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Critiques de James Lee Burke (574)
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Purple Cane Road

Pourpre comme le bayou au coucher de soleil. Sang comme la violence qui vibre dans cette Louisiane étouffante, aux cieux pluvieux, aux soleils pareils à des boules blanches.



Une femme attend son exécution. Elle a occis l'homme qui l'avait violentée , elle, Letty, et sa soeur jumelle Passion, alors qu'elles étaient enfants. Il y avait récidive sur une autre gamine. Elle ne l'a pas supporté. Le bourreau préposé à la chaise électrique (pour de vrai), le bourreau de mômes (pour de vrai aussi) était revenu s'installer dans la maison voisine après huit années.



Un mac est assassiné et le passé de Dave Robicheaux se réveille méchamment, sous la forme d'informations brutales sur la mort d'une mère disparue.

"Ma mère dansait avec un ivrogne près du juke-box, le ventre collé au plus creux du ventre de son cavalier. Elle relevait la tête vers lui, comme intriguée par ses paroles, lorsqu’elle m’aperçut qui la regardait depuis le comptoir. En me voyant lever la main pour lui faire un petit signe, elle me sourit au retour ; brièvement, les yeux brillants, et son regard indolent de tout l’alcool qu’elle avait absorbé parut un instant me reconnaître, illuminant vaguement son visage d’une lueur indécise, qui disparut aussi vite qu’elle était apparue. Je ne la revis plus jamais."



Des flics pourris. Comme toujours. D'autres pas flics mais tout aussi véreux.

Un psychotique qui aide et tarabuste Dave tour à tour.

Des femmes qui gravitent, attraction positive ou négative, c'est selon

.

Les flambées de violence rougeoyante qui brulent un Robicheaux aux poings serrés, à l'âme déchirée. En contrepoint, les excès impulsifs d'un Clete Purcel, l'ogre au grand coeur qui fait grincer des dents à la police locale.



Sous les chênes et les pacaniers, les affaires s'emmêlent. Dans les brumes floconneuses, chaque indice révélé cèle une autre vérité. Toujours plus noire.

Et pour que l'injustice ne triomphe pas totalement, pour que la morale puisse subsister (insuffisamment mais subsister malgré tout), Dave Robicheaux, avec l'aide d'un ou deux autres exemplaires d'une humanité imparfaite mais non corrompue, bafoue une justice qui ne mérite pas son nom.

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Heartwood

Cela faisait pas mal de temps que je n'avais pas ouvert un roman de James Lee Burke. J'ai choisi Heartwood qui n'appartient pas au cycle de Dave Robicheaux mais à celui de Billy Bob Holland. Comme l'a dit avec beaucoup d'humour Zebelgicain, ça nous change de l'alcoolo repenti et du raton-laveur. A Deaf Smith, une petite ville du Texas, Wilbur Pickett, un manoeuvre, est accusé par son employeur du vol d'une montre de grande valeur et de 300.000$ de bons au porteur. S'il a connu un bref moment de gloire en tant que cow-boy de rodéo, Pickett a tout raté dans sa vie professionnelle. Autant dire qu'il n'a aucune chance face à Earl Dietrich, un riche entrepreneur, qui a à sa botte le shérif local. Vous vous en doutez, l'avocat Billy Bob Holland prend la défense du faible contre le puissant. Mais un détail va le gêner dans ce dossier : il a toujours des sentiments pour Peggy Jean, l'épouse De Dietrich, avec qui il a entretenu une brève relation dans sa jeunesse. Attention Billy, no sex in business ! Pour épaissir la sauce, l'auteur multiplie les personnages : des membres d'un gang hispanique, des dealers d'origine jamaïcaine, un mercenaire, deux fugitifs… On ne s'ennuie pas. Le lecteur retrouve l'univers de James Lee Burke : les descriptions lyriques des paysages, l'importance des effluves, la prégnance de l'Histoire, le besoin de rédemption, les démons du passé, les visions des Amérindiens. Le livre s'approche du western moderne quand il est question de ranchs, de chevaux, de luttes pour des titres de propriété même si l'enjeu n'est plus le filon d'or mais le gisement de pétrole. Heartwood est un roman agréable à lire sans être marquant que j'ai pu reprendre sans difficulté et sans déplaisir après plusieurs pauses.
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La pluie de néon

Dave Robicheaux est lieutenant de police à La Nouvelle Orléans, flic intègre, cajun, l'homme à la mèche blanche a découvert le corps d'une jeune fille dans le bayou. Quand il apprend que la police locale a conclu à une noyade accidentelle il devient fou et décide de mener sa propre enquête . Très vite sa tête est mise à prix par les colombiens ,rien ne l'arrêtera.... Un vrai polar à l'américaine, tout y est . La rivalité entre la police de district et les Fed , la lutte sans merci entre bandes rivales ,les coups, les bosses, les morts et un héros! La pluie de néon est le premier tome d'une longue série de polars mettant en scène Dave Robicheaux dit Belle-Mèche . Le décor est planté et quel décor! La Nouvelle-Orléans à la fin des années 80 . Katrina n'est pas encore passé par là .James Lee Burke aime cette ville, ses alentours cela se sent , cela transpire entre les lignes. Et en plus, en arrière plan ,James Lee Burke s'attache à ces hommes qui sont allés au Viet-Nam, en sont revenus fragilisés humainement et physiquement , Robicheaux est l'un d'entre eux , cela ne le rend que plus attachant . C'est sans doute cela qui m'a le plus touchée .
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Vers une aube radieuse

Il est des romans comme celui-ci, desquels l’on serait totalement passé, sans un peu de hasard – ici pour valider un état dans mon challenge États-Unis -, et dont l’on pourrait regretter finalement le fait de ne les avoir pas lus.



Vers une aube radieuse est en effet un grand roman social, qui raconte avec âpreté le Kentucky des années 60 : les conflits violents, allant de la grève aux attentats, voire aux assassinats, entre syndicats et entreprises pour le travail dans les mines de l’état ; la contrebande de whisky de maïs fabriqué à la sauvette dans des caves ou des grottes secrètes, transporté dans d’autres états pour sa vente ; la misère, déjà présente, qui s’accentue avec les grèves et les difficultés de trouver du travail ; le désespoir, qui pousse par exemple Perry, protagoniste du roman, jeune homme même pas encore majeur, à enfreindre à plusieurs reprises la loi, et pour nourrir sa famille, et pour répondre à son besoin viscéral d’adrénaline et de violence.



Le récit est efficace, les descriptions détaillées, le propos percutant, et finalement, en peu de pages, une partie de l’Amérique des laissés pour compte – les ouvriers miséreux ici -, ceux que l’on ne décrit pas souvent, surtout en littérature, est racontée magistralement, dans toute sa crudité et sa véracité, dans toute sa désespérance, de plus en plus forte et de plus en plus indigne, jusqu’au dénouement, qui amène un peu de lumière, et rapproche Perry, justement, d' »une aube radieuse ». Où l’on prend conscience également du décalage tout aussi indigne concernant le droit du travail aux États-Unis, puisque ce roman, de ce qu’il décrit des mines, fait grandement penser à Germinal, publié quant à lui par Zola en … 1885 !



Ayant plus qu’apprécié la plume de James Lee Burke que laisse pressentir la traduction, ainsi que l’histoire de ce roman, je vais m’atteler à découvrir plus dans le détail cet auteur, peut-être par le cycle Dave Robicheaux.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Robicheaux

Dave Robichaux, inspecteur de New Iberia et personnage phare des romans de James Lee Burke, fait partie de ma trinité personnelle des héros de romans noirs. Il y côtoie Matthew Scudder, le détective privé new-yorkais imaginé par Lawrence Block et Harry Bosh, l'inspecteur du LAPD inventé par Michael Connelly. Robichaux partage avec Scudder et Bosh une lutte permanente contre des démons intérieurs d'une rare intensité, une forme d'intégrité ainsi qu'une propension à la violence peu commune lorsqu'il s'agit de faire face aux sociopathes qui hantent les sagas des trois protagonistes. A l'instar de Scudder, il affronte au quotidien son passé d'alcoolique repenti, et comme Bosh, il porte en lui les cicatrices invisibles d'ancien du Vietnam. Bref, Dave Robichaux surnommé « belle mèche » cumule les fêlures, qui se déchaînent lors des rêves baroques qui tourmentent ses nuits.



Dans l'avant dernier opus de la série, Dave replonge le temps d'une soirée dans un vortex alcoolisé. Il en émerge les mains meurtries, sans le moindre souvenir des événements de la veille et apprend que l'homme qui a tué son épouse Molly lors d'un accident de la route a été sauvagement assassiné. Son fidèle acolyte, le gargantuesque Clete Purcel, se trouve lui aussi en fâcheuse posture, en raison de dettes de jeu contractées auprès de la mafia de la Nouvelle Orléans. Tourmenté par sa possible implication dans un meurtre, Dave va tenter de dénouer une mystérieuse affaire de viol qui implique la femme de Levon Broussard, un écrivain nostalgique de la Louisiane d'antan et Jimmy Nightingale, personnage aussi séduisant qu'inquiétant qui brigue un poste de sénateur. Tandis que l'enquête patine, et qu'un étrange tueur à gages est en route pour la Louisiane, l'ombre menaçante d'un complot de plus grande envergure plane sur la destinée des protagonistes du roman.



« Robicheaux » n'est pas le meilleur volet de la longue série des aventures du héros éponyme et égare parfois son lecteur dans les méandres d'une intrigue par trop alambiquée. Il est néanmoins impossible de bouder son plaisir de retrouver « belle mèche » et l'inénarrable Clete Purcel au coeur d'une Louisiane magnifiée par l'écriture lyrique de James Lee Burke souvent comparé à William Faulkner.



Le roman est avant tout l'occasion de plonger au coeur de la psyché tourmentée de son héros, celui que Clete appelle son « noble ami ». Robichaux a vieilli mais reste un homme hanté par ses souvenirs de la guerre du Vietnam et par les blessures jamais refermées de la guerre de sécession. Il lui arrive d'apercevoir dans la brume de jeunes soldats confédérés qui déambulent tels des spectres en uniforme dépenaillé tandis que de terribles cauchemars le propulsent au coeur des combats de la jungle vietnamienne. Ecoeuré par la corruption qui gangrène la Louisiane, Dave continue de nouer des liens parfois ambigus avec la mafia locale, comme avec des hommes à l'ambivalence troublante et à l'âme rongée par le remords tel que Jimmy Nightingale.



Le héros de James Lee Burke est au fond un chevalier des temps modernes, défenseur de la veuve et de l'orphelin, doté d'une perception aiguë de l'existence du Mal, surtout lorsque celui-ci s'abat sur les plus faibles. Dave Robichaux ne rate presque jamais une réunion d'Alcooliques Anonymes, ni une messe d'ailleurs et a conscience qu'il n'est de pire ennemi que soi même. Mais quand le voile rouge de la colère obscurcit son esprit, c'est un ouragan d'une violence indicible qui menace de s'abattre sur les êtres nuisibles qui ont le malheur de croiser sa route.

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Sunset Limited

Quel délice de se replonger à nouveau dans un livre de James Lee Burke. J'avoue que j'ai un faible pour son héros récurent, Dave Robicheaux. Certes, je ne lis pas ses livres au rythme soutenu et effréné que j'aimerais, bah oui, les journées n'ont que 24 heures, mais chaque plongée dans cet univers est pour moi synonyme de plaisir.

J'adore retrouver Dave, alias Belle-Meche et son entourage, que ce soit la petite Alafair, (bon elle a seize ans maintenant ), son épouse Bootsie, le vieux Batist et bien sur Clete Purcell, ce personnage haut en couleurs. Et l'ambiance de ce coin de Louisiane est à chaque fois formidablement bien restituée par James Lee Burke. Son style, s'apparente à de la poésie quand il décrit avec talent les paysages, les ambiances de bayous et de marais. Bref, j'adore !

Dave Robicheaux, en plus d'une enquête qui s'avère bien compliquée et à laquelle est mêlée entre autres la mafia locale, va se retrouvé mêlé à une ancienne histoire. Jeune il avait découvert le corps d'un militant défendant les droits des travailleurs. L'assassinat de cet homme n'avait jamais été élucidé, laissant deux enfants orphelins. Ces deux derniers, adultes, sont à nouveau présents dans la région. Malgré leur réussite sociale, on devine deux âmes écorchées dans ces personnages. Quels sont les liens avec cette ancienne histoire et l'enquête que même Robicheaux ?

Le personnage de Robicheaux, ancien alcoolique, plein d'humanité est un plaisir à suivre au gré de ses aventures. Un rien désabusé et fataliste face à la corruption qui règne, (les riches ont souvent le dernier mot, il faut le dire), il n'a cependant de cesse de découvrir la vérité. Il est bien entendu secondé par son ami Clete Purcell, qui avec la meilleure volonté du monde arrive toujours à se fourrer dans des situations impossibles …



Challenge ABC 2018/2019

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Dans la brume électrique avec les morts confédérés

Dans la brume électrique... Ou le bouquin ou tu rames pour le retrouver sur Babélio, pasque tu cherchais avec le mot clé de l'ancien titre, soit confédérés.. et que tu trouvais pas.. bin non...



Et que tu peux pas t'empêcher de te demander c'est quoi cette nouvelle manie de changer les titres de livre par rapport au film qu'y a eu.. et celui-là n'est pas le seul exemple, ils nous ont aussi fait le coup avec blade runner... ça me gonfle à un point vous pouvez pas savoir...

Parce qu'en plus l'ancien titre il avait plus de gueule : Dans la brume électrique avec les morts confédérés...

Moi je trouve que ça a plus de gueule, et pi la couv elle était mieux.. bien pleine de brouillard grisâtre, ouvrant déjà la porte de l'imaginaire, laissant déjà une impression diffuse de ce qu'allait contenir ce livre..

Là paf, film (mauvais en plus) et donc paf Tommy Lee Jones ( même si j'aime bien Tommy lee.. là n'est pas la question)... et j'ai un long soupir désabusé...



Bref... parlons du livre....

Heu Pitch:

Louisiane, New Ibéria.. le flic Dave Robicheaux, un flic cajun se traîne un peu, entre la pèche et le boulot.. et quelques drôles de réminiscences, quelques drôles d'impressions, et quelques drôles de visions, voir de conversations... Y a tellement de trucs qui se sont passés dans son coin... et ce même si c'est le trou du cul du monde... Et puis y a des trucs qui se passent encore.. il arrête même une star de cinéma pour excès de vitesse.. comme quoi... et puis y a l'eau visqueuse et noirâtre, ou verdâtre des marais pas loin, on y trouve de drôle de trucs.. de drôles de restes, de drôles de souvenirs.. enfin drôle n'est peut-être pas le bon mots...

Et des fois quand tu dragues les fonds, y a des choses qui remontent à la surface... qui rejaillissent et pas que des bonnes.. loin de là....



Roooh... alors ça fait une paye que je l'ai lu, mais souvenir que damned c'était bien!

J'ai eu une grosse période Burke d'ailleurs, mais celui-là.. rooh celui-là...

à la lisière, à la limite.. une histoire pleine de fantômes, pleine de non dit, pleine d'ombres malgré le soleil qui tape fort, voir aussi des pluies torrentielles hop... une ambiance, une vraie ambiance, bien étrange...

Un truc moite, gras qui se met à te coller à la peau...

Un polar où le fantastique à une grande place... Pour Dave ça fait partie des meubles... c'est sans doute dû au coin...^^

J'adore le mélange des genres quand c'est bien fait.. et là oui, c'est bien fait.

Où tout se mélange, où tout s'imbrique, le passé le présent et la lisière où y a la brume qui stagne... ou quand même des fois le patois cajun c'est simple... et puis d'autre fois non...



Ou aussi, heu si vous avez lu et aimé (surtout) le bouquin le film est pleurer, de tristesse ou de rage, c'est selon.... et même si c'est le père Tavernier qui l'a fait, un des rares films qui m'a déçut de sa part d'ailleurs...



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Dans la brume électrique avec les morts confédérés

Atmosphère envoûtante, chaude et moite ; on s'attend à tout instant à se retrouver nez à nez avec un crocodile surgissant d'un bayou ! J'ai adoré cette ambiance du Sud, lente et oppressante... Le film est en tous points conforme et le suspense à la hauteur du lyrisme de l'auteur. Un très bon polar !
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Black Cherry Blues

J'adore, j'adore et j'adore.Ne me demandez pas d'être objective quand je lis un roman de James Lee Burke, car je suis une fan absolue de cet auteur. Je n'ai qu'un regret quand je le lis : avoir terminé le livre.

Le reste de mon billet risque d'être à l'avenant. Le style est très riche, très nuancé, l'auteur est attentif à ce que le lecteur se trouve vraiment baigné dans l'atmosphère de la Louisiane, avec ses couleurs, ses odeurs, ses bruits, sa vie quotidienne. De ce très beau texte se dégage pourtant une extrême violence, celle que subisse les gens de peu : ouvriers, indiens, tous ceux qui se dressent contre les puissances injustes.

Nous pourrions y lire l'éternelle bataille du pot de terre contre le pot de fer, si ce n'est que les puissants sont tranquilles, très tranquilles car ceux qui devraient faire régner la justice ont deux activités majeures : fermer les yeux et écouter les clichés locaux. Autant dire que Dave Robichaux risque fort de se retrouver emprisonné, et pour longtemps.

Nous sommes des années avant La nuit la plus longue .Dave est hanté par l'assassinat de sa première femme. Il veille de son mieux sur Alafair, leur fille adoptive à qui il a sauvé la vie - autant dire qu'il se démène pour que tout aille bien pour elle. C'est sa voix que nous entendons tout le long du récit, lui qui lutte avec ses fantômes - et non pas contre eux - pour s'en sortir. J'aime cette irruption du fantastique dans une intrigue qui aurait pu être sordide, sans la force du personnage central et de quelques-uns de ses proches.

J'ai hâte de me plonger dans un autre roman de James Lee Burke.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Dans la brume électrique avec les morts confédérés

Une fille de 19 ans vient d''être retrouvée mutilée et assassinée violemment avec un pic à glace : c'est Cherry LeBlanc une ancienne prostituée qui était devenue serveuse et qui vivait chez ses grands-parents au bout du West Main !

Le shérif de New Iberia a appelé Dave Robicheaux alors qu'il venait de verbaliser Elrod Sykes pour conduite en état d'ivresse à bord de sa Cadillac et, fumait aussi un joint avec sa femme Kelly Drummond ! Ces derniers sont des acteurs d'un film qui retrace la guerre de Sécession ! L'acteur affirme qu'il a vu lors du tournage d'une scène du film dans un bayou le corps momifié d'un homme noir enchainé ! Dave est percuté par ce récit car, quand il avait 19 ans : il avait été le témoin impuissant du lynchage d'un Noir par deux Blancs et, le corps n'avait jamais été retrouvé !

Quand il se fait conduire par Elrod sur les lieux de la découverte : il comprend que le souvenir de ce crime l'a toujours hanté et il veut avoir plus d'informations à ce sujet. Mais, il apprend que Baby Feet ( Balboni ) entouré de sa clique, entre autres Cholo Manelli qui étaient ses camarades de jeunesse quand il habitait la Nouvelle Orléans participe au film pour écouler l'argent de la drogue, de la prostitution ! Le shérif a demandé au FBI d'envoyer un agent pour seconder Dave ; c'est Rosie Gomez d'origine hispanique ! Ils vont faire équipe d'autant que Kelly, lors d'une sortie en bateau a été tuée et Dave pense que c'était lui qui était visé..

Dans cette partie pauvre de la Louisiane, au milieu des bayous, des marécages, des pacaniers, des moustiques, des multiples oiseaux qui se nourrissent des organismes de l'eau saumâtre, des reptiles, des " gators" à l'affut, de l'humidité, de la brume : Dave Robicheaux va rencontrer un général sudiste : John Bell Hood et ses confédérés qui continuent de se battre farouchement pour défendre New Iberia ! ! ! Dave, dans ses rêves va le rejoindre régulièrement car c'est un sage qui lui donne de bons conseils !

Dave va tenter d'expliquer sa découverte à Bootsie , sa 3° épouse, à Alafair sa fille adoptive et à son entourage : en vain ! Il a fait la guerre du Vietnam ou il a été blessé, il a été alcoolique, a perdu sa 2 ° épouse et surtout il s'est toujours battu pour son idéal et la justice, il a débuté dans la police comme simple agent pour atteindre le grade d'inspecteur !

Vont-ils avec Rosie arrêter le trafic des jeunes filles, leur prostitution et leur fin tragique ?

James Lee Burkle nous présente en 480 pages son héros Dave ( qui a été incarné par le talentueux Tommy Lee Jones dans le film de B.Tavernier ) et surtout : sa terre d'adoption qui sert de toile de fond à cette brume électrique !
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Dans la brume électrique avec les morts confédérés

La couverture est ici la nouvelle , avec Tommy Lee Jones, mais j'aimais beaucoup la première. Ces soldats en noir et blanc, une touche de couleur ça et là, et cette sensation d'étrangeté.

J'aime les polars, les héros récurrents et la Louisiane. Et pourtant, je n'avais jamais lu James Lee Burke. Essentiellement à cause du problème de traduction , la langue parlée en Louisiane est très particulière et certains dialogues, traduits en français, rendent très mal. C'est le cas dans ce roman aussi, qu'il vaut sans doute mieux lire en anglais, mais ce n'est finalement pas très gênant sur la longueur.



L'histoire elle-même est déjà racontée, mais l'histoire , dans les polars, est souvent très vite oubliée .

Ce qui reste, c'est l'ambiance, les lieux, les temps, et les personnages. Tout est déjà dans le titre, la brume des bayous, l'électricité des phénomènes climatiques violents qui dévastent tout. Et ces soldats confédérés, dont Tavernier a supprimé l'évocation dans le titre de son adaptation, mais uniquement dans le titre, heureusement, car cette histoire de général fantôme, John Bell Hood , mort de la fièvre jaune en1879 à La Nouvelle Orléans, qui revient constamment rappeler qu'il faut s'efforcer de lutter contre les dérives de l'Histoire, est absolument fabuleuse. Restent un acteur fêlé qui découvre un noir lynché des années auparavant sous les yeux de Robicheaux, des mafieux en tous genres, un psychopathe qui tue des jeunes femmes, des odeurs d'humidité et de pourriture, et une nature qui ne pardonne pas grand chose.



Excellent livre noir.
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Les jaloux





QUATRE ETOILES, AU MOINS





Je ne réserve les cinq qu'à ce que je trouve un chef d'oeuvre.

"Les Jaloux", ce n'est pas loin.

Un épilogue parfait, il les aurait eu.



Mais ce n'est pas important.



Ce qui est important, c'est l'avant et le pendant.

Un joli brin de vie vu des années cinquante.

L'Amérique "radieuse", vainqueur toutes catégories des dernières guerres.

Pas encore odieuse.



C'est une vue d'un ado, un peu de l'intérieur.

Un peu "Attrape-Coeur” de Salinger.

Sans le coté autiste spectateur.



L'intrigue n'est que le fil conducteur.

L'intéret est le récit.

Et comment il est si bien dit.

Parce que les dialogues sont vraiment bons.



Cela nous change du ratanplan.

Le Robicheaux, à toutes les sauces, toujours au même gout de bayou.



Je sens de plus l'apport d'une autre plume.

Celle de sa fille. L'auteur de cet intimisme ?

Cette autre facture, serait elle un testament ?

C'est vrai que Burke a presque quatre vingt dix ans.



Que nenni !

Ce livre est de 2016.

Depuis il en a écrit quelques autres.

De la même veine ?



Attendons leur traduction et leur parution.

Quoiqu'il en soit, et il le dit lui même. C'est un de ses meilleurs.

Et je le crois.

N'attendez pas.









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La nuit la plus longue

Si comme mon amie Latina ou moi-même vous lisez rarement un policier, alors faites de celui-ci une de vos exceptions. Polar ? Roman Noir ? Qu'importe, se plonger dans La nuit la plus longue, est découvrir de la toute bonne littérature américaine.





«La Nouvelle Orléans était une chanson sous les vagues. Parfois, dans mes rêves, je vois une ville engloutie. Dans cette ville, des tramways métalliques verts datant de 1910 avancent toujours pesamment sur le terrain communal de Garden District, ... » Dans un blues déchirant James Lee Burke nous livre son amour de la Louisiane, sans concession. «Tout écrivain, tout artiste qui a visité La Nouvelle-Orléans en est tombé amoureux. Si la ville était la Grande Putain de Babylone, peu de gens oubliaient son étreinte, ou la regrettaient.» p.255





«Ils se noyaient dans les mansardes, au premier étage des maisons. Ils se noyaient sur le bord de la Highway 23 en essayant de rouler jusqu'à la paroisse de Plaquemines. Ils se noyaient dans les maisons de retraite, dans les arbres, sur le toit des voitures, tout en agitant frénétiquement les bras en direction des hélicoptères qui volaient au-dessus de leurs têtes. » p.59 Katrina, Rita ... alors tels des crocodiles issus des eaux troubles des bayous sortirent les pillards et d'ajouter à la calamité naturelle les exactions revanchardes de tant d'oppressions d'un racisme endémique.





Des phrases belles et tranchantes comme des éclats de cristal brisés. Son héros Dave Robicheaux dans la désorganisation qui suit l'ouragan fera mieux que mener une simple enquête, il nous interroge sur le sens de la justice, la définition d'une civilisation et l'homme face à son destin.

« Je crois que le mot que je cherche, c'est « empathie ». On la trouve chez les gens qui n'ont apparemment aucune des caractéristiques des porteurs de flambeaux. »p.430





https://www.youtube.com/watch?v=DeumyOzKqgI
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Une tache sur l'éternité

Cela ne fait que deux ans que je commence à m'immerger dans l’œuvre de James Lee Burke, et pour l'instant, c'est bien parti pour que j’accélère mon rythme de découverte de la série " Dave Robicheaux ".

Il faut aussi que j'avoue que des que j'ai terminé un bouquin de cette série, je ne peux m’empêcher de surfer sur le net en faisant des recherches sur les lieux évoqués et même sur les spécialités culinaires de la Louisiane...C'est dire que l’immersion a été totale dans l'ambiance bayou !!

Dave Robicheaux va se retrouver à enquêter sur une fratrie qu'il connait depuis son enfance et qui semble mêlée à de curieux événements. Très vite, le rythme s’accélère et l’enquête semble mener vers plusieurs pistes. Heureusement pour Robicheaux, son ami Clete Purcell est présent pour lui donner à un coup de pouce à sa manière...Je reconnais que certaines de ses répliques, assez savoureuses, m'ont bien fait sourire....

J'adore retrouver Robicheaux dans son univers si caractéristique, et James Lee Burke restitue avec authenticité et réalisme son environnement. De plus, le petit monde de Robicheaux , avec la petite Alafair en tête est vraiment attachant.

C'est rassurant pour moi de savoir que j'ai déjà les tomes suivants dans ma PAL...
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Créole belle

Attention roman majeur du polar américain où noirceur rime avec poésie des nuages et des bayous, et nous immerge dans un monde où l'enfer des hommes et la grâce des anges se livrent un combat sans merci qui nourrit toute l'oeuvre de J M Burque. Son personnage premier, l'inspecteur Robicheau, cajun culturiste et alcoolo repenti va à la messe le dimanche et plaide à contrario contre le fétichisme obsessionnel des armes auquel l'Amérique voue un culte suicidaire. L"actualité du massacre de Charleston est tellement présente dans ce roman, tellement juste que l'on peut qualifier de visionnaire. "Créole Belle" est à mon gout un de ses polar les plus réussis, et mêle une sociologie de la pègre et de la corruption des élites, les névroses post traumatiques des vétérans du Viet Nam, la traque d'anciens nazis, le désastre de Katrina et cette rude musique en off sur les racines du mal que distille une bête immonde. En contre point, les femmes sont divines, bien loin de la pruderie piétiste des tartufes, et l'ami Clette est un chef d'oeuvre de l'art barbare au service d'un idéal qui le dépasse et l'élève comme toujours... quand pour la première fois Burque lui donne une héritière Gretchen qui ne démérite pas dans ses vertus guerrière et d'innocence. Quant aux bayous, ses pluies tropicales, les fantômes des confédérés, les truites arc en ciel et les fleurs de country ... à consommer sans modération. James Lee Burque est un romancier qui nous fait aimer une Amérique sauvage, "Créole Belle" est belle comme l'antique et Faulkner lui même convoqué dans les dernières pages aurait adoré ce roman. .
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La fête des fous

Ça joue dur au Texas, près de la frontière mexicaine.



Dans ce polar américain, on suivra la piste de cadavres salement amochés, on parcourra les étendues desséchées où on trouve de loin en loin de petites habitations désolées.



Sur la route des immigrants clandestins, c'est aussi un endroit où peut se cacher un homme recherché par le FBI ou même par la mafia russe. le simple polar prend alors des airs de thriller d'espionnage.



Dans ce décor grandiose mais impitoyable, le policier Holland tente de faire régner la justice. Pour survivre dans ce contexte, il a développé une certaine sérénité et ses réflexions sur le sens de la vie enrichissent le récit. Il nous rappelle que « Ce que nous avons à faire, c'est de profiter de la terre et d'en prendre soin. L'inquiétude nous prive de notre foi et de notre joie, sans rien nous donner en retour. (p.207) »



C'est une brique de plus de 500 pages où on côtoie une cruauté abjecte, mais aussi la charité de ceux qui aident les autres sans rien attendre en retour que le sentiment d'avoir fait le bien.

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L'arc-en-ciel de verre

Podna ! Dave Robicheaux serait-il en mauvaise passe à la fin de cette histoire ?

Les variations sur la Louisiane et l’atmosphère du pays, des villes, des bourgades sont très importantes dans l’écriture de James Lee Burke. Pour moi, elles offrent un intérêt majeur dans la lecture de ses livres. Une immersion dans la classe moyenne américaine. Un mélange de violence et de superstition. Une déroute morale et sociale. Les afro-américains laissés sur le carreau plus souvent qu’à leur tour. Une fusion de racisme et de peur qui empêchent la remise en question de certains comportements (et cela concerne les deux communautés). Au milieu de tout ceci, Dave Robicheaux, est un brave type (un peu barbant parfois) qui traîne sa dégaine d’ancien alcoolique dans un pays qu’il reconnait de moins en moins. Robicheaux le Croyant, qui croit même des choses incroyables. Taraudé par l’eau troublée du Bien et du Mal quand ils se mélangent. En Bon Samaritain christique, il est toujours prêt pour l’aide salutaire et une forme de sacrifice fataliste.

Son ami Clete Purcell, a un fond séculaire de Loi du Talion et par la Grâce de Dieu (car il en est toujours question même en sous texte) Dave Robicheaux se laisse très rarement entraîner sur cette pente. Il reste solide, droit dans ses bottes, même si le Diable sort ses fourches. Une histoire policière classique sans grande surprise en fait ; un style cohérent avec l’alliance d’une certaine froideur et d’un lyrisme terrien. Toujours d’aussi belles pages dans la description de la Nature ; La Nature, entité charnelle qui malmène les hommes et qui est malmenée par eux. La Loi du Talion.

Dans la chronologie romanesque "L’Arc-en-ciel de verre" arrive deux ans après l’ouragan Katrina. Les traces sont toujours visibles. Quelque chose erre. Une prophétie doit s’accomplir, mais laquelle ?

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Prisonniers du ciel

À la fin de ma lecture, je dois avouer que seul LE point négatif du roman m'est revenu en tête: le fait que le récit soit empreint d'un machisme, pas forcément outrageant, mais agaçant à la longue.

Mais en y réfléchissant bien, avec du recul, je dois dire que j'ai été globalement très séduit par l'ambiance que dégage ce polar. James Lee Burke a définitivement un don pour la description. Les bayous qui servent de cadre à la narration sont si bien dépeints que l'on a réellement l'impression d'y être.

Je pense que ce n'est pas nécessairement le meilleur ouvrage de Burke pour découvrir son oeuvre, mais cela reste un moment de lecture fort agréable.
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Black Cherry Blues

Lire un James Lee Burke, c’est plonger dans le bayou, dans la Nouvelle-Orléans, dans la Louisiane et se prendre la chaleur moite de la région.



Lire un roman avec Dave Robicheaux, son cajun, c’est manger des mots et des phrases qui doivent se déguster lentement, sous peine d’indigestion.



Non pas que sa plume soit lourde ou engoncée, juste qu’elle est prolixe dans ses descriptions, dans les états d’âmes de Dave et qu’ici, tout va à son rythme.



L’auteur n’est pas un manche, il sait « causer » et il vaut mieux savoir où l’on va sous peine de ne pas profiter du voyage comme il se mérite.



Une enquête de Dave Robicheaux, c’est de la lenteur, des emmerdes, du sang, de la violence, des écrevisses et des phrases avec l’accent cajun pour la petite Alafair, la gamine qu’il a adopté dans l’épisode précédent (que j’ai sauté par erreur, passant du tome 1 au 3).



Alors que j’étais bien dans le bayou, voilà que notre Robicheaux va mener son enquête dans le Montana et il va y laisser des plumes et des dollars car quand on s’attaque à des truands, faut pas s’étonner qu’ils vous la foutent profond dans le cul et que ce soit vous l’accusé d’un crime que vous n’avez pas commis.



Chez James Lee Burke, les personnages sont cabossés par la vie, l’alcool, la drogue, les combines foireuses. Robicheaux lui-même est un ancien alcoolo et ancien flic. C’est vous dire ses tourments. Son épouse est décédée des circonstances dramatiques et son fantôme la hante toujours, lui apportant des réponses, du réconfort.



Cela faisait longtemps que j’avais mené ma première enquête avec Dave Robicheaux et depuis, je n’avais plus eu le temps de me poser sur son ponton. Je suis allée à la pêche aux truands en sa compagnie et ce fut une belle aventure, même si on s’est pris des coups. Attention, on les a rendu.



Robicheaux est une belle âme, malgré ses défauts. Parfois un peu trop bien. Quand on a affaire à un salopard, on ne le met pas en garde d’un possible sabotage, on le laisse s’écraser tout seul comme une merde.



James Lee Burke est un grand auteur qui possède une belle plume et pour en profiter pleinement, il faut prendre le temps de le lire, d’aller à son rythme, d’écouter les états d’âmes de Dave Robicheaux et le laisser mener son enquête à son rythme et à sa manière.



Une excellente idée que j’ai eue de revenir à des classiques…


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Black Cherry Blues

Décidément, plus je lis du James Lee Burke, plus j’apprécie cet auteur.

Déjà fortement emballée par les deux précédents opus, j'étais sure de plonger en terrain connu, mais la, franchement, quel bonheur pour le lecteur !

J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir Robicheaux, cet ex policier cajun . Le centre de son existence est la petite Alafair, si attachante et qui lui permet de donner un sens à sa vie.

Robicheaux va se retrouver mêlé bien malgré lui à une sombre histoire qui risque de le mener tout droit en prison. Afin de prouver son innocence, il va devoir quitter les marais de la Louisiane pour un moment et se rendre dans le Montana.

Il va faire des rencontres qui sont autant de rappels de son passé, côtoyer des truands dont on n'arrive pas forcement tout de suite à mesurer leur dangerosité et puis....

Et puis, il y a le style , inimitable et unique de James Lee Burke, qui arrive à restituer avec beaucoup d'art et de talent environnement qui entoure Robicheaux. Que ce soient les bayous de la Louisiane ou les forets de résineux du Montana, c'est bien simple, j'ai l'impression d'y être...

Bon, c'est décidé, je ne vais pas trainer aussi longtemps que la dernière fois pour m'attaquer à la suite !!

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James Lee Burke

James Lee Burke est né le 5 décembre 1936, mais où ?

Atlanta, Géorgie
Houston, Texas
Bâton-Rouge, Louisiane
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