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Citations de Antonin Varenne (267)


Après le premier col, ils découvrirent le grand lac Tahoe, dont l'eau bleue reflétait sur des kilomètres les nuages du ciel. Cette abondance de couleurs et d'eau, après la traversée des plaines depuis Salt Lake City, dépassait l'entendement et aucun des chariots devant eux, comme les milliers qui y étaient déjà passés, ne s'arrêtait. Les convois continuaient leur route vers l'Ouest, poursuivant des objectifs dont la beauté des montagnes n'arrivait pas à les détourner. Arthur repensa aux Mormons qui avaient bâti leur ville au creux d'une vallée aride, aux citoyens de Reunion installés dans les caillasses du Texas et cherchant désespérément de l'eau pour leurs cultures, à tous ces villages et campements choisis pour des raisons absurdes dans des lieux sans attraits ni ressources, et les compara avec ce lieu où tout semblait déjà fait, donné et prêt pour qu'on y vive.
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Mais vous savez à quoi ressemble la ville à présent. Philips a fermé. Il reste deux filatures moribondes et un musée de la Tapisserie. La moitié des immeubles sont vides et fuient, les commerces de la grand-rue changent tous les ans et la moitié des boutiques sont à vendre. La population doit être la plus vieille d'Europe et, les soirs de bitures, les jeunes ne se foutent plus sur la gueule, ils vont se pendre à un arbre. Les plus petites fermes font cent cinquante hectares et ma famille possède la plus grosse de toutes. Il y a trois supermarchés et les usines ont fermé. Tout ce qu'il reste de possessions est plus gros et plus moche.
(p. 10)
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Bowman réalisait, écoutant les vagues au loin, qu'il n'avait pas impunément traversé tous ces paysages. Chaque fois il y avait laisse un morceau de lui, de temps passé et de vie disparue. Le sergent Bowman était maintenant éparpillé aux quatre coins du monde. Il ne restait plus grand chose de lui.
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Le souvenir de la souffrance ne reste que dans le corps, l'esprit est libre.
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C'était comme si personne ne voulait de cette eau. Le Rio Grande coulait au milieu des cailloux et des buissons d'épines, traçant sa route entre les plaines et les plateaux, creusant des couloirs dans les roches tendres sans qu'un arbre pousse sur ses berges. Il semblait passer sur la terre plutôt que d'en faire partie, cherchant son chemin, toujours plus bas, sur cette dalle brune sans fin. Pas une trace de passage sinon celles de bêtes sauvages. Le fleuve était pour lui.
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La première bataille dans une guerre, c'est de savoir attendre.
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La nouvelle que vous apportez, monsieur Bowman, c'est qu'il n'y aura pas de nouveau monde. Parce qu'ici la liberté de devenir soi-même s'offre aussi à des monstres comme votre ami. Et face à eux nous ne sommes pas suffisamment armés. C'est le combat d'hommes comme vous, et tant que vous existerez nous resterons des utopies. Vous êtes une objection à notre projet.
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Pour votre malheur, Bowman, vous avez survécu à des choses qu'un homme normal n'aurait pas supportées. Vous auriez dû vous tuer depuis longtemps, mais si vous ne l'avez pas fait, c'est qu'il y a en vous quelque chose de plus fort que ce dont vous avez été victime. C'est à vous de choisir, maintenant, ce que vous allez faire pour continuer à survivre. Souvenez-vous que celui que vous chercherez vous ressemble, mais que peut-être il n'est pas aussi fort que vous.
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......Londres, 23 février 1857
......Je les regarde et je me demande comment ils font . Ils se lèvent, vont travailler, mettent des enfants au monde . Les pères qui iront mourir à la guerre ou crever dans les usines font des risettes à leurs mômes, leur avenir déjà tracé du taudis à la tombe, et s'acharnent à croire que leur descendance aura une vie meilleure. Ce n'est pas de la confiance ni de l'espoir, c'est de la folie. Si je suis fou, alors ce sont des déments et quelque part, dans les directoires et les couloirs du Parlement, des hommes ricanent avec moi.

(p462)
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[… à propos de la Guerre de Sécession ...]
Vingt mille soldats furent tués ou blessés pendant une bataille d’une seule journée, dont les deux camps revendiquèrent la victoire. L’industrie et les grandes fermes des États-Unis tournaient à plein régime, le pays était sorti de la crise économique qui durait depuis la grande sècheresse de 1857. Dès la fin de l’hiver, le flot d’immigrants ne cessa de grossir et la piste de la Californie qui passait par Carson City devint une rivière continue de convois en route vers le Pacifique.
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[…] Bowman réalisait, écoutant les vagues au loin, qu’il n’avait pas impunément traversé tous ces paysages. Chaque fois, il y avait laissé un morceau de lui, de temps passé et de vie disparue. Le sergent Bowman était maintenant éparpillé aux quatre coins du monde. Il ne restait plus grand-chose de lui.
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Quand Arhur Bowman arriva au ranch Fitzpatrick après une semaine d'un dernier voyage sur la piste, le mois d'août avait commencé.
S'il réussit à prendre sa fille dans ses bras, il lui fallut plusieurs jours pour échanger des mots avec Alexandra. L'un comme l'autre restèrent muets longtemps, sous le coup d'émotions contradictoires qu'ils tentaient d'étouffer. Puis, un matin, à l'heure où Browman se baignait dans le lac avec Aileen, Alexandra se glissa dans l'eau avec eux et il l'embrassa.

p.682
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Le jour se lève sur les derniers préparatifs de la grande Exposition. Je les vois s'agiter à mes pieds et je ne me sens bien qu'au sommet de la tour, loin du sol et d'eux. Je regarde passer ma soeur la Seine et je suis frustrée de ne pouvoir filer comme elle loin d'ici. Je les vois venir de toutes les directions, avec leurs panaches noirs et leurs sifflets, les trains chargés de machines et de travailleurs qui convergent vers moi. Ils sont partis de Marseille; d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne, de Hongrie et de Russie. Le temps est clair et je vois dans les ports de la Manche les paquebots que l'on décharge. Je suis des yeux les méandres argentés de ma soeur qui coule à l'Ouest à travers la Normandie verte. Elle me parle tout le temps de notre petite cousine, Honfleur, et de son estuaire où le sang lavé de l'Histoire se dilue dans l'argent de la mer.
Depuis que Gustave m'a offert cette vue sur moi-même, je suis devenue nostalgique. Je détourne les yeux, envahie par la tristesse de l'altitude : la solitude.
Je ne sais plus, moi non plus, si je suis une femme ou une catin. Ne m'a-t-on pas collé à tous les coins de rue des guichets ? Je ne suis plus à conquérir ces derniers temps - temps de paix -, mais à vendre.
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Le monde animal, à l'odorat surpuissant, est sans solitude, partout rempli de messages d'amour, de menace, d'indices sur les routes à suivre vers la nourriture et les frontières à ne pas franchir.
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- [...] Ma conviction est que les créations, ou les créatures échappent toujours à leur créateur.[...]Le rassemblement de tant d'inventions humaines est une fête, mais tout l'acier des machines, dont est aussi fait mon moteur, contient une menace. Quand le moteur tourne, le métal est chaud. Quand il s'arrête, le voir et le sentir se refroidir me fait toujours une étrange impression. Comme s'il retrouvait sa vraie nature, insensible, et préparait un mauvais coup dans son sommeil.
- Vous ne croyez pas comme Saint-Simon, que les ingénieurs seront les grands hommes de ce nouveau siècle . Que la technologie apportera la paix et la prospérité ?[...]
- Je suis un pacifiste, madame Bowman, mais je sais que ce ne sont pas les ouvriers ni la masse des pauvres qui lancent les nations dans des guerres. Il faut avoir le pouvoir des politiciens pour le faire. Et les politiciens ne se lanceraient pas dans des conflits armés s'ils n'avaient pas le soutien des scientifiques, qui garantissent les chances de victoire grâce à leurs découvertes et leurs inventions. Non, je ne partage pas l'optimisme du comte de Saint-Simon.
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Le Persia, plus grand bateau au monde avec ses cent vingt mètres de long, était aussi le premier entièrement en acier, pour un poids de trois mille trois cents tonnes, propulsé à la vitesse de treize nœuds. Pour atteindre cette vitesse inconcevable, le Persia était équipé d'un moteur d'une puissance de trois mille chevaux-vapeur, consommant chaque jour de la traversée cent cinquante tonnes de charbon. Bowman s'imagina trois mille chevaux attelés à la coque d'un navire, galopant sur les crêtes des vagues.
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Nous sommes trop nombreux sur cette terre pour avoir chacun un destin, alors nous nous regroupons pour en avoir un ensemble. Parfois, des hommes sont assez fort pour mener des peuples entiers à l'aventure. C'est une autre forme de destin, plus élevée. Il est aussi plus dangereux pour la liberté du peuple de suivre de tels hommes. Moi, je ne suis pas leur chef parce que je suis un aventurier, mais parce que j'ai reçu une instruction américaine. Je sais que nous n'avons plus de destin, que nous ne pouvons plus rien y faire à part survivre. Toi, güero, tu veux agir. Tu méprise ceux qui attendent que quelque chose arrive, ceux qui espèrent, comme tu nous méprise ce soir. Mais tu ne sais pas encore ce qu'est le désespoir. Se battre quand on sait que cela ne changera rien. Quanah Parker et ses Comanches, ils savent, eux. Ils se battent contre tes semblables.

(P71)
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On a le droit à nos rêves tous autant qu'on est. Même si au bout d'un moment ils deviennent des regrets.
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Vous savez ce que pense mon perroquet ? Il ne l’a jamais dit mais c’est certain : il pense que la seule espèce sur terre que l’on pourrait supprimer sans causer de problèmes, c’est l’homme. Si l’on supprimait les lombrics, la vie disparaîtrait de la surface de la terre. Mais sans l’homme, tout irait mieux.
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Tu te lèves, Brésilien.
Légionnaire, tu hurles comme une bête sans dent devant un fauve.
Tu as ton sabre, petit chasseur. Et ton fusil.
J'ai mon fusil à portée de main.
Joseph fait un pas. Alfonso entre dans le halo de lumière.
Je m'en fous, le moteur est réparé. Mon fusil est à portée de main. Un petit homme me l'a réparé dans la forêt.
Jo fait un autre pas. Alfonso le regarde et avance.
Mon fusil est dans mes mains.
Les enfants sont nés ici.
Il neige en métropole.
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