On peut parler d’exercice de style, mise en abyme, roman gigogne (dommage pour les Matriochka !) mais ce livre ne m’a pas plu ! c’est rare quand je descends un roman, j’essaie toujours de trouver quelque chose qui rachète les éléments que je trouve insuffisants voire déplaisants…
Cela commençait plutôt bien : Eric se sert de la difficile expérience de son couple liée au cancer du sein développé par sa femme : il se transcende pour écrire « Cendrillon » pour lui insuffler de l’énergie. Cela pourrait être une belle histoire, mais le narrateur ne sait plus bien exprimer son ressenti, ses émotions, les difficultés sexuelles liées aux réactions à la chimio.
Il propose d’analyser plus profondément en projetant cela sur un couple qu’il invente pour en tirer un livre qu’il désire appeler « Une seule fleur » et nous présente un couple bis formé par Nicolas, chef d’orchestre et Mathilde avec la problématique du cancer avec une variante : Nicolas compose une symphonie « miraculeuse » selon le même principe que l’écriture du « Cendrillon » …
On pourrait penser que Nicolas-Eric éprouvait tellement d’empathie qu’il voulait endosser le rôle du sauveur devant une femme en détresse aux portes de la mort, l’entourant de tendresse, de présence…
On se retrouve très vite dans un « truc » malsain » avec un homme qui a une attirance pour les femmes en fin de vie, après un cancer, qui ont perdu leurs cheveux, comme d’autres peuvent être adeptes de la nécrophilie. On a droit à une séance plus porno qu’érotique, avec des allusions phalliques à peine déguisées : la baguette magique du chef d’orchestre, un sperme guerrier qui prolonge la vie de quelques semaines, comme si une femme en fin de vie avec des métastases pouvait avoir une vie sexuelle aussi « épanouie ».
A noter une conversation surréaliste entre Nicolas et son épouse quand il lui explique qu’il doit aller empêcher une autre femme de mourir…
Bref, j’ai terminé ce roman à la limite de la nausée, (j’ai vraiment trouvé ce type malsain, pervers, bref à vomir, plutôt normal quand on parle de chimio), et uniquement car je n’aime pas ne pas laisser une chance à l’auteur dont j’avais aimé « L’amour et les forêts » (j’avais même prévu de lire « Cendrillon » ) et en plus je n’aime pas l’autofiction.
C’est dommage car Eric Reinhardt distille quelques très belles phrases dans ce récit… On peut lire par exemple : « Il faudrait toujours se comporter, quelques que soient les circonstances, de manière à devenir nostalgiques. »
ou encore « Pourquoi vouloir vivre si c’est pour passer sa vie à avoir peur qu’elle ne n’interrompe ? » P 112
Voilà, j’ai craché mon venin ce qui est assez inhabituel mais rien ne vous empêche de le lire et de l’apprécier…
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