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Critiques de Hervé Bazin (676)
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Vipère au poing

Un avis rapide, car c'est une relecture, plus de 20 ans après la première... J'avais vraiment aimé lire ce livre, trouvant Folcoche atroce, et Brasse-Bouillon admirable dans son combat contre sa mère. J'ai aujourd'hui certainement mieux apprécié la finesse de l'écriture de Bazin, les traits d'humour du texte que je n'avais pas perçu adolescente, mais j'ai aussi pu mesurer combien Jean était le produit de cette éducation et de cette époque, me le rendant parfois désagréable, ou juste agaçant... En tous cas, j'ai aimé pour la deuxième fois cette histoire, avec peut-être moins d'intensité (car avec moins de révolte ?) réalisant davantage que l'éducation reçue par le personnage principal, quoique exagérément stricte et odieuse n'était peut-être pas tant une exception que cela...
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Vipère au poing

Voici un classique de la littérature française que je n'avais jamais lu (ni vu d'adaptation à l'écran) et dont le titre m'intriguait. J'ai maintenant compris sa signification. C'est un roman que j'ai apprécié de lire même si je suis restée sonnée par le comportement indigne et incompréhensible de Folcoche et des réactions violentes qu'il entraînait chez le petit Jean.

Il s'agit d'une autobiographie de la prime jeunesse d'Hervé Bazin puisqu'elle s'achève sur ses 16 ans. Il raconte cette période de sa vie dans la demeure familiale près d'Angers, dans un monde qui est en train de se modifier. Le roman est surtout centré sur son rapport à sa mère, Folcoche (contraction de folle et cochonne!). Il nous décrit une mère cruelle, radine et malfaisante. En face d'elle, un père plus sympathique mais que lui, Jean dit Brasse-Bouillon déteste. Ses frères non plus ne trouvent pas grâce à ses yeux. En fait, son rapport de haine avec sa mère lui donne une vision peu enviable du monde comme le montre cette citation:

"Celui qui n'a pas cru à sa mère, celui-là n'entrera pas dans le royaume de la terre.(...) L'homme doit vivre seul. Aimer c'est s'abdiquer. Haïr c'est s'affirmer "
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L'huile sur le feu

Au premier abord, on pourrait croire à un roman policier. Mais l'enquête n'est qu'un prétexte pour nous livrer une vision de la famille négative et destructrice comme souvent dans les romans d'Hervé Bazin.



Le feu, allégorie du mal, est partout présent dans ce roman. C'est celui qui détruit le village de Saint Leu, qu'un pyromane ne cesse de prendre pour cible. Celui qui enflamme l'esprit d'Eva Colu, détestant l'idée de gâcher sa jeunesse aux côtés d'un mari défiguré lors de la guerre. Celui qui consume le coeur de Bertrand Colu, acceptant toutes les vilénies de son épouse sans dire un mot. Enfin, celui qui anime Céline, leur fille de 16 ans, tiraillée entre deux parents qui se déchirent mais exaltée à l'idée de suivre son père, chef des pompiers, lors de chacune de ses interventions.



La jeune fille est fière de ce père taiseux que tout le village admire pour son courage mais surnomme "Tête-de-Drap" car il cache son visage mutilé sous un cache-montagne. Fière de cet homme qui se moque des colibets et se joue des incendies, qui n'a peur de rien... si ce n'est que sa femme le quitte. D'elle, il accepte tout : les insultes, les mensonges, les trahisons. Et tandis que les adultes s'affrontent, l'adolescente aime et pardonne.



Quel beau roman! C'est vrai, j'ai assez vite compris qu'elle en serait la fin mais, comme je l'ai dit au début de ma critique, l'enquête n'est qu'accessoire. Ce qui importe, ce sont les relations se créant au sein d'une famille, parfois salvatrices, souvent toxiques. Et ce qui nous est dépeint ici c'est le tumulte des émotions qui, comme le feu, peut nous réchauffer... ou nous brûler.
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Vipère au poing

En recherche de romans aux accents autobiographiques dans le cadre des lectures personnelles, non travaillées en classe, que je vais proposer à mes troisièmes à la rentrée, il était temps que je prenne enfin un moment pour découvrir Vipère au poing, un des classiques du genre du XXème siècle. J’en connaissais bien sûr les grandes lignes narratives, centrées sur la relation entre Brasse-Bouillon, ses frères, et leur mère, Folcoche, relation qui aura des conséquences dramatiques sur l’existence de la fratrie.



Existence bienheureuse en effet pour les frères Rezeau, les deux plus grands, restés en France chez leur grand-mère, jusqu’à la mort de celle-ci, et le retour de Chine du père, de la mère, et du petit dernier, pour prendre le relais de leur éducation, qui changera du tout au tout. Folcoche instaure, sans aucun préavis, dès sa descente du train et les gifles données en guise de retrouvailles, un climat autoritariste fait de privations, de violences physiques et morales, donnant lieu à une antipathie réciproque entre mère et fils au fil des années de règne de celle qui veut tout mener d’une main de maître implacable dans son logis.



Cette relation, qui ira crescendo au fil du récit transmis par Brasse-Bouillon, est décrite par l’intermédiaire d’une langue riche, d’une grande puissance émotionnelle, qui fait sentir au plus près la haine ressentie par le jeune adolescent, devenant jeune adulte, pour sa génitrice, haine d’abord sourde et insidieuse, partagée discrètement sous forme de complicité et de solidarité entre les frères face aux assauts maternels, surtout les aînés, ensuite de plus en plus virulente et combattive, devenant finalement duel terrible entre Folcoche et son cadet, particulièrement bien dépeint par la présence de plus en plus implacable d’un vocabulaire guerrier, le plus à même de détailler les stratégies que chacun met en place pour avoir le dernier mot sur l’autre. Parce qu’à avoir brimé ses enfants avec une telle violence, Folcoche a fait de son cadet, Brasse-Bouillon, son égal, qui va progressivement détrôner son maître dans l’art de la malveillance et de l’inhumanité pour survivre à ses forfaits.



A cette description relationnelle intense et perturbante, entre mère et fils, s’ajoute une peinture tout aussi violente, et virulente, de la décadence des grands familles bourgeoises catholiques dans l’entre-deux-guerres, dont les Rezeau font partie, et dont l’éducation de la mère donnée à ses fils n’en est qu’une si juste illustration. Et finalement, le crépuscule de l’ascendance de Folcoche sur ses fils, surtout sur Brasse-Bouillon, qui se profile dans les dernières pages, n’est qu’un symbole du crépuscule de l’ascendance même de toute la famille, et de toutes les familles de ce type, sur la société qui les entoure, à l’entrée d’un nouveau siècle, celui de tous les bouleversements. Où comment le récit d’une enfance maltraitée, racontée sans fard, ayant choqué à sa publication pour cela, renvoie dans le même temps à décrire le monde qui a permis et laissé faire ces maltraitances, notamment par souci des convenances et passivité du reste de l’entourage adulte – père, précepteurs…



Découverte d’une grande force en somme que celle de Vipère au poing, que je n’oublierai pas de sitôt, et que je proposerai volontiers à mes troisièmes, du moins aux lecteurs les plus chevronnés – car la langue y est parfois complexe pour eux, et le contexte historique pas toujours clair.
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Au nom du fils

C'est étrange, j'ai l'impression de lire ce livre avec 60 ans de retard. Actuel au moment de sa parution, je trouve qu'il a terriblement vieilli. C' est idiot puisqu'il s'insère dans son époque et je devrais le prendre comme tel. Le décalage des situations, des sentiments, des conventions avec notre société est le témoin de cette évolution.

Paradoxalement, au fur et à mesure de ma lecture, je me suis pris à admirer cette écriture, laquelle sait retransmettre au travers les pensées, le récit d'un père un cheminement que tout homme saura reconnaître. C'est un récit très intelligent dont on ne peut que reconnaître la justesse.

Je ressors donc mitigé de ce livre mais satisfait de la rencontre avec Hervé Bazin.
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Vipère au poing

Haine & Maltraitance : C’est l’histoire de la Famille Rezeau. Vieille famille bourgeoise, héritière de privilèges, et vivant dans le château de La Belle Angerie. Mais plus précisément, c’est l’histoire d’une haine profonde entre un fils et sa mère. Mme Rezeau, née Pluvignec, est une femme odieuse, cruelle et rigoriste qui va faire vivre un enfer quotidien à ses trois enfants, dont Brasse-Bouillon, ou Jean, notre narrateur.

D’abord, peureux et craintif, il se questionnera à de nombreuses reprises sur cette mère sadique et sans affection, rebaptisée Folcoche. Puis, en grandissant, Jean se révèlera être formidablement doué pour entrer dans le jeu maternelle, un jeu d’échec sombre et malsain se lance ainsi entre mère et fils. Un bras de fer allant même jusqu’à l’idée d’un assassinat ! Si le lien maternelle est en toute normalité construit par l’amour, ici c’est la haine qui le tisse et le consolide. Brimades, violences physiques et mentales, la mère ne recule devant rien pour imposer son autorité face à ce fils rebelle. Un enfant insoumis porté par sa volonté de vengeance, gravant un V.F – Vengeance Folcoche – sur chaque arbre qu’il croise, mais un fils ressemblant finalement énormément à cette mère si détestée…



Rupture & Renouveau : Au delà de cette haine prégnante, un autre bras de fer se joue dans ce roman. Celui d’une époque révolue qui se manifeste de deux manières différentes : d’abord par le passage de Jean de l’enfance à l’adolescence. Un passage forgé par la haine dû à une innocence brisée dans le vif et l’obligation de survivre par la combativité.

Mais en arrière plan de cette relation pernicieuse, c’est aussi toute une époque qui agonise, celle des privilèges. Cette famille issue d’une grande lignée de bourgeois – voire d’aristocrates – voit l’abolition de cette vie d’antan. Agonie d’une vie oisive et d’une éducation austère et rigoriste, mais aussi époque de l’avènement ouvrier. Triste époque pour les bourgeois donc, qui tentent de se raccrocher aux dernières particules de leurs prérogatives et refusent de voir la vérité en face.



En une phrase… Un roman viscéral ! À lire absolument !
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Vipère au poing

La vipère, Folcoche, une mère juste biologique.

Jean, un fils qui s'est construit dans l'entêtement et la rébellion.

Les deux se jugent et se jaugent mutuellement, s'observent, se décryptent. L'héritage du caractère tenace et opiniâtre de cette femme, transféré sur ce garçon permet à ce dernier de se mesurer à elle sur un pied d'égalité malgré la filiation. Son objectif étant de pouvoir enfin entraver sa domination, la rendre inoffensive et impuissante, comme l'évoque la métaphore de la vipère tenue prisonnière à bout de bras dans son poing, le regard fixe.

Le lieu du duel se passe à La Belle Angerie, une grande propriété bourgeoise aux revenus curieusement féodaux pour les années 20. Un père incapable d'affirmer son autorité d'époux et de père. Sa seule excuse dit-il, étant « d'obéir à des considérations qui méprisent l'immédiat pour sauver l'essentiel ». Deux autres frères complices de Jean mais psychologiquement moins forts, qui subissent l'autorité et l'éducation de Folcoche sans protester frontalement. Une série de prêtres précepteurs qui démissionnent successivement et une bonne soumise. Une éducation rythmée par des privations, confessions quotidiennes, mises en quarantaine et autres gifles régulières.

Jean, le narrateur exprime très bien sa colère et son refus de renoncement face aux souffrances que sa mère inflige de façon sadique et parfois humiliante. Le style est extrêmement moderne avec un rythme rapide qui va à l'essentiel. Il présente très souvent les personnages ironiquement sous leur plus mauvais aspect. Jean ne manifeste jamais à juste titre sa peur et ses angoisses, préférant réagir intérieurement avec opiniâtreté sur un air de « un jour je t'aurai », droit dans les yeux. L'identification du lecteur à Jean se fait alors sans effort.

Au-delà de cette histoire marquante, j'ai adoré les descriptions sarcastiques de la petite bourgeoisie de cette époque, encore rivée à des principes et des croyances anciennes, que Jean observe avec mépris et qui n'ont plus cours aujourd'hui. Par exemple, on ne prend pas de bain de mer, toute viande dehors dans l'eau salée non bénite surtout sur des plages pleines de boutiquiers et de canailles des congés payés; le travail salarié n'apparaît pas comme tellement honorable, il n'y a que les petites gens qui sont obligées de travailler pour vivre ; on ne visite surtout pas le Panthéon parce qu'on y enterre des gens de gauche; à table les ronds de serviette en argent ou en ivoire puent le nouveau riche, les pochettes brodées sentent le petit bourgeois; impensable de lire l'Humanité.

J'encourage cette lecture vivement. La hache de guerre aura-t-elle été enterrée dans les 10 années qui suivent ? On a hâte de lire la suite…



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La Mort du petit cheval

Certains auteurs ont beaucoup de malchance : une œuvre, pourtant pas leur plus belle œuvre, est plus connue et plus lue qu'une autre œuvre, qui est pourtant infiniment supérieure à l'autre œuvre. Hervé Bazin est dans ce cas. Je ne veux pas critiquer Vipère au Poing ; c'est une belle œuvre, très travaillée, très bien écrite, mais, franchement, ça ne vaut pas La Mort du Petit Cheval ! car où Vipère au Poing était esthétique, bien écrit, travaillé, La Mort du Petit Cheval est fort, acide, moins élégant, mais bien plus acerbe. C'est une lecture forte, tandis que Vipère au Poing n'était qu'une lecture agréable.

Je ne compte plus les raisons pour lesquelles j'admire ce roman : c'est qu'il est bien rythmé, c'est que les personnages sont attachants, c'est que le style est inventif et addictif, c'est que ce roman sombre est véritablement lumineux…

Bref, j'adore ce texte, qui est vraiment, vraiment beau, et vraiment, vraiment travaillé, et qui ( selon moi ) est un bel apport à la littérature française.
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Vipère au poing

Lecture obligée à l'athénée... Je ne sais même plus quel âge je pouvais bien avoir. J'ai zappé quasiment tout de ce livre, sauf un vague ennui d'être obligé de me le farcir et l'expression "je vous demande excuse, ma mère", par laquelle le héros (?) fait mine de s'excuser et détourne l'expression pour son (petit) plaisir personnel.



Nous avons, adolescents, un peut tous pris nos parents pour des Folcoche et cette rébellion nous l'avons mise en oeuvre, à des degrés divers.



Finalement, ce roman a laissé davantage de traces en moi que je ne voulais bien me l'avouer...
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Vipère au poing

Très bon ouvrage lu durant mon enfance. Personne n' aurait dit qu'un jour, une vipère serait devenue célèbre à travers l'autobiographie de Hervé Bazin. Et encore moins, qu'elle deviendrait un chef d'œuvre de la littérature française.



Quoi de plus doux, de plus tendre, que le cœur d'une maman. Qui donc, sait mieux nous comprendre et calmer , tous nos tourments. Voici des mots, que l'auteur n a jamais prononcés ou écrits pour parler de sa propre mère lui, qui avait pris pour habitude de la comparer à une vipère. (Je fais référence à la première scène qui ouvre le livre.) ou à une chouette. (Titre du deuxième livre de la trilogie qui composera l'autobiographie de Monsieur Bazin. Il affublera toujours sa mère du nom de "Folcoche" (folle cochonne)

Du haut de mes 12 ans, (1984), imaginez le choc que j'ai pu ressentir à la lecture de ce roman, moi, qui avait toujours vécu au sein d'une famille où l'amour régnait en maître, il était impensable qu'un enfant puisse éprouver un sentiment de haine à l'égard de la femme qui lui a donné la vie. Il était aussi inimaginable qu'une mère puisse avoir de tels agissements (les coups de fourchette sur le dos de la main) envers son propre enfant. Une telle mère ne pouvait pas exister.

On se rend compte que ce livre est loin d'être bonheur et poésie. On prend vite conscience que les liens familiaux sont primordiaux dans notre construction et que ces liens ne doivent en aucun cas être détruits.


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L'huile sur le feu

Années 1950 : Action ! Le village de Saint-Leup du Craonnais est la proie d'incendies volontaires répétés. L'incendiaire profitant des moments de liesse et d'accalmie que sont les mariages pour pouvoir agir en toute tranquillité. Les feux se multiplient, et Bernard "Tête-de-drap", le Capitaine des pompiers, a bien du mal à éteindre la fureur des habitants du village et des fermiers dont les toits et le bétail sont menacés par les flammes de l'enfer.

Céline, la narratrice et fille d'Eva et de Bernard Colu (alias "Tête de drap"), raconte la fièvre qui embrase le village, avec l'innocence de ses seize ans. Une innocence qui va petit à petit partir en fumée, quand elle se trouvera confrontée à la réalité de l'Homme et des bassesses dont il peut se rendre coupable.

Coupable la mère ? Une mère qui ne peut marcher que deux mètres devant son homme, un mutilé de guerre. Un homme qu'elle a épousé fort et beau. Un homme que la guerre lui a rendu monstrueux par son apparence, et qu'elle traite pire qu'un animal où un paria.

Coupable le Père ? Un père qui fait profil bas et refuse la séparation avec cette femme qui ne le supporte plus tant sa difformité lui fait horreur. Un père qui préfère affronter les conflits au quotidien, plutôt que rendre la liberté à cette femme qui pourrait l'empêcher de voir sa fille qu'il aime plus que tout.

Coupable la fille ? Une fille qui ne peut pas plus renoncer à l'amour de sa mère qu'à celui de son père, et qui dit : "Ici, moi, je suis la seccotine qui, désespérément, cherche à tout recoller, même l'enfer."

Le feu va bientôt gagner toute la population du village de de Saint-Leup du Craonnais. Un feu qui va consumer le ménage Colu et les villageois dans un même brasier...





Hervé Bazin, qui fut père de sept enfants, est considéré comme un "romancier de la famille". "L"huile sur le feu" ne déroge pas à la règle. Avec les méfaits d'un vilain pyromane en toile de fond, l'auteur nous raconte les difficultés familiales d'un couple au bord de la rupture, nous renvoyant à une époque où le divorce était socialement inacceptable. Ce roman de mœurs nous plonge dans un passé où la mondialisation, l'économie de marché et l'omnipotence d'internet faisaient figure de science-fiction. Une époque où l'homme avait peu de contacts humains en dehors de son village, et où (hormis le curé), son environnement reposait essentiellement sur quatre membres indissolubles dont l'importance décroissante était la suivante : le châtelain, le notaire, le vétérinaire et le médecin...

Roman sorti de la bibliothèque d'une de mes aïeules et longtemps conservé dans la naphtaline, voilà un ouvrage que j'ai savouré de ses prémices à sa fin ultime. Une lecture appréciée tout autant pour sa trame que pour la richesse des mots et des expressions d'époque employées...

Voilà un vieux bouquin qui m'a ouvert l'appétit. Dorénavant, vous retrouverez sur ce blog quelques lectures sorties du grenier. Lectures qui viendront se mêler aux nouveautés !

Viva la diversité !


Lien : http://leslecturesdisabello...
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Vipère au poing

Quelle mère! Quelle horrible mère! Une mégère! Hervé Bazin dessine ici le portrait d'une femme détestable, haïssable, à la limite de la folie, de la pathologie. Falcoche, de son surnom, n'a rien d'une femme aimante. Elle est machiavélique, sournoise, de mauvaise foi, toujours au delà de son rôle légitime. Elle prend plaisir à priver, à torturer. Avare, de surcroît. Elle n'a rien qui puisse la sauver. Elle est si mauvaise qu'on peine à croire qu'elle a réellement existé.



Pauvres enfants? Pas si sûre. Si j'ai commencé par les prendre en pitié, je me suis très vite, en effet, amusée de leur sort. C'est que l'écriture est égayante, distrayante. Elle nous invite au rire et nous évite l'apitoiement. Seul le dernier enfant, très discret, peut être pris en pitié. Les deux autres, difficile de les pleurer. Brasse-Brouillon, surtout, devient un vilain garnement, le fruit pourri de l' "éducation" maternelle; raison pour laquelle il est celui qui face à elle s'en sort de plus belle. Quant au père, il a de quoi indigner au point de nous donner envie de le claquer. Autant dire que dans la famille Rézeau, aucun des parents n'est à désirer.



Vipère au poing est un classique qui s'impose. Il parle d'une exécrable réalité avec l'humour d'un narrateur amusé. Celui-là rit en effet de sa propre expérience. Elle n'est pas hilarante pourtant. Elle le devient, cependant. Elle le devient parce qu'elle se pense comme un jeu. Jean s'amuse et prend plaisir à défier sa mère devenue sa première rivale. Avec elle, il apprend. A ruser et anticiper. Il apprend à piéger. Qui sera en supériorité? Pas sûre que la réponse soit donnée ...
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Vipère au poing

Je ne suis pas sûre d'avoir lu ce livre à la bonne période de ma vie, déjà passablement en colère, ce livre me donne carrément envie d'éradiquer l'espèce humaine.



Ce livre, c'est l'histoire de Brasse-bouillon et de ses frères qui après quelques années d'une éducation stricte mais juste voient revenir leur mère des colonies.

Je ne sais pas ce qui a bien pu se passer dans la vie de cette femme, mais ça ne devait pas être beau à voir, elle est du genre à dézinguer les chatons en rigolant pour le simple plaisir d'avoir du pouvoir et de faire souffrir. Alors imagine le calvaire des enfants.



Cela-dit, Brasse-Bouillon tient de sa mère, cette histoire devient vite le cloître de l'horreur familiale, personne ne souhaite appartenir à une famille où ne respire que la haine, la rancœur et la vengeance et où toute tentative de chaleur est irrémédiablement anéantie par les bourreaux comme par les victimes.
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Cri de la chouette

Les valeurs prônées par Madame Mère n'ont pas lieu d'être chez son fils libertaire. L'époque a changé depuis Vipère au poing. Mais je suis restée tout de même sur mon mal être généré par les rapports parents-enfants sans amour .

Cette trilogie est un grand classique de notre littérature même si elle laisse un goût amer de tristesse dans le cœur.
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Vipère au poing

Un roman qui a en son temps frappé l'opinion par la violence de la haine du petit "Brasse-Bouillon" contre sa mère terrible qu'il nomme "Folcoche", haine vite étendue à tout l'entourage familial.

Un cri de révolte largement autobiographique.

Un grand classique. A lire et à relire.
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Vipère au poing

Pour tout un chacun, la mère, est la femme protectrice, aimante, bienveillante à l’égard de sa couvée. Les conflits mère –enfants ne sont pas rares. Mais peut-il exister un sentiment de haine à l’égard d’une mère, aussi revêche soit-elle ?

Hélas oui, ce livre, qui livre en grande partie les de souvenirs d’enfance de l’auteur en est la preuve.

Comment peut-on être odieuse, machiavélique, vicieuse avec ses enfants ? Comment un père normalement constitué peut-il être à ce point lâche et résigné, bien que de temps en temps il ait quelques sursauts de bon sens et d’autorité ?

Brasse-Bouillon vit au milieu de ses frères, dans une propriété familiale, à la campagne, à l’abri de leurs petits camarades. Leurs parents, pour de sombres raisons financières préfère assurer leur éducation à la maison à l’aide d’un abbé.Folcoche, puisque c’est ainsi que les enfants la surnomme tente par tous les moyens d’asseoir son emprise sur sa famille. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ambiance n’y est pas de meilleures.

"Un an après la prise de pouvoir par notre mère, nous n’avions plus aucune foi dans la justice des nôtres."

"Toi, je ne te demande rien, mon garçon ! Je me doute bien que vous avez tout fait pour détourner l’attention de votre père. Tu n’iras pas à la chasse la prochaine fois."

Les brimades se suivent, et vont croissant. Seulement, les garçons, animés d’une telle haine pour cette mère qui n’a de nom que le nom, vont lui faire endurer les pires avaries. Des coups pendables, qui me feront rire, rire jaune, cependant, tellement la situation de ces enfants, et de Brasse –Bouillon, en particulier, est triste.

Voilà un écrit paradoxal, puisque qu’il m’a autant fait rire qu’il m’a fendu le cœur. J’ai sauté de joie à l’idée de voir Folcoche se retrouver à l’eau, et je n’avais pas envie de lui tendre la perche pour la sortir de là…..

Peu à peu Jean s’éloigne de cette mère, et défie le père pour tenter de lui ouvrir un tant soit peu les yeux :

"Excusez-moi d’être franc, papa. Mais vous vous montrez bien jaloux d’une autorité que vous n’exercez guère."

Jean qui commencera un peu un comprendre ce qu’est sa mère, lorsqu’injustement puni il s’enfuira chez les parents de cette dernière pensant y trouver réconfort et attention.

On ne peut être un bon parent que lorsqu’on a guérit de son enfance.











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Vipère au poing

Un roman qui illustre une haine familiale corrosive.



Hervé Bazin met en avant un lien maternel toxique et malsain, un lien qui corrompt toutes les relations.



Le lecteur nage dans les complots et les anticipations malsaines. La figure maternelle est diabolique, un parti-pris osé qui donne une tonalité intrigante.



La psychologie du narrateur, Jean Rézeau, est hypnotique. L'innocence de l'enfance bascule très vite vers le désir de vengeance, point central de l'œuvre.
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Vipère au poing

Dans le cadre de mon défi personnel, c'est à dire lire davantage des classiques, Vipère au poing attendait sagement dans ma PAL à être lu. J'avais commencé déjà une fois il y a quelques années, mais à l'époque mon état d'esprit n'y était pas, donc je l'avais mis de côté...

J'ai bien aimé le style un peu caustique d'Hervé Bazin.



De nos jours on aurait enlevé la garde parentale aux parents Rezeau, mais à l'époque les gens de la "haute bourgeoisie" avaient beaucoup de pouvoir et on préférait faire comme si on n'était pas au courant.

Hervé Bazin aurait dit que c'est un roman autobiographique. Peut-être l'écriture lui a permis de prendre une certaine distance par rapport à son enfance/adolescence malheureuse auprès une mère méchante/maltraitante et une père lâche. La causticité permet aussi de dédramatiser un peu cette histoire malheureuse.



J'ai bien aimé la lecture de roman, mais certaines parties sont un peu tirées en longueur à mon goût.



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Traits

Je ne me lasse jamais de tout ce qu'a pu écrire Hervé Bazin. J'aime son humour grinçant, son ironie, sa lucidité sur la vie et sur les hommes. On retrouve bien tout ça dans ce recueil de petites maximes de son cru.
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Vipère au poing

J’avais les images du téléfilm dans la tête tout au long de cette lecture avec la grande Alice Sapritch... l’écriture précise et pointue amène le lecteur à y être dans cette atmosphère atroce, à ressentir tout ce que ressent le personnage principal... terrible.... et terriblement vrai. Les atmosphères, les personnages, les lieux, les faits sont magnifiquement décrits. Un livre coup de poing
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