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Critiques de André Maurois (127)
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Ariel ou la vie de Shelley

En manque de nouveautés pour me sustenter, en ces temps particuliers, je me suis repliée sur une bibliothèque un peu "désaffectée", et j'ai jeté mon dévolu sur un livre parlant de poésie, donc intéressant à-priori . Et bien m'en prit ! Je suis tombée sur cette biographie romancée, délicieusement romantique, parfaitement bien reconstituée, et finement analysée du poète Percy Shelley. On se croirait dans un roman des soeurs Brontë ! Je me suis régalée !

L'auteur, de son vrai nom Emile Salomon Wilhelm Herzog, mérite que l'on remette ses livres au grand jour ! Ca vaut vraiment le détour !
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Choses nues

Regards d'un homme sur son temps et sa société.

A lire dans ses quotidiens et ses réalités.
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Le monde de Marcel Proust

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Un art de vivre

Publié en 1939, cet « art de vivre » enseigne l’art de penser juste et clair, l’art d’aimer, l’art de travailler, l’art de commander, l’art de vieillir et enfin l’art de mourir.

Nourri de citations étayées sur la vaste culture d’André Maurois, cet ouvrage évoque en filigrane l’amour de l’écrivain pour son épouse Simone de Caillavet, petite fille de la muse d’Anatole France et modèle de Proust pour Mademoiselle de Saint Loup. Simone fut un impresario de premier ordre grâce à ses relations puis, dans l’ombre d’André, une documentaliste précieuse pour préparer les biographies qui font la gloire du grand écrivain et en font l’égal de Stephan Zweig.

Cet art de vivre offert aux lecteurs à la veille de la seconde guerre mondiale est un monument élevé face à la barbarie qui allait conquérir l’Europe et conduire les Maurois et les Zweig sur le chemin de l’exil américain.



Pages éternelles qui synthétisent ce que la civilisation occidentale a lentement élaboré au fil des millénaires.
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Le peseur d'âmes

Ce bref roman d'André Maurois surprendra le lecteur car il échappe à l'image habituelle que l'on se fait de cet écrivain, auteur de Climats (1928) ou encore du livre qui a inauguré avec succès sa carrière littéraire : Les silences du colonel Bramble (1918). Si j'évoque ces deux ouvrages, c'est que dans cette oeuvre de science-fiction, des éléments évoquent les thèmes de la guerre et de l'amour brisé par la mort. En effet, le narrateur du peseur d'âmes retrouve à Londres un médecin qu'il a autrefois connu dans les tranchées d'Ypres quand il était officier de liaison auprès des troupes britanniques pendant la première guerre mondiale. Par ailleurs, la séparation imposée par la mort et la perte de l'être aimé qui surgissent dans Climats, réapparaissent ici comme motif et comme explication au comportement mystérieux du médecin.

L'histoire en elle-même n'est pas très originale et a beaucoup vieilli. Le docteur James qui travaille dans un hôpital populaire londonien essaye de capturer le fluide vital qui s'échapperait des corps au moment de leur mort. Pour cela, il a mis au point une technique qu'il dévoile à son ancien compagnon de guerre venu séjourner à Londres pour des recherches au British Museum. L'obstination, et parfois l'imprudence, qu'il met à poursuivre ses expérimentations inquiètent autant qu'elles fascinent le narrateur. La fidélité à la parole donnée lui permettra de connaître enfin le but exact des travaux du médecin.

Il se dégage beaucoup de mélancolie de ce texte qui, sous des dehors de conte fantastique, en dit certainement beaucoup sur les souffrances de l'auteur et sa stupéfaction face à la cruauté de la mort, qu'elle frappe à la guerre, dans un accident ou à la suite d'une maladie. On ne peut que penser à la disparition brutale de la femme tant aimée et si fantasque, Jane-Wanda de Szymkiewicz, en 1923, à la suite d'une septicémie.
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L'extraordinaire aventure d'Antoine de Toun..

Antoine Tounens sortait de Chourgnac d'Ans. Sa famille paysanne y cultivait la terre. Devenu avoué à Périgueux il cultiva la chimère de devenir roi d'Araucanie sous le second Empire. Ses expéditions au Chili tournèrent court rapidement même si on pense que les Mapuches ne lui témoignèrent pas d'hostilité. Un musée à Tourtoirac, commune où il est inhumé, relate son aventure.
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Journal Etats-Unis 1946

Ce texte est particulièrement méconnu parmi tous les livres d'André Maurois, et pourtant il gagne à être reconnu dans tous les sens du terme...

André Maurois a tenu son Journal pendant l'année 1946, année cruciale, puisqu' alors exilé aux Etats-Unis, il préparait son retour dans la France d'après-guerre.

Il avait été recherché pendant les années d'Occupation, et la Gestapo avait saisi sa bibliothèque.

Ce Journal est le récit de ses réflexions, de ses rencontres, et comporte une superbe nouvelle fantastique, "Le Départ", l'histoire d'un homme dans le coma sur le point de mourir et qui parvient à revenir à la vie.
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La Seconde Restauration en Périgord

Rare livre de Georges Rocal sur une période peu évoquée aujourd'hui, la Restauration. On y verra la revanche des émigrés sur les bonapartistes qui furent à nouveau associés au pouvoir après 1830 avec Louis-Philippe.
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Périgord

Petit recueil présentant les richesses du Périgord sous la plume d'André Maurois qui habitait au château d'Essendiéras à Saint Médard d'Excideuil.
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Le pays des 36 000 volontés

Michelle n’obéit pas, elle n’a pas appris sa poésie, ne veut pas aller se coucher... Sa gouvernante lui fait comprendre que les enfants ne font pas leurs 36 000 volontés ... et pourtant quelques instants plus tard, transformée en fée, munie d’une baguette magique, elle s’envole vers le pays des 36000 volontés. Dans ce pays merveilleux on fait ce que l’on veut... sauf que... Michelle s’aperçoit rapidement qu’on ne peut pas réaliser tous ses désirs, les enfants qui le font se montrent bien peu sympathiques et que dans un tel pays, le désordre s’installe vite et le bien-être disparaît !



C’est ce qu’a voulu montrer André Maurois, romancier, conteur, essayiste et membre de l’Académie française à partir de 1938. Publié en 1928, ce roman pour enfant est toujours édité et disponible. L’histoire est assez facile à lire et ne manque pas d’humour. Je le lirai certainement à ma classe, ce qui me permettra de discuter ensuite avec les enfants du bien-fondé de l’autorité, de l’obéissance pour une vie en société harmonieuse. C’est ce que peuvent faire les parents en lisant ce livre avec leurs enfants.



Le seul point qui m’a gênée lors de cette lecture, c’est peut être un hasard, mais ce roman ayant été écrit plusieurs dizaines d’année après la grandiose œuvre de Lewis Caroll, j’ai eu parfois l’impression que l’auteur a cherché à imiter de façon assez maladroite, certains personnages d’Alice au pays des merveilles, comme la reine des fées , folle et désordonnée, comme le corbeau qui accueille Michelle, et quelques autres intervenants, malheureusement, il n’a pas su manier l’absurde comme le faisait le père d’Alice. Heureusement ce n’était certainement pas le but de son écriture.



Un livre donc à conseiller aux parents, enfants, enseignants pour éduquer ou grandir en prenant du plaisir.


Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Les silences du colonel Bramble

André Maurois est un auteur bien oublié aujourd'hui pourtant il nous a laissé un petit chef d'oeuvre avec Les silences du Colonel Bramble.

Si le chef est plutôt avare en paroles il n'en va pas de même avec ses subordonnés qui bavardent sans cesse avec Aurèlle leur agent de liaison français qui nous restitue ces conversations en florilège d'esprit et d'humour.

Évidemment ces britanniques de 1914 ne pensent pas comme nous les français et c'est ça qui nous ravi, ils sont parfois des clichés de l'époque victorienne mais écouter leur vision du monde, de la société et même de la guerre est réjouissant. Les dialogues sont pétillants, souvent profonds et graves mais toujours pleins de retenue même dans les controverses. Si l'essentiel du livre se passe au mess des officiers autour d'un verre, la guerre est là et frappe avec une désinvolture toute britannique ce qui nous vaut aussi des pages pleines d'émotions.

Voilà un livre quelque peu suranné mais tellement délicieux qu'il vaut d'être dégusté avec un vieux porto au coin du feu.
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La vie de Disraeli

J'espérais une découverte du contexte historique. Malheureusement uniquement des bribes insuffisantes à mes yeux. Au lieu de cela, des dizaines des pages sur les rivalités entre députés, plein de détails sans intérêt. On retient la longue concurrence entre lui et William Gladstone. Mais très peu sur les grands débats de l'époque. Quant au portrait psychologique de ce charismatique et controversé premier ministre, il aurait pu sauver la mise. Cependant Maurois n'arrive jamais à égaler Zweig. Autre raison pour ma déception : des paragraphes obscurs et des tournures maladroites, comme s'il s'agissait d'une mauvaise traduction. Pour conclure, cette bio datant de 1929 a mal vieilli et sent la compilation – c'est mon ressenti. Il ne suffit pas d'avoir un bon sujet (de Sa Majesté) pour faire une bonne biographie.

Extrait, portrait de Mary-Ann et Benjamin Disraeli :

« En 1872, le jeune Chargé d'Affaires de France vit, dans un salon, un être étrange, accoutré en pagode, qu'il prit pour un vieux rajah. C'était Mary-Ann, et derrière elle était Dizzy, fardé, sépulcral, sa dernière boucle teinte en noir et collée sur son front dégarni. [ ] Mary-Ann avait quatre-vingt ans ; lui soixante-huit. le couple était ridicule et touchant. »

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Les silences du colonel Bramble - Les disco..

Officier de liaison auprès de l’armée anglaise lors de la première guerre mondiale, André Maurois observa avec une grande finesse ses interlocuteurs le Colonel Bramble, le Docteur O’Grady et en tira la substance de ses premiers livres qui sont des carnets de guerre et des recueils de contes lisibles indépendamment les uns des autres.



Analyse des subtiles nuances et rivalités entre les caractères anglais, écossais, gallois, irlandais, ces ouvrages offert une synthèse de la culture britannique et s’inscrivent dans une mémoire longue (depuis les légions de César) qui démontre la pérennité d’une civilisation insulaire, à la fois très proche et très différente de la civilisation européenne.



Rédigé avec un humour très anglo saxon, ces pages écrites il y a un siècle conservent leur jeunesse et expliquent en partie les ressorts culturels du Brexit.



Merci à madameduberry pour sa liste « Livres oubliés, pépites cachées: les anti best sellers » qui sort de l’ombre 25 titres qui méritent de sortir du purgatoire.
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Climats

j'avais adoré...et oublié! je cours me l'acheter pour le relire!
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Climats

ce livre, je l'ai lu il y a longtemps, j'en garde le souvenir d'une écriture élégante; mes souvenirs sont-ils justes???
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La vie de Disraeli

J'aime lire et relire des biographies et notamment celles produites par Stefan Zweig et André Maurois et je me suis plongé avec délectation dans sa vie de Disraëli qui évoque l'époque victorienne et les deux facettes de Benjamin alias « Dizzi » romancier ami d'Edward Bulwer-Lytton, admirateur de Shelley et Byron, et homme politique, chef des tories et premier ministre de Victoria.

Quel homme talentueux, manipulateur, empirique, doté d'une vision sociale peu commune à son époque, qui sut conserver son royaume éloigné des conflits européens et ainsi consolider l'Empire britannique.

Quel homme cultivé, doté d'une ambition peu commune, qui triompha des handicaps de sa naissance (immigré juif peu fortuné) et devint l'une des personnalités les plus respectées de son époque.



La plume d'André Maurois et sa vaste érudition, appuyées sur les recherches discrètes de son épouse, nous offrent ici la description de la vie culturelle et politique du Royaume Uni au XIX siècle et dessinent la personnalité de son premier ministre, homme aussi attachant que pragmatique.
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Tourguéniev

j'aime bian
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Bernard Quesnay

Un beau roman d'amour, une triste histoire d'amour. Difficile d'allier tous les plaisirs. Pourtant Bernard Quesnay au retour de la guerre était très attiré par les doux et voluptueux plaisirs de la capitale. Mais le respect du père, du grand-père, les liens avec les ouvriers de l'usine familiale ont eu raison de ses envies. C'est devenu l'amour du métier, une passion entière qui le tient, le jeu subtil entre patronat et salariés, la gagne pour remporter un marché, ça devient jouissif. Mais Simone, que devient-elle ? Son amante parisienne...

L'écriture d'André Maurois est agréable et j'ai beaucoup apprécié ce roman qui est fouillé et dont les personnages ont des envies parfois troubles.
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Les roses de septembre

Inspirée par une aventure personnelle, l'histoire d'un écrivain célèbre et vieillissant dont la carrière a été portée par son épouse, et qui noue une liaison passionnée et éphémère avec une jeune péruvienne, au cours d'une tournée de conférences en Amérique du sud.
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Climats

André Maurois est un romancier et biographe tombé dans un relatif oubli aujourd'hui. La relecture de Climats m'a fourni peut-être quelques explications sur la désaffection du public pour cet ancien académicien.

le roman se décompose en deux parties, la première peut être qualifiée de confession, c'est une longue lettre adressée par Philippe Marcenat à sa future femme, Isabelle de Cheverny. La seconde est le récit d'Isabelle, trois mois après la mort de son époux emporté par une pneumonie fulgurante, récit qui revient sur les épisodes heureux et malheureux de son union avec Philippe.

Unique héritier d'un riche papetier du Limousin, ce dernier a grandi dans une famille aimante, mais corsetée par un certain conformisme bourgeois et provincial ainsi que par une réserve quasi maladive. Chez les Marcenat, la discrétion, la pudeur des sentiments et la routine du quotidien sont élevés au rang de vertus. Après des études de droit, Philippe reprend peu à peu les rênes de l'entreprise familiale, menant une vie à la fois mondaine à Paris, et industrieuse à Gandumas, siège de la papeterie et du domaine familial. Au cours de vacances italiennes, il fait la connaissance d'Odile Malet, la fille d'un architecte parisien et, subjugué par sa beauté, sa fraîcheur, il l'épouse très rapidement malgré les réticences des siens. Les Malet ne jouissent pas d'une réputation bien établie, les échecs professionnels du père et la vie sans contraintes du couple et de leurs enfants heurtent le conservatisme de la bonne société parisienne. Très vite Philippe débusque des ambiguïtés dans le comportement de son épouse et commence à être rongé par une jalousie qui empoisonne chaque instant de sa vie conjugale. Il finira par divorcer d'Odile à la veille de la première guerre mondiale. Celle-ci se remariera avec François de Croizant, un officier de marine, puis se suicidera devant l'échec de sa nouvelle union.

Isabelle, quant à elle, se souvient de sa rencontre avec Philippe, de son incapacité à maîtriser ses suspicions sur l'infidélité de cet homme secret, séduisant, amateur de belles femmes. Peu à peu, elle comprend qu'il lui faut l'aiguillon de la jalousie pour qu'il parvienne à manifester la profondeur de ses sentiments. Refusant de céder à la facilité de provoquer cette jalousie pour attiser son amour, elle va essayer de le reconquérir en le détachant des comportements mortifères qui ne peuvent mener leur mariage qu'à l'échec. La maternité, le retour le temps d'un été à Gandumas, la tranquillité des esprits apaisés lui amènent une sérénité qui se brise avec la mort de Philippe.

Avouons-le, le style d'André Maurois est d'une clarté, d'une fluidité qui rendent la lecture de Climats plaisante. Mais ce roman est terriblement daté tant sur le plan des moeurs de la société qu'il décrit, que sur le plan des rapports hommes-femmes qu'il entend décoder. C'est un écrivain formaté par l'esprit du dix-neuvième siècle qui dépeint le microcosme bourgeois, composé d'hommes d'affaires, des hauts fonctionnaires, d'officiers, d'aristocrates qui se retrouvent dans le salon de la tante du narrateur, Cora. On surveille la réputation de chacun tout en s'adonnant à un marivaudage de bon aloi. On va écouter de la musique, on passe une soirée au théâtre, on s'adonne au plaisir de la conversation qui consiste surtout en commérages sur les uns et les autres. Les femmes sont toutes – ou presque – ravissantes quand elles ne se sont pas fanées par quelques maternités. On pourrait pardonner à Maurois cet univers à l'atmosphère raréfiée s'il y ajoutait une touche de satire sociale, donnait quelques coups de croc à cette société momifiée dans les convenances, comme savaient si bien le faire Henry James, Proust ou encore Edith Wharton et André Gide. Mais non, rien de cela.

En ce qui concerne sa peinture des relations entre les deux sexes, là encore nous avons la vision d'un homme fortement ancré dans le passé. Il dresse un portrait peu flatteur des femmes. Odile apparaît comme une femme fragile, frivole, orgueilleuse, inconséquente. Elle passe beaucoup de journées allongée en raison de sa fatigue, fait deux fausses couches, a beaucoup d'essayages, et se montre piquante en société quand elle se souvient surtout des conversations qu'elle a eues avec son époux. Philippe ne la trouve pas intelligente – il s'interroge sans cesse sur ce point – mais son charisme le rend vivant au monde qui les entoure. le mystère dont s'entoure la jeune femme la rend insaisissable, et condamne très vite le bonheur du couple. La seconde union de Philippe tourne également au désastre. Quand Isabelle, sentant croître la distance qui la sépare de son époux, souffre et s'insurge de ses sorties en galante compagnie, il ne change pas son attitude mais lui conseille de modifier la sienne. « Ma pauvre Isabelle » revient comme un leitmotiv quand il la réprimande ou déplore ses faiblesses. Il faut que Mme Marcenat mère insiste pendant leur séjour à Gaudumas pour que le couple partage la même chambre. Ultime humiliation pour Isabelle, pendant l'agonie de Philippe, celle qu'il croit voir à son chevet est Solange Villier, sa dernière maîtresse, et non sa femme.

Est-ce que je prête à l'écrivain les traits misogynes de son personnage par un amalgame peu subtil ? Je ne le pense pas. Il n'y a quasiment aucun personnage féminin qui présente des qualités positives dans le roman. Denise Aubry, la première maîtresse, est une femme légère et très province. Odile est instable. Son amie Misa est décrétée « méchante ». Yvonne Prévost, Françoise Quesnay, Thérèse de Saint-Cast sont de jolies créatures, seulement amusantes. Solange Villier est une séductrice impitoyable (« Solange est une tigresse »), une femme qui « commet des folies » que son mari accepte avec résignation. Isabelle est ennuyeuse et bonnet de nuit. La tante Cora est une pragmatique, obsédée par son salon mondain et ses invités et qui a une idée toute particulière du mariage. Quant aux mères et belles-mères, les premières sont froides et les secondes originales, donc gênantes. Un seul personnage tire son épingle du jeu, Renée, la cousine, l'amie d'enfance : célibataire, elle travaille, aime et est aimée. À bien considérer, la vision qu'a l'auteur des femmes est accablante et ne peut se réduire à la psychologie du principal protagoniste de l'histoire. La jalousie de Philippe est dépeinte comme une impossibilité de fusionner avec l'être aimé dans un amour absolu, tandis que celle d'Isabelle est présentée comme un rétrécissement de sa capacité à aimer l'autre dans sa totalité.

le roman s'achève dans les années vingt sans qu'il s'arrache vraiment aux codes du siècle précédent par une modernité autre que de façade. On mesure ainsi ses limites à dépasser l'époque à laquelle il a été écrit.
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