Petit livre (moins de cent pages), qui se picore. Andrea Camilleri évoque dans de courtes chroniques divers sujets ; d'actualités, politiques, des traditions siciliennes ou encore ses souvenirs d'enfance et ses sources d'inspiration.
Si certaines chroniques sont un peu dépassées (sur le réchauffement climatique ou le téléphone portable), on en apprend un peu plus sur l'homme Camilleri et surtout sur la Sicile de son enfance. Pour ne rien gâcher, Andrea Camilleri raconte quelques anecdotes sur la création de Salvo Montalbano.
Une lecture agréable, la sensation d'avoir passer du temps avec un grand-père qu'on aimerait avoir.
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Je suis plutôt fan d'Andrea Camilleri, le roi italien du polar, alors que je lis très rarement des polars en français. Mais le style d'Andrea Camilleri, que je lis toujours en italien, fait que j'ouvre le livre et le ferme par obligation, mais le lendemain je le termine ! Une fois encore, je n'ai pas été déçue. Nous sommes au coeur d'une intrigue déroutante, où l'on croit toujours avoir perçu un indice, mais non, encore raté ! Et la rédaction et la présentation sont très modernes : des coupures de presse, des SMS, des textes de courriels... on va à un rythme effréné avec les personnages que l'on apprend à connaître, avec qui l'on sympathise, puis qu'on déteste quarante pages plus tard... Le cocktail est détonnant, et l'on passe un excellent moment ! Sur l'histoire, je n'écrirai rien, trop peur de vous "spoiler"... Un dernier point : vous aimez Rome ? Andrea Camilleri vous offre un petit voyage dans des quartiers pour initiés.
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Après avoir lu la critique de Elisecorbani, j'ai eu la curiosité de chercher à mieux comprendre Andrea Camilleri. Ici sont regroupées, trente-neuf femmes qui ont compté dans la vie de l'écrivain. Rencontres d'un soir, amies d'enfance, collègues, personnages de la littérature ou historique... Toutes l'on marqué, pour des raisons diverses. Les courts chapitres se lisent sans difficulté, (mais il vaut mieux faire une pause entre chaque, c'est un livre où l'on pioche plus que l'on dévore).
En tous les cas après avoir lu Femmes, je comprends beaucoup mieux les rôles féminins dans le commissaire Montalbano. On retrouve dans ces femmes si importantes dans la vie de Camilleri, des traits de Livia, Beba, Angelica ou encore Ingrid (l'auteur le reconnait d'ailleurs sans problème pour cette dernière.) Si on s'en doutait, on en a ici la confirmation, il y a beaucoup d'Andrea dans Salvo et autant de Montalbano dans Camilleri.
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Un début fatiguant avec un ascenseur qui monte et descend avec un macchabée dedans et qui enquiquine les locataires qui essaient de ne pas le voir !
Un Montalbano quelque peu survolté qui répond mal poliment à Livia, lance son encrier sur Catarella, s’attrape avec un mouflet avé un pistolet à eau, brutalise verbalement des témoins et extorque des informations de manière honteuse. Le vent de Sicile ! ça énerve !
Et puis Montalbano souffre du syndrome de Peter Pan
Pour comprendre Montalbano il faut retenir trois choses Il est amoureux de Livia la génoise qui n’est pas toujours moelleuse, il est de type sanguin, et pour un rien il éclate avec grossièreté et surtout il a un régime alimentaire sicilien. Comme les deux premiers critères échappent à l’entendement restent ses menus
Les menus de l’ogre Montalbano
-les antipasti en amuse-gueule à grignoter: noix américaines grillées
des pois chiches et des graines de courge.
- les primi, les premiers plats (à ne pas confondre avec les antipasti, les hors-d’œuvre)
De la farine, de la farine et encore de la farine c’est énergétique on comprend donc son comportement atrabilaire
les spaghettis à l’encre de seiche.
des pâtes aux brocolis
spaghettis aux palourdes
spaghettis aux clovisses
pâtes à la Norma avec les aubergines frites et ricotta salée.
Cannolis
Les pâtes au crabe
pâtes à l’huile et à l’ail, des olives, du caciocavallo
pâtes à la ’ncasciata voir recette ici: https://www.ilquadrifoglio-paris.fr/pasta-ncasciata-de-linspecteur-montalbano/
- Les secondi, les deuxièmes plats, de la viande ou du poisson.
Du poisson , du poisson et encore du poisson oui il y a beaucoup de mer en Sicile :
du germon (thon) à l’aigre-doux
paupiettes de thon.
du merlan à la sauce aux anchois.
sardines a beccafico
un demi-kilo de rougets frits à point.(rougets de roche)
sardines en saumure
thon en boîte
sauté de clovisses en chapelure,
turbot au four à l’origan et au citron caramélisé.
loup farci en sauce au safran
koftas : poisson, oignon, piment, œuf battu, sel, poivre, chapelure, beurre cumin et coriandre.
bœuf braisé
roulé de veau (brusciuluni)
- Les contorni, garnitures de légumes, se servent indépendamment.
Le tout à l’huile d’olive même si Camilleri ne le précise pas car ça c’est le régime crétois
AAAh « le délicat équilibre entre l’anchois et l’œuf battu »
Ah j’oubliai le gâteau au chocolat amer avec sauce à l’orange et la cassata sicilienne glacée.
Ah aussi la coucourde (courge) qui lui sert de cerveau
L’intrigue ? ah oui… euh … Je vous laisse découvrir ...Mais c’est un très très bon cru.Sous des aspects goguenards Camilleri nous parle des rapports père/fils, père/fils adoptif, homme /femme, amitiés/collègues de travail/supérieurs, immigration, racisme, philosophie bref de tout: il en parle platement (comme Ernaux) et ne s’étend pas mais en dit suffisamment pour nous contenter.
Un très bon cru !
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Ce court roman d'Andrea Camilleri aurait dû s'intituler les racines du mal ou l'origine de la violence ! Il s'ouvre et se ferme sur le secret d'enfance de ses protagonistes, confrontés à la violence et l'absurdité des adultes, et observant innocemment en eux des pulsions des plus malsaines.
À l'âge adulte ces traumatismes ont profondément marqué leur psychologie et c'est tout l'objet des intrigues qui se croisent jusqu'au dénouement en pirouette.
La construction est comme toujours brillante, le contenu très malaisant ! Ce ne sera pas mon favori parmi l'œuvre de l'écrivain sicilien.
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Escapade en Sicile avec le Commissaire Montalbano.
Quel plaisir de retrouver l’écriture d’Andréa Camilleri, la Sicile et ses parfums, les dialogues fleuris, l’indépendance du Commissaire Montalbano et son caractère bien trempé.
Une enquête qui piétine, des actes manqués, et voilà que le Questeur dessaisit Montalbano de l’enquête.
Son équipe est outrée, vexée mais Montalbano s’en moque.
Jusqu’à ce qui ressemble à une bavure.
Camilleri est habile et notre commissaire l’est tout autant. Et Salvo il ne faut pas l’énerver.
Une plume authentique, fine et colorée.
C’est un véritable plaisir de retrouver l’univers de Salvo Montalbano, comme un bonbon acidulé, un chocolat chaud savoureux, une rencontre réconfortante.
Bref un petit bonheur de lecture.
Heureusement, il m’en reste encore de nombreux à lire !
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Un recueil à réserver aux fans de Camilleri (j'en fais partie) comme un petit plaisir qui prolonge les bons moments de lecture vécus avec ses romans.
Ces 39 chapitres sont autant de portraits de femmes ciselés ou brossés à grand traits, mêlant souvenirs, anecdotes, rêveries. On y retrouve des éléments biographiques, les inspirations de certains romans qu'on a lus, on découvre aussi les réflexions de l'auteur, metteur en scène, sur certains monstres sacrés du théâtre.
Au final on a le sentiment d'avoir partagé une conversation avec un vieil oncle, cultivé et rêveur. A lire par petite dose entre deux romans policiers !
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La fin des aventures de Montalbano ! Non pas chronologiquement , car ce livre écrit en 2004 (et revu en 2016) fut suivi de 16 autres romans mais Camilleri l’avait voulu et écrit pour être la fin des aventures du commissaire . Il devait donc être publié après la mort de l’auteur. Dans cette enquête , Montalbano doit élucider un meurtre qui l’amène à enquêter sur un quatuor d’amis inséparables (qu’ils disent) et à se heurter à sa hiérarchie et à l’Eglise . La particularité de cet opus est que Montalbano s’y voit confronté à son double télévisé ainsi qu’à (et c’est encore plus étrange ) son créateur (Camilleri pas Dieu) . Ce final se déroule donc dans une ambiance très pirandellienne (on connaît l’admiration de Camilleri pour cet auteur) . J’ai pris grand plaisir (et un peu de mélancolie) à lire cet ultime aventure (en italien , il n’est pas encore traduit) .
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Ce lit rapidement et imprimé en gros caractères. Des mots étranges "borgnon-bleu", "beguiette", "brison d'huile" "cacaboson" "un drôle d'artoupan" etc.. Des expressions comme "ainsi comme ainsi" et "pour dire de dire" répété à plusieurs occasions. Est-ce dû à la traduction ? Est-ce un patois que je connais pas ? Bref, ce style est bizarre et bien rigoler. J'aime les auteurs qui mettent de l'humour dans le texte. On s'ennuie pas !
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Avant de s'occuper de l'intrigue sicilienne, il faut présenter Andrea Camilleri qui fut d'abord poète, puis metteur en scène pour le théâtre puis se fit connaitre avec ce premier roman policier qui devait entrainer la renommée de son commissaire Salvo Montalbano !
A Vigàta ( Porto Empedocle : lieu de naissance de l'auteur ) , le commissaire Montalbano est appelé pour le décès de l'ingénieur Laporello dans sa BMW et, d'après le légiste Jacomuzzi : il s'agirait d'un simple arrêt cardiaque provoqué suite à un rapport sexuel !
Mais, cette voiture est dans un terrain vague : le Bercaïl qui accueille tous les déchets physiques et humains + la drogue + la prostitution de la ville, avec à sa tête : Gegé qui contrôle ce territoire en prélevant un pourcentage sur ces activités florissantes ! ! !
Le commissaire Montalbano qui pense que le vérité est comme la forme de l'eau puisque cette dernière n'en a pas !!! il va tenter en 48 heures de trouver qui est l'assassin et, qui a dérobé le collier en or serti de brillants qui a disparu. Comment un grosse auto a pu arriver par le lit du Canneto ? Qu'ont vu les 2 " ramasse-poubelles " qui étaient sur les lieux ? Pourquoi ont ils appelé en priorité maître Rizzo qui est en même temps l'avocat de l'ingénieur Laporello et celui de son successeur dans leurs magouilles politico-mafieuses ? Qui est cette femme qui " baisait "dans l'auto et pourquoi elle est partie aussi rapidement ?
Le commissaire connait bien les habitants de Vigàta, leurs défauts, leurs faiblesses y compris Gegé son camarade de classe, le journaliste Nicolô Zito...et, les affidés de la mafia.
C'est un flic humain, rêveur, bon vivant qui enquête de façon anarchiste en observant les moindres détails, d'autant qu'entretemps le fameux avocat Rizzo a été tué !
Un roman policier truculent, malin et féroce dans une langue italo-sicilienne aussi savoureuse que la cuisine locale !
L.C thématique de septembre 2022 : un polar avec un héros récurrent.
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Premier volume de la série Montalbano et déjà un très bon cru ! On y plonge et replonge avec grand plaisir.
Un Salvo attachant et un peu nerveux, le fidèle Fazio, Catarella au langage si particulier, un dottore Pasquano remonté, des prises de bec avec Livia, les débuts de sa relation avec Ingrid et naturellement la gastronomie sicilienne. S'ajoute une enquête policière qui tient la route, des magouilles politiques et la présence discrète mais pesante de la mafia.
Un petit regret (mais seulement parce que j'ai lu l'ensemble de la série), l'absence de Mimi.
Qu'elle donne (quand même) envie cette Sicile !
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Montalbano se sent vieux, il voit des signes partout et quand il observe une mouette danser puis mourir, il est sur : c'est un mauvais présage. Et quand il découvre que Fazio, son adjoint, a disparu après un étrange contact avec un ex copain, il commence à s'inquieter ...à raison car cette affaire pleine de rebondissements et de personnages réalistes et sympathiques, s'averera tortueuse à souhait. Montalbano est mélancolique, toujours amoureux de loin de Livia, mais aussi un vrai enquêteur dans l'âme. Une intrigue bien ficelée alliée à un langage délicieux et des pointes d'humour bienvenues.
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L'un des meilleurs Camillieri qui ajoute aux habituels ingredients des enquêtes de Montalbano une intrigue digne des polars les plus prenants. Un régal parmi tant d'autres dans cette oeuvre truculante et colorée...
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A la fin du précédent épisode, le tour de la bouée, nous avions laissé notre héros blessé après un assaut particulièrement sportif sur la villa QG du réseau de trafiquants d'enfants clandestins.
Alors que Ingrid avait une nouvelle fois tenu un rôle décisif dans l'intrigue, Salvo retrouve Livia venue en urgence le retrouver.
Cette nouvelle enquête s'inscrit donc dans une ambiance de convalescence et de vie commune, toujours ambivalente et chaotique, entre Salvo et Livia.
Alors qu'une jeune fille disparaît et que tout semble orienter vers un rapt, Montalbano met au jour la vérité grâce à la finesse de son intuition. Andrea Camilleri s'est amusé à parsemer la narration d'indications qui permettent au lecteur de facilement découvrir le nœud de l'intrigue.
Résulte de cette lecture un grand plaisir sans suspense ni tension dramatique, avec toujours la dose d'humour et de satire qu'on apprécie chez l'auteur. Un épisode très réussi à mon sens.
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Avec ce court roman noir, Andrea Camilleri semble s'être donné un objectif de style : écrire avec la plume de Simenon un scénario typiquement hitchcokien.
La patte de l'écrivain est sensible dans ce texte où l'ambiguïté règne et dont le personnage principal, au seuil de sa vieillesse, est pris au piège des choix de son existence et de son énigmatique épouse. L'ambiance glauque, le drame dans l'ordinaire des jours, l'immersion dans la psychologie du personnage avec ses routines, son déni, ses moments d'égarement.
Adele, fascinante et sensuelle dans son tailleur gris, évoque irrésistiblement les blondes et élégantes héroïnes des films du maître du suspense et son fantasme pervers du feu sous la glace. La description de la maison du couple est également très cinématographique avec ses réorganisations, cloisonnements, ses jeux de couloirs et de portes qui s'ouvrent et qui se ferment. La main mise d'Adele qui s'exprime sur l'espace domestique dit tout sur la perte de contrôle du narrateur sur sa propre existence et son sentiment de désorientation.
Résulte de cette lecture une ambiance de huis clos décadente et une vision de Kim Novak dans le tailleur gris de Vertigo.
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Dans la série des Montalbano, ce 4eme opus est une forme de charnière qui clôt une séquence avec le scénario élaboré dans la relation entre Salvo et Livia autour de l'adoption de François. Plusieurs personnages apparaissent et évoluent : le questeur, le chef de la Police Scientifique, le procureur Tommaseo, Catarella commence à manifester de façon inattendue son talent pour "l'informemathique".
L'intrigue policière est bien menée, suffisamment ficelée pour mettre la puce à l'oreille tout en gardant le plaisir du suspense. L'enquête permet d'aborder les thèmes dans lesquels Camilleri est à mon sens le plus convaincant : les conflits de valeurs dans la Police (une bavure policière notamment), le rôle des journalistes, l'omniprésence de la mafia. Mais aussi une gamme de sentiments et d'émotions très humaines.
L'ensemble constitue une harmonieuse partition et pour moi un des épisodes les plus réussis (mais je ne les ai pas encore tous lus...)
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A force de lire les enquêtes de Montalbano en série, on se lasse un peu de l'éternel motif du mâle vieillissant qui défaille d'amour devant des jeunes premières toujours prêtes à se laisser toucher par son charme maladroit et ses plats de bouffe spectaculaires.
Dans cet épisode, Camilleri a en outre ajouté une note tragique surprenante à ce motif amoureux digne de James Bond. Heureusement, l'humour reste bien présent entre la dyslexie ravageuse de Catarella et l'imagination débridée de Montalbano quant à justifier ses absences de réponse envers sa hiérarchie.
Quant à l'intrigue, elle dépasse largement les frontières siciliennes mais reste elle aussi dans le scénario type de 007, sur le thème du trafic international de "blood diamonds". On y note l'intervention très peu procédurale du séducteur Mimi Augello, personnage souvent sous exploité par l'intrigue.
En résumé, un bon Montalbano dans son genre !
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