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Citations de Fiodor Dostoïevski (3100)


C'était un homme d'une cinquantaine d'années, d'une taille au-dessus de la moyenne, assez fort, avec des épaules larges et carrées, ce qui lui donnait l'air un peu courbé. Il était vêtu avec élégance et confort et ressemblait à un monsieur important. Il avait à la main une jolie canne dont il faisait sonner à chaque pas le trottoir, et portait des gants d'une remarquable fraîcheur. Son visage anguleux et large était assez agréable et son teint était frais, bien différent de celui des Pétersbourgeois. Ses cheveux, encore assez épais, étaient tout à fait blonds, avec à peine quelques poils blancs, et sa barbe épaisse et large, coupée carrée, était encore plus claire que ses cheveux. Ses yeux étaient bleus et son regard froid, fixe et songeur ; les lèvres vermeilles. C'était, d'une façon générale, un homme admirablement conservé et paraissant beaucoup plus jeune que son âge.

Troisième partie, Chapitre IV.
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– ...mais toi alors, puisque tu es si intelligent, qu’est-ce que tu fais là couché comme un sac ? Et on ne voit jamais la couleur de ton argent. Tu dis qu’avant tu donnais des leçons aux enfants ; pourquoi, à présent, ne fais-tu plus rien ?
– Je fais quelque chose, répondit Raskolnikov, sèchement et comme malgré lui.
– Quoi ?
– Un travail.
– Quel travail ?
– Je réfléchis
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J'ai mis en œuvre le moyen le plus puissant et le plus infaillible pour conquérir un cœur féminin, moyen qui jamais ne trompe et qui agit absolument sur tous sans la moindre exception. Ce moyen bien connu, c'est la flatterie. Il n'y a rien au monde de plus difficile que la franchise et rien de plus facile que la flatterie. Si la franchise comporte seulement une centième partie de note fausse, il y a aussitôt dissonance et, par suite, scandale. Au contraire, la flatterie, même si tout y est faux jusqu'à la dernière note, elle reste encore agréable et elle est écoutée non sans plaisir ; ce plaisir peut être grossier, il n'en est pas moins plaisir. Et, si grossière que soit la flatterie, on y trouvera certainement au moins une moitié de vérité. Et cela, pour tous les degrés de développement et pour toutes les catégories sociales.

Sixième partie, Chapitre IV.
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- Mais dites-moi encore une chose : comment peut-on distinguer ces hommes extraordinaires des ordinaires ? Est-ce qu'ils portent certains signes à leur naissance ? Je veux dire qu'il faudrait là plus de précisions, pour ainsi dire plus d'évidence extérieure : excusez chez moi l'inquiétude naturelle d'un homme pratique et bien-pensant, mais n'y aurait-il pas moyen d'instituer par exemple un certain vêtement, de leur faire porter quelque chose, des marques enfin ?... Parce que, vous en conviendrez, s'il se produit quelque ambiguïté, si un homme d'une catégorie s'imagine qu'il appartient à l'autre et se met à " supprimer tous les obstacles ", selon votre très heureuse expression, alors...
- Oh ! cela arrive très souvent. [...] Mais prenez en considération que l'erreur est possible uniquement de la part de la première catégorie, c'est-à-dire d'hommes " ordinaires" (comme je les ai nommés peut-être malheureusement). Malgré leur tendance innée à l'obéissance, en vertu d'un certain enjouement naturel qui n'est même pas refusé à la vache, un très grand nombre d'entre eux aiment se représenter comme des hommes d'avant-garde, des " destructeurs ", et prétendre à la " parole neuve ", et cela tout à fait sincèrement. Et en même temps, les hommes véritablement NEUFS, très souvent ils ne les remarquent pas, et même les méprisent comme des gens attardés et pensant bassement. Mais, selon moi, il ne peut pas y avoir là de danger grave et vous n'avez vraiment pas à vous en inquiéter, parce qu'ils ne vont jamais très loin.

Troisième partie, Chapitre V.
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C'est [...] dans les choses les plus simples que se laissent prendre précisément les gens les plus malins. Plus un homme est malin, et moins il soupçonne qu'on le prendra sur un point facile. C'est précisément sur ces points-là qu'il faut attraper les plus malins.

Troisième partie, Chapitre VI.
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{Une citation à méditer pour tout scientifique...}
La seule logique ne permet pas de sauter à pieds joints par-dessus la nature. La logique prévoit trois cas, quand il y en a un million. [...] Que voilà une solution facile du problème ! C'est séduisant de clarté, inutile de réfléchir ! Voilà l'essentiel : il n'y a pas à réfléchir ! Tout le mystère de la vie tient en deux feuilles d'imprimerie !

Troisième partie, Chapitre V.

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Quand on lui a demandé pourquoi il falsifiait les titres : " Tout le monde s'enrichit d'une façon ou de l'autre, eh bien, moi aussi, j'ai voulu m'enrichir plus vite. " Je ne me rappelle pas ses propres paroles, mais le sens est là : au plus vite, gratuitement, sans peine ! On s'est habitué à vivre sans rien faire, à profiter de l'aide des autres, à manger son pain tout mâché. Eh bien, l'heure grave a sonné : chacun montre enfin ce qu'il vaut...

Deuxième partie, Chapitre V.
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Fiodor Dostoïevski
Un homme ment-il lorsqu'il déclare ouvertement: «Je mens»?


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Tout meurt, tout, même les souvenirs ! ( ... ) même nos sentiments nobles, ils meurent. Après on devient raisonnable .
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Je marchais en chantant . Quand je suis heureux je fredonne toujours . C 'est je crois , l 'habitude des hommes qui , n 'ayant ni amis ni camarades , ne savent avec qui partager un moment de
joie .
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La souffrance et la douleur sont toujours obligatoires pour une vaste conscience et un cœur profond. Les hommes authentiquement grands doivent, il me semble, éprouver sur terre une grande tristesse.
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Il était une fois une commère, mais méchante méchante, et elle est morte. Elle n'a pas laissé la moindre vertu à sa mort. Les diables, donc, ils la prennent et la jettent dans un lac de flammes. Et son ange gardien, lui, il reste là, il se demande : qu'est-ce que je pourrais me rappeler comme vertu qu'elle aurait eue, pour le dire au bon Dieu ? Ça lui revient, et il Lui dit, au bon Dieu : Un jour, il dit, elle est allée arracher un petit oignon dans son potager et elle l'a donné à une mendiante. Et Dieu lui répond : Prends-le, Il lui dit, ce petit oignon, tends-le dans le lac, qu'elle s'accroche à lui et qu'elle essaie de se hisser, et si tu arrives à la sortir du lac, alors, qu'elle entre au paradis, mais si l'oignon casse, alors qu'elle reste, la commère, là où elle est. L'ange accourt vers la commère, il lui tend, cet oignon : tiens, il lui dit, commère, accroche-toi, je te tire de là. Et le voilà qui commence à tirer, lentement, et il l'a déjà presque tirée tout entière, mais, les autres pécheurs, dans le lac, quand ils l'ont vue, qu'elle est en train de se faire hisser dehors, ils se mettent tous à s'accrocher à elle, pour qu'on les hisse dehors, eux aussi, avec elle. Et la commère, elle était méchante, mais méchante, elle commence à agiter les jambes : « C'est moi qu'on tire, pas vous, il est à moi, le petit oignon, il est pas à vous ». Et elle n'avait pas dit ça que le petit oignon, il a cassé. Elle est retombée, la commère, dans le lac, et elle y brûle encore. Et l'ange, il a pleuré, et il est reparti (Troisième partie, Livre septième : ALIOCHA, Chapitre III : « Le petit oignon », p. 55).
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Parce que l'homme est bête, phénoménalement bête. C'est à dire, il est loin d'être bête, mais il est tellement ingrat que rien au monde ne l'est plus que lui.
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Des Grieux était comme tous les Français, c'est-à-dire aimable et gai, quand il le fallait et que cela lui servait à quelque chose, et incroyablement ennuyeux quand il n'y avait plus besoin d'être aimable et gai. Il est rare qu'un Français soit aimable de nature ; il est toujours aimable comme sur ordre, par calcul.
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La routine oblige un auteur à exposer au préalable l’âge, le grade, l’emploi et même le caractère des personnages qu’il met en scène ; mais comme beaucoup d’écrivains commencent leurs récits de cette façon, le conteur de la présente histoire, pour ne pas faire comme les autres, — et peut-être même, diront quelques-uns, par une présomption infinie, — se voit obligé d’entrer immédiatement en plein cœur de son sujet.
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A ce moment précis, je compris que j’étais un joueur. Mes mains tremblaient, ma tête bourdonnait. P 120
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J'ai déjà fait allusion à l'apparition chez nous de toute sorte de vilaines gens. Aux époques troubles ou de transition, des vilaines gens surgissent toujours et partout. Je ne parle pas de ceux qu'on appelle «l'avant-garde», qui se hâtent toujours de devancer tous les autres (c'est là leur principal souci) et qui ont un but, très souvent on ne peut plus stupide mais tout de même plus ou moins défini. Non, je ne parle que de racaille. En toute période de transition, on voit surgir cette racaille qui existe dans toute société et qui, elle, non seulement n'a aucun but mais est même dépourvue de toute trace d'idée et s'efforce uniquement d'exprimer l'inquiétude et l'impatience. Cependant, à son insu, cette canaille tombe presque toujours sous la coupe de la peine bande des «avancés» qui agissent dans un dessin déterminé, et c'est cette bande qui dirige toute cette poussière comme elle veut, pour peu qu'elle ne se compose pas elle-même de parfaits idiots ; ce qui au demeurant arrive aussi.
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Pour moi, les maisons aussi sont des connaissances. Quand je me promène, chacune a l'air de courir à ma rencontre dans la rue : elle me regarde de toute ses fenêtre et me dit, ou tout comme : « Bonjour ! Comment allez-vous ? Moi, je vais bien, Dieu merci ! Au mois de mai on va m'ajouter un étage. » Ou : « Comment allez-vous ? Demain on me met en réparation. » Ou : « J'ai failli brûler et j'ai eu bien peur », et autres semblables discours.

LES NUITS BLANCHES.
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Fiodor Dostoïevski
Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu.
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Mon cher, ceci m’exaspère depuis longtemps et c’est pour cela qu’il me faut de l’argent. Quand j’en aurai, sachez que je serai un homme de la plus grande originalité. Ce qu’il y a de plus vil et de plus odieux dans l’argent, c’est qu’il confère même des talents. Il en sera ainsi jusqu’à la consommation des siècles.
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