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Critiques de Charles Bukowski (627)
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Le Postier

Critique à chaud ,sur ce roman .

Je connaissais de nom Charles Bukowski ,mais n'avais jamais ouvert un de ses bouquins ,erreur car je me suis régalée.

Livre autobiographique racontant ses années noires à la Poste .Personnage ,tout comme l'écrivain totalement déjanté ,abusant sans vergogne d'alcool,de sexe ,accro aux courses, bref tout ce qui fait son génie, dans la description de ces prolos de l'Amérique profonde bossant à la chaîne, dans un univers gris et sans saveur .Une souffrance à l'état brut,ayant pour seul échappatoire l'orgasme et l'ivresse,mais par dessus tout une poésie sombre,noire,mais tellement humaine !!

J'ai vraiment aimé ce premier roman ,j'en ressors " groggy "car je peine à trouver les mots justes reflétant l'univers très spécial de Charles Bukowski ,c'est dérangeant et même temps tellement poignant et Fraternel.Un écrivain à découvrir si vous ne le connaissez pas .Je recommande vivement. 🥂⭐⭐⭐⭐⭐
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Souvenirs d'un pas grand-chose

On se souvient d'un peu de tendresse, de pas mal de vulgarité mais surtout beaucoup de vrai. Notamment lorsque sont évoqués les repas en famille si doux, les altercations toujours très diplomates et l'alcool avec modération. On se souvient que Bukowski est un génie.
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Shakespeare n'a jamais fait ça

Hank commence son histoire par la fameuse scène du petit écran, celle-là même qui fit, contre son gré, sa renommée et sa réputation en France, « Apostrophes ». En deux pages, la scène est torchée. Un passage vite fait, vite oublié, il prend le train direction Nice. « Shakespeare n’a jamais fait ça » n’est donc pas un recueil de nouvelles comme Bukowski en a l’habitude et la biture. Un livre de commande sur son voyage chez ses éditeurs français et allemands. Sur commande, certes mais non dénué d’intérêt parce que Hank se livre comme il ne l’a jamais fait.



Je découvre un personnage humain, profondément attachant. Un peu dépassé par les évènements, par l’attrait surprenant que les gens semble lui porter. Il n’est pas Norman Mailer et pourtant des inconnues lui demandent des autographes. Totalement surréalistes. Et pourtant, il le mérite bien ? Norman aussi (bien que je ne l’ai jamais lu). Par contre, Hank, je commence à le connaître et apprécie tant sa prose et son verbe (non, je n’ai pas dit verge) que rien ne me surprend plus de sa part. Sauf son excès de timidité et de fragilité qu’il présente dans ce récit autobiographique.



Charles Bukowski est humain. Qui l’eut cru avant ce livre. Charles Bukowski aime sa femme. Charles Bukowski vit et souffre. Il a une âme passionnée et son voyage de Nice en Bavière est passionnant pour le passionné que je suis. Il passe son temps à boire, du vin de préférence, à baiser, Linda de préférence, et de temps en temps se voit confier le dur labeur de réciter ses poèmes ou sa prose à la radio, dans des bars, à la télévision…



Entre les chapitres de son voyage, quelques photos en noir et blanc du maître ou de sa femme viennent compléter ce portrait de famille en vacances européennes. De belles images d’un couple heureux, presque comme toi et moi, sauf que moi, je n’ai pas cette capacité à émouvoir les peuples avec de simples mots, sauf que moi, je n’ai pas cette descente aussi facile pour le vin rouge. Mais je veux bien essayer… Quoi de plus aphrodisiaque que de boire nu une bouteille au goulot en écoutant ou en récitant des poèmes.



« Shakespeare ne l’a jamais fait », être ou ne pas être Bukowski.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Contes de la folie ordinaire

Même s'il était encore en vie Charles Bukowski n'aurait pas fait le Dry January, c'est certain. Car la devise du vieux dégueulasse, qui revendique son alcoolisme, est plutôt l'excès de tout, sexe, alcool, drogue.

C'est avant tout un provocateur qui est quand même assez fort dans son domaine et ses "Contes de la folie ordinaire" ont même réussi à me faire rire quand il met ses tripes sur la table voire d'autres organes.

D'ailleurs, il y a un côté fellinien dans ses parties de pattes en l'air que l’on retrouve dans les vingt nouvelles de ce recueil et si ses partenaires ont du tempérament, Bukowski semble avoir un désir sans limite de sexe mais aussi d'amour et de tendresse.



La légende de Bukowski grandit avec la Beat Generation des années 1970 et il n'oublie pas de croiser Ginsberg entre autres compagnons de bitures. Parce que la littérature a une place importante dans ce livre, l'écriture faisant partie des obsessions de l'auteur.

Et puis derrière le récit de ses aventures excentriques il y a le refus des normes sociales et politiques et l'expression d'un mal de vivre parfois brutale mais qui peut aussi être touchante vu son éclairage libre et original.





Challenge Cœur d'artichaut 2024

Challenge Multi-défis 2024

Challenge XXème siècle 2024

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Journal d'un vieux dégueulasse

J’ai été lâche, j’ai abandonné ce livre.

Trop de vulgarité… sexe, violence, drogue, alcool tout y est…

Mais pour moi, ce fut une descente aux enfers, du mal à me concentrer sur le récit.

Des chroniques qui ne mènent à rien de concret.

Enfin bref, je n’y comprends rien ou plutôt pas envie de comprendre…



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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L'amour est un chien de l'enfer

Aujourd'hui était une belle journée, ce qui est assez rare pour être souligné. Belle, parce-que j'ai pu enfin m'offrir "L'amour est un chien de l'enfer". J'en ai presque eu la larme à l'oeil, aussi excitée qu'une bonne soeur devant la sacro-sainte Bible. Sauf que la mienne de Bible, elle suinte le cul, le sperme, la cyprine et l'alcool. Entre autres. Ca pue le désespoir et la mélancolie, aussi. Avec parfois.. parfois, une lumière au bout du tunnel.



Je m'imagine bien un type un peu déglingué, ou une nana complètement défoncée, me faire la lecture de mes favoris, au hasard "L'écrasement" ou bien "Seul avec tout le monde", sans oublier "Le fou m'a toujours aimé" et "Mélancolie".



Ouais je nous imagine bien étendu(e)s au sol ou sur le lit froissé, nu(e)s et transpirant(e)s, une mèche de cheveux collée au front et les yeux brillants, aux quelques vaisseaux éclatés, après avoir salement joui. Un verre de vin pour moi, puis toi et ton cendrier qui dégueule juste à côté. J'imagine cette voix un peu cassée mais chuchottant presque, me lire doucement et tranquillement.



Un moment d'éternité après notre petite mort.



Après avoir baisé mon cul, baise-moi l'âme.

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Women

Mesdames et Messieurs ceci est ma première critique : l'indulgence est de mise.

Je vais certainement être chiante, ennuyeuse.. pour ma défense, j'ai pas baisé depuis 3 mois, donc je suis légèrement à cran, et ça peut se ressentir à l'écrit.

Bref, ma gueule.



Bukowski.. j'aurais aimé qu'il soit membre de ma famille, le tonton pervers/relou de qui on a, mine de rien, beaucoup a apprendre.

C'est un romantique, à n'en pas douter, et pour celles et ceux qui s'offusquent de sa façon d'écrire, je vous invite à regarder le documentaire "Born into this", et vous y verrez un homme à l'oeil malicieux, le regard presque... enfantin, j'ose le dire.

Touchant, il est touchant de vulgarité.

Un écorché vif sous une carapace de gros porc. (Ce sont les hommes les plus intéressants.) ((J'aime les porcs.))

Et ce défilé de petites (ou grosses) chattounettes, il les a aimé, à sa façon et de toutes les manières possibles. Ce ne sont pas juste des parties de baise (laissez - moi y croire) , il est amoureux.. des femmes.

J'y ai vu, entre les lignes, un besoin criant de tendresse, d'amour, et une ôde à la féminité. Tantôt hystérique, parfois timide, souvent salope.

Oui, j'ai été attendri par ce vieux dégueulasse qui m'a valu également, de gros éclats de rire. Et femme qui rit... femme qu'est contente.

J'ai aimé rencontrer ces/ses femmes et partager cette intimité avec lui, au milieu de la gerbe, des cadavres de bouteilles et des bides qui dépassent du t-shirt.

Bukowski est un vivant, il vit à un niveau d'intensité inconnu de beaucoup.

Tout est brut, sans emballage pour faire joli. C'est cash, c'est sale.. c'est jouissif.

Encore.

Merci.
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Contes de la folie ordinaire

Dans « Contes de la folie ordinaire », Charles Bukowski nous livre quelques épisodes de sa vie, faisant fi de toutes fioritures littéraires. Au contraire, le langage est grossier, cru et franc. Au travers de vingt nouvelles, il nous raconte ses galères et ses déboires. L’alcool et le sexe sont au centre de ses préoccupations quotidiennes et il ne se met jamais en scène sans l’un ou l’autre de ses compagnons et bien souvent les deux !



Bukowski se fout du « quand dira-t-on », de la bienséance et joue à fond la carte de la provocation. Il se décrit comme un « vieux, éteint, crevé, avec la gueule de bois » qui n’hésite pas à se mettre minable et assume. Des textes bruts de décoffrages, écrits sans détours et dans lesquels jaillissent la colère et l’indignation d’un auteur hors normes, d’un looser de génie, d’un homme décadent, sexiste et excessif, adoré et détesté par ses pairs.



« Contes de la folie ordinaire » dresse le portrait au vitriol d’une population borderline, rejetée et méprisée par une société aseptisée. Un recueil décapant, corrosif et extrêmement cru, qui bouscule, prend aux tripes, agace mais en aucun cas ne laisse indifférent !
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Factotum

Quel meilleur moyen d'adoucir son lundi que de passer la journée en partageant ses repas et sa soirée avec Hank, alter ego pas si fictif de Bukowski, de rire avec lui de ses déboires, entre petits boulots plus minables les uns que les autres, traversées en long, en large et en travers des États Unis par bus Greyhound, grosses murges en solo ou pas, l'écritures de quelques nouvelles aux titres aussi désabusés que ses attentes de reconnaissance littéraire et surtout, ses tentatives de bagarres, ses mésaventures professionnelles hilarantes et les femmes...

J'aime l'écriture franche et directe de Bukowski, sans jugement, un simple constat, sa tendresse bien grasse, ses mots d'amour obscènes et ce ton positif dans le récit de ce choix de vie sans autre ambition que d'avoir suffisamment pour un toit, de la bouffe et de la vinasse.

Bukowski, c'est de la poésie. Et mon lundi s'achève avec le sourire...
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Correspondance 1958-1994

Les lettres de Bukowski se lisent comme ses romans. Elles manifestent une haine libératrice pour les jeux des apparences. C’est une suite de petits évangiles qui, certes, se dispensent de Dieu, mais parce qu’ils savent s’en servir à leur insu – à bon entendeur, salut.
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Sur l'amour

Cet ouvrage paru pour la Saint Valentin rassemble 85 poèmes (dont certains totalement inédits) écrits entre 1957 et 1993 et publiés dans des recueils américains.

L’écrivain le plus déjanté des Etats-Unis évoque les femmes de sa vie et aborde sa vision de l’amour. Bien sûr, vous n’y trouverez pas l’ombre d’un alexandrin finement ciselé.

Ici l’amour est brut, brutal même, sexuel, jaloux, trahi, perdu, retrouvé, sali, mais aussi tendre (quand il évoque sa fille), complice, simple et sincère.

Cette anthologie de poèmes rassemblés pas Abel Debritto, spécialiste de l’auteur, inclus également quelques photos et dessins de Buck.

Extrait :

La dernière conquête suspendue à mon oreiller / attrape la lumière du jour dans la brume de l’alcool.

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Au sud de nulle part

Retour "Au sud de nulle part" avec Bukowski.

J'ai trois ou quatre livres de lui ; alors, j'y reviens ...



Ce "pourfendeur" de femmes qui ouvre sa braguette aussi vite qu'un pistolero dégaine son arme.



Bukowski cet écorché vif, ce grossier personnage qui aime choquer, s'en délecte et se fou du qu'en dira t-on.



Lui qui cultive tout au long de ses écrits cette image de gros dégueulasse et trimballe sa sale gueule et une libido exacerbée qui arrange bien toutes ces dames en quête d'un "mâle" un vrai.

On ne peut les désavouer (les femmes) ; car, qui n'aimerait pas avoir "sous la main" un homme continuellement en rut quand un désir immédiat se fait sentir.



Mais tout cela est bien évidemment accompagné d'un chapelet de gros mots inévitables chez lui et des types peu recommandables qui l'accompagne. Pour la plupart des types crados, pochards, vrais trous du cul qui : gerbent, pissent, chient et se rincent le gosier avec du gros rouge qui tache ou du whisky dans les jours fastes.



On retrouve tout cela dans ce bouquin également.



Et, à la toute fin l'opération des hémorroïdes et le séjour à l'hôpital ressemblent à s'y méprendre à "la maison qui rend fou".

De drôles de malades qu'il surnomme "cheveux blancs", "canari pisseux" et "Herb" , caricatures déjantées de malades types.



Bref, il "éructe encore ici, son désespoir, sa folie et ses névroses".



Et , moi je me suis bien défoulé comme vous pouvez le constater.

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Le Postier

Une participation désabusée et contrainte au bon fonctionnement du courrier postal régi par règles strictes qui font grincer des dents le narrateur ! Il faut bien avoir un peu de fric pour la picole , alors il ronge son frein, avale son chapeau, mais ne renie pas son idéal libertaire. Beaucoup d’humour accompagne ses déambulations postales et ses réflexions sur l’organisation tatillonne et peu respectueuse des agents. Un très bon moment de lecture !
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Women

"Women" est un livre qui porte très mal son titre. Parce-que le sujet n'est pas les femmes mais bien Bukowski, toujours Bukowski et uniquement Bukowski. Aux côtés de ce personnage torturé et flamboyant, difficile effectivement de les voir autrement que comme des faire-valoir ou des corps flasques assujetis à sa forme du moment.



Récit auto-centré et racoleur, la poésie du "Journal d'un vieux dégueulasse" et du "Journal d'un moins que rien" semble ici désespérément noyée sous un flot de vin rouge et de vomi. Et effectivement dans un monde privé de poésie et femmes, que lui reste-t'il encore sinon se bourrer la gueule ? Et la boucle est bouclée.



Bukowski me fait penser à ce pote déconneur dont on attend toujours qu'il en fasse plus et qui au final en fait trop. Il y a perd son âme et sur ce coup-là me perd aussi...
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Journal d'un vieux dégueulasse

Les gens ont parfois besoin qu’on leur mette une grande claque dans la trogne et faut reconnaître que le grand Buko excelle en la matière.

D’entrée de jeu, rien qu’avec le titre, il nous met dans l’ambiance. Ici pas de chichis, Bukowski a des choses à dire et à raconter et il n’y va pas par quatre chemins. Il donne dans le brut de décoffrage, dans le cru et le vulgaire. Amis des Bisounours, circulez, y a rien à voir !

Connaissant cette réputation, on peut hésiter à se lancer dans l’œuvre de Bukowski et ça a été mon cas. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que Bukowski, ce n’est pas que des histoires de fesses, de beuveries et de courses de chevaux.



Journal d’un vieux dégueulasse est un recueil au style varié de très courtes nouvelles ou chroniques parues à l’origine dans un journal et incluant parfois des pages dédiées à quelques aphorismes ou encore des pages entières de dialogue non marqué.

On y croise le célèbre Neal Cassady mais aussi Jack Kerouac ainsi que d’autres personnages réputés, à l’image de Buko lui-même, pour leur anti-conformisme.

Bukowski y mêle la fiction et l’autobiographie mais y glisse aussi ses propres réflexions, son propre regard sur la société qui nous entoure mais aussi sur l’humanité dans son ensemble. Un regard dur et acéré mais tellement lucide. Il touche à tous les sujets, politique, religion, comportement humain, Bukowski est un anthropologue à sa façon.



Parmi donc quelques nouvelles fictionnelles, tantôt donnant dans le roman noir, tantôt dans le fantastique loufoque ( vous avez déjà vu un ange jouer au base-ball ?), et d’autres nouvelles inspirées de sa propre vie ou de celle de ses amis, Bukowski nous offre des passages d’une grande force, faisant éclater la vérité telle qu’elle est. Est-ce qu’il exagère ? Oui un peu et délibérément. Dans l’émission Apostrophe où il avait fait un passage remarqué, il explique clairement que la façon dont les philosophes et autres intellectuels s’adressent au public est tellement ennuyeuse qu’ils ont beau dire des vérités, personne ne les écoute. Bukowski, lui, garnit bien son hameçon avant de le lancer à l’eau. Et ça marche ! En tout cas, moi j’ai mordu.



J’ai découvert un auteur qui, au-delà de sa réputation sulfureuse et de ses penchants pour l’alcool et le sexe, est un homme doté d’une certaine sensibilité. Dans certaines des nouvelles, il dévoile une partie de son enfance, de ses mauvaises expériences dans la vie active ou avec les femmes. Il y exprime une certaine forme de rage mais aussi d’impuissance, un sentiment de fatalité et de renoncement qui s’illustre concrètement par ce qu’il appelle la position de l’homme frigorifié.



A côté de ça, c’est vrai que pour le lire, il vaut mieux ranger sa pudeur et son romantisme au placard. Les scènes de sexe abondent et sont décrites crûment sans artifices, inutile d’embellir ce qui ne l’est pas. Bukowski va même loin dans le scabreux : nécrophilie, scatophilie, faut avoir les tripes bien attachées !



Bukowski m’aura donc profondément marquée par son côté provocateur, son style percutant, son refus des conventions ( au point d’en volontairement ignorer les majuscules en début de phrase) et par son discours plein de bon sens et de perspicacité mais aussi surprise par son côté touchant et parfois plein d’humour.

J’ai découvert un très grand écrivain, je suis plus qu’emballée et j’ai bien l’intention de me jeter sur ses autres écrits.


Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Jouer du piano ivre comme d'un instrument à p..

J'ai rien à dire sur ce livre si ce n'est que le titre est très bukowskien, si c'est lui qui l'a trouvé, bravo, si c'est son éditeur, je serai un peu déçue....

et si quelqu'un joue du piano comme Charles B., ça prouve qu'il a une âme slave et sur ces bonnes paroles, et comme je n'ai pas de piano, je vais vider quelques godets à la mémoire des grands hommes disparus.
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Au sud de nulle part

Bukowski est de ces auteurs qui vous ravissent (ou vous dégoûtent), peut-être les deux à la fois d'ailleurs, lorsque vous les découvrez..

Généralement, à l'adolescence. (Ou la période qui y correspond dans une vie, ce qui peut être une vie entière)

Ça m'avait plu, j'en demandais encore.. Mais je n'ai pas fait le tour de l'œuvre, loin de là.

Le lisant aujourd'hui, je constate qu'il est toujours aussi "désespérant" et soit l'on s'irrite de ses "facilités" (qui sont également la marque de son talent ; une certaine fabrique, une rythmique qui lui est propre) ; soit l'on s'attache, malgré le sordide, la misère et l'ennui parce qu'on apprécie tout au moins la peinture si ce n'est le sujet. (Et qu'on est un peu philosophe..)
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Le Capitaine est parti déjeuner...

Le capitaine est parti déjeuner, c’est-à-dire que le vieux Bukowski (c’est-à-dire le jeune dans le sens anti-chronologique de mes découvertes) n’existe plus qu’à moitié dans le dernier Bukowski (c’est-à-dire le plus récent). Dire que lui et moi avons passé trois ans à respirer le même air sur cette planète sans que je n’en sache rien.





Le Bukowski du capitaine qui est parti déjeuner est plus vieux que les autres Buko que je connaissais. Il picole toujours mais un peu moins, surtout du rouge, l’alcool de la sagesse, et surtout devant sa machine à écrire. D’ailleurs, il n’a plus de machine à écrire mais un ordinateur. Il a une femme et des chats, il ne voit plus de putes, il ne parle plus de baises fantastiques ou dégueulasses. Malgré tout, Bukowski reste le même et quand bien même nous l’observons consacrer sa verve à des sujets plus classiques qu’antan, il continue de les aborder de biais, les détroussant au dernier moment pour nous en faire voir l’envers. Contrairement à ces vieux groupes de rock qui n’ont plus rien à composer mais qui suivent des thérapies de groupe et se pressent l’écorce comme de vieux citrons séchés, Bukowski ne se force pas tellement. Pour tout dire, c’est la preuve que l’apaisement peut finir par survenir.

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Au sud de nulle part

Après une longue succession de lectures de classiques géniaux du XIXe siècle en grande majorité pendant un an ou deux, je voulais revenir au langage familier, à l'américain, au crade, à l'humour, à la saleté, au corporel, au sensuel... J'ai hésité entre ce cher Ellroy et Bukowski, dont je n'avais lu que Pulp il y a fort longtemps. J'ai voulu réparer cette erreur avec Au Sud de Nulle Part, recueil de nouvelles qui allait pouvoir être une lecture compatible avec ma mission toujours plus chronophage dans l'enseignement.



Comme je m'y attendais, je me suis bien amusé avec cette collection de nouvelles paillardes et éthyliques, où le double de Buko, qu'il se fasse appeler Henry Chinaski ou Hank, erre dans des piaules sordides de la Californie, alterne les boulots aussi absurdes et bas qu'éreintants, les conquêtes loufoques, les piécettes dépensées en gnôle, les paris aux courses de chevaux, les problèmes de santé les plus cracras et rabelaisiens... Bukowski, c'est le fan américain de Céline, transformé en Gainsbourg, qui crache sur l'humanité comme Bardamu, mais en se réfugiant chez les femmes et la bière... Il faut vraiment que je lise Fante, l'autre monument auquel on l'associe souvent, et qui est son autre idole avec Céline....



Je vous passe en revue les nouvelles les plus mémorables à mon sens : "Maja Thurup", incontestablement, une histoire à pleurer de rire où une femme tombe amoureuse d'un cannibale bien membré ramené d'Amérique du Sud. "Politique", brûlot célinien à l'américaine contre l'absurdité de la guerre et de l'engagement politique et don quichottien contre un ennemi idéologique désigné (ce qui m'évoque évidemment la bien-pensance médiatique d'aujourd'hui). "Guerre et Taule", un peu dans le même esprit, où Chinaski préfère le confort de la taule aux déboires du quotidien et à l'envoi au front. "L'Amour pour 17,50 $", fantastique nouvelle où un type tombe amoureux d'un mannequin pour vitrine, avec une fin tragique. "Arrêtez de lorgner mes nénés, Mister", nouvelle western improbable où le protagoniste nommé Gros Gus essaie de conquérir une poule nommée Perle de Rosée par la taille de son engin. "À propos d'un drapeau vietcong", où des hippies anti-guerre du Vietnam se font ridiculiser par un énième avatar de Buko. "Le Diable était en chaleur", mémorable nouvelle mettant en scène Le Diable en personne, prisonnier d'un forain. Les déboires de l'écrivain, avec "Tu sais pas écrire une histoire d'amour", "L'Expéditionnaire au nez rouge", ou "Voila ce qui a tué Dylan Thomas" (que j'ai découvert pour l'occasion, et c'est un plaisir de la littérature que des auteurs vous amènent à d'autres...). "Les Tueurs", histoire complètement absurde, à la fois horrible et drôle, d'un duo de cambrioleurs. "La Classe", nouvelle légendaire où Chinaski démolit sur le ring Ernest Hemingway, que Bukowski adorait chambrer et ridiculiser dans ses histoires autant qu'il l'admirait... "Un boulot comme un autre", où l'on flirte avec le roman noir. "Docteur Nazi", absolument hilarante, avec un docteur ancien nazi, une citation du tonnerre "Quand vous partez à la guerre, soit vous finissez dans un cercueil, soit vous finissez dans un fourgon à bestiaux avec les badauds qui vous balancent des étrons...." ainsi qu'une éruption de furoncles dans le cul, et un commentaire social sur la souffrance générale et l'absurdité même de faire la queue au supermarché.



Le recueil se termine par deux plus longues nouvelles. "Tous les trous du cul de la terre et le mien", assurément une de mes préférées du recueil, qui conte le séjour à l'hôpital de Chinaski, en proie aux hémorroïdes et aux pires détraquements intestinaux, torturé par un docteur allemand cette fois diabolique. La nouvelle reste très célinienne, de par la déchéance de tous les patients, et fait immanquablement penser au cabinet de Bardamu dans Voyage au bout de la nuit, même si chez Buko, on est véritablement terrassé par la maladie et le corporel, là où, dans mon souvenir de Céline, l'on va chez le médecin surtout pour lui confier sa misère existentielle, dans l'hypocondrie et la névrose généralisées. Enfin, "Confessions d'un homme assez fou pour vivre avec des bêtes" est une sorte de pot-pourri de saynètes semblables à certaines des nouvelles précédentes, mais l'on y retiendra notamment un boulot avilissant de porteur de bidoche où le double de Buko est humilié, essaie de s'accrocher face à l'absurde et à l'American Way of Life ne serait-ce que quelques heures, finalement pour être une fois de plus broyé et préférer retourner à la fuite dans la loose éthylique...



Il y a une véritable dénonciation sociale chez lui, c'est ce qui est formidable avec lui. Les déchéances de ses doubles fictifs ne sont que le produit de leur détestation de l'humanité, du capitalisme, du XXe siècle, du rêve américain, du travail atroce et/ou chaplinien... La seule raison qui m'a fait mettre 4 étoiles sur 5 est que certaines nouvelles finissent parfois en anti-climax décevant, et que même si je le compare à Gainsbourg ou Ellroy pour certaines choses, au niveau du style, ceux-ci vont avoir plus d'audace...



Ce site m'avait manqué, j'espère y être plus prolifique dans les semaines et mois à venir !

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Women

Bon, je vais détonner. Tant pis, j'assume (sans complexe, un point commun avec l'auteur) l'évaluation globale que je donne à ce livre et qui est mauvaise.

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Pourtant cela débutait bien entre nous. J'ai découvert cet auteur sur Babelio et ce que j'en ai lu ici m'a beaucoup amusé. Je déteste le « politiquement correct », j'ai adoré ensuite regarder Bukowski à Apostrophe (Magique de liberté, entre autre, et le merveilleux « Il a apporté lui-même ses bouteilles » de Pivot est un savoureux pied de nez à toute émission à prétention littéraire, aux bavardages creux…). Je dois avouer aimer les femmes, y compris sensuellement (C'est un « crime » qui n'est pas si rare chez les hommes), comprends très bien qui désire multiplier les rencontres, y compris physiques, ne critique/juge pas qui désire des partenaires jeunes tout en étant vieillissant, ne vois rien de criminel dans les choix de vie de Bukowski, ni même de répréhensible. J'ai pu boire trop un bref temps, écoeuré avant tout par ce qui m'entourait… le feuilleton « Californication » qui est directement inspiré par Bukowski m'a fait rire à de nombreuses reprises et parfois ému… Bref nous aurions vraiment dû nous entendre.

Mais non. Chinasky, le héros du « roman » et « Bulowsky lui-même » comme le précise aimablement la quatrième de couverture à tout lecteur demeuré, est un poète génial même si ivre tout le temps. Il déteste être sans cesse ennuyé par des auteurs sans talent (Cela se comprend), il finance pour partie sa vie en allant faire, ivre car c'est plus supportable en plus d'être dans son essence, des conférences sur ses oeuvres, ce qui l'ennuie (Cela se comprend) mais en profite aussi fréquemment pour se trouver de nouvelles partenaires. Il les préfère jeunes et belles (Cela se comprend). Vu qu'il a 60 ans et passe l'essentiel de sa vie ivre il peine en général à jouir le soir (cela se comprend) et, s'il abuse trop de l'alcool il peut avoir des soucis de bandaison qui font qu'une de ses partenaires l'appelle « cher vieux vermicelle trop cuit » (Cela se comprend). Il est en général un peu plus performant le matin et, là aussi, cela se comprend. Lorsqu'il lui reste un peu de temps il va jouer aux courses… Lorsqu'une de ses femmes part (cela se comprend) il s'empresse d'en trouver une autre (logique), il n'a pas grand mal à y parvenir vu sa réputation (cela ne surprendra pas qui a un peu de vécu) mais, même lorsqu'il a une femme avec lui il résiste difficilement à l'attrait d'autres propositions (là aussi la tentation se comprend).

J'écris trop souvent « Cela se comprend » dans mon paragraphe précédent ? C'est lassant ? Oui, je vous comprends, et, plus sérieusement, c'est ce que j'ai ressenti en lisant ce livre. Scènes de sexe répétitives, abus de mots identiques « Enfourcher », « Vicieusement »…. pour des pratiques sans aucune inspiration avec des femmes interchangeables ; réduites largement à un vagin et à l'opportunité de s'en servir. Et nous profitons de temps à autre de réflexions incroyablement profondes sur le fait que cet homme se juge parfois sévèrement ou, sidérant, qu'un baiser a quelque chose de plus intime qu'un coït. Cette découverte peut se comprendre à 16 ans mais lire une personne de 60 ans nous assener de tels propos a quelque chose d'embarrassant pour lui.

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« Women » n'est pas le bon titre car, si ces femmes sont sans doute très différentes, elles se résument ici au final à un sexe et au temps qu'elles acceptent de passer avec ce type invivable. le reste de leurs personnalités est occulté. N'en déplaise aux féministes primaires ce livre ne mérite pas plus de s'appeler « Men » car Bukowski, tel que décrit ici du moins, est plus une caricature qu'autre chose. Non, ce livre devrait s'appeler « Charles Bukowski » et c'est d'ailleurs le cas dans « mon » édition (ISBN 9782253033974) puisque c'est la seule chose qui apparaît nettement sur la première de couverture, le titre de l'ouvrage étant presque difficile à remarquer de prime abord.

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Le poète maudit, l'alcoolique par dégoût de ce monde…. Tout cela fait tellement « cliché » et si adolescent ! Et le reste est si animal, si pauvre, si triste, si creux ! Alors à qui le conseiller ? Je l'offrirais possiblement à ma fille lorsqu'elle aura 16 ans car, si caricatural et excessif qu'il soit, il peut servir de mise en garde rapide. Un adolescent pourrait trouver un certain charme en découvrant les scènes de sexe même si elles sont, au final, bien peu érotiques et décrites sans aucune inspiration, avec un vocabulaire pauvre et un style insipide. Ce livre pouvait aussi plaire lorsqu'il est paru, en 1978, comme une jouissive réaction par rapport à une Amérique puritaine encore prégnante (et qui n'a pas disparue). L'offrir à quelques amies féministes comme « les deux minutes de la haine » de « 1984 » serait drôle et Huxley « conseillait » les sentiments forts dans « le meilleur des mondes ». Un sociologue ou un psy y trouvera possiblement de quoi alimenter une vague curiosité.

En revanche je ne proposerai pas cet ouvrage à un adulte (peu importe son sexe), ayant un peu vécu et qui désire passer un moment de lecture enrichissant. Il s'ennuiera. Et si vous vous intéressez à ces hommes qui semblent « collectionner » les femmes, à leurs mobiles, à ce qui les meut vraiment lisez « l'« insoutenable légèreté de l'être » par exemple, la plume est incomparable et le contenu est tellement plus instructif ! Ou regardez « L'homme qui aimait les femmes".

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Merci à Bukowski pour cette forme, somme toute courageuse, d'autobiographie. Mais quelle triste existence au final ! Un début de vie difficile ne semble jamais surmonté et la célébrité ne guérit ni les failles ni les douleurs, l'amenant au contraire à en causer d'autres autour de lui. Je comprends très littéralement l'épitaphe de sa tombe : « Don't try ». Oui, ce n'est pas une vie à essayer, voilà sans doute ce qui pouvait nous être dit ici de plus important. Désolant, mais lucide et sans fard.

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