AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Antonin Varenne (267)


Attacher des corps pour les libérer. Comme le ballon captif retenu par un treuil. Une réponse symétrique aux lois sociales, qui enchaînent la liberté des individus pour garantir la liberté du groupe.
Commenter  J’apprécie          200
Vous ne savez même pas si vous cherchez une mort ou une vie honorable, monsieur Bowman. Il faudra bien que vous finissiez par choisir, mais tant que vous ne l'aurez pas fait, vous n'aurez pas votre place ici, ni nulle part sur cette terre.
Commenter  J’apprécie          200
Le sergent Bowman, c'était même plus un dur, c'était autre chose : un danger.
Commenter  J’apprécie          190
Martine avait toujours été plus grande que les autres à l'école. Les traits lourds, elle était souriante et timide, le rouge aux joues dès qu'elle prenait la parole, toujours mal à l'aise dans cette transition difficile : le passage de la vie de ferme à celle de la ville. Leur pavillon était tenu comme une caserne, astiqué comme un bien qu'il faudrait un jour rendre à ses véritables propriétaires. Un canapé et des fauteuils qu'il ne fallait pas risquer d'user en s'asseyant dessus, un drap sur la télévision, des meubles industriels imitation rustique et du carrelage brillant. Rémi suffoquait dès qu'il y mettait les pieds.
(p. 58)
Commenter  J’apprécie          190
"Ya pas d'ordre bons ou mauvais, vous saurez jamais lequel vous sauvera la peau ou lequel vous enverra sous terre. Donc pas la peine de vous faire chauffer la marmite à réfléchir. Quand je donne un ordre, vous obéissez."
Commenter  J’apprécie          190
- Est-ce que tu as trouvé un peu de beauté ? Tu sais ce que c'est, la beauté, oui ?
- Tu vas me le dire.
- Et on pourra comparer alors.
(...)
- La beauté, c'est ce que tu gardes jusqu'à ton lit de mort.
- Il y a des gens qui meurent en haïssant la Terre entière.
- C'est vrai. Ils crèvent accrochés à leurs draps en grinçant des dents. Ou morts de trouille. C'est vrai. Alors disons que la beauté, c'est ce que tu dois garder pour bien mourir. Toi, tu dis que c'est quoi ?
- Ce qu'on peut partager sans le découper en parts.
Commenter  J’apprécie          180
Virgile ne se faisait aucune idée particulière sur le métier d'artiste. Du moins considérait-il cela comme un métier, ce qui n'était pas le cas de tout le monde dans les bistrots. S'il respectait les artistes, il ne connaissait rien à l'art. Dans sa famille, l'éducation des femmes se limitait à l'apprentissage des bonnes manières, pour les hommes à celui des bonnes affaires. L'art n'y était qu'un élément couteux de l'étiquette, qui se résumait essentiellement aux commandes, génération après génération, des portraits de la famille.
(p.54-55)
Commenter  J’apprécie          170
La nature, c'était une idée différente pour un fils de paysan comme lui. Les paysans savent à quelle vitesse leur trace s'efface.
Commenter  J’apprécie          171
Monsieur Bowman, vous êtes une lumière étrange, qui jette des ombres au lieu d'éclairer. Je n'aime pas la nuit, pourtant j'aime votre image.
Commenter  J’apprécie          170
Fin juin, la température avait continué de grimper et la Tamise s'était épaissie au point de devenir une lente coulée de lave putride. Les déchets des usines, déversés dans les mêmes égouts ou directement sur les berges, s'accumulaient en nappes noires et grasses. Les rejets des abattoirs flottaient à la surface du fleuve solidifié. Des carcasses de vaches et de moutons, engluées dans la boue, passaient lentement devant le nouveau Parlement de Westminster.

Les pattes des squelettes pointaient en l'air comme sur un champs de bataille abandonné et des corbeaux venaient s'y percher.

Il fallait une demi-journée pour que les cornes d'un bœuf, à l'horizon du pont du Lambeth, passent sous les fenêtres de la Chambre des Lords et disparaissent sous le pont de Waterloo.

On prétendait qu'à certains endroits on pouvait traverser le fleuve à pied.

Le 2 juillet, la chaleur fut sans égale et la ville tout entière recouverte par l'odeur d'un gigantesque cadavre.
Commenter  J’apprécie          170
Son père blanc lui avait appris que ceux de sa race utilisaient les mots non pour dire les choses, mais pour les cacher : "Ils en ont tant qu'il est impossible de savoir ce qui est une histoire inventée, un mensonge ou une vérité dans les discours. Ils écrivent même des livres qui sont des histoires fausses, des romans, pour raconter autrement la réalité. Dedans, des personnages imitent les vrais hommes, que les lecteurs aiment croire à leur tour, pour se faire peur, se réjouir ou se prendre pour des héros. Ce sont des mots qui cachent d'autres mots, des mots-mensonges."
Commenter  J’apprécie          160
Le cynisme commercial des Américains n'a rien à envier aux Britanniques. Les planteurs vendent les enfants de leurs esclaves à d'autres grands propriétaires comme des chevaux ou des bœufs, mais il y a derrière cette cruauté une autre logique que la valeur marchande des Noirs. Ils séparent les familles pour s'en protéger. Les Noirs sont dix fois plus nombreux que les Blancs. Les bourgeois de la Nouvelle-Orléans ont beau considérer comme naturel le milieu dans lequel ils ont grandi et été élevés, ils savent que quelque chose ne va pas. Aucune culpabilité, non. Mais des doutes sur la pérennité de leur système, formidable chaudron de richesses. Une faille dans leur raisonnement, qui teinte cette ville humide et chaude d'une atmosphère de menace.
Commenter  J’apprécie          160
Il disait qu’à l’équateur le monde tourne à l’envers, que les rêves sont vrais et les vérités si solides qu’on les trouve en pépites dans des mines de sable. L’air y est si léger qu’il n’arrête plus le regard et on peut voir à des miles de distance. On ne travaille plus une fois franchi l’équateur, parce que les efforts n’existent plus grâce à la gravité inversée. La force n’existe plus. La violence épuise ceux qui l’éprouvent et ils ne peuvent plus bouger.
Commenter  J’apprécie          160
La méchanceté est bien plus sure que la bonté, dont les mobiles sont toujours suspects.
Commenter  J’apprécie          160
Même après que la tristesse est passée, les conséquences du deuil sont bien plus longues que ce que l'on croit. Le deuil est une construction. Il dure toute la vie.
Commenter  J’apprécie          150
Tout le monde veut quelque chose. La question est de savoir s'il n'y a que ça qui compte, où s'il y a quelque chose de plus qui vaut le coup. Thierry Courbier et mon frère ont toujours été comme ça. Des types dont les intérêts étaient tout. Les sentiments, comme vous dites, chez des types comme eux, ce sont des besoins. Des types propres sur eux, respectables ou respectés, en manque et prêts à tout. Rémi, c'est l'inverse. Il a toujours été comme ça, mais depuis qu'il a sa gueule de monstre, c'est presque plus vrai encore. Il est aussi sociable qu'une bestiole enragée, mais il ne connaît pas l'égoïsme. Avec sa tête, il a fallu qu'il s'en débarrasse.
- C'est un compliment impressionnant.
- Je ne dis pas qu'il n'a aucun besoin. Seulement qu'il ne calcule pas son intérêt avant celui des autres, et que d'avoir pour ami un type comme lui était une vraie chance.
Commenter  J’apprécie          150
Je t'aime depuis que je t'ai vue.
Commenter  J’apprécie          142
Sur ses épaules, malgré ses fringues de chasseur anglais et ses grands airs, la courbure du paysan.
Commenter  J’apprécie          140
"Les Blancs nous tuent parce que nous sommes des Indiens. Je ne crèverai pas parce que j'en suis un. Ils veulent nous forcer à changer, alors j'ai caché l'Indien au fond de moi. Ils ne le trouveront pas. Les Blancs ont inventé en Amérique un pays sans passé pour avoir une nouvelle vie. Mais cette terre a une mémoire. C'est pour ça qu'ils nous tuent, pour l'effacer."
Commenter  J’apprécie          140
Aileen avait été accueillie à la table des hommes d'affaires, comme une putain à un repas de famille, tolérée parce qu'elle était journaliste.
Commenter  J’apprécie          130



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Antonin Varenne (1439)Voir plus

Quiz Voir plus

trois mille chevaux vapeur

Comment se nommait l'homme qui mort au tout début du livre dans un accident de cheval ?

Cole
Neville
Rooney
Scholes

20 questions
17 lecteurs ont répondu
Thème : Trois mille chevaux vapeur de Antonin VarenneCréer un quiz sur cet auteur

{* *}