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Critiques de Charles Bukowski (627)
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Nouveaux contes de la folie ordinaire

Si on veut aborder du Charles Bukowski autant commencer par lire de ses nouvelles, j’ai donc au travers des « Nouveaux contes de la folie ordinaire » pu découvrir cet auteur atypique.

J’avoue avoir été happée par l’univers de Bukowski, un univers marginal et névrosé où apparaît des thèmes récurrents tels le sexe, la picole, les femmes, les potes mais aussi la misère tout ça dans une ambiance violente, sadique voire noire mais écrit avec tellement de force, de sincérité, de sensibilité que lorsque l’on s’attarde sur quelques chapitres on peut y déceler de la tendresse et de la poésie.

Son vocabulaire est cru, son langage trivial, un Bukowski dénué de toute moralité comme si il n’avait rien à perdre. Ses contes peuvent parfois choquer comme dans une de ses nouvelles « La sirène baiseuse de Venice » lorsque deux potes paumés et alcoolos baisent le cadavre d’une belle jeune fille. Ces deux amis tombent amoureux du cadavre au point de se comporter vis-à-vis d’elle comme si elle était vivante. Ils veillent sur elle avec beaucoup de pudeur et de respect, c’est assez déconcertant...Etrangement on s’attache aux deux protagonistes car il découle avant tout de cette nouvelle, une forte histoire d’amitié et de complicité.

Dans les « Nouveaux contes de la folie ordinaire » l’auteur appréhende et parle également du quotidien des miséreux, des losers d’un Los Angeles caché, le quotidien de ceux que certains ne voient pas et que d’autres ignorent mais que Bukoswki honore en racontant des anecdotes démentielles, perverses, violentes, provocantes mais dotées d’humour et d'émotions.

Certes Charles Bukoswki peut parfois dégoûter comme il peut fasciner mais il faut le lire pour pouvoir peut être mieux le cerner.

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Les jours s'en vont comme des chevaux sauva..

Quand on apprécie la lumière des poèmes de Bobin, la force parfois douloureuse de ceux d’Hugo ; quand on fond pour la chaleur amoureuse d’Aragon, parfois désespérée et flamboyante de ceux d’Apollinaire ; quand on s’émeut pour la poésie d’Eluard ou de Char, on risque d’être fort décontenancé par les poèmes en prose de Charles Bukowski.

Possible que certains ne les considèrent même pas comme de la poésie et qu’ils veuillent passer leur chemin. Parce qu’il faut bien le dire, Charles ne fait pas dans la dentelle. On aura prévenu…

Ses mots à lui crissent comme un grain de sable entre les dents. Ses pensées sont rugueuses et âpres comme une bouteille de rouge bon marché, un mal de crâne et une nausée persistants après une soirée de soulerie.

Bukowski, c’est l’amer, le cash, le trash. C’est l’argot des rues, les mots crus qui choquent et s’entrechoquent. Il est comme ça. Il s’en fout de ce que tu peux penser. C’est pas trop l’genre à proposer à une mignonne d’aller contempler la fragilité d’une rose, ni d’avoir la larme à l’œil pour la douceur d’un soir ou le sourire d’une passante. D’ailleurs, chez la passante, faut pas s’leurrer, c’est tout autre chose qui le fait frétiller. Au sourire, sauf s’il est prometteur, il préfèrera le galbe d’une jambe, une poitrine affriolante. Et le voilà qui s’anime !

Mais pour sûr, ça ne lui viendrait pas à l’idée de lui conter fleurette et encore moins de lui proposer un scrabble un soir de printemps. L’amour courtois, Charly, il connait pas. C’est pas du politiquement correct chez lui. Avec lui, c’est tout un ‘’autre’’ programme… Faut dire qu’il a d’autres jeux en tête que les mots d’esprit. Et il ne va pas aller par quatre chemins pour le lui dire et arriver (ou non) à ses fins. Et gare à elle, s’il n’arrive pas à ses fins... On vous avait prévenu qu’il ne faisait pas dans la finesse…

Il ne va pas nous raconter que la vie est belle. Non, elle est même cruelle et dégueulasse. Le nez dans le ruisseau, il connait, Buko. La dèche, il sait ce que c’est. La violence, les bagarres et les esbroufes aussi avec les autres galériens du comptoir.

Alors, tu voudrais quoi ? Qu’il te fasse des sourires, qu’il te raconte de belles histoires ? Mais, il peut au moins t’offrir une autre tournée s’il est en veine, agrémentée d’une bonne dose d’ironie le plus souvent. Ça colle mieux avec le temps. Parce que ce sont l’alcool, le jeu et le sexe ses chères compagnes, pas toujours délicates, il est vrai, mais au moins fidèles, elles. Et la plus belle de ses maîtresses, c’est l’écriture, celle qui sauve peut-être d’une descente aux enfers irrémédiable (comme la lecture de grands auteurs, son admirations pour certains peintres ou musiciens). Et tant pis pour toi si elle te plait pas, sa p’tite bafouille.

Charley, il est seul, il est saoul, il est soul. Et dans tous ses mots d’une vie et d’un quotidien ordinaire ou pas, on sent la rage et le désespoir, le cœur à vif, l’humeur sombre vagabonde et l’humour noir. Au point où, faut bien se l’avouer, on a besoin d’un peu d’autres choses entre deux poèmes, cinq verres de bière et le postier qui passe pour nous déposer le journal. Il nous faut faire une pause, reprendre son souffle, aller prendre l’air, chercher un rayon de soleil, ou déboucher une autre bouteille... Parce qu’il faut s’accrocher quand même à cette noirceur, à ces idées folles et bizarres, à ces mots qui irritent la peau, parfois plus que désagréablement, de peur de ne pas sombrer nous aussi.

Dans les mots de Buko, y a de l’amour brisé, une désillusion blasée, une entaille profonde. Une solitude et un besoin d’amour criant, hurlant aussi. Les bras d’une femme dans lesquels il aurait pu se reposer. On traverse l’averse glacée des journées tristes et sans fin, et parfois une éclaircie s’annonce. Et les mots tranchants se font plus tendres. Mais quel que soit le temps, Bukowski a la poésie dans les veines. Charles Bukowski a les mots sauvages, énergiques, qui ébouriffent sans peine, arrachent un sourire parfois, fait tressaillir un cœur, et tant pis s’il manque des rimes, il est aussi libre que les chevaux sauvages dans les collines.

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Factotum

Dans Women, Bukowski écrivait : « L’amour ne convient qu’aux gens capables de supporter cette surcharge psychique. C’est comme d’essayer de traverser un torrent de pisse en portant un sac plein d’ordures sur le dos ». Buko, conteur roi de l’emmerdement psychique maximum que nous impose l’amour, aborde ce thème sur le versant de la baise, oubliant pour notre plus grand soulagement d’en faire l’éloge à la manière de ces puceaux soixante-huitards qui n’idéalisaient la baise que parce qu’on l’auréolait encore (à l’époque) d’un fatras d’empêchements et d’interdictions ô combien (j’essaie d’imaginer) stimulants. Buko prend à revers ce discours débandant tenant, par la débandade généralisée de ses récits, à replacer la baise dans l’univers de quotidienneté qui l’étreint pour que, de fantasmes pervers en fascination hystérique, on puisse la retrouver à peu près sans enthousiasme servile ni effarouchement moribond, ni plus ni moins, l’humour noir ne servant qu’à rehausser ce plat de la singularité qui le rend délectable. « La plupart des baises ne valent pas le coup, c’est quasiment un boulot, comme d’essayer de gravir une colline humide et boueuse ». Contre tous les hiérogamos débandants du monde, faites place à Buko.





Je vous prie à présent de m’excuser pour mon obsession qui n’est finalement pas si révélatrice que je ne me l’imaginais de ce roman de Buko. S’il est vrai qu’avec Women, Buk s’attardait sur les relations féminines qu’il enchaînait avec toute l’énergie de l’indifférence, ainsi que j’ai cru pouvoir bon de le rappeler pour Factotum, en vérité je dois reconnaître qu’il s’attarde cette fois un peu moins sur les bonnes femmes et un peu plus sur les boulots à la con qu’il faut bien se taper pour survivre au jour le jour, l’un allant avec l’autre, l’un pouvant se transposer à l’autre, à condition de remplacer le terme convenu par l’autre terme approprié. On en revient au même constat : le boulot c’est comme la baise, à la chaîne, sauf que le boulot ce n’est jamais exceptionnel. Moralité : quitte à choisir, encore vaut-il mieux prendre la baise. Nous voilà rassurés.





Etant gosse et rêvassant tandis que je jouais avec mes petites peluches (dont j’ai un souvenir bien plus vivace que mes amis de l’époque), j’imaginais que je deviendrais une adulte qui aurait été à peu près l’opposée en tous points de Buko (sauf pour ce que j’appelais encore naïvement l’amour). Plus je vieillis, plus je me dis que j’aimerais lui ressembler. Ça doit être ça la sagesse.

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Women

Me Revoilà ! Moi, Bukowski : 60 ans, 1m80, 113kg, gros bide, court sur pattes et comme un singe au-dessus de la ceinture (parce qu'en dessous, bon passons), pas de cou, une tête trop grosse, les yeux larmoyants, les cheveux en bataille - 1m80 de bouffonnerie, perpétuellement paumé et déboussolé.



Le revoilà avec ses grossièretés à Gogo !!!



Oui, il est vraiment grossier mais finalement on ne peut lui nier un certain talent d'écriture.



Car faire 422 pages, où dans les cent premières il ne fait que boire ! vomir ! boire ! vomir ! et se "taper toutes les filles qu'il rencontre : il faut le faire !



Comme il le dit si bien, il a besoin de "baiser" minimum 3 fois par semaine et le reste du temps des pipes ou sa pogne ...



BON ! Et l'histoire dans tout ça ?



Rien, ou pas grand chose, il continue dans le même style jusqu'à la toute dernière page.



Il emmène ses conquêtes voir des match de boxe, ou des courses de chevaux.



De temps en temps, il écrit et va lire quelques poèmes de son cru ici et là et donne quelques interviews.



Entre ses sorties au bistrot et ses débats d'alcôves, il sort de temps en temps son petit carnet rouge où il note des idées pour ses écrits.



Mais, il sort plus souvent le reste que son carnet rouge et en fait profiter :

- Lydia folle dingo , Nicole, Mindy,Laura, Joanna, Arlène, Mercedes, Tammie rousse incendiaire déjantée et camée, Cecilia, Liza, Hilda, Gertrude, Cassie, Debra, Tessie, Iris, Valencia, Tanya et Enfin OUF ! Sara.



Et puis quoi me direz-vous ?



Ben, Alcool, pelotages, frôlements, sexes qui se joignent, orgasmes, jouissances, séances de papouilles libidineuses etc......



PUIS RIDEAU !!!

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Shakespeare n'a jamais fait ça

Bukowski nous invite à un mode de vie minimaliste. Voyager, pourquoi pas, si on ne peut pas faire autrement (Buko était obligé de voyager pour faire des lectures publiques de ses poèmes et gagner quelques kopecks, notamment en Allemagne), mais assurez-vous qu’il y ait toujours du vin dans les transports et dans les chambres d’hôtels. Et sur les plateaux télévisés aussi, ça peut sauver une soirée et faire une bonne vidéo youtube pour les générations suivantes qui s’emmerdent. Les visites de monuments et les excursions touristiques obligatoires deviennent alors moins pesantes et on se sent à nouveau comme chez soi, comme si on n’était pas partis et que le monde entier continuait à nous foutre la paix. Tout le reste compte peu ensuite puisque le vin adoucit tout tandis que la sobriété rend la vie aigue et douloureuse.



« Un commis ou un plongeur est arrivé avec son balai à franges pour finir de tout nettoyer ; une ou deux fois, j’ai senti les franges dégueulasses du balai me fouetter les chevilles. Aucun doute, la vie est insupportable, même si la plupart des gens ont appris à faire mine de rien. »
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Souvenirs d'un pas grand-chose

« Souvenirs d’un pas grand-chose ». Le pas grand-chose, cela aurait pu tout à fait être moi. Pour cette raison peut-être que je m’y suis senti bien dans ce nouveau Bukowski, aussi bien que dans un caleçon porté cinq jours de suite. Parce qu’en fait de pas grand-chose, il n’en est pas vraiment question puisqu’il s’agit du grand Hank Chinaski alias Charles Henri Bukowski ou tout autre pseudo qui lui convienne. Bref, d’un type bien, au cœur tendre, d’un gars émouvant qui se raconte, au moment de l’enfance et de l’adolescence.



Débuts des années trente, la Grande Dépression et la misère. Une époque idéale pour bien galérer dans la vie. Avec, en plus, un paternel au chômage mais qui fait semblant d’aller travailler à la même heure tous les matins, juste pour ne pas montrer à ses voisins la merde qu’il est. Car il en est bien une, de grosse merde. Du genre à haïr pendant au moins neuf vies. Après tout, on n’est pas obligé d’apprécier les séances de fouet au ceinturon dans la salle de bains. Quel gros con, ce vieux. Qu’est-ce qu’il m’a fait chier jusqu’au jour où il a compris que je pouvais lui en mettre une et l’allonger d’un crochet du gauche à lui faire défiler les étoiles dans sa tronche.



Mais l’école n’est pas la panacée non plus.

Là-bas aussi, le milieu est rempli de connards et de prétentieux qui pètent plus hauts que leur trou de balle. Autant dire que Hank va vite se retrouver âme solitaire et souffre-douleur d’une grande majorité de ses camarades. Après quand on a la gueule grêlée de toute part par l’acné, pas facile de se faire des amis ou d’emballer des nanas, même si la queue est grosse. Peut-être que, moi-même, lui aurai-je jeté des canettes vides à la face. Ne parlons pas des pierres.



Tous ces souvenirs ne respirent pas le bonheur, aucune marque d’enchantement signe de l’enfance, aucun instant de désir signe de l’adolescence. Juste des moments de profondes solitudes et de rage. Mais pas d’apitoiement non plus. La vie est ainsi faite et de cet isolement social, il en ressortira plus fort. D’abord, parce qu’il se réfugiera dans les livres. Puis avec l’âge, il découvrira le grand bonheur de la bière et du vin. Ah le vin ! Sans lui, il ne serait pas devenu ce qu’il est. Un grand écrivain, qui parle de l’humanité au sens noble du terme. Parce que ne nous trompons pas, derrière ses mots un peu crus et cruels, Bukowski a une âme, bel en plus.



Chaque jour, j’en apprends donc un peu plus sur l’homme qui se cache derrière ces mots et ses livres. Derrière un nouveau bouquin, qu’il soit composé de nouvelles ou de récit autobiographique, je découvre l’homme, ce gamin meurtri des années trente qui a survécu à son époque, qui s’est trouvé – chose inespérée au début de sa vie – un talent, celui d’écrire de l’émotion avec des mots simples, des phrases de la vie parsemée de vin et de cuisses.



« Souvenirs d’un pas grand-chose », de la merde des furoncles et pas grand-chose.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Tempête pour les morts et les vivants

Tout jeune, Bukowski, souffrira pour la déesse littérature, trainant sa misère d'emplois minables à des échecs à se faire un nom en tant qu'auteur.



Il pense au suicide, renonce un temps à l'idée de devenir un écrivain professionnel.



Mais sa muse est une chienne venue de l'Enfer, la passion d'écrire ne l'abandonnera pas et en passant par le petit monde de l'underground, Buk, alias Chinaski se fera un nom, et rejoindra les grands auteurs américains, les Hemingway, Miller, Pound.



Dans ses poèmes en prose, retrouvés à droite et à gauche dans d'improbables publications et ici présentés pour la première fois dans un recueil, on retrouve les grandes passions de Bukowski : les femmes, la littérature, l'alcool.



Ces textes brefs rappellent les nouvelles et les romans autobiographiques de l'auteur de "Women", l'errance, la misère, les coups durs, subis et souvent provoqués…



D'ordinaire, je ne suis guère friand de poèmes -même en prose- mais je veux bien faire une exception pour le vieux Charles/ Hank, fichu vieux poivrot obsédé, tu avais tout de même un putain de talent !



Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique, remerciements à Babelio et Au Diable Vauvert.

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Avec les damnés

C'est avec quelques verres de whisky que je finis la lecture de cette anthologie. Tu m'entends peut-être Hank ? Ton éditeur a eu la sagesse et l'intelligence de choisir parmi ton oeuvre, des morceaux de choix, des extraits de romans, des poèmes, de quoi retracer ton parcours quasi autobiographique. Hank, j'admire ta capacité à accepter l'inacceptable. Tu dénonces tout ce qui ne va pas dans la société, mais tu fais avec, tu contournes, tu trouves des exutoires, l'alcool, les femmes, les courses... Mais ta vision du monde est d'une telle acuité, d'une telle lucidité qu'elle traverse les continents et les époques. Ce que tu dénonces est atemporel. le conformisme, la bien-pensance, les conventions. Comme me disait un ami, les conventions, c'est à droite, au fond du jardin, et n'oublie pas de tirer la chasse ! On découvre dans ce recueil que tu es d'une sensibilité extrême, une sensibilité de poète qui te fait voir des aspects du monde que le commun des mortel, comme moi, ressent confusément mais serait incapable de mettre en mots.

J'envie ta capacité à dire "merde" à tout ce qui te gêne. A pointer les dysfonctionnements des relations humaines et sociales, les rapports hommes/femmes, les relations entre amis...

On dit parfois de toi, Chinaski, que tu ne penses qu'à toi, que tu es égoïste. Pour moi, pas tant que ça, en tout cas pas plus que les autres. Et puis, c'est la marque des poètes. C'est ton égo qui te fait remarquer et dénoncer tout ce qui ne va pas dans le monde.

j'aime également ton cynisme, ton humour noir. Tu n'hésites pas à te moquer de toi, de tes erreurs, de tes errements. C'est une de tes grandes forces.

Cette anthologie offre, pour ceux qui ne te connaissent pas encore, un large panel représentatif de tes oeuvres. Pas forcément l'essentiel car il en manque énormément. Mais ça donne une idée. Une très bonne idée de ta conception du monde et de ton écriture.

Hank Chinaski, tu es un génie !

Je termine le dernier verre de whisky. Je pense qu'une légère ivresse peut aider à comprendre et accepter le monde que tu décris.
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Le Postier

Bukowski a une façon d'écrire à l'image de sa vie : décousue et au ras de la moquette. Il ne s'embarrasse pas d'un surcroît de vocabulaire, il va à l'essentiel pour parler des femmes et de l'alcool qui lui servent à oublier son métier de postier. Onze années de sa vie défilent avec quelques jolies fulgurances céliniennes et il ne fait pas dans la dentelle pour son premier livre.
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Contes de la folie ordinaire

Bon, Bukowski, je connais bien sûr, de nom et surtout de réputation. Cette sale réputation qui le précède, ses excès, sa grossièreté, sa misogynie, son irrespect de tout et de tous, et …. L’alcool, surtout l’alcool ! Sous ce prétexte, tout est permis, faisable, excusable… J’ai entraperçu le personnage lors de son apparition à la fameuse émission de Bernard Pivot. Mais peut-on résumer le personnage à ça ? Parait-il qu'on adore ou qu'on déteste! Décidée à juger par moi-même de quoi il retourne, quoi de mieux que la lecture de l’un de ses livres ?... et je peux vous dire que « Buko » c’est du brut de décoffrage ! Attention les yeux (ou plutôt les oreilles)!!



Alors, je n’ai peut-être pas choisi le bon bouquin comme entrée en matière… parce que là, franchement, je cherche le « génie » et la « poésie » qui est censée transparaitre entre les lignes…. J’avoue être passée complètement à côté. Des envolées lyriques oui j’admets qu’il y en a mais je n’y trouve pas la poésie évidente d’un « Gainsbarre ». Et puis, le côté caustique oui aussi, mais cela ne m’a en aucun cas fait sourire. Le côté « humoristique » du truc m’a totalement échappé.



Finalement, je me demande : un conte est-il forcément poétique ? Un conte est l’art (oui, oui) de raconter une histoire empreinte d’une force émotionnelle ou philosophique puissante. Et la force émotionnelle peut-être agressive et outrancière sans forcément être poétique. Le conte est un récit, le plus souvent oral (d’où l’utilisation du style « parlé » dans son livre) sur la base d’histoires vraies, semi-réelles ou imaginaires. Dans le cas des « contes de la folie ordinaire » je les qualifierais d’histoires imaginaires autobiographiques…. Ça me fait penser à Beigbeder (toute proportions gardées) avec ses « nouvelles sous ecstasy » où pour le coup je n’y trouve aucune poésie, aucun génie. C’est là que je commence à comprendre Buko qui possède à n’en pas douter « l’étincelle » du verbe et la force du propos, même si celui-ci est ignoble.



Dans ce fatras obscène, vulgaire et décadent je n’y ai d’abord vu que provocation gratuite, surenchère de nihilisme et de cynisme. Ses nouvelles m’ont semblées répétitives en ce sens qu’elles parlent toutes de sexe, d’alcool et des diverses expressions organiques du corps humain jusqu’à la folie. Répétées jusqu’à l’obsession comme un mantra, jusqu’au dégoût et jusqu’à l’overdose.



Effectivement c’est une satire au vitriol de la société moderne traduit par un pessimisme violent et souligne le ridicule de ses contemporains et des travers humains en s’y incluant lui-même puisqu’il fait partie de cette humanité qu’il critique.



On y trouve une révolte et une liberté d’expression indéniable. Il vomit ses mots comme il vomit ses tripes. Il vous les assène en pleine gueule avec tant de désespoir et de fureur qu’on ne peut finalement qu’être touché par son discours. D’accord c’est irrévérencieux, c’est choquant, les descriptions vont loin dans la dégradation de l’être, mais au-delà du dégoût que peut inspirer les mots employés, il y effectivement un message. Forcément. Ces marginaux qu’il met en scène avec lui sont tous minables, désespérants de vacuité, écœurant dans leurs propos et dans leurs actes mais seulement humains finalement. Ordinairement banal, quelconque, humain quoi. La misère de l’humanité, le lot de la plupart des paumés de la société, et il y en a… beaucoup. Et plus qu’on ne pense !



J’en reviens au fait que certains y ont trouvé de la poésie. Je n’en suis pas là. Mais il est certain qu’il faut voir ces assauts verbaux comme autant de carapaces et de protection de soi, même si l’autodestruction est omniprésente. Se protéger de quoi ? De ce qu’il pense être des « faiblesses » du cœur ou autre… se garder de toute empathie, se saouler (c’est le cas de la dire) de débauche pour s’y perdre et oublier sa propre existence ? Une négation de soi ? Un « négatif » photographique de lui-même ? Que cache cette misogynie patente, cet irrespect des femmes ? Pourquoi tant de haine, j’ai envie de dire….



De façon très contradictoire et loin de rejeter son écrit, il m’appelle plutôt à découvrir d’autres livres de lui, pour cerner le personnage au-delà des apparences. Car je pense que ce monsieur avait des choses à dire, même s’il le faisait de façon vulgaire et ordurière. Il crache ses phrases comme autant d’expectorations qui viendraient du fond des tripes. Une catharsis peut-être vu son enfance chaotique et un père violent.



Alors, oui, oui, finalement, je ne suis pas prête de lâcher Buko, tant que je n’aurai pas compris le pourquoi de ce style agressif. Même si je trouve ça brutal à la limite du supportable, obscène à la limite de la nausée, je chercherai le message intrinsèque qui se cache derrière. Il y en a forcément un, car enfin, ce type n’est pas qu’un simple alcoolique sans envergure même s’il en donne l’image. Un ovni littéraire très certainement.



Peut-on parler de littérature d’ailleurs? Oui sans hésiter, car c’est une façon de s’exprimer comme une autre. Une forme d’art au même titre que le rap même si cela ne séduit pas tous les publics. Rap, lui aussi choquant et subversif qui crie la misère d’une jeunesse sans espoir. Buko déverse ses mots avec violence et crie lui aussi à sa manière la misère humaine. Un style qui a marqué le temps, la littérature durablement et l’a élevé au rang de « classique ». Car enfin, s’il tel est le cas, il y a forcément une raison. Je pars donc à la recherche de cette étincelle de génie que je n’ai pas su trouver dans cet opus. A suivre…

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Pulp

Pulp est le dernier roman de Charles Bukowski. Et c’est bien un roman et non un recueil de chroniques et de nouvelles ou un récit autobiographique. Mais même s’il a abandonné Hank Chinaski, son personnage fétiche et alter-ego, pour Nick Belane, un « privé minable », Bukowski n’a pas laissé tomber pour autant ses thèmes fétiches : le sexe, l’alcool, les courses, les bars, les femmes et la « GDB », à ceci près qu’un autre thème – et pas des moindres – s’est invité ici : la mort. La mort qui planait aussi sur la vie de l’auteur – et il le savait certainement – puisqu’il est décédé peu de temps après la publication de Pulp. Mais Buko étant Buko, la mort prend ici les apparences d’une femme magnifique. Une femme… fatale, dira-t-on…



Pulp, c’est un prétexte. C’est un faux roman policier qui rassemble en fait les idées de Bukowski sur bien des sujets. Et ça part un peu dans tous les sens. On y croise donc la Grande Faucheuse – que Belane appelle « ma Reine », mais aussi des extraterrestres, des bandits et… des écrivains comme Céline, Dante ou John Fante. Nombreuses sont d’ailleurs les références à leurs écrits comme Mort à crédit, Voyage au bout de la nuit ou encore Demande à la poussière. Et c’est parfois très drôle. Mais j’ai trouvé que le côté tragique l’emportait largement sur l’humour (souvent noir d’ailleurs). La mort est notamment omniprésente dans ce roman, et pas seulement sous les traits de la magnifique jeune femme aux jambes interminables qui se fait appeler « Lady Death » et qui est à la recherche de Louis Ferdinand Céline. Elle l’est aussi dans les réflexions de Bukowski : « A l’évidence, si nous faisons semblant de remuer l’air, c’est pour tromper l’attente de la mort. » Le personnage de Nick Belane est quant à lui tragi-comique : il est tellement « minable » qu’il en est touchant, émouvant.



Pulp a été pour moi une lecture divertissante mais aussi, et surtout, une lecture un peu philosophique. Bukowski a toujours partagé ses idées et tous ses livres sont pleins de ses réflexions sur la société et bien d’autres thèmes. Mais je les ai trouvées plus saisissantes ici. Peut-être parce qu’il s’agit d’un roman. En tout cas, il permet de comprendre un peu plus ce grand auteur qu’était Bukowski et de lui découvrir un autre style d’écriture.
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Je t'aime, Albert et les autres nouvelles d..

Je connais deux catégories de lecteurs : ceux qui aiment et ceux qui détestent Charles Bukowski.

À bien réfléchir il existe bien une troisième catégorie, mais ceux-là ne comptent pas, ayant du jus de navet dans les veines : Les Indifférents.

Quand j'ouvre un de ses livres je jubile. Je redeviens l'enfant qui s'amuse à dire pipi-caca-prout prout devant des adultes consternés.

C'est de la transgression étalée avec complaisance à toutes les pages. Dans ce recueil de nouvelles, il atteint les sommets du dégueulasse et pourtant il ne parvient pas à m'écœurer car je sais, pour avoir lu plusieurs de ses ouvrages, que pour lui c'est un jeu qui l'enchante.

Il serait trop heureux que je fasse la grimace. Pour sa peine je lui flanque cinq étoiles comme les cinq doigts de ma main.
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Romans

Chaque nouvelle année, je me donne comme objectif littéraire de découvrir l'oeuvre d'un grand auteur.

Charles Bukowski est "mon élu" de l'année 2024.



J'avais prévu de commencer en douceur, plutôt avec une sélection de ses poèmes les plus connus, histoire de me familiariser avec la plume de ce monstre sacré.

Mais heureusement la vie d'un lecteur n'est pas si prévisible que cela et voilà qu'en rentrant à la Médiathèque je trébuche sur un recueil de cinq livres de Bukowski en tête de gondole.



Le serial lecteur voit des signes de partout ;)



Je m'empare alors avec ferveur de ce sésame! J'y vais fort pour une néophyte, je le reconnais.

Arrivée à la maison, passée l'excitation de la découverte, je me mets dans l'ambiance en parcourant certains de ses plus beaux poèmes.

Et le choc est de taille!

Des envolées poétiques ensorcelantes, d'une sensibilité exacerbée qui dégoulinent en grosses gouttes de son âme, me frappent de plein fouet.



Et je découvre enfin pourquoi l'on parle autant de cet auteur, de son style unique et de son habilité particulière à scanner les âmes humaines.



Au fil de la lecture, je l'imagine, jeune homme paumé, partageant son temps entre les bars et les bibliothèques, passionné de musique classique, collectionnant les tournée des bars et écrivant frénétiquement.

Entre deux bouffées d'alcool et des réveils dans le cirage, Hank, Buk ou encore Henry Chinaski met son âme à nu dans des poèmes magiques tels Blue bird.



Dans les livres qui composent ce recueil c'est son alter ego qui prend le relais, dans une sorte de confession intime autobiographique appuyée surtout sur le chaos de sa vie sentimentale et de son rapport aux femmes.



L'ivrogne, obsédé sexuel, instable et menant une vie chaotique, considéré comme le poète des marginaux, qui a passé la moitié de sa vie à téter une canette, n'a certes pas un langage politiquement correct et les féministes de nos temps crieraient au scandale en lisant notamment Women.



J'aime penser qu'avec Charles Bukowski il faut essayer de lire entre les lignes, car si l'on y parvient à faire fi d'une certaine vulgarité qui peut choquer les âmes sensibles, on retrouve des mots tellement justes qui laissent entrevoir son être intérieur, celui qui est souvent mort de peur, faussement coriace, avec l'ivresse comme seule façon de fuir ce monde qu'il ne comprend pas et qui ne le comprend pas.



« Seuls les fous et les solitaires peuvent se permettre d'être eux-mêmes.

Les solitaires n'ont personne à qui plaire et les fous s'en foutent complètement de plaire ou pas »



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Pulp

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions 10/18 et l’opération Masse critique qui m’a permis de découvrir le dernier roman de Bukowski.



« Dernier » signifiant ici, et le dernier titre sorti par l’auteur et son ultime chef-d’œuvre puisque publié en 1994, juste avant sa mort.

Pulp, dédié « à la littérature de gare », suit le meilleur détective de L.A, Nicky Belane traquant à la fois l'auteur classique français Céline (oui, Louis-Ferdinand Destouches vit à LA) et un mystérieux Moineau écarlate.

« Pulp », c’est aussi l’abréviation de « pulp magazines » qui désignait les magazines populaires américains du début du XXe siècle qui publiaient indifféremment histoires à l’eau de rose, série Z, et polars.

Comme dans ces magazines, on retrouve dans cet ultime opus des nanas aux formes généreuses, des mecs qui se branlent tout le temps et des monstres de l’espace, le tout arrosé au whisky bon marché.

Bukowski/Belane tente un dernier pied de nez à son époque, dans un ultime face à face à la plus pulpeuse des garces : la Mort. Mais la fin est inéluctable. "Le vieux dégueulasse", comme il s'était lui-même baptisé, sera emporté par une leucémie tandis que son héros disparaîtra dans un tourbillon jaune pisseux.

Lire Pulp, c’est cette impression d’avoir en permanence la gueule de bois, avec des relents de mélanges douteux, la réalité dansant au-dessus des gogues un rouleau de PQ à la main, on a hâte que ça se termine tout en sachant qu'il n'y en aura plus.

Adieu et merci Chinaski.
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Contes de la folie ordinaire

Deux heures passées en compagnie de ce vieux dégueulasse de Bukowski me donnent l'impression d'avoir pris une cuite carabinée et de... non je le dirai pas :-)

Vingt nouvelles de beuveries ahurissantes, de baise plutôt glauque, de poings dans la gueule et d'insultes vociférées, c'est souvent répétitif, d'une paresse assumée d'ivrogne bien décidé à ne pas voir plus loin que sa bouteille et son entrejambe, et pourtant c'est toujours envoyé avec une force plus que percutante, rendant l'ensemble assez jubilatoire.

D'autant plus qu'ici et là, dans quelques nouvelles particulièrement originales et inventives (le zoo, le ramoneur) on tutoie les anges. Ou leurs copains en enfer.

Le white trash a pris de l'ampleur depuis Bukowski, mais les élèves n'ont pas effacé le maître : c'est bien toujours lui le pire!
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Souvenirs d'un pas grand-chose

Pour la plupart, n’être pas grand-chose c’est n’être rien. Pour Buko, c’est comme ça aussi. Dans l’acceptation absolue des pensées qui sont contre la vie, Buko réussit toutefois à vivre, ce qui rend chaque moment grandiose, le cuvetage sur chiottes autant que la découverte de la grande ou petite littérature.





« tout, absolument tout plutôt que de continuer à me noyer dans cette existence morne, superficielle et peureuse »





« le huit heures par jour, non, ce n’était pas possible »





« Devenir avocat, conseiller, ingénieur ou quelque chose d'approchant me semblait impossible. Se marier, avoir des enfants, se faire coincer dans une structure familiale, aller au boulot tous les jours et en revenir, non. Tout cela était impossible. Faire des trucs, des trucs simples, prendre part à un pique-nique en famille, être là pour la Noël, pour la Fête nationale, pour la Fête des Mères, pour... les gens ne naissaient-ils donc que pour supporter ce genre de choses et puis mourir ? »





« Mieux valait être plongeur dans un restaurant, se rentrer chez soi dans une chambre minuscule et, seul, s’y endormir en se soûlant »





Qui n’a jamais eu deux amours en même temps ? Celui pour la liberté qui amène tant de souffrances et tant de jouissances, et celui pour la règle, qui est si ingrat, que l’on a pu répudier, mais qui seul semble pouvoir nous dire quelque chose d’authentique sur la vie, au-delà de soi-même ? On se prend à fredonner l’air de Serge Reggiani dans sa petite chanson sur la liberté qui donne envie de pleurer.

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Contes de la folie ordinaire



Une ouvre vraiment hors classement totalement improbable et incroyable. Un savant mélange de pop culture, de sexe, de violence voire carrément de pornographie.

Il ressort de l’ensemble un récit schizoïde hallucinatoire .Un classique à lire au moins une fois dans sa vie.

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Journal d'un vieux dégueulasse

Bukowski, c’est un peu le copain à qui on peut tout dire, mais avec qui on n’a pas forcément d’être vu dans la rue. C’est sûr qu’il ne présente pas très bien, toujours bourré, hygiène douteuse, propos crus et directs qui feraient frémir plus d’un membre de la bonne société.



Mais Bukowski, c’est aussi celui qui vous oblige à creuser en vous-même. Et quand on se débarrasse de sa couche de conventions sociales, de sa couche d’hypocrisie, et qu’on arrête d’éviter de regarder quelques vérités gênantes, et bien on se rend compte qu’il ne reste pas forcément grand-chose, et que ce pas grand-chose n’est même pas supérieur à celui de Bukowski, qui lui au moins l’expose au grand jour.



Les textes sont parfois drôles, d’autres fois déprimants, souvent les deux à la fois, mais en tout cas ils frappent souvent où ça fait mal.
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Contes de la folie ordinaire

La culture du cul, c'est de la culture ou c'est du cul ? C'est con comme question, non ?



Et pourtant, on peut se la poser ma question lorsqu'en visitant un musée, on tombe sur un espace, délimité par des rideaux de velours verts, strictement réservé aux femmes , strictement interdit aux hommes car c'est un espace consacré au mystère féminin voyez-vous ... Je ne vous décrirai pas ce que j'ai vu dans cette salle car toute description pourrait être surprise par un homme (oulala sacrilège !) Attention, une gardienne s'assure qu'aucun homme ne pénètre dans cet espace préservé.



Par contre, lorsqu'on se promène dans les couloirs du musée, on tombe sans problème sur des dizaines voire des centaines de moules de cons (en français, ça fait sens de faire des moules de moules me direz-vous), on se demande s'il est pertinent d'en faire, ailleurs , tout un mystère, du mystère féminin, alors que dans les couloirs du musée, les moules sont exposé.e.s à la vue de tous comme si c'était de la pornographie ... de la pornographie disponible comme sur internet ...



Alors que dans le musée, une gardienne s'assurait de l'impénétrabilité du mystère féminin (oulala c'est tabou), aucune gardienne ne faisait la sécurité à l'entrée d'une salle avec du contenu pour adultes (oulala là c'est pas tabou) , seul un panneau prévenait les familles, les dissuadant d'entrer avec leurs enfants ... mais des familles qui ne savaient visiblement pas lire ne se sont pas abstenues d'entrer avec leur progéniture et je me suis retrouvée dans cette salle un peu malsaine ou étaient exposés des dessins, des cartoons, des peintures, des photographies pornographiques, zooophiles, nécrophiles, pédophiles et cie ... en compagnie d'enfants, et j'en reste traumatisée d'avoir contemplé ça en présence d'enfants ... Et je me souviendrai pendant longtemps de cet enfant de 8-9 ans qui courait dans cette salle en criant à ses parents -Mais pourquoi vous m'avez amené ici ??! - et de la réaction de ses parents qui riaient sous cape tout en continuant de parcourir la salle avec leur gosse qui courait derrière... Et je me souviendrai aussi de cette petite fille fascinée par un flipper alors qu'il y avait dessus des photographies de femmes et de petites filles nues dans le style des photos de Lewis Carroll et la petite fille demandait à l'adulte qui l'accompagnait s'il avait déjà fait ça (question flippante mais je crois qu'elle parlait du flipper).



Bref, c'est plus choquant d'aller au musée que de lire Bukowski.

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Le Postier

Bukowski fait partie des écrivains que je préfère. J’apprécie sa façon de dire les choses sans détour et j’avoue que j’aime beaucoup lire ses récits autobiographiques (comme Factotum). J’ai d’ailleurs une préférence pour les récits où il parle de sa vie à ses chroniques fictives publiées dans des journaux. Le Postier fait partie de ses récits autobiographiques puisqu’il y raconte sa propre expérience d’employé des services postaux des Etats-Unis.



Evidemment, connaissant un peu le personnage de Henry – Hank – Chinaski (son alter ego), je m’attendais à quelques frasques de sa part, notamment au niveau du boulot, à beaucoup d’alcool et de gueules de bois, à des courses de chevaux et à quelques amours tumultueuses. Je n’ai pas été déçue. Bukowski se raconte toujours de la même façon : il n’est pas assez conformiste pour avoir une vie « normale » et passer pour un employé exemplaire. Il est souvent en retard ou absent et a parfois des altercations avec d’autres employés ou des chefs alors que les services postaux ont un « code de moralité » et insistent sur le fait que les employés sont censés se « conduire d’une manière qui se reflète favorablement sur le service postal ». C’est d’ailleurs pour cette raison qu’un court chapitre est consacré aux chefs d’accusation et sanctions disciplinaires dont il a pu faire l’objet en tant que postier. Mais Bukowski/Chinaski raconte aussi les délires des « petits chefs » et de certains usagers, ainsi que l’absurdité d’un système qui détruit ses employés en exigeant toujours plus d’eux : ils doivent, par exemple, trier plus de courrier qu’ils ne le peuvent et n’ont même pas le temps de prendre une pause ou de déjeuner. A côté de ça, Henry Chinaski a des relations amoureuses, ce qui n’est pas non plus de tout repos (certains passages sont assez drôles), il boit beaucoup et il joue aux courses. C’est certainement ce qui l’a aidé à tenir pendant ces onze longues années passées à trier et à distribuer le courrier.



Même si j’ai préféré Factotum, j’ai beaucoup aimé Le Postier. C’est toujours un plaisir de retrouver un personnage comme Henry Chinaski et sa vision très particulière du monde du travail, des relations humaines et de la vie en général.
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