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Critiques de Eric Reinhardt (803)
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Comédies françaises

Ce roman d’Eric Reinhardt ne devrait pas laisser indifférent ses lecteurs tant sa construction est provocante.

La lecture est en effet déconcertante, décousue ; elle alterne des chapitres où il ne passe pas grand’chose, comme dans un film de Rohmer, lorsque l’on suit Dimitri, et des passages où l’on plonge dans des analyses politiques.



Sans transition, on passe du triolisme au deuil de l’attentat du Bataclan, on balaye le lobbying du médiator, la pilosité féminine et l’expressionnisme abstrait des années 1950 soutenu par la CIA...



J’ai avancé par à coups dans cette histoire désarçonnante qui fait qu'à plusieurs moments on se demande où l’auteur veut nous entraîner.



Puis on arrive dans le cœur du livre (si il y en a un) : comment Valéry Giscard D’Estaing clôtura le plan calcul en 1974 privant la France de la possibilité d’inventer internet en lui préférant le minitel.



Le style fait souvent appel à la répétition de phrases en leitmotiv.

De temps en temps, on est happé par les pérégrinations timides du personnage intellectuel de Dimitri et par son enquête sur la politique de la communication et d’informatisation.

Mais souvent, je me suis enlisé dans un banc de sable, refusant pourtant de lâcher le livre, puis, le courant aidant, j’ai été remis à flot avec le sentiment d’être baladé dans ces sautes du coq à l’âne.



Dimitri nous dit qu’il va sortir un gros truc, une enquête dont il va faire un livre qui aura un énorme retentissement. Bref, un livre dans le livre.

C’est avec un sentiment mitigé que j’ai terminé cet ouvrage dont on a l'impression qu’il aurait pu se poursuivre ainsi infiniment avec une mise en abyme.

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L'Amour et les Forêts

A la page 40, j’ai failli abandonner.

Un texte pompeux, sans aucune aération dans la mise en page, de longues phrases pleines d’autosatisfaction de la part de l’auteur.

Puis ça a eu l’air de s’arranger et j’ai continué, jusqu’au bout, 413 pages quand même, et je le regrette.

C’est beaucoup trop long. Beaucoup de choses m’ont déplu, comme cette manière de toujours nommer l’héroïne « Bénédicte Ombredanne », ça établit une distance superflue, et puis ce nom est vaguement ridicule.

Seul le phénomène de harcèlement moral est bien rendu, encore qu’on se demande comment Bénédicte s’y enlise à ce point. Mais bon, c’est le propre du harcèlement moral que de phagocyter ses proies.

Quand à la dernière partie, racontée par la sœur jumelle surgie de nulle part, c’est vraiment la moins bien écrite du texte.

Me reste de ce roman un sentiment de verbiage prétentieux.

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L'Amour et les Forêts

Lu en 2015- Relecture le 17 juin 2023





Il aura fallu qu'un ami m'entraîne hier (***17 juin 2023) voir l'adaptation cinématographique de ce roman pour que je me rende compte que j'avais omis de le " chroniquer", il y a 8 années, alors que la lecture de ce texte avait été des plus bouleversants et des plus intenses...



Curieusement , parfois il est finalement très , très malaisé de rendre l'émotion et l'enthousiasme absolus de la lecture d'un texte.On pense à tort ou a raison, que " nos mots" ne seront pas à la hauteur de ce que l'on souhaiterait exprimer, " faire passer "...et on renonce !?

Ce qui explique ce billet des plus tardifs, dont je ne serai, évidemment pas satusfaite.Je tente

" quand même", car ce livre est une lecture grande et importante, à mes yeux..!



Pour ma part, c'est le cas pour cet ouvrage...qui m'avait pourtant emportée par les très fines analyses psychologiques , les échanges incroyables entre l'écrivain et cette femme brillante, professeur de Lettres , assoiffée de culture et de littérature, et vivant, dans l'intimité la montée crescendo d'une tragédie...et d'une destruction psychique...induite par son mari...



Notre " anti- héroïne ", Bénédicte trouve un soutien et un véritable rayon de soleil, avec les échanges gratifiants avec cet écrivain qu'elle admire !



"Ce qui accentuait cette intuition que Bénédicte Ombredanne n'allait pas très bien, c'était aussi l'importance qu'elle accordait aux livres qu'elle adorait, une importance que je sentais "démesurée": comparable à un naufragé qui dérive en haute mer accroché à une bouée, elle les voyait comme détourner leur route et s'orienter lentement vers sa personne de toute la hauteur de leur coque, c'était bien eux qui allaient vers elle (...)

En cela je dois admettre que les lecteurs de cette catégorie n'ont pas une attitude ni des attentes fort différentes des miennes: moi aussi j'attends des livres que j'entreprends d'écrire qu'ils me secourent, qu'ils m'embarquent dans leur chaloupe, qu'ils me conduisent vers le rivage d'un ailleurs idéal. Elle me voyait comme un capitaine au long cours qui l'aurait distinguée dans les flots depuis le pont de son navire - et qui serait venu la sauver. "



Bien que le cinéaste ait changé plusieurs perspectives, le noyau fondateur de l'histoire a été finalement très, très fidèlement rendu en montée dramatique et analyses psychologiques fouillées...avec des interprètes des plus convaincants !



Je pense qu'on ne ressort indemne ni du livre ni du film !

Les deux ont leurs qualités et leurs visions , aussi fortes l'une que l'autre ..



*** Même si je garde une petite préférence pour le livre, où il y a une dimension qui m'est chère : Vision élargie, très subtile sur l'amour de Littérature, des livres et du travail très singulier, complexe de l'Écrivain.

Des thérapies certaines, aussi complexes que profondément "outils de Résistance ou de sauvetage" ; Que l'on soit " Lecteur" ou que l'on soit " Écrivain"...

De très beaux passages sur ces thèmes ; je vais d'ailleurs achever ce modeste ressenti par un de ses extraits , plein de lumière et d'ouverture sur un jardin secret ressourçant et infini, que représentent les MOTS et la lecture...!



" Elle ( ...) lisait des livres qu'elle avait vraiment envie de lire, hors programme, salutaires, pour le plaisir de se sentir vibrer sous la beauté des phrases qu'elle découvrait intimes, à elle seule destinées, exactement comme une conversation approfondie mais en silence, par écrits interposés, elle-même lançant vers l'écrivain, depuis son refuge, à travers les siècles, des réponses sensitives aux phrases qu'elle adorait, des confidences, des éloges, des mots d'amour murmurés. "

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L'Amour et les Forêts

C’est peut-être parce qu’elle avait senti, à travers la lecture de ses romans, qu’il pourrait la comprendre et qu’il ne la jugerait pas, que Bénédicte Ombredanne s’est laissée aller à certaines confidences auprès d’Eric Reinhardt, lors de leur deuxième rencontre en septembre 2008. A voir cette jeune mère de 37 ans, discrète et effacée, impossible d’imaginer le calvaire qu’elle vit au quotidien et qui la ronge à petit feu. Pourtant, chaque jour passé aux côtés d’un mari qui la rabaisse et l’humilie en permanence, avec une cruauté non dissimulée, l’anéanti un peu plus. Les cris et les larmes en guise de repentir ne suffisent pas à excuser cet homme mesquin, jaloux, qui la retient prisonnière dans sa propre demeure, surveille ses moindres faits et gestes avec une vigilance sournoise.





Jean-François Ombredanne est ce que l’on appelle un pervers narcissique, qui a compris que les violences verbales et morales peuvent être bien plus destructrices que la violence corporelle et qui s’évertue à briser chaque jour le peu d’estime qu’il reste chez sa femme. Jusqu’au jour où, dans un ultime acte de rébellion, Bénédicte Ombredanne va tenter de recouvrer sa liberté, au risque d’en payer le prix fort…





Histoire vraie ou fiction ? On serait tenté d’y croire en raison de cette mise en scène de l’auteur dans son propre roman par laquelle il se retrouve, malgré lui, devenir le confident de cette admiratrice meurtrie. A travers le destin dramatique de Bénédicte Ombredanne, qui n’est autre qu’une Emma Bovary moderne fantasmant sur une vie meilleure, faite d’aventures et de sentiments exaltés, mais ne rencontrant finalement que la grisaille du quotidien et le malheur, l’auteur nous raconte l’histoire d’une tragédie sociale aux trop nombreuses victimes. Il nous plonge sans ménagement au cœur de ce couple destructeur, dans lequel règne une violence sordide, muette et invisible aux yeux de tous, et néanmoins d’une brutalité sans nom dans l’intimité.





On subit aux côtés de Bénédicte Ombredanne ce cauchemar quotidien, pervers, innommable et d’autant plus révoltant qu’il est vécu comme quelque chose d’honteux. A travers l’histoire de cette femme attachante, cultivée, mais paralysées par ses peurs, il dénonce un tabou de notre société, celui de la violence faite aux femmes. Un roman qui nous bouscule, nous émeut et nous indigne, tout en nous invitant à ouvrir les yeux et à être davantage attentifs à ceux qui souffrent en silence. J’ai trouvé que l’écriture particulièrement vivante, agréable et fouillée de l’auteur rendait le texte d’autant plus poignant et percutant ! Un roman passionnant et parfaitement maîtrisé qui ne laissera personne indifférent !
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Sarah, Susanne et l'écrivain

Sarah, qui éprouve une lassitude dans son couple, prend contact avec un écrivain qu'elle apprécie, afin qu'il s'inspire de sa vie pour écrire un roman. Dans celui-ci, elle se dénommera Suzanne.

Alternent dans le livre des passages consacrés aux histoires des deux femmes, des histoires proches mais présentant néanmoins, pour que cela fonctionne sur le plan littéraire, de légères différences et variations. Le procédé de la mise en abyme, qui rappelle celui de L'amour et les forêts, est particulièrement efficient ici. Construit, autour de trois plans, celui de l'écrivain et de Sarah, ceux de Sarah et de Suzanne, il donne du relief et de la profondeur, organise la narration dans un subtil jeu de miroirs, et propose une réflexion sur la création artistique, sur le regard, sur le fait de voir et de se faire voir, sur la "pulsion scopique".

Car les deux protagonistes partagent un même intérêt pour la création artistique ; l'une ex-architecte crée de fabuleuses installations-jeux de lumière dans son jardin, l'autre dessine, s'essaye à la littérature, et se prend de passion pour un tableau religieux dans lequel elle s'absorbe totalement, et qu'elle absorbera d'ailleurs.

L'insatisfaction éprouvée par Sarah dans la relation avec son mari est le point de départ. Elle se sent délaissée, réalise qu'elle n'est pas propriétaire de leur maison à parité avec lui, et souhaite prendre de la distance pendant un certain temps pour remettre les choses à plat et le faire réfléchir. Hélas, les évènements ne prennent pas cette tournure et le piège se referme sur les deux femmes qui n'ont pas voulu voir la réalité en face, ont développé peu d'autonomie et se sont bercées d'illusions.

Réussi sur le plan formel, ce roman qui fourmille d'idées ingénieuses mais également d'invraisemblances, et dont le traitement de la thématique des relations conjugales toxiques est superficiel, me laisse, au final, assez dubitative.



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Comédies françaises

Voici surement une des critiques les plus compliquées qu’il me sera donné d’écrire…

En effet, cette lecture me laisse plus que mitigée et bien qu’ayant terminé ce livre depuis plusieurs jours, je peine à commencer ma critique…

Que dire d’un livre qui m’a fait éprouver des sentiments aussi différents et ambivalents qu’un vif intérêt ( au début ) et puis un profond ennui par la suite, me faisant même lire tout une partie en diagonale ( ce que j’appelle la lecture express )

Bon, je précise qu’avant de recevoir ce livre grâce à l’opération Masse Critique de Babelio et aux Editions Gallimard (encore merci à eux ), je ne connaissais pas du tout cet auteur qui n’en est cependant pas à son coup d’essai dans le paysage littéraire français. Ceci dit, je suis loin d’être une référence en littérature française, après tout, mon côté super dispersé et mon appétence pour les auteurs anglo-saxons n’arrangeant rien non plus…

Comme déjà évoqué précédemment, j’ai terminé ce livre il y a quelques jours déjà, et je peine déjà un peu à me rappeler son histoire. C’est dire qu’il ne me laissera pas une impression durable …

Si au début de ma lecture, j’ai bien accroché au style de l’auteur, j’ai assez vite changé d’avis.. Au bout d’un moment, cette écriture que je qualifiais de fluide s’est révélée pour moi trop répétitive et dans la surenchère… Bref, cela n’a pas arrangé mon intérêt pour cette histoire qui est allé en s’amenuisant…

En résumé, je ressors avec un sentiment vraiment mitigé, d’autant plus que le postulat de départ avait vraiment tout pour me plaire….





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Comédies françaises

En cette rentrée littéraire 2020

Eric

Reinhardt sort aux

Éditions

Gallimard ce roman

Comédies françaises.

Je ne connais pas du tout cet auteur, merci donc aux éditions Gallimard et à

Babelio de me permettre de faire connaissance de cet auteur.

Pour être honnête je n'ai pas spécialement aimé son style d'écriture, répétitions à outrance, redondance. Et pourtant le quatrième de couverture m'a attiré.

Pensez donc une enquête sur le pourquoi du comment la

France avait laissé échapper l'opportunité de la recherche sur le futur Internet.. Intéressant me suis je dis.

Le début du livre annonce la couleur, la rubrique nécrologique de notre héros !!!

Dimitri Margueritte. Jeune homme brillant, ayant fait d'excellentes études est un idéaliste rêveur,il est fantasque, recherche le beau dans tout ce qui l'entoure,la rencontre idéale qui lui apporterait le bonheur. Bon la réalité est souvent loin de nos rêves. On suit donc son parcours à travers ses études,son premier travail obtenu dans des circonstances légèrement saugrenues:

Consultant junior lobbying, ces chapitres là m'ont bien accrochés. Fluidité du style, intérêt du sujet et des magouilles en tout genre dans notre administration.

Puis nous nous retrouvons dans le monde de Max

Ernst artiste peintre dadaïste et

Jackson Pollock expressionniste abstrait tous deux célèbres de leur vivant. Pour celui ou celle qui comme moi n'a pas une culture très poussée sur le sujet ce fût un peu fouillis avec une certaine redondance d'énumérations et de répétitions de mots; plus les délires de Dimitri qui part dans ses fantasmes plus ou moins crus diront nous à connotation porno...

Bon j'ai lu ces passages en diagonales.

Puis à plus de la moitié du livre le sujet annoncé : l'évidente erreur de nos politiques français : refuser de continuer à financer les travaux de Louis Pouzin génial ingénieur informaticien, inventeur du datagramme et concepteur du premier réseau de paquets. Précurseur et visionnaire du futur internet que les américains s'empressèrent de développer. Grossière erreur d'appréciation pour l'avenir de notre pays..

J'aime bien quand j'apprend de mes lectures et là dans certains chapitres je dois dire que je me suis laissée emportée par l'écriture d'

Eric

Reinhard, c'est vif, dynamique, piquant,sarcastique et pertinent…

Par contre une bonne partie du livre part dans les méandres de l'esprit un peu à l'ouest de Dimitri, s'en est agaçant. Dommage car il y a des passages que j'ai pris grand plaisir à lire…

Merci encore pour cette masse critique privilégiée qui m'aura fait connaître un nouvel auteur.

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L'Amour et les Forêts

Quelle variété d'amours et de forêts on traverse dans ce drôle de livre d'Eric Reinhardt ! Sans parler des cafés, des hôpitaux psychiatriques, des instituts de beauté, des toilettes de TGV ou encore des mariages ratés...



Tant de variété qu'au final je ne sais pas vraiment si j'ai aimé ce livre ou pas. Voyez plutôt :

Chapitre 1, présentation du personnage principal, Bénédicte Ombredanne au nom prédestiné, dans une (longue) introduction (très) littéraire. Si longue et si littéraire que je me suis souvenue pourquoi je fuis souvent les auteurs Gallimard et leur style lourd et indigeste...

Chapitre 2, on rentre enfin dans le vif du sujet, on découvre la vie de Bénédicte et je m'amuse beaucoup quand elle s'installe dans son bureau pour draguer les Playmobils sur Meetic...

Chapitre 3, c'est le moment charnière du livre, fort, romantique, fou, sensuel, certainement trop beau pour être vrai mais remarquablement écrit et grisant à lire !

Chapitre 4, on replonge dans le glauque et le cloaque, c'est poisseux, agaçant, exaspérant de violence d'un côté et de passivité de l'autre, pas envie de continuer à lire, juste envie de vomir et de secouer Bénédicte pour qu'elle se tire...

Chapitre 5, ça devrait être pire, mais en fait c'est mieux parce que, quand on touche le fond, on remonte forcément... Et nous voilà partis pour un couplet de guimauve mièvre à grand renforts de gaufres, d'écriture et de confidences larmoyantes.

Chapitre 6, grand trou dans la narration pour préparer le gros rebondissent que tout le monde avait vu venir depuis le chapitre 1.

Chapitre 7, on va enfin avoir le fin mot de l'histoire, grâce à l'intervention d'un nouveau personnage aussi doux qu'énergique, très attachant, probablement mon préféré, mais d'abord l'auteur nous fait encore languir un peu avec ses délires tantriques lors d'un massage du visage. À nouveau, j'ai été très partagée : enchantée par la justesse et la qualité du récit, mais énervée par l'auto-sabotage de Bénédicte.

Chapitre 8, l'auteur ne voulait certainement pas terminer son ouvrage sur la note noire du chapitre 7, alors il a remis une couche de rose et d'amour, mais cette fois-ci on n'y croit plus du tout, ça fait vraiment trop...



Vous l'avez compris, l'auteur jongle sans cesse entre les points de vues, les histoires, les anticipations et les flashbacks, l'optimisme et le pessimisme, les mensonges et la vérité. C'est certainement une preuve de son grand talent, mais ça n'en reste pas moins troublant.



Challenge Atout Prix 2/xx.
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L'Amour et les Forêts

Je ne m’attendais pas à une histoire pareille ! La violence psychologique au sein du couple est un sujet que l’on rencontre moins souvent ou que l’on évoque peu. Quand on parle de violence conjugale, on pense généralement et plus spontanément à la violence physique.

Je me suis laissée emporter et convaincre par cette histoire bouleversante. J’avais lu auparavant quelques critiques où certains lecteurs ne comprenaient pas la soumission de Bénédicte et reprochaient à l’auteur une histoire un peu « tirée par les cheveux ». Peut-être n’ont-ils pas lu ce livre jusqu’à la fin ? Les derniers chapitres livrent à mon sens les raisons de cette servilité et de cet abandon.

J’ai trouvé dans cet ouvrage une analyse psychologique pertinente ainsi que beaucoup de sensibilité. J’ai partagé avec beaucoup d’émotion les épreuves de Bénédicte pour me laisser submerger page 328…

J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre ainsi que le style de l’auteur. Un grand merci Eric.



CHALLENGE ABC 2014-2015


Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Cendrillon

Palme d’or distribuée à ce roman pour son attente de lecture. Une libraire me l’avait conseillé. J’en ai parlé à une amie qui me l’a offert. Lu quelques pages et oublié. Il a suffit du confinement pour que je replonge dans ce petit pavé. La vie de quatre personnages hommes, dont l’auteur. Il semble que les autres soient des avatars. Grande richesse de texte. Pas facile de suivre le fil. Déroutant. Tour à tour captivant ou ennuyeux ou drôle selon les sujets : finance, obsession et vulgarité sexuelles, l’automne, cambrure des pieds, traders qui se foutent complètement des salariés alors qu’il est si facile de gagner des dolls (millions de dollars). De bons passages, mais au final trop c’est trop. Saturation jusqu’à l’écœurement de l’argent et du sexe comme dans les trois romans que j’ai lu de lui. Il n’y aura pas de quatrième.
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L'Amour et les Forêts



Bénédicte. Elle s’appelle Bénédicte Ombredanne. Très sensibilisée par l’écriture d’Eric Reinhardt et sans doute aussi quelque part, inconsciemment, par l’auteur comme si elle cherchait une sorte de bouée de sauvetage dans la vie, une sorte de confident.

Mais qui est-elle au fond ? Une femme parmi tant d’autres sans aucun doute, avec sa vie et les difficultés d’existence personnelles qui vont avec, sauf qu’un jour elle décide de le lui écrire, de lui dire tout le plaisir qu’elle ressent à le lire.

Eric Reinhardt, pourtant mille fois complimenté et même très respectueux de ses lecteurs et lectrices, perçu cette fois l’exception. Il n’avait pas à faire à une admiratrice de ses écrits comme il en recevait chaque jour les compliments, ceux-ci étaient cette fois formulés dans un style littéraire auquel il n’était pas habitué et qui avait suscité sa curiosité. Il décida alors de lui répondre sans imaginer une seconde la suite qui allait en découler.

De ce jour s’engagea entre eux un dialogue confidentiel qui ne cessa de les submerger.

Hors des péripéties de ce qui deviendra par correspondance une existence, en quelque sorte commune, on découvrira dans ce magnifique roman relatant du vécu de l’existence de Bénédicte, les affres de la vie d’une femme vivant avec ses enfants sous l’emprise féroce d’un mari possessif mentalement malade, ce dont il avait pourtant conscience sans pour autant pouvoir s’en défaire.

Poussée à l’extrême Bénédicte passera alors par tous les moyens qui allaient, au moins momentanément la soustraire de son calvaire quotidien.

Je ne suis pas ressortie indemne de ce roman. Cette lecture est éprouvante, le calvaire que subi Béatrice Ombredanne face à la cruauté mentale de son mari est parfois à la limite du supportable.

Ce livre est cependant pour l’instant le plus beau que j’ai lu parmi les nouveautés de la rentrée littéraire.

Un chef-d’oueuvre assurément, très justement couronné par le Renaudot des lycéens.

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L'Amour et les Forêts

Déçue. Et déçue d’être déçue. Les critiques assez unanimes m’avaient convaincue de tenter l’expérience (sauf l’un des chroniqueurs de France Inter dans Le masque et la plume, mais ça n’est pas un critère de choix pour moi, même si j’aime les écouter, et là, j’aurais dû).



Un auteur dont l’écriture est vantée et une histoire sombre de femme maltraitée : la rencontre était prometteuse. Mais non. Il m’a été impossible de croire à ce personnage, trop éparpillé, sans cohérence, à la fois dans sa façon de se présenter et dans ses propos (l’épouse, l’amante, la femme du web qui cherche une aventure, la confidente de l’écrivain, ou celle que sa soeur décrit, même si c’est voulu, sont trop disparates pour que l’on puisse accorder un crédit et faire de Bénédicte Ombredanne une héroïne crédible).



Une autre déception : les scènes érotiques auraient pu constituer un piment, et servir de cadre à une perversion supplémentaire, mais le luxe des détails techniques, auxquels on a droit deux fois, puisque l’une des méthodes de persécution du mari consiste à faire répéter inlassablement les scènes d’adultère dont Bénédicte s’est rendue coupable, est vraiment lourd (on finit par lire ces pages en diagonale).



Et pour clore ce florilège, on en reste aux faits : l’analyse reste extrêmement superficielle, alors que chaque personnage aurait pu être l’enjeu d’une étude psychologique approfondie, pour essayer de comprendre leurs dysfonctionnements.



Reste l’écriture, qui est certes sans reproche, mais ce n’est pas suffisant., malgré les multiples prix reçus
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La chambre des époux

On peut parler d’exercice de style, mise en abyme, roman gigogne (dommage pour les Matriochka !) mais ce livre ne m’a pas plu ! c’est rare quand je descends un roman, j’essaie toujours de trouver quelque chose qui rachète les éléments que je trouve insuffisants voire déplaisants…



Cela commençait plutôt bien : Eric se sert de la difficile expérience de son couple liée au cancer du sein développé par sa femme : il se transcende pour écrire « Cendrillon » pour lui insuffler de l’énergie. Cela pourrait être une belle histoire, mais le narrateur ne sait plus bien exprimer son ressenti, ses émotions, les difficultés sexuelles liées aux réactions à la chimio.



Il propose d’analyser plus profondément en projetant cela sur un couple qu’il invente pour en tirer un livre qu’il désire appeler « Une seule fleur » et nous présente un couple bis formé par Nicolas, chef d’orchestre et Mathilde avec la problématique du cancer avec une variante : Nicolas compose une symphonie « miraculeuse » selon le même principe que l’écriture du « Cendrillon » …



On pourrait penser que Nicolas-Eric éprouvait tellement d’empathie qu’il voulait endosser le rôle du sauveur devant une femme en détresse aux portes de la mort, l’entourant de tendresse, de présence…



On se retrouve très vite dans un « truc » malsain » avec un homme qui a une attirance pour les femmes en fin de vie, après un cancer, qui ont perdu leurs cheveux, comme d’autres peuvent être adeptes de la nécrophilie. On a droit à une séance plus porno qu’érotique, avec des allusions phalliques à peine déguisées : la baguette magique du chef d’orchestre, un sperme guerrier qui prolonge la vie de quelques semaines, comme si une femme en fin de vie avec des métastases pouvait avoir une vie sexuelle aussi « épanouie ».



A noter une conversation surréaliste entre Nicolas et son épouse quand il lui explique qu’il doit aller empêcher une autre femme de mourir…



Bref, j’ai terminé ce roman à la limite de la nausée, (j’ai vraiment trouvé ce type malsain, pervers, bref à vomir, plutôt normal quand on parle de chimio), et uniquement car je n’aime pas ne pas laisser une chance à l’auteur dont j’avais aimé « L’amour et les forêts » (j’avais même prévu de lire « Cendrillon » ) et en plus je n’aime pas l’autofiction.



C’est dommage car Eric Reinhardt distille quelques très belles phrases dans ce récit… On peut lire par exemple : « Il faudrait toujours se comporter, quelques que soient les circonstances, de manière à devenir nostalgiques. »



ou encore « Pourquoi vouloir vivre si c’est pour passer sa vie à avoir peur qu’elle ne n’interrompe ? » P 112



Voilà, j’ai craché mon venin ce qui est assez inhabituel mais rien ne vous empêche de le lire et de l’apprécier…
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L'Amour et les Forêts

Un livre passionnant et superbe.

Un vrai coup de coeur et pourtant les premières pages du livre m'ont un peu déroutée.

L'auteur nous conte cette histoire avec un langage très actuel, ce qui rend les personnages très contemporains alors que l'héroïne principale me semble plutôt romantique car agrégée de lettres, Bénédicte Ombredanne a une passion pour l'écrivain Villiers de l'Isle- Adam auquel elle a consacré son mémoire.

Déçu par son premier mariage, elle va épouser en secondes noces son ami d'enfance, personnage falot et tourmenté, au caractère très difficile. De cette union, ils auront deux enfants.

Ne voulant pas déflorer cette histoire, je me contenterai de souligner le dévouement et la générosité de Bénédicte totalement en contradiction avec l'étroitesse d'esprit et la méchanceté et la tyrannie son mari.

Les études de caractères sont remarquables.

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Sarah, Susanne et l'écrivain

Le prétexte d’une rémission de cancer du sein est-il une raison suffisante pour entrainer autant de péripéties dans une vie de femme ?



Je répondrai à cette question en fin de billet. Commençons par l’histoire et l’écriture.



Le décor du livre est une méli-mélo qui permet à l’écrivain d’appuyer ses dires entre les faits et les sentiments traversés tantôt par l’héroïne du roman, tantôt par ceux de la femme qui est à l’origine du roman. On flotte ainsi, et assez judicieusement pour brouiller régulièrement les pistes au lecteur, entre Sarah (disons l’authentique) et Susanne sa jumelle (disons, l’héroïne de roman).

Elles ont 44 ans toutes les deux, sont françaises mais pas localisées dans la même région, sont mariées et ont deux enfants. L’une est architecte, l’autre généalogiste, le mari est quant à lui avocat fiscaliste. La dernière donnée est d’autant plus intéressante qu’on verra que la découverte que l’héroïne va faire, est à l’origine de la décision qui va entrainer une multitudes de bouleversements et découvertes.

Quelques temps après la sortie du traitement de son cancer, Sarah/Susanne découvre effectivement que son mari détient, en gros et pour faire simple, 75% des capitaux acquis durant leur mariage. Elle n’a que peu de choix et décide d’agir ; elle choisit l’éloignement dans une maison un peu singulière.

Et c’est partie pour Reinhardt, il peut laisser voguer le roman. Il s'amuse à prendre des décisions à la place de ses héroïnes ; sont-elles crédibles ? Chaque lecteur jugera.

La fin mérite tout de même qu’on s’y cramponne. La preuve, je l’ai avalé en moins de deux jours.



L’écriture de Reinhardt est bien au rendez-vous, rien à en dire de neuf par rapport à ses précédents romans. Les thèmes sont très actuels et dans l’esprit du temps comme toujours chez Reinhardt. Le style en est un, c’est le sien. La langue est parfois un peu difficile mais accessible à tout un chacun.



J’en arrive à la réponse à ma question posée en début de billet. Elle est franche et directe : je ne le pense pas.

Qu’Eric Reinhardt ait croisé une femme ayant vécu un gros chamboulement à la sortie du tunnel qu’est le traitement d’un cancer, ça je le conçois. Qu’il aime à nous montrer qu’il apprécie la gente féminine, ça aussi je l’entends. Mais qu’il y mette autant d’artifices pour le mettre sous l’objet d’une rémission de cancer dans un roman, je ne suis pas certaine que beaucoup de femmes ayant traversé une telle épreuve adhèrent à ce livre. C’est un thème très bouleversant.

Pourquoi autant de doutes de ma part ? Peut-être simplement parce que j’ai fréquenté, pendant de très nombreuses années, des services dans lesquels on soignait ces femmes. Peut-être parce que j’ai été tellement touchée par leurs émotions, que je n’en suis pas encore assez remise. Et peut-être que, de fait, je ne suis pas la plus à même à garder assez de recul pour une appréciation sereine.
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Le système Victoria

“Je suis de la génération de l’amour porno”me disait mon jeune voisin.

Il a le même âge que David, qui a pour “principe de ne jamais revoir les femmes avec lesquelles (il s’était) accordé une relation sexuelle”.

Arrive Victoria et les résolutions de “Monsieur d’un soir" s'évanouissent.



Avec ce postulat, David n'apparaît pas sympathique, infidèle, prédateur sexuel d’une autre époque (le livre est paru en 2011).

Victoria ne l’est guère plus.



On progresse dans cette histoire qui, si elle n’est pas originale, fait parler avec justesse d’une femme qui vit sa sexulité sans entrave, sans limites et va au bout de ses désirs.

L’auteur fait passer l’intensité d’une liaison exacerbée rendue crédible, avec une première scène d’amour torride (cf. citation).



Eric Reinhardt allie pouvoir et séduction avec des transitions heurtées entre les activités sexuelles et les activités professionnelles.



C’est donc aussi un livre politique, né de l'opposition entre une D.R.H.d’une entreprise mondiale, ultra libérale et d’un homme de gauche, chef de travaux de la plus haute tour du monde.

L’auteur oscille entre ces deux conceptions, sans certitude sur la “bonne” vision du monde.



Dans ce type de roman, on s’interroge sur la part autobiographique et la part fantasmée que l’auteur met dans son personnage masculin.

Fantasmatique ou réaliste, David, en tout cas, bande à la moindre pensée érotique !



C’est amusant comme toutes les critiques négatives de ce roman sont moralisantes, laissant à penser que ces commentateurs mettent à distance l’outrage aux bonnes mœurs des protagonistes en rejetant leur propre part sombre.



J’ai aimé ce roman qui a de la caudalie ; il reste en mémoire après la dernière page et il est difficile de passer à un autre livre.

Il donne l’envie d’engager la discussion avec ses détracteurs.



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L'Amour et les Forêts

Il est rare que je sois aussi perplexe après une lecture. Tout d'abord, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le livre, cela n'a été possible qu'en abordant la lecture du second chapitre. J'ai ensuite été un peu surprise par les échanges, très crus, de la protagoniste principale du roman, lorsque celle-ci, tout à fait novice, s'inscrit sur un site de rencontres... et je suis encore plus septique lorsque en point d'orgue à ce premier contact sur Meetic, elle rencontre l'amant idéal, et que les sentiments sont réciproques, sincères et forts pour l'un et l'autre. Ce côté conte de fée, trop beau pour être vrai, j'ai du mal à y croire. Un tel coup de foudre me semble suspect, l'auteur a été trop vite en besogne. Ce qui me dérange aussi, c'est la noirceur de cette histoire et le comportement vraiment abject du mari de l'héroïne et de ses enfants. Et je suis surprise qu'après une tentative de suicide et une hospitalisation d'une quinzaine de jours, une femme réintègre son triste quotidien, dont le personnel médical n'est pas dupe, sans le moindre suivi psychologique ou par une assistante sociale. Les situations dramatiques s'enchaînent. Trop c'est trop! Et c'est tellement gros que je doute de la véracité d'un tel scenario catastrophe. Devant la perversité du mari, qui devrait être suivi par un psychiatre et interné, j'encourage la pauvre femme à ne pas se contenter de vivre virtuellement, mais au contraire à passer à l'acte pour rejoindre son bel et tendre amant (paré de toutes les qualités et toutes les vertus!).

J'ai trouvé ce livre sordide, mais malgré tout captivant, prenant fait et cause pour l'héroïne, et espérant de tout coeur pour elle une fin heureuse... et pour cela frisant à plusieurs reprises un désir très puissant de me faire hara kiri, tant ce livre est déprimant.
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L'Amour et les Forêts

J’invente une critique d’un roman où un auteur invente sa rencontre avec une femme qui tente d’inventer sa vie et lui raconte une histoire inventée.



Le quatrième de couverture promettait le « récit poignant d’une émancipation féminine », ce n’est pas ce que j’y ai trouvé. J’ai plutôt lu un incroyable récit d’une situation infernale et d’une lente destruction.



J’ai bien aimé certaines pages avec des idées sur la liberté et les joies de la vie dont il faut profiter. J’ai apprécié aussi certaines émotions, parfois poignantes, même si tout ne me semblait pas tout à fait crédible.



Par contre, j’ai parfois eu un peu de mal à m’y retrouver.



Pour moi, la façon de mettre l’auteur en scène, vient me rappeler que tout ce qui est raconté dans le roman n’est que pure invention.



Mais si tout est inventé, elle n’est pas amoureuse, ni harcelée. Elle n’existe pas, ni son mari, ni son amant. Pourquoi aurais-je de la peine pour elle?



Je referme le roman et je vais plutôt retrouver mon amant et me promener en forêt…

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L'Amour et les Forêts

L'amour et les forêts de Reinhardt est un véritable thriller psychologique dont je me suis souvenue longtemps après sa lecture tant il est effrayant et donne l'impression que chacun(e) de nous pourrait tomber sous la coupe d'une telle monstruosité. C'est l'histoire d'une femme enseignante, intellectuellement brillante, jalousée par un mari psychopathe, que l'on appelle de nos jours le "pervers narcissique", en abrégé le PN. Cette jalousie va entraîner chez le monstre des actes irréparables qui vont plonger son épouse dans un abîme profond, elle, si douée, si humaine, si empathique et tolérante. Il ne rate as une occasion de l'humilier au quotidien et sans relâche ; il réprouve toutes ses actions et ne manque pas une occasion de la dénigrer physiquement, alors que la réalité est toute autre. Dans l'intimité, par exemple , elle dégage selon lui des odeurs nauséabondes alors que la fiction montre qu'il n'en est rien. Elle serait une pure imbécile alors qu'elle est d'une intelligence remarquable. Je me souviens d'une scène, un jour écoutant une émission de radio traitant du PN, il se reconnait dans cette description et semble "sincèrement" s'en désoler tant pour lui que pour son entourage mais "Le demain j'arrête" ne survit pas à l'épreuve du temps, le harcèlement et le dénigrement de chaque instant recommence de plus belle. C'est l'incarnation d'un personnage malin, cruel, diabolique que l'on a sous les yeux, sans limite dans ses pulsions destructrices. le personnage du PN cruel est construit à merveille, s'attaquant à des proies bien sympathiques. L'épouse n'est plus que l'ombre d'elle-même. Elle va rencontrer un amant de passage, très sympathique au demeurant mais elle est rattrapée par son destin. le monstre guette, rôde, emprisonne et assoit son emprise sur la victime. le personnage de la victime est le pendant du monstre, il est lui aussi bien construit s'opposant à la cruauté et développant la compassion du lecteur versus la colère, la révolte qu'inspirent le diable. Les pulsions de mort vont triompher du vivant dans cette fiction. A force d'acharnement, le personnage féminin succombe à un cancer généralisée vivant en enfer, elle va se retirer sur la pointe des pieds, même sa famille ne peut la sauver du malheur.

Roman très fort, poignant terrorisant. On a peut-être tous rencontré des manipulateurs, peu sympathiques, des narcissiques égocentriques, mais des pervers type psychopathe, vampirisant l'être humain à ce point, le vidant de toute substance, souhaitons que l'on puisse y échapper "Courage, fuyons" et vite alors ! Pour certains, il existe réellement, pour d'autres non, il s'agit d'un personnage de fiction. L'existence d'un tel type de personnage fait débat.

En tout cas, le roman est oppressant, il dérange, interpelle, émeut, révolte, dans tous les cas, il ne laisse pas indifférent.

On peut se demander si ces personnages, au-delà de la fiction n'incarnent pas les travers de la société capitaliste actuelle symbolisant la lutte de l'intelligence, de la culture, de l'humain en bute à la destruction de l'être par une machine infernale que l'on ne peut arrêter et qui risque de triompher en anéantissant le vivant.
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L'Amour et les Forêts

Bien que le début soit un peu ardu, Eric REINHARDT, de part son écriture très dense et peu de chapitres nous fait vivre des moments intenses, forts, puissants par l’intermédiaire de Bénédicte OMBREDANNE, son personnage principal dans ce livre.

On est en apnée une bonne partie de l’histoire, on a la gorge serrée, on vit avec elle les affres qu’elle subit et ressent. On est submergé par les sentiments. Ils s’entrechoquent, se bousculent. On passe de la joie la plus intense, la plus jouissive, du bonheur absolu (sur un très court laps de temps, lors d’une journée féérique), au déchirement, à la honte, à la haine, à la violence, au viol de son intimité la plus profonde, à l’avilissement que rien n’arrêtera. Rien ne lui sera épargné. Elle boira la coupe jusqu’à la lie.

Ce livre s’adresse à toutes les femmes… Et aux hommes… Il dénonce la violence qui leur est faite et aux difficultés qu’elles rencontrent pour sortir de cette prison où elles sont enfermées. Je souhaite que beaucoup d’entre-elles puissent lire ce livre et que grâce à celui-ci, elles ne tombent pas dans cet enfer. Et à celles qui y sont déjà, qu’elles réussissent à sortir du marasme dans lequel elles vivent, avant qu’il ne soit trop tard.

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