AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Ian Edginton (190)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Warhammer 40.000 - Intégrale, tome 4 : Le cla..

Suite et fin de la bataille entre la Garde Impériale au service de l'Empereur ne l'oublions pas, et les Orks, ces êtres sans cervelle et profanateurs de chaos.

Reprenons ici le cours de notre histoire là où nous l'avions laissé à la fin du troisième tome. Le colonel Izraell Honor Castillan, appartenant au 96e régiment des Gardes du désert de Tallarn, a été fait prisonnier par ce que l'on appelle les peaux-vertes, à savoir les Orks. Pourquoi l'ont-ils gardé et tout non pas exécuté, comme ses semblables ? Tout simplement parce qu'ils l'ont pris pour un être inférieur qu'ils appelaient "grand grot" et qui servait de trophée et de porte-bonheur à celui qui l'avait capturé et qui l'emmenait partout avec lui.

Cependant, notre héros ne l'entendait pas de cette oreille et, durant ces cinq mois de captivité chez ses ennemis, il en profité pour les espionner et réussi à déceler un mécanisme pouvant émettre des signaux ayant appartenu à son chapitre et, comble de bonheur, encore en état de marche.



Parviendra-t-il à se faire entendre avant qu'il ne soit lui-même démasqué ? Ceux qui servent l'Empereur, tout comme lui, viendront-ils à sa rescousse ?

Je suppose que vous avez déjà une idée sur la question mais qu'adviendra-t-il exactement de cette bataille (en supposant qu'elle ait réellement lieu) exactement ? L'Empereur insufflera-t-il assez de courage à ses troupes pour pouvoir vaincre les forces du Mal ?



Un graphisme exceptionnel puisque l'on a parfois l'impression que les dessins sont en 3D tant ils sont bien travaillé et je sais que je me répète dans mes critiques mais tans pis, étant donné que je porte une grande importance aux dessins dans ce genre d'ouvrage, je porte donc ma note une fois encore à 3.5 /5 !
Commenter  J’apprécie          333
Warhammer 40.000 - Intégrale, tome 3 : Tonner..

L'histoire se déroule toujours au quarante et unième siècle mais dans d'autres lieux et avec d'autres protagonistes. Ici, le lecteur se retrouve sur la planète Demaris III où le 96e régiment des gardes du Désert (un détachement de la garde Impériale, donc pour faire court, les gentils puisqu'ils se battent au nom de l'Empereur) livre une cruelle bataille sans pitiés contre les Orks Xénos.



Très vite, il apparaît que la Garde se retrouve en très grande difficulté bien qu'ils aient eu un atout non-négligeable, à savoir que les Orks (il faut dire les choses telles qu'elles sont) soient des créatures complètement stupides et qu'il n'y ait absolument aucune coordination dans leurs différentes troupes. Ce sont des êtres cruels, assoiffés de pouvoir et qui n'hésitent souvent pas à se livrer bataille entre eux. Aussi, même s'il apparaît, au départ, qu'il règne un véritable chaos dans ce chapitre (régiment) puisque certains tuent, non seulement leurs ennemis mais également des membres de leur propre troupe (ne me demandez pas pourquoi, je crois d'ailleurs qu'il est préférable de ne pas chercher à comprendre), le régiment appartenant aux Gardes du désert se retrouve vite en infériorité numérique. En disant cela, je ne pèse pas mes mots puisque de ce chapitre, il ne restera qu'un survivant, le colonel Izraell Honor Castillan qui a réussi, par un judicieux stratagème (mais que je ne dévoilerai pas ici) à sauver sa peau mais...pour combien de temps ?



Un tome toujours aussi bien travaillé sur le plan graphique et dans lequel le lecteur découvre d'autres ennemis à l'Empereur. Je ne cache pas qu'il lui faut quelques instants pour s'habituer au langage des Orks qui est très primaire mais, une fois les premières pages passées, ce dernier se retrouve rapidement dans le bain ! bain de sang et de dégueulis d'orks...j'adore ! Note finale : 3.5 / 5 !
Commenter  J’apprécie          310
Une étude en rouge : Une histoire illustrée de ..

Une étude en rouge est le premier roman consacré à Sherlock Holmes et il n’avait pas eu le succès escompté.



Il a fallu attendre le suivant (Le signe des quatre) pour qu’il décolle et connaisse le succès que l’on sait.



Holmes est meilleur dans les nouvelles que dans les romans et celui-ci, comme le suivant, aura une seconde partie où le coupable raconte tout.



La première chose qui m’a fait soupirer d’aise en ouvrant ce tome 2 c’est que les dessins des visages sont mieux réussi que dans le premier et le dessinateur a laissé tomber cette ligne qui fendait une partie du visage des protagonistes.



Se déclinant dans des tons gris bleus, l’album ne sera toute fois pas ma tasse de thé en ce qui concerne les graphismes.



Le récit, quant à lui, est conforme au roman, donc, pas de surprise pour ceux ou celles qui l’ont lu, mais cette bédé est intéressante si vous voulez faire découvrir Holmes à des personnes qui ne le connaissent pas encore et que la longueur d’un roman rebute.



Par contre, il y a un truc qui ne colle pas et que je n’avais pas remarqué dans le roman… Lorsque Holmes fait passer une petite annonce au sujet de la bague, il donne le nom de Watson mais indique leur adresse commune, le 221b Baker Street.



Se méfiant, le coupable ne s’est pas présenté à l’adresse et pourtant, quelques jours après, il s’y rendra sur demande de Wiggins. Il n’a pas reconnu l’adresse ?? Bon, on va oublier cette petite erreur dans le scénario de ce cher Conan Doyle.



Une bédé qui aurait été plus agréable avec un autre graphisme mais puisque le dessinateur s’est appliqué un peu mieux pour les personnages, je ne vais pas trop pinailler.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          210
Warhammer 40.000 - Intégrale, tome 2 : La bat..

Sur les conseils de mon mari, j'ai lu le deuxième tome dans la foulée (j'en profite puisque je suis en vacances cette semaine) car il m'a dit qu'en réalité, il s'agissait de cycles de deux tomes et qu'après la lecture de ce dernier, j'arriverai à mieux comprendre le premier...c'est à la fois vrai et à la fois faux.



Il est vrai que dans ce deuxième tome, le lecteur apprend comment certains hommes, voire même parfois des chapitres entiers (je rappelle que la définition du mot chapitre dans l'univers de Warhammer 40.000 n'est pas celle que vous croyez mais celle-ci s'apparente à régiment) peuvent se retrouver du côté du mal. C'est ainsi que ceux qui étaient avant les alliés des Space Marines (dont font parti les Black Templars), après avoir été au contact du maître du Mal, Horus, se sont tournées vers les forces obscures et sont devenus Les Space Marines du Chaos. C'est contre eux que doivent livrer bataille les Black Templars dans ce second tome.

Raclaw, notre protagoniste en quelque sorte (néophyte Black Templars), après six décades passées sous les ordres de différents maîtres, a fait ses preuves et est enfin considéré comme un membre à part entière du chapitre (je crois d'ailleurs que c'est ce passage-là qui m'a le plus ému dans ce tome).



Dans un monde cruel et sans pitié, où le Chaos entend prendre le pouvoir en se faisant aider des titans, il existe cependant quelque chose de très touchant chez cette unité de Black templars : l'entraide et le soutien car, si tous se battent pour l'Empereur puisqu'ils ont été appelés pour le servir, avant de devenir des "machines" à tuer, ils étaient avant tout des hommes !



Une fois encore, un graphisme extrêmement bien travaillé et quelques petits (mais trop rares malheureusement) moments d'émotion, ce qui fait que, que je peux augmenter ma note pour cette ouvrage à 3.5 / 5 ! Un magnifique retournement de situation à la fin qui fait qui faudrait, pour bien comprendre, tout reprendre depuis le début et relire ces deux premiers tomes et alors là; j'applaudis car c'est un fantastique tour de maître !
Commenter  J’apprécie          216
Warhammer 40.000 - Intégrale, tome 1 : La cro..

Après avoir été initiée par mon mari aux jeux de plateaux Warhammer et Warhammer 40.000 et y ayant pris un certain goût (même si je ne maîtrise absolument pas toutes les règles...et loin de là mais j'ai au moins compris comment cela fonctionnait et je vous assure que c'est déjà pas mal), je me suis enfin décidée à lire les bandes-dessinées (faute de ne pas avoir lu le livre de règles - la Bible des joueurs - m'étant arrêtée à l'historique) que j'aurais dû lire il y a un bon moment déjà.



Tout d'abord, un avertissement ! Il vous sera assez difficile de pouvoir rentrer dans l'histoire de cette saga si vous n'avez jamais entendu parler de Warhammer 40.000 'vous pouvez toujours essayé mais ce genre de bandes-dessinées est généralement, de mon point de vue, réservé à ceux qui maîtrisent eux-mêmes, soit le jeu de plateau, soit le jeu en ligne.



Ici, il faut vous plonger dans un univers (enfin des univers) complètement étranges puisque l'histoire se déroule, comme son nom l'indique au 41ème siècle. Pour faire simple, disons qu'il y a d'un côté les gentils (à savoir tous ceux qui servent l'Empereur), représentés dans ce premier tome par les Black Templars (une unité de Space Marins) et de l'autre, les méchants (nécrons, orcs, eldars et bien d'autres encore mais ces trois espèces d'extra-terrestres sont celles que le lecteur rencontre ici).

L'histoire : celle d'un jeune néophyte dans le chapitre (régiment) des Black Templars, prénommé Raclaw qui va devoir faire ses preuves afin de savoir s'il est digne de confiance et capable de mourir pour protéger ceux de son espèce et, surtout, à se battre pour ses idées, à savoir celles de l'Empereur.





J'espère ne pas trop vous avoir perdu dans cette brève critique (j'ai à la fois voulu vous donner quelques détails afin de vous plonger dans l'ambiance mais j'espère ne pas trop vous en avoir donné non plus, afin que vous n'ayez pas envie de lire cette critique jusqu'au bout. La seule chose qu'il faut vraiment que vous reteniez de l'histoire est qu'il s'agit de guerres sans fins entre des gens qui croient en leurs idées et d'autres qui sont prêts à tout pour les anéantir. Je vous l'accorde, rien de très joyeux mais un graphisme extrêmement bien travaillé, ce qui vaut bien que ma note globale pour ce premier volet s'élève à 3.5 / 5.
Commenter  J’apprécie          213
Le Signe des Quatre (BD)

Cette bande dessinée est l'adaptation d'un roman de Conan Doyle.

On y retrouve un Sherlock Holmes aux prises avec ses démons ( la fameuse solution à 7 %) et un docteur Watson amoureux. Ils vont devoir aider une jeune femme, élucider un meurtre, retrouver un trésor...bref, les rebondissements ne manquent pas.

L'intrigue est fidèle au roman et j'ai particulièrement aimé les illustrations sombres et bien adaptées au thème.

Le nombre de pages est conséquent et détaille vraiment toutes les subtilités de l'intrigue.

Peut-être que sous cette forme plus moderne les romans anciens connaîtront une seconde jeunesse !

Commenter  J’apprécie          180
Cherub, tome 1 : 100 jours en enfer (BD)

Encore une BD adaptée d'un roman, mais cette fois l’adaptation de la célèbre série pour ado Cherub est plutôt réussie.

Les dessins font pensés à un Comic, l'action et la bagarre sont toujours au rendez-vous.

James orphelin bagarreur se fait recruter par Cherub, avant de devenir un véritable espion il doit déjà réussir l'examen et ça c'est déjà une mission à part entière.
Commenter  J’apprécie          180
Stickleback : Number of the Beast

Un génie du crime peu commun

-

Ce tome fait suite à Stickleback : England's Glory (2007/2008) qu'il vaut mieux avoir lu avant même si l'auteur rappelle les faits principaux. Il contient deux récits en noir & blanc, avec énormément de nuances de gris, tous les deux réalisés par Ian Edginton, scénariste, et D'Israeli, dessinateur et encreur.



London's burning : chapitres parus dans les progs (numéros) 1666 à 1676 et 2010 de l'hebdomadaire 2000 AD, en 2010. Dans une usine désaffectée en plein cœur de Londres, Stickleback est en train d'expliquer sa façon de voir les affaires à une demi-douzaine de chefs de gangs actuellement pendus par les pieds, à une des poutres du bâtiment industriel, et bâillonnés. Une demi-douzaine de ses lieutenants sont présents sur place et assistent à la scène. Il leur expose son plan : bâtir un empire, et pouvoir compter sur leurs équipes et leur loyauté. Il continue : il pense comme un romain. Black Bob apporte une grande ardoise sur laquelle se trouve un dessin de soldats romains, que montre Little tonga, installé sur un tonneau par Miss Scarlet. Le principe est simple : conquérir un territoire en éliminant les chefs, puis s'appuyer sur la population en place en y recrutant des chefs qui vont instaurer et faire respecter la loi de l'envahisseur, tout en apportant les bienfaits de la civilisation romaine. Stickleback termine en indiquant que les caïds ici présents vont jouer le rôle des chefs locaux, pour l'empereur du crime qu'il est lui. L'un d'entre eux manifeste son désaccord par des gestes. Stickleback lui retire son bâillon et le caïd dit qu'il ne participera pas à cette organisation, et que s'il est tué, un autre viendra à sa place pour s'en prendre à Stickleback. Ce dernier demande à Jack, un de ses hommes, de s'avancer pour s'occuper de ce récalcitrant : il s'avance et utilise son pouvoir pour l'immoler par le feu.



Retour dans l'Angleterre victorienne, dans cette uchronie où sévit un maître du crime à l'allure très particulière : complètement vouté, une sorte de cage thoracique extérieure à son torse, sur son dos, un menton démesuré, un regard maléfique où l'iris de son œil n'est pas visible, un nez encore plus long que son menton. Les membres de son équipe ne sont pas mal non plus dans le genre : le grand africain avec des biceps plus gros que la tête, le pygmée avec une taille inférieure à un mètre, la belle asiatique avec le visage complètement tatoué, l'anglais rondouillard avec un costume à carreau et des binocles, le grand échalas zombie dont le corps dégage une fumée en permanence. Dans cette troisième histoire (après les deux du tome précédent), Stickleback se trouve pris dans une guerre des gangs, ayant compris qu'il a été attaqué par la bande des Crais, des matrones tenant une maison de passe. Il n'hésite pas un seul instant à s'y rendre avec son équipe et à tout détruire. L'artiste s'amuse à montrer une maison close de luxe, avec une décoration splendide. Tout du long, le lecteur peut se projeter dans des lieux portant les caractéristiques historiques de l'époque, certains avec une touche steampunk, toujours avec un haut niveau de détails, et une esthétique unique en son genre.



Comme pour les deux précédents récits, D'Israeli utilise une technique qui aboutit à un rendu très surprenant de prime abord. Il travaille à l'infographie, pour détourer les formes avec l'équivalent d'un trait d'encrage. Puis il inverse le contraste de sorte que le trait qui délimite les contours soit blanc. Il utilise un logiciel de modélisation 3D pour tout ou partie des décors, ce qui donne des fonds de case fournis, ainsi que des lieux avec une réelle profondeur, et parfois une touche d'uniformité ou une sensation géométrique. Il conçoit certains éléments directement avec le logiciel de modélisation, en particulier le vaisseau volant de la comtesse Irena Bernoulli. Il faut un temps d'adaptation au lecteur pour se faire à ces cases qui semblent si denses en informations visuelles, et qui effectivement comportent énormément de détails. Il prend donc le temps d'assimiler ces informations et de savourer les visuels : la morphologie et le visage de Stickleback, le vaisseau de la comtesse Bernoulli, l'intérieur du club Silver Ring avec sa scène, l'arrivée du Centurion, un robot destructeur, dans le même club, la vue nocturne aérienne de Londres, le combat aérien, les entrailles de ce même vaisseau avec ses poutrelles métalliques et ses parois de verre, etc. Le tout forme un spectacle décontenançant, d'une grande consistance.



L'étrange maître du crime est donc de retour à Londres, bien décidé à ce que son empire se concrétise, prêt à tuer et à torturer sans aucun d'âme. Il faut le voir achever un de ses hommes blessé, d'une balle dans la tête à bout portant. Par la force des choses, il se retrouve contraint de devoir contrecarrer les plans d'une femme plus redoutable que lui qui souhaite elle aussi établir son empire du crime, mais aussi renverser l'ordre social établi. Le scénariste se montre aussi en verve que subversif tout du long. Il écrit les réparties de Stickleback avec la préciosité du langage de l'époque, en rimes, avec un vocabulaire empruntant à l'argot de l'époque, ce qui est aussi savoureux que parfois un peu compliqué à lire pour une personne dont ce n'est pas la langue natale. Le lecteur repère également que l'auteur fait référence de manière oblique à la littérature de l'époque, par allusions et sous-entendus, intégrant ainsi son personnage à l'esprit de la mythologie romanesque de ces années. Il intègre également l'héritage technologique de l'époque, par le biais de la descendance de Charles Babbage (1791-1871) et Ada Lovelace (1815-1852). Tout aussi criminel que soit Sitckleback et son organisation, leurs actions ne servent finalement qu'à maintenir en place l'ordre établi, en commettant des vols et des crimes très traditionnels qui n'ont pas pour objectif de renverser le pouvoir en place, mais de se tailler une part de profit sur le dos d'un gouvernement et d'une société qui doit perdurer pour que les profits soient pérennes.



Number of the beast : chapitres parus dans les progs (numéros) 1824 à 1835 du magazine 2000 AD, en 2013. À Londres, de nuit, une équipe d'une douzaine d'hommes a pénétré par effraction dans une usine et s'apprête à emmener une grande créature sur le plateau d'un camion, sous une grande toile. Ils sont interpellés par des policiers en uniforme. Les malandrins ouvrent le feu sur les policiers et s'enfuient à bord de leur camion, avec leur chargement. Un feu se déclare, dans lequel périt un policier, et un animal dont la forme fait penser à un dragon. Dans une immense installation souterraine, un homme en habit, avec un bandeau sur les yeux avec un dessin d'œil ouvert, avance au milieu d'une gigantesque bibliothèque, abritant également de grandes sculptures, dont une tête fendillée de trois mètres de haut. Une horloge à carillon se met à sonner : il en déduit que le temps est venu. Il déclenche donc l'ouverture du tube à essai à taille humaine et Stickleback en sort bien vivant, encore que très désorienté. Il revêt les habits que le serviteur lui a apportés et demande combien de temps il est resté à se régénérer : cinq ans. Le membre de la Fraternité du Livre lui confirme qu'ils ont bien récupéré les trente pièces d'argent de Judas. Puis il lui explique ce qui s'est passé pendant ces cinq ans et ce que la Fraternité attend de lui.



Malgré les sévères blessures endurées à la fin du récit précédent, Stickleback perdure. Le lecteur assiste donc à sa résurrection et à sa nouvelle mission. Le scénariste plonge profondément dans la mythologie spécifique qu'il développe pour ce personnage et qu'il avait déjà partiellement dévoilée dans le tome précédent. Le lecteur découvre donc l'existence de la Confrérie du Livre, ainsi que le processus de retour à la vie, et il retrouve la notion d'un individu dont l'existence est liée à celle de la cité et remonte à des millénaires dans le passé. Il retrouve également le fait que ce maître du crime se retrouve à devoir agir pour le bien commun, sous la contrainte, et peut-être pas avec la pleine possession de ses moyens du fait de son retour à la vie un peu prématuré. Le scénariste met à profit les événements de la précédente histoire pour faire prendre un peu plus de large à son uchronie, la technologie développée par la comtesse Bernoulli ayant été mise en œuvre par la société. Il semble bien s'amuser avec le principe de dinosaures semi-intelligents intégrés à la société humaine comme force de travail non-rémunérés, des esclaves dociles. Il joue toujours avec les références des romans de l'époque, en faisant apparaître le professeur George Edward Challenger le temps d'une case, une création de Sir Arthur Conan Doyle en 1911 dans le roman Le monde perdu.



Le scénariste s'en donne donc à cœur joie entre les manigances et les machinations de Stickleback pour reprendre le dessus, et la présence de dinosaures intelligents rebelles dans les égouts de Londres. Le dessinateur s'amuse tout autant, tout en conservant ce rendu graphique si particulier. Le lecteur est à la fête avec des images singulières, divertissantes, spectaculaires : la gigantesque bibliothèque souterraine, la vision des rues de Londres plus steampunk que jamais, la cour de l'impératrice du Lotus Blanc, la reine des dinosaures et l'installation industrielle de reproduction, le professeur Henry qui a tendance à s'énerver et se transformer (merci Robert Louis Stevenson), les dinosaures bien agressifs, le visage de Miss Scarlet toujours aussi tatoué, le visage quasi cadavérique de la reine des rats, le combat dantesque entre Stickleback et ses hommes, contre les dinosaures, etc. Les deux auteurs sont tout autant en verve que pour la première partie, avec un ton un peu plus amusé.



Le tome se termine avec une histoire courte de cinq pages dans laquelle le père Noël passe par la cheminée pour arriver dans un appartement bourgeois afin d'y déposer les cadeaux des enfants, et Stickleback fait son entrée à sa suite par la cheminée pour une confrontation sans pitié, toute en vers.



Deuxième tome des aventures criminelles de Stickleback, deuxième repas gastronomique pour le lecteur à la saveur visuelle à nulle autre pareille, pleines d'arômes surprenants et formidables, pour des aventures dans les bas-fonds de Londres, dans le milieu du crime organisé haut en couleur, dans une veine steampunk, avec une touche légère de surnaturel, de références littéraires, de reconstitution du langage d'époque, d'inventivité facétieuse, un délice exquis.
Commenter  J’apprécie          150
Cherub, tome 1 : 100 jours en enfer (BD)

Par où commencer? D'abord, quelle pâle imitation d'Alex Rider. L'auteur aurait pu se creuser les méninges et chercher une idée originale plutôt que profiter d'une vague sans y apporter, selon moi, quoi que ce soit. En plus de manquer d'imagination, le réalisme lui fait défaut. Un pays comme le Royaume-Uni ne permettrait jamais qu'on utilise des enfants pour des opérations d'espionnage ni militaires. Ça a passé de justesse avec Rider, là, avec Cherub, c'est tout simplement grotesque. Une école complète d'espions mineurs! Et puis quoi, encore? Ensuite, ces héros orphelins tourmentés, dans le genre Harry Potter, déjà vus! Quant au style de l'auteur, rien à travers la traduction ne me laisse penser qu'il soit autre chose que très ordinaire. Oui, l'intrigue n'est pas mauvaise, il y a de l'action, du suspense, quelques moments touchants mais rien qui vaille la peine que je lise le reste de la série.
Commenter  J’apprécie          153
Victorian Undead - Scherlock Holmes contre ..

J'ai trouvé la couverture de cette bande dessinée assez attrayante, presque comique, et surtout irrévérencieuse. Je m'attendais à quelque chose de plus drôle, plus pétillant que ce que j'y ai trouvé. Ce n'est malheureusement qu' une énième histoire de zombies : une comète (verte), des gens se transforment en zombies, puis mordent d'autres personnes qui se transforment en zombies à leur tour et ainsi de suite, jusqu'au moment où se sont les héros qui se trouvent menacés... J'ai déjà vu ça mille fois, je crois que concernant les histoires de zombies, je sature complètement. Et quand cela se passe dans les milieux populaires, la moitié des voyelles est remplacée par des apostrophes, c'est illisible. Bref, ce n'est pas drôle du tout, les personnages sont caricaturaux, Les auteurs confrontent la mythologie de Sherlock Holmes à celle des zombies, et ressortent tous les clichés des deux genres. C'est lourdingue, sans finesses, de la tarte à la crème.

Et il y a un autre truc que je commence à ne plus supporter, c'est les dégradés numériques, d'ailleurs la colorisation devrait plutôt être qualifiée de coloriage sophistiqué, bourré d'effets, artificiel et laborieux, mais il n'y a pas le moindre souci d'harmonie (un euphémisme), une souffrance pour mes yeux. J'ai eu beaucoup de mal à arriver au bout, je voulais quand même connaître la fin, mais une fois fermé, la seule chose que j'en retiendrais, c'est que ce n'était pas pour moi.

Commenter  J’apprécie          120
Victorian Undead - Scherlock Holmes contre ..

Ce livre - un comics en fait - je l'avais zappé en découvrant sa couverture pour le moins "horrible". On y voyait une sorte de Sherlock Holmes en zombie, bouffé par les vers, en décomposition totale.



Bref, peu séduisante... J'imaginais un Holmes en zombie, revenant d'entre les morts, les bestioles en prime.



C'est sur un autre forum que j'appris que la couverture était indépendante du contenu (merci à Jean-Claude pour l'info, en passant). Il y a des zombies, mais ce n'est pas le grand détective !



En fait, la couverture était juste là pour un coup de pub. Cela avait eu l'effet contraire chez moi, ne cherchant même à découvrir cet album.



Une fois que je le sus, je me mis en quête de cet album et je le dévorai.



Oui, il est bien ! Du moins, pour ceux que le fantastique et les zombies ne rebutent pas dans un univers victorien.



Je n'ai rien contre les zombies, mais ce n'est pas mon genre de prédilection. Alors, les morts-vivants mélangés à une histoire où Holmes est présent, ce pouvait être casse gueule au possible et j'aurais pu détester l'ouvrage.



Examen réussi : les auteurs ne se sont pas plantés.



Voyons ce qu'ils nous ont concocté comme histoire...



L’histoire démarre par un flashback, nous ramenant en 1854 alors qu’un météore traverse le ciel londonien, emmenant dans sa traîne un mal profond et inconnu.



Et, comme un malheur n’arrive jamais seul, c’est forcément sur l’East end que s’abat cette vague de peste zombie. Les gens meurent, reviennent à la vie et contaminent les vivants...



Oui, pas de nouveautés dans le genre : les bons vieux zombies restent les même.



Les services secrets réussiront à contenir la menace, ensevelissant au passage une partie de la ville pour prendre le maximum de précautions.



Mais 44 ans après (alors que le quatrième de couverture parle de "20 ans après"), à l’aube du XXe siècle, le mal refait surface.



Sherlock Holmes est revenu d’entre les morts (façon de parler, hein) après l’épisode des chutes du Reichenbach (mais nous savons qu'il n'était pas mort puisque non tombé, au contraire de Moriarty) et il est bien décidé d'enquêter sur ces morts qui ne le sont pas tout à fait, quand bien même les services secrets le lui interdiraient.



Quant à l’origine de ce regain de peste moribonde... Chuut, c'est un secret !



Comme je vous le disais, le scénario aurait pu sombrer dans les tréfonds de la connerie ou du farfelu, surtout avec une couverture kitch à mort et son côté "série B".



Cela ne laissait pas présager une véritable histoire, avec une intrigue développée et bien construite.



Bon, je ne vais pas vous mentir non plus, je me suis doutée de certaines choses...



On sent que l’œuvre de Conan Doyle n'est pas une inconnue pour l'auteur et la passionnée de l’œuvre holmésienne que je suis, ça fait toujours plaisir.



Grâce soit rendue à l'auteur : Watson n’est pas le benêt de service ! Alléluia ! Les auteurs en auraient-ils fini avec le Watson bête comme ses pieds ? C'est à espérer vu que les derniers Watson sont plus relevés au niveau intellectuels que certains que j'ai déjà lu et vu.



Non seulement il est intelligent (mais moins que Holmes, normal) et sa relation avec Holmes est celle d'une amitié profonde. Un plaisir aussi de découvrir que Mycroft, le frère de Sherlock, est également bien utilisé.



N'oublions pas Lestrade et ce bon vieux colonel Moran... Ironie, pour le colonel.



Graphiquement parlant, le dessinateur s’en sort haut la main.



Les décors de Londres sont fouillés, on a l'impression d'y être, les plans sont très variés et le rendu des scènes d’action sont de bonne facture.



Oui, il y a de l'action, des combats et du dégommage de zombies à la sulfateuse (de l'époque).



Bref, une belle variation sur notre légendaire détective tout en introduisant un élément fantastique sans (trop) dénaturer le mythe.



Comme pour les bédés où Holmes était face au suceurs de sang, les auteurs s'en sortent haut la main.



Le découpage est très "cinématographique", c'est rythmé, on ne s'embête pas, on frissonne et c'est visuellement soigné.



Le seul problème pourrait venir du trop-plein d’action. Oui, il en faut, mais trop d'action nuit à l'action et aurait pu causer la mort de ce bon scénario.



Attention, je ne sous-entend pas que le trop-plein d'action est pas là pour masquer le manque de scénario, comme dans certains blockbusters



Non, le scénario est fouillé, mais nous avons l'habitude de voir (enfin, de "lire") Holmes disserter et aiguiser son sens de l’observation et de la déduction. Ici, il le fait moins. J'aurais aimé plus de réflexion.



Malgré tout, hormis ce petit bémol, j'ai passé un bon moment auquel je ne m'attendais pas du tout.



Un récit culotté, fallait oser, ils l'ont fait, prouvant que avec un bon scénario, rien n'est impossible.



Lecteurs sensibles, attention, il y a de la décapitation dans l'air... ça grouille de vermines et quand il faut s'en débarrasser, on ne le fait pas avec de la dentelle. On dégomme et on ferraille sec !



N'oubliez pas de bien nettoyer votre sabre ensuite. On ne sait jamais, vous pourriez en avoir besoin dans quelques secondes...



A découvrir.
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
Commenter  J’apprécie          122
Le chien des Baskerville : Une histoire ill..

Je ne dérogerai pas à ma règle qui veut que j’entame le Mois Anglais par un manga ou une bédé. Là, pour le compte, ce sera une bédé de Sherlock Holmes.



Le chien des Baskerville, je l’ai lu en roman, je l’ai vu en film, en série, en bédé… Bref, toutes les adaptations possibles et imaginables, réussies ou loupées.



Mais je n’avais pas encore découvert la version de Edginton et Culbard.



D’emblée éliminons de suite le sujet qui fâchera : je n’ai pas aimé les dessins ! Ni la représentation graphique de Holmes et encore moins cette de Watson qui, dans cette bédé, affiche un air tristounet.



Je n’ai pas apprécié non plus ce trait noir que le dessinateur applique à tous les visages, comme si tous avaient une cicatrice à la Albator (mais en moins sexy).



Si vous connaissez encore le roman, vous retrouverez tout ce qui en fait son charme, ses mystères, son suspense et son petit côté fantastique sans en être.



Par contre, pour le final, j’ai tiqué car Holmes annonce bien trop vite le nom du coupable et nous donne les clés pour comprendre le pourquoi du mobile du crime. Non les gars ! On n’annonce pas la couleur aussi vite, il faut penser à ceux et celles qui n’ont jamais lu ou vu Le Chien !



Mince, alors qu’on a fait monter la tension, le suspense, la température, bardaf, on fout en l’air toute la surprise. Holmes n’annonce jamais si vite le nom du coupable.



Anybref, une bédé bien épaisse, fidèle, à quelques détails près, au roman, mais aux dessins sombres, minimalistes et peu agréables pour mes yeux, au début. Pour la défense du dessinateur, je dirai que si cela m’a fait grimacer au départ, ensuite, ça a été mieux et je me suis concentrée sur l’histoire.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          110
Aventures en BD de Sherlock Holmes

Voici une intégrale qui mérite que l’on parle d’elle ! S’attaquer à un mythe tel que Sherlock Holmes n’est pas chose aisée, d’autant plus lorsque l’on propose une adaptation classique des aventures du grand détective. Le pari est pourtant gagné !



Il faudra dépasser les dessins qui donnent une première impression de simplicité. Effectivement, le style n’est pas franchement des plus travaillés mais il permet une mise en couleur de ce roman graphique. La couleur apporte ici beaucoup car elle est directement corrélée aux différentes ambiances qui collent aux différentes scènes.



Le dessin est ici un véritable contre point à un texte qui est long, précis et qui devrait convaincre les adeptes de Arthur Conan Doyle. Assurément, l’adaptation – ou mieux : la mise en scène – est ressuie. Les personnes qui ont eu du mal avec les écrits trouveront ici de quoi remettre le pied à l’étrier et apprécieront les aventures du docteur Watson et de Sherlock.



Du temps est nécessaire pour arriver au bout de cette œuvre de grande qualité. Le propos est dense. Chacun des trois romans est toutefois découpé en parties et en chapitres permettant ainsi de faire des pauses (qui s’imposeront tout naturellement).



Bref, la messe est dite : voici une intégrale qui est indispensable. Les dernières pages laissent entendre un prolongement possible. Et c’est avec plaisir et impatience que l’on attendra la suite… si suite il y aura…
Commenter  J’apprécie          100
Cherub, tome 1 : 100 jours en enfer (BD)

Mon dieu, mon dieu, quel livre !!!! Après avoir lu de nombreux avis positifs sur cette série, je me suis décidée a la testée. Et c'est un vrai plaisir et un grand bonheur, une magnifique série, et je comprend beaucoup mieux tous ces avis très positifs. Je suis conquise, j'adoooooore et j'adhère complètement a cette histoire.



Après un début un peu lent de présentation des personages et de mise en situation de notre héros (60 p environ ), on arrive au sein de Chérub. Quoi c'est c'est cherub ??? C'est une sorte d'internat ou d'école pour jeune espion, en lien avec le MI5. Une antenne très secrète, qui n'emploie que des enfants, qu'ils forment, pour les envoyer en mission sur le terrain, afin d'arrêter ou démasquer tout type de "méchants", terroriste, dealer.....



James est donc le héros, il va devoir subir un examen de passage afin de pouvoir commencer les missions, soit comme le dit le titre 100 jours en enfer, et le titre est très très bien choisi. Car l'épreuve est loin d'être de tout repos sachant que James a douze ans et que je ne suis pas sûr qu'un adulte aguerris sortirais vainqueur de ce qui attend James.



L'écriture est très agréable, les pages défilent rapidement et on est transporter auprès de James tout au long du tome. Une superbe dynamique, un rythme qui ne retombe a aucun moment. Beaucoup d'émotions exacerbées lié aux épreuves par lesquels va passer james, tristesse, peur, fatigue, amitié, amour.....Le tout très bien dosé par l'auteur, et qui tient en haleine le lecteur tout au long de ces 300 pages.



J'ai beaucoup apprécié James, mais aussi tous les personnages qui gravitent autour de lui, Amy une sorte de grande soeur, Bruce jeune surdoué des arts martiaux, Kyle, Lauren la soeur de James, kessie .....Une magnifique ambiance va souder tous nos personnage, entre les liens fort qui se créent avec ses coéquipiers lors de l'épreuve, mais aussi avec tous les intervenants de l'histoire. On sent une réel amitié, presque une grande famille, ils se soutiennent les uns les autres. Par moment j'ai eu l'impression d'une joyeuse colonie de vacances. Lorsque tous ces jeunes espions retombent dans les traits d'enfants de leur âge, avec chamailleries, bêtises en pagaille, farces, et bataille de chatouilles... :)



Un très bon premier tome qui donne envie de continuer l'aventure avec cherub. C'est le genre de livre où, une fois qu'on a commencé on ne peut plus s'arrêter. Ce livre est un livre jeunesse mais aborde des thèmes qui peuvent tout autant toucher les adultes, une série a large panel de lecteur, que je recommande chaudement, je suis pressé de découvrir le prochain tome ne serais ce que pour savoir comment évolue tous les personnages...




Lien : http://paradisdulivre.canalb..
Commenter  J’apprécie          100
La vallée de la peur : Une histoire illustrée d..

On a beau me dire que "The valley of fear" est un roman noir, entre lui et moi, ce ne sera jamais le grand amour.



La preuve en est que c’est le roman canonique que j’ai le moins relu !



Lu une première fois lorsque je l’avais acheté (j’avais 12/13 ans) et relu pour les besoins du Mois Anglais de Juin 2013 (j’avais la trentaine).



Et entre les deux ? Le néant !



Pourquoi ce désamour du roman ?



Pour plusieurs choses dont l’une est cette absence de logique totale chez Conan Doyle.



Souvenez-vous, dans "The Final Problem", Holmes parlait à Watson du Napoléon du crime : Moriarty. Watson le découvrait en même temps que nous car il n’avait jamais eu vent de l’existence de Moriarty, le génie du mal.



Puis, Holmes se battit avec Moriarty aux chutes de Reichenbach et ils y moururent tous les deux, avant que l’on apprenne que Holmes n’avait pas chu dans les chutes.



Chronologiquement parlant, "The Final Problem" se déroule APRÈS "The valley of fear" (même si l’ordre de parution est inversé).



Là où le bât blesse, c’est qu’ici, dans "The valley of fear", Watson connait Moriarty, alors que dans "The Final Problem" qui se déroule après, c’est pour lui un inconnu. Donc, avant tu le connais et ensuite, tu l’connais plus ?? Alzheimer mon cher Watson ?



Conan Doyle, en voulant légitimer son Grand Méchant Moriarty que nous avions si peu vu dans "The Final Problem", s’est pris les pieds dans le tapis en nous donnant l’impression que Watson souffrait d’amnésie lorsque Holmes lui en parla dans "The Final Problem" puisque notre brave docteur ne le connaissait point, alors qu’il était sensé en avoir entendu parler dans "The valley of fear" !!!



Vous suivez toujours ?



Pire, dans "The valley of fear", Holmes nous parle qu’il y a la patte de Moriarty dans le meurtre qu’il est chargé de résoudre mais ensuite, on ne verra même pas l’ombre de l’ombre de la main du chien de Moriarty ! On en parlera un peu à la fin du roman, à la va-vite, Holmes reconnaissant la méthode du Napoléon du crime pour se débarrasser d’une personne.



Hé oh ? On ne se foutrait pas un peu du monde, là ?? Le 4ème t’annonce monts et merveilles et ensuite, ça fait pchitttttt…. On te parle de Moriarty et tu ne le vois pas ? On te balance son nom à la fin, comme si dans le feu de l’écriture, Conan Doyle avait oublié de le mettre en scène et, remarquant cela en posant le mot "FIN", avait vite gribouillé pour qu’on parle un peu de lui.



Donc oui, lors de ma première lecture, j’avais été déçue de ne pas avoir eu plus de Moriarty et je m’étais collée une migraine carabinée en tentant de comprendre le pourquoi de l’erreur.



En ce temps-là, pas d’Internet ou de SSHF pour nous parler des erreurs de Conan Doyle… Maintenant, on rigole, on les traque, ça donne un goût d’authenticité aux récits de Watson, comme s’il avait voulu nous cacher des choses…



Malgré ces bémols, la résolution du crime par Holmes est magistrale, excellente et brillante ! Mais ensuite, une fois de plus, nous avons un personnage qui nous parle de son passé, en Amérique et qui est responsable de la suite d’événements qui viennent d’avoir lieu.



Je ne suis toujours pas fan des dessins de Ian Culbard (ben oui, faut bien parler de la bédé car c’est elle que j’ai découverte) mais ça va mieux que pour le premier tome, même si Watson a toujours un air tristounet et le policier un air ahuri.



La preuve avec un extrait de "The Final Problem" :

— Vous n’avez probablement jamais entendu parler du Pr Moriarty ?

— Jamais ! dis-je.

— C’est bien là ce qu’il y a de merveilleux et de génial chez cet homme ! s’écria-t-il. Il règne sur Londres et personne n’a entendu parler de lui. C’est ce qui fait de lui le criminel des criminels. Je n’hésite pas à vous déclarer, Watson, en toute sincérité, que, si je pouvais réduire ce Moriarty à l’impuissance et délivrer de lui la société, je considérerais que ma carrière a atteint son apogée et que je serais tout prêt à adopter un genre de vie plus calme. […]



Hors, dans "The valley of fear", publiée APRÈS "The Final Problem" mais se passant AVANT, Watson connaît Moriarty.



La preuve avec un extrait de "The valley of fear" :



— Vous m’avez entendu parler du professeur Moriarty ?

— Le célèbre criminel scientifique, qui est aussi connu des chevaliers d’industrie…

—Vous allez me faire rougir, Watson ! murmura Holmes d’un ton désapprobateur.

— J’allais dire : "Qu’il est inconnu du grand public."


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          90
Cherub, tome 1 : 100 jours en enfer (BD)

CHERUB est un des best-sellers de la littérature jeunesse de ses dernières années. Il s’agit d’une série qui s’étend sur de nombreux tomes (la franchise a maintenant une déclinaison qui traite des origines du Cherub).



L’intrigue de départ est simple. James, jeune garçon difficile, est placé dans un orphelinat, après le décès de sa mère. Au moment où il touche le fond, il est contacté par un mystérieux organisme, Cherub, qui souhaite le recruter pour devenir agent secret.



L’histoire ainsi que la multiple tomaison de Cherub en fait un très bon candidat à l’adaptation en BD, voir même en comics. C’est le cas ici, le premier tome de la bande dessinée est calqué sur le premier tome du roman et le difficile apprentissage de James est parfaitement mis en image.



Au final, cette adaptation n’apporte pas grand-chose de supplémentaire par rapport au roman, mais je ne doute pas qu’elle trouvera son public… Et puis, finalement, j’aimerai bien lire la suite !
Lien : http://calokilit.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          90
Le Signe des Quatre (BD)

Lorsque j’avais découvert ce roman, je devais avoir dans les 11/12 ans, guère plus et il m’avait fasciné de par son côté aventures exotiques, prisons, pacte, trésor et par le côté pirate à la John Silver (jambe de bois) pour le personnage de Jonathan Small.



Ce roman m’avait touché par son romantisme : Watson et Mary amoureux, se tenant la main, dans le jardin de chez Sholto…



Mon coeur de midinette n’avait pas résisté et ça m’avait donné des étincelles dans les yeux.



Presque 30 ans plus tard (on ne calcule pas, merci !), ce souvenir de lecture et les émotions ressenties sont toujours vivaces, cachées dans un recoin de ma mémoire. On est fleur bleue quand on est gosse.



L’histoire de cette bédé est celle du roman, avec quelques détails en moins, format oblige mais vu qu’on se trouve dans une bédé de 123 pages, ça laisse de la place pour que l’essentiel soit présent, tout en donnant un nouveau souffle à l’histoire qui pourrait attirer les lecteurs/trices qui n’ont pas envie de lire un gros roman, ou qui sait, de les pousser à lire un truc sans images !



Je ne serai jamais fan des dessins, de ce menton plongeant de Holmes, carré, ce regard un peu vide de Watson, mais on s’habitue et je n’ai plus tiqué comme pour le premier tome.



Les couleurs dans les tons gris, kakis, assez sombres et elles conviennent bien à l’atmosphère de mystère de l’histoire, celle qui n’aurait jamais été écrite sans l’intervention de Joseph Marshall Stoddard du Lippincott’s. Alléluia pour lui !



C’est plein de suspense, de romantisme pudibond, de serments sacrés, de vengeance, de trésor, de piste à suivre, de mystère, de crime sordide, de policier obtus qui pense tout résoudre sans l’aide de Holmes…



On a de l’aventure, une course-poursuite sur la Tamise et un trésor à retrouver, sans oublier une histoire exotique, loin de l’Angleterre, qui nous sera contée à la fin, afin de dissiper tous les mystères et d’expliquer le pourquoi du comment…



Malgré le fait que je ne suis pas fan des dessins, j’ai apprécié cette enquête, que je connaissais toujours, mais dont le format bédé en 123 pages permet de ne pas saborder des passages importants ou de donner l’impression que tout est précipité.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          80
2000 AD Digest - Judge Dredd: Ghost Town

Ce tome regroupe 5 histoires distinctes et indépendantes, toutes en couleurs, initialement parues entre 2013 et 2015.



(1) Wasteland (30 pages, progs 1837 à 1841 de 2000 AD, John Wagner Dave Taylor) - En 2135, après les jours du Chaos à Mega-City One, les juges continuent de déblayer les quartiers de la cité qui ont été détruits, de retrouver les victimes, d'identifier les cadavres. Lors d'une intervention, Judge Dredd retrouve Beeny et lui demande pour quelle raison elle a souhaité être affectée à ce genre de mission. En plein milieu de Bandit Country (une zone dévastée de la mégapole), Onan Starbux observe le bloc (pâté d'immeubles) Valentino depuis son aéronef. Il explique à son fils pour quelle raison il souhaite l'acheter : lorsque la ville sera reconstruite, ce bloc sera une propriété de luxe. Alors que le propriétaire explique aux acheteurs potentiels tous les avantages d'investir dans le block Valentino, une demi-douzaine de surfeurs attaquent et s'en prennent au groupe.



Au début des années 2010, les responsables éditoriaux de 2000 AD décide que la série Judge Dredd doit subir un changement significatif pour lui redonner de l'élan. John Wagner, cocréateur du personnage et son scénariste de longue date, conçoit et écrit l'histoire en question : Judge Dredd Day of Chaos: Fourth Faction. Le lecteur retrouve donc Judge Dredd en train de patrouiller dans une ville pour partie détruite, luttant pour endiguer une situation où les opportunités criminelles dépassent les capacités de police des juges. Le scénariste raconte une enquête en bonne et due forme dans cet univers d'anticipation : un crime a été commis (une attaque sur des citoyens) et Judge Dredd remonte la piste pour retrouver les responsables, en interrogeant les suspects. Dave Taylor réalise des planches impeccables tout du long : descriptives pour que le lecteur puisse se projeter dans ce futur hyper urbanisé, en respectant les caractéristiques urbanistiques et architecturales définies au début de la série. Ses personnages sont tous distincts et incarnés, avec des morphologies différentes, des tenues vestimentaires conformes à l'uniforme des juges, diversifiées pour les civils. Les scènes d'action sont bien construites pour que la narration graphique ne perde pas son caractère plausible, tout en ayant un petit côté spectaculaire.



Le lecteur suit avec plaisir ce polar avec Judge Dredd toujours aussi efficace, et qui montre comment les affaires continuent, indépendamment du nombre d'habitants (plusieurs millions) ayant trouvé la mort pendant les jours du Chaos. Le lecteur peut aussi y voir un commentaire clair de John Wagner sur la folie de l'humanité. Alors que des portions de la planète sont irrémédiablement ravagées années après années, cela n'empêche pas les affaires de continuer, les êtres humains de se comporter comme ils l'ont toujours fait, après avoir à peine marqué un moment de pause pour se rendre compte d'une catastrophe, et repartir de plus belle dans leur consommation et leur course au profit. 5 étoiles.



-

(2) Dead End (63 pages, Judge Dredd Megazine 343 à 349, scénario d'Alan Grant, dessins de Michael Dowling) - Judge Cassandra Anderson est en train de patrouiller la cité sur sa moto, et elle répond à un appel de Judge Dredd concernant le détournement d'un car scolaire. Elle réussit à le stopper, mais tous les enfants sont morts à l'intérieur, depuis trop longtemps pour qu'elle puisse extirper une image mentale de l'un d'eux. Elle va évacuer ses sentiments négatifs sur une élévation rocheuse de la ville et est tentée de se jeter dans le vide. Alors que son esprit ressasse des pensées négatives, elle est interpellée par un individu qui se fait appeler Lawless et qui la rappelle à la réalité. Un peu plus tard, elle accompagne Judge Dredd, cette fois-ci pour localiser une usine de récupération de composants électroniques qui emploie des enfants comme esclaves.



Une fois passée la période de rodage de Judge Dredd à la fin des années 1970, le personnage a trouvé la bonne équipe scénaristique : John Wagner & Alan Grant. À la fin des années 1980, le duo s'est séparé, John Wagner conservant Judge Dredd, et Alan Grant allant écrire des histoires mémorables de Batman, dessinées par Norm Breyfogle. Mais Alan Grant n'a pas abandonné 2000 AD et Mega-City One pour autant. Il a développé un autre juge, tout aussi mémorable, même si moins connu que Joseph Dredd, en particulier avec le dessinateur Arthur Ranson : Judge Anderson: Shamballa, et elle a également eu le droit à ses anthologies Casefiles. Dès le début de cette histoire, le lecteur retrouve l'ambiance très particulière des histoires de cette juge dotée de pouvoirs télépathiques : elle découvre des morts horribles vraisemblablement pas explicables par un processus naturel. Cela remet en cause son équilibre mental, la poussant à s'interroger sur ses certitudes. Michael Dowling n'est pas Arthur Ranson mais il a la même capacité à rendre compte de la fragilité apparente de Cassandra Anderson, à ajouter des textures qui laissent supposer que ce que voit le lecteur recèle des composantes qu'il ne peut pas imaginer, qu'il ne peut pas percevoir avec ses 5 sens.



Le lecteur suit la juge dans cette enquête où son intégrité psychique est mise à mal, où elle est confrontée aux pires comportements humains, à commencer par l'esclavage des enfants, mais aussi des meurtres sans rime ni raison commis par des gens sans histoire. L'ennemi semble insaisissable et avoir 3 coups d'avance, et Joe Dredd n'est pas d'un grand secours. Alan Grant n'a rien perdu de sa capacité à mettre son personnage face à l'irrationnalité de l'être humain dans ce qu'elle a de plus destructrice. 5 étoiles.



-

(3) Ghost Town (24 pages, progs 1948 & 1949, scénario d'Ian Edginton, dessins de Dave Taylor) - Judge Dredd se trouve dans le bureau de la Juge en Cheffe et elle évoque une affaire de robots qui sont enlevés dans les rues des quartiers détruits. À la fin de la discussion, elle lui indique qu'elle le charge de tester la réinsertion de cadets ou de juges ayant été démis, pour accroître les forces de police. Judge Dredd pense que ce programme Ranger est une mauvaise idée.



Bien évidemment, la question se pose de savoir qui peut écrire des histoires de Judge Dredd aussi bien que John Wagner, pas seulement pour savoir qui prendra sa suite quand il sera à la retraite, mais aussi parce que les lecteurs souhaitent pouvoir lire plus de ses aventures, du fait de la popularité du personnage. Avec cette histoire courte, Ian Edginton fait la preuve qu'il sait utiliser à bon escient les caractéristiques du personnage, un policier inflexible, et entremêler une trame pour partie politique, pour partie sociale, comme dans les meilleures histoires de John Wagner. Dave Taylor est à nouveau très impressionnant dans sa capacité à donner de la consistance à Mega-City One, à faire vivre des personnages de manière plausible et incarnée, et doser avec pertinence le degré de spectaculaire dans les scènes d'action, pour ne pas donner dans la pyrotechnie, ce qui sortirait le lecteur de l'intrigue. Néanmoins par comparaison avec la première histoire, celle-ci est un cran en dessous. 4 étoiles.



-

(4) The man comes around (11 pages, Judge Dredd Megazine 344, scénario de Rob Williams, dessins de R.M. Guéra) - Malgré les années qui passe, la fatigue, les blessures, jour après jour, Joe Dredd revêt sa tenue de Juge et accomplit son devoir. Ce jour : investir un block où se déroule une prise d'otages.



Rob Williams est un scénariste qui s'est fait la main sur Judge Dredd depuis plusieurs années. Avec cette histoire courte, il met en scène une version du personnage en tant que vétéran portant les marques des années à lutter contre le crime, et contre des criminels qui n'y vont pas avec le dos de la cuillère. R.M. Guéra est un peu moins descriptif que Dave Taylor et Michael Dowling, plus dans les textures et le ressenti, ce qui est en phase avec le scénario. L'intrigue en elle-même est moins ambitieuse que les précédentes. 3 étoiles.



-

(5) 300 seconds (6 pages, prog 1922 de 2000 AD, scénario d'Ian Edginton, dessins de Simon Coleby) - La juge instructrice Lola explique à un groupe de nouvelles recrues que tous les jours (sauf mission l'en empêchant), Joseph Dredd fait la police à l'intersection d'un carrefour de la mégapole pendant 5 minutes, soit 300 secondes.



Histoire très courte de 6 pages pour Ian Edginton qui maîtrise à la fois le format, à la fois le personnage et ce qu'il incarne pour une nouvelle efficace et substantielle, la mise en images de Simon Coleby étant également efficace, mais un peu moins soignée que celle de ses collègues. 5 étoiles.



-

Ce recueil de 5 histoires constitue une bonne occasion de faire connaissance avec Joseph Dredd et Cassandra Anderson, à la fois pour la qualité des scénarios et des dessins. Il donne aussi l'impression d'une possible occasion d'adieu à John Wagner pour Dredd et à Alan Grant pour Anderson, en croisant les doigts pour qu'il n'en soit rien.
Commenter  J’apprécie          80
New X-Men Companion

Ce tome regroupe 27 histoires, allant d'un épisode complet à un demi-épisode, parues dans la série X-Men Unlimited 34 à 50 (à l'exception des 44 & 45) en 2003/2004, et le 1 de la série de 2004. Il s'agit donc d'une forme d'anthologie, avec des histoires réalisées par de nombreux auteurs. Les scénaristes : Steven Grant, John Smith, Jimmy Palmiotti, Gail Simone, Ian Edginton, Jeff Jensen, Kaare Andrews, Greg Rucka, Jason Pearson, J. Torres, Chris Claremont, Nick Bertozzi, Jamie Delano, David Conway, Darko Macan, Bruce Jones, Adam Warren, John Layman, Bill Willingham, Kazuo Koike, Tony Lee, J.T. Krull. Les dessinateurs : Trevor Eeden David Finch, Amanda Conner, Kevin Maguire, Joe Chiodo, John Totleben, Kaare Andrews, Darick Robertson, Jason Pearson, Keron Grant, Paul Smith, Neil Googe, Takeshi Miyazawa, Simon Bisley, Shin Nagasawa, Rick Mays, Dan Norton, Richard Isanove, Kelsey Shannon, Ban & Ray Lai, Tom Mandrake.



À Tokyo, Shiro Yoshida (Sunfire) enquête pour retrouver un jeune homme yakuza, à la demande de sa mère. À New York, Joel (un jeune émo) se fait maltraiter au lycée : Jean Grey se bat contre Sabretooth, les parents de Joel se rendent compte qu'il a fugué. Pour se détendre, Rogue a emprunté la moto de Logan et roule : elle se fait chahuter par des bouseux en 4*4. Des acteurs pas très bons interprètent Xavier, Shadowcat, Cyclops, Beast et Wolverine, mais des terroristes interviennent sur le plateau pour dénoncer ce film pro-mutant. Erik Lehnsherr intervient pour démanteler un trafic de mutants. Hank McCoy recueille un mutant félin à l'école de Westchester, sans arriver à le soigner complètement. Il était une fois, un jeune enfant était né dans un étrange endroit, pas tout à fait dans notre monde, pas tout à fait dans le suivant. Il était né entre les mondes, disséminé dans chacun d'entre eux. Pendant ce temps-là, Kitty Pryde pense à Illyana Rasputin. À New York, Kitty Pryde pense à Peter Rasputin, mort depuis un an ; elle a l'impression de l'apercevoir bien vivant dans une rue.



Dylan a planté sa voiture dans le parapet d'un pont et elle menace de basculer dans le vide, l'entraînant avec sa copine Amy vers une mort certaine ; cachée dans l'ombre de la nuit, Storm observe la scène sans se décider à intervenir. Storm vole au-dessus du Japon pour intervenir en urgence : elle se fait intercepter par Sunfire (Shiro Yoshida) qui veut l'obliger à respecter l'interdiction de survol du Japon par des mutants. Comment Ororo a-t-elle décidé de changer de coiffure et d'opter pour une iroquoise ? Dans le nord canadien, Sabretooth avance torse nu dans la neige en saignant abondamment : un chasseur humain a réussi à le blesser grièvement et continue à le poursuivre. À New York, Juggernaut a décidé d'écrire un poème pour l'offrir à sa professeure. À New York, Milo Mystik, un adolescent, s'est servi de son pouvoir de mutant pour devenir une star de la musique pop, déchaînant les foules. Emma Frost est prisonnière en Antarctique, aux mains d'une femmes qui souhaite extraire son gène mutant pour se l'injecter. Une jeune Jean Grey revient de faire des courses et trouve les locaux de l'école de Westchester sens dessus-dessous.



Du fait de sa nature d'anthologie, ce recueil comprend forcément des histoires qui parlent plus que d'autres, vraisemblablement différentes pour chaque lecteur. Le titre indique qu'il s'agit de récits parus en parallèle des épisodes écrits par Grant Morrison pour la série principale, rebaptisée New X-Men à l'occasion, numéros 114 à 154 parus de 2001 à 2004. Difficile d'attirer le lecteur sur d'autres récits, mais quand même la liste des créateurs impliqués, tant scénaristes que dessinateurs, a de quoi attirer l'attention. Le choix des personnages est plus consensuel : Jean Grey, Rogue, Wolverine, Beast, Kitty Pryde, Nightcrawler, Storm, Emma Frost. Les choix les plus étonnants sont 2 supercriminels (un évident Sabretooth, un moins évident Juggernaut), et 2 mutants de second plan Sunfire et Sage, ainsi que l'inattendu Lockheed. Ne pouvant pas apporter des modifications significatives, les créateurs doivent soit se focaliser sur la personnalité de leur protagoniste, soit sur une intrigue rapide et astucieuse. Effectivement, les 27 histoires ne se valent pas toutes, et elles ne s'inscrivent pas toutes dans le même registre. Il est possible d'en singulariser quelques-unes.



Le vieux fan des X-Men ne peut pas résister à la nostalgie qui se dégage des 12 pages réalisées par Chris Claremont & Paul Smith (comme au bon vieux temps) et qui se déroule entre les numéros 173 et 174 d'Uncanny X-Men initialement parus en 1983. Cette séquence montre comment Ororo a sauvé Yukio de la noyade et comment Yukio l'a aidé à trouver son nouveau style avec l'iroquoise. Claremont ne retrouve pas sa verve d'antan, et les dessins de Smith ont perdu en élégance, mais il est émouvant de se replonger dans cette époque. En termes d'étude de caractère, l'histoire Yartzeit (22 pages) dépeint une Kitty Pryde en plein processus de deuil, Peter Raspoutine étant décédé un an auparavant. Greg Rucka sait faire partager la douleur de l'absence qu'éprouve encore la jeune femme, et Darick Robertson reste dans un registre graphique naturaliste, évitant le romantisme outrancier. Le lecteur partage la peine de Kitty et l'accompagne dans son processus d'acceptation, toujours en cours. Jeff Jensen (scénario) et John Totleben (dessins) réalisent une histoire d'Hank McCoy à la sensibilité tout aussi juste : le biologiste qu'il est se heurte à un mystère, un mutant ne réussissant pas à guérir complètement malgré les soins prodigués. L'homme se heurte ainsi à ses limites avant d'accepter la réalité et le deuil qui l'accompagne, servi par une narration visuelle exquise de délicatesse. Dans ce registre, toutes les histoires ne se valent pas : celle consacrée à Rogue (par Jimmy Palmiotti & Amanda Conner) est plus convenue, ainsi que celle consacrée à Erik Lehnsherr (par Ian Edginton & Joe Chiodo), malgré un registre graphique original établissant une ambiance poisseuse. Certains auteurs se contentent de ressasser les thèmes clichés des histoires de mutants sans réussir à y apposer leur patte personnelle : Jason Pearson opposant les convictions de Storm à celle de Magneto, Steven Grant & David Finch faisant de Sabretooth un animal traqué, David Conway & Keron Grant réduisant Emma Frost à l'impuissance face à une femme ambitieuse, Bruce Jones & Shin Nagasawa réalisant une histoire silencieuse de Wolverine, ou encore Kazuo Koike réalisant une histoire de Wolverine en tant que samouraï des temps modernes.



En parcourant la liste des équipes créatrices, le lecteur en attend plus de certaines que d'autres. Impossible par exemple ne réprimer sa curiosité à voir Wolverine dessiné par l'impétueux Simon Bisley (Sláine avec Pat Mills, Lobo avec Alan Grant & Keith Giffen), sur un scénario de l'inventif Ian Edginton (Stickleback). Ce dernier a conçu une histoire sur mesure pour jouer sur les forces graphiques de Bisley avec une série d'affrontements physiques entre Logan et des adversaires. La démesure est bien présente, avec une forme d'exagération moqueuse, mais le tout reste sympathique sans passer dans la catégorie indispensable. La synergie entre John Smith (scénario) et David Finch (dessins) fonctionne mieux pour une histoire ou chaque page est découpé en tiers horizontal, chacun comprenant un fil narratif suivant un personnage différent. Avec une narration très classique, Tony Lee & les frères Lai racontent une histoire originale de Sage qui tire pleinement partie des pouvoirs de cette mutante, de leurs conséquences sur sa personnalité.



Il y a également des créateurs qui choisissent de réaliser une histoire en se démarquant totalement des conventions narratives en vigueur dans les comics industriels de superhéros. Parfois, ça ne fonctionne pas : l'approche pseudo-manga / Disney de Bill Willingham & Kelsey Shannon pour une histoire infantile très convenue de Nightcrawler. D'autres fois, le lecteur tombe sous le charme d'une interprétation personnelle apportant de l'inattendu et l'originalité dans une histoire de mutant. Kaare Andrews aidé par 5 artistes raconte un conte bien tourné, avec une prise de risque graphique payante. Jamie Delano & Neil Googe créent un nouveau mutant mettant son pouvoir à profit pour devenir une star de la pop, avec une narration graphique empruntant des codes visuels au manga, pour une histoire futée, sensible et adulte. Darko Macan & Danijel Zezelj racontent une intervention de Charles Xavier dans l'esprit d'une femme troublée pour une plongée dans une réalité agressive et une main tendue honnête et charitable, avec des visuels d'une beauté mélancolique extraordinaire.



Comme dans toute anthologie, le lecteur apprécie différemment chacun des récits. Au vu de la liste des créateurs, il est en droit de s'attendre à des étincelles. Tous ne réussissent pas à relever le défi, mais ce recueil contient quelques pépites et assez de bonnes histoires pour que le lecteur atteigne un bon niveau de satisfaction, à la fois pour la mise en valeur d'une facette d'un personnage, pour une narration graphique sortant de l'ordinaire, pour 3 récits exceptionnels.
Commenter  J’apprécie          80
Entre chiens et loups (BD)

Je n'ai pas encore tenté les romans de Malorie Blackman c'est pourquoi quand j'ai croisé cette BD je me suis lancée pour découvrir cet univers qui me semblait assez dur.

Et pffffiou, comment décrire cette histoire ? Percutante, je crois que c'est le mot qui pourrait le mieux convenir.

Dans une société alternative, les Primas (à la peau noire) sont le peuple "dominant" les Nihils (à la peau blanche). On suit des adolescents, sorte d'amants maudits à la Roméo et Juliette, Callum, un Nihil et Séfy (Perséphone), une Prima. Cette société, comme un miroir inversé des sociétés occidentales, reflète de manière très crue et sans filtre les travers que peut receler une société manichéenne où deux entités s'opposent et se combattent. Beaucoup de thématiques sont abordées dans cette BD : liées aux classes sociales, le désir d'ascension, les désillusions face à la force des institutions en place, la solitude, la dépendance, l'incompréhension face à l'altérité...

Les graphiques aux traits épais renforcent cette impression de vase clos, d'enfermement et de spirale sans fin. Les personnages sont vraiment attachants et leurs caractères démontrent des fêlures profondes montrant comment une idéologie peut corrompre les individus.

Une adaptation réussie et émouvante qui m'a donné envie d'aller lire les romans.
Commenter  J’apprécie          80




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ian Edginton (726)Voir plus

Quiz Voir plus

Fantômes

Dans quelle pièce de W. Shakespeare le héros est confronté avec le spectre de son père ?

Le marchand de Venise
Richard II
Hamlet
Titus Andronicus

10 questions
13 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}