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Critiques de Alexandre Jardin (828)
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Autobiographie d'un amour

" (…) un morceau d'amour à peine croyable, comme n'en improvisent que les déboutonnés aux désirs illimités. "



J'adore cette envolée. Voilà ce qu'Alexandre Jardin offre au travers de cette histoire d'amour. Une autobiographie d'un amour dépecé au scalpel pour aller au plus profond des désirs de chacun et de ses angoisses, histoire d'aller au bout (ou pas) de l'histoire d'amour, mais en toute conscience. De soi et de l'autre.



" Le sublime il est vrai présente l'inconvénient d'être peu crédible. "



Certes l'histoire est farfelue mais elle a beaucoup de charme et il est impossible de ne pas reconnaître ses propres démons dans l'une ou l'autre des situations de couple évoquées au fil de la relation entre Alexandre-Octave et Jeanne.



Comment aimer si on ne s'aime pas soi-même ? On peut remonter à l'enfance, source de beaucoup de nos attitudes présentes, mais cela ne suffit pas. Chacun est responsable de son bonheur et il suffit de peu pour modifier beaucoup, encore faut-il en être conscient, le vouloir et le pouvoir. Trop pris dans nos craintes, nous restons tétanisés parfois, regardant le haut de la montagne en se disant que c'est inatteignable, au lieu d'être heureux d'avoir atteint le premier refuge. Un petit coup de main pour aider à trouver la bonne voie n'est jamais de refus, surtout lorsque ce coup de main de maître vous est juste suggéré (afin de ne pas vous braquer d'office), voire refuser (pour titiller votre refus bien anticipé). L'auteur évoque Milton H. Erickson, psychiatre et psychologue américain, au travers de ce roman très sympathique, qui fait du bien.
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Le loup ne mangera pas les 7 chevreaux

*****



Quand maman chèvre quitte la maison, elle laisse de sages instructions à ses sept petits chevreaux. Elle les met surtout en garde contre le loup féroce qui risque de frapper à la porte. Les sept petits écoutent avec attention mais ils se laissent prendre par la malice du loup. Heureusement, Salomé est entrée dans le livre !!



Tombée par hasard sur cet album jeunesse, j’ai été sous le charme de cette histoire classique revisité...



Salomé est une petite fille maline et qui adore lire. Alors, quand elle comprend que les petits chevreaux vont se faire manger, elle plonge dans son livre et va les sauver.

Mais pas n’importe comment : avec des accessoires de fille coquette !! Des chouchous, des paillettes... Tout est possible dans un conte, et cet album d’Alexandre Jardin et Hervé Le Goff l’illustre parfaitement !!



N’hésitez pas, ces quelques pages raviront petits et grands...
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L'île des gauchers

Après la lecture du Zebre, que j'avais bien aimé, l'île des gauchers me tendait le bras (gauche), rien que par son titre, sonnant comme une promesse de revanche pour cette minorité "inadaptée au monde réel" et opprimée des 8 % dont je fais partie.

Nouvelle utopie -décidément l'utopie m'est une drogue nécessaire !-, nouveaux sourires joyeux à lire Alexandre Jardin, mais pas ceux que j'attendais...

L'Ile des Gauchers renverse l'ordre établi, et ses robinson, bien loin de vouloir recréer cet ordre, prennent plaisir à tout mettre à l'envers. La démarche d'Alexandre Jardin est intéressante, car elle est aussi une critique sociale de l'ordre technocratique établi, un questionnement sur le sens des choses. J'y retrouve l'esprit des Voyages de Gulliver ou du Candide de Voltaire. Sous ses dehors bon-enfant, il s'agit bien d'un roman d'adulte, comme l'a dit l'auteur lui-même, une fable certes, mais presque déjà un plan d'action collective, là où le Zebre renvoyait à l'intime et au fantasme de la jeunesse éternelle.

Pourtant, j'avoue avoir conçu une certaine lassitude. Finalement, Alexandre Jardin dans ce livre, poursuit sa réflexion générale sur le sens de la vie et de l'Amour, sans réellement les renouveler. L'histoire de Cigogne et Emily est certes transposée, et enrichie, mais reste dans la continuité du Zebre. Son écriture, comme dans le premier roman que j'ai lu, m'a réjoui par sa liberté de ton et son optimsie un peu forcé ; mais il me semble avoir tout dit. Aussi est-ce à ce jour le second et dernier roman lu de lui.

Je recommande malgré tout, d'autant que,finalement, pour le lecteur rapide que je fus, son travail se poursuit de manière très logique : après l'introspection sur le couple et la passion, la réflexion s'ouvre à un amour plus vaste, et à la critique sociale. Et quoi de plus normal que de le suivre plus récemment dans ses engagements associatifs et citoyens, où le "diseux" tente l'expérience du "faizeux" ?
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Bille en tête

Alexandre Jardin est un auteur que j’adore et que je déteste, selon mon humeur, les moments de l’année, le fil de l’actualité, etc. Ceci dit, je suis toujours curieux de lire ses ouvrages et j’ai finalement mis fin (redondance volontaire) à un manquement dans sa bibliographie : la lecture de Bille en tête, son premier roman. Dès les premières pages, j’ai été conquis. Ce jeune homme, Virgile (j’adore ce prénom), un jeune homme de seize ans, plein de verve, d’énergie, d’illusions et même temps pédant, sûr de lui malgré une inexpérience de la vie dans laquelle il veut mordre à pleine dent. C’est un morveux adorable !



C’est ce que j’adore de cette jeunesse, quelle soit parisienne, de province, ou même de l’étranger. Tout sauf ces êtres blasés à vingt. Bref, Virgile ose. Et, rien que pour ça, il mérite certains égards. Il quitte sa pension à Évreux « une ville pour les sans-destin » contre la volonté de son père et rejoint la capitale française. Exit le monde de l’enfance ! Mais attention, il ne cherche pas un petit boulot, une amourette avec une écolière à défleurir, non ! Il jette son dévolu sur Clara, une femme de vingt ans son aînée. Et Clara cède.



Est-ce Virgile qui est persuasif et plein de charmes ou bien est-ce Clara qui est une cougar à la recherche d’un jeune homme fougeux qui saura répondre à ses besoins ? Besoins que, visiblement, son riche mari ne peut satisfaire. Allez, pourquoi tant de questions, je me laisse emporter par ce tourbillon de folie. Et l’écriture d’Alexandre Jardin m’aide beaucoup. Elle est nerveuse, agitée, à la parfaite image du protagoniste.



Malheureusement, plus l’histoire avance, plus mon désenchantement se fait sentir. Elle devient de plus en plus improbable. J’ai de la difficulté à croire qu’une femme de la haute société comme Clara prenne le risque de tout foutre en l’air pour une amourette. Elle invite Virgile à dormir chez elle alors que son mari s’y trouve ! Et ce dernier réagit à peine ! Quant au père du jeune homme, fâché, il pourrait la dénoncer à la police pour abus de mineur ! Je ne peux en conclure que Clara est réellement amoureuse. Surtout qu’elle suit son amant à Rome, ce que j’ai trouvé absurde. Au moins, le dénouement inévitable est plus crédible mais, rendu là, il est trop tard pour racheter toutes les invraisemblances passées.



Et que dire de Virgile lui-même ? Son ignorance me laisse pantois. Il semblait vif d’esprit mais peut-on vraiment ne pas connaître Shakespeare (qu’il prononce Chaquèspeuare) et copier ses poèmes sans croire un moment que son enseignant ne s’en drendra pas compte ? Et que dire de cette référence au « regrettable incident du Golgotha ». Un athée et même quelqu’un d’une confession autre que chrétienne ne peut réduire à une vulgaire note de bas de page un événement aussi crucial que la crucifixion pour la suite de l’histoire de l’humanité !



Évidemment, Alexandre Jardin est coupable d’avoir écrit un premier roman et, comme tous les jeunes auteurs, il a voulu trop en mettre. C’est rempli de mièvreries (quoique ça colle assez bien au personnage arrogant du jeune premier), de clichés, de jolis jeux de mots mis pour épater la galerie. Un peu comme certains font de la peinture à numéro. « Je découvrais l’Italie du bout de ma fourchette et ce pays me parut al dente. » Vraiment ?



Au moins, j’ai beaucoup ri et souri. Parfois, malgré l'auteur, d'autres fois avec sa connivence. Après Virgile, le personnage de la grand-mère, l’Arquebuse, était très bien réussi. J’y ai reconnu ma propre aïeule, pleine de cette énergie inébranlable, de cette confiance aveugle et de cette volonté de fer auxquelles rien ni personne ne peuvent quoi que ce soit. Au final, je me souviendrai de Bille en tête essentiellement pour ses personnages attachants et haut en couleur.
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Le roman vrai d'Alexandre

Cet auteur ne fait pas l’unanimité c’est sûr et ça fait des années que ça dure. Ces derniers livres n’ont pas rencontré le succès espéré, j’ai lu « Ma mère avant raison » mais je l’ai fini dans la douleur, « Double-coeur » je ne suis pas allée au bout de la lecture tellement c’était pénible. « Les nouveaux amants » n’en parlons pas...J’avais la désagréable sensation de lire encore et toujours la même chose...et la qualité n’était pas au rendez-vous.

Il y a quelque chose de terrible chez cet auteur qui pourtant a bien démarré sa carrière. Il a pris des directions insensées, s’est éloigné de ses lecteurs, son attitude sur les plateaux TV était parfois insupportable. Ne comprenant pas toujours ses choix passés, j’ai voulu comprendre et je me suis donc procuré ce « roman vrai »...en fait, il s’est éloigné de lui, de ses besoins vitaux, de son essence même, de sa vitalité et forcément de sa plume...je comprends mieux. J’ai pris une grosse claque, car c’est très bien écrit. Cette longue traversée du désert était sans doute nécessaire.

En quelques mots : il a retrouvé sa plume.

Il nous offre une œuvre puissante, dérangeante, belle, digne, pure, on ne peut que respecter la démarche tant celle-ci nous est étrangère. Qui oserait aujourd’hui une telle mise à nu? La plume est vive, enflammée, efficace, l’écrivain s’est enfin réveillé. Il est passé par des heures sombres et semble s’en être sorti grâce à ce qu’il appelle « ses mains tendues ». Il ne s’épargne pas, se flagelle, admet ses erreurs, reconnaît ses faiblesses, son extrême gentillesse envers celles et ceux qui ont abusé de cette disposition d’esprit. Bref il avoue tout et se met à nu, ne prend pas toujours de gants mais la littérature n’est pas la zone de tous les conforts. On ne sent pas chez lui une once de méchanceté gratuite puisqu’il explique tout et évoque ses souffrances sans chercher à se défausser. C’est un écrivain qui réfléchit au temps qui passe, à la fuite rassurante, aux mauvais choix qui nous rattrapent toujours et surtout à la possibilité de renaître au cours d’une vie.

A la fin du livre, quelques pages blanches laissés par l’auteur invitent le lecteur à livrer à son tour ses vérités et ses mensonges, comme s’il voulait que l’on se décharge également de tout ce qui nous pèse pour avancer sereinement. Je l’ai lu d’une traite et ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé...
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Le Zubial

Une véritable déclaration d'amour filiale. Un hommage émouvant à la personnalité de son père. Un livre pour nous rappeler de ne pas nous cantonné dans le rôle que l'on doit jouer mais que l'on doit garder le grain de folie qui nous habite lorsque l'on est enfant.

Après la lecture de ce bouquin une quantité de conneries vous viennent en tête mais le pire c'est que vous les mettez à exécution. Le plus souvent pour le bonheur de tous.

A relire régulièrement.

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Des gens très bien

Alors qu’il écrivait « Le Zèbre », Alexandre Jardin lisait tout sur Laval et la collaboration, pendant qu’il écrivait « Fanfan », il épluchait les articles relatifs à la rafle du Vel d’Hiv… Tout en communiant au dogme familial et en écrivant des romans joyeusement légers et sans conséquences, Alexandre soulevait un coin du drap en soupçonnant l’horreur ; pendant des années, il envisagea avec effroi la vérité sans toutefois y souscrire et n’exhuma l’impensable qu’en 2011 avec ce roman qui laissa nombre de gens pantois: son grand-père adoré, le « nain jaune » adulé par son père et sa famille toute entière avait été le plus proche collaborateur de Laval…

Et il suffit pour imaginer la difficulté de cette démarche de lire ou d’écouter les dénégations catégoriques de ses oncle et cousin, Gabriel et Stéphane Jardin, qui traitent Alexandre d’affabulateur. http://www.dailymotion.com/video/xgj3lv_quot-une-demarche-odieuse-et-detestable-quot_news#.UWUwwqJ7KSo

Comment, alors qu’il a été disculpé par la classe politique de l’époque, érigé en héros par sa propre famille pour faits de résistance reconnus, comment admettre que ce grand-père fut l’exécuteur de la Rafle du Vel d’Hiv… ?

Il faut indéniablement une bonne dose de lucidité et surtout de courage pour à la fois tuer le père et le grand-père, figure tutélaire familiale encensée par toute la famille et par son fils en particulier… le pire de tout étant à mon avis de devoir admettre que son propre père savait, fit l’autruche, et pire, travestit la vérité…

Un livre intéressant et iconoclaste d’utilité publique et au message universel.

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Le Zubial

Dur dur d'être un Jardin !

Après Jean, le grand-père, pétainiste actif

la grand-mère plus que foldingue

le père Pascal plus qu'original

la mère dont il parle dans un autre livre

il n'est certainement pas facile de trouver sa place.

Le Zubial, c'est le surnom donné à son père, écrivain, scénariste, mort à 46 ans et qui brûla la vie par les deux bouts, laissant Alexandre à 15 ans en emportant ses repères.

Le plus souvent ça m'agace les gens qui ne savent écrire que sur leur famille.

Mais bon, là il faut reconnaître que ce père fut vraiment un être à part.

D'un rare anti-conformisme, il vivait sa liberté à tout prix.

Il rejette ses peurs, accepte ses contradictions, aime à tout va, ne craint aucun jugement, se laisse gouverner par ses désirs.

Les membres de cette famille forment un « club de dinosaures exemptés de réalité »

Je comprends le besoin qu'a eu Alexandre d'en parler et je me demande comment il s'est construit après cette jeunesse dans une famille vraiment hors norme où souffle un grand vent de folie.
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Juste une fois

Voici donc le moment où je vais faire un article qui va me crever le coeur .... je vais "dire du mal" du nouveau roman de mon auteur chouchou ...



Alexandre Jardin est une de mes plumes préférées. Mon premier coup de coeur littéraire, c'était avec "Le Zèbre", et l'expérience devait se renouveller avec "Le petit sauvage" et le superbe "Fanfan". Alexandre Jardin est pour moi le romantique par excellence, l'auteur qui a su me faire pousser des soupirs de midinette en versant des larmes d'émotions sur des histoires d'amour fantasques et colorées avec leurs cotés drôles.



Et puis il est parti dans une autre direction dénonçant ça et là sa famille et ses travers ( "Le Zubial", "Des gens très bien", ...), mais en le faisant de façon réussie même si certains n'ont pas adhéré.



Et puis , mercredi, au détour d'un rayon de la librairie je vois cette jolie couverture appelant les grands espaces, je vois cette phrase "Alexandre Jardin revient au roman d'amour fou", je frétille comme une idiote, glousse, et m'offre le précieux qu'il me tarde d'ouvrir.



Et là ? Amère et cruelle déception ... et les mots sont faibles ...



Des passages longs pour lesquels je me pose encore la question de leur utilité. Des passages niais parce que oui bon ça parle romance et amour "fou" mais faut pas abuser non plus. Mais ces deux points ne sont pas les pires (je vous l'ai dit j'ai vraiment été déçue).

Les dialogues typiquement québécois (tabernacle!) viennent casser le tout ... ben oui ça a freiné mon imagination surtout quand je dois aller me lire certaines notes de bas de page en cours de dialogue .. Passe encore ... Mais quand en plus vous devez subir des allusions de l'auteur à sa petite personne et à sa petite carrière sous forme de moquerie, c'est juste pompant .... Mais qu'est ce que c'est que cette tendance à vouloir à tout prix ramener sa petite personne dans ses ouvrages ? En plus de cette façon ... comme pour faire preuve d'une fausse modestie en se singeant soi-même (façon de procéder qui au passage, à mes yeux, se moque des fans qui se sont précipité à un moment où l'autre pour lire ce qu'il qualifie de ridicule).



Non franchement je n'ai pas accroché à cette histoire qui était pourtant pleine de promesses ... Je n'ai pas retrouvé mon grand romantique fantasque préféré. Oui vraiment le petit sauvage qui n'est qu'un fou n'est plus, le grain de folie douce amoureuse n'y est plus, et les personnages n'ont plus leur naturel touchant et désarmant.



Et ça me crève le coeur d'écrire ça parce que ceux qui me connaissent savent que cet auteur je l'aime d'un amour fou, une vraie groupie .... mais la groupie est déçue et attendra donc le prochain en espérant retrouver la plume caractéristique digne des grands Jardin, digne de redonner vie à des passionnés qui veulent vivre des passions folles. Rendez-nous Gaspard sauvage, Mademoiselle Liberté et autres personnages qui nous ont fait rêver ...
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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Juste une fois

Je n'ai pas été séduite par ce roman même si l'idée de départ me plaisait beaucoup. J'ai trouvé les personnages peu attachants avec des réactions excessives. Même si j'adore les belles histoires d'amour et les romances, l'auteur n'a à aucun moment réussi à m'embarquer dans son histoire. Il faut dire que les dialogues truffés d'expressions québecoises n'ont pas facilité la lecture. C'est délicieusement imagé et truculent, mais ces dialogues tranchent tellement sur les parties narratives qui sont en français "classique" que cela en devient pénible.

Autre point qui m'a agacée, la façon dont Alexandre Jardin se met lui-même en scène avec son film Fanfan qui devient LA référence romantique de Juste une fois et aussi en tant que personnage secondaire perpétuellement dénigré sans raison valable apparente.

Je ne crois pas que je lirai très vite un autre roman d'Alexandre Jardin...
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Le zèbre

Le zèbre est un roman que j'ai lu à sa sortie. Je garde un bon souvenir de l'histoire de ce personnage fantasque que l'auteur appelle le zèbre, personnage à part, original, qui souhaite redonner du piment à sa relation conjugale.

Lorsque les premiers émois se taisent et que la passion se ternit comment faire pour que l'autre vous regarde encore sans agacement lorsque vous tentez des actions fantaisistes pour raviver la flamme irradiante du commencement de l'amour ?

Gaspard tente alors de reconquérir sa femme par un comportement amoureux qu'il croit approprié, il lui déclare sa flamme au grand jour.

Au départ, Camille trouve tout à fait étrange le nouveau comportement de Gaspard et rejette ses propositions ; Ils ont 15 ans de mariage derrière eux et des enfants. Pour elle, le temps des jeux amoureux est terminé, ils sont définitivement entrés dans une phase où le quotidien le dispute à la routine amoureuse, Camille est blasée.

C'est alors que le héros va penser un nouveau moyen de reconquérir le coeur de Camille ; c'est désormais avec un masque qu'il avance, il invente toute une série de stratagèmes ingénieux.

Le plus fort c'est que la belle va entrer dans son jeu, il va s'ensuivre une nouvelle forme de bonheur, celui-ci sera pourtant éphémère...Pourquoi ? On le découvre à la lecture du livre.

A l'époque j'avais trouvé ce petit roman tout à fait original et inventif. L'imagination de l'auteur, jeune écrivain, m'avait fascinée. La plume est belle et aisée. Il a hérité du don de son père dont j'avais bien aimé l'oeuvre.

Depuis il y a eu un film et la jolie chanson d'Alain Souchon.



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Ma mère avait raison

Étonnante biographie des Jardin, exclusivement, consacrée à la mère Jardin! C'est le portrait d'une femme étonnamment libre! Véritable contraste entre le titre du livre ''Ma mère avait raison'' et la maman elle-même, celle qui conseille à son fils de ne pas avoir peur d'aimer, d'aimer passionnément, cependant, elle vit courageusement avec trois amants sous le même toit, on se demande quel sens donne-t-elle à l'amour! Le livre relate l'amour d'un fils pour sa mère qui a, en effet, l'art de tout enflammer sur son passage. Obstinée, altière, tenace, elle obtient ce qu'elle veut. Même s'il lui faudrait fuguer du toit parental avec sa valise rose, elle osera le faire cinq fois s'il le faut. Des amants, elle ne s'en prive pas...marcher dans le feu pour prouver sa ténacité, elle ne s'en prive pas non plus...les hommes, elle les façonne...les enfants, elle les veut héroïques. Face à cette femme énergique, une femme qui ose des choses impensables à son époque, mais, je n'ai pas pu accrocher à ce personnage que je trouve un peu trop dominatrice, et quelque peu ambivalente dans ses manières, malgré que le fils veuille convaincre le lecteur de ses valeurs, des valeurs de celle-là qui risque tout! N'empêche que ça a été un petit moment agréable!
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Chaque femme est un roman

J'ai tenté cette lecture d'un roman d'Alexandre Jardin, trompée par le titre du livre, et surtout par la quatrième de couverture augurant d'un texte intéressant... Oui, mais voilà ne n'accroche pas au style de cet auteur, je n'apprécie pas son humour. Je m'ennuie même. Donc j'abandonne sans regret avant la centième page.
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Le zèbre

Deux choses rapprochent Alexandre Jardin et Coluche : tous deux manient l'humour et l'autodérision avec grâce -même si l'un attaque tabous et valeurs, là ou l'autre se contente de les questionner-, et tous deux se sont présentés aux élections présidentielles, dans cette même optique contestataire ou de mise en question.

La comparaison s'arrête là, sans doute, car, au delà de son engagement public et citoyen intéressant, Alexandre Jardin suscite dans ses ouvrages une émotion renvoyant à l'intime, loin des outrances du personnage Coluche... encore que les aventures rocambolesques du Zèbre soient, à bien des égards, assez clownesques... tout en donnant à réfléchir... comme le grand Michel Colucci savait si bien le faire.

C'est sans doute pourquoi j'aime cet écrivain français, à la prose généreuse, gouaillesque, qui introduit dans notre imaginaire le Zèbre, symbole d'originalité, de folie douce et de courage, comme avatar fantasmé du mouton à cinq pattes, et alternative au triste mouton de Panurge...

Le thème du Zèbre est somme toute assez simple, et puisant dans l'expérience accessible à chacun, puisqu'il traite de l'épuisement de la passion dans le couple et de la volonté d'être d'un homme face à sa mort. Et même si nous ne pouvons pas chaque jour mener la quête trépidante et épuisante du Zèbre, nous pouvons nous en inspirer pour tenter de maintenir chaque jour la flamme de la vie, de l'amour, bien mieux que par les recettes toutes faite de John Gray.

Mais laissons à l'auteur de l'Ile des Gauchers le soin de nous parler des faiblesses de ce roman :

"Une fois, Cigogne était tombé sur un petit roman atypique au titre bizarre : Le Zèbre, l'histoire d'un mari extravagant qui partait à la reconquête de sa femme, après quinze ans de mariage. L'auteur, un écrivaillon français mort à vingt-trois ans, se rebellait contre la fatalité de la débandade de la passion ; mais sa prose était maladroite, insuffisante pour donner au roman tout le souffle que requérait son sujet. Et son héros n'était qu'un adolescent prolongé, accroché qu'il était à son idée de faire survivre sa passion, sans chercher à la transmuer en un amour authentique. Sans doute l'auteur du Zèbre était-il trop jeune pour s'aventurer dans cette voie."

Et en effet, c'est là un livre d'adolescent ou de jeune homme. On pourra regretter -ou louer- sa fraîcheur. La quête passionnelle de son héros n'a pas grand-chose à voir avec l'Amour vrai, prend trop en compte la partenaire féminine comme simple miroir d'un ego, et ne fait que tenter de transposer dans le couple la course folle que les libertins jouent en dehors . Mais justement parce qu'il aborde sans faux-semblants ce fantasme légitime qu'a chacun de sentir perpétuellement couler dans ses veines la délicieuse héroïne de la passion amoureuse, il mérite d'être lu, et ses quatre étoiles.
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Joyeux Noël

"Sans doute faut-il mourir un peu pour renaitre à soi,"

C'est une vraie renaissance qui attend Norma, "l'entêtée" au delà des non-dits car cette renaissance la délivrera lors d'un Joyeux Noël (d'où le titre un brin ironique) le 24/12/2010, "jour de naissance" de la vérité lors des retrouvailles de sa tribu enchainée par de lourds secrets.

Alexandre Jardin, lors d'une dédicace de son récit autobiographique Des gens très bien (dévoilant des secrets de famille sulfureux) a rencontré la "solaire" et "magnifiquement vulnérable" Norma qui lui fait écrire sur la page de garde à Norma "qui a été violée" et lui balance tout à trac qu'elle a été également intenée.Elle l'invite sur son île de Bretagne, en tout bien tout honneur (dixit Alexandre Jardin lors d'une soirée littéraire, avec fous rires garantis à la librairie Charlemagne de Toulon) où il se rend puisque ce sujet des "angles morts" qui nous détruisent le touche de près!

Dans Joyeux Noël il nous raconte l'histoire de cette tribu "extravagante"sur 7 ans.

Joyeux Noël débute par la présentation des membres de la famille Diskredapl avec des formules très imagées (du genre pour Colombine "une tristesse aux omoplates saillantes" et une "peau mitée").

Puis vient le récit aux personnages ubuesques. Un maire qui "trinquait pieds nus" lors de l'inhumation de la grand-mère de Norma. Un mort, mort de trop jouir dans le ventre de sa femme.Un Hyppolite surnommé "Trop" se gavant autant de kilomètres que de conquètes.Un Félicien qui n'est pas dans son cercueil, un peu beaucoup fasciste sur les bords.Un Zinzin "sexuellement omnivore" bourré de "tics nerveux". Une Gwenaëlle qui s'obstine "à paraitre vierge".

Puis ce sera la grande tempête au propre et au figuré.Qui a le "judaïsme refoulé", qui se suicide,qui a frappé sa femme,qui est autiste,homosexuel,bâtard,alcoolique? Et toutes ces grossesses ou avortements cachés!

Voilà la grande marée noire déclenchée sur fond de haines,vengeances et jalousies!

Alexandre Jardin s'en donne à coeur joie et déploie ici beaucoup d'humour pour alléger la violence sous-jacente! Norma tousse parfois un brin asthmatique mais parait fière de son courage.Heureusement l'amour de son pêcheur sauve tout et ses émissions radio la remplissent d'énergie.

Alors faut-il tout dire?

Large débat! Joyeux Noël est un véritable témoignage d'une vérité bonne à dire!

En fin de livre l'auteur nous offre quelques photos personnelles pour étayer ses convictions: par exemple à gauche il se montre nu (la main pudique toutefois!!!) et rit pour expliquer sa gêne de révéler son embonpoint.A droite: "angle mort" le voilà habillé pour dissimuler sa souffrance et donner une image de lui plus flatteuse.

"Les pages de doute c'est fini" conclut-il en montrant sa main gauche baguée. Oui, puisqu'il l'affirme, mais faut-il révéler des secrets qui touchent autrui et peuvent les détruire?
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L'île des gauchers

Voici un livre qui me laisse sans voix.... ou plutôt qui bloque l'agitation de mes doigts sur le clavier. Je ne sais pas s'il m'a plu ou pas. Je ne sais pas quoi en penser.

Déjà, cette lecture n'est pas mon choix, mais celle du club de lecture. J'ai ouvert le roman avec un certain apriori assez négatif par rapport à l'auteur (j'ai luLe Zèbre dans ma jeunesse), et j'ai eu bien du mal à entrer dans l'histoire. J'ai du me pousser dans cette lecture pendant environ 1/3 du roman. Puis tout à coup on entre dans le vif du sujet, j'ai enfin découvert cette fameuse île des gauchers, et je dois reconnaitre que la mise en lumière de l'incompétence à aimer de la majorité des humains, est très réaliste et interessante. Mais j'ai envie de dire "et alors ?", comment fait on, en vrai, pour changer cela ? Parce que ce roman n'est au final qu'une belle utopie.

Et finalement cette Utopie à rebondissement, où le personnage principal se retrouve face à une nouvelle "épreuse", un nouvel "apprentissage" à réaliser à chaque fois qu'il a enfin compris quelque chose, a fini par me lasser. D'autant plus que, sous couvert d'apprentissage de l'amour véritable, je trouve que le rôle de l'homme reste assez machiste : c'est toujours lui qui doit construire la maison, c'est lui qui part à la chasse au Zubial.... Et madame elle fait quoi pendant ce temps ? Ah.. elle apprend à se faire belle pour le séduire....

Et surtout, le summum du truc qui m'agace, c'est l'auteur qui dans un roman, fait référence à ses romans précédents.... Oh que ça me crispe !

Finalement, j'ai des choses à dire.. mais je ne sais pas si j'ai aimé ou pas ce livre. C'est clair qu'il ne laisse pas indifférent, c'est un truc bizarre, un ovni, et je ne sais pas trop quoi faire avec ce que j'ai lu.
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Mes trois zèbres

Mes trois zèbres évoquent au fil des pages les sentiments qu'éprouve Alexandre Jardin à l'égard de trois personnages qu'il a admiré: Casanova, Charles de Gaulle et Sacha Guitry. Sans ordre de préférence mais avec la même truculence il explique la vie de Casanova en posant une question: "l'art d'être sainement contradictoire n'est-il pas celui de demeurer vivant? et de le décrire comme "Un dilettante né, un prince du désoeuvrement et de l'improvisation farcesque" avant d'ajouter à son propos:" Ses recours il les emprunte chaque jour au magasin des miracles. Il est le dévôt de pensée véhémente. On sent la poussée de la vie qu'il chérit. ......trinquer avec l'inattendu est dans sa nature profonde". Il invite par la même occasion le lecteur "à ne pas prendre au sérieux les morsures de l'existence" au cas où nous l'aurions oublié.

Casanova, dont l'intelligence n'est plus à démontrer, a eu une vie riche et diversifiée. Séducteur certes mais pas que......Soutenu par la plume d'Alexandre Jardin il devient un incontournable.

"Charles de Gaulle livrait bataille à l'immobilité. Celles des certitudes ossifiées, des concepts dépassés, des routines désolantes". Une bonne raison de figurer en tête du Panthéon intime d'Alexandre Jardin. Toujours évoquant C de Gaulle: " Il parle de "de son désir de se cabrer contre la fatalité."

Concernant Sacha Guitry "la tentation est grande d'évider ici mille anecdotes" mais ses raisons de l'aimer sont tout aussi méritoires, aussi gratifiantes, aussi légitimes, aussi pittoresques :"Calfeutré dans ses chapitres ensoleillés.......... c'est un antidote à la désespérance".

Ses trois zèbres ont pris place chez cet auteur "furieux qui pense en-dehors du cadre", et c'est sous un angle inédit, qu'il nous fait savourer une nouvelle fois le fruit de sa réflexion et le partage de ses souvenirs. Son sens de la nouvelle formule: "du jus d'audace" , celui de la narration juste et concise: "Paris m'a appris la beauté vaste" mais aussi de la formule inhabituelle: " Je n'ai plus peur de rencontrer un jour Dieu, ce creux en moi" ou encore: "Annuler tout préparatif afin de trinquer avec l'inattendu" et je ne résiste pas au plaisir d'ajouter: "J'eus le chagrin souriant et le désespoir inventif". Alexandre Jardin: "issu du désordre, il se sent bien de sa famille".

Ce texte empreint de sensibilité, de spontanéité est un réel hommage à ses trois zèbres qui n'ont jamais, jamais été décrits de cette façon. Sous la plume de l'auteur ils s'animent. On ne peut que les trouver extrêmement sympathiques.
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Joyeux Noël

Alexandre déballe et le déballage est violent ! Après Des gens très bien, voici Joyeux Noël, dans la continuité des vérités qui sont, parait-il, bonnes à dire.

Je voulais lire « Des gens très bien », mais le hasard a fait que c’est « Joyeux Noël » qui m’est d’abord tombé sous la main.

Dans le cadre pittoresque d’une île bretonne du coté de Sein et d’Ouessant, qu’il détaille avec force lignes inspirées de remous et de ressac, c’est Norma, la fille solaire de Félicien qui est à l’origine de l’histoire et du déballage familial. Considérant la face cachée de sa famille haute en couleur, elle décide de renoncer à la logique toxique des secrets car le gardien des secrets en devient vite prisonnier. Et donc, Joyeux Noël ! , c’est l’injonction que lance la grand-mère Gwen à sa famille au soir de Noël, après avoir déballé à chacun les horreurs qu’ils ont commises dans leur vie et soigneusement cachées à tout le monde : adultère, coucheries avec les allemands durant la guerre, violences, inceste… la liste n’est pas exhaustive . Ainsi l’ancêtre Nepomucène s’est-il éteint dans les bras d’un évèque, Félicien, crapule immonde et admirateur d’Hitler a financé le mur de l’Atlantique et spéculé sur les biens des juifs marseillais, Zinzin était un érotomane addictif, Hippolyte a battu sa femmes et violé ses deux filles, quant à Gwen elle-même…

Si je comprends parfaitement l’intention d’Alexandre Jardin d’en finir avec le mensonge et les faux-semblants qui ont empoisonné son histoire familiale et sa conscience, je ne vois pas bien l’intérêt d’en faire un roman improbable sur une famille de désaxés, quitte à décrédibiliser son propos. Un propos grave et dramatique qu’il traite sur un ton complètement loufoque, baroque, extravagant et fantasque, gageons qu’il ne peut pas s’en empêcher…

Et pour faire bonne mesure, Alexandre qui ne veut plus rien cacher publie en postface sa feuille d’impôts et autres vérités pas toujours faciles à assumer…

J’ai lu Bille-en-tête, Le Zèbre, Fanfan et le Petit Sauvage : on peut dire qu’Alexandre Jardin, s’il est à l’aube d’une nouvelle vie, est dans la continuité au point de vue de l’écriture. Utilisant la métaphore comme une mitraillette, baignant dans l’excès et le loufoque, je dois avouer que sa prose me lasse et m’agace.

Cela ne m’empêchera pas de lire Des gens très bien que j’espère d’une autre facture.

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Des gens très bien





Avant de commencer, j’avais un a priori négatif : je me méfie beaucoup des auteurs qui après nous avoir enchanté avec des fictions hautes en couleurs, se lancent dans l’autobiographie romancée.

La déconvenue a été à la hauteur de mes attentes.

La finalité du livre est de se délivrer du secret familial qui pèse sur les épaules de l’auteur depuis que celui ci a compris que son grand-père paternel était un collabo et pas n’importe lequel : le bras droit de Laval, celui qui a organisé la rafle du Vél d’Hiv.



Certes le fardeau est lourd, mais est-il nécessaire de consacrer plusieurs chapitres à l’analyse de micro-éléments qui authentifient la participation du directeur de cabinet de Vichy en toute conscience à la déportation de familles entières? la peur d’une erreur judiciaire? Ils sont longs ces chapitres...



Longs aussi ceux consacrés au stratagème utilisé par la famille pour travestir l’infamante activité du grand-père au point que celui-ci recevra les louanges de tout un panel de célébrités, embobinées par la verve plumitive de Pascal Jardin, le père de l’auteur. C’est intéressant mais trop répété.



Autre système de défense : la balance! Il est vrai que l’on est pas surpris par l’identité des montrés du doigt, prompts à retourner la veste quand le vent souffle de Londres



Derrière cette méthode de défense un peu naïve, transparaît l’angoisse majeure : la ressemblance. Traquée sur les photos de famille, auto-analysée dans les traits de caractère, réfutée haut et fort dans les actions et les alliances, c’est le moteur de la honte. d’autant que les échanges avec une ancienne adepte convaincue et non repentante du national socialisme, argumentant ses choix, mettent en évidence la compatibilité d’un back-ground social et intellectuel honorable avec une conception ignoble et délirante de l’identité juive. Des gens très bien....



Et tout cela est inutile pour le lecteur : j’ai aimé Jardin pour son écriture dynamique et enjouée, son regard de clown anxieux sur la vie, celui qui "avait trop mal pour être triste" et qui "avait ri abondamment pour ligaturer son chagrin", "les zèbres qui n'appartiennent qu'à eux même et qui s'éclipsent du jeu social". Je ne suis pas certaine que l’on puisse reprocher à des parents les exactions de leur progéniture, alors garder rancune à un petit-fils même pas à l’état de gamète au moment des méfaits de son grand-père!.....



Je comprends ce besoin de justification, mais une fois de plus le lecteur est pris en otage et contraint de de jouer le rôle de thérapeute ou d’exorciste.



Je remercie les éditions du Livre du Poche pour cette lecture dans le cadre de la sélection pour le Prix des lecteurs 2012


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Française

Je vais être directe: ce roman m'a agacée. Il est extrêmement rare que je formule une critique frontale, mais je ferai ici une exception, car j'ai vraiment envie de vous en parler.



Ce titre "Française" et cette couverture rappelant joliment Marianne, apportaient d'emblée leur lot d'ambiguïté et d'interprétation.

La narratrice omniprésente, Kelly, est vulgaire, nymphomane, caricaturale, souvent insupportable car hystérique, giflant tous les hommes qui l'impatientent. Si telle est la définition de la "française" par Alexandre Jardin, eh bien elle est loin d'être flatteuse... soit, la littérature n'est pas là pour nous réconforter... cependant Kelly aurait pu être ce genre d'héroïne qu'on adore détester, malheureusement ça ne fonctionne pas ici, comme une grande partie du roman d'ailleurs.



Alexandre Jardin commence par un avertissement au lecteur qui d'emblée m'avait semblé démago- comme une nécessité pour lui de justifier sa démarche et son curieux changement dans son rapport au monde, ce besoin de parler soudainement du peuple, endossant sa cape de pourfendeur des politiques de l'injustice. Ca sentait déjà l'artificiel...

Le reste est une accumulation de caricatures du quotidien qui sonne faux. Prouvant ainsi que parler et donner la parole au peuple fatigué n'est pas un exercice facile, y compris pour Alexandre Jardin qui est loin d'être un débutant.

Je pense pourtant que son intention est sincère, qu'il n'a pas cherché à se donner bonne conscience (en tout cas je l'espère!), et qu'il a été sensible aux diverses crises sociales et identitaires de notre pays. Toutefois, la mise en œuvre est au minimum maladroite, accumulant les clichés et surtout les sujets- il semble vouloir tout aborder, à l'excès et face à un lecteur qui finit au mieux par s'en lasser, au pire par être écœuré par cet agrégat de pseudo-vérités.

Le propos est résolument politique mais superficiel et parfois ambigu.

Le style est en inadéquation avec les sujets abordés et les personnages souvent caricaturaux. A force de vouloir faire vrai, Alexandre Jardin grossit le trait et tombe parfois dans le ridicule.

Ces thèmes qui constituent le cœur de notre société, celle des "faiseux" ou des "zèbres" comme les appelle Alexandre Jardin, méritent un tout autre traitement. Pour ma part, je préfère lire Nicolas Mathieu ou Joseph Ponthus par exemple.

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Alexandre Jardin

Né à Neuilly-sur-Seine en ...

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