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Critiques de Brian Lumley (80)
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Le réveil de Cthulhu

"La Légende de Titus Crow", c'est l'hommage rendu à Brian Lumley au légendaire H.P. Lovecraft (mais pas que ^^) !



Qui est H.P. Lovecraft ?





Qui est Brian Lumley ?





L'auteur se régale à piocher dans les classiques du Maître de Providence, mais pas seulement, du coup on multiplie par le biais de cette bonne vieille narration indirecte les chouettes hommages : "Dagon", "Le Cauchemar d'Innsmouth", "L'Appel de Cthulhu", "L'Horreur de Dunwich", "Les Montagnes Hallucinées", "Dans l'abîme du temps", "Celui qui chuchotait dans les ténèbres", "Celui qui hantait les ténèbres" ou "La Quête onirique de Kadath l'inconnue"… Mais Titus Crow et Henry-Laurent de Marigny sont les héritiers de Sherlock Holmes et de John Watson, et notre paladin médium emprunte volontiers à Jules de Grandin, à Laban Shrewsbury, à Miro Hetzel, à Carnacki et au Docteur Who : si le Mythe de Dracula a son van helsing, le Mythe du Cthulhu a son Titus Crow !

Brian Lumley rompt avec le nihilisme lovecraftien où l'homme est au mieux un insecte à la merci des d'horreurs sans nom venu du fond des âges ou du fond du cosmos en introduisant une bonne donne de manichéisme. S'inspirant tantôt de la titanomachie de la mythologie grecque, tantôt de la rébellion de Satan de la mythologie chrétienne, il oppose les Grands Anciens vaincus et emprisonnés aux quatre coins de l'espace et du temps aux Très Anciens qui les surveillent depuis leur Palais d'Orion. Son oeuvre divise, certain parlant de trahison d'autres de chouette continuation… Personnellement j'aime beaucoup, car les nouvelles de Lovecraft qui m'ont le plus plu c'est celles où au fond de la Boîte de Pandore on parvenait à entrevoir une lueur d'espoir... Et puis force est de constater qu'il a carrément déroulé le tapis rouge au gaming horrifique, tant toutes ses histoires sont facilement transposables en scénarii de jeux de rôle car l'homme peut rester acteur de son destin face aux Grands Anciens !





Dans ce tome 1, intitulé "Ceux qui se terrent dans les tréfonds" (et non pas « le Réveil de Cthulhu »), Titus Crow entre en possession d'étranges artefacts montrant non seulement l'existence du peuple des chtoniens, mais aussi que celui-ci est en train d'envahir l'Angleterre…

Dans une ambiance digne de la série "Les Envahisseurs" (mais aussi des films "Tremors" et "Burrowers" : surveillez bien votre sismographes !^^) le médium londonien et l'occultiste cajun sont pourchassés sur terre comme sur mer par les séides humains et inhumains des chtoniens, et nos héros n'ont aucun repos physique ou psychique car grâce à leurs capacités télépathiques leurs ennemis les traquent jusque dans leurs rêves… Mais ils sont secourus et recueillis par Wingate Peaslee (oui, celui de "Dans l'abîme du temps" ^^), qui les amène à la Fondation Wilmarth, une société secrète basée à Miskatonic (^^) qui depuis sa création mène une lutte sans merci contre les DCC (Divinités du Cycle de Cthulhu ^^) ! En mettant leurs connaissances en commun, et en utilisant le témoignage du seul survivant de la station pétrolière offshore Sea-Maid, nos héros parviennent à tendre un piège à leurs ennemis souterrains… Et la Bataille d'Angleterre est un grand moment : kaijûs, magie noire et pouvoirs psi ! Oh Yeah !!!

Nous suivons la contre-attaque des humains à travers le journal de Marigny, et si une grande victoire est remportée en Afrique du Nord grâce à l'aide du Général de Gaule (remember les essais nucléaires français dans le Sahara), c'est une terrible défaite qui frappe nos héros quand le Grand Ancien Shudde M'ell intervient en personne au fin fond du Rift d'Afrique de l'Est…

Les émules du Docteur et de son compagnon sont alors de nouveau la cible de leur ennemis, et après avoir échappé aux séides des chtoniens ce sont les serviteurs d'Ithaqua qui les oblige à trouver refuge dans l'une des antiques découvertes de Titus Crow (une étrange horloge d'origine non humaine « it's bigger on the inside » ^^)… To Be Continued !



Lecteur de "L'Appel de Cthulhu", amateurs d'érudits maudits sombrant dans la folie tu peux légitimement tiquer voire hoqueter, joueur de "L'Appel de Cthulhu", amateur de chasseurs d'horreurs luttant tant pour leur survie que pour celle de l'humanité tu vas sans nul doute grave kiffer ta race !

C'est quand même bien dommage qu'on passe trop vite des détectives de l'étrange aux chasseurs d'horreur, car la narration indirecte typique du style lovecraft en particulier et des codes du fantastique en général, parfaitement rendue avec le journal de Marigny, les extraits de correspondances et les témoignages divers et variés, ne se marrie pas forcément bien avec le côté action et aventure qui est déployé, très visuel pour ne pas dire cinématographique…
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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La légende de Titus Crow - Intégrale

"La Légende de Titus Crow", c'est l'hommage rendu à Brian Lumley au légendaire H.P. Lovecraft mais pas que ^^

Qui est H.P. Lovecraft ?



Qui est Brian Lumley ?



L'auteur se régale à piocher dans les classiques du Maître de Providence, mais pas seulement, du coup on multiplie par le biais de cette bonne vieille narration indirecte les chouettes hommages : "Dagon", "Le Cauchemar d'Innsmouth", "L'Appel de Cthulhu", "L'Horreur de Dunwich", "Les Montagnes Hallucinées", "Dans l'abîme du temps", "Celui qui chuchotait dans les ténèbres", "Celui qui hantait les ténèbres" ou "La Quête onirique de Kadath l'inconnue"… Mais Titus Crow et Henry-Laurent de Marigny sont les héritiers de Sherlock Holmes et de John Watson, et notre paladin médium emprunte volontiers à Jules de Grandin, à Laban Shrewsbury, à Miro Hetzel, à Carnacki et surtout au Docteur Who : si le Mythe de Dracula a son van helsing, le Mythe du Cthulhu a son Titus Crow !

Brian Lumley rompt avec le nihilisme lovecraftien où l'homme est au mieux un insecte à la merci des d'horreurs sans nom venu du fond des âges ou du fond du cosmos en introduisant une bonne donne de manichéisme. S'inspirant tantôt de la titanomachie de la mythologie grecque, tantôt de la rébellion de Satan de la mythologie chrétienne, il oppose les Grands Anciens vaincus et emprisonnés aux quatre coins de l'espace et du temps aux Très Anciens qui les surveillent depuis leur Palais d'Orion. Son oeuvre divise, certain parlant de trahison d'autres de chouette continuation… Personnellement j'aime beaucoup, car les nouvelles de Lovecraft qui m'ont le plus plu c'est celles où au fond de la Boîte de Pandore on parvenait à entrevoir une lueur d'espoir... Et puis force est de constater qu'il a carrément déroulé le tapis rouge au gaming horrifique, tant toutes ses histoires sont facilement transposables en scénarii de jeux de rôle car l'homme peut rester acteur de son destin face aux Grands Anciens !





A attention, les tomes se suivent mais ne se ressemblent pas !



Tome 1 : "Ceux qui se terrent dans les tréfonds"

Un vrai bon roman fantastique qui fait très bien la transition entre les érudits maudits classiques et les chasseurs d'horreurs modernes !

https://www.babelio.com/livres/Lumley-Le-Reveil-de-Cthulhu/27967/critiques/1228374



Tome 2 : "La Transition de Titus Crow"

Si les hommages lovecraftiens sont toujours de la partie, on passe de l'horreur pure à proto-SF puisque perdu dans le cosmos à bord d'un TARDIS à la dérive Titus Crow est le personnage d'un chouette remake de la Machine à voyager dans le temps d'H.G. Wells ! ^^

https://www.babelio.com/livres/Lumley-La-Fureur-de-Cthulhu/27966/critiques/1231520



Tome 3 : "L'Horloge des songes"

Si les hommages lovecraftiens sont toujours de la partie, on passe de l'horreur pure à proto-Fantasy puisque missionné par Kthanid Henri de Marigny part avec cape et épée à la rescousse de Titus et Tiania poursuivis par le DCC et leurs séides dans les Contrées des Rêves de la Terre…

https://www.babelio.com/livres/Lumley-Les-Abominations-de-Cthulhu/27968/critiques/1259347



Tome 4 : "Le Démon du vent"

Cela commence par l'horreur pure et cela finit en fantasy pure, car l'histoire d'amour entre un télépathe texan et une aéromancienne inhumaine emprunte autant au "Elle" d'Henry Rider Haggard qu'aux "Habitants du Mirage" d'Abraham Merritt… Et en menant les réfugiés stellaires amérindiens à la bataille contre Ithaque et ses séides, Hank Silverhutte devient roi de ses propres mains !

https://www.babelio.com/livres/Lumley-Le-demon-du-vent/98795/critiques/1306036



Tome 5 : "Les Lunes de Borée"

Encore un retour aux sources de la SFFF puisqu'en suivant les aventures d'Henri de Marigny et d'Hank Silverhutte pour retrouver le TARDIS on passe de l'hommage à Edgar Rice Burroughs à l'hommage à R.E. Howard !

https://www.babelio.com/livres/Lumley-Les-Lunes-de-Boree/98692/critiques/1373063



Tome 6 : "Elysia" (qui avant cette intégrale n'avait pas été traduite en français et on se demandera bien pourquoi !)

3 années se sont écoulées depuis que le télépathe texan et le medium cajun de la Nouvelle-Orléans ont remporté la victoire sur les DCC sur les Lunes de Borée. Henri continue sa quête d'Elysia avec son TARDIS, et c'est sur une centaine de monde habités qu'on l'appelle désormais le Chercheur ! Mais la destinée n'en n'a pas fini avec lui car il un rôle extraordinaire à jouer dans les événements apocalyptiques qui s'annoncent… Car oui, les astres sont enfin propices et créatures et séides des DCC se préparent à célébrer la libération imminente de leurs Sombres Seigneurs, qui eux souhaitent en finir une bonne fois pour toutes avec ceux qui les mis en prison pour des éons !

Elysia est en état de siège : qu'ils soient magiciens, mathématiciens, sorciers ou savants, les plus grands esprits du multivers se rassemblent dans le monde forteresse des Dieux Très Anciens pour sauver ce qui peut encore l'être, et Kthanid le stratège divin qui voient les plans à l'intérieur des plans a peut-être calculé la solution à travers les millions d'avenirs possibles : quatre messagers s'envolent à bord de TARDIS pour semer des petits cailloux blancs aux quatre coins du continuum espace-temps… Un être énergétique, un homme-insecte, un homme-oiseau et Tiania la déesse elfique ont fait en sorte que le passé et le futur se rencontrent avant que les astres ne soient propices, et c'est bluffant de voir littérairement le puzzle se reconstituer quand les lignes temporelles finissent pas se croiser ! (et Brian Lumley pousse le vice à donner dans le crossover puisqu'interviennent les personnages de ses séries "Terre des rêves" et "Primal Lands" ^^)

C'est avec Henri le Chercheur et Moreen l'empathe universelle que nous remontons un Fil d'Ariane cosmique : au bord d'un trou noir ils sauvent un nuage de gaz intelligent des horribles Chiens de Tindalos, dans les Contrées du Rêve de la Terre ils combattent aux côtés de Kuranes, Zura la sulfureuse reine des zombie et Lathi la reine hybride des terhommes et des terfemmes, puis ils poursuivent leur chemin sur la route de briques jaunes en suivant les informations offertes par l'homme mécanique gardien du Musée de Rêves, d'un cousin d'Yggdrasil l'arbre de vie, d'un sorcier issu du lointain passé et d'un savant issu d'un lointain avenir (qui tous les deux relèvent du plus pur style de Roger Zelazny ^^)… Dans la Galaxie d'Andromède, c'est en associant les travaux de Merlin et Einstein qu'Henri parvient à ouvrir la porte vers Elysia, mais ce faisant il en indique aussi le chemin aux DCC : entre Armageddon et Ragnarök, les dieux blasphématoires, les créatures impies et les séides démoniaques déferlent ainsi sur le paradis et Henri est persuadé d'être le Judas ultime traître à toute vie quand Titus vient lui révéler la vérité…



WHAOU c'est Cthulhu contre Doctor Who, et Brian Lumley entre ainsi dans le cercle très fermé des auteurs ayant été capables de transcender l'epicness to the max pour atteindre le nec plus ultra ! Oh Yeah !!! Ce n'est pas pour rien que Dan Abnett la machine à écrire anglaise s'est échiné à en faire une excellente transposition Heavy Metal pour l'univers Warhammer 40000, et que Russell T. Davies a largement pioché dans les aventures de Titus Crow pour réaliser les nouvelles aventures du "Doctor Who" (et dire pendant ce temps les commissaires culturels franco-français et les blasés d'en face habituels osent qualifier Brian Lumley de tâcheron sans imagination… On peut définitivement plus rien pour eux !)





Parmi toutes les horreurs contenues par la Boîte de Pandore lovecrafienne, il y avait aussi l'Espoir, et c'est en l'exploitant que Brian Lumley réussit l'impensable : utiliser le Mythe de Cthulhu pour transformer l'angoisse existentielle en curiosité universelle… L'homme n'a pas été créé par Dieu à son image et placé au centre de l'univers pour le dominer, car à l'échelle de l'univers il n'est qu'une fourmi insignifiante s'il n'est pas le résultat d'un accident cosmique… Mais la vie est plus forte que tout et peut prendre toutes les formes possibles et imaginables, et si l'Homme n'est pas seul dans l'univers ce qui l'environne ne lui est pas forcément hostile ! L'immensité reste à explorer : les cauchemars deviennent rêves, les démons deviennent merveilles, et le fatalisme devient espérance !!!

Le héros Titus Crow entre Sherlock Holmes, Doctor Who, van Helsing et Docteur Strange alterne science-fiction, fantastique et fantasy. Les romans sont très court et très rythmés, bien écrits, bien construits et bien traduits, hyper référencés mais assez simples d'accès : je ne peux que les conseiller à tous les amoureux des littératures des l'imaginaires d'autant plus qu'ils sont réunis dans un livre-objet réussi de la part des éditions Mnémos (mis à part la couverture de Nicolas Fructus que j'ai connu plus inspiré certes, mais surtout qui ne correspond pas vraiment voire aucunement au ton du contenu des romans).





Challenge Pavés 2016-2017
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Les Lunes de Borée

Après leur victoire contre les DDC à la fin de "L’Horloge des songes", Titus et Titania ont regagné Elysia tandis qu’Henri a poursuivi son odyssée spatiotemporelle… Et c’est pour échapper aux terribles Chiens de Tindalos qu’il a été obligé quitter la 4e dimension !



Borée :

Si le Seigneur de Guerre du Plateau Hank Silberhutte parvient à la ramener en lieu sûr, les séides d’Ithaqua ramènent à machine à voyager dans l’espace et le temps à leur Sombre Seigneur de retour sur la planète arctique… On retrouve tous les personnages du tome 4 et en combinant la science et sorcellerie ils réussissent à partir en quête de l’artefact des Anciens Dieux !



Numinos :

Sur la 1ère lune de Borée, nous découvrons comment Ithaqua a recréé tout un écosystème pour assurer la pérennité de son cheptel humain qu’il a transporté à travers les âges depuis la Scandinavie de la Terre Mère (et oui, même les Grands Anciens préfèrent les blondes ^^). Les descendants des victimes du Démon du Vent sont désormais bloqués à l’ère vikings, et Hank et Henri se font passer pour ses messagers quand une flotte de 1000 drakkars s’apprête à éradiquer définitivement les rebelles de l’Île des Cinq Montagnes…

- bien vu l’histoire d’Annhilde la naufragée temporelle qui utilise la science pour faire croire qu’elle maîtrise la sorcellerie

- bien vu l’histoire de Moreen qui se prend l’aspect d’un conte noir qui parfaitement pu intégrer "Le Dit de la Terre Plate" de la très littéraire et très talentueuse Tanith Lee

- bien vu les chauves-souris géantes à la fois télépathes et intelligentes ; car les créatures de la nuit deviennent ainsi de précieux auxiliaires des Forces du Bien



Oriminios :

Sur la 2ème lune de Borée, nous découvrons un désert glacé où règnent des prêtres sorciers antédiluviens qui ont troqué leur humanité contre l’immortalité : Hank, Henri et Moreen sont en danger mortel et Armandra la Fille du Vent vole à leur rescousse… Et Ithaque jubile car il est le point de faire d’1 pierre 3 coups !





Les tomes de "La Légende de Titus Crow" se suivent mais ne se ressemblent pas… Ce tome 5 est à la fois la suite des tomes 3 et 4, et c’est un peu la rencontre de Watson et Conan ! Brian Lumley continue de nous immerger dans la SFFF de la 1ère moitié du XXe siècle (sauf que Richard D. Nolane présenté comme spécialiste de la culture populaire ne l’a absolument pas compris, donc nous sommes en présence ou d’un séides des Grands Anciens, ou d’un énième dézingueur du dimanche, ou d’une créature de ces détestables commissaires culturels dont la France s’est fait une spécialité), une époque où les différents genres des littératures de l’imaginaire ne s’étaient pas encore véritablement autonomisé les uns par rapport aux autres, et on passe ainsi du Sword & Planet à la Edgar Rice Burroughs ou Sword & Sorcery à la R.E. Howard. C’est naïf dans que les rebondissements et dans les romances, mais c’est fait exprès et l’exercice de style rend bien hommage à la SFFF d’antan… L’auteur n’appartient pas au cercle des brillants jongleurs de mots de la haute littérature, mais c’est plutôt joliment écrit avec l’alternance de description, d’introspection et d’action, et pour ne rien gâcher c’est assez joliment traduit. Je gage que je n’aurais pas autant aimé sans le travail soigné des traducteurs de ce cycle fantastique.
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Le réveil de Cthulhu

"By the pricking of my thumbs, something wicked this way comes."

(Shakespeare, "Macbeth")



... Cthulhu et ses séides se réveillent pour détruire l'humanité !



Je dois avouer que j'ai plutôt bien aimé ce pastiche de "Cthulhu", qui reprend avec un succès relatif la cosmologie lovecraftienne pour lui insuffler une dimension plus scientifique (enfin...) et guerrière.

Mais parfois je me demande comment c'est possible que j'arrive encore à me délecter de ce genre de littérature, qui crie "pulp !!" aux quatre coins du monde...

J'ai peut-être une explication.



Dans les années 60, une grande essayiste américaine Susan Sontag a écrit un article concernant une certaine attitude envers la culture populaire, appelé "Notes on Camp".

Ces "notes" sont une clé qui libère la conscience constipée de tous les fans de Cthulhu, Star Wars, Spiderman, Hellboy et tant d'autres... car "quand on aime, on ne compte pas". Pour faire simple - parfois on peut se dire : "c'est tellement débile que ça en devient beau !"

Et vous y êtes ! Les créatures ailées interplanétaires dans le "Whisperer in the Dark" de Lovecraft, qui évoluent mal dans l'atmosphère terrestre, mais qui s'envolent avec panache dans le vacuum intersidéral - c'est "Camp".

Les héros de Jules Verne qui survivent à l'intérieur d'un volcan en éruption grâce aux appareils spéciaux - c'est "Camp" (et c'est peut-être aussi la meilleure façon de lire Jules Verne). On se laisse embarquer sans honte, on fait "comme si", et on aime, quoi que disent les détracteurs de la "mauvaise littérature".



Et "The Burrowers from Beneath", c'est "Camp" comme il n'y a pas deux !

L'éditeur français a jugé utile de le rebaptiser en "Le réveil de Cthulhu", afin que les hordes lovecraftiennes ne se trompent pas, et ouvrent leur porte-monnaie dans une transe hypnotique. D'autant plus que ce premier tome de la saga de Titus Crow est un véritable "collector" - le nom de l'auteur sur la couverture (!) est LAmley; avec une petite notice d'excuse à l'intérieur du livre.

Mais je me demande si Lovecraft lui-même aurait apprécié ce livre...? Je ne suis pas une puriste, mais son propre monde est bien plus sobre. On ne combat pas les abominations chtoniennes; on s'ose à peine à leur description, et chaque rencontre avec "l'indescriptible" mène immanquablement au décès, ou au moins à la folie irrémédiable.

Mais une lente transition existe, en passant pas Smith, et (surtout) Derleth, pour aboutir dans cette "yoohoo-bataille-cosmique-sans-merci" de Lumley.



C'est encore la faute des hommes !

Les forages dans l'océan enlèvent par inadvertance les "pierres-étoiles" protectrices, et les abominations des profondeurs reviennent à la vie. L'activité sismique est sans précédent, les taches solaires brouillent les émissions radio (!), et les asiles d'aliénés tremblent dans leurs fondations.

Comment Titus Crow, l'éminent occultiste britannique, et son ami, l'antiquaire Henri-Laurent de Marigny vont arrêter tout ça à eux seuls ? Heureusement, ils sont secondés par la Fondation Wilmarth basée à Miscatonic...

Les gars de la Fondation, ils sont bougrement bien équipés !

Ils emploient les télépathes pour localiser les céphalopodes octopoïdes marins, ou les créatures amorphes terrestres dignes de la bonne vieille Moussaka Géante. Et il faut dire que ces télépathes en télépâtissent...!

Ils étudient les oeufs (car le cthonien est principalement un ovipare, si votre pitchoun en maternelle vous pose un jour la question), et ils mettent au point les armes appropriées.

Mais "L'inconcevable Horreur"est un dur à cuire, et malgré les efforts physiques et les incantations magiques contenues dans les livres que chaque bon lovecraftien connaît par coeur, ce premier tome se finit MAL !

Enfin... la maison de Crow est soufflée comme un fétu de paille dans un déchaînement des éoles cosmiques, mais nos héros réussissent à s'échapper au dernier moment, en s'enfermant dans une vieille horloge qui ressemble à un cercueil, et qui permet de voyager dans espace-temps.



Que la nouvelle dimension leur soit légère !
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Légendes des contrées du rêve - Intégrale

A Édimbourg un artiste hanté par ses rêves rencontre un érudit hanté par ses rêves, en discutant l'un avec l'autre ils découvrent qu'ils ont fait les mêmes rêves... avant qu'un caprice du destin leur fasse rencontrer avant l'heure cette bonne vieille Grande Faucheuse ! Fin du rêve, au plutôt fin de l'espoir de lire de la bonne Portal Fantasy, car si leurs leurs vies terrestres s'achèvent leur existence ne fait que commencer dans un univers de grand aventure... Lancez le générique ! ^^

https://www.youtube.com/watch?v=9j6nyEcIk98



Brian Lumley a toujours été un amoureux de l'Âge d'Or des genres de l'imaginaire, donc il s'éclate à rendre hommage à la proto-fantasy en parodiant la Sword & Sorcery qui avait trouvé son champion avec "Le Cycle des Épées" de Fritz Leiber. Si l'ombre tutélaire de Conan le barbare est là, aucun auteur ne peut échapper à son époque, donc ses antihéros sont autant les détournements de Fafhrd et du Souricier Gris que de Roger Murtaugh et Martin Riggs : à mi chemin entre cape et d'épée et actioner nous sommes d'abord et avant tout dans un chouette buddy movie... D'aventures en aventures nos deux compères se font autant d'ennemis, l'eïdolon Lathi reine des terhommes et des terfemmes, Zura la Noire la reine des zombies, les ducs jumeaux d'Isharran, les sombres puissances de la nuit, que de puissants alliés, le rejeton d'Yggdrasil, le roi Kuranès, le capitaine de navire volant Limnar Dass et le magicien dresseur de monstres Gytherik Imniss...

Nous ne sommes peut-être pas dans la grande littérature, mais c'est peut-être dommage que l'esprit mythe et légende laisse la place à un côté hollywoodien, mais j'ai presque envie de dire peu importe : les 3 romans proposés par l'auteur sont courts, cool, fun et plein d'humour ! Avec des personnages principaux nommés David Hero et Eldin l'Aventurier, il font faut vraiment avoir des oeillères pour ne pas déceler le deuxième degré... à moins d'être un inquisiteur culturel, un commissaire littéraire, ou un prescripteur d'opinion à la con !



Je peux comprendre la fronde des puristes lovecraftiens : on met un illustration de couverture un travail de Nicolas Fructus fanboy de l'héritage d'H.P. Lovecraft avec la mention « d'après l'oeuvre de Lovecraft », sauf que le Maître de Providence n'a pas écrit que de l'horreur et que Brian Lumley utilise l'imaginaire de l'auteur comme un terrain de jeu plus « fantasy » que « fantastique »... Mais bon, parfois il faut faire contre mauvaise fortune bon coeur, encore que si le livre objet est réussi son prix de 27€ est un peu trop élevé pour une trilogie 100% easy reader ! Un dernier mot pour Gillossen d'Elbakin.net qui en plus passé totalement à côté du truc, comme souvent pourrait-on dire dès que n'apparaît pas l'étiquette « intello », s'est lourdement appesantit sur d'insupportables coquilles. Bien qu'averti par avance je suis passé à côté, mais j'en ai trouvé d'autres... Reste que pester sur une demi dizaine de coquilles dans un bouquin de 500 pages, mais ne rien trouver à redire dans d'autres bouquin qui en présentent 3 dès la première page cela montre une fois de plus les dégâts du copinage de cour de récré qui sévit dans le fandom franco-français !



Pour approfondir, je renvoie aux critiques tome par tome :

https://www.babelio.com/livres/Lumley-Le-heros-des-reves/99519/critiques/1458230

https://www.babelio.com/livres/Lumley-Le-Vaisseau-des-reves/112038/critiques/1459027

https://www.babelio.com/livres/Lumley-La-Lune-des-reves/134676/critiques/1467657
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Dark Detectives : An Anthology of Supernatu..

Magnifique anthologie éditée par Stephen Jones sur laquelle je suis tombée au hasard de mes pérégrinations. Bien entendu, c'est voir Clive Barker au menu qui a guidé ma main. Comme c'est étrange.

Comme le titre l'indique, toutes les histoires évoquent un détective qui se retrouve face à des événements apparemment surnaturels.

On peut dire que les récits ont un côté historique pour les premiers, puisqu'ils se déroulent au XIXe siècle, et les suivants nous guident jusqu'au présent.

Les nouvelles sont courtes, beaucoup mêlent la fantasy et l'horreur, et les fans d'ancienne Pulp fiction (Lovecraft, Chandler, Howard...) y trouveront leur compte. Les jeunes auteurs semblent avoir trempé leur plume dans les encriers de leurs illustres prédécesseurs et s'en tirent haut la main.

J'ai beaucoup aimé ce recueil, mais vous savez que j'aime déterrer les anciens écrits et faire connaître les auteurs qui ont sombré dans l'oubli, si tant est qu'on les ait connus un jour. Ce magnifique mélange des générations est vraiment réussi et je le conseille fortement.
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Le Vaisseau des rêves

Attention… coup de coeur !



Me voilà repartie dans les Contrées du Rêve en très bonne compagnie : Eldin l’aventurier et David Hero. De tous les duos que j’ai pu rencontrer au fil de mes lectures… je pense qu’ils sont mes préférés. Oui je sais, c’est triste pour Sieben et Druss mais c’est la vie ^_^



Qu’est-ce que je me suis amusée dans cette histoire que j’ai lue d’une traite. Je me suis ré-ga-lée… plus d’une fois mes enfants m’ont demandé pourquoi je riais.



Eldin et David sont jugés et reconnus coupables « d’agression, séduction, incendie, ébriété, non-paiement de dettes et vagabondage » par le Haut Magistrat de Celephais. Ils sont bannis pour 12 mois de la cité sous peine d’être jetés aux oubliettes.



Alors qu’ils repartent, non sans avoir récupéré leurs affaires confisquées lors du jugement, ils se retrouvent sur le vaisseau des rêves. Celui-ci appartient à Kuranes qui va leur confier une mission :



« -Vous lutterez contre des puissances capables de détruire votre âme immortelle et votre subconscient. Vous serez confrontés à de la magie noire, à des horreurs démoniaques, à des visions plus atroces que vos pires cauchemars, et…

- Euh, excusez-moi, seigneur, coupa Eldin, mais essayez-vous de nous enrôler ou de nous décourager ? À côté de ce que vous nous décrivez, cinq ans dans les oubliettes de Leewas Nith ressemblent à de longues vacances. »



Une nouvelle quête pour les deux comparses qui vont se retrouver face aux zombis de Zura !



J’ai gardé cette impression d’être dans un Xanth cauchemardesque avec les rencontres, les créatures et l’humour ici un peu plus présent que dans le tome précédant. Quel plaisir de lire au calme chez soi !



Merci Alfaric !! Je m’en vais lire la suite :wink :





Challenge défis de l’imaginaire 2018 – Echauffement

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La Fureur de Cthulhu

Ce tome 2, intitulé "La Transition de Titus Crow" (et non « La Fureur de Cthullu »), commence par le retour d'Henri-Laurent de Marigny mystérieusement sauvé des eaux... Dix années se sont écoulées depuis le tome 1, ce dont il ne garde aucun souvenir (l'auteur écrit avant le déroulement de son récit, donc on se retrouve un peu dans l'anticipation avec un Tunnel sous la Manche qui n'existait pas encore IRL et la conquête de Mars programmé pour 1985 ^^). Durant sa convalescence, Marigny retrouve la mémoire : ce n'est pas dix années qui se sont écoulées, mais seulement les journées qu'il a passé l'hôpital depuis qu'on l'a retrouvé et Titus Crow est perdu quelque part dans l'hyper-espace-temps à bord d'un TARDIS à la dérive… Véritable balise spatio-temporelle, Marigny permet à un Titus Crow transfiguré de rentrer à la maison malgré le barrage des Grands Anciens, et c'est à travers ses notes qui nous suivons son étrange odyssée à travers l'espace et le temps poursuivi par les terribles Chiens de Tindalos !



« A la fin des temps » est un hommage à "La Machine à explorer" le temps d'H.G. Wells, mais je vous laisse le plaisir de la découverte

« le Crétacé » est un hommage à "Le Monde perdu" d'Arthur Conan Doyle, mais je vous laisse le plaisir de la découverte

« le Règne des robots »



« La Bretagne romaine »



Trou noir, étranges formes de vie de la périphérie d'Andromède, Horreur de Halli et Yog-Sothoth comptent parmi les obstacles qui se dressent entre lui et Elysia ou l'amour de sa vie l'attend ardemment alors qu'il ne l'a jamais rencontré (la belle Tiana au corps de déesse et à l'âme de cristal est un chaînon manquant entre les héroïnes d'Henry Rider Haggard et d'Edgar Rice Burroughs et celles de Dan Simmons et de Steven Moffat…). C'est escorté par les derniers dragons, réfugiés recueillis par les Grands Anciens, que Titus Crow est reçu par le souverain cosmique Khanid aux yeux d'or qui lui révèle son identité et ce qu'il attend de l'humanité… Attention, révélations ouffissimes ! ^^



OMG, certains de mes épisodes préférés de la saga "Doctor Who" sont inspiré des romans de Brian Lumley… Cool !!!

C'est par le biais du fantastique et de l'horreur que Brian Lumley rend joliment hommage aux grands classiques de la proto-sf, et c'est joliment rendu par de nombreuses descriptions bien traduites par France-Marie Watkins (qui avait déjà réalisé un travail très appréciable sur l'ambiance sixties du tome 1). Avec la succession de fragments de récits c'est un peu décousu, mais comme c'est plus une novella qu'un roman ce n'est pas bien méchant. Non, le petit truc qui m'empêche de mettre 4 étoiles c'est l'introduction et la conclusion qui nous racontent l'Opération Cthylla par le biais du témoignage d'Arthur D. Meyer qui n'a aucun impact sur l'ensemble du récit… Mais tremblez DDC, les chasseurs d'horreurs disposent désormais des armes pour vous traquer à travers l'espace et le temps ! L'humanité vaincra !!! ^^
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Nécroscope, Tome 1

Les vampires ? Trop young adulte…

Les médiums ? Trop tout et n'importe quoi…

Les espions et la guerre froide ? Trop démodé…



Écoute-moi, toi, lecteur de peu de foi, ne t'arrête pas à ces préjugés car tu as devant toi un bouquin drôlement immersif, sacrément prenant et vachement plaisant à lire ! Non, à dévorer ! Muhahaha.



Quelle ambiance, mes petits ! Ce froid, ces sombres forêts, ces tombes abandonnées, ces non-morts qui susurrent à nos oreilles, ce folklore qui prend corps et ces mythes qui n'en sont finalement pas… merci vieux Démon, merci Vlad l'empaleur, merci Wamphyr ! Cette partie du récit sera à jamais gravée dans ma mémoire, et je relirai volontiers ce bouquin juste pour retourner auprès de ta tombe secrète, au centre de ces collines en forme de croix.



Les médiums, me direz-vous. Et bien ils vont de paire avec les espions. Car dans cette guerre froide-ci, l'URSS a misé gros sur les techniques extra sensorielles, sur les gens dotés de pouvoirs hors du commun, ceux-là même qui peuvent voir l'avenir, communiquer à distance, provoquer des crises cardiaques d'un simple coup d'oeil, ou, plus noir encore, extorquer aux défunts tous leurs souvenirs et toutes leurs connaissances. Dragosani est de ce dernier type, lui, le nécromancien qui plie les morts à sa volonté. De l'autre côté, dans l'autre bloc, les Anglais ont aussi leurs médiums, mais ils ont surtout Keogh, le nécroscope, l'ami des morts, celui qui leur tient compagnie, leur parle et partage leurs connaissances.



Tout ce petit monde va se rencontrer, se croiser, se mélanger, dans une histoire haletante où l'on appréciera l'évolution des deux protagonistes, où l'on suivra leurs cheminements, d'abord en ayant plus d'intérêt pour l'un (plus mystérieux) puis se prenant à le détester pour espérer sa chute.

Et malgré une fin qui m'a un peu moins convaincu, voire un peu déçu (un poil métaphysique, un poil rapide et bourrin), j'ai adoré ce bouquin !
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Le héros des rêves

J'ai découvert ce livre au détour d'une critique d'Alfaric. J'ai vraiment été tentée par cette accroche d'une vie délirante après la mort...



David Hero et l'aventurier Eldin sont vraiment des personnages attachants et je me suis beaucoup amusée en suivant leurs aventures (en dehors de certaines scènes vraiment trop bizarres). Le duo fonctionne très bien et quand on passe au trio cela continue de très bien fonctionner.



Il y a le monde éveillé d'un côté et de l'autre... les Contrées du Rêve. C'est un endroit que je n'ai nulle envie de visiter rien que pour ne pas avoir à croiser les chiens-araignées !



Sans rien dévoiler de l'intrigue, j'ai souvent eu l'impression de lire une autre version de Xanth (Piers Anthony) plus cauchemardesque et hallucinée. Il y a des créatures bizarres, il y a même un arbre qui parle. Un Gardien (le Bon Magicien Humfrey ?) leur confie une mission : récupérer les bâtons des Précurseurs. Cette quête ne se fera pas sans mal même si cela peut sembler un peu trop facile.



Je n'ai lu que Les montagnes hallucinées de Lovercraft et donc je n'ai pas beaucoup de repères pour situer le roman de Lumley dans son univers. Par contre, je pense qu'il y a un parallèle à faire avec Entrefer le roman de Iain Banks (publié un an après Le Héros des Rêves). C'est l'évocation du pont métallique d'Edimbourg, le célèbre Firth of Forth, qui m'a mise sur la piste.



Bref, j'avais commencé à lire l'intégrale mais les caractères d'imprimerie sont petits et fins. Cela demande beaucoup plus de concentration et dans le train (90 % de mon temps de lecture) cela n'avance pas. Heureusement, je serai en congé dans 2 semaines et j'en profiterai pour reprendre ma lecture au calme dans mon canapé.



Challenge Défis de l'imaginaire 2018 – Echauffement

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Le Vaisseau des rêves

"Le Vaisseau des rêves" paru en 1986 et traduit par Isabelle Troin est le deuxième tome d'une sympathique trilogie inspirée par les démons et les merveilles de la Fantasy d'H.P. Lovecraft.

Je vais être direct : j'ai moins aimé que le tome 1 car il manque le zeste d'originalité et le grain de folie qui en faisait le charme... Mais je crois aussi qu'il s'agit surtout d'une question d'équilibre car malgré le côté picaresque pleinement assumé l'histoire finit bien mieux qu'elle n'a commencé ! Car on commence de nouveau par un parodie de Sword & Sorcery, plus précisément une parodie du "Cycle des Épées" de Fritz Leiber, Eldin noyant son chagrin d'amour dans l'alcool puisqu au pays des rêves sa fiancée s'est réveillée le jour de leurs noces, et David Hero en dandy qu'il est court jupons et bagatelle avec les risques que l'on connaît... Condamnés pour leurs excès, ils vont plaider leur cause à la cour du Roi Kuranes à la ville dans les nuages de Serannian, qui est prêt à tout leur pardonner en échange de l'accomplissement d'un quête...

On passe ensuite au swashbuckling et les deux compères affrontent la flotte aérienne de la reine des damnées (une nymphomane nécromancienne et nécrophile appelée Zura la Noire), et après moult tribulations en compagnie du capitainerie Limnar Dass (qui m'a rappelé au bon souvenir du brave Hugh Barrel d'Edmond Hamilton), de Gytheryk Imniss l'apprenti sorcier dresseur de spectres décharnés, ou de la Chose qui Court lors la traversée au pas de course du monde souterrain, on revient à la case départ de la cité volante. Là l'auteur devient très cool en mettant en scène un actioner arcanepunk, véritable pendant fantasy de "L'Arme fatale", dans lequel c'est en lieu et place de Roger Murtaugh et de Martin Riggs qu'Eldin l'Aventurier et David Hero doivent neutraliser les zombies terroristes qui ont pris en l'otage le Roi Kuranes et qui menacent de faire s'écraser la cité volante... Je suis presque sûr que le prolifique Simon R. Green, l'un des mes auteurs préférés c'est inspiré de tout cela pour ses propres séries cool et fun !



Les puristes d'H.P. Lovecraft détestent viscéralement Brian Lumley, le traitant de tous les noms, mais une fois qu'on accepter que l'auteur anglais utilise les créature et l'univers de l'auteur américain comme jouets et comme terrain de jeu, c'est plutôt fun (mention spéciale au Conservateur du Musée ^^).
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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Compartiment terreur

En apprenant la disparition récente (2 janvier 2024) de cet auteur britannique, j'ai eu envie de relire sa prose.



J'ai donc chosi ce receuil, publié chez Néo en 1989, sous une couverture illustrée par Nicollet, présenté par Richard D. Nolane et traduit par Jean-Daniel Brèque (et Claude Boland-Maskens), autant de gages de qualité aux yeux des connaisseurs dont je pense être.



Et l'on peut parler d'un receuil de qualité, Lumley, qui avait très bien intégré la mythologie lovecratienne, propose des textes "à chutes" dans le pur esprit "pulps".



Le lecteur de Lovecraft de longue date que je suis est en terrain connu, et c'est peut-être précisément là que le bas blesse !



Les nouvelles du présent receuil sont bonnes et bien menées, sans longueurs inutiles, mais sans grande originalité ; en fait, j'ai eu l'impression de "déjà lu" tout au long de ma lecture...



La "magie" n'opère plus vraiment, c'est sans doute parce que j'ai trop lu ce genre de textes, ils ont été l'essentiel de mes lectures de 16 à 22 ans, et même si cela commence à dater ( ! ), j'ai encore des souvenirs trop précis des mécanismes de ce genre d'histoire à cauchemarder debout !



Ceci étant, si vous débutez dans la littérature de genre, Lumley reste un auteur plus qu'estimable et que l'on peut conseiller.
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L'avant-poste des Grands Anciens

J'avais acheté ce livre à sa parution en 1986, mais comme beaucoup de livres lus entre mes 16 et 22 ans, je ne l'avais pas conservé.



Récemment, j'ai pu me le procurer et, mon impression à sa lecture est finalement assez proche de celle de l'époque (ha ! les années "Néo"...)



Les nouvelles horrifico-fantastiques de Brian Lumley sont, somme toute, de facture très classique, quant aux pastiches lovecraftiens, je les trouve, disons bons, sans plus.



La petite pépite du recueil, est la nouvelle

épistolaire : "Enigmatiquement vôtre". Je me souvenais l'avoir beaucoup appréciée et mon jugement reste sensiblement le même, ce texte est très malin et joue avec les standards, pour ne pas dire les poncifs, de la "dark fantasy".



Cela ne suffira pas à rendre ce livre inoubliable, mais bon, allez ! Un demi-point de plus pour la cotation, pour la nostalgie et la couverture de Jean-Michel Nicollet..!
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Les Abominations de Cthulhu

Les tomes de la saga "Titus Crow" se suivent et ne se ressemblent pas ! Après un tome 1 rendant hommages aux classique fantastico-horrifique et un tome 2 placé sous le signe de la proto-SF, ce tome 3 intitulé "L'Horloge des songes" et improprement sorti sous le titre « Les Abominations de Cthulhu » est placé sous le signe de la proto-fantasy… du coup les connaisseurs se régaleront des références à Edgar Rice Burroughs, Clark Ashton Smith, Lord Dunsany, Abraham Merritt, et R.E. Howard ! (vade retro tokienas ^^)



Grosso modo Titus Crow et sa fiancée elfique se rendent dans les contrées du rêve humaines pour déjouer les plans des DCC dirigées par l'ignoble Cthulhu, mais ils tombent entre les griffes des sbires de Nyarlathotep le Chaos Rampant, et Kthanid aux yeux d'or est obligé de convoquer Henri-Laurent de Marigny à Elysia pour lui confier la mission de délivrer sa pupille femme-déesse et son amant plus qu'humain… Donc grosso modo c'est le Doctor Who qui débarque à l'âge hyborien ! ^^

Tout commence dans la Cité d'Ulthar à L'Auberge des Mille Chats Endormis et on est dans la quête avec des contrées inconnues, des poursuites, des cavales, des combats au sabre, des créatures antédiluviennes et tutti quanti, avec une phase ou il faut délivrer notre héros et son bimbo, une phase où il passer le blocus d'Ilek-Vad, puis une autre il faut rassembler une coalition pour déjouer les plans des DCC (de la pur fantasy quoi ! ^^)…

L'auteur parvient très bien à reproduire le style des auteurs à qui il veut rendre hommage avec autant d'excellentes descriptions que de chouettes scènes d'action, mais les univers de ces auteurs ne se marient pas forcément. Reste que j'ai été agréablement surpris par le récit du rêveur Grant d'Enderly, récit dans le récit où nous est conté les intrigues des marchands venus du Plateau de Leng (Alerte Jaune) qui disséminent d'étranges rubis venus des mers méridionales (Alerte Orange) étendant l'influence hypnotique néfaste et malsaine du Feu-de-Nuit venu d'au-delà des étoiles (Alerte Rouge)... On est pilepoil à la grande époque du duo Lovecraft et Howard, et pour le reste le duo Titus Crow et Henri-Laurent de Marigny tient ici autant d'Holmes / Watson que d'Elric / Tristelune sur fond de Conan le Barbare… Mais on est aussi et d'abord dans la Portal Fantasy puisque pour résoudre les problèmes du monde éveillé il faut progresser dans le monde du rêve, et pour résoudre les problèmes du monde du rêve il faut progresser dans le monde éveillé ! (mention spéciale à la scène de la potion magique, où clairement l'auteur passe en mode 2e degré en s'inspirant des aventures d'Astérix & Obélix ^^)



Après, le moteur des péripéties ça reste comme souvent dans la proto-fantasy délivrer la demoiselle en détresse qui se fait enlever trois fois ! Mais elle est conne ou quoi, elle qui est censée est supérieurement courageuse, cultivée et cultivée ? (1er ou 2e degré ? ^^)

Un court mais sympathique moment de lecture, mais encore une fois je reste sur ma faim car on traite hors-champ le truc le plus cool du roman, c'est-à-dire la guerre des armées du rêve contre les séides humains et inhumains des DCC, où les porteurs de lumière de Randolph Carter l'aventurier américain (aka le Gary Stu d'Howard Phillips Lovecraft lui-même !), les nefs volantes du roi celte Kuranes (alter ego de Robert Erwin Howard ?) et le TARDIS de notre dynamique duo partent en croisade pour détruire les Machines de Cauchemar de l'ignoble Cthulhu… le dénouement est énorme, dans le plus style moorcockien (genre celui des elfes armées de fusils lasers débarquant dans les jardins de Babylone pour délivrer les derniers résistants des armées du chaos… et il y avait aussi une horde zombie du côté des gentils ^^), et tout se finit comme dans un album d'Astérix & Obélix par un grand banquet, évidemment à L'Auberge des Mille Chats Endormis…



PS: je ne vous cache pas que les romans cool raoul de l'auteur sont vachement sympas, et qu'il me tarde de lire ses romans serious business qui comme de coutume sont essentiellement VO only… (après tant d'années le peu d'ambition, d'imagination voire de compétence de certains éditeurs français, et pas des moindres, me surprend encore… soupir…)
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Le démon du vent

Je savais que l'anglais Brian Lumley était un connaisseur et un amoureux des littératures de l'imaginaire, mais avec ce tome 4 de "La Légende de Titus Crow" intitulé "Le Démon du vent", il m'a carrément pris par surprise… Cela commence avec une introduction 100% lovecraftienne et cela se termine par une conclusion 100% howardienne, le tout ressuscitant magnifiquement la SFFF d'antan dans un formidable hommage aux "Habitants du Mirage" du pionnier Abraham Merritt ! C'est le surkiffe vintage, mais mieux encore comme de grands pionniers de l'imaginaire avant lui il s'élance sur la piste réjouissante de la science-fantasy amérindienne : trop cool !!! ^^





Le Professeur Wingate Peaslee nous rapporte les transcriptions de la télépathe Juanita Alvarez, connecté à Hank Silverhutte pourtant présumés décédés avec ses compagnons lors d'une campagne en Alaska contre les DCC incarnées ici par Ithaqua le Marcheur du Vent. Car leur avion a été emporté par le Dieu-Démon, et après une longue traversée des limbes aériennes (voir le film lovecraftien à petit budget Altitude : bravo les Canadiens !) c'est en contemplant trois lunes et un soleil blafard que les survivants de l'accident comprennent qu'ils ne sont plus sur Terre… et que seul l'un d'entre eux n'a pas été marqué par l'empreinte d'Ithaqua grâce à sa pierre des étoiles (non-morts, vous avez-dit non-morts ? ^^).



Borée est l'un des nombreux déserts blancs dans lesquels a été banni le Dieu-Démon, condamné à un étrange nomadisme interstellaire par les Anciens Dieux, et qui pour tromper son ennui y a enfermé avec lui tous ceux qui à travers les âges se sont perdus dans le froid hivernal : Yakoutes, Toungouses, Mongols, Russes, Finnois, Scandinaves, Amérindiens, Inuits… Mais parmi les esclaves marqués de son empreinte pour résister à un environnement hostile (non-morts, vous dits non-morts ?), il y a les kapos au service de leur maître et les rebelles qui défendent l'humanité… Et le rapport de force s'est considérablement rééquilibré depuis que la résistance a été rejointe par Armandra la Fille du Vent, jeune femme hybride aux fabuleux pouvoirs, jeune femme superbe qui été mutilée pour gommer les marques de son inhumanité, qui a choisi le camp de sa mère plutôt que celui de son père.

Alors vint Hank, cheveux noirs, regard sombre, aux accès de mélancolie tout aussi démesurés que ses joies, destiné à fouler de ses sandales les trônes constellés de joyaux des gros crevards… et avec les connaissances rassemblée par la Fondation Wilmarth lui et ses compagnons apportent un Nouvel Espoir ! le Dieu-Démon qui veut faire de sa fille une déesse pour l'accompagner dans ses errances interstellaires comprend que le temps presse car Hank veut au contraire faire d'elle une simple humaine disposant de son libre arbitre… Après moult péripéties pulpiennes, c'est donc un Texan qui mène la Grand Alliance des Pieds-Noirs, Nootkas, Micmacs, Chimakuas, Algonquins, Hurons, Ojibwas, Onondagas, Chilkats, Mohawks, Tlingits contre la Horde Sauvage d'Ithaqua et ses séides… Vaisseaux des neiges, cerfs-volants de combat, ours dressés et loups de guerre : waouh ça envoient du lourd ! Et au final une poignée d'humaine font face à un titan antédiluvien, pour montrer que peu importe qu'il soit dieu ou démon tous ceux qui méprisent notre monde doivent savoir que les humains peuvent frapper fort ! ("Nouvel Angyo Onshi" copyright ^^)

Hank finit par devenir roi de ses propres mains en entrant dans la légende des Amérindiens, mais la guerre contre les DCC n'est pas terminée… To Be Continued avec le Docteur Who et son TARDIS qui arrivent à la rescousse ! mdr



C’est bien écrit et bien traduit, et malgré la brièveté du récit l’alternance entre narration indirecte et narration à la première personne n’empêche par un chouette caractérisation des personnages : on sent bien les tourments d’Armandra la femme-déesse, les hésitation d’Hank Silverhutte le télépathe, le fatalisme de Paul White le précog, la loyauté de James Ailes-Grises Franklin et de Kota’na le dresseur d’ours, la sagesse de Charlie Tacomah le vétéran de la WWII, la tendresse d’Ontawa la belle gosse Pieds-Noirs, le courage de Tracy qui se bat avec ses armes, la morgue et l’irascibilité de Nothan le Seigneur de Guerre, la lâcheté et la traîtrise de Boris Ztchakov… Et puis beaucoup de belles scènes aussi, comme ce moment étrange et envoûtant où les héros traversent un cimetière marin glacé, où entre brise-glace et drakkars se mêlent tous les bateaux naufragés de l’humanité… Ah ça on sent la différence entre un bon et un tâcheron ! Alors oui je sais que l’auteur fait débat au sein de la communauté lovecraftienne, mais ici j’ai beaucoup aimé qu’un être hybride face le choix de l’humanité au lieu de devenir un énième séide des Grands Anciens infiltrant sournoisement les rangs des humains, du coup ici on se retrouve avec un Merlin au féminin et c’est très très cool comme idée ^^





PS: mention spéciale au bloggeur français Nebalestuncon, le sous Odieux Connard de la SFFF complètement bidon, qui parle de sous-littérature populaire complètement conne… Mais bon, tout le monde sait que c'est un hater à la con, à commencer par lui-même visiblement… oui je sais ce n'est pas très classe, mais avec ceux qui crachent constamment leur venin maintenant je ne prends plus de gants !
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La Lune des rêves

"La Lune des rêve" paru en 1987 et traduit par Isabelle Troin est le troisième tome d'une sympathique trilogie inspirée par les démons et les merveilles de la Fantasy d'H.P. Lovecraft. Meilleur que le 2e, mais pas aussi plaisant que le 1er : le plaisir de la découverte n'est plus là, et la fin est un peu capillotracté... Je suis résolument bienveillant avec cette série, parce qu'à l'heure des machinlogie de pavés qui n'en finissent plus, une série aussi courte c'est une bouffée d'air frais ! Toutefois vous devrez faire un clic de plus savoir ce j'en pense plus précisément... (avec la nouvelle monture de babelio qui s'est peu ou prou bien moquée du monde, vous ne devriez pas être choqués de devoir passer par un clic de plus n'est-ce pas ?)
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Nécroscope, Tome 1

Passionnant, c'est le mot ! L'aspect terreur est, de mon point de vue, fortement exagéré, même s'il y a une ou deux scènes gore et une ou deux scènes de sexe mais là non plus rien de bien méchant ni choquant, du moins j'ai déjà lu pire !... (Comme je l'ai dit ailleurs, je précise ici que j'ai lu ce livre en parallèle avec "le livre des choses perdues" de Connolly, que j'ai trouvé infiniment plus dérangeant, du coup celui-ci m'a paru bien gentillet à côté. Mon avis aurait peut-être été différent si je l'avais lu "seul" !)

Le scénario, qui se passe pendant la guerre froide, est bien pensé, assez tordu et j'ai adoré la fin ! Je signale d'ailleurs que ce seul tome peut se suffire à lui-même, même si, pour ma part, je sais très bien que je vais lire le second que je me suis procuré d'occasion !

Harry Keogh est, certes, le personnage principal, il est très intéressant, mais il n'y a rien à faire, je lui préfère Dragosani, le "méchant" valache !

Ce personnage-là est fouillé, et on se demande tout le long du livre ce qu'il va faire ou ce qui va lui arriver.

Niveau écriture (et traduction), ça se laisse lire sans peine même si, je pense, cela aurait pu être mieux, il y a quelques répétitions et des tournures de phrases un peu lourdes parfois, mais rien de rédhibitoire.

Il ne faut rien spoiler de cette histoire car ce serait déflorer un excellent bouquin.

Ma note : 4,5 étoiles (5 sur Babelio)
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La Lune des rêves

La lune des rêves est le dernier tome des « Légendes des Contrées du Rêve ». On retrouve Eldin l’aventurier et David Hero pour une dernière aventure pour sauver les Contrées du Rêve. Leur lune - je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la lune du « Voyage dans la lune » de Méliès (1927) – menace de tout détruire.



J’avais beaucoup aimé le 1er tome, adoré le second, ici… je dois avouer que je me suis un peu ennuyée. Je ne sais pas, je crois que j’ai trouvé l’intrigue moins crédible et je ne me suis pas amusée comme dans les deux autres.



Suite à leur batifolage avec les jumelles Ula et Una à la fin du tome précédant, ils sont poursuivis par les hommes des Ducs d’Isharra (les « malheureux » fiancés). Cela ne va pas les empêcher d’accepter leur nouvelle mission aux côtés de Limnar Dass et de Gytherik et ses spectres décharnés. Ils vont devoir affronter tous leurs ennemis (Lathi, Zura et les ducs bien entendu) et après avoir récupéré les jumelles (les dangereuses demoiselles en danger ^_^) vont devoir faire face à Oorn, l’abominable gastéropode de Sarkomand.



J’ai trouvé que l’auteur ne faisait jamais durer le suspense bien longtemps : on n’a pas vraiment le temps de s’en faire pour nos deux héros, quoi que…



Après le passage à Sarkomand les cartes changent de main et c’est sur la lune que tout va se jouer.



J’ai trouvé que la fin était un peu mal ficelée… mais dans l’ensemble cela reste quand même un bon moment de lecture.





Challenge défis de l’imaginaire (SFFF) 2018 (120)

Challenge muti-défis 2018 (52)

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Le héros des rêves

"Le Héros des rêves" paru en 1986 est le premier tome d'une sympathique trilogie inspirée par les démons et les merveilles de la Fantasy d'H.P. Lovecraft, mais comme l'introduction contient pas moins de 3 gros twists, je suis obligé de la masquer ^^





Depuis 6 ans David Hero et Eldin l'Aventurier arpentent les royaumes des Contrées du Rêve en quête d'aventures, véritables voleurs hors-la-loi entre Cartouche et Robin des Bois. Leurs tribulations les amènent au Gardien des Précurseurs qui leur promet monts et merveilles s'ils retrouvent les trois Bâtons de Pouvoir qui permettraient à ses maîtres de continuer leurs pérégrinations à travers les dimensions. Et l'auteur détourne les codes du conte de fée pour réaliser un buddy movie fantasy complètement barré :

* La première quête est une parodie de Sword & Sorcery dans laquelle l'auteur alterne descriptions howardo-lovecraftiennes et dialogues pleins d'humour (comme les pastiches de la Moria ou d'Ali Baba ^^), et le dynamique duo devient une parodie des antihéros du "Cycle des Épées" de Fritz Leiber : le grand barbare Fafhrd est remplacé par un ronchon tuberculeux, et le petit rusé Souricier Gris est remplacé par un adulescent impétueux... Viennent ensuite les classiques du genre bien connus des rôlistes et des gamers (ah la belle époque de Casus Belli ^^) : taverne malfamée ? check ! employeur aisé ? check ! bout du monde plein de dangers ? check ! temple oublié ? chek ! mago psycho ? check ! trésor maudit ? check ! dieu impie ? check !... On se croyait dans une bonne vieille aventure de Conan le Cimmérien, sauf que les antihéros roulent des mécaniques comme c'est pas possible alors qu'en fait c'est la damsel in distress qui fait tout le boulot dans leur dos ! L'auteur aurait d'ailleurs pu aller complètement dans cette voie, et quelque part c'est bien dommage...

* La seconde quête plus courte est un pastiche des hobbits perdus dans la forêt de Fangorn...

Après diverses tribulations pulpiennes (alpinisme, canyoning, traversée d'un jungle où toutes les plantes sont carnivores ^^), les quêteurs sont recueillis par un arbre intelligent qui raconte son histoire après avoir écouté la leur. Ils prennent le parti de de leur hôte en partant en guerre contre l'eïdolon Lathi maîtresse de la cité maudite de Thalarion : deux hommes, femme et un arbre affrontent les monstruosités de la Ruche de l'Horreur gouvernée d'une main de fer par une reine sorcière (et les détournements d'Orthanc et de Saroumane sont saupoudrés de qui-propos érotico-horrifiques assez fun ^^)

* La troisième quête assez courte est n'est finalement qu'un gros pied-de-nez prenant la forme du huis-clos se déroulant dans le laboratoire d'un sorcier...



On aurait pu s'arrêter à l'heroic fantasy revue et corrigée par les Monty Python, mais cela serait oublier l'introduction et la conclusion ! mdr



On peut regretter que la Portal Fantasy ne serve que twist voire de prétexte à tout le reste, car avec son air de ne pas y toucher Brian Lumley n'était pas loin d'écrire un préquel aux fabuleuses séries "Life for Mars" et "Ashes to Ashes" : ils sont géniaux ces Anglais !





Pour ne rien gâcher j'ai bien aimé la traduction de Rosalie Guillaume qui a tout compris des intentions de l'auteur. le roman est court donc si vous le dénichez chez un bouquiniste ou en ebook vous ne perdez pas votre temps à tenter votre chance, car au final ou vous êtes un amoureux des genres de l'imaginaire et en vous prêtant au réjouissant jeu du 2e degré vous aller découvrir une savoureuse Madeleine de Proust (ah si John Lang avait écrit dans la années 1980, le résultat n'aurait peut-être pas été très différent ^^), ou vous ne l'êtes pas et en ne vous prêtant pas au jeu vous risquez de tout prendre au 1er degré et de rouspéter devant ce qui vous semblera être de gros clichés. du coup je ne suis même pas surpris que le prescripteur d'opinion Gillossen d'Elbakin.net ait une fois de plus fait son pisse-froid vu qu'il est encore une fois passé complètement à côté du truc ! (visiblement si l'étiquette humour n'est pas accolée à une oeuvre il passe systématiquement à côté du 2e degré, mais bon dès l'introduction de sa critique il compare l'hommage humoristique complètement décontracté du gland de Brian Lumley au "Viroconium" de M. John Harrison et "Le Livre du long soleil" de Gene Wolfe, auteurs bien connus pour être très difficile d'accès en raison de leur littéralité et de leur intellectualité... C'est comme comparer le sympathique restau du coin à un établissement gastronomique parisien : ça n'a putain aucun de sens !!!)
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Nécroscope, Tome 1

La chose est enfermée… plus pour longtemps. Dans son pays – la Valachie – devenue la Roumanie, le démon ne rêve que de redevenir le maître. Le monde est partagé en deux parties. À l'ouest, celui des occidentaux et à l'Est, celui des soviets. Car oui, nous sommes durant une période fascinante de notre histoire – celle de la guerre froide. Chacun essaye de devenir plus puissant que l'autre, ce fut d'abord la puissance nucléaire, puis la conquête spatiale, mais bientôt, ce sera celui des morts.

J'ai entendu dire que Hitler se passionnait pour les sciences occultes, il est tout à fait plausible que ce fut le cas de Staline. Dans ce roman ou le Fantastique ne peut que s'écrire qu'avec une lettre majuscule, les russes ont développé un réseau sur le paranormal. Développant au point de le perfectionner, les européens et les américains se sont également lancer dans ces expériences.

J'ai eu le coup de grâce dès le prélude. Mes poils se sont hérissés sur mes bras. J'ai reçu une claque, dès le début. Mon illusion est vite tombé lorsque le premier chapitre à prit le dessus. Mais cette sensation de manque s'est vite évaporé. Brian Lumley décrit une première strophe avec tant de force et d'horreur qu'il en ait même écœurant.

Pour bien comprendre le roman, il est important de signaler que l'on suit trois histoires. La première est celle du prélude, que l'on suit en fil rouge par le biais de trois intervalle. Et puis, vînt les soviétiques avec Dragosani un agent d'origine roumaine. Ce personnage est un nécromancien. Il lit les pensées dans les entrailles des morts. Les informations, il les obtient en violent leur dépouille. En parallèle, nous avons un jeune garçon, rejeté par ses autres camarades. À contrario de Dragosani , il peut parler avec les morts à travers ses rêves ou ses pensées, il est un nécroscope.

Ah ! Nécroscope ! Je respire ce mot et j'adule Brian Lumley de l'avoir inventer, je me battrai pour qu'il rejoigne la langue française.

Grâce aux conversations avec les défunts, Harry peut faire revivre ces légendes et développer de nouveaux dons. Il manie l'art de la science des maths.

Nécroscope est un roman qui se savoure sur la longueur. Il devient envoûtant, à tel point qu'il en est difficile le lâcher. L'excellence donc qu'est ce titre.

Je regrette pour le coup de ne pas avoir acheter sa suite. Faudra que je patiente.
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