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Critiques de Andrea Camilleri (1003)
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Jeu de miroirs

Montalbano s’angoisse car il ne peut plus remettre son pantalon et quand on se fait expertiser par un psychiatre c’est embêtant...Évidemment le psy lui ayant demandé «Si vous voyez un beau derrière de femme, à quoi pensez-vous ?» on comprend son émoi.



j’ai trouvé que Montalbano, dans cette investigation policière , passait beaucoup de temps chez Enzo à grignoter le hors d’œuvre son premier plat le second et qu’il mangeait beaucoup trop. Il est vrai que Livia est a Gêne et donc loin des yeux...

Et il ne mange pas d’horribles ragougnasses mais des pâtes ‘ncasciata au four avec fromage (provolone fumé), tomate, saucisse, œuf dur, et une grosse portion d’aubergines à la parmesane, des arancini ,grosses boulettes de riz pannées contenant un cœur de mozzarella ou de viande et des petits pois, du sartù de riz à la calabraise: timbale de riz fourrée de boulettes, œufs durs, mozzarella (notée mozarella par Serge Quadruppani )… d’origine napolitaine, des paupiettes d’espadon, des pâtes à la charretière Avec huile d’olive, ail cru, poivre et pecorino râpé.

Pour mener l’enquête il faut bien tout ça Surtout qu’il se fait mettre le grappin par une belle radasse mais pas une cocodette qui pour lui a des yeux de velours

Des bombes posées par-ci par la, puis des catafari l’un carbonisé, l’autre égorgé, poignardé, des attaques à la mitraillette Ah la Sicile n’est pas un pays de tout repos pour la maréchaussée

Mais bon Montalbano qui n’a pas une coucourdette mais une coucourde, certes parfois fatiguée, mais bien remplie la fait travailler et ça donne de bons résultats Il faut néanmoins préciser qu’il est entouré d’une équipe performante Augello le bellâtre et Fazio le flic dans l’âme et Catarella l’indispensable portier /téléphoniste/ hôte d'accueil qui si, il a des difficultés a retenir et prononcer les noms de famille, a des qualités certaines de geek.

Sans parler du légiste Pasquano, irascible mais compétant capable de distinguer un cadavre calciné d’un morceau de charbon

Une enquête bien menée et amusante qui fleure bon la Sicile.
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Le Manège des erreurs

Au terme des 18 chapitres rituels, Camilleri précise que cet épisode de la série des Montalbano, contrairement à la plupart des autres, n'est pas inspiré par un fait divers. L'histoire aborde cependant le thème, quasi omniprésent dans les romans policiers de l'auteur, du poids de la Mafia en Sicile : difficile de ne pas penser aux plus radicales de ses méthodes quand un magasin est la proie des flammes, surtout quand son propriétaire a déclaré à ses voisins commerçants qu'il refusait l'augmentation du "pizzo", l'impôt valant protection. Difficile également de ne pas envisager une exécution en bonne et due forme quand la cause manifeste de la mort d'un homme est une balle ayant traversé son cou de la nuque à la pomme d'Adam. En revanche, que cet homme et le propriétaire du magasin qui a subi un incendie soient une seule et même personne ne plaide pas en faveur de la piste mafieuse. C'est l'une des erreurs commises dans un premier temps par le commissaire Montalbano et son équipe, qui feront fausse route à plusieurs reprises dans la résolution d'une enquête atypique.

En réalité, les propos majeurs du roman, en arrière-plan, sont plutôt la vieillesse (celle de Montalbano lui-même, qui s'en inquiète de plus en plus, et celle de deux personnages principaux) et son télescopage avec des sentiments pour lesquels la jeunesse est mieux armée. le commissaire, tout compte fait, a tort de se tracasser : il possède encore une bonne dose de l'agilité intellectuelle lui permettant de confondre un coupable.
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La Pyramide de boue

Andrea Camilleri | 240 pages | Fleuve Editions | 2019 | 3.83/5 (58 notes). | "La Pyramide de Boue"

Intempéries draconiennes et travail acharné de détectives. Pour les mordus de policiers. Un thriller qui ma foi, se laisse lire... Un peu déçu par l'idée que laissait entrevoir le terme "Pyramide" étant un vieux fan de Christian Jacq !! ; p

Il s'agit d'une enquête assez banale en fait...

C'est l'histoire d'un chantier où on a essayé de cacher certaines choses.

Lisez le, mais sans plus.

Encore bon 2023...
Lien : https://vella.blog/
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Le Cuisinier de l'Alcyon

Si, comme moi, vous êtes un fan du commissaire Montalbano et de cette langue si particulière, magnifiquement traduite, ne passez pas à côté de cet opus, car il n’en reste plus beaucoup à publier depuis que l’auteur nous a quittés (en 2019). En revanche, si vous n’en avez jamais lu, ce n’est pas par celui-là qu’il faut commencer, l’intrigue n’est pas représentative de la série.



Justement, il ne se passe pas grand-chose que Montalbano puisse se mettre sous la dent, du moins au début. Une jeune fille aux allures de mannequin se fait voler son sac, une grève dégénère chez un industriel, l’antipathique Trincanato, et une mystérieuse goélette s’approvisionne à Vigàta.



C’est sans doute pour ça que Montalbano ne s’émeut pas plus que ça quand le service RH le contraint à des vacances forcées à cause de ses nombreux jours de congés en retard. Il a bien tort, parce que le Questeur en profite pour mettre son nez dans l’organisation du commissariat, et pas qu’un peu.



Pendant les trois quarts du livre, le rythme du livre est assez lent, savourez la langue, admirablement traduite par Serge Quadruppani. Une fois que le commissaire aura compris ce qui se passe, les choses vont se précipiter, genre film américain (ce n’est pas tout à fait par hasard). Vous risquez de ne plus reconnaître votre commissaire sicilien préféré.



Bref, le parler sicilien est là, Montalbano est là, sans oublier Catarella et Fazio, Livia est aussi explosive que dans les autres romans, mais il y a un petit quelque chose d’inhabituel, de pas très crédible dans ce dernier opus. Une scène éprouvante a lieu sans que j’aie le souvenir d’en avoir lu de tels dans cette série. Mais les explications de cette différence vous seront données par l’auteur lui-même.


Lien : https://dequoilire.com/le-cu..
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L'autre bout du fil

Andrea Camilleri nous a quittés en juillet 2019, à l'âge de 93 ans.



Je n'ai pas encore tout lu de sa production mais je me régale à chaque occasion de me replonger dans l'ambiance particulière de la petite cité de Vigatà, dans les pas de son commissaire Salvo Montalbano. Ce roman figure parmi les derniers qu'il ait dicté à son assistante Valentina Alferj puisqu'il était devenu aveugle.



L'ouvrage commence par un court hommage de son traducteur-fétiche au héros de ces enquêtes : Serge Quadrupanni, qui a inventé un langage spécifique – le camillerese – pour transposer en français les couleurs de ce parler sicilien si particulier.



C'est une histoire bien sombre et complexe, qui mobilise toutes les ressources mentales d'un Montalbano désormais sexagénaire, qui n'a toujours pas résolu sa complexe relation amoureuse avec sa compagne Livia qui vit loin de lui au nord. Il travaille en symbiose efficace avec son équipe de collaborateurs dont on connaît déjà tous les attachants travers.



L'époque est cruelle : sur les rives de la Méditerranée sont recueillis chaque nuit des centaines et des centaines de migrants récupérés en pleine mer et que la police locale doit canaliser dans des centres de rétention. Les équipes sont sollicitées toutes les nuits à la limite de la résistance humaine, d'autant que parmi ces fugitifs se touvent parfois des criminels …



Un crime sanglant vient perturber la ville : une créatrice de mode est assassinée dans son atelier à coup de ciseaux. Salvo vient juste de la rencontrer pour lui commander un costume sur mesure. Il avait été emballé par son aisance et sa beauté, elle dont la vie privée est un tissu de mystères.



On retrouve ici les mille et uns détails d'une enquête complexe, toujours avec le même plaisir. C'est un format idéal pour un court voyage ... ou une séance de chimiothérapie … avec l'assurance que les rebondissements (pistes qui se referment, découvertes d'indices …) se succèdent allègrement. Un plaisir de lecture jamais pris en défaut.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La prise de Makalé

(avis écrit le 21 mai 2006 !! retrouvé par hasard en triant de vieux documents sur mon ordinateur... professionnel, hum hum... - à peine retravaillé pour que ce soit compréhensible ! attention aussi, risque de spoil, que je ne suis plus capable de mesurer après autant d'années !)



D’un auteur très souvent cité dans Lire, me semble-t-il en tout cas, pour ses romans policiers (que je ne connais pas), ce livre m’a sauté aux yeux lors de ma toute première visite à la libraire Filigranes (N.B.: une librairie plus que connue à Bruxelles, et que ma meilleure amie adorait, tandis que moi j'avais été un peu déçue, mais ceci est une autre histoire...), dans leur rayon littérature. Il écrit donc autre chose que les policiers loués par Lire !?



Il nous livre ici l’histoire d’un gamin de 6 ans, très intelligent et en plus doté d’un organe masculin démesuré pour son âge, mais qui se trouve être le fils de fervents catholiques autant que fervents fascistes. Avec un même élément, il fait sourire ou frémir : par exemple, on s’attendrit devant ce sexe qui fait rêver la cousine du gamin (de 10 ans son aînée !), cousine qui a déjà « péché » en couchant avec son soi-disant fiancé envoyé à la guerre de colonisation de l’Italie, pour prendre Makalé, dernier bastion tenu par le Éthiopiens... Le fiancé en question y mourra, héros de la patrie bien sûr. Mais ce sexe est aussi l’objet du plaisir de son professeur particulier, qui l’initiera à une vie « spartiate » - entendez : de la pédophilie, tout simplement !



Ou encore, cette extraordinaire intelligence de Michilino, qui lui fait apprendre ses leçons ou le maniement des armes trop facilement, jusqu’au meurtre (eh oui !) d’un de ses compagnons de classe, que ses parents ont désigné comme ennemi puisqu’il est communiste. Meurtre qui ne lui sera bien sûr pas attribué, impensable, et c’est le propre père du gamin assassiné, communiste donc, qui va trinquer...



Mais par-dessus tout, Michilino garde son innocence de petit enfant, qui dort mal si ce n’est pas dans la chambre de ses parents et qui a peur mais qui sait qu’il doit fermer les yeux quand ceux-ci geignent et crient dans le lit (pauvre petit qui ne sait pas ce qu’est faire l’amour !) ; qui ne comprend pas non plus pourquoi son père a démoli le curé chez qui sa femme allait trop souvent « se confesser » ; et qui comprend dès lors encore moins pourquoi c’est sa propre cousine, avec qui il s’entend si bien, qui finit dans le lit de son père, alors qu’on a éloigné sa chère maman, enceinte du curé... Le tout le conduire au drame final, savamment orchestré par un auteur qui montre qu’il savait dès le début où il menait son lecteur. Si ce drame final est exagéré (s’est-il vraiment passé de telles choses dans l’Italie de Mussolini, quelques années avant la guerre mondiale ? On voudrait bien ne pas le croire !), il fait froid dans le dos, et on referme ce livre avec un sentiment de malaise, à peine apaisé quand on lit la languette intérieur du quatrième de couverture, où l’auteur explique : « Ce roman est né de la question suivante : alors que j’avais dix ans et que je vivais dans une famille fasciste mais non militante, pour quelle raison ai-je écrit en cachette une lettre à Mussolini, où je lui demandais la permission de m’engager comme volontaire pour aller combattre en Abyssinie ? Quels mécanismes ont pu s’enclencher en moi pour que je n’aie plus qu’un seul désir : partir tuer l’ennemi abyssin ? » Ce livre y répond violemment, un peu exagérément peut-être, mais surtout de façon tellement vraisemblable.

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L'autre bout du fil

sans doute pas le meilleur Camilleri car l'histoire est un peu légère et tarde à démarrer ( ce qui est rare) ...On ne perd pas son temps pour autant car l'auteur consacre les 80 pages à la mise en situation du commissaire et son équipe avec les débarquements d'exilés nord africains arrivant par bateau entier....le bon sens du commissaire mis au service de la gestion la plus humaine possible de ces pauvres gens....c'est inattendu et interessant et donc, après l'histoire commence....Ce livre marque également un tournant puisque c'est le premier dicté et non écrit par Cammilleri , devenu aveugle....
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Le Cuisinier de l'Alcyon

Je commencerai par la fin, une fois n’est pas coutume : si quelqu’un se plaint de certains développements de l’intrigue en se disant « ce n’est pas possible », je les renvoie à la postface signé Andrea Camilleri dans lequel il explique son choix de construction d’intrigue. Maintenant, de mon côté, je serai claire : j’aime les romans d’Andrea Camilleri, j’aime Salvo Montalbano, et peu importe le sujet de son enquête, je veux lire tous les romans qui le mettent en scène.

Montalbano doit faire avec – avec des ouvriers en grève parce que leur nouveau patron préfère ses intérêts à ceux de son entreprise. Il n’est malheureusement pas le seul, totalement déconnecté de la réalité, sauf la sienne, celle qui lui permet d’avoir la vie la plus agréable possible. Il se questionne cependant, sur certains faits, la présence d’un bateau bien tapageur. Seulement voilà : Montalbano est victime d’une campagne de calomnie, on cherche à le mettre prématurément à la retraite, il est même remplacé dans son propre commissariat.



Il ne prend pas le temps de se lamenter, ce n’est pas son genre, il prend cependant le temps de faire semblant de se lamenter. Pourquoi ? Parce qu’il se retrouve dans une enquête plus complexe qu’il n’y parait, parce que, plutôt que de parler de cuisinier de l’Alcyon, ce roman m’évoque plutôt une partie d’échec dans lequel Montalbano essaie de ne pas être qu’un pion, mais d’être plus que cela : pas facile quand nombreux sont ceux qui vous manipulent ou qui essaient de le faire. Il est aussi des personnes qui pensent être chevronnées, et qui se font avoir, eh bien comme des bleus. Ce sont des choses qui arrivent sur la mer Méditerranée.

Oui, c’est une enquête de Montalbano pas tout à fait comme les autres, et cela empêche-t-il le plaisir de lecture ? Non !
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Le Tour de la Bouée

Comme mes dernières lectures avaient été éprouvantes, que j’avais crapahuté dans les montagnes, affronté le froid ou la canicule, je voulais me reposer avec un roman policier sympa.



Quoi de mieux que de se poser en Sicile en compagnie d’un commissaire Montalbano, de bouffer dans les petites trattorias et de se la couler douce en buvant des cafés et de mener une enquête en bougonnant ?



Caramba, encore raté ! Moi qui pensais me la couler douce et enquêter tranquillou sur un petit crime banal, j’en ai été pour mes frais !



Tout d’abord, Montalbano en a marre de son boulot, il veut démissionner (ça arrive à tous les flics ou détectives, cette passe à vide). Les actions de certains policiers, à Gêne, l’ont déprimé grave. Il va nager et bardaf, il tombe sur un cadavre bien mariné, en le ramenant sur la plage, les emmerdes commencent avec des petits vieux qui pensent qu’en Sicile, faut y aller avec un flingue…



Puis Catarella se met à prononcer correctement les noms des gens et des lieux (la fin du monde est proche), Mimi Augello devient vertueux (l’apocalypse) et, pire encore, le patron de la trattoria San Calogero, ferme pour prendre sa retraite (bombe atomique).



Bref, rien ne tourne rond à Vigata et dans la vie du commissaire. Tout fout l’camp, ma bonne dame, même la solidarité n’est plus, les migrants pouvant aller se faire noyer en Méditerranée. Monde cruel, tu as raison, mon cher Montalbano.



Pour ce qui était de se la couler douce, c’était donc loupé, vu les faits de sociétés, abordés dans ce dixième tome. Surtout, qu’à un moment précis, on sent bien qu’on a foutu le pied dans un truc bien puant, bien dégueu et qu’on ne s’en sortira pas sans se prendre un coup au moral.



Bah, tout compte fait, c’est aussi cuisiné de la sorte que j’aime les enquêtes de mon commissaire sicilien : avec du piment qui gratte, qui pique au palais, qui nous rappelle que nous sommes bien, nous, qui ne devons pas fuir un pays en guerre, en proie à la sécheresse, à la famine, au chômage, aux mains de gangs violents, avant d’être les victimes des passeurs sans scrupules, sans humanité…



Une fois de plus, c’est une bonne enquête du commissaire Montalbano, où s’entremêlent les moments drôles, poétiques, amusants et ceux plus glauques des travers de l’humanité et d’un commerce abject.


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Le toutamoi

Dans l'œuvre d'Andrea Camilleri, Le toutamoi appartient à la catégorie qui me parle le moins: romans confinés dans des ambiances Hitchcockiennes, relations perverses dans des milieux bourgeois, femmes fatales splendides... Femmes victimes d'abus qui deviennent finalement bourreaux dans une atmosphère saturée de tension sexuelle.



Malgré tout ce roman est, comme toujours, écrit avec talent, et se lit rapidement donc un bon moment partagé avec cet auteur que j'affectionne.
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Le Cuisinier de l'Alcyon

Un Montalbano thriller typique;

Il y a quelques années, j'avais déjà lu de nombreux romans policiers de Montalbano et j'étais très heureux qu'il y en ait encore que je ne connaissais pas. Au début, le traducteur a donné quelques indications sur sa traduction de l'italien sicilien typique de Camilleri et sur la manière dont il a essayé de transmettre ce flair particulier en français. Il a fait du bon travail, même s'il a fallu un peu de temps pour s'y habituer au début. Cette affaire a une structure inhabituelle, mais est résolue par Montalbano de sa manière charmante habituelle et est logique et compréhensible en soi. Le sens de justice typique du commissaire est repris par certaines questions socialement critiques et locales. Le style d'écriture est clair et ne diffère pas des autres livres, bien que l'histoire d'origine soit différente selon les indices du livre. J'ai beaucoup aimé le livre car il reflète le charme intemporel et très particulier de cette série policière. D`ailleurs on peut lire ce cas et tous les autres sans avoir à connaître les précédents.

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Le Cuisinier de l'Alcyon

Je rejoins la critique de Blok. Un grand plaisir de retrouver notre commissaire Montalbano. C'est un épisode plein d'humour. Malheureusement l'enquête elle-même est bâclée. Camilleri, reprend ici le scénario non abouti d'un film d'espionnage italo-americain. Une histoire banale de gangster qui se mélange assez mal avec l'univers de Montalbano. D'ailleurs l'infiltration du commissaire en cuisinier à bord de l'Alcyon (titre du livre) ne représente en réalité que la dernière partie du roman...

Reste le capital sympathie des personnages, la Sicile et une bonne dose d'humour. Le plaisir de retrouver aussi une bonne confrontation entre le commissaire et le questeur.

En bref, un épisode sympathique de la série, toujours aussi agréable de lire du Camilleri traduit par Serge Quadruppani, mais pas un roman policier.
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Le Cuisinier de l'Alcyon

Cet ultime opus des aventures de Montalbano ( mais plusieurs autres ne sont pas encore traduits en français) nous amène de surprise en surprise : le commissaire n’est plus commissaire et pourquoi pas cuisinier,lui le suprême gourmand?) ;Montalbano ne se reconnaît plus dans son miroir, il rencontre Barbie et rêve d’éclipse de lune ; Et Catarella pleure toutes les larmes de son corps ! Nous sommes dans un jeu de dupes , magistralement orchestré par le vieux maître , entre poésie , roman policier et film de James Bond. Il montre , une dernière fois , hélas, toute son inventivité . Grazie mille Maestro.
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Le Cuisinier de l'Alcyon

C'est toujours une joie de voir paraître un nouveau Montalbano, hélas mêlée d'un peu de tristesse, car il ne sera plus longtemps avec nous, maintenant que son créateur nous a quitté.

Cependant ce ne sera pas tout de suite. le Fleuve Noir ayant la mauvaise habitude de ne pas nécessairement publier les Montalbano dans l'ordre chronologique du récit, j'ai consulté la notice Wikipédia de Camilleri pour mieux situer ce volume dans la suite des aventures de Salvo. Et bonne nouvelle : il reste encore cinq volumes non traduits en France,en date des années 2008, 2017, 2018, 2020 et 2022; deux ouvrages posthumes donc)

En ce qui concerne le cuisinier de l'Alcyon, il est paru en Italie en 2019, année de la mort de l'auteur. Mais sa rédaction est sans doute plus ancienne : la postface nous apprend qu'il s'agissait à l'origine d'un scénario qui n'a pas abouti et que Camilleri a recyclé en Montalbano. Il ne s'intègre donc pas au temps de la série.

Quant à l'ouvrage, le recyclage n'est hélas pas très réussi ?

Si l'on retrouve le petit monde du commissariat de Vigata, dont le cher Catarella, si la villa du commissaire n'a rien perdu de son charme ni la Méditerranée de son éclat (oui, la phrase n'est pas tout à fait de moi.. merci Gaston), si Salvo fréquente toujours la trattoria d'Enzo, dont la cuisine sadiquement décrite par l'auteur nous met l'eau à la bouche, si Salvo reste fidèle à son éternelle fiancée, si.. malheureusement cette aventure dénote un peu dans la série. Il reste trop du scénario original, histoire pas si originale que ça de gangsters et d'espions où l'on ne retrouve pas le ton habituel des aventures de Montalbano, qui n'est plus tout à fait lui-même.!Il ressemble trop au personnage d'agent secret qu'il a remplacé, si l'on peut dire, au pied levé. Il se lance dans une aventure assez abracadabrante et son comportement a changé. Il manifeste en particulier un mépris de la vie humaine qui n'est pas de lui. le vrai Montalbano ne se comporte pas comme un vulgaire OSS 117 (oui, je sais, mes références dans ce domaine ne sont pas à jour) et ne sème pas tous ces cadavres derrière lui. Mais je ne critique pas pour autant le Maître de Porto Empedocle, je ne me permettrais pas, il m'a donné trop de joie à le lire
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Mort en pleine mer et autres enquêtes de Mont..

Les livres de Camilleri ❤

🐟 Ce recueil de nouvelles regroupe des histoires publiées dans les années 80, on y prend plaisir à retrouver le personnage de Montalbano et à goûter de nouveaux aux saveurs siciliennes de ses enquêtes.

🤱 Un livre commencé en étant enceinte et finit en étant maman ! Le format nouvelles était parfait pour réussir à lire une histoire complète pendant la phase de ‘verticalisation’ post-têtée !
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Le pasteur et ses ouailles

N°1687 – Octobre 2022



Le pasteur et ses ouailles – Andrea Camilleri – Fayard.

Traduit de l’italien par Dominique Vittoz.



En Juillet 1945 on a tiré sur Mgr Peruzzo, l’évêque d’Agrigente (Sicile) qui en réchappa miraculeusement. Devant le mystère de cette agression une question restait entière : Qui a voulu tuer un homme d’Église plus engagé aux côtés des pauvres contre les grands propriétaires fonciers et le système latifundiaire que dans son rôle traditionnel de pasteur ? On évoqua une sombre vengeance personnelle d’un ex-délinquant devenu religieux du couvent de la Quisquina tout proche qui a toujours été un lieu marginal au regard des règles monastiques et dont la création remonte au XVII° siècle, l’ombre de la mafia ou du fascisme... Une enquête partisane d’un policier corrompu n’a pas, à l’époque, réussi à éclaircir cette affaire. Pourtant il semblerait que cette survie ne soit pas due uniquement aux prières de ses ouailles mais soit la conséquence directe d’un vœux quelque peu surréaliste de dix jeunes religieuses du diocèse.



Pour ce récit nous retrouvons Camilleri (1925-2019) dans un registre où on ne l’attend pas forcément, celui de l’historien, même s’il n’abandonne pas tout à fait son goût pour l’énigme. Oubliant pour un temps son emblématique commissaire Montalbano, il entreprend un travail d’historien mais aussi de méticuleux enquêteur, non pas tant sur la tentative de meurtre que sur la réalité des conséquences du vœux des dix jeunes cloîtrées. Devant une telle énigme il se pose une multitude de questions qu’il ne résout qu’avec des hypothèses où l’imagination le dispute à une solide recherche documentaire et dont il dit lui-même qu’elles ne sont pas étayées de preuves. Ce travail a au moins l’avantage d’étancher sa curiosité et son insatiable volonté d’expliquer ce mystère quelque peu mystique. Il met aussi en lumière d’intéressantes remarques sur le catholicisme et ses dogmes, comparé aux autres religions au regard du respect de la vie, du sacrifice personnel, de la charité. Ses remarques avisées sur l’espèce humaine sont d’une grande pertinence.



Il ne se départit pas de sa langue fleurie traditionnelle, vernaculaire et même quelque peu inventive qui a dû poser quelques difficultés au traducteur pour peu qu’il ne soit pas, comme lui, originaire de Sicile.



Comme toujours cela a été pour moi un bon moment de lecture.





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Un samedi entre amis

Ne cherchez surtout pas le Commissaire Montalbano dans ce livre ! Voici un opus de Camilleri complètement différent, c'est un livre d'une grande noirceur. J'ai été déboussolée par le début qui apparemment ne correspondait pas à ce qu'on pouvait attendre du titre et du résumé du livre. Un peu désorientée aussi par le nombre de personnages (des enfants dont on ne révèle pas le prénom), d'évènements apparemment sans lien qui se croisent. Puis, soudainement, l'histoire prend forme, les protagonistes adultes sont nommés, des secrets longtemps enfouis sont suggérés. L'ambiance est lourde, presque glauque. Ces "amis" qui se réunissent tous les samedis soirs ont bien des choses à se cacher et leurs relations sont loin d'être sincères. La tension monte au fil du récit, jusqu'au drame qui touche l'un d'eux.

Puis, l'auteur revient sur les récits des enfants et les complète et c'est à la toute fin que nous comprenons le point commun entre les différents "amis".

Le livre est très court mais l'histoire est dense et intense, l'écriture est fluide, concise, par moment on a l'impression de lire une pièce de théâtre. Encore une fois Camilleri m'a étonnée et séduite.
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L'Âge du doute

Je me fixe très régulièrement des rendez-vous avec le commissaire Montalbano. Même si je déguste les livres d'Andrea Camilleri à doses homéopathiques désormais,maintenant qu'il n'est plus là.

Cet opus m'a enchantée. Davantage que l'intrigue en elle-même, ce sont les états d'âme du commissaire qui m'ont ravie : ne le voilà-t-il pas fou amoureux d'une "jeunette", lui, proche de la retraite ? Évidemment, il réagit comme un ado à cette situation. Mais cela nous vaut des situations cocasses et, notamment, ce coup de téléphone avec Livia, sa fiancée "officielle ". Il se retrouve également obligé de proférer d'énormes mensonges auprès de sa hiérarchie. Son entourage le croit devenu fou, voire sénile. Comme toujours, la traduction est impeccable et certains dialogues sont hilarants.

Vraiment un excellent moment de lecture. Vivement mon prochain rendez-vous !



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Le cours des choses

Admirez-moi cette couverture! C'est Saint Calogero en personne, expliquant les saintes ecritures a deux pigeons! Saint Calogero, ce saint noir venu d'Ethiopie ou d'une quelconque autre contree exotique, le patron de la petite ville dont je ne sais le nom, vu que c'est le premier roman ecrit par Camilleri et qu'il ne l'a pas encore baptisee Vigata! Et il n'en est pas devenu le patron pour rien: “Du vivant de saint Calogero, une terrible peste avait commencé à décimer la population qui, à cette époque-là, était entièrement composée de paysans, et le saint s'était coupé en quatre pour soigner les malades ; mais ceux qu'il réussissait à guérir mouraient quand même, faibles comme ils l'étaient, par manque de nourriture. Les riches et les nobles en effet, effrayés par la contagion, avaient muré portes et fenêtres de leurs rez-de-chaussée après les avoir remplis à craquer de farine et de blé. Saint Calogero avait eu alors une idée astucieuse : il avait rassemblé chèvres, mulets et chevaux, il les avait attachés les uns aux autres et il avait ouvert le cortège en frappant désespérément sur un tambour. Il demandait aux riches, que la curiosité poussait à se pencher à leur fenêtre, de lui lancer du pain et des sacs de farine par leur balcon, de façon à éviter tout contact entre eux et lui. Les nobles s'étaient laissé convaincre et le saint avait pu sauver ses malades”.

Depuis, lors de sa procession annuelle, on jette depuis les balcons pains et billets de mille lires. Les pauvres mangent le pain et le Saint ramasse les billets. C'est qu'il exauce tous les voeux de ses ouailles, mais moyennant offrandes. Parce qu'il ne faut pas lui en promettre, il faut lui en donner! Et on n'a pas interet a biaiser, d'une main il tient un livre mais de l'autre un baton. Vous ne me croyez pas? Ecoutez plutot Camilleri: “Saint Calogero, c'est bien connu, piquait des colères noires pour les voeux non respectés : comme tous les méridionaux, il ne supportait pas qu'on le couillonne, et on pouvait difficilement trouver plus méridional que ce saint noir de peau, venu des contrées arabes. Si saint Calogero s'apercevait qu'un fidèle mégotait sur un voeu, ou pire, ne s'y conformait pas, il était capable du pire, comme n'importe quel être humain. C'est justement ce qu'avait expérimenté don Giacomino Rappolo qui avait promis cinquante mille lires au saint s'il guérissait sa jambe cassée qui ne voulait pas se recoller. Au bout de deux mois, la jambe avait guéri, recta, mais don Giacomino avait bien réfléchi et il en avait conclu que ce service ne valait pas plus de vingt-cinq mille lires parce qu'il était resté un peu bancane. Il était entré dans l'église, avait épinglé ses vingt-cinq mille lires sur un des rubans qui pendaient à la manche de la statue, puis il était ressorti. Il n'avait pas mis le pied dehors que, faisant un faux pas, il débaroulait une à une les quinze marches du perron de l'église : il avait écopé de deux jambes cassées”.





Mais laissant le Saint a sa saintete, Camilleri nous raconte une histoire de meurtre non resolu qui n'est que le debut d'une embrouille ou il est question de maffiosi de villes differentes qui se querellent jusqu'en Amerique, d'anciens fascistes et de communistes, de contestation du pouvoir en place, d'amities indefectibles qui peuvent devenir ameres a boire et de comment la peur se tourne des fois courage et rage. Tout ca finit par d'autres morts, mais qui en est responsable? La maffia et sa loi du silence? La politique locale? Des interets economiques? D'anciennes histoires de vendetta? le sanguinaire sens de l'honneur? Va savoir… C'est peut-etre Camilleri qui a raison quand il nous confie: “Chez nous, on ne meurt que pour des histoires de fesses”. Heureusement qu'est plonge dans cette affaire un enqueteur a qui on ne la fait pas, un policier du nom de Corbo, qui prefigure deja le celebre Montalbano. Ruse et tetu derriere une fausse nonchalance, un homme qui connait bien son pays, et qui l'aime. Il faut le voir (et l'entendre) manger une tranche du bon pain de la procession!





C'est un livre au suspense haletant: c'est qu'il fait chaud et des qu'il parcourt quelques pages en courant le suspense est en sueur, le pouls tout saccade. Il y a bien un docteur dans l'histoire, mais il n'exerce plus, et notre suspense reste la langue pendante, echine, haletant.



Au fait cette langue est le meilleur atout du livre. Truffee d'un dialecte tres particulier, que le traducteur, Dominique Vittoz, a bien rendu. Pas une langue de bois, dure a avaler, mais une langue spongieuse, tendre, savoureuse a souhait. Camilleri la parfaira dans ses futurs ecrits, mais pour un premier jet c'est une reussite. Il faut croire qu'il a graisse a Saint Calogero la main qui tient le baton.





P.S. Pour celuicelle qui ne connaitrait pas Camilleri, je le laisse se presenter tout seul: “Je ne me considere pas un grand ecrivain. En Italie on cultive l'ambition d'elever des cathedrales; moi, a la place, j'aime construire de petites et sobres eglises rurales".

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La pension Eva

N°1682 – Octobre 2022



La pension Eva – Andrea Camilleri – Metaillé.

Traduit de l'italien par Serge Quadruppani.



Chez Camilleri, c'est un peu comme chez Simenon qui étaitt un de ses écrivains favoris, ils étaient tous les deux de célèbres auteurs de polars avec un commissaire de police emblématique, Maigret pour l'un, Montalbano pour l'autre, mais ils étaient aussi deux romanciers traditionnels . Ici Camilleri (1925-2019) nous emmène dans un port de Sicile dans les années 40 c'est à dire quand l'Italie, alliée des nazis , commence à subir des bombardements alliés. Nerè . Un petit garçon se demande ce que signifie ces allées et venues d'hommes qui fréquentent la belle maison voisine où il aperçoit des femmes nues. La pension Eva, tel est le nom de cet établissement, fera l'objet de ses interrogations naïves jusqu'à ce qu'il la visite lui-même à l'âge requis, comme une sorte d'apprentissage initiatique, comme une terre promise. Il commence par découvrir les femmes grâce à sa jolie cousine et à leurs jeux puérils puis évoque les pensionnaires de cet immeuble et leur bienveillance. Il n'oublie pas de les croquer ainsi que certains de leurs clients et cela donne des portraits baroques et des anecdotes truculentes. Puis la guerre suivra son cours avec son lot de bouleversements et de destructions, entre les plaisirs érotiques, l'odeur des sardines grillées et celle du sang, les sourires et les larmes... Mais, goguenard , l'auteur, en postface, précise que ce court roman ne doit pas être regardé comme autobiographique, même si le personnage principal porte un nom semblable au diminutif dont les amis et la famille de Camilleri l'affublaient.

Il ajoute en revanche que la pension Eva a effectivement existé et il mêle dans à cette fiction des moments de l'histoire de cette petite ville. Il a attendu un âge assez avancé (près de 80 ans) pour l'écrire, ce qui témoigne de sa volonté de sortir de son image traditionnelle créative et d'offrir à son lecteur un moment de lecture où la tendresse et la dérision se mêlent à un érotisme discret.



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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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