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Critiques de Gwenaëlle Aubry (139)
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Juste après l'attentat de Charlie Hebdo, les éditions du Livre de Poche ont réussi l'exploit de regrouper en un seul et même livre, un grand nombre d'écrivains afin qu'ils offrent pour Charlie, pour la liberté d'expression, un texte, un écrit, qui reflète bien souvent leur engagement pour ce droit basique qu'est notre droit de penser, critiquer, de blasphème.



Les 60 auteurs qui ont participé à ce recueil, ont acceptés que l'ensemble des bénéfices de la vente de cet ouvrage soit donner à Charlie et ses proches.



On retrouve dans ce livre, un grand nombre de textes, d'auteurs d'aujourd'hui, mais aussi d'auteur d'hier qui déjà en leur temps dénonçaient l'intolérance.



L'ensemble des textes sont magnifiques, mais ici, je n'en retiendrai que trois, car il faut faire un choix de temps en temps.



Le premier texte que j'ai apprécié dans cet ouvrage, est un texte engagé, anticlérical athéiste de Gérard Mordillat, et la meilleure manière de vous expliquer son texte sera certainement de vous faire lire un petit extrait que mille explications :



"La "culture de l'offense" est en train de se propager comme les métastases d'une tumeur. Désormais, tout le monde s'offense pour un oui pour un non ! Les chrétiens intégristes s'offensent d'une pièce de théâtre mettant Jésus en scène, les juifs de la même eau s'offensent de toute critique du gouvernement israélien gangrené par des religieux d'extrême droite, les musulmans s'offensent de voir leur Prophète à la une d'un journal satirique... Toutes ces belles âmes réclament la censure et qu'on imposent le silence aux offenseurs.Mais qui leur imposera le silence, à eux qui offensent quotidiennement mon athéisme en m'assommant de leurs sornettes superstitieuses et prétendant gouverner ma vie au nom d'une chimère?En caricaturant Mahomet, Charb, Cabu et les autres auraient commis le délit de "blasphème". Combien de fois faudra-t-il répéter qu'il ne peut y avoir de blasphème que dans une théocratie? Dans la République, il est parfaitement possible d'écrire, de crier, de proclamer qu'on emmerde Dieu, Jéhovah, Allah, Nanabozo le Grand Lapin, Bouddha, le père Noël, Michey, Harry Potter et tous les dieux inventés par les hommes pour conjurer leur peur de la mort"



Le deuxième texte, beaucoup plus léger et digne de son auteur, est la courte nouvelle de Romain Puértolas qui échange les rôles et nous fait découvrir un attentat en couleur de l'intérieur de la part de "caricaterroristes" armé de porte-mine automatique et de grenade d'humour dans une salle de réunion bien sombre d'une bande de djihadistes.



Le dernier texte de ce recueil, n'est autre qu'un extrait du traité de tolérance de Voltaire écrit en 1763, texte qui est diablement d'actualité, texte qui conclut par " Le droit de l'intolérance est donc absurde et barbare: c'est le droit des tigres, et il est bien horrible, car les tigres ne déchirent que pour manger, et nous nous sommes exterminés pour des paragraphes."
Lien : http://bouquinovore.blogspot..
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Le livre de poche a rassemblé 60 textes pour la liberté d'expression.



Auteurs contemporains - Frédéric Beigbeder, Maxime Chattam, Philippe Claudel, Katherine Pancol, Tatiana de Rosnay, Éric-Emmanuel Schmitt, Didier van Cauwelaert - ou classiques -Voltaire, Victor Hugo, Diderot et Beaumarchais - journalistes, écrivains, philosophes, historiens, psychanalyste ...



Des réflexions, des pensées, riches contributions pour s'élever contre la barbarie.



J'ai été émue par les textes de Ian Manook "Pleurer ou pas", de Frédérique Deghelt "Même les terroristes ont une mère" ou encore la prose de Véronique Olmi "Comme la vidéo d'un chat".



Un ouvrage collectif où le récit côtoie la fiction, le témoignage, l'hommage, le plaidoyer.


Lien : http://bibliobleu.blogspot.fr
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Les textes que l'on peut lire possèdent la force des écrits produits sur le coup de l'émotion… et leur faiblesse. Ils se ressemblent beaucoup. Nombre de textes qui ont des faux airs d'articles se terminent ou commencent par «Je suis Charlie». Bien sûr, l'exercice était difficile pour ceux qui ont accepté de jouer le jeu (d'ailleurs, certains y expriment leurs doutes tels que Frédéric Beigbeder et Maxime Chattam). L'ensemble donne un goût d'inachevé.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Personne

« Personne »

Gwenaëlle Aubry

« Personne » est l’hommage bouleversant de Gwenaëlle Aubry à son père, homme érudit, fantasque, inclassable . Dans ce livre à deux voix, sous forme d’un abécédaire de « A » comme « Antonin Artaud » à « Z » comme « Zélig », l’auteure nous amène d’une écriture magistrale sur les traces de ce père , « Le Mouton Noir Mélancolique » étranger au monde et à lui-même .

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Leïla et Sarah, Sarah et Leïla ; deux héroïnes des deux côtés du miroir, des deux côtés de la frontière, des deux côtés de la haine et de la mort… une de Shaar HaArayot, l’autre de Bab al-Asbat. Elles habitent la même terre, la même ville, Jérusalem, mais tout les sépare, elles prient leurs Morts, mais ils sont ennemis.



Pourtant, elles se ressemblent. Elles étouffent pareillement dans leur carcan respectif de tradition, de haine. Elles s’en nourrissent de cette haine, que ce soit pour la vomir ou pour l’adopter, la dompter ou l’exploser.



La mise en page de Gwenaëlle Aubry est très intéressante ; le livre alterne les monologues des deux jeunes filles. A la fin, les deux récits s’embrouillent pour nous amener au point de chauffe ultime, au point de rupture. Pour une meilleure mise en scène, à l’une les pages paires, à l’autre les pages impaires, l’une est vraiment le miroir de l’autre.



Le miroir joue un grand rôle. Le livre est construit en miroir ; c’est également devant cet objet que Leïla et Sarah vont s’entrapercevoir. Elles sont le reflet l’une de l’autre. Leurs amies servent de contrepoint. C’est aussi le miroir brisé de toutes ces vies perdues.



Ce conflit est une vraie tragédie, ancré non seulement dans l’Histoire récente de la seconde guerre mondiale, mais également dans l’Histoire ancienne des religions. Lorsque Gwenaëlle Aubry recopie les extraits des manuels d’histoire des deux parties, ou lorsque les enfants jouent à l’intifada, ou « au Martyr et au Juif » il y a de quoi être pessimiste.



C’est un livre fait de la chair, du sang et des tripes des vivants et des morts, un livre qui vous prend et ne vous lâche plus. A aucun moment l’auteur ne prend partie pour l’un ou l’autre camp. Elle donne chair à Leïla et Sarah, elle donne les mots pour les peurs, la mémoire, ce que l’on ne peut oublier. Toutes ces choses qui font que les deux jeunes filles, à l’instar de leurs pays sont inconciliables (pour l’instant j’aimerais l’espérer).


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Thématique assez intéressante que celle suivie par Gwenaëlle Aubry dans ce récit croisé de Sarah et Leila, toute deux vivant originellement dans des mondes différents qui à la fleur de l'adolescence, vont se retrouver tragiquement et intimement liées.

Issue d'une famille juive polonaise dont les grands - parents maternels ont connu le ghetto de Varsovie et les camps d'extermination, Sarah vivait insouciante et en totale méconnaissance de l'importance de l'héritage tragique de ses racines juives et du poids de la mémoire de ses ancètres au coeur d'un monde et d'un continent nord américain bien éloigné des tragédies de la Palestine et des conflits qui l'anime. De ses parents divorcés, seule la mère conserve un semblant de pratiques religieuses et ploie sous le poids de la l'holocauste et de la crainte d'une nouvelle atteinte au peuple juif.

Née à New York, Sarah est décidément bien loin des préoccupatons maternelles, soutenue par son père et se sent particulièrement en sécurité. Ce sont les attentats du 11 Septembre qui vont entraîner la décision quasi instantanée de sa mère à partir avec Sarah, rejoindre son fils et sa femme pour s'installer définitivement là où, selon elle, la sécurité est totale : Israël. Une décision unilatérale bien lourde en conséquences pour Sarah.

Pour Leïla la violence, la misère, les attentats et la ségrégation entrenue par Israël sur la Palestine sont son quotidien depuis la naissance. Des frères torturés, des intifadas renouvelés, la haine, les rivalités tout cela ne peut que créer et renforcer un seul souhait chez elles ; celui de s'instruire et d'émigrer vers l'Occident. Au moment où le destin de nos deux héroînes les font se rencontrer à Jérusalem, Leïla a obtenu de son père qu'il souscrive à ses voeux et ne suive pas la tradition du mariage jeune et arrangé.

C'est à Jérusalem que ces deux jeunes femmes vont jouer leur partition et leur ultime confrontation involontaire. Sarah s'appropriant enfin en Israël l'histoire du peuple juif et son historique familial personnel, Leïla, pourtant sur le point de fuir le destin d'une palestinienne mariée tôt, sans autre perspective que d'enfanter et de pleurer, à l'opposé devient la victime expiatoire des haines entre juifs et palestiniens et s'orientant vers le destin d'une kamikaze.

On ne peut que saluer la performance de nous rendre les pensées de l'une et l'autre des ces deux adolescentes prises dans la tourmente mais aussi du quotidien des juifs en Israël et des réfugiés palestiniens.



Livre étonnant par son mode d'écriture qui m'a parfois paru un peu déroutant quand des paragraphes s'entrecoupent au milieu de phrases pour les monologues intérieurs de Sarah et Leïla.

Livre pragmatique où l'auteure rend parfaitement compte de la construction des deux entités diamétralement opposées, des excès des deux parties et de la lente évolution de ses deux héroïnes.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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La "rencontre" entre deux sœurs ennemies au Moyen Orient: Sarah, la juive et Leila, la palestinienne. Elles auraient pu être amies mais c'est plus qu'un mur qui les sépare.

L'écriture de Gwenaëlle Aubry est sublime, audacieuse et innovante.
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coup de coeur. tres beau livre remplit d' émotion contradictoire
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Récit à deux voix, deux façons de vivre sur une terre que se déchirent deux communautés qui ne peuvent s'entendre, se comprendre.

Sarah est juive, elle vient d'arriver en Israël après la peur et la phobie qu'ont engendrés les attentats du 11 septembre à New York. Elle découvre les humiliations quotidiennes dont sont victimes les Palestiniens sur cette terre qu'on lui présentait comme le paradis. Ces humiliations lui rappellent celles qu'a subi son peuple. D'abord choquée, elle finit par se rallier à la voix qui résonne en elle depuis son enfance : cette terre, les Juifs l'ont méritée, elle leur revient de droit.

Leïla vit en Cisjordanie, derrière les barbelés, au milieu des ruines. Autour d'elle, la violence est quotidienne, les garçons arrêtés, victimes de sévices,

Des deux côtés, l'histoire pèse lourdement sur les épaules et est racontée différemment selon le point de vue, en nourrissant la colère et en attisant la haine envers l'autre et en empêchant la rencontre et la compréhension.

Une histoire violente écrite par une plume magistrale, une écriture de toute beauté.



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Personne

Le hasard des lectures m'a une nouvelle fois guidée vers un hommage d'une fille à un parent disparu.

Gwenaëlle Aubry retrace la mémoire de son père, François-Xavier Aubry, éminent juriste et professeur, en un abécédaire. C'est donc vingt-six facettes de sa vie, remémorée par la lecture et la transmission des mémoires à romancer que son père a écrit tout au long de sa vie.

L'auteur reste vague sur la maladie de son père, qu'elle nomme "folie". En fait, son père souffrait d'une psychose maniaco-dépressive qui l'a conduit à sa perte.

On comprend que son père est devenu "fou" par la dissonnance entre sa nature et son état.Il refusait le côté bourgeois de sa famille, le sérieux de son métier d'avocat. Il a choisi de passer de l'autre côté, du côté des marginaux, de sombrer dans l'alcool et la malnutrition.

Il est resté figé à l'âge de cinq ans puis il s'est composé d'une multitude intime ("le troupeau de son âme") face "à son moi toujours échappé".

L'auteur, en évoquant ses souvenirs "change l'absence en mémoire". Elle évoque les différents "masques" (personna en latin) de son père.

Le style de l'auteur est très littéraire avec de longues phrases poétiques. C'est un écrit intelligent et admirable.
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Saint Phalle : Monter en enfance

Face à la noirceur, une vie de jeu et un jeu de la vie tout en rayonnement solaire – superbement exploré au fil des cartes déjà distribuées ou créées au fur et à mesure.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/04/07/note-de-lecture-saint-phalle-monter-en-enfance-gwenaelle-aubry/



J’étais fort curieux de découvrir comment Gwenaëlle Aubry, après les magnifiques échappées romanesques de « Partages » (2012), « Perséphone 2014 » (2016) et « La Folie Elisa » (2018), allait inventer à nouveau une forme distinctive pour revenir presque quinze ans après sur le terrain de la biographie, terrain qu’avait parcouru si fort – au prix d’une douleur intime savamment maîtrisée – son « Personne » de 2009. Publié en 2021 chez Stock, « Saint Phalle – Monter en enfance » ne déçoit pas : pour rendre compte d’une vie complexe, aussi sombre que solaire et ne dédaignant jamais la possibilité d’un paradoxe, elle a su aller chercher dans les cartes à jouer, à penser et à rêver du Jardin des Tarots, en Toscane, œuvre d’une vie ou presque pour la grande plasticienne, de quoi inventer une approche spécifique, déjouant les pièges du récit linéaire sans se risquer à concurrencer l’exceptionnelle mosaïque construite un an plus tôt par Caroline Deyns dans son « Trencadis ».



Pour appréhender dans sa pleine profondeur de champ une vie aussi oscillante, aussi fureteuse et aussi potentiellement déroutante dans toute sa liberté que celle de Niki de Saint-Phalle, Gwenaëlle Aubry s’est penchée sur le jeu – jeu pratiqué et jeu rêvé, mais aussi jeu créant du jour dans l’épaisseur barricadée de la nuit. Si les cartes de tarot proposaient bien pour cela une forme secrète – et en tout état de cause, à tenter – de fil conducteur, elles étaient aussi, sans aucun doute, une bien tentante invitation à la cryptographie et au décodage, à la divination structurelle capable de donner tout son sens à une vie d’élans et de contrastes. Trouver au bout de ces sentiers ayant maintes fois bifurqué, et malgré la présence potentiellement accablante des traumatismes originels, l’enfant qui joue plutôt que le chameau qui supporte : conduisant avec opiniâtreté – mais sans jamais négliger la beauté qui rayonne souvent comme à l’improviste, son programme d’exploration et de remontée aux sources (forcément multiples, voire travaillées de résurgences secrètes), Gwenaëlle Aubry nous offre un fabuleux voyage esthétique et paradoxalement politique, parfaitement complémentaire de celui, sus-mentionné, entrepris aux côtés de Caroline Deyns, dans les engageants méandres d’une œuvre et d’une personne aussi célèbres que toujours à découvrir.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Perséphone 2014

Somptueux de bout en bout (j'ai tout lu à voix haute, inspirée semble-t-il puisque l'une des dernières phrases précise : "je me fie à l'ouïe et à la voix"). Un livre bouleverséant pour moi – alors même que Perséphone n'était de prime abord pas mon mythe préféré. Outre le rapt (surtout, entendu dans une polysémie inattendue) et le viol, évoqués sans fards mais sans portrait attendu de victime non plus, sont avant tout explorés Eros et Thanatos (deux noms absents, pourtant), ou le sexe et l'effroi tout autant que le rire, ou encore "le sacre et le massacre". Le roman (si le terme convient à un récit si poétique) se conclut presque là-dessus, et sur la figure de Baubô.

Gwenaëlle Aubry tire ainsi parti de la puissance du mythe qui transcende et accompagne une histoire personnelle démultipliée, et qui n'est livrée que selon ce surplomb mythique. Loin d'une esthétique réaliste, mais le lecteur assiste à la manière dont un imaginaire personnel transforme (concrètement quoique lentement et malgré cet aveuglement indissociable de la vision) le réel.
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Le diable détacheur

Ariane, jeune fille de 18 ans, est attirée par Luc, un ami de ses parents et âgé de 25 ans de plus qu’elle. Depuis le début de son adolescence, l’attraction qui la lie à cet homme est très forte.



Un jour, elle ose, et ce jour-là marque le début de sa descente aux enfers. Elle qui ne connaissait pas la jalousie, elle découvre ce mal qui la ronge petit à petit. Elle qui ne savait rien de l’amour, elle y goûte pour la première fois. Mais dans sa forme la plus nuisible, la plus destructrice.



Elle est perdue, ses sentiments vont et viennent et Luc ne fait rien pour qu’elle sache exactement où cette histoire va aboutir. Lui, divorcé, publicitaire en déclin, totalement imprévisible et sans sentiments, ne sait plus lui-même qui il est.



Ce livre se révèle être un véritable coup de coeur. L’histoire est sublime, même si certains passages sont malaisants. Les protagonistes sont troublants, brisés, écorchés. C’est ce qui donne la force de cette histoire.



Gwenaëlle Aubry nous parle d’amour mais dans sa forme la plus malhonnête. Le couple d’Ariane et Luc est tout sauf beau. Lui, aimant la violence, elle, ne s’aimant pas vraiment.



Comment une relation sentimentale sincère pourrait naître de ce schéma chaotique? Aucune chance…



A la lecture de cette histoire, on comprend que l’amour prend une place énorme dans la vie de la protagoniste. Elle met littéralement sa vie entre parenthèses pour un homme qui ne donne rien. Sauf du sexe.



La plume de l’auteure est magnifique, elle a un style particulier, chaque mot est choisi avec soin.



J’ai ressenti chaque phrase, chaque émotion, comme si j’étais Ariane. Je me suis sentie réellement transportée dans cette histoire. J’avais mal en même temps qu’elle, j’aimais autant qu’elle.



Ce livre est d’une puissance renversante. Même les passages plus malaisants n’en ternissent pas sa beauté.



Je ne peux que vous recommander ce fabuleux manuscrit.



Et vous, avez-vous connu une histoire d’amour qui a tout renversé sur son passage?

Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour l’être aimé?
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En 2002, à Jérusalem, vivent deux jeunes filles du même âge, 17 ans, qui se ressemblent physiquement: Leila a grandi dans un camp de réfugiés palestiniens. Sarah est juive, originaire de New York, arrivée depuis les attentant. Nous avons tour à tour accès à leurs deux points de vue et leurs différences s'estompent peu à peu: chacune espère une autre vie, chacune porte dans sa mémoire et son histoire personnelle des morts sacrifiés, des vivants tentés par l'extrémisme ou l'indifférence. Chacune sent qu'elle a un rôle à jouer mais chacune mesure les barrières et les impossibilités... Y a-t-il pour elle une autre solution que la mort? Les points de vue alternent sans sous-titre, si bien qu'en peut parfois les confondre et le message semble bien là: la souffrance de ces deux peuples est la même, la jeunesse trouve la même impossibilité de créer sa vie, la même prison...dans le dernier chapitre, les deux points de vue sont simultanés et la marche des deux filles va les mener face à face...
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Personne

Ce n'est pas vraiment un roman, plutôt un portrait. Le portrait du père de l'auteur en procédant par ordre alphabétique (de Antonin Artaud, (James) Bond à Zelig). Ainsi, par petites touches, on découvre la vie de ce grand absent, même s'il est physiquement là (pour cause de troubles maniaco-dépressifs), et de son impact sur sa famille. Beau et tendre.

Juste le style qui m'a parfois perturbé (ce ne sont pas forcément des phrases, ou alors très longues, avec beaucoup de virgules pour énumérer, et peu de points). Il faut prendre sa respiration pour lire... mais le style cadre aussi bien avec le sujet.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Bien
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

S’il y a beaucoup de réflexion, beaucoup de « je », tous les écrivains ne sont pas sur la même longueur d’ondes mais, au fond, tous détiennent une part de vérité. Cependant, on pourra toujours reprocher à certains de donner des leçons ou de tomber dans le monde des Bisounours. La liberté d’expression, c’est justement ça : des propos différents avec lesquels nous ne sommes pas toujours d’accord. Je ne porterais pas un regard critique sur ma lecture puisque j’estime ne pas avoir à le faire.



Ne vous attendez pas à lire uniquement des textes qui font pleurer. Non, ce recueil est varié, plein d’humour, de poésie ou de tristesse. Le lecteur passera d’une émotion à l’autre sans aucun souci.
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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Sarah et Leïla ont 17 ans. L’une est juive, l’autre palestinienne. L’histoire se déroule après les attentats du 11 septembre. Sarah, née et élevée à New York revient vivre en Israël avec sa mère. Leïla, a grandi dans un camp de réfugiés en Cisjordanie, dans une famille où les enfants jouent « au juif et au martyre ». Leurs voix alternent, elles dissonent même. Deux voix pour une même terre pour laquelle on se déchire. Deux voix et deux chemins qui vont finir par se croiser à Jérusalem.



Le sujet est difficile mais voilà un livre que j’avais hâte de lire, tant le conflit israélo-palestinien me semble complexe. Gwenaëlle Aubry nous plonge dans un Jérusalem rude. La guerre, la vie dans les camps de réfugiés, les références au ghetto de Varsovie, l’éducation de la haine (jouer à l’intifada dans les cours de récréation), la soif de vengeance, l’affrontement de deux cultures, tout cela est abordé.



Le fait de suivre une famille palestinienne et une israélienne, d’appréhender ce qu’ils peuvent ressentir (chacune livrant sa vision du conflit) fait la richesse du roman et l’auteur a essayé de ne pas prendre parti … d’amener le lecteur à se poser des questions … et c’est très réussi. Le gros problème de ce livre c’est sa complexité. Les chapitres alternent avec l’une et l’autre des narratrices … ou de leur famille (et là, ça devient corsé de comprendre qui est qui, sans compter que les phrases sont interminables et la ponctuation absente). Dans ma volonté de comprendre je me suis accrochée et ce n’est qu’à la toute fin du livre que je suis sortie du tunnel !



Et encore, je ne sais pas si c'est une erreur d'impression ou une volonté de l'auteure mais les deux derniers chapitres sont imbriqués, je veux dire physiquement, une page de l'un, une de l'autre ... j'ai mis dix pages à percuter et ça m'a rendue folle !!!



Alors j’ai du mal à avoir un avis tranché sur ce roman et même à en parler. Je n’ai pas réellement pris de plaisir à le lire mais il a suscité en moi une multitude d’interrogations (toujours sans réponses d’ailleurs) et d’émotions … quelqu’un l’a t-il lu ?
Lien : http://www.instantanesfutile..
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Lazare mon amour

Ce livre aussi court que vibrant questionne une poétesse américaine, Sylvia Plath, reconnue pour son talent et son destin tragique (son suicide à 30 ans). Ce livre n’est pas une biographie.



Gwenaëlle Aubry essaye d’interroger la vie de cette femme et les besoins de cette artiste. Elle se base sur ses écrits, sur des photos, sur son journal intime et des éléments biographiques. Sylvia Plath intrigue du début jusqu’à la fin. Elle a beaucoup écrit, fait preuve d’une énergie folle qui semblait ne pas pouvoir être canalisée. Elle a aimé, elle a vécu, elle a créé,… Gwenaëlle Aubry nous livre la poétesse comme un tout indivisible.



Malgré les signes extérieurs du soit disant bonheur, ce texte questionne la capacité d’un être à se construire au milieu de cette joie, à vouloir écrire sa vie en dehors de la littérature. Ce livre se pose la question de l’équilibre d’une vie, de ce que l’on garde pour soi, de ce que l’on donne aux autres. Gwenaëlle Aubry arrive à concrétiser la vie d’une auteur, entre sa vie personnelle et son travail, son rythme professionnel.



Ce texte est passionnant car l’auteur arrive très simplement à dresser le portrait d’une femme qu’elle admire.


Lien : https://tourneurdepages.word..
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Lazare mon amour

Car je crois que Plath a été, dans les deux sens du terme, une survivante : pas seulement une qui est revenue d’entre les morts (lady Lazare) mais aussi une qui a vécu à l’excès. "

De la poétesse Sylvia Plath, je ne connaissais que les grandes lignes de sa vie comme sa mort voulue à l’âge de trente ans en 1963. Avec cet essai, Gwénaëlle Aubry non seulement nous permet d’en apprendre plus sur cet auteur mais également sur sa vie, sur son rapport à l’écriture et sa production littéraire.



D’emblée, on ressent combien Gwénaëlle Aubry a été touchée par Sylvia Plath, par la femme dans son rôle d’épouse, de mère, de fille. Toutes ces facettes ont influencé la poétesse pour qui «l’écriture est l’unique salut». Ce texte n’est pas une simple biographie, Gwénaëlle Aubry intercale des extraits des écrits (poèmes, journaux intimes, lettres) de Sylvia Plath, décrit des photos et les situent dans le vie de cette dernière. De sa première tentative de suicide à son mariage avec Ted Hughes, de la solitude à l‘amour qu’elle portait à ses enfants, des succès littéraires de son époux pendant qu’elle essuyait des refus ( « Mais elle offre à Ted l’argent qu’elle gagne, le temps qu’elle perd »), de l'infidélité de son mari à son envie de réussir à concilier son rôle de mère et d’auteur reconnu, la vie de Sylvia Plath est décrite avec un prisme de sensibilité sans égal même pour parler des nombreuses douleurs. Sans être dupe, Sylvia Plath a écrit : « Je suis horrifiée de rejoindre l’expression du rêve américain dans mon désir d’avoir une maison et des enfants » et de prendre en modèle sa mère « et derrière lui en renfort, toute la cohorte-des-mères-épouses exemplaires, des douces-amères résignées". Dans ces années corsetées pour les femmes, il fallait du courage et Sylvia Plath en avait.



L’inscrire dans notre époque « après tout, Sylvia Plath est notre contemporaine » et de chercher en elle « le point d’ajustement de l’écriture à la vie. Je ne veux pas la lire à travers sa mort (et donc pas non plus à travers le récit de sa vie). Je cherche à comprendre ce que, par l’écriture, elle a sauvé de la vie et ce qui, de l’écriture, l’a sauvée elle aussi» et à travers elle de retourner le miroir et nous le tendre : « c’est ce qui, de l‘écriture, peut perdre autant que sauver, peut perdre après avoir sauvé. Car écrire, si l’on en fait des livres, ce n’est pas se délivrer : c’est se livrer, pieds et poings liés."



Cet essai m’a donnée le sentiment d'avoir côtoyée Sylvia Plath. Et vous l’aurez compris, les émotions sont palpables.

Gwénaëlle Aubry signe ici un texte fort, d’une beauté aérienne et un très bel hommage à Sylvia Plath. Car il faut admirer et respecter quelqu’un pour en parler ainsi avec son cœur. Comme pour ne pas juger et retransmettre ses émotions avec pudeur et simplicité.


Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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