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EAN : 9782226248732
Albin Michel (01/03/2013)
3.81/5   93 notes
Résumé :
« Comme tous ceux qui, depuis la plaine de l’Ombrie, voient Assise pour la première fois, je fus saisi, en sortant de la gare, par son apparition dans la clarté d’été, par la vision de cette blanche cité perchée à flanc de colline, suspendue entre terre et ciel, étendant largement ses bras dans un geste d’accueil. Figé sur place, j’eus le brusque pressentiment que mon voyage ne serait pas que touristique, qu’il constituerait un moment décisif de ma vie. Je me surpri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Ce petit recueil de pensées personnelles m'a profondément touchée. François Cheng offre à son lecteur sa vision de Saint-François d'Assise, sa rencontre spirituelle avec le moine. C'est très émouvant, c'est tellement personnel, il donne à son lecteur, la clef de la porte de son intimité. C'est d'une très belle écriture, douce, fluide qu'il se confie.

Lui qui vivait une période d'instabilité philosophique, ontologique, lui qui s'était perdu entre la Chine et la France, a ressenti, à la vue d'Assise, qu'il venait de trouver son lieu, son « Assise » sans mauvais jeu de mots !
Il va alors s'imprégner des lieux que François a parcouru, il sera en communion avec le saint, l'appréhendera, s'en pénétrera spirituellement et c'est ainsi qu'il prendra, lors de sa naturalisation, le prénom de François.
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Belle rencontre que nous fait partager François Cheng dans ce court texte, d'autant plus belle qu'elle surgit sans qu'il s'y attende. Il partait pour l'Italie, en cet été 1961, poussé par des amis, avec simplement l'envie de s'évader, d'oublier un peu exil et solitude qui lui pèsent et le font vivre en plein désarroi.
En découvrant Assise il s'exclame en lui-même : “Ah, c'est là le lieu, mon lieu ! C'est là que mon exil va prendre fin !”

« La vue de ce haut lieu réveilla en moi la réminiscence de la tradition du feng shui, la géomancie chinoise : un site exceptionnel est censé avoir le pouvoir de propulser l'homme vers le règne supérieur de l'esprit. Et je vis combien le site d'Assise qui se déployait devant mes yeux était marqué d'un signe faste. »

Ce haut lieu est aussi celui qui vit naître François d'Assise dont François Cheng choisira le prénom lors de sa naturalisation en 1971, symbole d'une seconde naissance, naissance intérieure survenue lors de cette rencontre avec un lieu et un homme, « le poverello », qu'il choisit d'appeler « le grand vivant » et qu'il rejoint en toute humilité en offrant ce texte lumineux.
« L'humilité ne signifie nullement je ne sais quel abaissement ou servitude. Reliée à l'humus, donc aux racines vitales, elle est la force même. »
François Cheng réunit alors les deux pôles de sa vie en fusionnant tradition taoïste et simplicité et dépouillement franciscains. C'est au coeur de cette union que son exil intérieur prend fin.

« Seul ici à contempler tout l'environnement, je ne puis m'empêcher de repenser à cette tradition chinoise ancienne évoquée plus haut, tradition établie par des lettrés, qui consistait à rendre visite, de temps à autre, à un ermite. »
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Un texte limpide et sincère où François Cheng révèle son expérience intérieure: la rencontre avec le Grand Vivant, l'apparition de sa présence à Assise lors de son premier voyage dans les lieux de cette cité qui lui apparaît lumineuse et en équilibre.
Mais aussi un portrait de François, le troubadour, compositeur du Cantique des créatures.
Une goutte de lumière...
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En moins de 50 pages, François Cheng, livre un témoignage humain et spirituel d'une extrême richesse, écrit dans un style poétique qui coule comme l'eau sur la terre qu'il célèbre avec toute la création, sur les traces de Saint François d'Assise.

Il commente magnifiquement le portrait du saint dans une fresque de la basilique inférieure d'Assise dont le livre présente quelques photographies et les mots de François immergent le lecteur dans le visage auréolé et le corps stigmatisé de François.

C'est vraiment un livre de l'intériorité que chacun peut ressentir à sa guise, un livre dans lequel François Cheng raconte l'aboutissement d'une quête plus ou moins consciente dont il ignorait qu'elle allait trouver son aboutissement dans la ville d'Assise.

Un livre à emporter lors d'un voyage vers Assise et à ouvrir de nouveau face au visage de François pour percevoir, peut-être, comme François Cheng , la joie du don de François d'Assise.
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J'aime beaucoup François Cheng le poète, j'ai plusieurs volumes de ses poésies et ses essais sur la peinture chinoise sont d'une intelligence et d'une poésie folles.
Quand j'ai aperçu ce petit livre j'ai automatiquement tendu la main.
En 1971 il se choisit un prénom au moment de sa naturalisation : François.
Son choix le fait remonter dans le temps aux années de galère, de doute, de pauvreté et d'isolement total.
En 1961 il vit en France depuis 10 ans, il lui a fallu apprendre la langue, s'intégrer à une culture bien différente de la sienne, il est en plein doute.
Il a l'occasion de faire un voyage en Italie « heureux de m'arracher à la grisaille parisienne ».
L'arrivée à Assise est un choc « Je fus saisi, en sortant de la gare, par son apparition dans la clarté d'été. »
Le lieu réveille en lui la tradition du feng chui « un site exceptionnel est censé avoir le pouvoir de propulser l'homme vers le règne supérieur de l'esprit. »
Tout va l'enchanter, les paysages d'Ombrie, la vie même de Saint François et le Cantique des créatures.
Il reviendra et étudiera la vie du Saint, gravira la colline d'Assise comme dit-il les taoïstes gravissaient les montagnes chinoises perdues dans les brumes.
C'était la fin de son exil intérieur.
J'ai aimé ce petit livre où se rencontrent deux cultures mais une seule sensibilité. Un petit livre à offrir et pas seulement à un croyant.


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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critiques presse (2)
Lexpress
26 décembre 2014
Comment Assise fit de François Cheng, exilé chinois échoué sur les rives du désespoir, le poète de l'invincible joie. La leçon est un chant d'espoir.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
10 décembre 2014
Comme le chemin tortueux qui mène à Assise, dont chaque virage offre un point de vue différent sur la vallée, le récit dépouillé de François Cheng creuse un sillon profond et ondulant, dont chaque méandre est un havre de méditation.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
"Un petit coin de terre possédant du génie est à même d'engendrer un génie humain à dimension universelle."

A dimension universelle : qu'est-ce à dire ?Etre vraiment universel, non pas seulement sur le plan intellectuel ou artistique, mais de tout son être, corps et âmes engagés, est-ce si facile, si simple? Suffit-il de mélanger quelques généralités en y ajoutant une pincée de bonne volonté, un zeste d'ouverture d'esprit ? Cela n'exige-t-il pas qu'on descende jusque dans les tréfonds de la nature humaine en se dépouillant de tout préjugé, de toute répugnance, de tout orgueil, de toute vanité, qu'on subisse faim et soif extrêmes, blessures et humiliations, effroi et désespérances, qu'on prenne sur soi tant de souffrances inexprimables, tant de douleurs inconsolables qui rongent partout l'humanité? En un mot, il y faut engager toute sa personne, en payant le prix fort : il n'y faut rien de moins que la sainteté.
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Au sein de cet univers de grottes, je le vois, à la manière de tant d’ermites taoïstes, dormir au creux des rochers avec, en guise d’oreiller, un gros caillou à la surface lisse. La vertu que l’on décèle dans les rochers, ici comme en Chine, doit être la même : dépourvus de tout ornement, ils incarnent l’esprit de pureté et de dépouillement.
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Par-dessus mon épaule, sa voix résonna à mon oreille : « Ne sois pas accablé par la tristesse. Songe que cette lumière née de la nuit est dispensée partout et à tous. Elle ne cloisonne pas, elle élève ; elle ne sépare pas, elle réunit ». Et de m’inviter à voir plus loin que le ciel étoilé, à déceler la Présence des présences qui nous donne à boire un lait autre que celui versé par la Voie-lactée, le lait de compassion et de tendresse.
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La voie du don de soi:

(...) François était un être habité depuis toujours par une passion qui se traduisit d'abord par la volonté de puissance et de gloire mondaine, laquelle, après sa rencontre décisive avec le Christ, se transforma en un élan sans cesse renouvelé vers l'amour absolu. Pour cela, il fut prêt à payer le prix fort en se dépouillant de tout, en renonçant à toute possession. la pauvreté n'est nullement une simple acceptation de la misère matérielle; elle est un engagement dans la donation totale. Il comprit, comme son Maître le lui avait enseigné, que c'était là la seule manière pour l'homme de réaliser pleinement les vertus dont il est virtuellement doté, de s'élever à une dimension où il serait à même de rejoindre le divin. Il vérifia par la suite que c'est bien en se faisant don qu'on reçoit les vrais dons de l'amour.p.38
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Sa bonté non plus n’est pas complaisance mièvre ni tolérance béate. Elle est d’une terrible exigence. Pour que la bonté soit réelle, il faut vaincre en soi, comme nous l’avons déjà dit, tout calcul, tout préjugé, toute répugnance, toute peur. Par ailleurs, François connaît le fond de la nature humaine : sa propension à l’égoïsme, à l’orgueil, à l’envie, à la domination dévastatrice, sa capacité à la méchanceté, à la trahison, à la perversion, à la cruauté sans limites. Lui-même a dû lutter sans relâche pour se surmonter. Combien savait-il que celui qui a opté pour la bonté se devait d’affronter le mal.
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Vidéo de François Cheng
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Question philosophique : notre obstination à nous détourner de l'essentiel peut-elle être la véritable cause de tous nos problèmes ? Réponse poétique : Allez, osons parler de l'essentiel, c'est-à-dire de la mort, mais qui n'est jamais que l'autre nom de la vie. C'est un poète qui le dit.
« Cinq méditations sur la mort autrement dit sur la vie » de François Cheng c'est à lire chez Albin Michel.
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