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Critiques de Henri Vincenot (157)
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Psaume à Notre Dame

Ce petit ouvrage d'à peine 60 pages est un petit trésor…D'abord, parce qu'il a été tiré à très peu d'exemplaires, et ensuite parce qu'il est assez unique dans la littérature de l'écrivain : c'est un recueil de poésies et/ou psaumes dédiés par Henri Vincenot à Notre-Dame. Henri Vincenot est bien plus connu pour ses écrits régionaux, son amour de la Bourgogne, et son verbe savoureux ! C'est dans un tout autre registre qu'on le découvre à travers ces poèmes empreints de tendresse, de sensualité et de profondeur…Par petites touches, sa gouaille et son amour de la terre, de sa terre, se retrouvent quand même…

Les illustrations, assez étonnantes à première vue, sont en fait pour la plupart d'entre elles, l'oeuvre de son fils, Jean-Pierre Vincenot, enfant sourd et muet, alors âgé de 4 et 5 ans au moment où il les a réalisées.
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Mémoires d'un enfant du rail

Littérature ferroviaire.



Vincenot nous délivre le récit de ses souvenirs d'enfant et d'homme. Enfant grandissant au sein de l'univers ferroviaire et se construisant en tant qu'homme au sein de cette confrérie. Son grand-père, son père, ses oncles sont tous de loyaux cheminots. Ils sont de cette coterie, de cette matrice au sein des motrices qui forge les hommes et leurs vies et où la fraternité n'est pas un vain mot. Il y a des divergences, des spécialisations dont Vincenot fait le récit avec acuité et délice. ll y a l'avènement de l'électricité à une époque où les trains sont à vapeur. Tout le chamboulement que cela implique, la réorganisation du travail, la transformation de la ville et la désertification des campagnes. Il y a les amours de Vincenot, son entrée à la société PLM qui deviendra la SNCF. Il y a les oppositions syndicales, les impérities des huiles. On se dit que rien n'a vraiment changé, du moins pas en profondeur. Vincenot n'est pas ici le chantre de la Bourgogne comme dans ses autres ouvrages. Il nous donne une tranche de vie, de sa vie à une époque où l'honneur, l'amour du travail bien fait, la parole donnée étaient les valeurs quotidiennes de l'honnête homme. Je ne conseillerai pas ce livre pour appréhender et apprécier l'oeuvre du maître. Mémoires d'un enfant du rail est plus personnel que ses ouvrages plus connus. Il n'en constitue pas moins pour le passionné un élément de l'univers de Vincenot dont j'ai toujours un grand plaisir à découvrir des éléments.

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Le pape des escargots

Je relis Le pape des Escargots. Et trouve qu'on a beaucoup perdu en essentiel des choses. L'écriture date un peu (1972) mais c'est là tout son charme. Vincenot va droit au but de la gouge et de la taloche. Il bâtit. On se nourrit de peu. On voyage à pieds, à travers les vaux, les monts, les villes. Son écriture druidique nous rappelle aux bons souvenirs trop vite oubliés.
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Mémoires d'un enfant du rail

Un très beau livre qui dépeint l'enfance pas si ordinaire d'un enfant de cheminot devenu lui-même cheminot dans la France de l'entre-deux guerres. Vincenot décrit bien cet univers qu'est celui du chemin de fer d'alors (pré-SNCF: ici la compagnie PLM) : un monde en ébullition syndicale et politique (nous sommes dans les parages de 36 et du Front Populaire), où l'amour du rail est presque plus fort que tout ! On se dispute pour l'avenir du chemin de fer: la fin de la vapeur (et donc des "gueules noires") inquiète tant elle incarne les débuts et l'âme des chemins de fer ; L'électrique on y croit pas, Etc. Bref un livre fort sur le rail mais aussi l'adolescence et la famille.
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Le pape des escargots

C'est l'histoire de "la Gazette", un personnage un peu fou, qui se croit l'héritier des druides et qui quadrille le pays Bourguignon, transmettant les nouvelles, se proclamant "pape des escargots", qui s'entremêle avec celle de Gilbert, un paysan incroyablement doué pour la sculpture du bois dans le style médiéval et qui est attiré par les sirènes de Paris, tandis que la Gazette essaie de le convaincre de rester. Vincenot utilise beaucoup de mots du patois Bourguignon et se moque avec truculence d'une époque moderne qu'il trouve ridicule.
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La Billebaude

J'ai redécouvert la Bourgogne, que je croyais connaître, par le truchement de Vincenot. Quelle vigueur dans cette langue si viscérale! Que d'énergie, dans cette histoire pourtant simple d'un petit campagnard des années 1950 ou 1960, qui vit entouré de ses grands-parents et arrières-grands-parents, animé, essentiellement, par la passion de la chasse et de l'aventure!
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Le maître des abeilles

Quel dommage que ce fut le premier et ultime roman tu triptyque "Chroniques de Montfranc le haut."

Un mauvais rêve sort Louis Châgniot de son lit. Il quitte Paris dans sa DS , charge son fils Loulou sur la banquette arrière , un peu de traviole , drogué , étudiant en sociologie.

À 50 ans Louis retourne dans le village de son enfance : Montfranc le haut, retrouve la maison Bichot ( le tribunal ) ; on avait prévu d'y installer le tribunal révolutionnaire, mais on n'y avait jamais jugé personne, faute de coupable.

Son copain d'enfance Louis dit "Le Mage"n'est jamais sorti de son village , il découvre le mot "parking" , s'étonne de l'autoradio.

Le Mage a des idées bien arrêtées sur la vie citadine. Il prend en charge Loulou à sa façon, décide de le remettre sur pied, le sevrer . Sa richesse sont ses ruches, trésor qu'il cache à l'Etat , car ce dernier demande qu'elles soit déclarées .

À Montfranc le haut le Mage vit du troc, en fait l'apologie contre la monnaie , les opérations bancaires qui sont les moyens étatiques de contrôler et opprimer les hommes.

Loulou reprend du poil de la bête, les potions du Mage sont efficaces, de nouvelles passions naissent : la belle catherine de la communauté lui jette des sortilèges de douceur.

Dans le village subissant l'exode, le Mage aurait bien besoin d'un successeur pour s'occuper de ses abeilles . Pour lui une licence en sociologie c'est une place en queue de liste pour le chômage , une population standardisée dans une prison à roulette à 4 km heure Porte d'Italie . C'est pas une vie ça ! Alors que le bonheur, c'est ici, à Montfranc le haut .

J'ai retrouvé une fois de plus cette tonicité et cette saveur du terroir chères à Henri Vincenot. Au repas pascal on a envie de goûter "Le vin de trois " Un qui boit et deux pour tenir le buveur.

Hilarant aussi la machine à casser les oeufs de la grand-mère.

Ça se lit vite. Un pur bonheur.
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Mémoires d'un enfant du rail

Document ethnographique..

Pendant, côté "début de la société industrielle", de "le Cheval d'Orgueuil" de Pierre-Jakez Hélias, axé sur la société paysanne bretonne de la même époque.

Aussi intéressant, jamais lourd. Donc à ne pas louper !

Tiens, pour compléter le panorama, autant y rajouter les bouquins d'Henri Queffelec sur les "Bretons-les-pieds-dans-l'eau" (du littoral, quoi !)

"Un homme d'Ouessant", "Un recteur de l'Île de Sein" par exemple..
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La pie saoule

L'histoire du forgeron Lazare au milieu du 19ème siècle. Vincenot nous décrit l'histoire de cet artisan qui souhaite quitte sa Bourgogne afin de réaliser son rêve: travailler pour les chemins de fer, en plein développement à cette époque.

Une oeuvre qui est agréable à lire, avec un personnage principal très attachant. Je recommande!
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Le pape des escargots

Le pape des escargots, dit aussi la Gazette, est un vagabond de grand chemin qui parcourt la Bourgogne du nord au sud, mendiant, prophétisant, colportant les nouvelles de village en village. C'est un personnage haut en couleur, qui se dit druide, que certains disent prêtre défroqué, mais que tous aiment et attendent avec sympathie. La Gazette se prend d'affection pour Gilbert, jeune agriculteur qui délaisse son exploitation, mais qui montre un talent inné et merveilleux pour la sculpture. Il va le soutenir et le guider vers son destin.

Ce récit truculent, poétique et mystique m'a enchantée. Bourguignonne pure souche, je ne pouvais qu'être ravie de me promener sur les routes de cette magnifique région. Mais j'ai également apprécié la très belle écriture d'Henri Vincenot (une découverte pour moi), l'histoire de tous ces beaux personnages, son éclairage sur la religion, la foi et le druidisme, et ses descriptions des splendides édifices romans bourguignons. Je n'en connais que quelques uns (grâce à mon père, grand fan de l'art roman et bourguignon) mais je vous recommande la plus chère à son coeur, l'abbaye Saint Philibert de Tournus.
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Le pape des escargots

L'auteur était un enfant du Pays Bourguignon, il nous faut mettre de côté nos frontières régionales et savourer ce roman qui aide à comprendre les efforts énormes qu'ont entrepris les Compagnons du Devoir sur ces ouvrages extraordinaires qu'ont été les églises. Il s'agit d'un excellent roman populaire et paysan de 1972, qui raconte l'histoire d'un "vieux sage" cheminot et d'un jeune sculpteur qu'il inspire selon des traditions "druidiques".

Un bien curieux personnage que "La Gazette" une sorte de prédicateur ambulant, une mémoire faite Homme des traditions ancestrales de l'architecture et des Compagnons du Devoir.



La Gazette va être mélé au "fabuleux destin" d'un jeune paysan particulièrement doué pour la sculpture... Gilbert. La Gazette et Gilbert vont vivre de drôles d'histoires en retrait de notre monde moderne. La Gazette voit en Gilbert la réincarnation des bâtisseurs d'antan, ces hommes fantastiques qui ont oeuvrés à la construction des plus belles églises romanes, il considère Gilbert comme son fils spirituel.



Il s'imitie dans la vie personnelle et professionnelle de son compagnon. Dans cette extraordinaire histoire on découvre un vocabulaire particulier, celui de l'architecture et de la sculpture.

J'ai ce livre depuis longtemps, je l'ai lu et relu et je ne me suis jamais lassée, il fait parti de mes favoris.
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Walter, ce boche, mon ami

Henri Vincenot - "Walther, ce boche mon ami" – Denoël, 1954 (réed. aux éd. Carrière en 2003 ISBN 2-207-20561-4)



Il en fallait du courage et de la lucidité pour écrire et publier un tel récit en 1954 ! Je suis sidéré par Vincenot, l'auteur de l'immortel "Pape des escargots" (toute personne n'ayant pas lu ce roman a vraiment raté quelque chose dans sa vie) et de la "Billebaude". Un roman dramatique et profond sur la seconde guerre 1939-1945.



Synopsis : après la débâcle de juin 1940, un brave professeur d'histoire de collège à Autun, français moyen de base, Claude Bougerot, passionné d'histoire locale ancienne de la région du Morvan, découvre que l'un des officiers allemands des troupes d'occupation, Walther, est également un grand spécialiste du sujet qui le concerne, à savoir les origines celtes ou celtiques du peuplement européen. Malgré toutes les réticences engendrées par la situation d'occupant et d'occupé, les deux hommes ne tardent pas à entrer en relation et à travailler ensemble : ils ouvrent un chantier de fouilles archéologiques. Dans la petite ville, il n'en faut pas plus pour que Claude Bougerot passe pour un collabo, et soit en bute à une hostilité de plus en plus virulente…



Le personnage de l'oncle, ancien poilu de la précédente guerre 1914-1918, incarne le refus de tout enrôlement dans l'un et l'autre camp désireux d'étriper le voisin.

Un récit étonnant, qui refuse les schémas faciles du "bon" contre le "méchant". Passionnant.

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Mémoires d'un enfant du rail

D'abord, c'est Henri Vincenot, un Bourguignon bien de chez moi, et qui traduit si bien mes racines profondes (Même si j'ai quitté la région de puis bien des années).

Donc je suis un inconditionnel, on l'aura compris.

Et ici encore, sans être dans le terroir pur et dur, on visite une époque, une évolution majeure des générations qui nous ont précédé, donc de notre civilisation occidentale.

C'est écrit avec le même sourire un peu espiègle que Vincenot savait afficher sur les plateaux de télévision, et avec le sérieux et la culture, la mémoire du monde qui le caractérisait.

Après tout cela, que dirait-on si je ne le recommandais pas ? Donc allez-y, vous y apprendrez nécessairement quelque chose, en plus de passer un bon moment.

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Récits des friches et des bois

Récits des friches et des bois, ce sont de purs récits du terroir. Rédigés par un auteur amoureux de sa région, de sa campagne bourguignonne, érudit et artiste (l'écriture n'était pas son seul média pour exprimer ses idées), ces récits nous entraînent en Bourgogne, dans cette région d'antan, où les gens vivaient avec la nature, se nourrissait de ses fruits, chassaient etc.

On découvre une galerie de portraits, plus ou moins frustes, plus ou moins rustiques, mais tous fleurant bon le terroir. Certains textes sont sombres, d'autres légers et lumineux. Certains happent, d'autres ennuient - j'avoue avoir sauté quelques pages, ici et là.

Mais l'auteur, dans certains passages, sait décrire avec brio la nature, la forêt, les animaux, les plantes, avec des mots qui font appel à tous les sens et nous transportent là-bas, en Bourgogne.

Des récits inégaux, peut-être, mais qui recèlent quelques pépites d'écriture en ce qui concerne les descriptions de la nature. Rien que pour ça, ça vaut de picorer quelques phrases.
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Récits des friches et des bois

Ces nouvelles de Henri Vincenot ont été écrites entre 1936 et 1939. Elles mettent en scène les thèmes de la nature et de la vie simple comme les aime l'auteur, bourguignon fidèle à ses racines.
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L'oeuvre de chair

Ce livre est un immense hommage à la Bretagne et à la Femme qui est placée si haut sur son piédestal que le jeune homme ( démarque de Vincenot ) doit s'imposer , comme le preux chevalier , moults épreuves et sacrifices pour la mériter ...

Voilà un idéal en totale contradiction avec les canons de l'hédonisme actuel et les pratiques vantées par certaines romancières lubriques que je ne souhaite pas citer .

Nous sommes dans le registre du romantisme et de l'amour courtois . Ce qui pourrait sembler paradoxal quand on se souvient de la truculence et de l'impression d'épicurisme que dégageait le regretté Vincenot , l'extraordinaire barde bourguignon , chantre de la celtitude disparu en 1985 avec ses moustaches à la gauloise , ses magnifiques gilets chamarrés et son sourire malicieux .

L'intrigue est digne de la Princesse de Clèves ou de Roméo et Juliette : le "jeune homme" tombe éperdument amoureux d'une "jeune fille"entraperçue lors d'une veillée traditionnelle bretonne . Il ne parvient pas à lui parler . Il entame alors une longue et chaste quête qui l'amènera au Maroc en pleine guerre du Rif où il récoltera une blessure assez peu glorieuse . Finalement , il la retrouvera pour s'apercevoir qu'elle ne correspond plus à son rêve et épousera sa marraine de guerre , une charmante bretonne , elle aussi . Celle pour qui il était fait et avec laquelle il accomplira la fameuse "oeuvre de chair" c'est à dire la procréation qui n'a rien à voir avec la fornication mais que Vincenot présente comme un acte sacré qui nous fait participer à l'oeuvre divine même de façon infinitésimale .

Le style est limpide , aisé , agréable . On ne s'ennuie pas un instant et les personnages sont attachants et bien rendus , dans leur idéalisme ou leur trivialité .

Bien sûr , on n'est pas obligé d'adhérer aux principes de l'auteur pas plus qu'à ses idées celtisantes , mais on ne peut s'empêcher de rester ébahi devant sa culture et se poser bien des questions sur nos dérives actuelles .

Un tout petit reproche : en linguiste passionné , Vincenot abuse un peu du " breton dans le texte" ( traduit plus loin ) au point de sembler presque plus bretonnant qu'un Pierre Jakez Hélias !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Je fus un saint

Dans ce court roman , Henri Vincenot nous raconte ses années d'adolescence dans un établissement religieux strict et huppé des années trente du siècle dernier . tout un monde disparu et quasiment incompréhensible pour notre 21ème siècle . Des mentalités imprégnées de catholicisme relativement exacerbé , une prise en main totale des consciences par l'Eglise inimaginable aujourd'hui .

Notre héros traverse une crise mystico-religieuse assez "traumatisante" et la raconte avec sincérité et truculence . Il se lie d'amitié avec le jeune Mimi qui finira tragiquement . Celui-ci lui voue une admiration sans limite et l'entrainera presque jusqu'aux "amitiés particulières" .

L'enseignement des "Pères" le pousse au mépris du corps et de tous les plaisirs de la chair et à la recherche d'une vie d'ascétisme , de prière et de mortifications diverses dans l'esprit de Saint Jean de la Croix ou de Thérèse d'Avila .

Il ira assez loin sur cette route au point de pouvoir proclamer " Je fus un saint" . Il faut comprendre qu'il essaya de le devenir par obsession de la pureté et du dépassement de soi-même , mais qu'il n'y parvint pas , qu'il ne l'est plus et le le sera plus jamais ...

Ce texte est intéressant par le témoignage qu'il délivre sur un milieu et une époque . Il est "enrichi" par une suite inédite et qui aurait aussi bien pu le rester car il s'agit d'une première version incomplète et très inférieure de "L'oeuvre de chair" ( déjà critiquée sur ce site par votre serviteur) .

"Je fus un saint" fait partie de la trilogie des "Années de colère" qui furent éditées post-mortem par la fille de l'auteur . Bien qu'intéressants , ils ne sont pas du niveau de ses oeuvres majeures telles "Le pape des ecargots" , " La Billebaude" , " Le maître des abeilles" ou "Les étoiles de Compostelle" . Si vous ne connaissez pas du tout l'oeuvre du grand celte bourguignon, commencez plutôt par ces textes-là . Pour moi , de toutes façons , tout est bon chez Vincenot !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Les voyages du professeur Lorgnon, tome 1

La France du rail.

Le Professeur Lorgnon, truculent poète, érudit, nous décline au gré de ses voyages ferroviaires une chronique touristique digne d'un dilettante parti en pérégrinations au fil du temps. A n'en pas douter ce Lorgnon est le double littéraire de notre Vincenot bien aimé. Savant en ce qui concerne l'histoire de la France, de sa géographie et de ses habitants. Il faut se laisser guider par les chemins ( de fer) de traverses que nous fait emprunter Lorgnon. On y découvre, à l'écart des grandes lignes, les trésors parfois cachés de la campagne, ses moeurs, sa gastronomie et son histoire séculaire. Le récit est empreint de poésie, d'anecdotes, de légèreté, tout cela servi par une langue pleine de rythme et de rebondissements. Lorgnon nous fait parcourir ces petites lignes qui ont aujourd'hui souvent disparu. Celles qui se frottent aux escarpements les plus tortueux, aux pentes les plus raides, qui au détour d'un vallon offrent au voyageur des paysages splendides. On parcourt les lignes du Bugey, on chemine la chaîne Hercynienne, les reliefs armoricains, les volcans d'Auvergne, le pays Basque, la Champagne. A l'heure des TGV vrombissant, des gares aux allures de paquebots, des cabines climatisées, laissez vous emporter dans ce voyage qui ne date que des années 60 à 70.

On peut reprocher à Vincenot la récitation des villes et villages qui égrènent ses voyages, peut être est-ce rébarbatif mais ô combien instructif.

Un court extrait qui relate l'esprit :

"- Sept jours pour faire, intelligemment, trois cents kilomètres ? Cela me paraît un minimum! répondit Lorgnon qui ajouta: Par ces temps de vitesse, on montre de l'esprit en voyageant lentement !"

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L'oeuvre de chair

Ce récit est un éloge de l'amour entre un homme et une femme sublimé par la chasteté, effectivement.

Vincenot, je dois dire le regretté Vincenot, l'irremplaçable, nous livre un récit de son meilleur cru. La scène symbolisant la défloration au travers de la rencontre des deux mains des amoureux est sublime. Il fallait y penser, et avoir le talent de Vincenot pour la mettre en mots. Le livre nous happe dès le départ, par le climat légendaire, les êtres authentiques de la Bretagne celte, les embruns, les roches et la mer. Vincenot qui dépeint si bien la Bourgogne, met le même talent à dépeindre la Bretagne puis le Maghreb. Un humaniste plein de talent qui arrive à faire philosopher sur l'amour un Berbère, un légionnaire et un soldat de l'armée française. A ce niveau ce n'est plus un écrivain, c'est un Enchanteur. On peut ne pas être d'accord avec l'auteur sur ses prises de position sur la femme, les juifs, les celtes, mais on doit lui reconnaître le talent de conteur. A la lecture du livre, écrit en 1985, je me suis demandé si Vincenot ne se ferait pas traiter de raciste de nos jours. Alors qu'il ne fait que révéler le bon sens qui présidait à la morale de nos anciens. La scène de la motorisation des bateaux est merveilleuse de prophétie. De plus Vincenot nous livre toujours ses pensées au travers de personnages bourrus, authentiques ce qui rend leur raisonnement encore plus sympathique. Un bon, très bon Vincenot.



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La Billebaude

Henri Vincenot revient dans ce récit sur son enfance en Bourgogne dans les années 20 et aborde au hasard, comme la signification de son titre, une phrase en amenant une autre, différents éléments de sa jeunesse dans l'Auxois, entouré de ses grands-parents et arrières grands-parents.



De nombreux sujets sont abordés et se succèdent, parfois avec humour et pertinence, la chasse au sanglier qui unit noble et pedzouille, principalement, mais aussi l'école publique, la religiosité, le régionalisme, la mécanisation et le progrès.



On y retrouve d'ailleurs La gazette, personnage truculent du "pape des escargots" et Vincenot, en bon gaulois nous fait découvrir sa région, son patois, ses combes et sa gastronomie. L'écrivain se remémore et nous partage sa jeunesse qui peut sembler rude mais aucunement misérable. Ce récit défendant la ruralité s'achève sur la rencontre de son premier et unique amour et la résurrection d'un hameau abandonné.
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