvert en moi une passion. Deux passions. L’amour réinventé. La capacité de m’occuper de l’autre. L’accompagner. Être lui.
Sans l’avoir jamais appris, je suis devenu infirmier. J’avais les gestes, naturellement. Le ton. L’abnégation. L’attention qu’il fallait. J’ai regardé les autres infirmiers de l’hôpital, discrètement. Je les enviais. Je volais d’eux ce que je ne savais pas pour le donner à Mahmoud. Soulager. Un peu soulager. Aimer. De plus en plus.
Et j’ai accepté de ne jamais vraiment tout connaître de Mahmoud. Ici. Sur cette terre. Dans cette vie.
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Il a fallu que j’arrive à ce point précis de ma vie, à cet âge, pour que je me tourne vers eux, que je reconnaisse leur humanité, leur histoire, et que, avec une curiosité bienveillante et une humilité sincère, j’aille à côté d’eux réapprendre la vie. Les voir dans les ghettos de la France. Les aimer. De près. De loin. Les enregistrer en moi. Leur donner je ne sais quoi de moi. Construire un pont entre nous.
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L’Inde ou rien du tout. Je veux être dans ce rêve, dans un pays où personne ne m’arrêtera, ne me rappellera mon passé de prostituée. Ni les Marocains ni les Français. Je veux passer directement à la lumière, sans intermédiaire.
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Je t'admire, maman. Tu as su rester fidèle à tes principes. La cruauté comme règle du jeu, du monde. Oui c'est oui. Non c'est non. On ne discute pas. Exécutez.
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Pas besoin de mots. Ils ne servent de toute façon parfois à rien, les mots, ils n'arrivent jamais à exprimer l'essentiel, ce qu'on a envie vraiment de partager, de révéler à l'autre, au monde.
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