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Critiques de Charles Bukowski (627)
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Factotum

Alors là, quelle déception ! Je me réjouissais de découvrir Bukowski avec ce Factotum et rien, nenni, électrocardiogramme plat et ennui.



On a souvent associé cet auteur à Fante que j’ai découvert sur le tard et adoré. Bukowski a d’ailleurs fait les préfaces de nombreux de ses romans pour y dire toute son admiration. Mais je n’ai pas retrouvé du tout dans ce factotum le style virevoltant et l’humour de Fante !



Chinaski vivote à Los Angeles entre petits boulots, grosses cuites et prostituées ou filles faciles. De temps en temps, il prend le bus pour aller dans une autre ville (NY, Miami, etc…).



Il travaille, il est bourré, il ne se lève pas et il est viré. Et ça continue comme cela de chapitres en chapitres, outre ses aventures sexuelles et ses lendemains de cuite plutôt trash. C’est clair qu’à ce rythme monotone -recherche de boulots, travail, cuite, exploits sexuels, nausées, caca, j’en passe et des meilleurs- je me suis bien ennuyée et le style ne m’a pas emballé du tout. Mauvaise pioche.

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Pulp

Même lorsqu'il écrit un polar, Bukowski ne peut pas s'empêcher de faire du Bukowski. Et c'est tant mieux.

Pulp, roman foutraque où l'on croise pêle mêle Céline, La Grande Faucheuse, des extraterrestres peu commodes, un mari trompé, Le Moineau Ecarlate, un privé pour le moins lamentable, un voisin postier (tiens tiens) et évidemment pléthore de "casse-burnes" en tout genre. Le tout arrosé, que dis-je, inondé de whisky et de réflexions métaphysiques confortablement planquées sous le voile de l'ironie. Ultime pied de nez d'un auteur se sachant condamné, Pulp est de l'aveu de l'auteur, une parodie de roman policier et un hommage à la littérature de gare. Ne vous attendez donc ni à une intrigue rocambolesque, ni à une cascade de péripéties. Nick Belane, puisque que c'est ainsi que notre "héros" se nomme, passe plus de temps au rade du coin à se noircir qu'à tenter de se résoudre ses deux principales affaires: retrouver Céline pour le compte de La Grande Faucheuse et dénicher le légendaire Moineau Ecarlate. Tout un programme.

Comme toujours chez Bukowski l'humour et le trivial ne sont qu'une façade, un vernis qu'il suffit de gratter pour voir poindre le regard acéré et désabusé. Jubilatoire mais finalement assez sombre dans son propos, ce livre, bien que singulier dans l'oeuvre de l'auteur, porte en fait en lui les mêmes caractéristiques, la même vision que ses précédents romans.

Un rafraîchissement grisant, à savourer sans modération en ces temps d'hypocrisie généralisée et de politiquement correct.
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Le ragoût du septuagénaire

Lire Bukowski est toujours rassurant. C'est rentrer dans un monde où on peut être soi-même, sans préjugés, sans convenances, en dehors de toute bienséance sociale. Où il est possible de s'extraire de tout conformisme, de toute obligation. La liberté, quoi ! de plus les choses sont simples, les plaisirs sont simples : l'alcool, les courses de chevaux, les putes. En rester aux fonctions animales, ingérer, excréter. Une virée en bagnole sur Hollywood blvd et c'est parti. Prendre le temps comme il vient. Envoyer tout et tout le monde chier. Se mettre en marge de tout. Refuser les petits arrangements ou les grands compromis avec la société. Ne plus vivre comme un automate. Se libérer de tout conditionnement. Se permettre de pouvoir refuser à peu près toutes les contraintes. Et même pour l'écrivain, de se moquer de perdre quelques lecteurs. Ce qui lui permet de pouvoir préserver un regard si aigu et lucide sur la société, sur l'humain. de l'extérieur. Une observation très fine de notre monde pourri, finissant. Des inégalités sociales, des rapports homme/femme, du travail, des dysfonctionnements de notre société, de l'inhumain… Il brise le rêve américain depuis les années 60. Il prend le parti des déshérités, des laissés pour compte. le seul refuge est alors de vivre avec ce qu'on veut bien lui laisser, à l'écart.

Ce recueil semble être le dernier publié de son vivant. Il y parle de sa vieillesse. Il se sent vieillir au fil des poèmes, un peu plus rejeté. L'ensemble est assez inégal. Quelques pépites mais aussi un sentiment de vide parfois, de pages alimentaires, comme il le dit lui-même.

J'ai eu une émotion particulière avec le récit intitulé « Histoire de fous ». Il y relate l'adaptation cinéma d'une de ses nouvelles par le cinéaste Marco Ferreri avec Ben Gazzara et Ornella Mutti dans les rôles principaux. Sans donner les noms réels, sous forme de récit, il dit tout le mal qu'il pense du film, Que Ben Gazzara ne parvient pas à l'imiter et qu'Ornella Muti est improbable en prostituée des bas-quartiers. Il a raison. Mais c'est que Ferreri réalise avec son cinéma une autre poésie, peut-être plus lisse, plus acceptable pour un maximum de spectateurs. Ce film, c'est « Conte de la folie ordinaire ». J'ai lu quelque part dans une interview que Ferreri préférait éluder sa rencontre avec Bukowski. Les deux génies n'ont pas les mêmes points de vue et la littérature ne transmet pas les mêmes émotions que le cinéma. Je me souviens pourtant d'une photo où l'on voit Bukowski, Ben Gazzara et Marco Ferreri complètement hilares, un verre à la main. Qu'importe !

Bukowski nous montre l'envers du décor. A travers ses récits, il nous montre la précarité de nos pauvres existences. Je ne peux m'empêcher de faire le lien avec le livre que j'ai lu et critiqué juste avant : « Human psycho » de Sébastien Bohler. Où l'humanité s'éteindra comme n'importe quelle espèce avant elle, et la Terre s'en portera certainement mieux.
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Souvenirs d'un pas grand-chose

Dans Souvenirs d'un pas grand-chose, Bukowski nous parle de son enfance certes, c'est un roman "auto-biographique" mais surtout il nous parle de la vie à travers les yeux d'un enfant.

Aucune naïveté ici juste le regard cru d'un garçon sur la société du plus fort.

Il n'est ni riche, ni beau, ni tellement fort donc il devrait faire partie des faibles, de ceux qui s'en prennent plein la gueule toute leur vie.

Et c'est souvent le cas mais pas toujours, car à force, il a le cuir dur et ne sent plus les coups.

Méfiant, il rêve de solitude et ne fait aucun effort pour plaire.

Les autres, dont son père ont donc de moins en moins de prise sur lui.

S'il rêve d'être fort et méprise les faible, il semble toujours se laisser attendrir par la succession de rejetés qui lui collent au basques.

La galerie de ces personnages est hilarante et très juste.

Voilà pour le fond, pour la forme Bukowski est d'une grande vulgarité bien sûr et son langage cru est vraiment jouissif.

Il pense et dit ce qu'on pense et aimerait dire tout haut de la manière dont on aimerait parfois pouvoir le dire.

Une façon aussi de montrer à quel point toute cette comédie (la vie) est ridicule et si elle n'a pas le moindre égard pour la plupart d'entre nous pourquoi s'encombrerait-on de respect ou de belle paroles à son égard.

Bukowski en tout cas n'en a aucun.
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Au sud de nulle part

Picorées une par une entre mes autres lectures de ces dernières semaines, ces vingt-trois nouvelles regroupées dans Au Sud de nulle part de Charles Bukowski – Traduit par Brice Matthieussent – confortent l’admiration sans limite que j’ai pour cet auteur surdoué.



Mélangeant comme d’habitude sa vie personnelle (quand il met en scène Henri Chinaski dans ses petits boulots alimentaires en attendant le succès de ses nouvelles) et ce regard réaliste et cruel qu’il sait si bien poser sur ses semblables, Buk raconte simplement l’Amérique comme nul autre.



Celle des paumés et des fêlés ; des petites gens et des traine-savates ; des planqués et des lâches ; des obsédés et des dépravés ; des alcoolos et des perfusés ; des accidentés et des morts-vivants.



C’est drôle parfois ; désespéré souvent ; désespérément drôle la plupart du temps ! De toute façon, le maître vous prévient : « Si vous poursuivez votre lecture, la prochaine nouvelle sera peut-être plus gaie. J’espère. » Elle n’en sera cependant jamais moins crade, grossière, provocante, sexuelle, imbibée ou scatologique. Ca choquera - et peut-être lassera - le lecteur prude, mais positionnera le terrain de jeu du fan absolu.



Raconter Bukowski est trop ambitieux pour moi. Juste dire combien le génie de son imagination et la puissance de son style sont brillants suffira. Entre deux beuveries ou deux coups de reins, laissez-vous entraîner dans un combat de boxe contre Hemingway, dans une caravane du far-west, dans les amours inavouables avec un mannequin de vitrine, dans un reportage dantesque en avion ou dans la lubricité décevante d’un démon de foire.



Quant à son art du titre, c’est un délice : « Toi, ta bière et ta célébrité », « Arrête de lorgner mes néné, mister », « Le Christ à patins à roulettes », « Tous les trous du cul de la terre et le mien » et j’en passe… Du grand art !
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Tempête pour les morts et les vivants

Quatrième de couverture: "Une anthologie de poèmes inédits parus dans d'obscurs magazines, conservés dans des bibliothèques et collections privées". Pour la plupart sans doute des poèmes gagne-pain, commandités, comme il en parle dans certains poèmes même. Il n'en reste pas moins que tout est à prendre, rien n'est à jeter, comme dirait un autre de nos poètes. Tour-à-tour drôles, lucides, scabreux, alcoolisés, légers, mélancoliques ou tendres (oui oui), l'ensemble de ses poèmes dessinent le contour de Bukowski en tant qu'homme et artiste.

Instants anecdotiques, réflexions sur la vie, dialogues (réels? imaginés?), compte-rendus, le tout pimenté d'un peu ou beaucoup de fantaisie, c'est un recueil qui vaut le détour et qui va souvent là où on ne l'attend pas. Comme d'habitude, je regrette de devoir le rendre à la bibliothèque avant de l'avoir totalement apprivoisé. Et quel beau titre!
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Sur l'écriture

Le temps de descendre un pack de 6, j’ai avalé avec délice ce nectar fielleux.



Pourtant, rien de bien nouveau dans cette correspondance, pour qui connaît un tant soit peu la vie de ce vieux dégueulasse de Bukowski : la poésie, les débuts dans l’ombre, les p’tits boulots, le trou noir de dix ans, puis le retour à l’écriture dans l’adversité obstinée, les premières publications dans les revues, puis la consécration via le roman et les nouvelles.



Non, rien de bien nouveau dans cette correspondance, pour qui connaît un tant soit peu les travers de ce vieux dégueulasse de Bukowski : l’alcool en pratique multi-quotidienne, l’ego surdimensionné, le regard acide sur son époque et ses contemporains, sans parler de ses rapports avec les femmes allant de la tendresse à l’insupportable.



Mais l’intérêt de ce type de recueil réside comme toujours dans l’évolution de la pensée de celui qui écrit au fil des ans. Et si le grand Charles a les convictions bien ficelées au corps et une totale inhibition à les affirmer et les revendiquer, elles évoluent à la marge avec l’âge : la poésie reste le genre majeur mais le regard porté sur le roman évolue quand le succès se pointe. Les lacunes en orthographe et en grammaire sont assumées mais une simple coquille ou une plus vaste entreprise de correction de ses textes devient plus tard sujet à querelle. Tel auteur (Hemingway) jugé fade devient plus acceptable vingt ans après.



Et puis, isolées au cœur de pages éructantes ou assassines, surgissent quelques superbes moments d’humilité et d’hommage, quand Bukowski évoque ses maîtres : Dostoïevsi, Anderson, Giono… Et Louis-Ferdinand Celine dont le Voyage est considéré comme l’œuvre ultime. Et enfin l’énormissime John Fante et son Ask the dust, lu et relu. Un auteur devant lequel Buk s’incline, lui écrivant une lettre ressemblant à celle d’un petit garçon à son idole.



Un livre à réserver aux inconditionnels, avec ou sans pack de 6…
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Nouveaux contes de la folie ordinaire

Si certains sont touchés par la grâce, moi j’ai été touché par Bukowski. Foudroyé même. Il est celui qui a ouvert la porte de ma bibliothèque à tous les autres. Pourquoi un tel coup de foudre ?



C’est difficile à dire. Avant toute chose, c’est son écriture qui m’a parlé. Découvrir que l’on pouvait écrire comme ça, qu’on avait le droit, ça a été une surprise totale. Sa liberté de ton m’a stupéfié, choqué, paralysé, enchanté. Évidemment la langue n’est pas belle. Zéro esthétisme. Mais c’est clair, limpide, fluide. Son éditeur lui avoua un jour : « A cause de toi je ne peux plus lire les autres poètes. Tu marches droit au but, sans la moindre fioriture, comme si tu suivais une voie ferrée traversant l’enfer. » Et j’ai découvert pour la première fois quelqu’un s’adressant aux laissés pour compte, aux sans grades, aux marginaux : « j’ai toujours parlé la langue du peuple en l’appliquant au monde de derrière les miroirs. » Le tout sans jugement, sans un regard extérieur mais au contraire en appartenant monde qu’il décrit. Loin de Zola et du naturalisme, quoi. Si Bukowski vous raconte une bagarre de poivrots, il fait partie des protagonistes. Quand il vous décrit une journée aux courses, il l’a vécue. Les gueules de bois il a connu ça au quotidien. Bien sûr c’est un gros mythomane et un misogyne de première. Bien sûr, il adorait choquer, il était d'une grossièreté sans limite. Quand il se met dans la peau d’un violeur suivant une beauté jusque dans son appartement, il affabule totalement. Quand il décrit un pédophile surveillant sa proie, il vous donne la nausée.



Bukowski fanfaronne, il est ridicule, il est grotesque, il est tragi-comique. Mais je le trouve génial parce qu’il assume tout cela. Il est dans l’autodérision permanente, sans jamais se prendre au sérieux. Loin de toute prétention littéraire alors qu’il avait des lettres : Genet, Kafka, Céline, Dostoïevski et Fante, entre autres, étaient ses héros. Mais il est toujours resté dans l’authenticité lorsqu’il écrivait, la peur, la violence, la solitude et les ravages de l’alcool. Il a multiplié les boulots minables pour survivre, devant arracher des heures d’écriture au cœur de journées dont il sortait abruti par la fatigue et les excès en tout genre.



Bukowski restera à jamais, dans mon panthéon personnel, comme le plus grand des écrivains. Et j’ai bien conscience que peu de monde partage mon avis. Mais je vous avoue que j’en ai strictement rien à cirer…
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Contes de la folie ordinaire

Au menu de ces contes : de l'alcool, du cul, des jeunes paumés, des vieux dégueulasses. Parfois à la limite du fantastique, d'autres fois presque autobiographiques : de la « réalité mise en scène », comme Bukowski l'a dit lui-même.



Clairement, je n'aimerais pas l'avoir comme voisin. Ni même voyager en avion assis à côté de lui. L'avoir posé sur les étagères de ma bibliothèque me suffit largement. Et pourtant, on ne peut pas s'empêcher d'éprouver de la sympathie pour Bukowski : parce qu'à côté de lui, tous les autres ont l'air de robots mécaniques sans âme. Lui seul paraît réellement vivant. Et on ne peut que se demander, pendant le temps de la lecture, si ce n'est finalement pas lui qui a raison, et si le vrai sens de la vie, ça ne serait pas de picoler, de baiser tant qu'on peut, de se dire que demain est loin, et qu'on aura bien l'occasion d'y songer un peu plus tard.
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Contes de la folie ordinaire

Beurk dégueu le gars... mais on le lit quand même. Sûrement parce que c'est Bukowski.

Car il faut bien reconnaître que son histoire personnelle et son excentricité sont pour beaucoup dans sa renommée. Sans ce vécu sur lequel il s'appuie (violence, alcoolisme, débauche sexuelle, ouais ça vend pas du rêve sa vie...) pour ma part je détesterais ses livres et leur vulgarité. Mais lui, il sait de quoi il parle, du coup sa vie d'oisiveté et ses perversions le rendent presque touchant. Attention, touchant dans son écriture et sa lucidité sur ses vices, parce que niveau humain, il est plutôt à gerber quand même...



Ceci dit je comprend qu'il ait eu du succès tardivement: fallait des sacrées cojones (n'est pas Bukowski qui veut, j'ai du mal à écrire vulgairement, et c'est vraiment casse-couilles ça) pour éditer le bonhomme. Et au passage, les mêmes sacrées cojones pour écrire aussi crûment et proposer le manuscrit. Mais ça, on comprend vite qu'il en a des couilles lui (finalement on s'y fait vite..), vu qu'il en parle toutes les deux pages. Plus de secret sur l'anatomie de monsieur, ni sur ses pratiques sexuelles, et pas de préliminaires s'il vous plait: dès les premières pages, on devient super intime. Cool...

Et de la bibine aussi il en parle pas mal tiens, une arsouille de première le Hank, nourri à la bière. Remarque il n'a pas tort, ça doit sûrement être plus facile d'écrire bourré. Pas besoin de réfléchir, il écrit comme il parle, comme il pense. Faut oser quoi. Et lui il ose.



L'avantage c'est qu'on sait à quoi s'attendre avant d'ouvrir un de ses livres. Vocabulaire cru, sans détour, vulgarité à tous les étages, pas de filtre, pas de censure. Donc on ouvre ou pas, au choix. Sauf que ses écrits sont indispensables pour connaître et comprendre l'homme, donc on se doit de lire ces nouvelles avant de le juger sur son image ou ses frasques télévisuelles. Car aujourd'hui, plus que son talent d'écrivain, il a peut-être davantage marqué les esprits suite à son mémorable passage chez Pivot, ce qui n'est pas sa meilleure pub en soi. D'un autre côté, je crois qu'il s'en foutait pas mal de sa pub...

C'est donc seulement après l'avoir lu qu'on peut affirmer haut et fort qu'il est en effet écoeurant et abject, avec les femmes, ses potes, lui-même et le monde entier en fait. C'est évidemment ce qui saute aux yeux, il ne cherche pas à s'en cacher et assume pleinement sa vie dissolue et sa misanthropie, sans remords. L'écriture devient alors un échappatoire à cette dépravation. Et toute sa force d'écriture réside dans ce simple fait qu'il ne cherche jamais ni à se justifier ni à s'excuser. Il raconte tel quel, à prendre ou à laisser. Brut(e). Et il nous dit zut. Pardon, il nous crache à la gueule serait plus juste.

Bukowski était libre, et faisait ce qui lui plaisait qu'on se le dise.



Bourré oui mais pas con. Finalement Bukowski est peut-être un détestable personnage (peut-être car j'ose parfois croire naïvement qu'il grossit le trait...), mais reste admirable de courage, de réalisme, atypique et toujours fascinant.

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Souvenirs d'un pas grand-chose

Un récit autobiographique. L'auteur avec franchise nous raconte ses jeunes années. Un récit dur, parfois violent, sur la société américaine d'entre les deux guerres. C'est avec la "bouteille" que Bukowski oublie ses problèmes, elle deviendra au fils des années sa confidente. sa seule véritable amie.

Il camoufle son véritable "être" derrière sa force physique, car le but est de survivre. L'on ressent beaucoup d'humanité chez cet auteur, il est né laid et pauvre, cela faisait beaucoup d'obstacles à surmontés. Il a choisi l'autodestruction.

J'ai revu la scène où, invité par bernard Pivot, pour son émission "Apostrophe", il avait passé son temps à "descendre" une bouteille de vin blanc. Il avait fini par quitter le plateau, ivre mort, soutenu par une femme et une autre personne...cette scène était un résumé du personnage. Il faisait infiniment pitié.
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Tempête pour les morts et les vivants

Avec ce recueil jouissif, on comprend tout de suite que la poésie reste la forme littéraire la plus iconoclaste et transgressive, brisant tous les codes de la bienséance, du politiquement correct ou de l'empathie. L'auteur une légende de l'écriture underground et nihiliste, taille des croupières à tout le monde, aucunes strates de la société Américaine n'est oubliées. Accompagné de sa meilleure amie, une bonne bouteille d'alcool, Bukowski étrille avec un humour féroce et désinvolte, les femmes, les hommes, les minorités raciales ou sexuelles, les pauvres et les riches, les éditeurs sans oublier de se moquer de lui-même avec une causticité croustillante. En lisant ce recueil d'anthologie, on peut légitimement se poser la question, s'il sortait aujourd'hui, ce livre passerait-il la censure médiatique et celle de certains groupes de pression sociétaux ? A mon humble avis : non, quand on voit le nombre d'artistes revisités par une idéologie wokiste réactionnaire, avec un puritanisme d'opérette à deux vitesses, visant souvent les personnes selon une arrière-pensée politique radicale. Mais ne boudons pas notre plaisir, nous pouvons toujours lire Bukowski, n'en déplaise aux grincheux extrémistes, à qui l'auteur aurait surement dédié ce livre avec un délice satirique, caricaturant avec extase leurs intolérances dangereuses.
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Contes de la folie ordinaire

Je redécouvre une quinzaine d'années plus tard ces nouvelles du «vieux dégueulasse» en version audio.



Le Bukowski n'a pas perdu de sa verve et la voix grave et rocailleuse de Denis Lavant colle aux différents personnages, que ce soit Hank ou Charles.



Dans une Amérique poisseuse, souvent en Californie, Buck, quand il ne se met pas en scène lui-même, donne sa voix à tous les paumés, alcoolo, baiseurs et ratés outre-Atlantique.



Bon, les nouvelles sont un peu sans grand rapport entre elles et on tourne en rond autour des mêmes thèmes : l'alcool, toujours l'alcool, le cul, toujours le cul. En toile de fond, le monde des journalistes et des poètes, les naufragés des motels et les travailleurs en usine... Seules deux nouvelles m'ont bluffée et je m'en souvenais déjà de ma première lecture, «le petit ramoneur» et «le zoo libéré».



Alors oui, ce recueil est abject, obscène, minable, sexiste à mort, provoc à souhait ! On y rencontre des trous, du cul, de la merde, du sperme... Mais quand on y regarde de plus près, on y voit beaucoup d'humour, de la poésie et un regard tendre sur ses contemporains laissés en marge.



On aime ou on n'aime pas ! Je fais partie des gens qui aime Bukowski. Sa plume me charme et j'ai une tendresse pour le personnage, pourtant pas fréquentable.



Pour découvrir le Bukowski drôle, je vous conseille «le postier». Mais ne passez surtout pas à côté du grand «souvenirs d'un pas grand chose», sans doute un de mes romans préférés ever !

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Contes de la folie ordinaire

Ne pas avoir d'idée préconçue !



J'ai voulu découvrir les écrits de Charles Bukowsky, et sortir, comme on dit ici, de ma zone de confort.



Si vous voulez en découvrir plus sur l'homme et son parcours, faites comme moi allez sur wikipédia.

Enfance pourrie avec un père qui l'a tabassé jusqu'à ses 16 ans avant qu'il ne se rebelle ; et acnée qui a grêlé son visage et son corps , rapport aux femmes par le fait cruellement difficile.



Mais là, il s'agit de son bouquin "Contes de la folie ordinaire" dont le tire original était "Erections, Ejaculations, Exhibitions", tout un programme !



Vingt petites histoires ; n'en ai lu que 5 pour l'instant, mais cela me suffit pour un long moment, reprendrais le reste au fil du temps ; mais là, surdose de grossièretés en tous genres.



Il a quand même, malgré - baise -cul - bite - chatte .... et bières à foison une imagination fertile qui sort de l'ordinaire, même si elle se situe toujours en dessous de la ceinture.



Le sexe, toujours le sexe mais c'est "sa patte" visiblement.



Pourtant, il a écrit de nombreux poèmes. Suis allée en lire 2 ou trois notamment "il y a un rossignol" et "vies de merde" qui m'ont surpris (pas de sexe).



Enfin, pour l'instant j'ai laissé tombé ce livre.

Qu'auriez vous fait à ma place ? (c'est ce qu'il dit souvent à la fin de ses histoires).



Bon, j'y vais.

Je vais aller b..... et boire une bière :))))



==============================================



Ai voulu terminé le bouquin.

Voulais voir jusqu'où Bukowski pouvait aller dans ces histoires cochonnes, infectes , dégueus

Violence conjugale pour commencer ;

S'ensuit :

- Vie et mort d'un journal,

- La politique et l'art d'enculer les mouches !

- puis la taule, les taulards, alcool à gogo , dégueulis et sexe en tous genres

- un mariage zen qui finit au mitard après ingurgitation massive d'alcool

- poèmes ! - cuites monumentales et grossièretés à n'en plus finir

- Et le summum !

Carol belle rousse, cinglée, zoophile qu'il mettra enceinte d'un être !

Et là on frise la folie !

Beurk! beurk!

Vais revenir, quand même , à des lectures plus appropriées.







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Sur l'écriture

Bukowski a peut-être vécu comme un diable mais pour la littérature c’est un saint. Il ne l’envisageait d’ailleurs pas en dehors de la Sainte Trinité. Courses de chevaux, Vin, Ecriture. En dehors de ça, elle ne vaut rien, mais c’est par elle qu’on se débarrasse de la vie. Voici la grande triade du sage errant, Buko.
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Les jours s'en vont comme des chevaux sauva..

Les détails, à condition qu’on ne les dénigre pas, prouvent qu’une vie apparemment insignifiante vaut quand même le coup d’être vécue. La picole aidant, on revient à la ligne quand on veut. On découvre alors le réseau subtil des significations voilées.
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Contes de la folie ordinaire

La cinquantaine, à moitié clodo, Bukowski se raconte et on se sent voyeur.



Il sait amuser son public par un artistique mélange de bitures et de cul avec un zeste d'amour et des fragrances de poésie.

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Pulp

Bien que je lui reconnaisse un talent certain, je ne suis pas un fervent lecteur de Bukowski.

PULP, est son dernier roman.

Pour terminer sa carrière, l'auteur, a mis de côté son personnage fétiche et alter ego d' Hank Chinaski, pour livrer un roman humoristique, parodie de roman noir.



Le titre est un hommage aux "pulps", surnom donné à ces magazines bon marché qui proposaient aux lecteurs américains des nouvelles policières, de science-fiction, d'épouvante, et où des grands noms des littératures de genre se firent connaître, tels que H.P Lovecraft, R.E Howard, Robert Bloch, Fredric Brown et beaucoup d'autres.



A l'instar de nos "romans feuilletons", les pulps fidélisaient le lectorat avec des histoires courtes à sensations aux personnages souvent stéréotypés.



Bukowski reprends le principe pour son roman, on y trouve un détective privé dur à cuire, mais complétement à coté de ses pompes, qui doit composer avec l'inévitable femme fatale, (et pour cause, il s'agit de la Faucheuse, en personne) de Céline (l'écrivain) d'un mari trompé, d'extraterrestres, et d'un mystérieux Moineau Ecarlate.



Tout cela, disons le, part un peu dans tous les sens, et l'on ne comprend pas toujours le pourquoi du commun....

Mais j'ai trouvé le roman très distrayant, avec des traits d'esprits jubilatoires.



J'ajoute, que le "Vieux Dégueulasse" a eu la main moins lourde sur les obscénités et la scatologie, ce que pour ma part j'ai apprécié.



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Sur les chats

Faire une chronique sur Bukowski, c'est déjà s'imprégner d'une ambiance unique, comparable à celle d'un vieux film noir des années 50, avec son lot de poncifs éculés : une vieille machine à écrire, une bouteille d'alcool quasi-vide, un verre renversé sur la table, des photos de pin-up sur les murs et un écrivain dépravé et saoul essayant tant bien que mal d'écrire deux mots à la suite.

Bukowski c'est à peu près ça, mais avec des éclairs de génie entre deux verres d'alcool.

Dans ce recueil insolite, l'auteur nous invite à découvrir son amour invétéré des chats qu'ils préfèrent aux chiens …; et aux femmes. . . No comment !

Adorables compagnons de route possédant selon lui des atouts majeurs comme l'indépendance, l'amour de la liberté, le caractère et une force intérieure faisant de ces félins des êtres d'exceptions.

Ce qui est intéressant dans les propos de Bukowski, c'est qu'ils sous-tendent une image type de la société américaine et de ses individus : les chats représentant les Américains de base avec leur individualisme forcené, leur soif de liberté et leurs réflexes de défense face à l'adversité d'une société violente.

Les chats pour l'auteur sont vraiment les champions du way of life américain avec ses réussites personnelles et ses déboires menant à l'abîme.

A travers tous les chats qu'il a dans sa maison et tous ceux qui vadrouillent dans son quartier, Bukowski établi des parallèles sociétaux amusants, mais aussi parfois tragiques comme celui d'une Amérique sans pitié pour les faibles, les isolés ou les désargentés, tels des chats de gouttières abîmés par la vie.

Reste à savoir si les chats de Bukowski buvaient autant que leur maître ?
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Sur l'amour

C’est un bukowski touchant, délaissant sa posture (que l’on adore!) qui évoque les femmes de sa vie et, chose plus rare, sa fille. On découvre leur amour complice à travers des poèmes tout en pudeur et sur de rares photos.

Il se présente tel qu’il est, et capable de belles déclarations.

Alors bukowski plus malheureux aux jeux (les paris sur les chevaux) qu’en amour? Ou l’inverse…

En tout cas, un beau recueil de poèmes que les éditions « au diable vauvert » continuent à nous régaler.
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