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Critiques de François Cheng (460)
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Quand reviennent les âmes errantes

Très grand livre de 155 pages.

Immense, lumineux, intemporel



Hymne à l'amitié, à l'aimanteté

Éblouissement, symbiose, fusion

Ode à la vie, à l'humanité

Ravissement, métamorphose, communion



Au détour d'un chant

Pour un court instant

Me voici éthéré

Ô beauté !



« Il n'y a plus de demeure, il n'y a plus que la Voie

Toute vie est à refaire

A refaire et à réinventer » p.154



« Il y a chez moi l'élan, le désir, mais il s'agit de se taire et d'admirer, il s'agit d'adorer en silence. » p.31
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Suite orphique



En quatre mouvements, François Cheng , toujours aussi inspiré à quatre-vingt treize ans, nous offre cette suite orphique, composée de quatrains, une forme poétique qu'il affectionne, déjà utilisée par exemple dans le recueil" Enfin le royaume".



La dédicace émouvante à sa mère donne un éclairage particulier à la première partie, intitulée " aux vivants et aux morts", où le mythe d'Orphée est très présent :



" La mort n'efface rien; Orphée persistera

A se retourner, tirant de l'ombre l'aimée"



Dans cette chaîne d'instants que constitue l'oeuvre symphonique créée, mon mouvement préféré est le deuxième, le plus long d'ailleurs, dédié " À la vie d'ici". S'y exalte sa relation profonde à la nature, tout en spiritualité :



" Soudainement s'installe le silence: oiseaux

À flanc de roseaux, abeilles le long des treilles.

L'homme, lui, se tient coi; monte alors du sol

Un chant, tacite entente des âmes en éveil."



Lire François Cheng, c'est vivre un moment unique, à la fois apaisant et vivifiant. Grâce à ses mots, " la vraie vie, en un éclair, dévoile sa splendeur'. Un élan poétique de toute beauté.
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Enfin le royaume

Je viens de terminer la lecture de ce recueil de poésies. François Cheng est un magicien, véritable passeur entre la culture française et la culture chinoise. On retrouve dans ces quatrains tout ce qui fait le charme et la profondeur de la poésie chinoise ancienne. La pensée taoïste se retrouve souvent sous la plume de l'auteur. Les notions de nature, de ciel, de terre, d'univers… accompagnent un certain romantisme français. L'amour est également présent, mais un amour englobant. On sent le temps qui passe, l'impermanence de toute chose. L'humanité aussi bien sûr, au même titre que le reste du vivant, y a sa place. En fait, cette poésie replace l'humain dans l'univers et nous invite à voir ou ressentir « l'invisible, l'indicible » qui nous entoure. Une poésie qui nous interroge sur nous-même. Vous aurez compris que je suis très réceptif et sensible à la poésie de François Cheng.
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Quand reviennent les âmes errantes

Un livre empli de douce poésie , de phrases magiques sur l'amitié , l'amour , la passion .

L'auteur oppose les épreuves vécues par le peuple dans cette Chine du troisième siècle avant JC et la force mentale des hommes qui leur permet de transcender toutes les épreuves terrestres .

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De l'âme

L’âme… Celle qui définit le plus profond de notre être.

Unique, précieuse, omniprésente, façonnée, intime, riche, évidente, complexe, complète, elle anime chaque être vivant de son Essence-Ciel.

Elle paraît si inaccessible à ceux qui, comme moi, sont encombrés d’occupations, de questionnements, de stress et d’inquiétudes. Mais elle se laisse si facilement trouver quand on prend la peine de faire silence et de la laisser s’exprimer.

Et là, elle nous offre tout : la redécouverte de la richesse de notre personne, la quiétude d’un repos, le sourire d’un visage, la profondeur d’un regard, l’accès au ciel.



François Cheng, à travers ces lettres à une amie, redit tout cela avec beaucoup de talent, de pudeur, d’humilité, de tendresse, de conviction. Et ça fait du bien.

Il n’hésite pas à citer Simone Veil, à chercher des sources dans les religions et philosophies, à interroger son amie et de nombreux penseurs.



L’âme… Celle qui nous donne le souffle de vie, celle sans qui nous ne sommes pas nous, celle qui touche les personnes qui nous rencontrent.

Celle qui nous rend pleinement vivants !



Une lecture méditative que je vous conseille vivement, parfaite pour ce temps d’été, souvent temps de ressourcement, de repos, d’introspection.



Un magnifique coup de coeur ! Un magnifique sentiment d'âme !
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L'éternité n'est pas de trop

Quel beau livre , hors du temps, hors de l'époque !

Comme dit dans plusieurs billets, le temps s'arrête à la première page , on se doute que l'action va s'éterniser.

On est au XVII ème siècle et l'empire Ming ne va pas tarder à péricliter. La confusion absolue règne en Chine. Dao Sheng a été banni de son lieu et condamné à l'exil. Il s'échappe et erre .Il en profite pour apprendre la médecine et s'initie au taoïsme. Pourtant , il ne peut oublier le regard de Lan-Ying, promise au seigneur Zhao. Trente ans plus tard, il part à sa rencontre.



L'auteur s'est inspiré d'un manuscrit ( "récit de l'homme de la montagne") pour écrire son roman. Il nous livre tout d'abord un vision de l'amour, sublimé par la distance entre les protagonistes. Le texte est à la hauteur de la pureté des amoureux, "la caresse du cœur est préférable à celle de l'épiderme ."

Comme François Cheng le note dans la préface, c'est aussi l'arrivée des premiers jésuites en Chine, qui prendront une part importante à la cours des Ming puis des Qing, important la religion chrétienne mais aussi les techniques de calculs alors en vigueur en Europe.

Ce livre nous plonge donc tout en douceur dans une époque trouble de l'histoire de la Chine , mais ne le sont elles pas toutes ?, à travers une formidable histoire d'amour, dont le platonisme est bluffant.

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Le long d'un amour

Que c’est bon de savoir que quelqu’un vous veut du bien. Non non, je ne parle pas de François Cheng mais de la personne qui m’a offert "Le long d’un amour". Quand quelqu’un vous offre un Cheng c’est qu’il vous veut du bien, alors mille mercis.



Pour tout vous dire, François Cheng, je ne connaissais que de nom ou à travers quelques billets ou citations lus ici. Deux ou trois bouquins de lui présents chez moi auxquels je ne me suis jamais intéressé au grand regret d’une bretonne qui a bien médité cinq fois sur mon désintérêt.

Méditer, c’est peut être ça qui m’a toujours fait reculer. C’est que le spirituel et moi on s’est certainement croisés un jour mais on ne s’est pas reconnus. Des rendez vous manqués, des aprioris, des mauvais souvenirs de bouddhistes (surtout une, genre miss tic…) qui vendaient de la tolérance sans avoir un seul échantillon sur eux, bref de basique convaincu (oui en un seul mot) je suis devenu en plus un basique par réaction, par opposition tout en respectant les croyances des uns et des autres bien sur.



Pas simple d’exprimer mon ressenti après cette lecture, ou plutôt après ces lectures. J’ai mis du temps à lire, un texte ou deux de temps en temps à laisser infuser juste pour voir si un écho même lointain me revenait. Pas forcément bon signe quand on sait que je serais plutôt gourmand quand il s’agit de ressenti, que j’en voudrais toujours plus quitte à recommencer le bouquin à peine terminé, pour ne pas quitter un certain état de grâce quand j’ai été touché. Là, j’avoue avoir souvent attendu en vain alors j’ai relu, plusieurs fois et certains textes m’ont chuchoté deux trois trucs. Que m’ont-ils dit? Aucune idée, c’était dit beaucoup trop bas, juste un ressenti sans explication comme parfois en poésie. Une belle sensation.

Malheureusement, la plupart des textes m’ont laissé dehors. Le tao, le mystique et tous leurs produits dérivés font évoluer beaucoup de monde vers un chemin auquel j’aspire aussi mais mes balises se manifestent différemment.

Ce n’était peut être pas encore le moment pour moi d’aborder ces messages sous la forme poétique.

Ce n’était peut être pas non plus le bon moment tout court puisque je viens d’abandonner un bouquin pour la première fois depuis que je suis ici.

Pour ce qui est de la poésie, les amateurs y trouveront chaussure à leur pied au détour d’une page ou d’une autre même si parfois l’écriture semble s’éloigner de l’aventure pour aller vers la facilité. J’avoue que cette impression est peut être due à mon "basic instinct", pas toujours facile d’être objectif.



"Le long d’un amour", je le relirai, un jour, plus tard, parce qu’un cadeau comme celui là est un signe. Il ne me reste plus qu’à apprendre ce langage.

Encore mille mercis.

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Le Dit de Tianyi





Je ne connaissais de François Cheng que le merveilleux poète, dont j’aime tant la sérénité, et dont je partage le sentiment, très taoïste, de l’unicité de l’Univers, des liens qui relient tout ce qui le constitue, objets inanimés et êtres vivants.



Une de mes proches m’a prêté ce livre qu’elle considère comme un chef-d’œuvre.



Je sors de la lecture de ce dernier, à la fois bouleversé et émerveillé, avec un sentiment de plénitude incroyable.

Est-ce cela un chef-d’œuvre littéraire? Un livre aux multiples facettes, qui vous emmène dans de multiples directions, qui vous inspire une infinité de réflexions, de sensations, qui vous fait voir l’être humain dans ce qu’il a de plus abject et dans ce qu’il a de plus beau, qui vous fait comprendre que, sans ces deux dimensions que sont l’Art et l’Amour, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue.

En tout cas, le dit de Tianyi, c’est tout cela.



Dans sa préface, François Cheng nous explique qu’il a connu Tianyi alors que celui-ci était à Paris au début des années 1950, et qu’il le retrouva bien plus tard, suite à une lettre que ce dernier lui avait écrite en 1982, enfermé en Chine dans un asile. Cette rencontre lui permit de recevoir, de la part de Tianyi, une pile considérable de feuillets, et surtout d’écouter et de noter, durant de nombreux jours, le récit, souvent décousu, de son extraordinaire vie. Revenu en France, et après une longue période d’une grave maladie, il entreprend d’en construire un récit en français.

Je ne peux m’empêcher de citer la fin de cette préface, un paragraphe admirable:

« Avant que tout ne soit perdu, avant que le siècle ne se termine (le livre est publié en 1998), quelqu’un, du fond de l’insondable argile, a tout de même réussi, par la seule vertu de la parole, à faire don des trésors amassés le long d’une vie «emplie de fureurs et de saveurs ».



C’est donc le récit d’une vie, recréé par le miracle de l’écriture de François Cheng, un récit poignant magnifié par une vision philosophique et poétique du monde.



Le récit est impeccablement construit en trois parties:



- d’abord « les années d’apprentissage », enfance, avec son lot de douleurs (mort de la petite sœur, mort du père), de tracas familiaux, mais aussi de joies, telle cette merveilleuse ascension du mont Lu avec son père, puis adolescence, éveil de sa vocation de peintre et surtout la découverte foudroyante à la fois de l’amour et l’amitié, par la rencontre de Yumei, « l’Amante » et de Huolang, « l’Ami ».

- et puis, le séjour à Paris juste après la deuxième guerre mondiale, Tianyi ayant bénéficié d’une bourse pour étudier la peinture en France, la rencontre de « l’art occidental », et l’amour de Véronique, la musicienne.

- et enfin, le retour précipité en Chine, suite à l’annonce par Yumei de la mort de Haolang, information qui se révélera plus tard comme erronée. Et l’ interminable suite de souffrances liées au sort des intellectuels dans la Chine communiste ainsi qu’au suicide de Yumei. Mais les retrouvailles avec l’Ami, Haolang, dans un camp de « travail » en Sibérie., jusqu’à une fin tragique.



Mais surtout, le récit est, par delà les moments de souffrance et de cruauté insoutenables, d’une merveilleuse poésie et d’une intense profondeur psychologique et philosophique.



Dès le début, les descriptions de la nature, notamment des nuages, sont des merveilles. Tout au long de la narration, et même dans les conditions extrêmes de la Sibérie, le lecteur est transporté par la beauté de la nature: êtres vivants, arbres, rochers, ciels, par le rythme des jours et des saisons.



Et puis, l’analyse du comportement des êtres humains est d’une extraordinaire acuité, qu’il s’agisse des pauvres ou des riches, des compagnons d’infortune dans les camps, des subalternes ou du « Chef » (ainsi est qualifié Mao Tse-Toung par Tianyi), et même des parisiens qui prétendent tout connaître de la Chine. Toutes et tous, en quelques phrases, sont ramenés à ce qui les anime, à leurs moteurs existentiels, parfois de façon impitoyable, souvent avec une grande empathie.



Et enfin, les réflexions sur l’amour, l’amitié, la vie et la mort, l’Art, l’Univers, les êtres animés et inanimés, le temps, sont innombrables et si profondes, au point que, comme tous les grands livres, (ainsi en est il par exemple de A la Recherche du Temps perdu ou de Guerre et Paix, des romans de Kundera, de ceux de Woolf, …) ce livre vous invite au questionnement sur notre vie, sur la vie des humains, sur notre rapport aux autres et au monde. Et donc, un livre qui vous semble important à relire et relire.



Et il y aurait tant d’autres choses à dire sur ce livre, par exemple sur ce qu’il dit de la poésie chinoise, sur l’analyse des peintres européens, etc..

Une incroyable richesse de « trésors amassés » comme l’écrit l’auteur dans sa préface.





Une petite digression pour finir.



L'Académie Française, créée il y a bien longtemps par le terrible Cardinal de Richelieu, a souvent été critiquée pour son passéisme, son immobilisme, sa misogynie. C’est vrai qu’on n’y trouve pas beaucoup de femmes, alors que tant parmi celles-ci l’auraient mérité ou le méritent.

Mais, quand même, on peut se réjouir, dans le contexte ambiant, qu’elle ait accueilli bien des « étrangers » et de tous horizons, qui font honneur à notre langue et nous ouvrent d’autres horizons, parmi lesquels il y a justement le chinois François Cheng aux côtés (par ordre alphabétique) du belge Antoine Compagnon, du britannique Michael Edwards, de l’haïtien Dany Laferrière, du libanais Amin Maalouf, du russe Andreï Makine, du (controversé) péruvien Mario Vargas Llosa, et de l’italien Maurizio Serra.

En ce qui concerne François Cheng, je trouve qu’il nous fait comprendre, entre autres, la vision du monde de la philosophie chinoise et ce qu’elle peut apporter aux matérialistes occidentaux que nous sommes, ne serait-ce qu’en ce qui concerne notre rapport à la nature. Malheureusement, on peut se dire que le totalitarisme dans lequel vit la Chine a anéanti ces valeurs. Renaîtront-elles un jour? Ce serait bien pour notre humanité toute entière.







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Poésie chinoise

Magique et superbe ! François Cheng nous fait découvrir un choix de poésies chinoises de l'époque Tang. Mon amie vient de m'offrir ce livre en ne se doutant certainement pas à quel point il me réjouirait. Effectivement, Li Po, Du Fu ou Wang Wei, pour ne citer qu'eux, emplissent mon âme d'harmonie et de sérénité. Leurs poèmes sont inspirés de taoïsme, de bouddhisme ou de confucianisme. La dynastie Tang, c'est la grande époque de la poésie chinoise comme nous l'explique François Cheng. Ces textes me servent déjà de support de méditation. De plus les très belles calligraphies de Fabienne Verdier viennent réhausser l'intensité du texte. Du très grand art. A parcourir sans relâche pour s'en imprégner.

Merci, ma très chère Sophie.
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La vraie gloire est ici

François Cheng voue aux mots une passion sincère. Dans ce petit livre délicat, son goût inconditionnel pour la vie s'exprime. Au détour d'un jardin, dans l'intimité d'une chambre, son vers s'imprègne de l'émotion présente. Se délectant des plaisirs fugaces, appréhendant l'immensité de l'espace, la profondeur d'une voix.



Le vers se veut mystérieux, hermétique parfois abscons mais toujours la grâce demeure et jamais ne se meurt. Le poète magique des ombres révèle ainsi sa véritable candeur.
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La vraie gloire est ici

Poésie de l'attente et de la fusion, comme ces aquarelles délicates et intenses de Zao Wu Ki.

Pivoines ouvertes sous la pluie, tortue prophétique dans un jardin, bleu des yeux , des mers et des rêves, galet lové dans une paume fraîche :François Cheng capte des images, en fait des signes qui s'impriment à l'encre de Chine sur le papier blanc de nos âmes.
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Cinq méditations sur la mort

Avec ces cinq méditations, François Cheng nous propose de réfléchir avec lui sur notre condition de mortel. Le sujet ne prête pas idéalement à la joie mais au fil des pages tout commence à se délier tout en douceur. Dans un style abordable, une écriture simple, poétique, l'auteur nous guide vers des pensées d'une profondeur puisées au carrefour de traditions occidentales et orientales. Agrémenté de nombreuses citations et références empruntées à de grands penseurs et d'écrivains cet ouvrage et à mettre entre toutes les mains.

Un livre majeur à lire et à relire, au pied d'un arbre dans cette nature dont nous sommes toutes et tous une partie intégrante. Et nous tous qui aimons tant les livres, que seraient-ils sans une fin, quelle qu'elle soit. Une fois refermés, parfois avec regrets, ne continuent-ils pas à vivre en nous?
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À l'orient de tout

Ce recueil est composé en fait de 5 anciens recueils rassemblés ici. Je ne me lasse pas de cette poésie. J'y retrouve les thèmes qui me sont chers : l'instant présent, notre lien avec la nature, le minéral et le vivant, avec l'univers, l'amour universel… J'ai l'impression de me retrouver dans un paysage de montagnes embrumées d'une peinture chinoise. Ce lien que l'auteur entretien avec le Tao et le bouddhisme se retrouve dans chacune de ces poésies. Comme dans ses romans, François Cheng, grand amoureux de la langue française ne peut se départir de ses ascendances chinoises. C'est le mariage entre ces deux cultures que j'apprécie. Que dire de plus ? Ah si ! La préface de André Velter nous éclaire de manière plus analytique sur cette poésie. La lire augmente notre compréhension de ces textes. Une dernière chose : la citation de Qing-deng sur les 3 montagnes est remarquablement éloquente quant à la perception du monde dans la spiritualité chinoise ancienne. L'important est de ne faire qu'Un avec l'objet, ici la poésie. Communier avec le monde, non le dominer. C'est pourquoi il faut lire cette poésie, entre autre chose, comme si nous ne formions qu'un seul élément, le lecteur et le poème afin de ne plus être dans la dualité. Et cela est valable pour tous ce que nous percevons avec nos sens. La vision du monde qui nous est ainsi offerte en est complètement changée. Je vous laisse essayer.
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Le Dit de Tianyi

L’auteur nous relate la vie du peintre Tianyi, de son plus jeune âge à sa mort. Très vite, Tianyi comprend qu’il vivra sa vie dans le corps d’un autre. Son âme l’a quitté.

Très jeune, il est marqué par la disparition de sa petite sœur. Ses parents décident de partir vivre à la campagne mais déjà, le papa présente des problèmes respiratoires et décède plus tard. Tianyi et sa mère rejoignent leur famille, la maison des oncles où il rencontre Yumei qu’il surnomme l’Amante. Il est fasciné par elle. Tianyi doit fréquenter l’enseignement public vu les moyens restreints de sa maman. Il rencontre Haolang qui sera l’ami de toujours. Avec Yumei, ils vont former un trio d’inséparables mais qui se perdront de vue un certain temps pour des raisons amoureuses.

Difficile de résumer ce livre tellement riche. La vie vécue (ou plutôt subie) par les Chinois pendant ces années où l’Empereur fait subir sa loi, est rude et injuste. En tant que lecteur, on fait le grand écart entre la gentillesse des Chinois, les moments paisibles dans une magnifique campagne boisée ou le long d’un fleuve et le moment où Mao vient au pouvoir. Période terrible, période de dénonciation, de méfiance, de violence,… L’horreur de ces camps, les comportements inhumains de jeunes Maoïstes, autant de passages émotionnellement éprouvants. Comment peut-on s’habituer à cette barbarie ?

Mais malgré tous les atouts de ce livre (une histoire personnelle au sein de la grande Histoire de la Chine, la poésie de l’écriture, le voyage au sein des campagnes vraiment bien décrites,…), je n’ai pas réussi à complètement m’immerger dans ce livre et me suis parfois ennuyée. Pourquoi ? Je ne le sais pas. La seule chose qui m’a réellement irritée, c’est la résignation de Tianyi. Il accepte tout comme une fatalité. Il se résigne, se sacrifie,…

En bref, ce livre raconte l’histoire de la Chine, l’histoire d’un homme et enfin, l’histoire d’une belle amitié entre le trio formé par Yumei, Haolang et Tianyi. Belle lecture !

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Cinq méditations sur la beauté

Un très bel exposé sur la beauté enrichi par la pensée chinoise qui alimente la réflexion sur ce thème. J’aime ces définitions de la beauté que propose l’auteur « la vrai beauté est celle qui va dans le sens de la Voie étant entendu que la Voie n’est autre que l’irrésistible marche vers la vie ouverte, autrement dit un principe de vie qui maintient ouvertes toutes ses promesses » et « la beauté est quelque chose de virtuellement là, depuis toujours là, un désir qui jaillit de l’intérieur des êtres, ou de L’Être, telle une fontaine inépuisable qui, plus que figure anonyme et isolée, se manifeste comme présence rayonnante et reliante, laquelle incite à l’acquiescement, à l‘interaction, à la transfiguration ». Elles mettent l’accent sur le processus évolutif suscité par la beauté. Il est beaucoup question aussi de la perception de cette beauté allant de son expression formelle à son aspect subtil et démontrant son universalité. La beauté est inhérente à la vie, sa perception elle, est subjective car dépend de la sensibilité de l’observateur. Toutefois il semble que dans le cas de cette qualité, le niveau vibratoire perçu ensemence un état vibratoire chaque fois plus subtil et entraine en cela la nécessité presque vitale de s’alimenter à nouveau à sa source. Ces 5 méditations sont un appel et une semence à nos propres méditations et un encouragement à l’ouverture et à l’élévation.
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Assise

Un texte limpide et sincère où François Cheng révèle son expérience intérieure: la rencontre avec le Grand Vivant, l'apparition de sa présence à Assise lors de son premier voyage dans les lieux de cette cité qui lui apparaît lumineuse et en équilibre.

Mais aussi un portrait de François, le troubadour, compositeur du Cantique des créatures.

Une goutte de lumière...
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Poésie chinoise

Voilà un très bel objet-livre, alliant calligraphie et poèmes chinois. Dans la préface, François Cheng présente les textes qu'il a traduits comme faisant partie de la tradition poétique de son pays d'origine. Les superbes calligraphies de Françoise Verdier ( j'ai toujours dans ma Pal son livre fascinant" Passagère du silence"....) accompagnent avec grâce et mouvements colorés cette promenade en poésie. Ils la magnifient par leurs nuances jaunes, cuivrées, bleues. Les mots calligraphiés sont en caractères gras dans les textes.



Ceux-ci correspondent à l'époque de la dynastie des Tang. Trois auteurs se détachent: Li Po, Du Fu et Wang Wei. Leurs points communs sont la recherche de la sérénité, la solitude, la fusion avec la nature, l'élan spirituel. Ce poème de Li Po symbolise parfaitement tous ces aspects:



A un ami qui m'interroge



Pourquoi vivre au coeur

de ces vertes montagnes?



Je souris sans repondre;

l'esprit tout serein.



Tombent les fleurs, coule l'eau,

mystérieuse voie...



L'autre monde est là,

non celui des humains.



Dans sa propre poésie, François Cheng développera cette appel de l'àme, cette zénitude hors de toutes modes, ce désir profond de s'élever en écoutant la nature nous parler. Un recueil magnifique, qui apporte calme et retour en soi-même.



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Une longue route pour m'unir au chant français

Que dire sinon que je suis assez déçu par ce livre. De François Cheng, j'attendais autre chose que la description de son parcours et sa réussite intellectuelle. J'aurais aimé qu'il nous parle de la Voie, qu'il fasse plus de liens entre la poésie chinoise et française, sans forcément qu'il le fasse à travers ses propres expériences. Ce livre est à prendre comme un livre "testament", d'un vieil homme qui regarde en arrière tout le chemin parcouru et sent la mort approcher.
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Le long d'un amour

Je ne savais pas que le pudique et secret Francois Cheng avait publié en 1997" 36 poèmes d'amour", recueil épuisé et remanié ici, en 2003.



" Si le veut ton souffle

nous serons chant

Racines mêlées

branches enlacées

Toutes voix unique voie (...)"



Je cite cet extrait parce qu'à lui seul, il symbolise l'ensemble de cette oeuvre, où l'amour se fond dans la nature, l'infini, l'élan spirituel. Tout à fait à l'image de l'univers de ce poète. Les mots " désir ", " fièvre "apparaissent certes mais le sentiment amoureux est vu de facon éthérée, à travers le visage, la voix, le regard de l'être aimé :



" Pourquoi donc ce visage

Pourquoi cette voix

Pourquoi ce singulier

Sans qui pourtant

la vie ne serait pas"



De nombreux textes ont résonné en moi mais il m'a manqué peut-être un peu plus d'incarnation, de sensualité, d'ardeur. Je comprends bien sûr que le ressenti du poète s'accorde à l'âme, à une dimension métaphysique qui lui sont propres.



Le titre m'a paru très beau, comme un fil de soie s'étirant indéfiniment, un fil reliant deux âmes qui se sont trouvées. A découvrir.















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L'éternité n'est pas de trop

Alors qu’il mène une vie paisible dans un monastère taoïste, Dao-sheng décide de reprendre la route dans l’espoir de retrouver celle qui a envoûté son cœur d’un regard, trente ans auparavant. Son errance le conduit aux abords de Bai-he, là où vit la famille Zhao. Il apprend alors que Lan-ying, son amour de jeunesse, vit encore, mise à l’écart dans une résidence secondaire par son mari. Seulement, la maladie la ronge et Dao-sheng décide de mettre à son service ses compétences de médecin. Commence alors entre eux une relation pleine de confiance et de douceur, qui aide l’épouse délaissée à se rétablir et à retrouver ses émois de jeunesse. Mais la suspicion d’un mari jaloux va venir perturber l’amour naissant entre les deux âmes sœurs…

François Cheng nous offre un récit digne des plus grands textes de la tradition orale avec ce Tristan et Iseult chinois, tout en finesse et en retenue. Les protagonistes ont beau ne plus être de première jeunesse, la beauté de leur histoire d’amour contrariée et semée d’embûches émeut le lecteur au plus haut point. Il y a une terrible fatalité dans la mésaventure de ces deux êtres prédestinés mais séparés malgré eux par les caprices du destin. L’auteur nous fait partager une magnifique réflexion sur l’amour et sur l’âme dans ce texte tout en émotion et en poésie, où le désir est palpable mais toujours contenu, dans le respect de l’autre et des traditions. Une histoire d’amour d’autant plus intense qu’elle reste platonique, s’affranchissant des besoins du corps pour satisfaire ceux de l’âme. Un bijou de lecture !
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