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Critiques de Fabrice Humbert (429)
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Le monde n'existe pas

Réalité ou fiction ? Qui ne s'est jamais interrogé sur le contraste entre l'agitation du monde promulguée par les médias et le pas grand-chose de bien palpable dans sa vie de tous les jours ? Fabrice Humbert, à travers ce surprenant thriller, pousse avant tout le lecteur à réfléchir à la valeur des informations que lui inculquent à coups de massue les journalistes d'aujourd'hui, qu'il ne manque pas de bien caricaturer. Loin d'être pour la plupart d'entre eux de grands reporters aventuriers et transis de vérité, ils semblent plutôt se complaire dans la diffusion ad nauseam d'une actualité surjouée voire, comme cela pourrait être le cas dans ce récit, carrément mise en scène. Bien assis sur leurs chaises de bureau et armés des outils de l'intelligence artificielle, ils entretiennent l'animosité humaine ou nourrissent un peu plus les certitudes des adeptes des théories du complot…



Un très bon roman qui ne saurait laisser indifférent !
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Le monde n'existe pas

Alors voilà, j’ai été entraîné dans une histoire incroyablement possible de manipulation via les réseaux sociaux. Et j’ai été tellement retourné dans tous les sens que j’ai été bien contente d’en terminer.

Quand un homme, Adam, devenu journaliste ne croit pas en la culpabilité pour viol et meurtre de son seul ami de College, Ethan, que fait -il ? Il enquête et comme il est tenace dans cette petite et banale ville de Drysden, il va terriblement déranger l’ordre établi, le conformisme social. C’est comme si la ville voulait de ce meurtre glauque, de ce coupable là précisément. On voit le piège se refermer sur Adam. Une sorte de polar psychologique qui dénonce avec justesse l’emprise nauséabonde des réseaux sociaux. Virtuose mais oppressant.
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Le monde n'existe pas

Voici une lecture qui m'a décontenancé. Je ne m'attendais pas à ce voyage dans ce que le monde actuel offre de surnaturel. Qu'est-ce que la vérité, sur quoi se base un récit, qui suis-je, mon image, ma propre construction de mon corps, ce que les autres voient ou veulent voir de moi??? Autant d'interrogations qui servent de terreau à une intrigue digne de la *4ème dimension* des années '60.
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Le monde n'existe pas

Je n'ai tout simplement pas "accroché" à ce livre. Le début commence plutôt bien puis après ça part dans un questionnement perpétuel sur ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. Certaines réflexions sont vraiment intéressantes mais il n'y a pas spécialement d'enquête et l'intrigue n'est pas développée.

Même à la fin on ne sait ce qui est vrai ou pas, chacun pense ce qu'il veut.

Personnellement j'ai trouvé ce livre ennuyeux et sans grand intérêt.
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Le monde n'existe pas

Passionnant ouvrage que l’on peut lire sous deux angles différents :



l’histoire menée comme un thriller psychologique dans la ville de Drysden (Colorado). Au lycée Franklin, deux adolescents deviennent amis ; l’un d’eux, Ethan Shaw, capitaine de l’équipe de foot, doué pour tous les sports, est solaire, beau, attirant toutes les sympathies, séduisant toutes les filles, sorte de Robert Redford assez imperméable.,

L’autre, Christopher Mentel plus intellectuel est passe-muraille : blanc de peau, maigrichon, peu sûr de lui, objet d’indifférence mais aussi d’agressions en raison de son homosexualité, amoureux platonique d’Ethan



Quelques années plus tard, Christopher qui est aussi le narrateur, devient journaliste au New Yorker sous le nom d’Adam Vollmann et découvre sur les panneaux de Times Square le visage d’Ethan accusé de viol et de meurtre d’une adolescente.



Il retourne à Drysden pour officiellement faire un article à ce sujet, officieusement pour comprendre et sauver son ancien ami. Ce récit est en lui-même captivant avec une fin pour le moins surprenante.



Le 2e niveau étroitement imbriqué dans l’histoire est une interrogation sur l’existence du réel à la façon des poupées russes :

. Sur le plan Individuel le questionnement porte sur l’identité, la part d’invention de soi. En l’occurrence dans le roman : qui est le vrai Adam Vollman ? Qui est réellement Ethan Shaw ?, quels sont d’une façon générale les acteurs de ce livre, la mère de la victime, la femme d’Ethan ? Et par extension qui sommes-nous ?

. Familial : les familles rencontrées dans le cadre de l’enquête sont-elles ce qu’elle paraissent être ?

. Environnemental : Drysden est-elle cette ville américaine banale au sein de laquelle passe une autoroute avec son armurerie, cafés, pizzeria, son lac, ses montagnes ?

. Encore plus largement le monde qui nous est accessible à travers les récits historiques, d’actualité est-il le reflet de faits avérés ou est-il le produit des fictions inventées au gré des intérêts du moment, façon « 1984 » d’Orwell ?



Le livre pose des questions concernant cette réalité dont on doute de plus en plus au fur et à mesure du récit jusqu’au sentiment confus d’une manipulation totale de l’information qui nous est accessible, la réalité et la fiction se confondent d’une façon troublante.



Le point de vue de l’auteur est contenu dans le titre : le monde n’existe pas, il n’est que récits arrangés, triturés et parfois inventés.



Ce livre aux multiples facettes est passionnant et servi par un style qui a du souffle.
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Le monde n'existe pas

Adam Wollman, journaliste au New Yorker aperçoit un jour sur les écrans de Times Square le visage d’Ethan Shaw, accusé du viol et du meurtre d’une jeune fille de 16 ans d’origine mexicaine.



Pour Adam Wollman le nom d’Ethan Shaw ne lui est pas inconnu car ils se sont connus au collège de Drysden, petite ville américaine. Ethan était à l’époque le roi du lycée - beau et sportif, le seul à protéger Adam des autres lui l’adolescent solitaire et tourmenté.



Adam va ainsi convaincre son rédacteur en chef de mener l’enquête et retourner dans sa ville natale.



Le voila sur les traces des fantômes du passé, et ce territoire où le vrai et le faux s’entremêlent pour ne plus former qu’un seul et même élément.



Dans cette petite ville américaine, ou le racisme et l’homophobie semblent quasi intégrés dans les gènes de ses habitants, la moindre face news pourrait bien faire l’objet d’une fable passionnant toute l’Amérique



On avait découvert Fabrice Humbert avec L'origine de la Violence une histoire de secrets de famille avec pour toile de fond la deuxième guerre mondiale puis ensuite avec Comment vivre en héros » roman politique et philosophique ambitieux pour nous conter une vie française.



Avec son nouveau roman « Le monde n’existe pas » Fabrice Humbert prend le pari de déconcerter son lecteur avec une réflexion sur la puissance du récit, sur les techniques de la désinformation et cherche à démonter les mécanismes qui font qu' un récit imaginé peut devenir la réalité pour des millions de personnes.



Fabrice Humbert tire le fil délicat de son récit, construit comme un polar et nous invite à réfléchir sur le sens de la vérité et de la justice, et sujet très actuel sur la manipulation des masses.



Réflexion intelligente sur la société actuelle comme fabrique idéale des héros et ou de faux coupables, "Le monde n’existe pas" mélange les genres, entre l' -enquête à la Joël Dicker, fable fantastique à la David Lynch entre réalité et onirisme, chronique d’une vie provinciale américaine à la Raymond Carver .



Ce mélange des styles peut certes se faire parfois de façon un peu confuse et le dénouement semble par trop abrupt.



Mais oublions ces réserves pour apprécier comme il se doit un roman ambitieux et captivant qui finit d’asseoir Fabrice Humbert comme un romancier qui compte dans la littérature française contemporaine.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le monde n'existe pas

Lu d’une traite !



Au travers d’une enquête, Fabrice Humbert pose de vraies questions sur le lien entre réalité et vérité.

Quand le plus grand nombre croît en quelque chose, est-ce que cela devient la réalité, est-ce que cela en fait une vérité.

Partant de là, se pose le problème des réseaux sociaux et leurs « fake news », des manipulations possibles grâce à la promesse d’argent ou de célébrité (et qu’est-ce qui pousse à ce besoin de reconnaissance).

Une question non pas d’actualité, mais de société.



Sur la forme, j’ai apprécié le style: On ressent l’enlisement de l’enquête du narrateur, sans que cela devienne pesant. L’auteur arrive ensuite à faire émerger en nous les ressorts de l’enquête en même temps que le héros, des premières intuitions au dénouement final.



Bref une très belle découverte.

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Le monde n'existe pas

Je ne connaissais pas Fabrice Humbert avant de lire Le monde n’existe pas. Fabrice Humbert refuse de livrer son âge. Ses parents ont divorcé lorsqu’il avait 7 ans. Il a fait sa thèse de doctorat sur l’autobiographie. Il est professeur de lycée et rencontre le succès en 2009 avec son troisième roman, L’origine de la violence, un livre autofictionnel où le personnage central est un professeur de lycée...



Dans un pays meurtri par des massacres en série et dénués de sens dans plusieurs universités et lycées, Adam Vollmann, journaliste au New Yorker, voit s’afficher un soir sur les écrans de Times Square le portrait d’un homme recherché qu’il reconnaît : il s'agit d'Ethan Shaw, le bel Ethan, celui-là même qui, vingt ans auparavant, était la star du lycée, et son seul ami. Il est désormais accusé d’avoir violé et tué une jeune mexicaine de 16 ans, Clara Montes. Refusant de croire à sa culpabilité, Adam retourne à Drysden (Colorado), où ils se sont connus, pour mener l’enquête.



Un polar philosophique sous forme de mise en abîme qui s'attaque à la construction du récit au sein d'un récit et réfléchit à l’illusion fictionnelle. La réalité des faits se fragilise au fur et à mesure de l’enquête d'Adam Vollmann, ouvrant une scène paranoïaque où la notion de réalité vacille face aux théories du complot et à la surveillance universelle.



Une touche autofictionnelle, une touche philosophique avec des relents sartriens de la Nausée et de son personnage d’Antoine Roquentin, des accents tragiques et mythiques avec Œdipe et un fond paranoïaque autour des notions de vérité et de réalité, cela fait un peu beaucoup pour un même récit et j'ai eu du mal à en arriver à bout (ai-je été pris par la nausée ?). Les personnages sonnent creux, le récit est tantôt alambiqué tantôt simpliste (je pense à l'adolescence d’Adam Vollmann) et la trame est quelque peu cousue de fil blanc. Ça n’a pas pris pour moi !



Gaultier
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Le monde n'existe pas

Lorsque Adam Vollmann, journaliste au New Yorker, voit s'afficher un soir sur les écrans de Times Square le portrait d'un homme recherché de tous, il le reconnaît aussitôt : il s'agit d'Ethan Shaw. Le bel Ethan, qui vingt ans auparavant était la star du lycée et son seul ami, est accusé d'avoir violé et tué une jeune Mexicaine de seize ans. Ethan, était un être solaire et puissant, capitaine et meilleur joueur de l'équipe de foot locale il était aimé et admiré de tous et incarnait pour Adam l'idéal de ce qu'il n'était pas, lui, le chétif complexé et solitaire qui aimait les garçons. Ethan, son héros, était devenu son grand amour.



Adam refusant de croire à la culpabilité de son ancien ami va retourner enquêter à Drysden, petite ville morne du Colorado où ils se sont connus. Il refuse de voir son ancien ami livré à la vindicte populaire, selon lui cette affaire est idéale pour les médias avec des personnages idéaux, un bon américain au parcours exemplaire, une jeune fille innocente, un crime dans un petite ville tranquille... Pour lui, meurtre de Clara et fuite d'Ethan sont scénarisés pour fasciner le peuple américain transformant Ethan en un monstre bien loin de l'image qu'il a de son ami.



Mais à mesure qu'il va se confronter au passé, toutes ses certitudes vont vaciller...



Ce roman atypique, thriller entre fiction et réalité à l'époque des Fake News, nous propose une réflexion sur l'identité, sur la violence, sur la réalité et la fiction. Fabrice Humbert balade sans cesse le lecteur entre fiction et réalité au point qu'il nous est difficile de démêler le vrai du faux tout au long du récit. L'écriture est belle, la réflexion est intelligente mais les digressions trop nombreuses m'ont donné l'impression globale d'un roman très décousu et finalement assez bavard.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Le monde n'existe pas

❤2ème gros coup de cœur de cette rentrée littéraire

Ce roman débute par un fait divers dont le théâtre se situe à Drysden, ville résidentielle et morne du Colorado.

Clara Montes, jeune fille idéale, a été violée puis assassinée par Ethan Shaw, ex-star du lycée, un demi-dieu beau et solaire à l’époque. Celui-ci se cache désormais dans les montagnes surplombant la ville et les autorités sont à sa recherche.

Adam Vollmann qui était l’ami d’Ethan il y a 17 ans, est aujourd’hui journaliste au New Yorker. Il doute de cette histoire qui fait la une des télés du pays : l’Ethan qu’il a connu ne peut avoir commis ce crime odieux. Il décide de retourner à Drysden afin d’enquêter sur le traitement de cette affaire et sur l’affolement de la machine médiatique mais surtout, de tenter d’approcher la vérité.

C’est alors que le livre prend un virage plus sociologique qui résonne terriblement à l’époque des tweets, des fake news et autres chaînes d’info en continu (« ce ver immense et vorace »).

Et si le monde était une fiction qu’on nous raconte, un monde d’images et de représentations ?

Et si la réalité était le fruit du récit le plus convaincant ?

Et si le monde n’existait pas ?



Quand les écrans s’emparent de nos vies, que l’information est théâtralisée; quand le peuple attend de ses politiques qu’ils lui servent « un grand récit », « des formules magiques », les portes sont alors grandes ouvertes aux manipulations les plus terribles.

A travers les figures tutélaires d’Hemingway, de Garcia Marquez, d’Hitchcock ou encore d’Orson Welles, l’auteur s’interroge sur le travail de journaliste, le mélange des genres entre le récit d’une monde sur lequel on voudrait avoir prise et la part de fiction : le plafond de verre entre la réalité et la fiction serait-il sur le point d’exploser ? Il s’agit alors plus d’un terrible constat que d’une hypothétique dystopie.

Vertigineux et passionnant.
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L'origine de la violence

L’origine de la Violence est une véritable claque et pourtant… Pourtant, je suis étudiante en histoire. Pourtant, je suis passionnée par la seconde guerre mondiale. Pourtant, des centaines d’ouvrages historiques peuplent ma bibliothèque. Et pourtant, je me remets doucement de ce livre-là, tant j’ai été happée par cette intrigue.



D’abord, il convient, je pense, de parler un peu de ce titre. C’est une question presque existentielle, une quête perdue d’avance aurait pu rétorquer mon ancien professeur de philosophie, parfois un peu défaitiste, je vous l’accorde. Peut-on parvenir en une vie, à déceler les origines du Mal ? Pourtant, vous et moi avons étudié l’Histoire. Nous la connaissons, et les faits sont là. Une fois, l’un de mes professeurs à l’université disait que personne n’avait jamais compris dans sa famille, pourquoi il avait choisi l’histoire. C’est arrivé à beaucoup d’entre nous, de faire face à l’incompréhension. Pourquoi choisir le passé ? Pourquoi passer ses journées en compagnie de morts ? Pourquoi s’enorgueillir à étudier une discipline si violente ? Si pleine de haine… L’un des exemples qui revient le plus souvent, c’est bien évidemment la seconde guerre mondiale. Parce que c’est une guerre d’anéantissement qui passe par la déshumanisation, par le meurtre de millions de personnes, dans des camps. Dans des camps oui… « Les camps sont l’Homme. Entrer dans un camp, c’est pénétrer dans un délire glacé, dénué de toute autre signification que la destruction, la souffrance et la mort » ( P.99 ) Comment ? C’est souvent le seul mot qui nous vient à l’esprit, quand nous nous confrontons à toute l’horreur que cette période représente pour nous. Nous sommes les enfants d'après, ceux qui ont suivi ce temps qui semble s’être arrêté. Comme dans les forêts de Treblinka, en Pologne, ou aucun oiseau ne chante jamais.



C’est une réflexion intellectuelle mais surtout personnelle qu’entreprend le narrateur en quête d’une vérité. Et pas n’importe laquelle. Celle des Origines. Et, au cours de ce périple face à l’indicible, cette vérité se dote au départ d’une maigre silhouette, aperçue par le narrateur dans le Musée du camp de concentration de Buchenwald. Un jeune déporté apparaît derrière le corps d’un médecin nazi, prenant la pose… souriant face à l’objectif comme un cliché de famille, que l’on montrera au prochain dîner. Cette photographie obsède ce jeune professeur de français, qui se méfie des mots et préfère parler en chiffres quand il découvre ce qu’a été véritablement la seconde guerre mondiale. La ressemblance avec son père est tellement flagrante. Ils sont presque identiques… Je vais citer les mots de Richard Berry qui interprète le rôle d’Adrien Fabre dans le film éponyme : «  C’est fou les ressemblances hein... »

Parce que l’Origine de la Violence c’est aussi une histoire humaine qui entremêle passé et présent. C’est l’histoire d’une famille qui se tait, qui garde en elle un profond secret. Trois générations qui se succèdent. Marcel/David, Adrien et Nathan. Et quand on vit avec le silence depuis des générations, parler devient tout à coup sans importance puisqu’il faut savoir oublier. Et soudain cette silhouette aperçue sur un cliché devient un nom, un destin, une histoire… David Wagner est mort en 1942 dans un camp de concentration. Il est mort le jour du printemps, parce qu’il s’appelait Wagner et parce que d’autres êtres avaient choisi qu’il n’avait pas le droit d’exister. J’ai eu une affection toute particulière pour ce jeune homme de 25 ans, qui aura aimé passionnément comme on aime à cet âge-là avant de périr à Weimar. « Parce qu’il n’y avait plus de Paris, il n’y avait plus de David. Il n’y avait plus de rencontres – il était à Buchenwald. » Il y était…



J’ai été touchée par ces personnages, avec leurs secrets et leurs non-dits. Parce que la famille c’est aussi ça. On passe sous scellés le passé sans, se préoccuper de la douleur que l’on peut infliger. Le silence fait mal. «  Toutes les familles ont leurs secrets. Et ça n’empêche pas de vivre » déclare pourtant Marcel à son petit-fils.



Je voudrais en dire davantage mais, j’ai l’impression que c’est une histoire qu’il faut vivre pour pouvoir la comprendre véritablement. Et c’est en évoluant avec les mots de l’auteur que l’on se fait notre propre idée de l’origine de la violence.
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L'origine de la violence

Comment un livre est-il choisi plutôt qu’un autre ? Pour L’origine de la violence, la raison est toute simple : j’avais lu Comment vivre en héros de Fabrice Humbert , j’avais trouvé le propos ambitieux, j’avais aimé la plume et logiquement j’avais envie de lire d’autres titres de cet auteur. Je ne connaissais rien sur l’histoire, celle d’un jeune professeur, qui a l’occasion d’un voyage scolaire en Allemagne découvre dans le camp de Buchenwald la photo d’un détenu dont la ressemblance avec son propre père est frappante.



Le personnage principal aurait pu en rester là, ranger cette ressemblance étrange dans un coin de sa tête mais depuis qu’il est enfant, il sent une rage et une violence tapie en lui et cette découverte est pour lui l’occasion de s’interroger sur l’origine de la violence (celle de l’Homme et pas que la sienne), l’origine du Mal.



Question existentielle et quête personnelle se mêlent alors sans que l’auteur ne soit jamais ridicule (pourtant la situation de départ est tout de même très improbable). Même lorsqu’il décrit l’horreur des camps, il n’y a pas une fausse note.



J’ai cru un instant que L’origine de la violence allait devenir une sorte d’essai philosophique sur le Mal mais très vite j’ai plongé dans ce roman haletant avec la volonté de connaitre les secrets de famille du personnage principal.
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Comment vivre en héros ?

je ne connaissais pas du tout cet écrivain mais avoir entendu une très bonne critique par une émission littéraire, j'ai donc emprunté ce roman à la médiathèque.

J'ai lu ce roman car l'idée de départ m'a plu. Le fait que Tristan face le choix de ne pas défendre son entraineur qui se fait tabasser par des voyous dans le métro m'a questionné pour savoir vers où Fabrice Humbert voulait nous amener, nous lecteurs.

Je me suis beaucoup interrogée tout au long de ce roman. Qui est une ode sur les choix de notre vie, et les répercussions qu'ils peuvent avoir...........

C'est aussi une réflexion sur les vicissitudes de la vie, on ne peut pas refaire le passé, mais on peut au moins essayer d'améliorer le futur en tirant une leçon de nos erreurs passées.

J'ai finalement beaucoup aimé ce roman, qui se lit avec plaisir.
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L'origine de la violence

Cela faisait des années que je cherchais ce livre, il aura fallu attendre sa sortie au cinéma pour que je le trouve enfin en occasion.Le résumé m'attirait énormément, c'est le genre d'histoire qui me passionne.

Le style narratif est une merveille, bien qu'étant très facile à lire la narration est d'une grande finesse, j'avais envie de lire certains passages à voix haute. L'auteur a trouvé le ton juste; abordant des sujets très délicats, il parvient à ne pas sombrer dans le pathos. L'histoire tient la route, le suspense est bien présent, les personnages complexes et fascinants.L'auteur maîtrise le récit et nous entraîne dans une quête identitaire et philosophique.

C'est très réaliste et convaincant, j'ai cru lire une autobiographie alors qu'il s'agit d'une autofiction inspirée de faits réels.

J'ai apprécié son analyse de la violence (ndlr mon mémoire de M1 portait sur le pouvoir cathartique de la violence et la vengeance), nous partons dans des réflexions philosophiques, sociologiques, psychologiques, géopolitiques... L'analyse est complète et intelligente, l'auteur change de point de vue, nous montre qu'il y a plusieurs versions d'une même histoire, que tout n'est pas blanc, tout n'est pas noir.. Nous sommes touché par ce récit, l'utilisation du «je»nous entraîne encore un peu plus dans cette quête qui devient un peu la notre. La question de la transmission intergénérationnelle est très intéressante.

Ce livre d'une intelligence et d'une beauté étonnante plaire autant aux amateurs de romans historiques, de romans philosophiques, de secrets de famille... Une perle à mettre entre toutes les mains.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Superbe livre poignant et émouvant. Il nous replonge au cœur de ce tragique mois de janvier 2015, où la France a vécu l'horreur. Les citations et les textes que composent cet ouvrage sont magnifique. J'ai prit un immense plaisir à le lire, j'étais très ému... Je le conseille vraiment car il est incroyablement bien écrit. De plus tous les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo.
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L'origine de la violence

C’était bien parti…



Une photo, une ressemblance troublante, la découverte d’un secret…

Une chronique familiale mêlant lutte des classes et amours contrariées…

Des flashbacks sur une période riche et atroce de notre Histoire, la Seconde Guerre Mondiale.



Je ne suis ni philosophe, ni psy, ni essayiste et en tant que lecteur lambda ayant pourtant, je l’espère, un minimum de culture, l’auteur m’a perdue avec la seconde partie de ce roman.



Nous passons d’un récit sur un prisonnier de camp de concentration de la seconde guerre mondiale aux petites frappes de banlieue dans des salles de classe, à l’évocation d’un fait divers de séquestration avec tortures, au mal-être des profs… euh… j’ai raté un truc, là? Parce que relier ses événements en parlant de l’origine de la violence, comparer les exactions commises dans les camps de concentration au cours d’un conflit mondial ayant entraîné des millions de mort avec des petites bandes de dégénérés ayant manqué d’éducation et de cadres me paraît très maladroit!



À mon sens, faut choisir: écrire un roman sur les secrets de famille, le devoir de mémoire, avec de l’émotion, des références littéraires et historiques ou une dissert’ digressive sur le thème de la violence au travers des âges, ou une étude sociétale et sociale de la vieille Europe.

Or, au final, ce roman est, à mes yeux, une quête personnelle et égocentrique du personnage principal pour essayer d’expliquer, de justifier ou de se dédouaner de ses propres pulsions refoulées de violence, qui sont, au demeurant, bien inoffensives, ou pour éclaircir la froideur de ses liens avec sa famille.



Nous avons le portrait d’une famille normande, bourgeoise (apparemment l’auteur tient beaucoup à cette étiquette) où la notion de chef de famille et d’héritage est importante, au détriment de l’entente entre les membres de cette même famille… D’ailleurs les relations entre ces trois générations d’hommes (les femmes y sont absentes, malheureusement) ne sont guère approfondies, même avec les révélations sur l’existence de David Wagner.

Tout tourne trop autour de l’obsession de ce jeune prof pour le nazisme, au travers de ce grand-père interné, créant une atmosphère malsaine autour de cet homme bourgeois, qui va jusqu’à déménager en Allemagne et se mettre en couple avec la petite-fille d’un ancien SS…



L’auteur utilise un français littéraire académique, parfois soutenu. Et si ce style passe très bien dans la première partie, dans la seconde, avec le discours à la première personne, cette volonté de s’ancrer dans le milieu bourgeois, cette avalanche de références littéraires et historiques, cela rend le récit indigeste, ampoulé, redondant, lourd et laborieux.

Si je suis friande des références culturelles, je regrette qu’elles ne soient pas toujours intégrées totalement au récit romanesque. J’ai eu l’impression par moments, de passer d’une fiction à un guide touristique ou un cours d’Histoire.



Heureusement que la fin du roman, repositionnant l’histoire familiale autour de David Wagner, ce grand-père retrouvé, dans une ultime révélation, renoue avec la première partie, que j’ai beaucoup appréciée, de part cette enquête historique sur le camp de concentration de Buchenwald, porteuse du devoir de mémoire et de l’analyse du sadisme ayant le vent en poupe à cette époque.



Mais mon enthousiasme pour cette lecture s’est essoufflé au fil des pages: L’origine de la violence n’aura pas été le coup de cœur que j’espérais.
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Avant la chute

Cette histoire nous conte les conséquences du trafic de drogue international, aux différentes étapes de sa propagation. On voit donc successivement l'impact de la culture de la plante sur les familles colombiennes, la gestion difficile des cartels par la gouvernance mexicaine, et la résonance néfaste sur la vie de nos banlieues françaises.

Durant la lecture, on suit ces trois histoires comme une fiction tragique, jusqu'au moment où l'on s’aperçoit que la réalité n'est peut être pas si loin. A partir de là ce récit nous fait réfléchir, nous fait prendre conscience du drame qui est en train de se dérouler loin de nos yeux et des dommages collatéraux qui en résultent. Et finalement, la force de vivre de ces protagonistes reste le seul motif d'espoir avant la chute.

L'écriture de Fabrice Humbert est agréable, même si elle véhicule un message terriblement sombre.

Le texte partagé en trois parties est un peu déstabilisant et à chaque début de chapitre, il faut du temps pour réintégrer l'aventure en cours. Chacune d'entre elles, trop courte à mon avis, aurait mérité un développement individuel pour plus de profondeur.

Bonne lecture nécessaire d'un réel désespérant.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Avant la chute

"Avant la chute" est le roman du monde actuel, en chemin vers le chaos, mené par les rapports de pouvoir et de violence de quelques-uns sur le plus grand nombre.

Trois histoires donnent le reflet terrifiant d'un devenir funèbre : Norma et Sonia, deux soeurs colombiennes, sont chassées de leur terre par la guerre entre milices, cartels et armée. Devenues migrantes, elles cherchent à atteindre les Etats-Unis pour fuir l'insécurité d'un pays où règne la terreur. Fernando Urribal, dans son domaine mexicain, voit monter autour de lui les menaces des cartels avec lesquels il est prêt pourtant à négocier afin de garder son pouvoir et sa tranquillité. Dans une banlieue française, Naadir, tout jeune garçon rêveur et assoiffé de connaissance, assiste impuissant à la révolte de la cité et à sa mise sous contrôle par les gangs.

Ces trois fils narratifs nous jettent en pleine face la réalité crue, impitoyable, d'un monde où les choix deviennent brutalement impossibles pour ceux qui veulent préserver leur part d'humanité. La narration charrie, sans nuire aux intrigues, sans démonstration, une analyse géopolitique extrêmement fine et documentée. L'écriture épouse chaque histoire, chaque personnalité, et nous rend véritablement spectateurs impuissants des soubresauts de ce monde qui est le nôtre. C'est époustouflant de finesse, de maîtrise et d'intelligence. Et plus angoissant que le meilleur des thrillers !
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Eden Utopie

Chose extrêmement rare, je me suis emparée de ce livre sans en rien connaître, sur la seule foi de son auteur, dont j’avais beaucoup apprécié un précédent titre, La fortune de Sila. Le titre m’apparaissait en outre très prometteur...



Alors que je pensais lire un roman, je me suis assez vite aperçue que j’avais à faire à un récit autobiographique. Or cette méprise a un peu perturbé mon entrée dans le texte, puisque je n’étais pas là où je croyais être. Cela est moins anodin qu’on pourrait le penser, car la construction du texte est bien différente de ce qu’aurait été celle d’un roman. Cette remarque se justifie d’autant plus que l’auteur affirme à plusieurs reprise avoir d’abord songé à écrire une fiction à partir de son matériau - la vie des membres de sa famille et de la sienne propre traversant un siècle et s’inscrivant dans son histoire -, mais qu’ayant été insatisfait de ce qu’il avait produit, il a finalement préféré partir dans une autre direction.



A vrai dire, j’ai ressenti en tant que lectrice cette difficulté à appréhender son sujet. J’ai eu le sentiment de découvrir le premier état d’un texte, des notes, certes développées, qui se succédaient selon un ordre chronologique, mais sans réelle capacité de l’auteur à prendre de la distance avec les événements et les personnages, et, de ce fait, sans parvenir à leur donner vraiment sens. J’ai eu l’impression qu’il cherchait à appréhender l’histoire des années 70 et 80, en particulier les événements de 68 et les mouvements révolutionnaires armés qui sont nés ensuite en Europe, au travers de ce qu’en avaient vécu ses proches, mais sans arriver, pour ma part, à cerner s’il cherchait à comprendre la nature de ces mouvements ou bien s’il sondait la manière dont sa propre famille avait pu s’y trouvée mêlée. C’est donc un sentiment d’inachèvement qui ressort de ma lecture.



Le hasard m’a fait lire en quelques semaines trois œuvres de quadragénaires revenant sur leurs années de jeunesse. Les auteurs de ces trois oeuvres ont pourtant pris des partis différents. Dans Le bonheur national brut, François Roux choisissait la fiction en proposant un roman de facture très classique, mais néanmoins très plaisant, où l’on suivait les destinées de quatre amis sur trente ans; dans Un roman français, Frédéric Beigbeder prenait le parti d’un récit résolument autobiographique, écrit à la première personne, dans lequel tous les événements étaient vus à travers le prisme de sa personnalité, de sa sensibilité et son expérience personnelle. Il en résultait un texte plein de verve, dans lequel la sincérité le disputait à la pudeur, et auquel l’humour et l’autodérision apportaient la nécessaire distance qui assure le succès d’une telle entreprise.

Humbert choisit quant à lui de relater les événements d’un œil qu’il voudrait objectif, s’appuyant sur des lectures de témoignages, d’enquêtes journalistiques et de documents tel l’excellent Génération d’Hervé Hamon et Patrick Rotman qu’il cite à de nombreuses reprises, pour éclairer son sujet. Ce faisant, il s’est placé dans une position instable, étant à la fois acteur et observateur, qui dilue son texte. C’est bien dommage, car ce dernier est par bien des aspects intéressants.

Peut-être ne devrait-il pas renoncer à son projet de fiction et tenter d’écrire le roman qu’il avait initialement imaginé ?


Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Avant la chute

Alternances de situations avec pour fil rouge la drogue.



Après le meurtre de leur père, Sonia et Norma jeunes Colombiennes quittent la plantation de chanvre familiale avec l'espoir d'atteindre les Etats-Unis afin d'y trouver une vie meilleure.



Urribal, puissant sénateur Mexicain qui voudrait agir positivement pour son pays n'en reste pas moins bridé par la corruption des cartels de la drogue.



Nadir, petit Français surdoué vit dans une banlieue " chaude ".

Son assiduité aux études, pas vraiment de mise dans un milieu dealer, en fait la risée de son frère et de ses copains. Dans ce monde désaxé Il tente envers et contre tout de persévérer sur la voie de l'instruction pour réussir.





Trois histoires humaines sur fond de violence du monde actuel en Colombie au Mexique et ... même en France. " avant la chute " en fait un roman choral servi par une écriture forte et un ton tragique, à mon sens le meilleur de Fabrice Humbert

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