Citations de Craig Johnson (981)
Ses yeux étaient opaques, et ils parurent se diriger vers le sud, vers les collines bosselées qui sortaient du désert telle une main décharnée dont les doigts écartés formaient des pics et des créneaux, comme si les montagnes étaient en guerre avec les plaines.
Les arbres nous apprennent la patience, mais l’herbe nous apprend la ténacité.
J’aurais pu faire revenir Turk de Powder Junction, mais je trouvai cela aussi tentant qu’un gargarisme avec des lames de rasoir.
" Ils peuvent nous tuer, et ils peuvent nous bouffer , même, mais on est pas obligé d'avoir bon goût."
– Soleil rouge le matin fait trembler le marin.
... j'avais une vue directe sur les portes rouges de l'ascenseur des urgences. Je passai les dix minutes suivantes les yeux rivés dessus. Il était presque minuit, et avec les lumières constamment allumées et le bruit des machines, on se serait cru dans un casino – sauf que les enjeux étaient plus élevés.
- Je ne sais pas si je ferais un bon policier de terrain , j'ai été chef pendant si longtemps . (Il leva les yeux vers Loraine , puis vers moi ) . Et je sais que j'ai tort, mais je n'ai jamais travaillé pour une femme . [...]
- Etes-vous marié , Albert ?
- Depuis trente-deux ans .
- Eh bien, vous n'avez aucun souci à vous faire .
Mon travail n'était jamais aussi bon que lorsque je ne réfléchissais pas ; je considérais parfois mon esprit comme un plan d'eau qui travaillait au mieux une fois que tout s'était déposé dans le fond. Le truc était de ne pas se laisser embourber.
Les bons amis sont ceux qui peuvent rester proches sans perdre leur capacité à vous surprendre.
Il savait que nos chemins n'étaient pas si différents l'un de l'autre. Nous nous étions tous les deux enfuis le plus loin possible de la guerre, jusqu'aux franges de notre société, mais le Vietnam nous avait rattrapés..
Peut-être n'était-ce pas tant que nous étions hantés, mais c'était la manière dont nous choisissions de gérer ces échos dans notre vie et le moment que nous choisissions pour le faire qui faisaient de nous des êtres à part. peut-être que le combat que j'avais choisi de mener au Vietnam avait laissé des marques. C'était un héritage qui me liait plus fortement aux morts qu'aux vivants. C'était là, disait Ruby, mon défaut.
[...] Ils utilisaient du feu dans le temps.
Le vieux cow-boy voulait dire que les gars qui avaient la fantaisie de mourir pendant l’hiver au Wyoming trouvaient le repos éternel sous un mètre cinquante de terre gelée.
- Ils construisaient un feu de joie et le laissaient brûler quelques heures pour que ça dégèle, et ensuite ils creusaient la tombe.
Jules enleva le bouchon d’une flasque qu’il avait tirée de la poche poitrine de sa veste en jean, une véritable loque, et s’appuya sur sa pelle complètement pourrie. Il faisait - 2 °C, il ne portait rien d’autre que cette veste en jean et il ne frissonnait même pas ; la flasque y était probablement pour quelque chose.
La suite de ce premier chapitre est disponible sur le site de l'éditeur.
Je m'attardai un peu sur le parking de la maison de retraite et j'admirai le vent incessant du Wyoming qui balayait les crêtes des congères comme une rafale qui étête les vagues de l'océan. Je restai assis sur mon siège chauffant, le chauffage à fond, et contemplai mes montagnes. J'avais aimé la Californie ; c'était un endroit magnifique, mais mon âme y avait développé une agitation que je n'arrivais pas à calmer. J'avais aimé le Vietnam, si l'on exceptait le fait que la population passait son temps à nous canarder comme dans le Wyoming aux environs de 1870.
quand on cherche à se donner un air héroïque, il vaut mieux ne pas avoir l'air de se vider de son sang.
Deux sections avaient ma préférence dans le journal : Votre Correspondant Permanent, sur la page de l'éditorial, et La Rafle, qui était la contribution de Ruby au quatrième pouvoir. La journal des communications radio y était transcrit et commenté par des rapports de police dans un style assez surréaliste. Il en résultait des phrases d'une profondeur remarquable, comme : "Un cochon a été repéré sur Crow Street, un agent dépêché sur place. Aucun cochon n'a été trouvé." Cette rubrique me procurait mon petit moment zen quotidien.
L'immensité de nos regrets ne pourra pas compenser les occasions manquées de notre vie...
- Comment se fait-il que vous ayez tout ça sous la main ? (Walt)
Il parut un peu honteux, mais pas particulièrement coupable.
- J'étais en train de transcrire des éléments d'histoire familiale pour la jeune femme. (Isaac Bloomfield)
- Pour Lana ?
Il sourit et hocha la tête, plongé dans ses pensées.
- Un peu bête, non ?
Je rendis son sourire au charmant vieillard et passai doucement mon bras autour de ses frêles épaules.
- Isaac, tout ce qui concerne les femmes est bête, et par conséquent, absolument essentiel.
Je décidai de la jouer comme si le fait d'être menotté n'avait rien de nouveau pour moi . [...]
- Hmm. (Je lançai un bref regard du coté de Henry qui ne quittait pas la menotte des yeux). Quoi ?
Il ferma les yeux et rectifia l'expression de son visage .
- Il faut qu'on contacte les autorités .
- Bizarrement , elles ont été contactées .[...]
- Ou plutôt, elles nous ont contactées.
Il regarda dans mon dos , vers le bout du couloir , et j'étais quasiment certain de savoir ce qui se profilait .
- Je crois qu'elles sont sur le point de d'établir le contact à nouveau .
Au bout d'un moment, une jeune femme malingre apparut et me regarda. Elle n'ouvrit pas la porte. Elle donnait l'impression d'avoir commencé à vivre très tôt, d'avoir fait les mauvais choix et de s'en être mordu les doigts.
Je me voyais tous les jours, et je n’étais pas certain d’apprécier la compagnie de moi-même.
- Difficile à dire. Henry et moi avons vu une femme tomber du haut d'une falaise, et nous essayons de decouvrir qui a pu faire ça.
- Isaac Newton ?